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Patrimoine religieux - Page 136

  • Quand le Vatican invite le public à préparer une conférence internationale sur la reconversion d'églises

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    De Carol Glatz sur presence-info.ca :

    Le public invité à préparer une conférence internationale sur la reconversion d'églises

    L’artiste Okuda San Miguel se tient dans l’ancienne église Santa Barbara, à Oviedo, en Espagne. Le lieu de culte a été transformé en skatepark, un scénario que le Vatican aimerait éviter à l’avenir.

    L’artiste Okuda San Miguel se tient dans l’ancienne église Santa Barbara, à Oviedo, en Espagne. Le lieu de culte a été transformé en skatepark, un scénario que le Vatican aimerait éviter à l’avenir.   (CNS photo/J.L. Cereijido, EPA)

     
     
    2018-07-16 10:24 ||  Vatican 
    Le Vatican participe à l’organisation d’une conférence internationale destinée à aider les diocèses à travailler avec leurs communautés locales pour trouver des utilisations «appropriées» pour la reconversion des églises désaffectées.

    Le Conseil pontifical pour la culture, en collaboration avec l'Université pontificale grégorienne de Rome et la conférence épiscopale Italienne, parrainera le rassemblement consacré à la gestion du patrimoine culturel ecclésial qui se tiendra les 29 et 30 novembre à Rome.

    D’ici l’automne, le public est invité à photographier et à publier sur le réseau de partage de photos Instagram des exemples d'églises désaffectées qui sont réutilisées de manière positive, puisque les exemples d'églises transformées en boîtes de nuit et gymnases «attirent l'attention des médias».

    Les photographies, étiquetées #NoLongerChurches, #unigre et un mot-clic du nom de l'église et de la ville, ont pour but de mettre en évidence des façons positives de préserver ou de souligner l'importance historique, sociale, artistique et sacrée de tels bâtiments.

    Les photographies doivent être affichées entre le 10 juillet et le 15 octobre, et les gagnants sélectionnés auront leurs images exposées à la conférence internationale et publiées sur les sites Web des commanditaires et dans les magazines italiens consacrés à l'art chrétien, à l'église et à l'architecture.

    Des chercheurs et des instituts universitaires sont également invités à soumettre des affiches et des documents sur des études achevées ou des projets en cours portant sur la revitalisation ou la réaffectation de lieux de culte désacralisés ou sous-utilisés.

    Des représentants des conférences épiscopales d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Océanie sont invités à assister à la conférence pour discuter et approuver les lignes directrices sur la réutilisation des propriétés ecclésiastiques désacralisées.

    Ce n’est pas la question de savoir si une église doit être désacralisée ou non qui sera au cœur des réflexions, mais bien de montrer la nécessité d'un processus de planification à long terme qui implique l'ensemble de la communauté et qui vise à parvenir à une compréhension de la façon dont ces structures devraient être réutilisées ou reconstruites.

    Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, a déclaré aux journalistes le 10 juillet que les anciens lieux de culte doivent conserver une valeur spirituelle, sociale ou culturelle au sein de la communauté et que tous les efforts doivent être faits pour sauvegarder le patrimoine, en transférant les biens mobiliers aux musées diocésains, par exemple.

    Les critères actuels pour guider ce processus, a-t-il dit, «sont trop génériques».

    Bien que les églises européennes construites pendant la Renaissance, le baroque ou d'autres périodes puissent avoir une grande valeur artistique, il ne faut pas oublier qu'une simple église en brique ou en bois en Amérique du Nord a aussi une «valeur spirituelle» importante, a rappelé Richard Rouse, membre du Conseil pontifical pour la culture.

    «Ils n’ont peut-être des fresques de Michel-Ange en guise de décoration intérieure, mais beaucoup de ces lieux de culte ont été construits grâce aux dons, au soutien et au travail acharné de générations de familles, et pour certains membres de la communauté locale, ils gardent une forte signification émotive», a-t-il confié au Catholic News Service le 11 juillet.

    La conférence «cherchera à démontrer que le patrimoine culturel de l'église, construit avec foi et charité au fil du temps, est encore capable de transmettre la culture chrétienne s’il est correctement valorisé et non perçu comme un fardeau à maintenir», ont déclaré les organisateurs dans un communiqué de presse.

    Le succès de l’événement dépendra, selon le communiqué, de la participation de la communauté ecclésiale à l'appréciation et à la gestion de son patrimoine et à la formation d'architectes, de constructeurs et de planificateurs qualifiés qui sont «culturellement motivés».

    Carol Glatz

  • Vient de paraître : le magazine trimestriel « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle », n° 107, été 2018

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    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) a publié sa livraison de l’été 2018. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation.Les articles mentionnés en bleu sont disponibles sur le blog de l'église du Saint-Sacrement (cliquez sur les titres ci-dessous pour y accéder).

    Au sommaire de ce numéro n° 107 (été 2018) : 

    contrat Delta ingenieur stabilité339.jpg

    La Fête-Dieu 2018 à Liège

    Fête-Dieu : l’office primitif

    La réception de l’Eucharistie à travers le temps

    A contretemps : bioéthique, spiritualité, scientisme

    contrat Delta ingenieur stabilité340.jpg

    Rome et le monde : 

    Pape François : quel bilan pour cinq années de pontificat ?

