Au couchant, huit diamants qui scintillent
Paroles du Christ dans sa Passion
Père Daniel-Ange
Voici une méditation pour le Vendredi Saint, sur « ces huit paroles » du Christ dans sa Passion, comme « huit diamants », selon l’expression du P. Daniel-Ange.
A l’occasion du Triduum pascal, le P. Daniel-Ange propose en effet aux lecteurs de Zenit des méditations sur le Jeudi Saint (le lavement des pieds, l’eucharistie et le sacerdoce, l’agonie à Gethsémani, et l’arrestation de Jésus : cf. Zenit du 4 avril 2012), le Vendredi Saint (la crucifixion et les paroles de Jésus en croix, ci-dessous), sur le Samedi Saint et la Résurrection.
Au couchant, huit diamants qui scintillent
Viens, écoute ! Écoute maintenant ces huit paroles, les toutes dernières paroles de Dieu sur la terre, qui vont consteller ses dernières heures parmi nous. A l’aube de sa vie apostolique, nous entendions son chant avec les huit couplets. Au soir couchant, nous recevons ces huit paroles. Alors, des couplets de chant. Ce soir, des murmures d’agonisant. Alors, joués sur une colline, au bord du lac de Galilée. Ce soir, criées sur une colline, aux abords des murs de la Cité.
Aucun des évangélistes ne les rapporte toutes. Feuilles d’automne emportées par le vent, tombant çà et là, et qu’il nous faut recueillir une à une, ultimes diamants de la Parole de Dieu[1].
Chacune de ces paroles est murmurée ou criée, suivant le cas, au prix d’atroces douleurs. Elles sont littéralement arrachées à son corps tétanisé. Pour avoir le souffle nécessaire pour murmurer ne fût-ce qu’une seule syllabe, il lui faut se soulever sur ses pieds transpercés, en tirant sur ses poignets aussi transpercés. Chacune de ces ultimes paroles est donc chargée d’une souffrance intolérable, donc d’un amour inimaginable. Souffrance à son paroxysme. Amour à son apogée. Leur prix : infini, comme cet Amour-là.