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BELGICATHO - Page 1076

  • Identité sacerdotale : le retour de la soutane

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    les-jeunes-pretres-portent-la-soutane_article.jpg« L’habit ne fait certes pas le moine, quoi qu’en dise le dicton « garde la soutane, elle te gardera », mais, face à la dégradation de l’image du clergé, les jeunes prêtres sont aujourd’hui à la recherche d’une affirmation de soi plus identitaire que leurs prédécesseurs des années qui ont suivi « Vatican II » et mai 68.  Les résultats sont parfois surprenants. Lu sur le site de « Famille chrétienne » sous la signature d’Elisabeth Caillemer :

    «  MAGAZINE – Rendue facultative au début des années 1960, détrônée par le clergyman voire les vêtements civils, la soutane séduit de plus en plus de prêtres. Ils nous disent pourquoi.

    Au Vatican

    La soutane est obligatoire :
    • pour les évêques et les cardinaux « aux heures de bureau » (les prêtres ont le choix avec le clergyman).
    • pour les prêtres, les évêques et les cardinaux lors des cérémonies ayant lieu en présence du pape ou lors des rencontres officielles à la Curie romaine, a rappelé le cardinal Bertone dans une circulaire de 2012.

    Elle n’est plus l’apanage des tradis, ni de la Communauté Saint-Martin. De plus en plus de jeunes prêtres diocésains la revêtent. Après des années de purgatoire, la soutane est de retour. « Aux sessions de formation continue de ma province ecclésiastique [Rouen, Ndlr], nous étions deux à la porter en 2014. Nous sommes aujourd’hui une dizaine, soit la moitié des participants », remarque l’abbé Laurent Gastineau, ordonné prêtre il y a quatre ans dans le diocèse de Séez. Un phénomène confirmé par l’entreprise Arte-Houssard, fabricant de soutanes sur mesure, qui a vu ses ventes augmenter de 145 % entre 1999 et 2016. « Nous avons toujours eu des clients, essentiellement des tradis, auxquels s’ajoute aujourd’hui la nouvelle génération de prêtres qui veulent en avoir une, même s’ils ne la portent pas tous les jours », confie Stéphanie, la responsable du magasin parisien.

    Lorsqu’on les interroge sur les raisons de ce choix vestimentaire, ces prêtres avancent d’abord l’obéissance aux normes ecclésiastiques. « Le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres [Artège, 2013, Ndlr] nous demande de porter un habit clérical. S’il ne fait pas de la soutane le seul habit possible, il la cite très clairement en premier, lui donnant ainsi la primauté », estime le Père Stanislas Briard, 27 ans, vicaire de la paroisse Notre-Dame de Coutances (Manche), qui la revêt de manière habituelle depuis son ordination.

    Visibilité rime avec disponibilité

    La primauté, non l’exclusivité... Alors, pourquoi pas le clergyman ? « La soutane est aujourd’hui encore l’habit traditionnel des clercs dans l’Église, considère Don Louis-Hervé Guiny, membre de la Communauté Saint-Martin. Qui reconnaîtrait le Saint-Père sans sa soutane blanche ? Même chez ceux qui se sont éloignés de l’Église, la soutane est bien souvent restée dans les mentalités et continue d’identifier “le curé”. » Une identification qui serait moins évidente avec le clergyman. Ceux qui l’ont porté en alternance avec la soutane l’ont tous constaté. « Le clergyman ne parle qu’aux cathos, remarque le Père Marc-Olivier de Vaugiraud, 38 ans, ancien vicaire dans les Yvelines. En outre, la soutane est plus visible. Si je mets deux écharpes, on continue de la voir. Je suis deux fois plus interpellé quand je la porte ! » Même constat pour l’abbé Gastineau qui assure être, en soutane, « certain de ne pas voyager seul dans le train », et se rappelle une traversée de Paris rendue épuisante par un déluge de sollicitations. « Je comprends que certains veuillent l’enlever pour être tranquilles ! », plaisante-t-il.

