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Histoire - Page 5

  • « Prise dans les bras de Marie » — Quand la fille de Joseph Staline est devenue catholique

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    Du blog de Matt Archbold via le NCR :

    « Prise dans les bras de Marie » — Quand la fille de Joseph Staline est devenue catholique

    « L’Eucharistie m’a donné la vie », a-t-elle déclaré, et « mon père m’aurait fusillée pour ce que j’ai fait ».

    Svetlana Staline, fille du dictateur meurtrier Joseph Staline, a renoncé au matérialisme et s'est convertie au catholicisme. Joseph n'aurait pas approuvé. D'ailleurs, Svetlana aurait déclaré un jour à un rédacteur en chef de la National Review : « Mon père m'aurait fusillée pour ce que j'ai fait. »

    Joseph Staline lui-même a été élevé dans l'Église orthodoxe. Ses parents souhaitaient qu'il devienne prêtre. Malheureusement, son père a maltraité le jeune Joseph sans pitié. Staline a un jour décrit son enfance comme « élevée dans une famille pauvre et peuplée de prêtres ». Il en est venu à renoncer totalement au christianisme, déclarant, semble-t-il, « Vous savez, ils nous trompent, il n'y a pas de Dieu… tous ces discours sur Dieu sont de pures absurdités. »

    Durant son règne, Staline a tout fait pour écraser le christianisme, fermant des milliers d'églises et torturant, tuant et emprisonnant violemment des chrétiens. C'est lui qui aurait déclaré : « Un mort est une tragédie ; un million est une statistique », vous pouvez donc imaginer la persécution impitoyable qu'il a menée contre le christianisme. Voici une photo de la démolition de la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou sur ordre de Staline, juste avant Noël 1931.

    Mais tout cela était pour la cause marxiste. D'ailleurs, sa fille Svetlana a écrit un jour à propos de son père : « Beaucoup de gens aujourd'hui ont plus de facilité à considérer [Staline] comme un monstre physique et grossier. En réalité, c'était un monstre moral et spirituel. C'est bien plus terrifiant. Mais c'est la vérité. »

    Elle avait raison. C'est encore plus terrifiant.

    Staline avait fixé comme objectif les « plans quinquennaux d'athéisme » dirigés par la Ligue des militants athées, visant à éliminer toute expression religieuse dans le pays. Il semblerait que, rien qu'au cours des purges de 1937 et 1938, plus de 168 300 membres du clergé orthodoxe russe aient été arrêtés, la plupart fusillés. Et ce, en seulement deux ans.

    Mais comme l'a un jour souligné le grand chanteur Sting, « Les Russes aiment aussi leurs enfants », et c'était vrai pour Staline. Enfin, pour l'un d'eux. Staline adorait Svetlana et se montrait joueur et affectueux avec elle. Et elle lui en rendait la pareille. Enfant, elle considérait son père comme un héros sage. À sa naissance en 1926, son père était déjà secrétaire général du Comité central du Parti communiste et tous ceux qu'elle croisait parlaient de lui sur un ton élogieux. Elle comprit plus tard que peu osaient même murmurer des critiques.

    En comparaison, Svetlana trouvait sa mère, Nadejda Allilouïeva (« Nadya »), froide. Elle aurait déclaré ne pas se souvenir que sa mère l'ait prise dans ses bras ni même complimentée. Puis, en 1932, alors qu'elle n'avait que six ans, sa mère se suicida. Mais sa relation avec son père resta forte, du moins pendant un temps.

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  • Une découverte inédite sur le Saint Suaire de Turin

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    De zenit.org :

    Saint Suaire de Turin © Wikimedia Commons

    Saint Suaire De Turin © Wikimedia Commons

    Une découverte inédite sur le Saint Suaire de Turin

    Un chirurgien-dentiste identifie la trace possible des dents inférieures du Christ sur le linceul

    9 octobre 2025

    « Si les dents inférieures apparaissent réellement sur le tissu, » a déclaré le Dr Sottosanti, « alors l’image n’a pas pu être peinte ou falsifiée par des mains humaines. Elle doit avoir été créée par une énergie rayonnante au-delà de l’ordre naturel, compatible avec le moment même de la Résurrection. »

    Un nouvel article novateur du chirurgien-dentiste Dr John Sottosanti présente des preuves surprenantes que les dents inférieures de l’homme du Saint Suaire de Turin pourraient en réalité être visibles, bien qu’elles soient cachées par la lèvre inférieure.

