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Histoire - Page 5

  • Une étude économique suggère que le déclin de la messe est lié à la mise en œuvre du Vatican II

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Une étude économique suggère que le déclin de la messe est lié à la mise en œuvre du Vatican IIbouton de partage sharethis

    15 août 2025

    Une étude économique publiée le mois dernier sur les tendances de la fréquentation des services religieux dans 66 pays a conclu que la mise en œuvre des réformes associées au Concile Vatican II a probablement contribué à la baisse ultérieure de la fréquentation des messes.

    Le pape Jean XXIII préside la séance d'ouverture du concile Vatican II, le 11 octobre 1962, dans la basilique Saint-Pierre. (CNS/L'Osservatore Romano)

    Vue générale des Pères conciliaires dans la basilique Saint-Pierre, le 8 décembre 1962, au Vatican, à l'issue de la première session du deuxième concile œcuménique du Vatican, ou Vatican II.

    Le document de travail « Regard en arrière : fréquentation à long terme des services religieux dans 66 pays » a été publié par le National Bureau of Economic Research (NBER) le 21 juillet.

    Les économistes du NBER ont étudié les tendances historiques de la fréquentation des services religieux dans les pays historiquement catholiques et historiquement protestants sur la base de 1 900 statistiques d'affiliation religieuse.

    Selon les chercheurs, les taux de fréquentation ont diminué beaucoup plus rapidement dans les pays historiquement catholiques que dans les pays protestants après Vatican II. Cette tendance a commencé immédiatement après Vatican II et n'était pas encore confirmée lorsque le concile a commencé au début des années 1960.

    À partir de 1965 et jusqu’aux années 2010, la fréquentation mensuelle dans les pays catholiques a diminué en moyenne de 4 points de pourcentage de plus que dans les pays protestants à chaque décennie.

    Rejetant l’affirmation selon laquelle les taux de fréquentation n’auraient diminué qu’en raison de tendances plus larges à la sécularisation à l’échelle mondiale, le rapport affirme : « Le déclin de la fréquentation est spécifique au catholicisme, auquel Vatican II s’appliquerait directement. »

    Les chercheurs du NBER affirment que Vatican II et les réformes ultérieures « ont profondément affecté la foi et la pratique catholiques » et ont conclu que la mise en œuvre du concile « a déclenché une baisse de la fréquentation catholique mondiale par rapport à celle des autres confessions ».

    « Comparés à d'autres pays, les pays catholiques ont connu une baisse constante du taux de fréquentation mensuelle des services religieux par les adultes dès la fin du concile Vatican II », constate le rapport. « L'effet est statistiquement significatif. »

    Robert Barro, professeur d'économie à Harvard et l'un des auteurs de l'étude, a déclaré à CNA que les résultats montrent « une réduction substantielle de la fréquentation » dans les pays catholiques par rapport aux pays protestants.

    Il a noté que le déclin catholique culmine à « jusqu’à 20 points de pourcentage » pire que le déclin protestant sur environ quatre décennies.

    Barro a déclaré : « Avant Vatican II, les lieux catholiques et non catholiques se comportaient de manière similaire. »

    Il a déclaré qu'il n'y avait « rien avant l'événement », mais a également noté que l'étude « ne peut pas exclure la possibilité que quelque chose d'autre que vous ne regardez pas se soit produit au même moment ».

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  • Saint Etienne, roi de Hongrie (16 août)

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    Etienne_de_Hongrie_Tatry.jpgde missel.free.fr

    L'Occident, réunifié par les Carolingiens, pouvait croire achevées les invasions barbares, quand, à la fin du IX° siècle, des peuplades venues du midi de l’Oural, les Magyards, poussés par les Petchénègues, envahirent la cuvette du Danube puis s’aventurèrent jusqu'en Lorraine et en Italie du Nord. L’origine de ces hordes de Magyards ou de Hongrois[1] est mystérieuse ; si leur langue se rattachait au finois et au basque, leur civilisation était proche des Turcs et des peuples de la steppe asiatique ; ils rappelaient les Huns ou les Avars, fixés dans la plaine danubienne aux V° et VII° siècles ; nomades qui combattaient à cheval, ils attaquaient les abbayes, rançonnaient les villes pour entasser le butin dans des chariots, et vendre comme esclaves les femmes et les jeunes gens.

    Le 10 août 955, l'empereur romain-germanique Otton le Grand battit les tribus hongroises à Lechfeld, près d’Augsbourg. Dès lors, les Hongrois se regroupèrent pour se sédentariser sous la famille des Arpads. Dix-huit ans plus tard, quand le duc Géza épousa Sarolta, fille du chef de Transylvanie, le christianisme, venu de Byzance et de Bulgarie, pénétra en Hongrie. De l’union de de Geza et de Sarolta naquit Vajk (ou Vaïk ou Baïk) vers 969, à Esztergom[2]. Après la mort de Sarolta, Géza épousa Ethelgide (ou Adélaïde), fille du prince polonais Miesco qui s’était converti au christianisme en 966. Des missionnaires slaves, comme Vojtech, le futur saint Adalbert, évêque de Prague, entrèrent en Hongrie, en même temps que les évêques bavarois Pilgrim de Passau et Wolfgang de Ratisbonne.

