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Patrimoine religieux - Page 15

  • "Construisez votre vie sur le roc de l'amitié avec le Christ" (cardinal Müller)

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Cardinal Müller : Construisez votre vie sur le roc de l'amitié avec le Christ

    S'adressant aux pèlerins catholiques traditionnels lors de la procession annuelle Summorum Pontificum, l'ancien préfet de la CDF a mis en garde contre le fait que la foi devienne une « routine irréfléchie » et a souligné l'appel à une foi vraie et vivante.

    Le cardinal Gerhard Müller a souligné que la foi chrétienne est une « relation personnelle » avec le Dieu trinitaire en communion avec son Église, et a mis en garde contre le fait de laisser cette relation « s'atrophier en une tradition mécanique, une coutume extérieure ou une routine irréfléchie ».     

    Dans une homélie sur la distinction entre idéologie et foi prononcée le 26 octobre dans la basilique Saint-Pierre aux participants à la conclusion de la 13e procession traditionnelle annuelle Summorum Pontificum , il a observé qu'en tant que croyants « liés à Jésus par une amitié personnelle, nous ne nous comportons pas comme des gardiens dans un musée d'un monde révolu ».  

    Au lieu de cela, a-t-il ajouté, « nous avançons en présence de Dieu, devant qui nous devons répondre de nos vies en pensées, en paroles et en bonnes œuvres. » 

    Le cardinal Müller, qui a été préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 2012 à 2017, a prononcé son homélie lors d'une courte cérémonie liturgique dans la basilique.  

    Le cardinal Gerhard Müller célèbre la messe du 13e pèlerinage Summorum Pontificum le 26 octobre 2024.
    Le cardinal Gerhard Müller et les participants du 13e pèlerinage Summorum Pontificum le 26 octobre 2024. (Photo : Edward Pentin)

    Depuis 2023, et à la lumière du motu proprio Traditionis Custodes du pape François de 2021 qui a imposé des restrictions radicales à la messe traditionnelle en latin, les pèlerins participant à la procession annuelle ne sont plus autorisés à faire célébrer une messe de conclusion selon l'ancien rite dans la basilique.   

    Le cardinal Müller a commencé son homélie en soulignant que la distinction entre foi et idéologie était quelque chose sur laquelle le pape Benoît XVI « a attiré l’attention à plusieurs reprises ».  

    Le christianisme, a souligné le cardinal Müller, apporte « la vérité et la liberté, l’amour et la vie » et « l’unité universelle de tous les peuples dans l’amour du Christ ». Il ne s’agit pas d’une « théorie abstraite » mais d’une « relation avec une Personne » qui « nous donne sa grâce pour participer à la vie divine ».  

    Le cardinal Gerhard Müller célèbre la messe le 26 octobre 2024.
    Le cardinal Gerhard Müller le 26 octobre 2024 à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre. (Photo : Edward Pentin)

    « C’est pourquoi nous pouvons placer toute notre espérance en lui, dans la vie et dans la mort », a déclaré le cardinal, qui est l’éditeur des Œuvres complètes de Joseph Ratzinger . « Le Fils de Dieu est l’unique Sauveur du monde, car seul Dieu dans sa toute-puissance peut nous sauver de la souffrance, du péché et de la mort », a-t-il ajouté. « Aucun homme, aussi brillant soit-il, ne peut nous sortir de l’abîme de la finitude, seul ou même avec les forces combinées des talents de tous les hommes. » 

    Mais le cardinal Müller met en garde contre la « tentation existentielle » de placer notre confiance dans les hommes plutôt que dans Dieu, ajoutant que « à cause de la sécularisation », beaucoup croient que l’on peut « vivre comme si Dieu n’existait pas ». Cela conduit à adorer les « faux dieux de l’argent, du pouvoir et de la luxure », a-t-il expliqué, rappelant que « toutes les idéologies athées de notre temps, avec leurs chefs autoproclamés, n’ont fait que plonger le monde dans une misère plus profonde ».  

    À titre d’exemple, il a cité les régimes fascistes et communistes du passé, ainsi que « le consumérisme capitaliste, le genre et l’idéologie transhumaniste » — qui, selon lui, « ont transformé le monde en un désert de nihilisme ».  

    « Le XXe siècle a été peuplé de dictateurs et de monstres qui voulaient imposer leur volonté au monde, sans se soucier du bonheur de millions de personnes », a-t-il déclaré. « Ils croyaient que leurs idées étaient le salut du monde et que le nouvel être humain devait être « créé » à leur image et à leur ressemblance et « béni » selon leur logique.  

    Le cardinal Gerhard Müller célèbre la messe le 26 octobre 2024.
    Le cardinal Gerhard Müller à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 octobre 2024. (Photo : Edward Pentin)

    « Aujourd’hui encore, a-t-il ajouté, nous constatons comment les terroristes, les exploiteurs et les tyrans sans scrupules déclarent que la haine et la violence sont les moyens de parvenir à un « monde meilleur ». Les superpuissances d’aujourd’hui, a poursuivi le cardinal, « s’engagent dans une géopolitique impitoyable au détriment de la vie et de la dignité des enfants et des adultes ».  

    Mais Dieu « manifeste sa puissance précisément en ne sacrifiant pas les autres à ses propres intérêts, comme le font les dirigeants de ce monde, mais en se donnant lui-même dans son Fils, qui par amour a pris notre chair mortelle », a déclaré le cardinal.   

    C’est pourquoi, contrairement aux « idéologies mortifères » qui séduisent les gens avec leur propagande, « le christianisme est la religion de la vérité et de la liberté, de l’amour et de la vie », et l’amour que Dieu accorde « à nous tous en abondance » conduit à « la charité envers les autres qui est l’accomplissement de l’être humain », a-t-il expliqué.  

    Le cardinal Gerhard Müller célèbre la messe le 26 octobre 2024.
    Le cardinal Gerhard Müller le 26 octobre 2024 à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre. (Photo : Edward Pentin)

    Le cardinal Müller a souligné les « magnifiques témoignages » de la culture chrétienne, représentant une « synthèse de la foi et de la raison » et l’unité entre le service de Dieu et la responsabilité du monde, fondée sur l’Incarnation.  