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  • Le pape à la une du Spiegel : "Tu ne mentiras pas"

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    De Maicke Hickson sur www.lifesitenews.com (22 septembre 2018) traduit sur le site "Benoît et moi"

    Aujourd'hui, le magazine allemand Der Spiegel, l'un des magazines politiques les plus influents d'Europe, publie un reportage sur les échecs de la papauté de François. (...) Mais les journalistes du Spiegel rapportent également leurs conversations avec des prélats anonymes du Vatican qui parlent de manière très critique du Pape François.

    La suite de cet article est ICI

  • 45% de chrétiens, 34% d’athées et 10% de musulmans en Province de Liège

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    Un sondage réalisé par Butterfly Research à l'initiative de RCF Liège sur la situation politique dans la province donne des résultats fort instructifs dont ceux qui concernent les appartenances religieuses : 

    45% de chrétiens, 34% d’athées et 10% de musulmans en Province de Liège.

    Remarque: d’un point de vue méthodologique, il convient de relever que la question « quelle est votre religion actuelle » était précédée de la question « quelle est la religion de vos parents ». 62% ont des parents catholiques et le fait de poser cette première question semble créer un biais dans la réponse à la seconde question sur la religion actuelle, pour laquelle 38% se déclarent alors eux-mêmes catholiques et beaucoup d’autres athées ou agnostiques. En effet, dans une enquête d’audience RCF réalisée en 2017 auprès de 1.500 liégeois, la question sur la religion des parents n’a pas été posée et 48% ont alors répondu qu’ils étaient catholiques. Une enquête réalisée début 2017 par ORELA-ULB-LeSOIR donnait 63% de catholiques. Bref, prudence dans l’interprétation de ces données.

    (cliquer sur les tableaux ci-dessous pour les agrandir)

    RCF-BFR-Sondage-ProvinceLiege-MixSpi-1024x576.jpg

    Grande dispersion des spiritualités dans l’ensemble des grands partis. En nombre d’électeurs, le vote catholique bénéficie d’abord au PS même si 78% de l’électorat CdH est catholique tandis que le vote musulman se réparti 40% PS, 40% indécis et 20% Islam.

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    L’électorat de la Province de Liège est 55% à gauche, 22% au centre et 23% à droite. L’électorat du PS s’estime plus à gauche que celui du PTB.

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  • Vatican-Chine : un échec diplomatique et ecclésiastique

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    Le 26 février dernier, cet article de George Weigel (traduit par Bérengère Viennot) publié sur Slate analysait déjà de façon tout à fait pertinente la perspective d'un accord entre le Saint-Siège et la Chine communiste tel qu'il vient d'être conclu :

    La stratégie chinoise du pape François est anachronique

    La diplomatie du Vatican avec la Chine et d'autres gouvernements autoritaires est basée sur des fantasmes de puissance datés de plus d'un siècle.

    Ces dernières semaines, de nombreux observateurs sont restés perplexes, voire profondément troublés, devant la perspective d’un accord sur le point d’être conclu entre le Vatican et la République populaire de Chine.

    Cet accord concèderait un rôle considérable au régime communiste chinois dans la nomination d’évêques catholiques en Chine et s’inscrirait dans une démarche visant à rétablir des relations diplomatiques pleines et entières entre Pékin et le Saint-Siège. La possibilité d’un tel accord soulève bon nombre de questions.

    Poursuite obstinée de relations avec la Chine

    Pourquoi le Vatican se fierait-il à un quelconque accord cosigné par une puissance autoritaire, compte tenu de ses précédentes expériences malheureuses avec l’Italie de Mussolini et le Troisième Reich de Hitler, qui ont tous les deux systématiquement violé les concordats qu’ils avaient conclus avec le Saint-Siège?

    Pourquoi les diplomates du Vatican (et peut-être même le pape François lui-même) ont-ils choisi d’ignorer les avertissements venus de l’intérieur de la Chine et du cardinal Joseph Zen, ancien évêque de Hong Kong, sur l’impact négatif d’un accord de ce type sur les catholiques chinois restés loyaux à Rome plutôt qu’à l’Association catholique patriotique parrainée par le régime?