    Qui peut communier ?

    L’accès des conjoints luthériens allemands à la communion sacramentelle

    Célibat sacerdotal en péril : le cardinal Sarah monte au créneau

    Efflorescence du catholicisme en Afrique

    Belgique :

    Avortement : encore plus permissif ?

    Vers une reconnaissance symbolique des couples homosexuels par l’Eglise ?

    Un attentat « islamiste » au Boulevard d’Avroy à Liège

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Rue Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

     

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

     BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, 

    B-4000 Liège

     JPSC

  • Hongrie : Mémoire, identité et immigration

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    Joseph Yacoub retrace l'histoire singulière de la Hongrie. Selon lui, c'est uniquement en se penchant sur l'héritage de ce pays atypique qu'il est possible de saisir son rapport contemporain à la nation. Lu sur le site « figarovox »

    Hongrie XVM41652398-8119-11e8-b5a8-8cf49f807d25.jpgLa Hongrie (Magyarorszag) est un pays européen, néanmoins il a ses traits identitaires particuliers qui s'expliquent par l'histoire et la géographie, lesquelles déterminent pour une bonne part, le choix de la nation et modèlent sa conduite. À cela il convient d'ajouter une langue qui n'est ni germanique ni slave, encore moins latine (sauf l'alphabet), et qui appartient au groupe finno-ougrien. Cela permet de comprendre pourquoi ce pays est si attaché à son passé et à sa culture, et ne vient pas se jeter les mains vides, sans défense, dans les bras de la construction européenne, notamment sur la question migratoire, éclatée en 2015, et sur l'exercice de la démocratie. Au milieu de la Mittel Europa, distinct des Germains et des Slaves, ce pays a connu un destin singulier et une histoire douloureuse, voire terrible. En plus, ses limites territoriales ont varié fortement au cours des siècles, au gré des conquérants, et en particulier au lendemain du traité de Trianon (4 juin 1920), qui l'a démantelé.

    Le pays fut envahi par les Tatars en 1241 et occupé en majeure partie par les Turcs, durant 150 ans de 1526 à 1686. Par la suite, il connut une longue domination des Habsbourg en 1686, avant de parvenir au compromis austro-hongrois de 1867. Désintégré et éclaté autrefois en trois parties, le Traité de Trianon est perçu comme humiliant et un choc sérieux par les Hongrois, car il l'amputa considérablement au profit des pays voisins (Roumanie, Serbie, Slovaquie, Ukraine ) et réduit nettement sa population.

    Dans l'entre-deux-guerres, la Hongrie fut marquée par le régime réactionnaire et ultraconservateur de l'amiral Miklos Horthy, qui se rapprocha de l'Italie fasciste et de l'Allemagne nazie. Le pays fut alors occupé par les troupes allemandes, et les Juifs seront victimes de nombreuses mesures discriminatoires et de déportation. Libérée par l'Armée rouge en octobre 1944, ce fut un peu plus tard le début de la tyrannie communiste. Aussi, au lendemain de la seconde guerre mondiale, les choses étaient loin de s'arranger.

    Revenons sur l'histoire qui permet de comprendre le présent.

    Le Xe siècle fut un tournant, car le pays, qui prend le nom de Magyar, fit un choix pour le christianisme sous le roi Etienne (997-1038) - héritier d'Arpad, qui unifia les sept tribus venues de l'Oural et de la Volga, en 895 - Sacré roi en 1001, canonisé en 1038, ce premier roi est considéré comme le fondateur de l'Etat hongrois (la Couronne de Saint Etienne), même si le christianisme est plus ancien. Depuis, on parle des Magyars qui ont un somptueux héritage catholique comme à Esztergom, au nord de Budapest, et à Pécs. D'ailleurs, la Cathédrale de Pest porte le nom du roi Etienne.

    Avant cette période, succédant aux Romains qui l'appelaient Pannonie, le pays s'est trouvé envahi au Vè siècle, par des tribus d'origine asiatique (les Huns, les Avars) venus s'établir dans le bassin du Danube, parmi lesquels se distingue Attila, roi des Huns, au Vè siècle.

    Le roi Mathias Corvin est, quant à lui, une figure importante du XVè siècle (1440-1490), à l'origine de la Renaissance et de l'Humanisme, qui a promu les activités culturelles et fondé l'Université de Buda.

    Mais qu'en est-il de l'occupation turque?

    Le XVIè siècle fut crucial, car il vit l'avancée ottomane. La chute de Belgrade, en 1521, sous le sultan Suleiman le Magnifique, préluda en effet à l'occupation d'une grande partie de la Hongrie. L'armée hongroise défaite à Mohacs en 1526, la capitale Buda sera occupée seulement en 1541, suivie par Esztergom (centre religieux de la Hongrie) et Szeged en 1543, Eger en 1552, ainsi que Visegrad, Hatvan et Temesvar. Du point de vue administratif, les régions occupées seront organisées selon le modèle ottoman en vilayet et sandjak. Du temps de l'occupation turque, des églises furent transformées en mosquées, des lieux altérés et des territoires dépeuplés. Aujourd'hui, des vestiges architecturaux sont là pour rappeler cette période ottomane, dont quelques mosquées à Pécs et ailleurs, et le minaret d'Eger, qui est cependant coiffé en haut d'une croix.