    Selon Sottosanti, un tel détail ne pourrait apparaître que si l’image avait été brûlée sur le tissu par une explosion d’énergie rayonnante au moment de la Résurrection du Christ. une analyse fondée sur la science et l’expérience Dans un article d’opinion publié sur TheBlaze.com, Sottosanti explique que, bien qu’une poignée de chercheurs aient déjà émis des hypothèses sur la présence des dents sur le Saint Suaire, le scepticisme a toujours prévalu.

    En analysant des photographies haute résolution du projet de recherche sur le Saint Suaire de Turin de 1978 et en s’appuyant sur quatre décennies d’expérience chirurgicale en anatomie buccale, il a identifié un plan incisif distinct, les bords mordants des dents frontales inférieures, avec leurs couronnes complètes en dessous.

    Aucune preuve comparable n’a été trouvée pour les dents supérieures, probablement cachées par la moustache et la lèvre. « Si les dents inférieures apparaissent réellement sur le tissu, » a répété le Dr Sottosanti, « alors l’image n’a pas pu être peinte ou falsifiée par des mains humaines. Elle doit avoir été créée par une énergie rayonnante au-delà de l’ordre naturel, compatible avec le moment même de la Résurrection. »

    une découverte qui relance le débat

    Le Saint Suaire captive les scientifiques, les croyants et les sceptiques depuis des siècles. Cette nouvelle découverte ajoute une dimension puissante au débat en cours. Pour les croyants, c’est une nouvelle raison de contempler le mystère de la Résurrection ; pour les médias et les universitaires, un nouvel angle provocateur sur la relique la plus étudiée au monde, un artefact qui refuse d’être expliqué. Pour les sceptiques, c’est l’occasion de reconsidérer leurs convictions et de contempler à nouveau les mystères de la vie.

    le parcours spirituel du dr sottosanti

    Le Dr John Sottosanti est chirurgien, scientifique, entrepreneur et auteur du best-seller Amazon Adherencias mortales : un chirurgien lutte contre les sept péchés capitaux pour trouver la foi, le bonheur et la paix intérieure. Agnostique à l’origine, sa vie a pris un tournant radical lorsqu’il a découvert le Saint Suaire de Turin lors de son exposition publique en Italie, à l’occasion du Jubilé de l’an 2000. Plus tard, une vision miraculeuse sur la tombe d’un saint médiéval, lors d’un pèlerinage sur le chemin de Compostelle en Espagne, l’a conduit à la plénitude de la foi.

    Une découverte inédite sur le Saint Suaire de Turin | ZENIT - Français

  • 10 martyrs du déferlement anti-chrétien des années 30' en Espagne (9 octobre)

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    De vatican.va :

    Sts Cirilo Bertrán et 8 comp. et Inocencio de la Inmaculada

    L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.

    La reconnaissance officielle de leur sainteté exalte en même temps la mission, que nous savons délicate et difficile, des éducateurs chrétiens de la jeunesse. Et le fait que les huit Frères de Turôn soient canonisés en communauté peut être un stimulant puissant pour nos communautés éducatives.

    C'étaient pour la plupart de jeunes religieux: quatre avaient moins de 26 ans, et le plus âgé arrivait à peine à 46. Voici leurs noms et quelques renseignements sur chacun d'eux.

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  • Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo, en français sur diakonos.be :

    Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

    Le dialogue entre le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni (photo) et le journaliste Juif « dissident » Gad Lerner – vient de faire l’objet d’un livre récemment publié en Italie sous le titre « Ebrei in guerra » — et qui consacre un chapitre entier consacré aux relations entre l’Église de Rome et Israël. Avec des observations très intéressantes, d’autant plus après le oui du Hamas à la libération de tous les otages et après les déclarations du Secrétaire d'État du Vatican Pietro Parolin à l'Osservatore Romano, à l'occasion du deuxième anniversaire du massacre du 7 octobre.

