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Patrimoine religieux - Page 139

  • Jeunes chrétiens, la génération pivot ?

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    Dans l’Europe post-chrétienne, la majorité des jeunes ressemble à celle des vieux : comme ceux-ci, elle est sortie de la religion autrefois dominante et baigne dans le conformisme d’une société cosmopolite, sans identité ni racines : ni centre, ni périphérie, tout est égal. Comme il faut malgré tout donner un sens aux quelques tours de carrousel que chacun effectue autour d’une étoile appelée soleil avant de retomber dans le néant d’où il a été malencontreusement sorti, quelques placebos calmeront toute inquiétude métaphysique inutile : l’écologie, la tolérance, la paix sont les plus courues. Ce n’est déjà pas si mal, pour supporter le voyage vers nulle part. Mais c’est tout de même un peu court. Et les chrétiens, jeunes et vieux, embarqués dans cette galère n’ont-ils aujourd’hui plus rien à apporter de plus ? Quelqu’un peut-être. De Jean-Pierre Denis sur le site de « La Vie » :

    « Moins d’un jeune Français sur quatre se dit chrétien. Ce chiffre choc, je le tire d’une étude menée par l’Institut catholique de Paris avec des universitaires européens, étude dont lavie.fr publie en avant-première les principaux enseignements. Il résume à lui seul l’état de la sécularisation occidentale. L’enquête livre, en effet, à propos de pays aussi divers que la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne, des résultats comparables. La grande majorité des 16-29 ans semble purement et simplement sortie de la religion en général et de la religion chrétienne en particulier. Cette absence d’héritage est devenue un héritage. Un athéisme culturel encore renforcé par une persistante mauvaise transmission de la foi dans les familles dites chrétiennes. Autrefois la religion était imposée par les structures sociales, et l’athéisme relevait de choix individuels. Devinez de quel côté se situent désormais pression sociale et conformisme ?

    Génération athée, l’étude choc

    Si l’on est hargneux on dira que rien n’est fait, rien qui soit à la hauteur du défi, lequel est plus souvent nié que reconnu. Si l’on préfère la résignation à l’imprécation, on dira que rien n’y fait. Ni Jean Paul II et sa nouvelle évangélisation, ni Benoît XVI et sa stratégie des minorités créatives ni le pape François avec son évangile des périphéries ne semblent avoir eu le moindre impact. À quelques nuances ou exceptions près, ni le catholicisme ni le protestantisme ni même l’orthodoxie (l’étude évoque la Russie) n’ont le monopole de la déconfiture. Cela relativise bien des querelles de clocher.

    Un jeune sur quatre se déclare chrétien, malgré le poids du conformisme social ? C’est potentiellement énorme.

    Voilà pour le verre à moitié vide. Mais en même temps, ce chiffre a quelque chose d’extraordinaire, de si gros qu’on pourrait bien ne pas le voir, comme la fameuse lettre volée d’Edgar Poe, tellement mise en évidence que personne ne la remarque. Comment, un jeune sur quatre se déclare chrétien, malgré le poids du conformisme social ? Mais… c’est potentiellement énorme ! Et alors… que fait-on ? Qui leur parle ? Que leur dire ? Personne ne sait. À peu près personne ne fait rien. L’énergie missionnaire reste concentrée sur la fraction la plus motivée, ceux que j’avais appelés lors des dernières JMJ les « cathos ++ ». Les neuf dixièmes des jeunes chrétiens de ce pays sont plus ou moins livrés à eux-mêmes. On frise la non-assistance à croyants en danger.

    Génération "catho ++"