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  • Lettre de Benoît XVI : La volonté de ne pas comprendre

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    Lettre de Benoît XVI : La volonté de ne pas comprendre

    L'objectif de la publication de la lettre de démission du pape émérite dans un livre n'est pas de raviver des controverses endormies : elle fait partie d'une correspondance qui sert d'outil de réflexion sur une transition historique dans l'Église qui doit être explorée plus avant.

    14_08_2025

    Les réactions à la lettre de Benoît XVI d'août 2014 à l'archevêque Nicola Bux concernant sa démission de la papauté, contenues dans le livre « Réalité et utopie dans l'Église », publié par Bussola , continuent de faire la une des journaux. Cependant, à côté de réflexions sérieuses et de critiques fondées, circulent également des informations fausses et des déformations de discours ou d'interventions sorties de leur contexte, créant une confusion accrue.

    Il est donc important de clarifier, d’une part, le contexte dans lequel la lettre a été publiée et sa véritable signification, et, d’autre part, une clarification nécessaire concernant un extrait d’une interview de Monseigneur Bux datant de 2018 qui circule pour démontrer une prétendue contradiction avec ce qui est affirmé aujourd’hui.

    Le premier point à clarifier – et qui sous-tend tout le reste – est que la validité de la démission de Benoît XVI et de l'élection de François n'est pas remise en question. Surtout, et c'est le plus important, aucun cardinal n'a jamais contesté ni l'une ni l'autre : aucune critique des actions du pape Ratzinger ou des choix du pape Bergoglio n'a jamais remis en question l'acceptation de la décision de l'un ni la légitimité de l'autre.

    De ce point de vue, la lettre du pape émérite, désormais publiée, qui répond aux objections et aux préoccupations soulevées par ses proches, tranche définitivement la question des intentions de Benoît XVI concernant la plénitude de sa démission et la liberté avec laquelle il a pris cette décision. Autrement dit, elle exclut toute distinction entre munus et ministerium , qui ont été à la base de diverses thèses « benepapistes », selon la définition de l'écrivain et apologiste américain Steven O'Reilly , ou de thèses sédévacantistes de toute nature. Cependant, il est également juste de dire que Benoît XVI s'est déjà exprimé de diverses manières sur la démission et la liberté par le passé. Ainsi, quiconque prétend que la publication de cette lettre il y a des années aurait évité tant d'excès ment : il suffit de voir les réactions de certains milieux aujourd'hui.

    C'est précisément pour cette raison qu'il est important de comprendre que l'objectif de cette publication n'est pas de rouvrir un chapitre de controverse latente, mais d'offrir un outil de réflexion sur une transition historique de l'Église qui reste à explorer. Il est donc surprenant que des soi-disant experts commentent la publication de la lettre sans considérer qu'elle s'inscrit dans une correspondance plus vaste (qu'ils n'ont manifestement pas lue), qui comprend la lettre à laquelle Benoît XVI a répondu et le commentaire qui en découle. La lettre remise au pape émérite par Mgr Bux lors d'une audience contient une liste de questions et de préoccupations concernant les modalités de la démission et l'institution de la papauté émérite ; et le commentaire de la lettre de Benoît XVI met en évidence des points critiques, allant jusqu'à affirmer – « avec tristesse » – que « la démission de Benoît XVI a gravement porté préjudice à l'institution de la papauté ».
    C'est donc la correspondance dans son ensemble qu'il faut lire et comprendre.

    Une objection a été soulevée à ce sujet en citant une interview de 2018 sur le blog d'Aldo Maria Valli, dans laquelle Mgr Bux déclarait qu'« il serait plus facile d'examiner et d'étudier (...) la question de la validité juridique de la démission du pape Benoît XVI ». Cette phrase a été répétée d'un article à l'autre, arguant que, malgré la lettre du pape émérite en sa possession depuis quatre ans, Mgr Bux continuait de douter de la validité de la démission de Benoît XVI. En réalité, cette citation est sortie de son contexte, car le long entretien abordait la question du « pape hérétique », un sujet soulevé par divers partis suite à certaines déclarations du pape François. Bux a expliqué, retraçant également l'histoire de l'Église, toutes les difficultés d'une telle question, tant pour définir précisément l'hérésie que pour déterminer qui a le pouvoir de juger le pape. Le Premier Siège, a-t-il déclaré, ne peut être jugé par personne. 
    En fin de compte, seuls les papes suivants peuvent juger leurs prédécesseurs.