    Di Segni précise d’emblée que « la condition juive est complexe, la religion et la nation sont étroitement liées ». Et ce sont précisément les réponses de l’Église catholique à cette complexité, avec ses hésitations et ses contradictions, qui ont rythmé ces les hauts et les bas des relations entre les deux religions ces dernières décennies.

    D’après le grand rabbin de Rome, ce dialogue a atteint son apogée avec Benoît XVI qui « a écrit des choses très importantes et positives sur le judaïsme ».

    Benoît XVI a su aller au cœur de l’incompréhension entre ces deux confessions. « Alors qu’aux yeux des chrétiens, il est incompréhensible que les Juifs ne croient pas dans le Christ, pour les Juifs en revanche il paraît incompréhensible que les chrétiens y croient. Cette incompréhension mutuelle peut être une source d’agressivité ou à des impasses dans la communication, on peut en revanche l’éviter en renvoyant cette question à la fin des temps et en réfléchissant plutôt à ce qu’on peut faire ensemble aujourd’hui ». Et c’est bien cet « aspect pratique du dialogue qui qui a prévalu en substance avec Benoît XVI, malgré sa fermeté de principe ».

    Et c’est bien ce qui s’est passé avec Benoît XVI. Dans le premier des trois volumes de son « Jésus de Nazareth », il commente le Discours sur la Montagne en attribuant à ce qu’avait écrit sur le sujet le rabbin américain Jacob Neusner, qui s’était imaginé vivre à l’époque de Jésus et l’écouter, le mérite de lui avoir « ouvert les yeux sur la grandeur des paroles de Jésus et sur le choix devant lequel nous met l’Évangile », pour « la franchise et le respect » avec lequel ce Juif croyant disait ne pas pouvoir suivre Jésus.

    Et s’il fallait démontrer encore une fois combien Benoît XVI allait au cœur des deux confessions, on peut citer son rejet de l’expression « frères aînés » que tant de papes, à commencer par Jean XXIII jusqu’au pape François, ont utilisée pour s’adresser aux Juifs. Pour lui, cette expression « n’est pas très appréciée de ces derniers, d’autant que dans la tradition juive, le ‘frère aîné’, c’est-à-dire Ésaü, est également le frère abject ». À ses yeux, les Juifs sont plutôt « nos ‘pères dans la foi’ », selon une expression qui « décrit plus clairement notre lien avec eux ».

    Mais avec François, bien des choses ont changé, et pour le pire, selon le rabbin Di Segni.

    Le livre de Lerner fait allusion à un signal prémonitoire. Il s’agit de la visite de François au Grand Temple de Rome, le 17 janvier 2016, au cours de laquelle le pape « a soigneusement éviter de citer l’État d’Israël » et donc « le lien particulier avec la terre » qui caractérise le peuple Juif.

    D’ailleurs, à l’époque, le grand rabbin de Rome n’avait pas caché son mécontentement face à ce silence : « Bien des signes – avait-il dit – rappellent le rapport essentiel et religieux que nous entretenons avec la terre qui nous a été promise. Comprendre ce lien ne devrait pas poser de difficulté pour ceux qui respectent la Bible, et pourtant c’est encore le cas ».

    Et en effet, en ce qui concerne l’existence de l’État d’Israël, le Saint-Siège a toujours adopté « une perspective qui n’est pas religieuse en soi mais qui repose sur les principes communs du droit international », comme l’a expliqué le jésuite Juif et citoyen israélien David Neuhaus, grand expert du dialogue judéo-chrétien dans « La Civiltà Cattolica » du 16 mai 2024.

    Il est évident que l’on touche là un point particulièrement sensible des relations entre l’Église catholique et Israël, et le rabbin Di Segni n’a pas manqué de le souligner dans son livre :

    Les chrétiens et les juifs, dit-il, ont en commun la Bible hébraïque, mais « les interprétations peuvent être radicalement différentes. Dès les pages initiales du premier livre, la Genèse, le thème de la promesse de la terre aux descendants des patriarches est central, à tout le moins du point de vue juif ». Mais « pour les chrétiens, le thème central est autre, c’est l’annonce du Messie ». Pour pendant des siècles, leur conviction a été que les Juifs n’auraient pas pu retourner dans leur terre sans reconnaître d’abord en tant que Messie ce Jésus qu’ils avaient tué.