    Autre tabou, et non des moindres, l’islam. Il y a en France environ deux jeunes chrétiens pour un jeune musulman. À peu de chose près, on compte autant de jeunes anglicans que de jeunes musulmans au Royaume-Uni, et plus de jeunes musulmans que de jeunes catholiques aux Pays-Bas. Dans les Églises, on feint de penser que ce n’est pas un sujet. Belle hypocrisie. Par exemple, ce double bouleversement – plus d’incroyants et… plus de croyants musulmans – explique ce que nous avons appelé, avec d’autres, la « tentation identitaire ». Certains penseront même qu’il la justifie. Posons franchement la question jamais abordée, mais implicite dans bien des débats sur la laïcité : les jeunes chrétiens se sentent-ils plus proches, en termes de vision du monde, des incroyants de leur génération que des musulmans européens qui ont le même âge qu’eux ? En fait, ils partagent avec les uns l’attachement à un certain pluralisme libéral et avec les autres l’aspiration à un horizon de sens spirituel que la société ne reconnaît plus. Une bonne partie d’entre eux adhère en tout cas à un autre modèle que celui de la forteresse assiégée : celui du pont. La tâche n’est certes pas facile pour cette forte minorité chrétienne, mais la façon dont les 16-29 ans d’aujourd’hui répondront à cette question déterminera l’avenir du christianisme. Et aussi, à mon sens, l’avenir de notre société. Minoritaires, les jeunes chrétiens sont devenus le pivot sur lequel la culture européenne pourra demain s’articuler,  trouver du commun. Le corps du Christ sauvera-t-il le corps social ? »

    Ref. Jeunes chrétiens, la génération pivot ?

    JPSC

  • La liturgie au Pays de Liège

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    LA LITURGIE AU PAYS DE LIEGE

    VE PN 106 Etienne de Liège etienne001.jpg

    Lu sur le site web de l’église du Saint-Sacrement à Liège cet extrait de la revue « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle éditée par l'association "sursum corda" :

    « Nous donnons ici, sans son appareil de notes, un chapitre de l'introduction à notre édition du « Missel selon l'ancien rit liégeois prétridentin », qui sera disponible sous peu. (Pour être tenu au courant de la parution, envoyer un simple courriel à : nexuslatin@yahoo.fr.)

    QUELQUES REPÈRES

    DANS L’HISTOIRE DU RIT LIÉGEOIS

    1. Les origines

    Héritière à sa naissance, dès l’aube du viiie siècle, de la liturgie célébrée depuis le ive siècle dans l’antique cité de Tongres, l’Eglise de Liège conserva et développa pendant un millénaire environ son rit propre.

    On cite comme premier évêque de Tongres saint Materne ; il semble que cela doive s’entendre au sens que Tongres relevait de lui en sa qualité d’évêque de toute la Germanie seconde.

    Ce n’est probablement pas avant sa mort que la cité fut érigée en évêché, et saint Servais est le premier pontife dont il soit historiquement bien établi qu’il ait occupé ce siège, aux environs de 340. Sans doute est-ce à lui que le diocèse, dont le centre passera de Tongres à Maastricht puis à Liège, est redevable de sa première organisation et de l’ordonnance de sa tradition liturgique, semée un peu plus tôt, au cours de l’évangélisation par Materne. En dehors de son rôle dans la résistance à l’arianisme, on n’a toutefois guère plus de renseignements sur cet évêque, sinon que son nom, Serbatios, indique une origine orientale.

    Cette maigre information s’inscrit parfaitement dans la ligne de ce que l’on sait par ailleurs des plus anciens vestiges liturgiques des Eglises transalpines : ils révèlent qu’elles ont en commun de s’apparenter à « un type d’inspiration et de forme orientales, introduit en Occident vers le milieu du ive siècle » (H. Leclercq).

    Le souvenir du premier substrat du Missel liégeois s’est vraisemblablement perpétué dans l’appellation « usage de Saint-Materne » dont fut qualifié autrefois le rit primitif de l’ancien diocèse

    2. La touche carolingienne

    VE PN 106 Chrodegang 359_council_bishop.jpg

    Dans la mouvance de la « renaissance » carolingienne, sous le règne de Pépin le Bref, de Charlemagne et de ses successeurs, la liturgie liégeoise s’imprègne d’éléments romains. Il semble que l’intérêt porté au chant de la chapelle pontificale ait engagé le processus.

    Originaire de la Hesbaye au pays de Liège où il fit ses études, sans doute à l’abbaye de Saint-Trond, le fondateur de l’école messine, saint Chrodegang (évêque de Metz de 742 à 766, conseiller et homme de confiance de Pépin le Bref), est impressionné par la qualité des mélodies de la tradition romaine : il les introduit d’abord dans son diocèse ; et comme il procède à l’ordination de fort nombreux évêques et clercs, les usages romains qu’il entend propager pénètrent aussi dans plusieurs autres sièges épiscopaux (civitates).