    La référence à la démission de Benoît XVI s'inscrit donc dans ce débat et doit être mise en relation avec le tollé provoqué par un discours du secrétaire du pape Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, qui, lors de la présentation d'un livre, avait parlé d'un « pontificat élargi ». C'est pourquoi Bux, dans sa réponse à Valli, évoque l'idée d'un pontificat collégial, qu'il juge contraire au « précepte de l'Évangile ». Il faut également préciser que c'est Gänswein lui-même, des années plus tard, dans son livre Rien que la vérité (2023), qui a rétracté cette expression : il explique ainsi qu'il entendait « atténuer » les propos de Benoît XVI lors de la dernière audience générale du 27 février 2013, lorsqu'il avait déclaré que « le renoncement à l'exercice actif du ministère ne révoque pas » l'acceptation du pontificat comme un engagement « toujours et pour toujours avec le Seigneur ». Cette expression avait certes créé une « ambiguïté indésirable », mais « je dois admettre », écrivait Gänswein, « que le raccommodage était pire que le trou ». Cependant, Gänswein explique plus loin : « Le sens initial était simplement qu'il ne serait plus théologien ni professeur, qu'il ne reviendrait jamais à ce qu'il aimait vraiment. »

    C'est donc dans ce contexte qu'il faut comprendre la phrase « incriminante » de Mgr Bux, qui, d'ailleurs, dans son commentaire sur la lettre de Benoît XVI, se réfère à la préface qu'il a écrite au livre de Federico Michielan, Non era più lui, publié par Fede e Cultura, où il a exploré en profondeur tous ces aspects.

  • Faire aimer l'Immaculée, le testament de saint Maximilien Kolbe

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    De Chiara Chiessi sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Faire aimer l'Immaculée, le testament du père Kolbe

    Militia of the Immaculata Custom Ink Fundraising

    13-08-2022

    Dans son "testament spirituel", prononcé à Rome en 1933, saint Maximilien Kolbe a légué à ses confrères la mission de répandre la dévotion à l'Immaculée, le chemin vers Jésus, "jusqu'aux extrémités de la terre". Pour y parvenir, il faut s'appuyer sur trois armes (prière, travail, souffrance) et utiliser tous les moyens, à commencer par la presse.

    A l'occasion de la fête de saint Maximilien Marie Kolbe (1894-1941), qui tombe le 14 août, nous approfondissons les enseignements de son "testament spirituel", prononcé à Rome en mai 1933. Nous voyons ici à l'œuvre toute sa grande et ardente âme d'apôtre marial, désireux d'amener l'humanité entière à Marie, jusqu'au bout du monde et jusqu'au martyre, dans le camp de concentration d'Auschwitz.

    Au retour de son voyage missionnaire au Japon, saint Maximilien est resté quelques jours à Rome, au Collège séraphique international. Là, après avoir convoqué tous les clercs dans l'Aula Magna, il prononce son testament spirituel. "Nous devons donc tous nous approcher de l'Immaculée Conception pour pouvoir nous approcher plus facilement de Jésus. [...] Nos pères ont lutté pour l'Immaculée Conception, et maintenant, après la victoire, il ne nous est pas permis de nous reposer, car c'est précisément maintenant que ce qui est connu en théorie doit être traduit en pratique".

    Auparavant, le saint polonais avait expliqué comment ses prédécesseurs franciscains s'étaient battus avec acharnement pour la définition du dogme de l'Immaculée Conception, et comment il appartient maintenant à la génération actuelle de faire en sorte que l'Immaculée Conception règne dans chaque cœur. On se souvient en effet de la querelle menée par le théologien franciscain Duns Scot, qui a vécu entre le 13e et le 14e siècle, originaire d'Écosse et surnommé le Thin Doctor en raison de la subtilité de sa pensée. Pour affirmer la doctrine de l'Immaculée Conception, Scot s'est opposé à la pensée thomiste de l'époque, à savoir que la Vierge a été sanctifiée pendant qu'elle était dans le sein de sa mère, mais après avoir été marquée par le péché originel. Scot a surmonté l'obstacle avec la thèse de la rédemption préventive : en prévision des mérites de son Fils, la Vierge a été rachetée par Jésus.

    Mais revenons au testament du père Kolbe, qui condense en quelques lignes les principaux enseignements que le saint a voulu transmettre à ses enfants : "Lorsque vous apprendrez ma mort, sachez que vous êtes, par testament, mes héritiers. Jusqu'à présent, nous avons tous travaillé ensemble pour l'Immaculée Conception ; lorsque je serai mort, rappelez-vous que c'est votre tour de continuer, c'est à vous que je recommande la Milice de l'Immaculée Conception. Sans limites et sans retenue, consacrez-vous à la cause de l'Immaculée Conception, affrontez pour elle tous les sacrifices, jusqu'à l'effusion de sang s'il le faut et vous devez répandre la Milice de l'Immaculée Conception jusqu'aux extrémités de la terre, car c'est une cause sainte et c'est la volonté de la divine Mère que nous, Frères Mineurs Conventuels, qui dans le passé avons prôné son Immaculée Conception, répandions maintenant aussi son culte. Voici mon testament".

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  • 14 août : saint Maximilien Kolbe

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    maximilien Kolbe.jpgLe Père Maximilien Kolbe est né le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola en Pologne, et baptisé le même jour à l'église Notre Dame de l'Assomption. Ses parents, ouvriers tisserands sont de fervents catholiques. Ils habitent une modeste maison où ils ont installés un petit autel à Notre Dame. Les enfants reçoivent une solide éducation. Raymond, délicat et chétif avait un tempérament vif et obéissant. Très doué pour les études, il va à l'école de Pabianice.