    Pourquoi l’Église violerait-elle son propre droit canonique (selon lequel «aucun droit ou privilège d’élection, de nomination, de présentation ou de désignation d’évêque n’est accordé aux autorités civiles») dans le cadre de démarches pour établir des échanges diplomatiques officiels avec un régime qui viole les droits humains de façon quotidienne, et souvent en faisant preuve d’une grande cruauté?

    Qu’est-ce qui peut bien motiver, depuis quarante ans, la poursuite obstinée par les diplomates du Vatican de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Chine?

    Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de faire trois bonds en arrière: d’abord en 1870, puis en 1929 et enfin en 1962.

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  • Autodestruction ou réparation ?

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    De Samuel Pruvot, sur le site de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    Après l’Irlande, le Chili, les États-Unis, maintenant l’Allemagne... 

    Un rapport accablant qui doit être présenté le 25 septembre par la Conférence épiscopale allemande révèle qu’au moins 3 677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans, ont été victimes d’abus sexuels commis par 1 670 clercs entre 1946 et 2014. Outre-Rhin, ce mystère d’iniquité semble réduire à néant tous les efforts d’un autre pape, originaire d’Allemagne, pour nettoyer les écuries d’Augias.

    Le plus simple serait de nous taire. Pourquoi cette litanie morbide ? Pourquoi cette obsession journalistique pour les affaires de pédophilie dans l’Église ? Le nom de certaines maladies suffit à semer l’effroi. À chaque époque sa peste noire. On imagine qu’en taisant le mal, cela protégera le malade et ses proches. En vain. Il ne doit pas en aller ainsi avec les blessures qui défigurent le Corps de l’Église dont nous sommes les membres. « Le Corps du Christ est lacéré par le mal des abus sexuels », a résumé le cardinal américain DiNardo devant le pape. L’image est terriblement réaliste.

    Nous avons pourtant du mal à nommer le mal qui ronge l’Église. Ce n’est pas la première fois que des hommes de Dieu abusent de leur autorité en commettant des actes abominables. Au milieu du XIe siècle, Pierre Damien dénonçait déjà les vices du clergé dans Le Livre de Gomorrhe et réclamait au pape des mesures drastiques. Mais les crimes du clergé révélés sous le pontificat du pape François semblent avoir quelque chose d’inédit. La preuve avec la convocation à Rome, en février 2019, de tous les présidents des conférences épiscopales du monde. Par leur gravité et leur ampleur, ces abus sexuels semblent faire système et entraîner tout le Corps de l’Église vers la destruction.

    ︎ A LIRE AUSSI : « Pédophilie : rappel des procédures de l'Église en cas de soupçons d'abus sexuels »

    « Les attaques contre l’Église ne viennent pas seulement de l’extérieur, mais du péché qui existe dans l’Église », affirmait Benoît XVI. Comme si une partie du Corps de l’Église s’en prenait à l’autre pour l’anéantir. C’est ce que la médecine appelle les « maladies auto-immunes ». Je le vis moi-même dans ma chair : les défenses immunitaires censées protéger l’organisme peuvent un jour se dérégler. Totalement. Au lieu de protéger des agressions, elles attaquent leur propre camp. Ces nouvelles maladies frappent n’importe où et n’importe quand. Il n’y a pas de traitement miracle.

    Il faut que justice soit faite. Mais, en ce qui concerne l’Église, un remède existe pourtant depuis longtemps même s’il est amer. À l’autodestruction programmée, les saints ont toujours opposé la « réparation ». Une pénitence active consistant à payer soi-même un peu du crime des autres. C’est notre conversion à tous que le pape implore en faveur de toutes les victimes et aussi de leurs agresseurs. C’est de la folie, celle de la Croix.

    Ref. Autodestruction ou réparation ?

    Et au-delà des belles paroles, pontificales ou autres, on fait quoi à part de pieuses repentances et des déplorations collectives ?

    JPSC

  • Chine : le pape François signe un accord avec le régime de Pékin sur la nomination des évêques catholiques

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    Lu sur le site de notre confrère diakonos.be :

    « La seule chose que l’on sait officiellement sur l’accord signé aujourd’hui 22 septembre à Pékin entre le Saint-Siège et la Chine, c’est qu’il « traite de la nomination des évêques », qu’il est « provisoire » et qu’il « prévoit des évaluations périodiques de sa mise en œuvre ».