    Fiers de leurs particularismes, les Hongrois surent résister aux occupations étrangères successives. En devenant chrétiens au Xè siècle, ce fut leur manière de marquer leur différence en s'appropriant ce message, en symbiose avec le reste de l'Europe. Le capitaine Istvan Dobo, combattant de la première heure, résista héroïquement aux Turcs en 1552. Devenue légendaire, sa statue trône au milieu de la belle place d'Eger, qui porte son nom.

    Et face aux Habsbourg, sous le leadership de Ferenc Rakoczi, originaire de Transylvanie, le pays mena une guerre d'indépendance de 1707 à 1711. Pour affirmer leur identité linguistique face à l'allemand et au latin, le Hongrois devient langue officielle en 1844. Lors de la Révolution de mars 1848, qui fut une période agitée, l'homme d'État Jozsef Eötvös (1813-1873) fut, par ses écrits, un combattant pour la liberté et la démocratie.

    Contre le régime communiste, les Hongrois menèrent une insurrection le 23 octobre 1956, qui marqua fortement les consciences. Même si le communiste Imre Nagy qui dirigea le gouvernement de 1953 à 1955, concéda des réformes et prit des mesures de libéralisation, n'empêche, les chars soviétiques envahirent le pays le 4 novembre et Imre Nagy sera fusillé, deux ans plus tard, en 1958.

    Mais comme toute chose a une fin, aux lendemains de 1989-1990, les données ont fondamentalement changé au profit de la démocratie. Imre Nagy sera réhabilité en 1989. Sur les billets de monnaie (forint), figurent des noms illustres hongrois qui sont honorés comme Ferenc Rakoczi, Mathias Kiraly et Bethlen Gabor, et le comte Istvan Széchenyi (1791-1860), fondateur de l'Académie hongroise des sciences, qui fit construire le premier pont sur le Danube (pont des Chaînes), reliant Buda et Pest.

    Que stipule alors la Constitution hongroise sur l'identité du pays et sa personnalité de base?

    Le 25 avril 2011, le pays a adopté sa deuxième Constitution qui se distingue nettement de celle de 1990, laquelle fut celle de l'après-communisme. Fondement de son ordre juridique, elle se démarque par son originalité sur un certain nombre de points, non à l'abri de contestations.

    Elle se réfère à Dieu, au christianisme et à la famille, et l'on s'affiche européen. Elle commence par ces termes: Que Dieu bénisse les Hongrois! Son préambule qui s'intitule: Profession de foi nationale (Nemzeti hitvallas) est un condensé des principes devant guider le pays.

    On rappelle avec fierté que le roi Saint Étienne, il y a mille ans, ait bâti l'État hongrois sur des fondations solides et ait fait de la patrie une partie de l'Europe chrétienne. On rappelle également que «nos ancêtres se sont battus pour la survie, la liberté et la souveraineté de notre nation».

    On fait remarquer que le peuple hongrois «a combattu pendant des siècles pour défendre l'Europe, contribuant aux valeurs communes de celle-ci par son talent et son assiduité». On reconnaît le rôle que le christianisme a joué dans la préservation de la nation ; et on ajoute aussitôt qu'on respecte les différentes traditions religieuses du pays.

    Quant aux minorités ethniques vivant dans le pays, ils font partie de la communauté politique hongroise et sont des éléments constitutifs de la nation, écrit-on. Il faut rappeler que sur dix millions d'habitants, 10% de la population appartiennent à des minorités, estimées à treize,

    Par ailleurs, le pays s'engage à préserver et entretenir la culture hongroise, «notre langue unique» et la langue et la culture des minorités ethniques vivant en Hongrie.

    Chose importante, on affirme que la culture nationale est «une riche contribution à la diversité de l'unité européenne», et on insiste sur les cadres essentiels de la vie en communautés que sont la famille et la nation. Le préambule poursuit que le pays respecte «la Sainte-Couronne qui incarne la continuité constitutionnelle de l'État hongrois et l'unité nationale».

    Concernant les Hongrois de souche, qui vivent dans les pays limitrophes, conséquence du traité de Trianon, on se veut à leur écoute, ce qui ne va pas sans problème. À leur adresse, le gouvernement fait preuve de visées protectrices, non sans susciter les craintes des pays voisins, qui soupçonnent ses objectifs irrédentistes. Voici ce que stipule l'article D: «Gardant à l'esprit qu'il ya une seule nation hongroise unie, la Hongrie porte la responsabilité de la situation des Hongrois vivant hors des frontières du pays. Elle aide au maintien et au développement de leur communauté. Elle soutient les efforts déployés pour maintenir leur magyarité, pour faire appliquer leurs droits individuels et collectifs, pour créer des organes collectifs d'autogestion et pour qu'ils s'épanouissent sur leur terre natale. Elle promeut la coopération entre eux et la Hongrie

    Vivant une telle histoire, souvent incrustée dans les mémoires, appuyée par des dispositions constitutionnelles, quelle conciliation peut éclore à l'horizon?