    Mais aujourd’hui « cette vieille réponse ne fonctionne plus », poursuit Di Segni, « un croyant catholique devrait se poser un problème d’interprétation. Le pape Benoit XVI avait bien dit quelque chose en ce sens, même si ce n’est pas aussi explicite du point de vue doctrinal ».

    Mais avec François ? Le jugement du rabbin Di Segni sur l’avant-dernier pape est très critique.

    Concernant le conflit à Gaza, « le pape a très clairement choisi son camp au lendemain du 7 octobre, quand il avait d’emblée qualifié d’acte terroriste tant l’action du Hamas que la réponse redoutée du côté israélien, quelle qu’elle puisse être. »

    Ce constat repose notamment sur l’audience à égalité que le pape avait donnée le 22 novembre suivant à des familles d’otages juifs détenus par le Hamas et à des parents de terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, à grand renfort de déclarations que la guerre menée par Israël était elle aussi « du terrorisme », et même « un génocide ».

    Après le 7 octobre, déclare Di Segni, « on aurait pu s’attendre à un peu d’empathie et de solidarité de la part de ses amis ». Mais au contraire, « nous avons eu droit à une équidistance glaciale, pour ne pas dire à un alignement avec l’autre camp […], jusqu’à faire l’éloge du gouvernement iranien », comme ce fut effectivement le cas après une audience du pape avec Ebrahim Raïssi, si l’on s’en tient au compte-rendu publié par le président iranien de l’époque.

    Quant aux racines de cette attitude de Francois, elles sont à chercher, selon le grand rabbin de Rome, dans « deux raisons particulières » : la première étant « le souci du sort des chrétiens dans les pays arabes », avec les « compromis avec les régimes islamistes » qui s’en sont suivis ; la seconde étant « la provenance d’origine du pape François, davantage tiers-mondiste qu’occidentale ».

    Que la provenance géographique de Jorge Maria Bergoglio ait eu une influence sur sa vision géopolitique est une thèse également partagée et soutenue par David Neuhaus, dans l’article de « La Civiltà Cattolica » que nous avons cité.

    Il n’est donc pas étonnant que François ait fait l’objet de nombreuses critiques publiques de la part de représentants du rabbinat et du judaïsme dans le monde entier. Sans que jamais ce pape fasse mine de les prendre en compte.

    En effet, on a beaucoup parlé des silences de François envers le judaïsme.

    Et dernièrement encore avec sa décision improvisée d’expédier de quelques brèves salutations l’audience accordée le 6 novembre 2023 à une délégation des rabbins d’Europe, sans même prendre la peine de lire le discours préparé pour l’occasion.

    Sans oublier le précédent du 9 mai 2019 concernant son habitude de critiquer ses opposants en les traitant de « pharisiens », dans le sens d’hypocrites, de cupides, de légalistes et de vaniteux.

    À l’occasion d’un entretien avec le pape François, les rabbins Di Segni et Giuseppe Laras l’avaient prié de cesser d’employer le terme de « pharisien » de manière offensante. Et le cardinal Kurt Koch, responsable des relations avec le judaïsme, avait tenté de remédier à la situation en préparant pour le pape un discours à lire devant un colloque international à l’Université pontificale grégorienne qui était justement consacré au thème « Jésus et les pharisiens ».

    Ce discours mettait en lumière que dans le Nouveau Testament, il n’y a pas que des controverses entre Jésus et les pharisiens. On y fait également l’éloge de deux pharisiens comme Gamaliel et Nicodème. Jésus lui-même déclare que certains pharisiens sont « proches du règne des cieux » parce qu’ils mettent en avant le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Sans parler de la fierté avec laquelle l’apôtre Paul se décrit comme pharisien. Tout le contraire du stéréotype négatif souvent utilisé par le pape.

    Mais de manière incompréhensible, François avait renoncé à lire ce discours, se bornant à saluer les participants.