    Pas un mot de plus sur son contenu.

    Les signatures de cet accord sont, du côté du Saint-Siège, Antoine Camilleri, le sous-secrétaire pour les relations avec les États et du côté de la Chine le vice-ministre des affaires étrangères Wang Chao.

    Le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’état du Vatican, a ensuite ajouté dans une déclaration que pour le Saint-Siège, l’accord a « un objectif pastoral » et répond au besoin d’avoir des pasteurs « qui soient reconnus par le successeur de Pierre et par les autorités civiles légitimes de leur pays ».

    Ce qu’on on dit pas, c’est que le choix des pasteurs incombera en premier lieu aux autorités chinoises avec un fragile droit de véto concédé au pape sur les candidats qui lui déplairaient.

    En ce sens, on peut à juste titre qualifier cet accord d’« historique » puisqu’il signe une retentissante marche arrière sur le chemin que l’Église catholique a réalisé à travers des siècles d’histoire pour s’affranchir de la soumission aux pouvoir politiques, en particulier en ce qui concerne l’« investiture » de ses pasteurs.

    Et pour commencer, François a mise en pratique cet accord dès le jour de sa signature en levant l’excommunication qui pesait sur sept évêques « officiels » mis en place par le régime et qui n’avaient jusqu’à hier non-reconnus par le jamais été reconnus par le Saint-Siège.

    Ou mieux, pas sept mais bien huit puisque François a également levé l’excommunication d’une autre évêque « décédé le 4 janvier 2017 qui avait, peu avant de mourir, exprimé le désir d’être réconcilié avec le siège apostolique. »

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref. Soumission. L’accord fantôme entre le Saint-Siège et la Chine

    Une régression qui renvoie la diplomatie vaticane aux pratiques de l’ancien régime et à l’ostpolitik de Paul VI au temps de l’empire soviétique.

    JPSC 

  • Signature très contestée d'un accord entre la Chine et le Vatican

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    - De Vatican News :

    - Commentaire de Sandro Magister :

    - La réaction du cardinal Zen :

    Le cardinal Zen appelle à la démission du card. Parolin...  (source)

    Le cardinal Joseph Zen de Hong Kong appelle le secrétaire d’Etat du Vatican à démissionner suite à l’accord imminent du Saint-Siège avec la Chine qui, selon lui, est «une trahison incroyable».

    Le secrétaire d'Etat, Pietro Parolin, considéré comme papabile, était le négociateur en chef de l'accord qui devrait être finalisé lorsqu'une délégation du Vatican se rendra en Chine à la fin du mois, selon AsiaNews.

    Le magazine America a rapporté mardi qu'une source du Vatican a confirmé qu'une délégation de haut niveau du Saint-Siège se rendra dans la capitale chinoise pour la signature et qu'une date a déjà été fixée pour cet événement révolutionnaire.

    Ce que l’on sait de l’accord, évoqué pour la première fois en février 2017, est que Pékin reconnaîtra le pape à la tête de l’Eglise catholique en Chine mais aura le dernier mot pour nommer les évêques, bien que le pape ait un droit de veto.

    Le Vatican a accepté de reconnaître et de consacrer sept «évêques» illégitimes installés par l’Association patriotique catholique contrôlée par les communistes et que le Saint-Siège avait précédemment rejetés.

    Le Vatican a également demandé, dans le cadre de l'accord, que deux évêques de l'église clandestine persécutée se retirent en faveur des «évêques» de l'église patriotique.

    Le cardinal émérite Mgr Zen s'est toujours opposé avec acharnement à ce qui est salué dans certains cercles progressistes comme un accord historique qui rétablit les relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège après 70 ans.

    «Ils jettent le troupeau dans la gueule des loups. C’est une trahison incroyable », a déclaré à Reuters l’évêque à la retraite de Hong Kong, âgé de 86 ans, dans une interview publiée jeudi.
    La signature d’un accord avec le régime athée de Pékin sape la crédibilité du pape, a ajouté Zen.