    « Du christianisme procède une humanisation universelle du monde », a-t-il souligné. « Par leurs paroles et leurs actes, les chrétiens sont appelés à contribuer à la paix entre les peuples. »  

    Le cardinal a conclu en exhortant les personnes présentes à « ne pas construire la maison de leur vie sur des idéologies conçues par les hommes, mais sur le roc de l’amitié personnelle avec le Christ dans les vertus divines – la foi, l’espérance et l’amour – pour pouvoir dire avec saint Paul : « La vie que je vis maintenant dans ce corps, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi » (Galates 2, 20). » 

    Le cardinal Müller était à Rome pour participer au Synode sur la synodalité de ce mois-ci en tant que délégué pontifical. 

  • Que se réjouisse le coeur de ceux qui cherchent Dieu (introit du 30e dimanche du T.O.)

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    Laetetur cor quaerentium Dominum:
    quaerite Dominum, et confirmamini:
    quaerite faciem eius semper.
     
    Que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur se réjouisse :
    cherchez le Seigneur, et soyez affermis:
    cherchez sans cesse sa face.
     
    Ps.  1
    Confitemini Domino,
    et invocate nomen eius:
    annuntiate inter gentes opera eius.
     
    Acclamez le Seigneur,
    et invoquez son nom:
    annoncez ses œuvres parmi les nations.
  • « Dilexit nos » : un guide bref pour les lecteurs occupés

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    Le Sacré-Coeur - Centre Pompidou

    Le Sacré Coeur de Georges Rouault

    De Luc Coppen sur The Pillar :

    « Dilexit nos » : un bref guide pour les lecteurs occupés

    24 octobre 2024

    Le pape François a publié jeudi la quatrième encyclique de son pontificat de 11 ans.

    Dilexit nos (« Il nous a aimés ») de 141 pages et 28 000 mots fait suite à Lumen fidei de 2013 (co-écrit avec Benoît XVI), de Laudato si' de 2015 et de Fratelli tutti de 2020 .

    L’ incipit, ou phrase d’ouverture, de la nouvelle encyclique est tiré de Romains 8, 37 , dans lequel saint Paul dit que les chrétiens peuvent surmonter toute adversité « grâce à celui qui nous a aimés ».

    Quelle est la genèse de la nouvelle encyclique, consacrée à « l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ » ? Et que dit-elle ?

    Voici un petit guide pour les lecteurs occupés.

    Quel est le contexte ?

    Le pape François a révélé en juin, mois traditionnellement dédié au Sacré-Cœur, qu'il prévoyait d'écrire un document sur la dévotion qui a parcouru le monde catholique après que la religieuse française Marguerite-Marie Alacoque a rapporté des visions de Jésus entre le 27 décembre 1673 et juin 1675.

    Alacoque, qui vivait au couvent de la Visitation à Paray-le-Monial, dans l'est de la France, a déclaré avoir entendu le Christ lui dire qu'il voulait qu'elle répande la «charité ardente» de son cœur jusqu'aux extrémités de la terre.

    Lors d'une audience générale le 5 juin, le pape a souligné que le 350e anniversaire de la première vision d'Alacoque tombait en décembre 2023.

    « Cette occasion a marqué le début d’une période de célébrations qui se terminera le 27 juin prochain », a-t-il déclaré . « C’est pourquoi je suis heureux de préparer un document qui rassemble les précieuses réflexions des textes magistériaux antérieurs et une longue histoire qui remonte aux Saintes Écritures, pour proposer aujourd’hui à toute l’Église cette dévotion imprégnée de beauté spirituelle ». 

    « Je crois qu’il nous fera un grand bien de méditer sur divers aspects de l’amour du Seigneur, qui peuvent éclairer le chemin du renouveau ecclésial et dire quelque chose de significatif à un monde qui semble avoir perdu le cœur. » 

    « Je vous demande de m’accompagner par la prière, pendant ce temps de préparation, dans l’intention de rendre public ce document en septembre prochain. »

    Le Vatican n'a donné aucune raison pour laquelle le texte n'a pas pu être concrétisé en septembre, mais le programme de voyage chargé du pape ce mois-là pourrait expliquer ce retard.

    Le 21 octobre, le bureau de presse du Saint-Siège a annoncé que le document, présenté pour la première fois comme une encyclique, serait rendu public lors d'une conférence de presse le 24 octobre avec deux intervenants : le théologien italien Mgr Bruno Forte et Sœur Antonella Fraccaro, responsable des Disciples de l'Évangile , un institut italien de vie consacrée inspiré par la spiritualité de saint Charles de Foucauld .

    Dans son annonce de juin, le pape a décrit la structure de base du document, en commençant par des références au cœur du Christ dans la Bible, en passant en revue les déclarations papales passées sur le Sacré-Cœur et en « proposant à nouveau » la dévotion à l'humanité du 21e siècle.

    À quels « textes magistériaux antérieurs » le pape François faisait-il référence ? Plusieurs d’entre eux évoquent le Sacré-Cœur : 

    • Encyclique Annum sacrum de Léon XIII de 1899 .
    • L'encyclique Miserentissimus Redemptor de Pie XI de 1928 et l'encyclique Caritate Christi compulsi de 1932 .
    • Encyclique Haurietis aquas de Pie XII de 1956 .
    • Lettre de Jean-Paul II de 1999 à l'occasion du 100e anniversaire de l'Annum sacrum .
    • Lettre de Benoît XVI de 2006 marquant le 50e anniversaire de Haurietis aquas .
    • La première note de bas de page de Dilexit nos fait mention d’une autre source d’inspiration : le père jésuite argentin Diego Fares, décédé en 2022 à l’âge de 66 ans. Le pape François affirme que les écrits inédits de Fares ont suscité « de nombreuses réflexions » dans le chapitre d’ouverture de l’encyclique, sur « l’importance du cœur ».

    Dans Dilexit nos , le pape François semble ajouter un épilogue christologique à ses encycliques sociales Laudato si' et Fratelli tutti, que certains ont critiquées pour ce qu'ils ont perçu comme un manque de concentration sur le Christ.

    « Le présent document peut nous aider à voir que l’enseignement des encycliques sociales Laudato si' et Fratelli tutti n’est pas sans rapport avec notre rencontre avec l’amour de Jésus-Christ », écrit le pape. 

    « Car c’est en buvant à ce même amour que nous devenons capables de tisser des liens de fraternité, de reconnaître la dignité de chaque être humain et de travailler ensemble à prendre soin de notre maison commune. »

    Nuage de mots montrant la prévalence des termes dans l'encyclique du pape François « Dilexit nos. » Créé sur freewordcloudgenerator.com.