    C'est un défi pour l'Europe.

    Joseph Yacoub »

    Ref. Comprendre la Hongrie avec l’historien Joseph Jacoub

    Joseph Yacoub est professeur honoraire de sciences politiques à l'Université catholique de Lyon, premier titulaire de la chaire UNESCO «Mémoire, cultures et interculturalité». Spécialiste des minorités dans le monde et des chrétiens d'Orient, il est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels: Qui s'en souviendra? 1915: le génocide assyro-chaldéo-syriaque, Cerf, Paris, 2014, traduit en anglais: Year of the Sword, Hurst, London, 2016 ; Une diversité menacée. Les Chrétiens d'Orient face au nationalisme arabe et à l'islamisme, Ed. Salvator, Paris, janvier 2018. En préparation: Le Moyen-Orient Syriaque.

    JPSC

  • Dimanche 1er Juillet 2018 (10h00) à l’église du Saint-Sacrement à Liège : Solennité de la fête des saints Pierre et Paul

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    Saint-Sacrement 1er dimanche du mois_juillet2018.jpg

    MESSE GRÉGORIENNE, ORGUE ET VIOLONS

    DIMANCHE 1er JUILLET 2018 À 10 HEURES

     

    IMG_6965 - Copie.jpgL’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) offre chaque premier dimanche du mois à 10h00 une messe particulièrement soignée sur le plan musical.

    Le dimanche 1er juillet prochain, l’organiste Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers et l’Ensemble instrumental Darius ont choisi de privilégier la musique de l’âge baroque et la découverte d’un compositeur chilien d’aujourd’hui.

    Le propre grégorien de la messe de la Fête des saints Pierre et Paul est chanté par la Schola du Saint-Sacrement. Il commence par la mélodie de l’introït composée sur des paroles extraites des actes des apôtres et du psaume 138 illustrant la confiance en Dieu dans les épreuves et se termine par les Laudes Carolingiennes en l’honneur du Christ Vainqueur.

     

  • Hier mardi à Rome : le Président Macron est devenu Chanoine hre du Latran

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    Dans cette video, vers la 45e minute, on peut apercevoir derrière lui son épouse Brigitte qui s’associe discrètement au chant du « Salve Regina ». JPSC

     

  • Pour rendre visite ce 26 juin au Pape François, le Président Macron emmène avec lui le philosophe Rémi Brague

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    De Samuel Pruvot sur le site de « Famille Chrétienne » :

    « Lors de sa visite au Vatican et à la basilique Saint-Jean du Latran, le 26 juin 2018, le président français Emmanuel Macron sera accompagné d’une délégation politique – au moins deux ministres – mais aussi intellectuelle, associative et médiatique. Parmi elle figure le philosophe Rémi Brague, membre de l’Institut de France et spécialiste du monde médiéval. Pour lui un des enjeux de la visite réside dans le “contrepoids spirituel“ que peut apporter l’Eglise au pouvoir temporel, a-t-il confié à I.MEDIA et Famille chrétienne.

    Pourquoi le Vatican est-il un passage obligé pour un Président ?

    Venir à Rome est le signe que l’on veut de bonnes relations entre l’Eglise et l’Etat. Auguste Comte avait eu le mérite de comprendre que le pouvoir civil, dont la puissance était encore accrue à l’ère moderne par les progrès de l’industrie, avait besoin d’un contrepoids sous la forme d’un pouvoir spirituel. Il voulait remplacer la papauté. Or, depuis que celle-ci a perdu quasiment tout pouvoir temporel, et donc qu’elle n’a plus d’intérêts particuliers à défendre, elle est plus libre pour assumer ce rôle d’autorité morale. Ainsi, sans disposer des “divisions blindées“ dont s’enquérait Staline, elle a puissamment contribué à faire tomber les régimes léninistes de l’Est. Plus discrètement, elle a servi de médiatrice dans bien des conflits, soit directement, soit par le truchement de la communauté de Sant’Egidio. Un chef d’Etat intelligent doit percevoir les limites de son propre pouvoir à partir de cet exemple.

    Venir à Rome est le signe que l’on veut de bonnes relations entre l’Eglise et l’Etat.

    Le rapport entre spirituel et temporel a parfois été orageux sous la République... Comment voyez-vous le climat sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ?

    Cela n’a pas commencé avec la République. Il y a là un problème aussi vieux que l’Église. D’abord persécutée par l’Etat romain, elle a toujours cherché à garder le plus de distance possible par rapport à l’Empire devenu chrétien. Les révolutionnaires ont essayé en 1791 de réaliser ce dont les rois de France n’avaient fait que rêver : une Eglise de fonctionnaires totalement soumise au pouvoir étatique. En 1793, ils ont essayé d’en finir avec le christianisme. Pendant quelques dizaines d’années, sous la Restauration légitimiste, puis au début du second Empire, l’Eglise, encore sonnée après la Révolution, a accepté de collaborer avec le trône. Depuis les débuts de la IIIe République, c’est cette période que les anticléricaux montent en épingle et généralisent, au mépris de l’histoire. Pour qu’il y ait un rapport entre spirituel et temporel, il faut que les deux existent et se reconnaissent mutuellement comme légitimes. Or, le temporel est constamment tenté de s’annexer le spirituel, par exemple en créant une religion civique artificielle. On a entendu des voix dans ce sens sous le dernier quinquennat. Pour l’instant, il semble que le présent quinquennat ne connaisse pas cette tentation. Mais il n’est vieux que d’un an...

