Oasis a mis en ligne le texte d'une communication faite par le cardinal Scola, archevêque de Milan, le 6 décembre dernier dans le cadre de la commémoration de l'Edit de Milan (313)
L’Édit de Milan : Initium Libertatis
1. Le XVII centenaire de l’Édit de Milan
L’Édit de Milan de 313 revêt un sens historique parce qu’il marque l’initium libertatis de l’homme moderne »1. Cette affirmation d’un éminent expert en droit romain, le regretté Gabrio Lombardi, permet de mettre en évidence la manière dont les mesures signés par les deux Augustes Constantin et Licinius déterminèrent non seulement la fin progressive des persécutions contre les chrétiens mais, surtout, l’acte de naissance de la liberté religieuse. Dans un certain sens, avec l’Édit de Milan, les deux dimensions que nous appelons aujourd’hui “liberté religieuse” et “laïcité de l’État” apparaissent pour la première fois dans l’histoire. Ce sont deux aspects déterminants pour la bonne organisation de la société politique.
On peut trouver une confirmation intéressante de cela dans deux enseignements importants de saint Ambroise. D’une part, l’archevêque n’hésite jamais à rappeler aux chrétiens qu’ils doivent être loyaux à l’égard de l’autorité civile, laquelle, à son tour - voilà le second enseignement - devait garantir la liberté des citoyens sur le plan personnel et social. On reconnaissait ainsi l’horizon du bien public auquel sont appelés à contribuer les citoyens et les autorités.
Cependant, on ne peut pas nier que l’Édit de Milan fut une sorte de “début manqué”. En effet, les événements qui suivirent débutèrent une histoire longue et laborieuse.