    Quel est le message ?

    L'encyclique est divisée en cinq chapitres.

    1) L’importance du cœur : Ce chapitre s’intéresse à ce que nous entendons par « cœur », en référence à la civilisation grecque antique et à la Bible. Le pape soutient qu’à une époque de bouleversements sociaux, « nous devons recommencer à parler du cœur ». 

    Il écrit : « À l’ère de l’intelligence artificielle, nous ne pouvons pas oublier que la poésie et l’amour sont nécessaires pour sauver notre humanité. » 

    2) Gestes et paroles d’amour : Dans le court deuxième chapitre, François réfléchit sur les « gestes concrets » et les paroles du Christ qui ont révélé la profondeur de son amour pour les êtres humains.

    3) C’est le cœur qui a tant aimé : Le pape s’interroge ensuite sur ce que consiste la dévotion au cœur du Christ. Il ne s’agit pas, souligne-t-il, « de vénérer un seul organe en dehors de la personne de Jésus ». Au contraire, « ce que nous contemplons et adorons, c’est Jésus-Christ tout entier ». 

    Il exhorte les catholiques à ne pas s'attarder sur des images particulières du cœur du Christ, dont certaines peuvent « nous sembler de mauvais goût et pas particulièrement propices à l'affection ou à la prière », mais à leur permettre de nous conduire à une rencontre avec Jésus. 

    Le pape défend la pertinence durable de la dévotion au Sacré-Cœur. 

    « L’image expressive et symbolique du cœur du Christ n’est pas le seul moyen que nous accorde l’Esprit Saint pour rencontrer l’amour du Christ, mais c’est… un moyen particulièrement privilégié », écrit-il. 

    Mais la dévotion doit être continuellement nourrie, dit-il, par des pratiques telles que recevoir la communion le premier vendredi de chaque mois et passer une heure en adoration eucharistique chaque jeudi.

    François suggère que, tout comme la dévotion au Sacré-Cœur a défié le jansénisme au XVIIe siècle, elle répond aujourd’hui à « une puissante vague de sécularisation qui cherche à construire un monde libre de Dieu ».

    « Je dois avertir que, dans l’Église aussi, un dualisme janséniste néfaste a refait surface sous de nouvelles formes », écrit-il. « Il a gagné en force ces dernières décennies, mais il s’agit d’une résurgence de ce gnosticisme qui s’est révélé une si grande menace spirituelle dans les premiers siècles du christianisme parce qu’il refusait de reconnaître la réalité du « salut de la chair ». C’est pourquoi je tourne mon regard vers le cœur du Christ et je nous invite tous à renouveler notre dévotion à son égard. » 

    4) Un amour qui se donne en boisson :   Le quatrième chapitre considère les racines historiques profondes de la dévotion au cœur du Christ, en commençant par la Bible hébraïque, le Nouveau Testament et les premiers Pères de l'Église. 

    Le pape retrace la diffusion de cette dévotion au Moyen Âge, en soulignant les expériences mystiques de femmes telles que Julienne de Norwich . Il consacre une section à la « contribution importante » de l'écrivain du XVIe siècle, saint François de Sales .

    Il en arrive ensuite aux révélations reçues par sainte Marguerite-Marie Alacoque, et défendues par son confesseur jésuite saint Claude La Colombière. De là, il passe aux saints français influents du XIXe siècle, Charles de Foucauld et Thérèse de Lisieux.

    Le premier pape jésuite souligne le rôle singulier joué par la Compagnie de Jésus dans la diffusion de la dévotion au Sacré-Cœur. 

    La longue histoire de cette dévotion et son rôle central dans la vie de tant de saints montrent qu’elle n’est pas « une admirable relique du passé, une belle spiritualité adaptée à d’autres époques », dit-il.

    5) L'amour pour l'amour :   Dans le cinquième chapitre, François considère la réponse humaine à la rencontre avec le cœur aimant du Christ. Il réfléchit sur la manière dont les chrétiens, au cours des siècles, ont été amenés à répondre aux besoins et aux souffrances des autres. 

    Il s’intéresse ici à la signification de la réparation au Sacré-Cœur, un élément important de la dévotion associée à sainte Marguerite-Marie Alacoque. La sainte révèle que Jésus lui a dit de « réparer l’ingratitude des hommes ».

    Le pape souligne la « signification sociale » de la réparation, insistant sur la nécessité d’un « véritable esprit de réparation », qui va au-delà de la simple réalisation d’« un ensemble d’œuvres extérieures ».

    Il termine le chapitre en réfléchissant sur la dimension missionnaire de la dévotion au cœur du Christ.

    Le pape François propose ensuite une brève conclusion dans laquelle il défend la pertinence continue de cette dévotion. 

    Il écrit : « L’amour du Christ peut donner un cœur à notre monde et raviver l’amour partout où nous pensons que la capacité d’aimer a été définitivement perdue. »

    Il dit que l’Église elle-même a besoin de cet amour, « de peur que l’amour du Christ ne soit remplacé par des structures et des préoccupations dépassées, par un attachement excessif à nos propres idées et opinions, et par le fanatisme sous toutes ses formes ».

    Que dire des plus de 200 notes de bas de page ? En plus des références habituelles aux œuvres des papes et des saints, un éventail éclectique d'auteurs sont cités, notamment les favoris du pape Dante Alighieri et Fiodor Dostoïevski, ainsi que le controversé philosophe allemand Martin Heidegger .

  • L’application par le Concile Vatican II du travail de Dom Prosper Guéranger, par le Dr Denis Crouan (Liturgie 50)

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    60 ans après la publication du travail liturgique de Dom Prosper Guéranger, le concile Vatican II s’ouvre et son premier travail va consister à établir la liturgie Romaine renouvelée. C’est surtout un travail « d’élagage » qui est fait à savoir qu’on supprime les doublons pour en revenir à la liturgie Romaine dans sa structure contemplative. Cependant et parce que mai 68 sera concomitant avec le concile Vatican II, cette réforme liturgique sera trahie par toute une génération en Occident. Le grégorien restitué est abandonné au profit d’une révolution progressiste cherchant la créativité perpétuelle et la désacralisation de l’œuvre de Dieu.