    L'accord intervient alors que le président Xi Jinping s'attaque impitoyablement à la liberté de religion. Pékin a publié le 1er février des règlements interdisant les activités religieuses non autorisées, interdisant aux enfants et aux membres du parti d'entrer dans les églises, des membres du clergé non-inscrits de services religieux et exigeant que «tous les sites religieux soient enregistrés».

    "Les conséquences seront tragiques et durables, non seulement pour l'église en Chine, mais pour toute l'église car cela nuit à la crédibilité", a déclaré Mgr Zen à Reuters, ajoutant que Mgr Parolin, le plus haut diplomate du Vatican, ne semble pas avoir de respect pour la foi catholique.

    «Je ne pense pas qu'il ait la foi. C'est juste un bon diplomate dans un sens très laïque et mondain », a déclaré Mgr Zen.

    "Il devrait démissionner", a-t-il ajouté. «C’est un abandon total… Je n’ai pas d’autres mots."

    La suite en anglais sur Lifesitenews :

    https://www.lifesitenews.com/news/cdl.-zen-calls-for-vatican-secretary-of-state-parolin-to-resign-over-betray

  • Naturalisme, relativisme, luthéranisme... : les tares de l'Instrumentum Laboris du prochain synode des jeunes

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    REFLEXONS SUR L’INSTRUMENTUM LABORIS
    par Charles J. Chaput, O.F.M. Cap, archevêque de Philadelphie et membre du conseil permanent du synode des évêques (source, notre traduction à l'aide de translate.google.be)

    Au cours des derniers mois, j’ai reçu de nombreux courriels et lettres de laïcs, de membres du clergé, de théologiens et d’autres universitaires, jeunes et vieux, avec leurs réflexions sur le synode des évêques d’octobre à Rome. Presque tous soulignent l’importance du sujet. Presque tous louent l’intention du synode. Et presque tous se préoccupent d’une chose ou d’une autre au sujet du moment et du contenu possible du synode. La critique ci-dessous, reçue d’un théologien nord-américain respecté, est l’analyse d’une personne; d'autres peuvent être en désaccord. Mais il est suffisamment important pour justifier une réflexion et une discussion beaucoup plus larges alors que les évêques-délégués se préparent à engager le thème du synode. Ainsi, je la porte ici à votre connaissance :

    Principales difficultés théologiques de l'Instrumentum Laboris (IL) pour le synode 2018:

    I. Naturalisme

    L'IL met l'accent sur les éléments socioculturels, à l'exclusion des questions religieuses et morales plus profondes. Bien que le document exprime le désir de «relire» les «réalités concrètes» «à la lumière de la foi et de l'expérience de l'Église (§4)», l'IL échoue malheureusement à le faire. Exemples spécifiques:

    • §52. Après une discussion de la conception instrumentalisée contemporaine du corps et de ses effets «activité sexuelle précoce, partenaires sexuels multiples, pornographie numérique, exposition de corps en ligne et tourisme sexuel», le document ne déplore que «la défiguration de la beauté et de la profondeur du sexe et de la vie. » Aucune mention n'est faite de la défiguration de l'âme, de son aveuglement spirituel qui en résulte et de l'impact sur la réception de l'évangile par celui qui est blessé.
    • §144. Il y a beaucoup de discussions sur ce que veulent les jeunes; peu de choses sur la façon dont ces besoins doivent être transformés par la grâce dans une vie conforme à la volonté de Dieu pour leur vie. Après des pages d'analyse de leurs conditions matérielles, l'IL n'offre aucune indication sur la manière dont ces préoccupations matérielles pourraient être élevées et orientées vers leur fin surnaturelle. Bien que l'IL offre une certaine critique des objectifs exclusivement matérialistes / utilitaires (§147), la majorité du document répertorie minutieusement les diverses réalités socioéconomiques et culturelles des jeunes adultes tout en n'offrant aucune réflexion significative sur les préoccupations spirituelles, existentielles ou morales. Le lecteur peut facilement conclure que ces derniers n'ont aucune importance pour l'Église. L'IL note à juste titre que l'Église doit encourager les jeunes à «renoncer à la recherche constante de petites certitudes (§ 145)». Nulle part, cependant, elle ne note qu'elle doit également élargir cette vision avec la grande certitude qu'il existe un Dieu, qu'il les aime et qu'il veut leur bien éternel.