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  • La réception de l'Eucharistie à travers le temps

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    mag_106_final-page-001.jpgPublié dans les n° 106 (printemps) et 107 (été) 2018 du magazine Vérité et Esperance-Pâque Nouvelle de l’association « Sursum Corda » pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement à Liège ( contact : sursumcorda@skynet.be , tel. +32.(0) 4. 344 10.89) 

    Depuis les réformes liturgiques opérées dans le sillage du second concile du Vatican (1962-65), et les dissensions qu’elles ont engendrées, le mode de réception de l’Eucharistie est devenu peu à peu un marqueur de la sensibilité du communiant. Communie-t-on debout, en file indienne et sur la main ? Nous voici dans l’air du temps, moderniste voire réformateur. Reçoit-on l’eucharistie au banc de communion, à genoux et sur la langue ? Nous voilà nostalgique, « tradi » voire réactionnaire !

    Un regard sur les pratiques anciennes[1] permettra sans doute d’élargir les perspectives et de distinguer l’essentiel de l’accessoire : toutes les traditions humaines ne doivent-elles pas s’incliner devant Celui qui est et qui daigne s’abaisser humblement jusqu’à nous ?

    Dans la main et sous les deux Espèces

    Dans les premiers siècles de l’Église, le baptême, la confirmation et l’eucharistie étaient reçus le mêmeVE PN 106 chalumeau communion.jpg jour et successivement. Telle est encore la pratique dans les Églises orientales et dans la tradition orthodoxe.

    La communion « sous les deux Espèces » a été longtemps la seule manière de communier dans toute la chrétienté. En effet, Jésus n’avait pas seulement dit : « Prenez, mangez, ceci est mon corps », mais aussi, selon le récit de S. Matthieu : Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna en disant : « Prenez et buvez-en tous, car ceci est mon sang… »[2]. Sous l’épiscopat de Grégoire de Tours (+ 594), on sait que les fidèles communiaient dans un calice spécial, différent de celui du prêtre, un calice à anses, afin que les fidèles pussent le maintenir fermement entre leurs mains ; la patène destinée aux fidèles était également plus grande et creusée comme un saladier. Cette familiarité avec les vases sacrés n’allait pas sans un profond respect du mystère approché de si près.

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  • Syrie : les raids turcs ont endommagé un site chrétien inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO

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    Lu sur le site du quotidien L'Orient - Le Jour :

    En Syrie, le site chrétien de Brad, inscrit au patrimoine mondial, endommagé par des raids turcs

    L'aviation turque a endommagé en Syrie un site archéologique chrétien classé au patrimoine mondial de l'Unesco, alors que les forces d'Ankara avaient engagé une offensive dans le nord-ouest du pays contre l'enclave kurde d'Afrine, ont indiqué jeudi les autorités syriennes.

    Les bombardements menés mercredi soir "par des avions turcs", ont visé "le site de Brad, situé à 15 km de la ville d'Afrine, et inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 2011", a indiqué la Direction générale des antiquités et des musées en Syrie (DGAM) sur son site internet.

    Les frappes ont provoqué "la destruction de plusieurs édifices archéologiques importants" et parmi les structures touchées figurent "le tombeau de Saint-Maron, patron de la communauté maronite, et l'église Saint-Julianos qui abrite ce tombeau", selon le chef de la Direction générale des antiquités Mahmoud Hammoud.

    Il s'agit de "l'une des plus vieilles églises chrétiennes dans le monde", construite vers la fin du IVe siècle, a-t-il précisé.

    La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive pour chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). Ses forces se sont emparés dimanche de la ville d'Afrine, chassant les YPG de l'enclave.

    Fin janvier, un temple néo-hittite vieux de 3.000 ans avait déjà été endommagé par les frappes aériennes turques dans le nord de la Syrie. Ankara avait alors assuré que les "vestiges archéologiques" ne faisaient "certainement pas partie des cibles" de son offensive.

    Outre le tombeau de Saint-Maron, découvert en 2002 par des archéologues français, la ville antique de Brad comprend plusieurs vestiges chrétiens datant des périodes romaine et byzantine.

    "Ce site constitue l'une des plus belles pages de l'histoire du christianisme. Il abrite trois églises, un monastère et une tour de cinq mètres", a dénoncé Maamoun AbdulKarim, l'ancien chef des Antiquités.