    Un événement marque l'enfance de Raymond. En 1904-1905, sa maman le gronde, il prie Marie et se trouvant à l'église, la Vierge lui apparaît tenant dans ses mains deux couronnes : une blanche signe de la pureté, et une rouge signe du martyr. Il les accepte toutes les deux. Toute sa vie se réalisa selon ce dessein. Dès ce moment, il se confie totalement à Marie. La prière devient pour lui source de grâces et de conversion.

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  • Le cardinal Koch à propos de Léon XIV : « C'est le pape dont l'Église a besoin aujourd'hui »

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    De Michael Hesemann sur kath.net/news :

    Le cardinal Koch à propos de Léon XIV : « C'est le pape dont l'Église a besoin aujourd'hui »

    12 août 2025

    Le cardinal Kurt Koch sur le pape Léon XIV, bâtisseur de ponts, et l'avenir de l'Église – « Ce qui est déjà très clair, c'est son christocentrisme dans sa prédication : le pape Léon veut nous conduire au Christ. » Interview de Michael Hesemann sur kath.net

    Vatican (kath.net) « J'ai connu le cardinal Prevost comme une personne très amicale et accessible, parfois un peu réservée, mais aussi très ouverte et disposée au dialogue. C'est quelqu'un qui écoute très bien, mais qui exprime aussi clairement son opinion. J'ai constaté cela à maintes reprises lors de l'examen des candidatures à l'épiscopat. Chaque membre doit exprimer son opinion et présenter sa position. Le préfet résume ensuite les résultats, présente son opinion et annonce également ce qu'il présentera au pape. Je l'ai trouvé très ouvert, mais aussi quelqu'un qui exprime clairement son opinion. » C'est ce qu'a déclaré le cardinal Kurt Koch dans une interview accordée à kath.net. Ce cardinal d'origine suisse est préfet du Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens depuis 2010. Auparavant, il a été évêque de Bâle de 1996 à 2009 et président de la Conférence des évêques suisses de 2007 à 2009. Il est l'auteur de nombreux ouvrages.

    Hesemann : Éminence, vous avez déjà travaillé en étroite collaboration avec le cardinal Prévost, aujourd'hui pape Léon XIV, au sein du Dicastère des évêques. Que diriez-vous : quelle est sa personnalité ? Est-il capable de prendre des décisions difficiles ? Comment gère-t-il les opinions des autres ?

    Cardinal Koch : J’ai trouvé le cardinal Prevost très amical et accessible, parfois un peu réservé, mais aussi très ouvert et disposé au dialogue. C’est quelqu’un qui écoute très bien, mais qui exprime aussi clairement son opinion. J’en ai fait l’expérience à maintes reprises lors de l’examen des candidatures à l’épiscopat. Chaque membre doit exprimer son opinion et exposer sa position. Le préfet résume ensuite les résultats, partage son opinion et annonce ce qu’il présentera au pape. À cet égard, je l’ai trouvé très ouvert, mais aussi quelqu’un qui exprime clairement son opinion.

    Hesemann : L’Église catholique est très polarisée depuis le pontificat de François, et l’une de ses principales missions est de bâtir des ponts et de rassembler les catholiques. De nombreux donateurs américains se sont également retirés, ce qui, conjugué aux trois années de pandémie, a contribué à la crise financière actuelle du Vatican. Croyez-vous qu’il ait la force et le potentiel pour bâtir des ponts ? 

    Cardinal Koch : Je suis profondément étonné par les réactions positives de divers secteurs de l'Église. Cela témoigne clairement du sérieux et de la sérénité avec lesquels il a débuté ce ministère. Bien sûr, il était profondément ému, mais serein et serein. C'est quelqu'un qui aborde les autres avec sensibilité, mais qui exprime aussi clairement ses pensées. Ses discours sont clairs, et je crois que l'expression « bâtisseur de ponts » est tout à fait appropriée. Un pont relie, mais il ne peut le faire que s'il repose sur des piliers clairs. Sinon, il ne fonctionne pas. Cette ouverture aux deux parties, mais avec des fondations claires et un ancrage profond, voilà ce que je perçois en lui. En ce sens, je pense qu'il sera un bon bâtisseur de ponts, non seulement entre les différentes positions au sein de l'Église, mais aussi entre l'humanité et Dieu.

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  • Le courage intrépide de saint Maxime le Confesseur (13 août)

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    De BENOÎT XVI, lors de l'Audience Générale du mercredi 25 juin 2008 :     

    Saint Maxime le Confesseur 

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais présenter aujourd'hui la figure de l'un des grands Pères de l'Eglise d'Orient de l'époque tardive. Il s'agit d'un moine, saint Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner - "confesser" -, également à travers la souffrance, l'intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde. Maxime naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580. Dès l'enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l'étude des Ecritures, également à travers les œuvres d'Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à "fixer" la tradition exégétique alexandrine.