    Pour accéder à la totalité de la playlist :
     
    Institut Docteur Angélique

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch.

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin.

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2024

  • Ego clamavi (Introit du 29e dimanche du TO)

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    Ego clamavi, quoniam exaudisti me, Deus:
    inclina aurem tuam, et exaudi verba mea:
    custodi me, Domine, ut pupillam oculi:
    sub umbra alarum tuarum protege me.

    Moi, j’ai lancé mon appel, car vous m’avez exaucé, mon Dieu:

    prêtez-moi l’oreille, et exaucez mes paroles:
    gardez-moi, Seigneur, comme la prunelle de l’œil:
    à l’ombre de vos ailes protégez-moi.
    Ps.  1
    Exaudi Domine iustitiam meam:
    intende deprecationem meam.
    Écoutez, Seigneur, ma juste cause:
    soyez attentif à ma supplication.
  • L'évêque de Liège a présidé la fête de sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial dans le cadre du jubilé des 350 ans des apparitions

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    De RCF (Jacques Galloy) :

    Mgr Jean-Pierre Delville a présidé la fête de sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial dans le cadre du jubilé des 350 ans des apparitions.

    Mgr Jean-Pierre Delville, les chapelains du Sanctuaire du Sacré-Coeur et le curé de Paray

    Mgr Jean-Pierre Delville, les chapelains du Sanctuaire du Sacré-Coeur et le curé de Paray (c) JGalloy

    18 octobre 2024

    Le sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial avait invité l’évêque de Liège du 11 au 13 octobre 2024 pour présider la fête annuelle de sainte Marguerite-Marie lors de cette année jubilaire du 350è anniversaire des apparitions de Jésus à la sainte religieuse visitandine, entre décembre 1673 et juin 1675. Plus de 1.000 personnes ont participé à cet évènement autour du culte du Sacré-Cœur de Jésus qui est devenu l’un des plus populaires dans le monde catholique, donnant son nom à d’innombrables églises, congrégations et écoles. L’animation du sanctuaire du Sacré-Cœur a été confiée à la Communauté de l’Emmanuel depuis 1985. Celui-ci attire chaque année des dizaines de milliers de pèlerins. Il est redevenu un haut-lieu spirituel contemporain.

    Présidence de la grande fête jubilaire de sainte Marguerite-Marie

    « Nous avons confié la présidence de cette grande fête jubilaire à l’évêque de Liège pour souligner le lien intime qui associe Paray et Liège, le sanctuaire du Sacré-Cœur et le sanctuaire du Mont-Cornillon, la fête du Sacré-Cœur et la fête du saint Sacrement ou Fête-Dieu, sainte Marguerite-Marie (1647-1690) et sainte Julienne (1192-1258), les deux saintes auxquelles les deux fêtes ont été révélées à 4 siècles d’écart », dit le père Etienne Kern, recteur du sanctuaire du Sacré-Coeur. Ce fut l’occasion de rappeler que la Fête-Dieu (1264), également appelée fête du Corps et du Sang du Christ ou encore fête du saint Sacrement, fut le berceau de la fête du Sacré-Cœur. En effet, la grande apparition de juin 1675 à Paray eu lieu dans l’octave de la fête du saint Sacrement. A ce moment, selon sainte Marguerite-Marie, le Christ lui aurait confié son désir que soit célébrée une fête en l'honneur de son Cœur le vendredi qui suit l'octave de la Fête-Dieu.

    Qui est sainte Marguerite-Marie ?

    Marguerite-Marie Alacoque est née le 22 juillet 1647, en Bourgogne. Elle devient orpheline alors qu'elle a douze ans et ses tantes qui gèrent la famille font d'elle un véritable souffre-douleur. A 24 ans, elle peut enfin réaliser sa vocation: répondre à l'amour intense de Dieu. Les grâces mystiques qui accompagnent ses épreuves culminent en 1673 dans plusieurs visions du Christ: « Voici le cœur qui a tant aimé les hommes jusqu'à s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ». Pourvue de dons mystiques et guidée par le Saint jésuite Claude de La Colombière, elle parviendra à promouvoir le culte du Sacré-Cœur d'abord dans son monastère de la Visitation, puis dans toute l'Église Catholique latine. Elle mourut le 17 octobre 1690. Béatifiée d'abord par l'opinion populaire à cause de tous les miracles obtenus par son intercession, les pressions jansénistes puis la Révolution retarderont sa béatification jusqu'en 1864 puis sa canonisation en 1920. Les foules continuent d'affluer à Paray-le-Monial. Plusieurs Papes ont souligné l'importance de son message: l'immensité de l'Amour de Dieu révélé dans un cœur d'homme, et proposé à tous.

    Dès son arrivée à Paray le vendredi 11 octobre 2024, Mgr Delville a présidé la célébration d’accueil des reliques de sainte Marguerite-Marie dans la magnifique Basilique du Sacré-Cœur. Ce chef d'œuvre de l'art roman, modèle réduit de la fameuse abbatiale de Cluny III, a été fondé au XIe siècle sur décision de Lambert, comte de Chalon. En compagnie d’environ 750 participants, Mgr Delville a présidé la grande procession dans la vieille ville de Paray et dans les jardins du monastère de la Visitation exceptionnellement ouverts pour l’occasion.

    Une conférence autour des 3 grandes apparitions

    Mgr Jean-Pierre Delville a articulé sa grande conférence autour des 3 grandes apparitions de Paray pour souligner les liens entre les deux saintes et les deux solennités. « La première apparition à sainte Marguerite-Marie du 27 décembre 1673 met en évidence l’amour de Dieu pour chaque être humain et la relation personnelle qu’il induit » explique Mgr Delville. Jésus dit d’ailleurs à sainte Marguerite-Marie :

    « Mon divin Coeur est si passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier… »

    Dans les expériences mystiques des deux femmes, cette relation est particulièrement forte lors de l’adoration Eucharistique.

    « La deuxième apparition tombe un vendredi de l’an 1674. C’est le jour de la croix, de la souffrance. Jésus se plaint des ingratitudes à son égard. Ce message se retrouve dans les motivations de la création des deux fêtes. De son côté, Julienne était directrice d’une léproserie, soignait les souffrants. Ceci traduit l’importance des visitations dans les moments de souffrance de l’autre. Ceci nous invite aussi à nous unir à la passion du Christ, autrement dit à vivre la compassion », poursuit l’évêque de Liège.