    "Même les Mongols ne l'ont pas fait", a-t-il déploré à l'AFP.

    Il avait récemment tiré la sonnette d'alarme au sujet de villages antiques datant du début du christianisme inscrits en 2013 sur la liste du patrimoine mondial en péril de l'Unesco, et qui se trouvent dans le secteur de Jabal Samaan, près de la ville d'Afrine.

    L'Unesco a déploré à plusieurs reprises "l'immensité des dégâts" causés aux trésors archéologiques et culturels en Syrie depuis le début de la guerre en 2011.

    Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a notamment détruit les plus beaux temples de Palmyre lors de son occupation du site.

    La communauté maronite joue un rôle politique prépondérant au Liban, où les premiers disciples de Saint-Maron sont arrivés en provenance de Syrie il y a plus de 1.500 ans.

  • Comment communier ? Des consignes contradictoires...

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    D'Isabelle Cousturié sur aleteia.org :

    Faut-il communier dans la bouche ou dans la main ? Debout ou à genoux ?

    Comment convient-il de recevoir la sainte communion ? Cette question suscite bien des polémiques depuis la (ré)introduction de la pratique « dans la main », après des siècles de communion dans la bouche.

    Le débat sur le mode de réception de la communion rebondit régulièrement. Quel mode de réception incarne la forme la plus respectueuse ou la plus intime de communion ? Quelle est la pratique la plus ancienne ? Le pape François l’a rappelé lors de sa catéchèse du 21 mars, on peut communier sous les deux formes. Mais à condition de respecter les prescriptions de l’Église confiées aux conférences épiscopales  : « Selon la pratique ecclésiale, les fidèles s’approchent normalement de l’Eucharistie en procession et communient debout avec dévotion, ou à genoux, comme établi par la conférence épiscopale, recevant le sacrement dans la bouche ou — là où cela est permis — dans la main, comme ils le préfèrent », a souligné le Pape.

    Là où cela est permis 

    Rappelons que les deux pratiques — dans la bouche ou dans la main — sont autorisées en France depuis 1969, après une demande officielle faite au Saint-Siège selon les directives de la toute nouvelle instruction Memoriale Domini (29 mai 1969). L’Église déplorant que « dans certains endroits et dans certaines communautés », cette façon de faire soit déjà pratiquée, « bien que le Saint-Siège n’ait pas encore donné l’autorisation demandée et que cette pratique ait été parfois introduite sans que les fidèles y aient été préparés convenablement ».

    Autorisation accordée, il est précisé aux épiscopats que « l’usage traditionnel est maintenu en vigueur », que « la nouvelle manière ne doit pas être imposée », et que « les deux manières de communier peuvent coexister dans la même action liturgique ». Des précautions sont également demandées pour éviter les risques possibles : manque de respect, profanation, perte de foi en la Présence réelle… Il est également recommandé une catéchèse adéquate pour expliquer l’introduction du nouvel usage.

    Le rôle des conférences épiscopales, la nécessaire confirmation du Saint-Siège et la liberté de choix du fidèle — ni empêché, ni contraint à l’une ou l’autre forme — , a été réaffirmé dans la nouvelle instruction Redemptionis Sacramentumen 2004, qui insiste à nouveau sur le respect nécessaire et les précautions et règles à observer, notamment pour la communion dans la main :

    « Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche. Si un communiant désire recevoir le sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles » (n° 92).

    La polémique

    Au Vatican, le débat est aussi vigoureux. Ainsi, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Robert Sarah, très soucieux de voir respecter « la vie liturgique » affiche toujours une position rigoureuse par rapport à la ligne du pape François. « Pourquoi insistons-nous pour communier debout et dans la main ? Pourquoi cette attitude exprimant un manque de soumission aux signes de Dieu, alors que la communion à genoux et dans la bouche est « un acte d’adoration et d’amour que chacun de nous peut offrir à Jésus-Christ ? »,  s’interroge-t-il dans la préface d’un ouvrage italien sur le sujet.