    De Jérusalem, Maxime s'installa à Constantinople, et de là, à cause des invasions barbares, il se réfugia en Afrique. Il s'y distingua par un courage extrême dans la défense de l'orthodoxie. Maxime n'acceptait aucune réduction de l'humanité du Christ. La théorie était née selon laquelle il n'y aurait eu dans le Christ qu'une seule volonté, la volonté divine. Pour défendre l'unicité de sa personne, on niait en Lui une véritable volonté humaine. Et, à première vue, cela pourrait aussi apparaître une bonne chose que dans le Christ il n'y ait qu'une volonté. Mais saint Maxime comprit immédiatement que cela aurait détruit le mystère du salut, car une humanité sans volonté, un homme sans volonté n'est pas un homme véritable, c'est un homme amputé. L'homme Jésus Christ n'aurait donc pas été un homme véritable, il n'aurait pas vécu le drame de l'être humain, qui consiste précisément dans la difficulté de conformer notre volonté avec la vérité de l'être. Et ainsi, saint Maxime affirme avec une grande décision:  l'Ecriture Sainte ne nous montre pas un homme amputé, sans volonté, mais un véritable homme complet:  Dieu, en Jésus Christ, a réellement assumé la totalité de l'être humain - excepté le péché, bien évidemment - et donc également une volonté humaine. Et la chose, ainsi formulée, apparaît claire:  le Christ est ou n'est pas un homme. S'il est un homme, il a également une volonté. Mais un problème apparaît:  ne finit-on pas ainsi dans une sorte de dualisme? N'arrive-t-on pas à affirmer deux personnalités complètes:  raison, volonté, sentiment? Comment surmonter le dualisme, conserver la totalité de l'être humain et toutefois préserver l'unité de la personne du Christ, qui n'était pas schizophrène. Et saint Maxime démontre que l'homme trouve son unité, l'intégration de lui-même, sa totalité non pas en lui-même, mais en se dépassant lui-même, en sortant de lui-même. Ainsi, également dans le Christ, en sortant de lui-même, l'homme se trouve lui-même en Dieu, dans le Fils de Dieu. On ne doit pas amputer l'homme pour expliquer l'Incarnation; il faut seulement comprendre le dynamisme de l'être humain qui ne se réalise qu'en sortant de lui-même; ce n'est qu'en Dieu que nous trouvons nous-mêmes, notre totalité et notre plénitude. On voit ainsi que ce n'est pas l'homme qui se referme sur lui-même qui est un homme complet; mais c'est l'homme qui s'ouvre, qui sort de lui-même, qui devient complet et se trouve lui-même précisément dans le Fils de Dieu, qui trouve sa véritable humanité. Pour saint Maxime cette vision ne reste pas une spéculation philosophique; il la voit réalisée dans la vie concrète de Jésus,   surtout   dans   le   drame   du Gethsémani. Dans ce drame de l'agonie de Jésus, de l'angoisse de la mort, de l'opposition entre la volonté humaine de ne pas mourir et la volonté divine qui s'offre à la mort, dans ce drame du Gethsémani se réalise tout le drame humain, le drame de notre rédemption. Saint Maxime nous dit, et nous savons que cela est vrai:  Adam (et Adam c'est nous) pensait que le "non" était le sommet de la liberté. Seul celui qui peut dire "non" serait réellement libre; pour réaliser réellement sa liberté, l'homme devait dire  "non"  à Dieu; ce n'est qu'ainsi qu'il pense être finalement lui-même, être arrivé au sommet de la liberté. Cette tendance était aussi contenue dans la nature humaine du Christ, mais il l'a surmontée, car Jésus a vu que le "non" n'est pas le sommet de la liberté. Le sommet de la liberté est le "oui", la conformité avec la volonté de Dieu. Ce n'est que dans le "oui" que l'homme devient réellement lui-même; ce n'est que dans la grande ouverture du "oui", dans l'unification de sa volonté avec la volonté divine, que l'homme devient immensément ouvert, devient "divin". Etre comme Dieu était le désir d'Adam, c'est-à-dire être complètement libre. Mais l'homme qui se referme sur lui-même n'est pas divin, n'est pas complètement libre; il l'est en sortant de lui-même, c'est dans le "oui" qu'il devient libre; et tel est le drame du Gethsémani:  non pas ma volonté, mais la tienne. C'est en transférant la volonté humaine dans la volonté divine que naît l'homme véritable et que nous sommes rachetés. C'est, en quelques mots, le point fondamental de ce que voulait  dire  saint  Maxime,  et nous voyons qu'ici tout l'être humain est véritablement en question; c'est là que se trouve toute la question de notre vie. Saint Maxime avait déjà eu des problèmes en Afrique en défendant cette vision de l'homme et de Dieu; il fut ensuite appelé à Rome. En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin I pour défendre les deux volontés du Christ, contre l'édit de l'empereur, qui - pro bono pacis - interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage:  bien que de santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d'humiliations et de tourments.