    « La troisième apparition de juin 1675 associe les deux fêtes de façon particulière, l’une dans l’octave de l’autre. Ces révélations privées aux deux saintes femmes les ont mises au défi d’instituer une grande fête publique, ce qui leur semblait totalement improbable. Pourtant, soutenues par de nouvelles congrégations religieuses et par d’influents responsables d’Eglise, elles ont chacune débouché sur l’institution d’une grande fête dans le calendrier liturgique, à 8 jours d’intervalle, et d’un grand culte dans l’Eglise catholique. » Ce sont de belles initiatives d’évangélisation comme réponses aux enjeux de leurs époques, qui restent d’ailleurs d’actualité. D’une part, la création de la Fête-Dieu a été particulièrement soutenue par les Dominicains. Le pape Urbain IV, ancien archidiacre de Liège, l’a étendue à l’Eglise universelle en 1264 en demandant à saint Thomas d’Aquin d’en rédiger les offices, dont le « Tantum Ergo », encore très populaires de nos jours. D’autre part, ce sont les jésuites et en particulier le saint père Claude La Colombière, directeur spirituel de Marguerite-Marie, qui ont été les fervents ambassadeurs de ce culte partout dans le monde dès le XVIIè siècle.

    Cette présidence de Mgr Jean-Pierre Delville faisait écho à la grande conférence d’ouverture des festivités de Liège Fête-Dieu donnée par le père Etienne Kern le 27 mai 2024 dans le sanctuaire de sainte Julienne du Mont-Cornillon à Liège. La vidéo de sa conférence sur la chaine youtube « Liège Fête-Dieu » a déjà été visionnée plus de 25.000 fois en l’espace de 6 mois, ce qui témoigne de l’intérêt du lien entre les deux saintes et les deux fêtes qui leur ont été révélées.

  • Liège (Saint-Sacrement), 17 novembre : concert baroque (Gloria de Vivaldi)

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    Ce projet est porté par deux ensembles vocaux de Liège : le Phénix (dir. I. Letawe) et Il Piccolo Coro (dir. D. Lorea) ainsi qu’un ensemble à cordes de Stavelot : Accord d’âmes (dir. Candice Delhez).

    Chaque formation présentera quelques œuvres autour du thème de Noël (de styles Renaissance, baroque, traditionnel et contemporain), puis elles se rejoindront pour proposer ce monument de la musique baroque qu’est le Gloria de Vivaldi (RV 589) : l’évènement musical à ne pas manquer en prélude à l’Avent !

    • Le Phénix est un groupe vocal à 4 voix mixtes de 12 personnes. Il existe sous ce nom depuis le début de l’année 2022 : il est en effet né des cendres d’une autre chorale, Les Indécis, qui existait depuis plus de 20 ans et qui cherchait un nouveau souffle. Il est dirigé par Isabelle LETAWE
    • Il Piccolo Coro a été fondé voici une dizaine d’années et est composé d’une quinzaine de personnes : il interprète majoritairement des madrigaux et des chansons de la Renaissance et a aussi dans son répertoire quelques œuvres plus récentes.  Il s’est produit à différentes occasions telles que la fête de la musique à Liège et plusieurs vernissages d’expositions.  En 2022 et 2024, il a participé au festival de la viole de gambe à Asfeld, près de Reims. Il est dirigé par Dominique LOREA, professeure au Conservatoire de Liège et à l’Académie de Chênée.
    • Accord’Âmes : créé en 2007 par Yasmina Chauveheid, Accord’Âmes est basé à Stavelot et est composé de musiciens amateurs, tous liés par l’envie de partager la musique avec le public. Depuis 2020, il est dirigé par Candice Delhez, elle-même musicienne de l'orchestre depuis sa création. Le répertoire de l’orchestre se veut large, entre œuvres baroques de Corelli ou Bach et œuvres plus modernes de Britten ou Holst. Mais il n’hésite pas non plus à s’approprier des musiques de film, de dessins animés ou de jeux vidéo comme lors de son projet en collaboration avec la Maison des jeunes de Stavelot.

    tarifs :

    • 15,00 € sur place 
    • 13,00 € en prévente
    • 10,00 € pour les étudiants 
    • Gratuit pour les moins de 10 ans

    infos et réservations :

    groupevocallephenix@gmail.com

  • Saint Luc, évangéliste, patron des médecins, des sculpteurs et des peintres

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    Du blog "Christ Roi" :

    Patron des médecins, des sculpteurs et des peintres.

    Saint Luc l'évangéliste en peintre, Guerchin, 1562

    Saint Luc l'évangéliste en peintre, Guerchin, 1562

    Saint Luc, né à Antioche. On sait peu de chose de ses premières années ; on ignore si, avant sa conversion, il était païen ou observait la religion juive ; cette dernière opinion est la plus généralement adoptée. (1)

    L'historien des débuts de la vie de l'Église

    Doué d'un caractère ferme et d'une belle intelligence, il fut très habile médecin (Col 4,14), et ne dédaignait pas, dans ses loisirs, de cultiver l'art de la peinture, pour lequel il avait un goût prononcé.

    Il possédait une culture grecque vaste et une connaissance approfondie de la tradition et des observances juives, comme les observances alimentaires (Ac 10), le culte juif synagogal du sabbat à Antioche de Pisidie, composé de la lecture de la Loi et des Prophètes, et d'une parole d’exhortation qui est un commentaire homilétique de l'Écriture (Ac 13, 14-15).

    Dans son Évangile, il exposa avec soin tout ce que Jésus a fait et enseigné, en scribe de la miséricorde du Christ, et, dans les Actes des Apôtres, il se fit l'historien des débuts de la vie de l'Église jusqu'au premier séjour de saint Paul à Rome. (Martyrologe romain)

    On n'a pas connaissance dans l'Antiquité d'un païen aussi fin connaisseur du judaïsme et de la Septante. Une hypothèse récente établit que Luc viendrait de la mouvance des Craignant-Dieu, c'est-à-dire des païens attirés par le judaïsme et vivant dans son orbite. (2)

    La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'Évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres(3)

    Pentecôte

    Luc serait sûrement arrivé à l'une des premières charges de la cité, quand il renonça à son brillant avenir pour aller voir, en Judée, ce Jésus qui venait d'inaugurer sa vie publique, et dont le nom, la doctrine, les miracles, faisaient grand bruit dans tous les pays voisins. Il le vit, crut en sa mission divine, et prenant pour lui la parole du Maître : Que celui qui veut être mon disciple quitte tout et me suive, il suivit dès lors le Sauveur pas à pas dans ses courses apostoliques ; il fut témoin de sa Passion, de sa Résurrection, de son Ascension, reçut le Saint-Esprit au Cénacle, le jour de la Pentecôte - ou envoi de l'Esprit-Saint sur les Apôtres que Luc affiche comme l'évènement fondateur de la Chrétienté - (Ac 1,13-14), et partit pour évangéliser Antioche, sa patrie.