    Lire aussi : Pain et vin eucharistiques : le cardinal Robert Sarah rappelle les règles

    Le pape François, lui, préfère mettre en avant « le prodige de la communion », se centrant sur la célébration de l’Eucharistie  qui « ouvre et unit tous ceux qui ne font qu’un » avec Jésus-Christ. « Nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ », a-t-il déclaré dans sa catéchèse de mercredi, « nous célébrons l’Eucharistie pour nous nourrir du Christ qui se donne lui-même dans sa Parole et dans le Sacrement de l’autel ». Et de rappeler « qu’après la fraction du pain consacré, le prêtre invite les fidèles au banquet eucharistique (…) pour faire l’expérience de l’union intime avec le Seigneur, source de joie et de sainteté »Cette sainteté est « le plus beau visage de l’Église », aime répéter le pape François. Elle sera d’ailleurs le thème de sa prochaine exhortation apostolique dont la parution est annoncée pour le 2 avril, le lundi de Pâques.

  • «En Russie, le religieux est indissociable de l'identité nationale»

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     Cyrille Poutine XVM05ffd2ce-2b94-11e8-9709-eaffb3fc87d1.jpg

    Florent Parmentier dresse pour FigaroVox le portrait de la Russie religieuse. Celle-ci, très marquée par un regain spirituel consécutif à la chute du système soviétique, intègre la religion à sa politique d'infuence régionale. Le nationalisme permet également la cohabitation entre chrétiens et musulmans :

    « FIGAROVOX.- Vu depuis la France, le fait religieux en Russie semble indissociable de la vie politique. Est-ce la réalité, ou bien existe-t-il une relative autonomie du religieux par rapport à l'État

    Florent PARMENTIER.- Le fait religieux est en Russie indissociable de l'identité nationale de la population majoritaire, christianisée depuis le Xe siècle. Moscou s'est revendiquée au cours de son histoire comme une «troisième Rome», après Rome et Byzance, ce qui permettait de justifier le pouvoir absolu - ce qui n'a pas empêché l'empire de s'agrandir dans des territoires dominés par d'autres religions. Après 1917, l'athéisme radical, scientifique, devient la norme, la religion orthodoxe étant plus particulièrement ciblée, mais cela n'a pas empêché Staline de mettre une pause à cette politique anticléricale après le début de l'opération Barbarossa de l'Allemagne nazie en 1941.

    Aujourd'hui, sans être une religion d'État, la religion orthodoxe bénéficie d'une série de privilèges par rapport aux autres cultes, du fait de ses relations avec le pouvoir politique. Mais, malgré tout, tant le pouvoir que l'Église sont conscients qu'une trop grande proximité peut nuire à chacune des parties.

    Les Russes sont quatre fois plus nombreux aujourd'hui à se dire croyants que sous l'URSS. Comment expliquez-vous ce retour massif à la religion?

    Deux phénomènes permettent d'expliquer ce chiffre extrêmement évocateur: d'une part la nécessité de retrouver des repères dans une société qui avait perdu les siens ; la «fin de l'Homme rouge», pour reprendre l'expression de Svetlana Alexievitch, appelait à un nouvel horizon de sens. La religion a pu jouer ce rôle, fournissant une explication aux difficultés en cours.

    La « fin de l'Homme rouge » appelait à un nouvel horizon de sens.

    D'autre part, il existait une pratique religieuse souterraine du temps de l'URSS, qui a pu sortir au grand jour avec la chute de l'Union soviétique. La nature de l'Orthodoxie, dont le pouvoir ecclésiastique est lié au pouvoir politique, peut expliquer cet état de fait. Dans ce contexte, l'appel des dirigeants politiques, notamment les présidents Eltsine et Poutine, à renouer avec une vie spirituelle prend tout son sens.

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  • Fête de l’Orgue 2018 – Liège

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    Fête de l'Orgue 2018 - Affiche A3 DÉFINITIVE.JPG

    4 > 21 mai 2018

    Depuis 2010, la Fête de l'Orgue a pour objectif de faire découvrir le Roi des instruments à un large public à travers des activités originales. Les enfants y sont particulièrement associés : chaque année, est organisé en partenariat avec les Jeunesses Musicales de Liège, un concert qui leur est spécialement destiné.