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  • Victoria Díez y Bustos de Molina, martyre de la guerre civile espagnole

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    De Claudia Kock sur le Tagespost :

    Martyre de la guerre civile espagnole

    La bienheureuse Victoria Díez y Bustos de Molina fut une épine dans le pied des communistes : l’Espagnole donna sa vie comme enseignante au Christ et à son prochain.
    Bienheureuse Victoria Díez et Bustos de Molina
    Photo : ChatGPT | Lorsque l’école distribuait de la littérature antireligieuse, la bienheureuse Victoria la récupérait et la détruisait pour empêcher la propagation des idées qu’elle contenait.

    Depuis le début de son procès de béatification en 1963, les restes de Victoria reposent dans la crypte de la chapelle de l'Institution Thérésienne, dans la vieille ville de Cordoue.

  • Conquête des Amériques : il faut en finir pour de bon avec la légende noire

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    De Martin Dousse sur La Sélection du Jour (republication) :

    Conquête des Amériques : il faut déconstruire pour de bon la légende noire

    Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb découvre les Amériques. Au cours des années suivantes, la population autochtone connaît une chute démographique d'environ 95 %. Certains y voient un « génocide américain » imputé aux conquistadores espagnols. Toutefois, cette tragédie s'explique surtout par l'absence d'immunité des indigènes face aux maladies introduites par les colons. Malgré des abus, l'arrivée des Européens, encadrée par les missionnaires et la couronne, a également conduit à l'abolition des sacrifices humains.

    C'est l'histoire non pas d'un génocide mais d'un terrible choc biologique. Selon l'historien H. F. Dobyns, la population indigène d'Amérique aurait chuté de 95 % dans les 130 années qui ont suivie l'arrivée de Colomb en 1492. Le géographe Jared Diamond le confirme : « À travers les Amériques, les maladies qui contaminaient les Européens se propagèrent de tribus en tribus, voyageant bien plus vite que les Européens eux-mêmes. On estime que 95 % de la population amérindienne pré-colombienne, les tribus les plus peuplées et les mieux organisées d'Amérique du Nord, les sociétés vivant au nord du Mississipi, disparurent entre 1492 et 1600, avant même que les Européens ne s'installent sur le Mississippi. »

    Les épidémies se sont répandues, de fait, sur l'ensemble du continent. Entre 1518 et 1519, une grande épidémie de vérole a décimé la population de Santo Domingo. Quelques années plus tard, elle a été exportée au Mexique par les hommes d'Hernán Cortés pour se répandre ensuite vers le sud, jusqu'à l'empire Inca. Plusieurs autres fléaux ont succédé à la vérole : la rougeole entre 1530 et 1531, le typhus en 1546 et la grippe en 1558.

    Il est vrai, cependant, que comme dans toute conquête, il y a eu aussi de la violence. Le prêtre dominicain Bartolomé de las Casas, auteur d'un ouvrage intitulé Brevísima relación de la destrucción de las Indias a voulu dénoncer les abus commis par ses compatriotes pour que la couronne espagnole en prenne connaissance et y mette fin. Ce livre prétendait à l'origine dénoncer les contradictions entre le but originel des expéditions (l'évangélisation des indiens) et les moyens employés par certains colons (guerres, maltraitances ou esclavagisme). Guillaume d'Orange, chef de la révolte protestante contre l'empire espagnol aux Pays Bas, prit cet ouvrage comme une aubaine et se pressa de le répandre et de le faire traduire. Le livre de Las Casas faisait état de violences brutales de la part des conquistadores, mais il ne faut pas oublier que le religieux dominicain lui-même reconnut ne pas avoir assisté directement à ces atrocités. Pour plusieurs historiens, sa version des faits est exagérée.

    Ce que la propagande mise en place ne racontait pas, c'est que Las Casas et d'autres missionnaires ayant pris position en faveur des populations colonisées ont obtenu gain de cause. En 1542, Charles V publia une série de nouvelles lois pour protéger les indiens et interdire qu'on les réduisit en esclavage. Il interdit également les célèbres « encomiendas », une sorte de contrat féodal qui permettait aux conquistadores de forcer les natifs à travailler pour eux tout en leur garantissant une protection. La ligne de Las Casas l'emporta également lors de la controverse de Valladolid, un débat théologique portant sur la possibilité des Indiens d'avoir accès ou non aux mêmes droits que les Européens. Philippe II, après Charles V, commanda que les autochtones du Nouveau Monde soient traités en sujets et non en esclaves. Il avait exigé que les espagnols qui maltraitent les Indiens soient punis avec la même sévérité que s'ils s'attaquaient à d'autres espagnols.

    La légende noire tend à occulter un autre fait historique confirmé : l'omniprésence du sacrifice humain dans certaines civilisations précolombiennes. L'empire aztèque mettait à mort entre 20 et 30 000 personnes par an pour apaiser ses dieux. Immolées afin de maintenir l'équilibre du cosmos, les victimes étaient des membres de tribus rivales, capturées dans des « guerres fleuries ». Les sacrifices humains étaient couplés d'anthropophagie. Plusieurs chroniqueurs de l'époque témoignèrent de l'existence de cette pratique. Si Hernán Cortés est parvenu à conquérir un empire aussi vaste à la tête de quelques 500 hommes, c'est en faisant alliance avec des peuples que les aztèques avaient martyrisé pendant de longues années. Pour eux, l'arrivée des européens fut vécue comme une délivrance. Une fois au pouvoir, les espagnols ont logiquement aboli une pratique qui était fondamentalement contraire à leur foi chrétienne.