    Plein d'enthousiasme pour le génie de saint Paul, Luc le prit pour son maître et se joignit à lui pour l'aider dans ses travaux ; il lui fut si fidèle, qu'il l'accompagna dans tous ses voyages et supporta patiemment avec lui fatigues, souffrances et persécutions. 

    Après la mort du grand apôtre, Luc continua son apostolat en Italie, dans les Gaules, la Dalmatie, la Macédoine. Il rédige en Grèce, sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, ses deux ouvrages, l'Évangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres.

    Son Évangile est surtout précieux par ses récits assez détaillés des mystères de l'Incarnation et de la Nativité du Sauveur, de l'Annonciation et de la Visitation. Les Actes des Apôtres servirent à faire disparaître beaucoup de mensonges qu'on répandait sur le christianisme naissant, et à confirmer les fidèles dans la foi.

    L'Évangile selon Luc + les Actes des Apôtres sont situés de manière habituelle dans les années 80, mais ils pourraient bien être aussi des années 60. L'Évangile selon Marc est situé autour des années 60 après l'avoir été autour des années 70, mais il pourrait bien être des années 50. L'Évangile selon Jean est situé autour des années 90, mais à cause de son caractère mystique et de certaines caractéristiques relevant de la topographie et de la chronologie il pourrait bien être des années 60." (4)

    Les Actes des Apôtres sont la suite de l'Évangile selon Luc. D'un point de vue historien, ils ont été considérés comme rapportant des récits sur l'histoire des origines du christianisme. Leur premier objectif pourrait avoir été de montrer aux disciples de Jésus que le message de Pierre et de Paul est tout aussi légitime que celui de Jacques le Juste si ce n'est plus et de présenter les apôtres Pierre et Paul comme les continuateurs principaux de l'oeuvre de leur maître, le Messie Jésus. (5)

    Cette oeuvre (Évangile selon Luc + Actes des Apôtres) attribuée à Luc, [...] présente l'activité religieuse du mouvement des disciples de Jésus à ses débuts." (6)

    Pour les exégètes, l'auteur "lucanien" expose comment Dieu se détourne d'Israël qui refuse le Messie pour adopter l'universalité du monde gréco-romain, tout en situant l'Église dans l'exacte continuité d'Israël, dans une volonté de tenir ensemble les Judéens qui accueillent Jésus-Messie et les Gréco-Romains "craignant Dieu". (7)

    Simon Claude Mimouni avance l'hypothèse que les élites judéennes disparues de certaines régions de la Diaspora romaine de langue grecque entre 70 et 135, voire après, consécutivement à la destruction du Temple de Jérusalem, "n'ont pas tout simplement adhéré au mouvement chrétien, [...] et n'existant plus désormais que comme chrétiennes. [...] Auquel cas, les Actes des Apôtres, quelques décennies plus tard auraient joué leur rôle auprès des Judéens de la Diaspora romaine." (8)

    Les autorités chrétiennes de la seconde moitié du IIe siècle (150-200) ont intégré l'Évangile selon Luc au corpus des Évangiles, en constituant ainsi le "premier canon dont le document de Muratori pourrait en être le témoin principal.(9)

    Saint-Luc-Evangeliste.jpg
    Saint Luc, Évangéliste

    Qui n'a entendu parler des Vierges peintes par saint Luc ?

    Un tableau de la Vierge Marie fut retrouvé à Jérusalem quelques années après sa mort : on considère que saint Luc en est l'auteur. (10)

    D'après une tradition, il aurait obtenu de Marie la grâce de faire son portrait [Selon la tradition, la représentation de "Notre-Dame du Perpétuel Secours" est tiré de ce premier dessin] ; le travail terminé, la Sainte Vierge l'aurait béni en disant : "Ma grâce sera toujours avec cette image."

    Les Madones de saint Luc sont vénérées en plusieurs lieux. 

    C'est lui qui nous a parlé avec tant de délicatesse de la Mère de Dieu, la toute pure et toujours Vierge Marie dont il nous dit: "Elle méditait toutes ces choses en son cœur", ce qui veut dire qu'avec amour Marie relisait dans sa mémoire les faits et gestes du Seigneur, pour en approfondir toute la signification, comme saint Luc l'a fait en écoutant saint Paul et en nous transmettant cet évangile de la bonté de notre Père du ciel.(11)

    Luc répandit son sang pour la foi, à l'âge de 84 ans, soit dans le Péloponnèse, soit en Bithynie.

    Saint Luc, fêté le 18 octobre, dans Christine Barrely, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011. (12)

    Les peintres et les médecins le regardent comme leur patron.

    En France, l'Académie de Saint-Luc préfigurait avant la Révolution l'Académie des Beaux-Arts.

    Saint Luc est représenté accompagné ou symbolisé par un taureau. (13)

    Saint Luc, Évangéliste, Patron des médecins (Ier s.)