    La 9e Fête de l'Orgue prend ses quartiers à Liège, du vendredi 4 au lundi 21 mai 2018 avec :

    • Cocoricorgue (vendredi 4)
    • Bach & Cie (vendredi 4)
    • Messe des couvents (dimanche 6)
    • Chapelle de Bavière : accès exceptionnel (jeudi 10, Ascension)
    • Tous en Volière ! (dimanche 13)
    • Rhoda Scott (dimanche 20)
    • Luxembourg(s), terres d'orgues et de vacances (lundi 21, Pentecôte)
    • Des visites guidées d'orgues sur rendez-vous (du lundi 7 au lundi 21)

    La Fête de l'Orgue 2018 est organisée grâce au soutien de nombreux partenaires : la Ville de Liège, la Province de Liège, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Manufacture d'Orgues Schumacher d'Eupen, la Manufacture d'Orgues Thomas de Stavelot, les Jeunesses Musicales de Liège, le Conservatoire Royal de Musique de Liège, l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège, l’asbl Art & Orgue en Wallonie et RCF Radio Liège.

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  • Vidéo - Rod Dreher : « Face au déclin du christianisme, nous, laïcs, devons agir »

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    Rencontre avec Rod Dreher, écrivain américain orthodoxe, auteur du Pari bénédictin - Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus (Artège). Il invite l’Occident à une conversion radicale, en s’inspirant de l’action de saint Benoît. Vu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »  (JPSC) :

  • Quand la devotio moderna découvre la conscience moderne : saint Ignace de Loyola

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    Ignatius_Loyola.jpgA la fin du moyen âge, l’Imitation de Jésus-Christ contribuera à former des hommes qui, un siècle plus tard, seront les chefs de la Réforme catholique, et d’abord du plus grand d’entre eux, saint Ignace de Loyola.

    C’est par lui, grâce à lui surtout, que le courant médiéval de la devotio moderna préparera le croyant des temps du lendemain, moins communautaire que celui du moyen âge, mais plus intérieur, celui qui s’affirmera avec le concile de Trente. A suivre dans ce remarquable échange entre Marc Rastoin sj et François Sureau (JPSC) :

  • La Semaine Sainte et la fête de Pâques au Saint-Sacrement (Liège)

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  • A ne pas manquer : l'exposition "Chrétiens d'Orient" à Tourcoing (jusqu'au 11 juin)

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    Du supplément du Soir Mad, p. 37 : 

    « Chrétiens d’Orient », un patrimoine unique et multiple 

    Le musée de Tourcoing accueille les chefs-d’œuvre emblématiques de 2.000 ans de présence chrétienne en Orient. L’exposition, qui a demandé trois ans de préparation et fait un tabac à l’Institut du monde arabe à Paris avec 160.000 visiteurs, reprend au Musée de Tourcoing dans une scénographie un peu plus courte mais tout aussi prenante. Conçue au départ avec beaucoup de clarté, elle se visite sans cette impression de pédagogie lourde qui est souvent le lot des expositions archéologiques. Embrasser 2.000 ans d’une histoire religieuse, politique et artistique complexe sans plonger le visiteur dans un tournis de données indigestes tenait pourtant de la gageure d’autant que le christianisme aux Proche et Moyen-Orient se divise en Eglises différentes, copte, assyro-chaldéenne, syriaque arménienne, maronite… nées de controverses théologiques. Dans sa présentation à Paris, Jack Lang, président de l’IMA, qui a porté l’évènement au créneau et mobilisé les collectionneurs, parlait d’une première mondiale. Pour la première fois, en effet, les chrétiens d’Orient sont le centre d’une exposition qui veut aller à l’encontre des clichés et de l’ignorance. Ce n’est pas seulement une leçon d’histoire et d’histoire de l’art, mais une opération de sensibilisation du public à l’avenir très compromis de cette population.

    Musée des beaux-Arts Eugène Leroy, Tourcoing, jusqu’au 11 juin, sauf mardis et fériés. www.murba-Tourcoing.fr

  • Belgique : une "légère diminution de fidèles"

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    Lu sur la Dernière Heure (via le Service presse interdiocesain):