    Vous avez écrit Europe, la voie romaine (Gallimard, 1992). Que peut apporter la sagesse de Rome au pouvoir politique sur des questions brûlantes comme les migrants ?

    La Rome qui pourrait nous aider à résoudre ces problèmes brûlants n’est pas le « modèle romain » d’appropriation des cultures étrangères dont je parle dans mon livre. C’est plutôt la Rome de l’histoire, celle qui a inventé la politique comme art de garder la tête froide, le contrat comme engagement réciproque des parties, qui font toutes les deux des concessions et se considèrent comme tenues de respecter les clauses.  

    Samuel Pruvot, pour I.MEDIA »

    brague.jpgRef. Emmanuel Macron au Vatican : « Le pouvoir temporel a besoin d’un contrepoids », affirme Rémi Brague

    Le philosophe Rémi Brague est professeur ordinaire à l’Université de Paris/Panthéon-Sorbonne et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Il est membre de l’Institut de France et Prix 2012 de la Fondation Ratzinger-Benoît XVI (photo).

    JPSC

  • Au Québec aussi, on s'interroge sur l'avenir de la mémoire catholique

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    De Louis Cornellier sur le site Présence-Info Canada :

    Comment peut-on être un catholique québécois?

    «La foi n’est pas une mode qu’on peut relancer au gré des saisons. L’avenir de la mémoire catholique québécoise passe donc par une autre sorte de conversion, culturelle celle-là», écrit Louis Cornellier.

    En juin 2017, en visite dans mon village natal de Saint-Gabriel-de-Brandon, j’ai assisté à une scène affligeante. Le curé de la paroisse, aux prises avec la vétusté de l’église, avait décidé, sans réelle consultation populaire, que l’heure était venue d’abandonner les lieux et de se réfugier, pour les célébrations, dans la sacristie.

    En guise de cérémonie des adieux au temple, le curé avait organisé une foire. Dans l’église désormais dépouillée de ses bancs – le mot «dépossession» s’est imposé à mon esprit —, on pouvait acheter de vieilles babioles vendues au profit de la paroisse. «Venez au Big Bazar du curé!» clamait, en franglais, la promotion de l’événement. Comme requiem, on aurait pu espérer mieux, il me semble.

    Les églises de Barrès

    Tout en ne pouvant m’empêcher de faire un lien entre le sort de mon église et celui du catholicisme québécois en général, j’ai pensé, alors, au discours de l’écrivain et député français Maurice Barrès, devant l’Assemblée nationale le 16 janvier 1911. Depuis 1905, en France, une loi établit une séparation entre l’Église et l’État. Les lieux de culte demeurent propriété de l’État, mais sont gérés par les groupes religieux. Certains de ces lieux ont un urgent besoin de rénovation. Les plus prestigieux d’entre eux sont pris en charge par l’État, qui assume ainsi son devoir de préservation du patrimoine, mais les autres, les églises ordinaires, sont laissés à l’abandon. Barrès y voit une faute spirituelle et en appelle à une intervention de l’État. Le discours, dont on peut lire de larges extraits dans Les écrivains engagent le débat (Folio, 2017), est magnifique.

    Les belles églises, dit Barrès, les plus majestueuses, celles qui ont une valeur historique et patrimoniale évidente, seront préservées grâce à l’aide étatique, et c’est très bien. Mais les autres, celles qui n’ont même pas de potentiel touristique, celles «qui n’ont pour elles que d’être des lieux de vie spirituelle», qu’en fera-t-on? Et Barrès de se lancer dans une apologie de toutes les églises, mêmes les laides et les dédaignées, précise-t-il, qui sont un témoignage du fait «qu’il ne faut pas compter sur le rationalisme non plus que sur la science pour cultiver toute l’âme humaine». Le mot «toute», ici, a son importance. Barrès ne rejette pas la science et le rationalisme. Il souligne seulement leur insuffisance. L’âme, dit-il, a besoin de plus, de ce plus dont les églises, même les moins spectaculaires, ont été le théâtre et le refuge. L’extrait, un peu long, vaut d’être cité.

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  • «Au Vatican, Macron fera vite oublier Hollande !»

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    Macron Lebrun 83918_emmanuel-macron-mgr-dominique-lebrun-hommage-pere-jacques-hamel.jpgLe président de la République Française sera reçu en audience à Rome par le pape François mardi prochain 26 juin. Il prendra aussi possession de son titre de chanoine honoraire de la Basilique Saint-Jean de Latran, selon une tradition qui remonte au roi Henri IV. Mais quels peuvent être l’intérêt et l’enjeu réels de cette visite ? Un jeune homme aussi pressé qu’Emmanuel Macron ne se déplace pas pour accorder du temps à un simple rite protocolaire.