    "Je m’engage à suivre Luc, Saint Patron des soignants, en montrant par mon attention aux autres que le seul souhait du Sauveur est de nous guérir de notre mal intérieur par Sa Miséricorde pour pouvoir ainsi accéder au Royaume de l’amour éternel qui nous unit au Seigneur !" (Mgr JM LE GALL Twitter)(14)

    Saint Luc peignant la Madone, Andrea Delitio, 1477

    Saint Luc peignant la Madone, Andrea Delitio, 1477

    Sources : (1) l'Évangile au quotidien ; (2) Daniel Marguerat, Le Judaïsme synagogal dans les Actes des Apôtres, dans Les Judaïsmes dans tous leurs états, aux Ier – IIIe siècles (Les Judéens des Synagogues, les chrétiens et les rabbins), Actes du Colloque de Lausanne, 12 – 14 décembre 2012, publiés sous la direction de Claire Clivaz, Simon Claude Mimouni et Bernard Pouderon, Brepols 2015 , p. 182-184 ; (3) Wikipedia ; (4) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianisme, Bayard, Italie 2018, p. 21 ; (5) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid.,, p. 88-90 ; (6) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p.  117 ; (7) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p. 103 ; (8) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p. 108 ; (9) Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien et les origines du christianismeibid., p. 99 ; (10) Priya Hemenway, Saints, Evergreen, Taschen 2007 p. 57 ; (11) Nominis ; (12) Christine Barrely, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 115 ; (13) Marguerite-Marie Thiollier, Dictionnaire des religions, Collection Marabout Université, Saint-Amand 1982, p. 222-223 ; (14) https://twitter.com/mgrjmlegall/status/1582236232255696896?s=20&t=6ZoGcFKqBt-pkUx0w-XwLw

  • La réforme liturgique de 1969: le témoignage inédit de Louis Bouyer

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    De "Signo" sur le Forum Catholique :

    La galaxie traditionaliste, pour critiquer la révolution liturgique de 1969, n'a pas énormément renouvelé ses références, qui demeurent, pour l'essentiel, le fameux Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci, le témoignage de Mgr Lefebvre, ainsi que les ouvrages de l'abbé Barthe. Ces angles d'analyses ont, à mon sens, tendance à tourner un peu en rond. Le Bref examen quand à lui me paraît un texte aujourd'hui daté et même contestable sur certaines de ses affirmations.

    Il existe pourtant un témoignage plus direct qui à mon avis mériterait d'être plus largement connu et diffusé. Il s'agit de celui de Louis Bouyer, ancien pasteur protestant devenu prêtre catholique, liturgiste et théologien de confiance de Paul VI. Il possède comme caractéristique, outre celle d'avoir été le directeur de thèse d'Hans Kung, celle d'avoir été nommé comme membre de la commission chargée de la conception de la réforme de 1969, sous la supervision de Bugnini qu'il a cotoyé de près et qu'il a donc connu personnellement. Son témoignage est d'autant plus intéressant que, loin d'être lefebvriste, il s'est montré un critique acerbe du traditionalisme catholique, notamment dans son pamphlet La décomposition du catholicisme, paru en 1968.

    Or il s'avère que dans ses Mémoires, parues à titre posthume en 2014 aux éditions du Cerf, il dresse dans de nombreux passages ce qui constitue une critique d'une rare virulence des dérives du mouvement liturgique tardif, mais aussi de la réforme liturgique elle-même.

    Démentant la réputation qu'on lui a faite d'être un maniaque des nouveautés en liturgie, il écrit, page 147:

    Je dois ajouter d'ailleurs que ceux qui ne sont pas dupes de cette réputation, ne m'en tenant pas moins pour un liturgiste, au sens où ils l'entendent, verront aussi bien en moi, particulièrement mais pas seulement chez les disciples de Mgr Lefebvre, un des premiers responsables des misérables chienlits qu'on décore aujourd'hui du nom de «nouvelle liturgie», et contre lesquels j'ai été en fait un des premiers à m'élever, parfaitement en vain, bien entendu!

    Témoignant toujours de ce qu'était devenu le mouvement liturgique à la fin des années 1950, il ajoute page 150:

    Il était donc déjà bien clair que la majorité des prêtres s'intéressant au nouveau mouvement [liturgique] n'y venaient nullement dans la perspective de rendre à la liturgie traditionnelle toute sa signification obscurcie, toute sa réalité de vie, mais de lui substituer peu à peu une autre liturgie, ou, comme on disait alors, une «paraliturgie», plus conforme aux goûts, aux habitudes d'esprit de ce que les braves gens appelaient l'«homme d'aujourd'hui», mais qui représentait surtout un homo clericalis plus ou moins coupé de ses propres sources, bien avant que ce qu'on appellerait l'«ouverture au monde» eût été opposée à la conversion à l'Evangile.

    Mais le témoignage le plus intéressant porte sur les conditions d'élaboration de la réforme liturgique elle-même, à laquelle le théologien a directement participé, sur demande expresse de Paul VI, comme membre du consilium chargé de la réforme des livres liturgiques. C'est un démontage en règle, probablement la critique la plus virulente de la réforme que j'ai eu l'occasion de lire, d'autant plus intéressante qu'elle provient de l'intérieur du cénacle qui l'a conçue. Le portrait qui y est fait de Bugnini et de son rôle est saisissant, et confirme les impressions qu'avait eu Mgr Lefebvre en côtoyant ce bien étrange personnage. Ainsi, parlant des membres de la commission, page 198:

    Dans d'autres conditions, ils auraient pu accomplir un excellent travail. Malheureusement, d'une part, une fatale erreur de jugement plaça la direction théorique de ce comité entre les mains d'un homme généreux et courageux, mais peu instruit, le cardinal Lercaro. Il fut complètement incapable de résister aux manoeuvres du scélérat doucereux qui ne tarda pas à se révéler en la personne du lazariste napolitain, aussi dépourvu de culture que de simple honnêteté, qu'était Bugnini.

    Plus loin:

    Le pire fut un invraisemblable offertoire, de style Action catholique sentimentalo-ouvriériste, oeuvre de l'abbé Cellier, qui manipula par des arguments à sa portée le méprisable Bugnini, de manière à faire passer son produit en dépit d'une opposition presque unanime.

    Et le reste du texte est du même acabit. Bouyer ne mâche pas ses mots. Qualifiée de «réforme à la sauvette», d'«invraisemblable composition», de «messe bâclée», par des «fanatiques archéologisant à tort et à travers», la réforme ne trouve guère de vertu à ses yeux. La narration des circonstances de rédaction de la deuxième prière eucharistique, terminée à la sauvette sur la table d'une terrasse du Trastevere juste avant de rendre la copie, est particulièrement consternante. La mention de la réforme du calendrier vaut la peine d'être intégralement citée:

    Je préfère ne rien dire ou si peu que rien du nouveau calendrier, oeuvre d'un trio de maniaques, supprimant sans aucun motif sérieux la Septuagésime et l'octave de Pentecôte, et balançant les trois quarts des saints n'importe où, en fonction d'idées à eux! [...] Après tout cela, il ne faut pas trop s'étonner si, par ses invraisemblables faiblesses, l'avorton que nous produisîmes devait susciter la risée ou l'indignation... au point de faire oublier nombre d'éléments excellents qu'il n'en charrie pas moins, et qu'il serait dommage que la révision qui s'imposera tôt ou tard ne sauvât pas au moins, comme des perles égarées...