    12 églises ont fermé en Belgique en 2017 

    De nos jours, l’Église attire moins la population en Belgique. Le fait semble établi, même si nous ne l’avons pas spécialement observé hier en l’église Saint-Sébastien de Loyers où, durant la messe du dimanche matin, nous avons pu constater la présence d’une quarantaine de fidèles venus célébrer le troisième dimanche du Carême. Tommy Scholtès, porte-parole de l’Église catholique belge : “Certes, nous constatons une légère diminution de fidèles, mais pas plus. Seulement douze églises ont été désacralisées sur le territoire belge en 2017 pour devenir majoritairement des bibliothèques ou des extensions d’écoles.” Il affirme également que les jeunes ressentent le besoin de se rendre à l’église pour trouver leur foi. “Plusieurs rassemblements sont organisés chaque semaine. Dernièrement, des centaines de jeunes Belges francophones sont allés à l’organisation mondiale de la jeunesse. Ou alors, à l’église Sainte-Croix, se déroule la marche des rameaux, une célébration dynamique où les jeunes ont besoin de se retrouver.” / Article complet

    Pourtant, rien que dans la commune de Seraing, cinq églises sur 15 seraient menacées :

    Seraing: faire des églises "des maisons du peuple"? (du site de la RTBF)

    Faire de l'église Saint Lambert de Jemeppe, une bibliothèque... C'est le souhait du bourgmestre de Seraing. Alain Mathot négocie avec l'Evêché, la réaffectation partielle d'un tiers des 15 églises de la commune dont certaines sont souvent vides. On sait que le bourgmestre socialiste s'oppose depuis des années à l'Evêché à propos de l'entretien des établissements de culte. C'est une obligation légale mais qui, selon lui, coûte trop cher aux finances de la ville. Depuis 2013, il bloque tout financement d'entretien. Et veut négocier un accord global avec l'Evêché et les fabriques d'église. Visiblement, le dossier avance puisque le conseil communal a finalement voté une intervention de 210 000 euros pour réparer la toiture de l'église Saint Lambert. Un geste d'apaisement.  

    "Si pas désacraliser, amener au moins une autre activité"

    Le bourgmestre Alain Mathot voudrait d'abord "si pas désacraliser, au moins amener une autre activité que l"activité religieuse dans 5 églises de la commune." Par exemple, faire une bibliothèque dans l'église Saint Lambert à Jemeppe. Autre volonté du bourgmestre: "c'est d'avoir un état des lieux de l'ensemble des églises restantes, de partir sur une rénovation, une remise à niveau de l'ensemble de ces établissements et de ces églises et puis alors de négocier une somme annuelle -qui pourrait évidemment être indexée- qui serait versée aux fabriques d'église ou à l'Evêché et qui leur servirait pour entretenir leurs établissements. Nous ne serions plus responsables de l'entretien des églises."

    "Faire des églises, des maisons du peuple"  

    "On va faire des églises, des maisons du peuple" lance en boutade Eric de Beukelaer. Accueil de mouvements associatifs, cours de yoga ou réunions de pensionnés... Le vicaire épiscopal n'est pas opposé à l'idée d'étendre les activités des églises: "Elles n'appartiennent pas qu'aux gens qui vont à la messe, elles appartiennent à tous les citoyens. Le tout, c'est que les lieux soient vivants! Comment faire en sorte que dans certaines églises comme Jemeppe par exemple -mais il y en a d'autres qui sont de grandes églises qui nécessitent de grandes réfections qui coûtent quand même relativement cher- comment faire en sorte donc qu'une partie de l'église reste affectée au culte -voire toute l'église- mais qu'en même temps, d'autres utilisations soient possibles. C'est vraiment ça l'idée."

    Voici la liste 5 églises concernées par une réaffectation :

    1. Lize – Notre Dame ( située au Pairay, propriété de la Ville)
    2. Jemeppe Saint-Lambert (propriété Ville)
    3. Saint Joseph (Place Merlot, propriété Ville)
    4. Notre Dame de l’Assomption (propriété Ville)
    5. Val Saint Lambert (propriété fabrique)

    10 autres églises maintiennent le culte :

    1. Boncelles Notre Dame
    2. Saint Léonard (Chaqueue, propriété fabrique)
    3. Christ-Ouvrier (propriété fabrique)
    4. ONR Vierge des Pauvres (fabrique)
    5. Saint-Eloi (fabrique)
    6. Saint Antoine (Renory, propriété ASBL décanale)
    7. Saint-Martin (Ougrée, propriété fabrique)
    8. Sainte Thérèse (Ougrée, propriété fabrique)
    9. Notre Dame de Lourges (propriété ASBL décanale)
    10. Saint Joseph du Ruy (propriété Fabrique)