    Dans la tribune qu’il publie sur le site web « Figarovox », Samuel Pruvot, rédacteur en chef du magazine « Famille Chrétienne » disserte  sur les profils comparés de M. Macron et de son prédécesseur sans nous en apprendre plus que ce que l’on sait déjà depuis la rencontre organisée par l’épiscopat français au Collège des Bernardins.

    Mais le président Macron,  qui est un communicateur de talent, nous réservera peut être une surprise en poussant un peu plus loin à Rome les pistes qu’il a déjà tracées à Paris pour rafraîchir le concept de la laïcité de l’Etat  à la française ? A suivre. JPSC.

    « S'il est un domaine où Emmanuel Macron veut se distinguer de son prédécesseur, c'est bien la religion. En particulier en ce qui concerne son rapport au catholicisme. Le contraste est si saisissant qu'il devrait se vérifier au Vatican le 26 juin prochain.

    Entre Emmanuel Macron et François Hollande, c'est un peu le jour et la nuit. En privé, le Président n'hésite pas à marquer sa différence avec «l'ancien monde», c'est-à-dire le temps de l'enfouissement où les catholiques avaient peur - même de leur ombre. «Mes parents sont de la même génération que François Hollande, me confiait-il. Ils partagent un peu les mêmes réflexes vis-à-vis du religieux… Je dirais les mêmes traumatismes.» Tel n'est pas son cas à lui. En apparence. Il appartient en effet à une génération qui n'a pas de temps à perdre avec un anticléricalisme d'un autre âge. Non par vertu mais par réalisme: le poids social de l'institution a fondu au soleil. Autrement dit, il n'a pas de comptes à régler avec l'Église.

    Contrairement à François Hollande. Souvenons-nous: quand ce dernier rencontre le pape François, il traîne derrière lui le boulet du mariage pour tous. Nommé Président, il n'avait pas voulu venir chercher son titre de chanoine du Latran - histoire de ne pas froisser son électorat. C'était évident qu'il allait suivre l'exemple de Mitterrand et non celui de Sarkozy (dont le discours au Latran résonnait encore aux chastes oreilles des instituteurs). En plus, il est de notoriété publique que la chose religieuse n'intéresse guère Hollande. C'est pour lui un archaïsme, une curiosité obsolète, une sorte d'objet muséographique destiné à disparaître. Hollande est un savant mélange de Voltaire et de Comte. Autrement dit, le catholicisme est à la France ce que les hiéroglyphes sont à l'Égypte. Des signes trop anciens et incompréhensibles qui ne peuvent se traduire en langage LGBT.

    Si le Président est plus à l'aise dans la posture du chercheur que du fidèle, son agnosticisme semble ouvert à tous les possibles.

    Si la rencontre entre les deux François a fait flop c'est peut-être aussi que le Président en voulait non au pape mais à son propre père... Un paternel plutôt autoritaire chez qui les valeurs réactionnaires embrigadaient le catholicisme à la manière de Maurras. Plus tard, seuls les cathos de gauche avaient trouvé grâce à ses yeux. Il faut dire qu'ils formaient les gros bataillons de son réseau, les «transcourants» au sein du PS. Encore n'étaient-ils pour lui qu'un simple marchepied vers la direction du PS et le pouvoir.

    Emmanuel Macron, lui, ne doit pas se faire pardonner son éducation catholique. S'il est allé chez les jésuites à Amiens, c'est uniquement pour des raisons de standing. Et non de foi. Son esprit indépendant lui a d'ailleurs fait demander le baptême à 12 ans… quitte à fâcher un père peu enclin à admirer la Compagnie de Jésus. Emmanuel Macron a un intérêt naturel (surnaturel?) pour la religion. Un attrait réactivé par sa fréquentation du protestant Paul Ricœur qui lui a fait découvrir les merveilles de l'herméneutique. Si le Président est plus à l'aise dans la posture du chercheur que du fidèle, son agnosticisme semble ouvert à tous les possibles. Fils de l'Église et «en même temps» fils des Lumières.

    Macron et Hollande, c'est donc le jour et la nuit. La vérité veut que nous rappelions qu'il y a quand même un péché originel entre l'actuel Président et le pape. C'était pendant l'entre-deux tours de la présidentielle. Dans un avion qui le ramenait d'Égypte, François avait répondu à un journaliste qu'il ne connaissait pas «l'autre» candidat face à Marine Le Pen. On imagine l'humiliation, la déception et l'incompréhension pour le candidat Macron. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts du Tibre. Et «l'autre» est devenu Président. Sans doute que la rencontre se passera au mieux entre ces hommes rompus à la haute diplomatie à l'école de la spiritualité jésuite. Il y aura peut-être des sujets qui fâchent, comme les migrants, la PMA et la GPA. Mais pas de colère inutile.