    Puis vient le récit détaillé de la manière dont Bugnini (à propos duquel Bouyer évoque de mystérieux «commanditaires»... sans en dire plus) a manipulé et la commission et le pape en s'appuyant sur l'un contre l'autre, et inversement, pour faire passer des réformes objectivement indéfendables. Un dernier passage mérite d'être cité, car il montre le rôle qu'a joué la papolâtrie dans cette lamentable histoire:

    A différentes reprises, soit à propos du sabordage de la liturgie des défunts, soit encore dans cette incroyable entreprise d'expurger les psaumes en vue de leur utilisation dans l'Office, Bugnini se heurta à une opposition non seulement massive, mais on peut dire à peu près unanime. Dans de tels cas, il n'hésita pas à nous dire: «Mais le pape le veut!...». Après cela, bien sûr, il ne fut plus question de discuter.

    Je ne peux que conseiller à tous ceux que le sujet intéresse de se procurer et lire cet ouvrage qui vient compléter de manière plus qu'instructive ce que l'on savait déjà sur cette bien étrange réforme...

  • Don Prosper Guéranger et le travail de restauration de la liturgie au XIX° s, par le Dr Denis Crouan

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    https://youtu.be/ygHXuilClFc  

    L’histoire de la liturgie à l’époque contemporaine est centrée pour l’Eglise latine autour du rôle de Don Prosper Guéranger (1805-1875). Lorsqu’il a rétabli la vie bénédictine en France, la liturgie était en déliquescence, chaque diocèse ayant un Missel différent. Il a confié aux moines de Solesmes, à la demande du Vatican, une mission d’étude pour retrouver dans les bibliothèques et interpréter la liturgie romaine originelle ainsi que le chant grégorien. Ces travaux ont abouti à la publication au début du XXe siècle d’un Missel Romain unifié.

    Pour accéder à la totalité de la playlist :

    Institut Docteur Angélique

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch.
    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin.

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2024

  • Mgr Athanasius Schneider : la conscience de l'Église

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    De sur Crisis Magazine :

    Mgr Athanasius Schneider : La conscience de l'Église

    Une grande partie de ce à quoi l’évêque Schneider se sent obligé de répondre (et ce à quoi l’Église devrait répondre) est une « maladie » qui divise le monde dans sa lutte avec lui-même et avec Dieu.

    Né au Kirghizistan sous la répression soviétique, de parents catholiques très pratiquants, le futur évêque auxiliaire Athanasius Schneider a été élevé essentiellement dans la clandestinité catholique. Ses parents, qui avaient été prisonniers du goulag, parcouraient souvent des dizaines de kilomètres à la faveur de la nuit pour assister à la messe. S'ils avaient été capturés, les conséquences auraient été graves : goulag, perte de statut professionnel, voire pire.

    Lorsqu'il s'installe en Allemagne de l'Ouest dans les années 1970, lui et sa famille sont étonnés de voir les changements radicaux apportés par Vatican II, en particulier ceux apportés à la messe catholique, influencés par la révolution culturelle des années 60 et son sens diminué du sacré.

    L'évêque Schneider a observé que de nombreux enseignements du clergé de l'Église étaient plutôt ambigus et incertains. L'Église, suggère-t- il , a maintenant atteint le « point culminant » de ce qui a commencé dans les années 60 avec « l'ambiguïté » et constitue désormais un effort pour plaire au monde. 

    Dans de nombreux endroits, explique Schneider, le culte « est devenu une sorte de divertissement. Et ainsi, le centre est devenu l’homme. » Dieu a été marginalisé à la périphérie, et nous avons commencé à nous adorer nous-mêmes, ce qui « est la mort de tout véritable sens religieux. »

    La tâche qui nous attend aujourd’hui, affirme Schneider, est de « rétablir d’urgence dans l’Église catholique les formes de culte éprouvées, vieilles de plusieurs millénaires, qui étaient pratiquées avec amour et avec foi. » 

    D’abord et avant tout, l’auteur estime que la restauration de la messe tridentine devrait être l’effort prioritaire – comme règle plutôt que comme une exception « autorisée » à la messe selon le Novus Ordo.

    L'évêque conseille à ceux qui cherchent un catholicisme plus traditionnel de consulter les anciens catéchismes qui sont sans ambiguïté. L'évêque lui-même a écrit un catéchisme actualisé intitulé Credo, qui aborde les questions morales d'aujourd'hui ainsi que la manière de restaurer la société : la croyance juste, l'action morale juste, la prière et le culte.

    Il y a deux ans, le pape François s’exprimait lors du septième Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles à Nur-Sultan (Astana), au Kazakhstan, où réside l’évêque Schneider.

    Lors de la réunion, une déclaration du congrès a été publiée, reprenant presque mot pour mot le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune , signé par le pape François et un éminent cheikh à Abou Dhabi en février 2019, qui stipule : « Le pluralisme et la diversité des religions, des couleurs, des sexes, des races et des langues sont voulus par Dieu dans sa sagesse, à travers laquelle il a créé les êtres humains », selon la version publiée par le Vatican.

    S'adressant à EWTN au Kazakhstan, l'évêque Schneider a déclaré que le congrès auquel participait le pape François risquait de donner l'impression d'un « supermarché des religions ».

    Tout en félicitant le congrès pour avoir promu « la compréhension, l’harmonie et la paix », Schneider a averti , selon le National Catholic Reporter, qu’« il existe également un danger que l’Église catholique n’apparaisse simplement comme l’une des nombreuses religions ».

    En octobre dernier, Sophia Institute Press a publié Credo : Compendium de la foi catholique de l'évêque Schneider. Cet ouvrage est le premier du genre rédigé par un évêque catholique depuis plus de 50 ans. Essentiellement un catéchisme pour laïcs, le texte vise à aider le lecteur à savoir ce qu'il doit croire, comment vivre et comment prier comme le Christ l'a enseigné.

    Lire la suite

  • Ce que l'Occident doit à l'Église

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    Du site des Librairies Indépendantes :