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  • Peut-on croire en la sainteté de l’Eglise ?

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    VE PN 108 Dante divine comédie images (28).jpgLa tempête suscitée par les scandales qui secouent actuellement la barque de Saint-Pierre nous renvoie à une question vieille comme l’humanité : celle des ruptures de l’alliance avec Dieu qui jalonnent son histoire depuis le péché des origines. L’Eglise du nouveau testament est sainte parce que son chef Jésus-Christ est saint mais, pas plus que le peuple élu de l’ancienne alliance, ses membres ne sont à l’abri des vicissitudes de la condition transitoire du monde présent.

    Une fois encore aujourd’hui, des fonds marécageux de l’Eglise, remontent à la surface d’interminables affaires d’abus sexuels cléricaux, déjà dénoncés sans ambages par Benoît XVI lors du chemin de croix au Colisée du Vendredi-Saint précédant son élection au Souverain Pontificat.

    Un texte du philosophe Miguel Pastorino nous rappelle aussi qu’en 1969 le théologien Joseph Ratzinger écrivait dans son œuvre « Introduction au christianisme » un bref chapitre sur l’Église qui commençait d’une manière qui peut nous paraître quelque peu familière par les temps qui courent. Il est publié sur les sites « didoc » et « aleteia » :

     « Parlons également de ce qui nous accable de nos jours. N’essayons pas de le cacher ; aujourd’hui nous sommes tentés de dire que l’Église n’est ni sainte, ni catholique… L’histoire de l’Église est remplie d’humains corrompus. Nous pouvons comprendre l’horrible vision de Dante qui voyait monter dans la voiture de l’Église les prostituées de Babylone, et nous comprenons les terribles mots de Guillaume d’Auvergne (XIIIe siècle), qui affirmait que nous devrions trembler face à la perversion de l’Église : « L’Église n’est plus une épouse, mais un monstre effrayant, difforme et sauvage… »

    La catholicité de l’Église nous semble tout aussi problématique que la sainteté. Les partis et les batailles ont divisé la tunique du Seigneur, ont divisé l’Église en de nombreuses Églises qui prétendent être, de manière plus ou moins vive, la seule vraie et unique Église. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui l’Église est devenue pour de nombreuses personnes l’obstacle principal à la foi. On ne peut voir en elle que la lutte pour le pouvoir humain, le misérable théâtre de ceux qui, avec leurs affirmations, veulent absolutiser le christianisme officiel et paralyser le réel esprit du christianisme ».

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  • France : les évêques signent une déclaration solennelle contre la PMA

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Les évêques de France signent une déclaration solennelle contre la PMA

    Pour eux, la procréation ne peut être une «fabrication» ni une «marchandisation», pas même un «projet parental».

    L'Église catholique de France s'engage contre la procréation médicalement assistée (PMA) par une «déclaration» solennelle intitulée «La Dignité de la procréation» de 112 pages, signée par tous les évêques de France, sans exception - ce qui est très rare - et publiée jeudi soir. Mais Mgr Pierre d'Ornellas, qui fut longtemps secrétaire du cardinal Lustiger, aujourd'hui archevêque de Rennes, à l'origine de ce texte, corrige aussitôt: «Notre attitude n'est pas d'être “contre”. Mais nous sommes pour la dignité de la procréation.» On lui objecte une facilité rhétorique dans sa réponse, il rétorque: «Ce long document ne joue pas sur les mots! Il est le résultat d'années de réflexions, impliquant le groupe de travail bioéthique de l'épiscopat et une dizaine de consultants mais aussi les départements d'éthique biomédicale du Centre Sèvres et du Collège des Bernardins. Nous entendons les souffrances. Mais c'est avec sérénité que nous présentons ici des arguments éthiques car c'est le dialogue que nous cherchons et non la confrontation.»