    Ref. Au Vatican, Macron fera vite oublier Hollande

     

  • Pluralité des formes et unité dans la liturgie

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » de juin 2018

    « La Lex celebrandi, reflet de la Lex credendi [1]

     Abbé Ralph Weimann

    Lorsqu’on parle de liturgie, il arrive que les nerfs des interlocuteurs soient facilement mis à vif, car la lex celebrandi n’est pas seulement le reflet de la lex orandi, mais aussi celui de la lex credendi, qui, à son tour, agit sur la foi vivante (lex vivendi). L’expression la plus accomplie de la foi est la célébration de la Sainte Messe, de telle sorte que c’est à son propos que les esprits divergent très souvent. À l’inverse, cela signifie qu’une modification de la lex celebrandi – en particulier s’il s’agit de modifications importantes – peut difficilement demeurer sans effet dans les divers autres domaines de la foi.

    La liturgie c’est la célébration du dogme ; elle inclut donc l’enseignement de la foi, elle la rend vivante et lui confère une expression solennelle. C’est donc à juste titre que Martin Mosebach a pu écrire, dans une analyse du Missel dit « de Trente », que le prêtre qui ferait naufrage sur une île déserte avec le Missel Tridentin pourrait reconstituer le catholicisme dans son ensemble[2]. Cette conviction correspond tout à fait à ce qui est exprimé dans le Décret du concile Vatican II concernant le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis, où il est dit : «La très sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le Pain vivant, Lui dont la chair vivifiée et vivifiant par l’Esprit Saint, donne la vie aux hommes (…). On voit donc alors comment l’Eucharistie est bien la source et le sommet de toute l’évangélisation »[3].

    Ce n’est ni dans la forme, ni dans le rite que l’Eucharistie devient source et sommet, mais, c’est pour ainsi dire « d’en haut » qu’elle le devient, par la forme et le rite. C’est sur ce point particulier que Romano Guardini a voulu attirer notre attention en nous mettant en garde contre l’évolution d’une Église qui mettrait l’accent sur les assemblées, les discours, les argumentations, les lois protectrices etc. ce qui aurait pour effet de perdre de vue l’essentiel. Il affirmait que « ce ne sont là que manifestations extérieures de cette force cachée. Ce serait une erreur de se soucier principalement des manifestations concrètes, en négligeant par ce fait même de veiller au maintien de la pureté, au renforcement et à l’élargissement de la source intérieure. Là où l’Église prie de manière vivante apparaît de tous côtés une clarté surnaturelle, une paix agissante, la connaissance de la vie et des hommes, le véritable amour du prochain »[4].

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  • Plain-chant sur Liège le samedi 16 juin 2018 : avec le Choeur grégorien Cardinal Wyszynski de Varsovie et l'Académie de Chant grégorien

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    « Lumière d’éternité » :

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    Plain-chant sur Liège le samedi 16 juin 2018

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    A l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132

    La Schola Gregoriana Cardinal Wyszynski de Varsovie (dir. Michal Slawecki, organiste et chef de chœur à l’Université Cardinal Wyszynski) et les Elèves liégeois de l’Académie de Chant grégorien (dir. Isabelle Valloton) dédient l’après-midi du samedi 16 juin prochain, au chant médiéval : plain-chant et polyphonie se succéderont à l’église du Saint-Sacrement à Liège, (Bd d’Avroy, 132).

    Au programme :

    → À 16h45, psalmodie des vêpres traditionnelles alternée par le chœur parisien et les élèves de l’académie.

    → À 17h30, audition concertante « Lumière d’éternité » : plain-chant et polyphonie interprétés par la Schola Gregoriana Cardinal Wyszinski (dir. Michal Slawecki).

    → A 18h00, messe grégorienne pour le temps de la Pentecôte: chants du propre « Dominus illuminatio mea » du IVe dimanche après la Pentecôte, pièces extraites du «Kyriale » des messes festives (Kyrie III, Gloria, Sanctus et Agnus Dei XII) et Salve Regina solennel, alternés par les chœurs liégeois et polonais réunis.

    → A 19h00, réception offerte à l’issue des manifestations.

    Entrée libre. 

    Renseignements: tel. 04.344. 10.89.

    E-mail : academiedechantgregorienliege@proximus.be

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     JPSC

  • Plus de 300 Liégeois réunis ce dimanche 3 juin 2018 avec l’évêque de Liège en l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy pour célébrer la Fête-Dieu selon le rite traditionnel

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    Plus de 300 personnes ont assisté à la Solennité de la Fête-Dieu célébrée selon la liturgie traditionnelle par Mgr Jean-Pierre Delville  en  l’église du Saint-Sacrement à Liège au Boulevard d’Avroy, à quelques mètres du lieu tragique des tueries de la semaine dernière, que le prélat à largement évoquées dans son homélie ci-jointe. La cérémonie était rehaussée par une très belle messe polyphonique interprétée  par le chœur liégeois « Praeludium » et le chant grégorien de la Schola Minor de Bratislava, qui avait fait le déplacement à Liège pour la circonstance.

    Voici le texte de l’homélie prononcée par l’évêque de Liège :

    " Chers Frères et Sœurs,

    DSC_0260.JPGLa Fête-Dieu, c’est la Pâque aujourd’hui, la Pâques pour moi, pour nous, dans la commuion au corps du Christ. Pâque, c’est la vie du Christ. C’est la Fête-Dieu, c’est notre vie dans le Christ. Comme le dit Jésus : « celui qui me mange vivra par moi ; celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jn 6,56-58).