    Sur le fond, quel intérêt auraient eu les quelques centaines de colons espagnols et portugais débarqués au Nouveau Monde d'exterminer la population locale, alors qu'ils avaient besoin d'entretenir des villes et exploiter des terres sur un territoire immense ? Aujourd'hui, les populations d'origine indigène sont toujours largement représentées dans plusieurs pays d'Amérique Latine. Malgré ses défauts, la conquête des Amériques n'a pas été aussi sanglante qu'on a voulu le faire croire et elle ne mérite pas sa légende noire.

    La sélection
     
    Le mythe du « génocide espagnol » : les maladies ont éliminé 95 % de la population
     
  • Karl Leisner devenu prêtre au cœur de l’enfer de Dachau

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    De Thomas Belleil sur 1000 raisons de croire :

    Karl Leisner devient prêtre au cœur de l’enfer de Dachau

    Jeune diacre allemand depuis 1939, Karl Leisner est radicalement opposé au nazisme. En 1940, pour cette raison, il est arrêté et envoyé au camp de concentration de Dachau. Karl, tuberculeux, sera connu de ses codétenus comme étant l’ange du réconfort, en rayonnant de l’amour du Christ auprès des prisonniers, au cœur de l’enfer. À l’insu des nazis et au sein même de ce camp de la mort, Karl est ordonné prêtre, dans des conditions extraordinaires. Il meurt peu de temps après sa libération par les Américains, le 12 août 1945. Il est aujourd’hui reconnu martyr et bienheureux par l’Église catholique.


    Les raisons d'y croire

    • Jeune séminariste allemand, Karl Leisner est aussi radical dans sa foi chrétienne que dans son opposition au nazisme. Totalement à contre-courant de nombre de ses compatriotes, Karl perçoit précocement le caractère antichrétien du national-socialisme. Sa résistance au nazisme, fondée sur sa foi, révèle que le christianisme peut donner une vraie liberté intérieure. Répondant aux partisans du Führer, qui scandent « Heil Hitler », Karl écrit dans son journal intime : « Le Christ est ma passion, Heil. »
    • Les conditions de vie terribles de Dachau aggravent l’état de santé fragile du jeune diacre, qui garde malgré tout une foi ardente et une confiance absolue en Dieu. Son espérance, au cœur de la souffrance, témoigne d’une force qui ne vient pas de la psychologie ou du tempérament, mais d’une relation vivante avec Dieu. Humainement, rien ne justifie une telle paix intérieure dans l’enfer des camps, face à la mort, à la maladie, à l’injustice.
    • Cantonné à l’infirmerie, Karl se fait tout de même missionnaire dans ce camp de la mort. Encourageant et consolant les malades sur leur lit de souffrance, Karl est appelé « l’ange du réconfort ». Il puise dans sa foi une joie qui rayonne, au point que les autres la perçoivent. Il ne s’agit pas seulement d’endurer, mais de rayonner du Christ. Son journal spirituel, tenu jusqu’à la fin, montre effectivement une vie intérieure riche, centrée sur le Christ.
    • L’idée folle d’ordonner Karl Leisner prêtre dans le camp germe lorsque arrive à Dachau un évêque français, Mgr Gabriel Piguet. Chose complètement inédite, l’ordination clandestine du jeune diacre peut finalement avoir lieu, à l’insu des nazis, tout en respectant scrupuleusement le rituel catholique. Ce projet compliqué et périlleux est soutenu par de nombreux détenus ainsi que par des personnes à l’extérieur de Dachau, ce qui montre à quel point la messe et le sacerdoce sont considérés comme essentiels. Cela souligne aussi la puissance spirituelle de l’eucharistie, présence réelle du Christ, plus forte que la mort.
    • Karl prie pour ses bourreaux et garde jusqu’à la fin une attitude de pardon et d’amour. Dans les toutes dernières lignes de son journal spirituel, on lit : « Bénis aussi, ô Très-Haut, mes ennemis ! » Le 12 août 1945, il rejoint le Père. Un tel comportement, sans haine ni désir de vengeance, va à contre-courant de l’instinct naturel et manifeste une grâce surnaturelle conforme à l’Évangile : aimer ses ennemis.

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  • Claire par son nom, plus claire encore par sa vie... (11 août)

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    Sans titre.jpg“Claire par son nom, plus claire encore par sa vie, très claire par son amour”: tels furent les premiers mots du pape Alexandre IV quand il canonisa Claire, deux ans après sa mort.   