    L'évêque se justifie: «Dans des sujets aussi complexes, éthiques, techniques et évolutifs, qui touchent toute la société et pour longtemps, il faut que la voie la meilleure soit cherchée par tous. S'il n'y a pas de vrai dialogue, nous risquons d'aller tout droit vers un eugénisme libéral où chacun choisira les qualités qu'il veut pour son enfant. Et vers une société où la grande distinction juridique classique entre une personne et une chose risquera d'être écornée. Comment accepter qu'à la place de la dignité de la personne, la marchandisation du corps prenne le pas? La vie ne se vend pas ni ne s'achète. La vie est donnée et elle se donne.»

    De fait, bien qu'affaiblie actuellement par les scandales de la pédophilie qui pèse sur sa crédibilité, cet engagement n'est pas une passade pour l'Église catholique: elle n'a jamais cessé d'investir dans la recherche éthique. Le «groupe de travail bioéthique» de l'épiscopat, présidé par Pierre d'Ornellas, a été créé dès 2009. Quant au Centre Sèvres, il est l'équivalent de l'université jésuite à Paris, qui est très respectée. Le Collège des Bernardins, fondé par le cardinal Lustiger, est à la fois la faculté théologique du diocèse de Paris mais aussi un lieu de dialogue très actif avec la culture dominante.

    C'est d'ailleurs en ce «Collège» que le président de la République, le 9 avril dernier, avait invité les catholiques à s'impliquer, en tant que tels, dans le débat sur la révision des lois de bioéthique. «Voici donc notre contribution éthique au débat, souligne Mgr d'Ornellas. Nous allons faire en sorte que le président de la République ait connaissance de ce document. Nous ne faisons pas de “politique”, mais l'éthique est le ressort fondamental de la politique. D'ailleurs, nous dialoguons en citant les avis du Comité consultatif national d'éthique et le Conseil d'État.»

    Que dit cette déclaration? Les 122 pages - disponibles en librairie cette semaine (1) - sont denses mais accessibles. Elles s'articulent autour de deux concepts phares: la «dignité» et la «fraternité». Pour l'Église, «la procréation» ne peut donc pas être une «fabrication» ni une «marchandisation». Certes la «souffrance» de ne pas avoir d'enfant ne peut pas être «minimisée» - et l'épiscopat souhaite davantage «d'accompagnement» dans ce domaine -, mais le désir d'avoir un enfant ne peut pas être «abordé par la seule technique», comme l'envisage la PMA. Pourquoi? Essentiellement parce que l'on ne sait pas ce qu'il adviendra «des embryons humains surnuméraires» nécessaires à la réussite de la PMA et qui ne seront pas implantés. Parce qu'il y aurait «une suppression juridique de la généalogie paternelle». Enfin parce que la PMA conduirait à «la tentation de rémunérer les donneurs» masculins - causée par une «pénurie prévisible» si «l'anonymat était levé» -, soit un «commerce qui ruinerait le principe de gratuité des éléments du corps humain». Le document critique ensuite la notion de «projet parental» qui donne une «prépondérance aux volontés individuelles». Enfin, il explique pourquoi «l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes conduira à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA)».

    (1) «La Dignité de la procréation», les évêques de France, coédition Bayard Éditions, Mame, les Éditions du Cerf.

  • Saint Matthieu apôtre et évangéliste (21 septembre)

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    299153294.jpgDe BENOÎT XVI lors de l'AUDIENCE GÉNÉRALE du mercredi 30 août 2006 (source) : 

    Matthieu

    Chers frères et soeurs,

    En poursuivant la série de portraits des douze Apôtres, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous nous arrêtons aujourd'hui sur Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Evangile nous transmet.

    Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13). Son nom juif signifie "don de Dieu". Le premier Evangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise:  "le publicain" (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite:  "Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit:  "Suis-moi". L'homme se leva et le suivit" (Mt 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent "Levi". Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Evangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît:  dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Mt 9, 1-8; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément "au bord du lac" (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

    Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Evangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Evangiles parlent à la fois de "publicains et pécheurs" (Mt 9, 10; Lc 15, 1), de "publicains et de prostituées" (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Mt 5, 46:  ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le "chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche" (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux "voleurs, injustes, adultères" (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux:  Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante:  "Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs" (Mc 2, 17).

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  • Des questions sur la vie après la mort ?

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    Des questions sur la vie après la mort ? un site pour y répondre

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