    Le pape Urbain IV dans la bulle d’institution de la Fête Dieu écrivait en 1264 en insistant sur cette dimension de repas de l’eucharistie : « Sur le point de quitter (« Transiturus », en latin) le monde pour retourner à son Père, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, comme le moment de sa passion approchait, après avoir mangé la Cène en mémoire de sa mort, institua le souverain et magnifique sacrement de son Corps et de son Sang, donnant son corps en nourriture et son sang en breuvage ».

    Il ajoute une phrase, qui m’inspire beaucoup cette année, où j’ai écrit une lettre pastorale intitulée L’arbre de vie : « Ô très digne mémoire, dans laquelle nous célébrons celui qui est véritablement l’arbre de vie, et qui étant attaché sur l’arbre de la croix, a fait germer pour nous le fruit du salut ! »  Donc pour le pape Urbain IV, le Christ est l’arbre de vie qui est attaché sur l’arbre de la croix. Le pape lie l’arbre de vie à l’arbre de la croix. Il conclut que cela fait germer pour nous le fruit du salut. Nous évoquons donc la passion et les souffrances du Christ. Et nous découvrons que ce don de soi nous donne des fruits de vie. Le pape continue en disant : « En cette fête, la douceur de la joie se mêle avec l’effusion des larmes : car nous nous réjouissons en pleurant, et nous pleurons de tendresse et de dévotion en nous réjouissant ; nos larmes sont des larmes de joie, et notre joie s’exprime et se fait paraître par des larmes. » Il ajoute que cette célébration manifeste « la mort de notre propre mort, et la destruction de notre propre destruction ».

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  • La Fête-Dieu 2018 à Liège

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    sommet fête-Dieu.jpgPlusieurs centaines de personnes se sont réunies à la basilique Saint-Martin ce jeudi 31 mai pour la Fête-Dieu, en cette ville de Liège où le vœu de sainte Julienne a été exaucé pour la première fois : célébrer le don de l’eucharistie, sacrement qui nous rappelle les événements fondamentaux de la foi chrétienne, la mort et la résurrection du Christ. Mais cette année, l’ambiance était particulière à cause des événements survenus il y a quelques jours.

    Après la messe, la procession vers le centre-ville est partie avec quelque retard en raison d’un violent orage qui s’est abattu sur la Cité Ardente, symbole de cet orage de violence qui a secoué les habitants. La marche s’est terminée devant l’entrée de la cathédrale où la « Night Fever », le rendez-vous de prière régulier des jeunes, invitait à l’adoration, à la confession, au recueillement, à la solidarité avec les victimes de l’attentat.

    Dans un communiqué qui fait suite à cette célébration le service de presse de l’évêché écrit :

    « Quel contraste entre la joie de cette Fête du Corps et du Sang du Christ initiée à Liège, et cette chape de plomb qui s’est posée sur la ville le jour même des tueries. Et pourtant, les organisateurs de la fête « made in Liège » n’ont pas renoncé à maintenir les différentes manifestations. Au contraire, cette « actualité » a permis à Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, de faire le lien, lors de la messe à Saint-Martin, ce jeudi soir, entre le sang qui a coulé dans les rues de Liège et celui du Christ, versé sur la croix et symbolisé par le vin de l’eucharistie.

    Le jeudi saint, à la Dernière Cène, Jésus annonce à ses disciples, en présentant du pain et du vin, que son corps sera « livré », que son sang sera « versé pour la multitude », en signe de la « nouvelle Alliance ». Sa mort violente a été le plus grand don qu’on puisse imaginer : celui de Dieu qui donne sa vie par amour pour les hommes. Si la Croix avait été le dernier mot de cette histoire incroyable, le fait de se réunir chaque dimanche pour célébrer la messe n’aurait aucun sens, si ce n’est comme repas de commémoration d’un sacrifice inhumain.

    Ce n’est qu’à partir de la perspective de la Résurrection que les choses prennent leur vrai sens. Ce don ultime du Christ a trouvé une réponse auprès de Dieu. Il montre qu’on ne peut pas tuer l’amour, que la mort n’aura jamais le dernier mot pour celui qui croit en la Vie.

    C’était donc cela la grande intuition de sainte Julienne lorsque, au milieu du 13e siècle, elle a demandé l’instauration d’une fête d’action de grâce pour le don de l’eucharistie et de vraie « communion » avec Celui qui nous a montré le chemin de la Vie. Dans ce sens, les festivités de la Fête-Dieu représentent la réponse chrétienne au non-sens du terrorisme aveugle et sans merci, et cette réponse a déjà été souligné ce jeudi soir à Saint-Martin. »

    On ne peut mieux dire.

    Ce dimanche 3 juin à 10h00 c’est à l’église du Saint-Sacrement, au Boulevard d'Avroy,  que la Solennité du cette même fête du « Corpus Christi » sera célébrée par l’évêque de Liège dans le même esprit auquel chacun est invité à s’unir :

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    JPSC