    Née à Assise en 1193 d’une famille noble, Claire réalise la prédiction faite avant sa naissance: “Cette enfant sera une lumière plus resplendissante que le jour.”  Adolescente, elle est séduite par la vie de pauvreté et la prédication de François qui l’encourage dans son projet de se consacrer à Dieu.  La nuit des Rameaux 1212, laissant derrière elle sa maison et sa famille, elle se rend à la petite église de la Portioncule où François lui coupe les cheveux. L’Ordre des clarisses est né.  Claire a 18 ans.


    Non seulement les gens du peuple et les frères mineurs, mais aussi les papes et les cardinaux viennent prendre conseil auprès de soeur Claire et solliciter ses prières. Elle sera la première femme à rédiger une Règle, qu’elle appelle Forme de vie.  Elle osera même solliciter du Pape le privilège de pauvreté qui lui permet de refuser toute possession.

    Après 42 ans d’une vie de prière, de travail et de joyeuse pauvreté, Claire meurt en remerciant Dieu de l’avoir créée.  C’était le 11 août 1253.

    Aujourd’hui, c’est encore comme femme de lumière que Claire reste présente à notre monde. Femme réussie, sa vie jette une clarté d’Évangile sur notre génération en quête de sens.  Car toute la Forme de vie que sainte Claire a écrite tient en ces trois mots: observer le saint Évangile.

    http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-32268034.html

  • Pourquoi publier maintenant la lettre de Benoît XVI réaffirmant la pleine validité de sa renonciation au pontificat ?

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La lettre de Benoît XVI, pourquoi maintenant ?

    Nombre de nos lecteurs nous ont posé une question concernant la publication du livre « Compass » contenant la lettre de Benoît XVI réaffirmant la plénitude de sa renonciation à la papauté : pourquoi après onze ans ? La réponse se trouve dans la nouvelle phase historique qui s'ouvre dans l'Église.

    09_08_2025

    La publication de la lettre de Benoît XVI à Monseigneur Nicola Bux, datée du 21 août 2014, dans laquelle il réaffirme la pleine validité de sa renonciation au pontificat, a suscité à juste titre beaucoup d'intérêt et soulevé quelques questions.

    Laissons de côté les commentaires de ceux qui sont aujourd’hui prisonniers de croyances qui relèvent davantage de la logique de la secte que d’une adhésion à la foi catholique, et de ceux qui – pour paraphraser le jugement du « Père Abraham » dans la parabole de l’homme riche – ne se laisseraient pas persuader « même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts ».

    Et nous en venons maintenant à une question légitime que nos lecteurs se posent. Pourquoi publier cette lettre onze ans plus tard et non pas alors que la controverse faisait rage ? D'abord parce qu'il s'agissait d'une « correspondance privée », et que Mgr Bux estimait qu'il était juste de la conserver ainsi ; mais surtout parce qu'il souhaitait éviter que cette lettre n'alimente davantage le conflit entre factions opposées concernant la démission de Benoît XVI et le pontificat de François. Force est de constater que nombre des récentes réactions disproportionnées ou surréalistes de ceux qui se sont nourris de théories étranges sur la démission de Benoît XVI confortent la décision de Mgr Bux.

    Pourquoi la publier maintenant, alors ? Monseigneur Bux l'explique dans l'introduction de la correspondance jointe en annexe du livre « Réalité et utopie dans l'Église » (éd. Omni Die) : « Car avec la mort du pape François et l'élection du pape Léon XIV, il considère comme conclue la phase émotionnelle ouverte par la démission de Benoît XVI. »

    La publication de la lettre de Benoît XVI, outre qu'elle met fin à de nombreuses spéculations, constitue une manière de reléguer cette démission aux oubliettes, avec toutes les critiques que l'on peut en tirer aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que, pour en saisir pleinement le sens, cette lettre doit être lue à la lumière des questions que Mgr Bux avait posées au pape émérite lors d'une audience le 21 juillet 2014. À l'issue de cet entretien, qui a duré environ une heure et au cours duquel la discussion a porté notamment sur « la liturgie, l'interprétation de Vatican II et l'unité des chrétiens », Mgr Bux a remis à Benoît XVI une lettre – également incluse dans le livre – qui, un peu plus d'un an après sa démission, contenait « les réflexions et observations de nombreux amis faisant autorité sur son acte et la situation qui en a résulté ».

    Et les réponses écrites par Benoît XVI un mois plus tard sont désormais reléguées à l'histoire et se prêtent à une évaluation critique : toujours dans l'appendice du livre, Mgr Bux propose quelques évaluations de la lettre du pape - qui ne répond que partiellement aux questions qui lui ont été posées - concernant le ministère pétrinien et les conséquences de la démission de Benoît XVI.

    Il faut également souligner que le livre — dont la correspondance constitue une annexe — offre une lecture originale des soixante dernières années de l’histoire de l’Église (Réalité versus Utopie, Jean-Paul II et Benoît XVI versus François et Mgr Tonino Bello) et fournit donc la toile de fond au récit de sa renonciation à la papauté.

    Par conséquent, s’il est lu sans préjugés, le livre est une occasion de réflexion et d’étude plus approfondie qui peut stimuler une évaluation plus approfondie.