    Quant à l’accusation de « génocide » adressée à Israël de la part du pape François, il y a bien eu plusieurs tentatives de la part de la Secrétairerie d’État et de la salle de presse du Vatican d’en atténuer les effets, sans résultat.

    Avec le nouveau pape Léon XIV, le chapitre sur Israël reste encore à aborder. Mais à tout le moins, jusqu’à présent, il le fait avec davantage de clarté, en adoptant des positions distinctes et parfois éloignées, comme on a pu le voir après les bombes sur l’église catholique de Gaza et à l’issue de son entretien tendu avec le président israélien Isaac Herzog, confirmé par des communiqués respectifs très dissonants. Au cours de son interview avec Elise Ann Allen dans le livre sorti le 18 septembre, il est très peu question d’Israël, mis à part cette mise au point sur le « génocide » :

    « Officiellement, le Saint-Siège considère qu’on ne peut faire aucune déclaration sur le sujet, pour le moment. Il existe une définition très technique de ce que pourrait être le génocide, mais de plus en plus de personnes soulèvent cette question, dont deux associations israéliennes pour les droits de l’homme ».

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Les leçons de Lépante pour les combats d'aujourd'hui

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register (archive 30 septembre 2021) :

    Les leçons de Lépante

    Ce qu'il faut pour combattre le sécularisme militant et l'expansionnisme pro-avortement reste identique à ce qui a fait pencher la balance à Lépante : la confiance en Dieu et l'intercession de la Vierge.

    Procession of Our Lady of Fatima.
    Procession de Notre-Dame de Fatima. (photo : Nuki Sharir / Shutterstock)

    Il y a quatre cent cinquante ans ce mois-ci, le 7 octobre 1571, les forces navales chrétiennes ont remporté l'une des plus importantes victoires de l'histoire mondiale, en détruisant une flotte considérablement plus importante de l'Empire ottoman lors de la bataille de Lépante, au large de la Grèce.

    Cet événement qui a changé la face du monde, en endiguant de manière décisive la vague d'expansionnisme militaire musulman dans le bassin méditerranéen, est commémoré chaque 7 octobre dans le calendrier liturgique de l'Église, lors de la fête de Notre-Dame du Rosaire. En fait, la fête était initialement connue sous le nom de fête de Notre-Dame de la Victoire, un titre conféré en reconnaissance du rôle critique que la prière d'intercession mariale a joué dans la victoire de la bataille de Lépante. 

    Compte tenu de ce contexte historique, il est toujours opportun, en ce jour et pendant tout le reste du mois d'octobre, de réfléchir à l'importance de se tourner vers Marie lorsque nous sommes confrontés à des défis personnels ou collectifs dans nos vies.

    C'est particulièrement pertinent cette année, alors que la foi catholique est à nouveau mise au défi par des forces qui semblent imparables pour de nombreux observateurs. La bataille d'aujourd'hui est, bien sûr, très différente du défi que l'Europe chrétienne a affronté il y a 450 ans à Lépante, l'attaque venant maintenant principalement du sécularisme et d'une hostilité sociétale croissante envers toutes les formes de religion.

    Au fond, cependant, ce qu'il faut pour combattre le sécularisme militant reste identique à ce qui a permis de renverser la vapeur à Lépante, contre toute attente : la dépendance à l'égard de Dieu par la foi en la personne de Jésus et le recours à Notre Seigneur par l'intercession de sa Sainte Mère.

    À l'heure actuelle, aux États-Unis, cette bataille spirituelle est engagée de manière très visible dans le domaine de l'avortement. À la suite de l'adoption de la loi texane sur les battements de cœur et de la décision subséquente de la Cour suprême des États-Unis de ne pas bloquer sa mise en œuvre, le lobby de l'avortement et ses alliés du Parti démocrate au Congrès et à la Maison-Blanche se sont mobilisés de façon spectaculaire en faveur du droit à l'avortement. 

    Sous la direction de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, une catholique favorable au droit à l'avortement, la Chambre des représentants a adopté à la hâte la loi dite "Women's Health Promotion Act". Ce projet de loi pernicieux vise non seulement à consacrer la législation Roe v. Wade, mais aussi à étendre encore davantage la licence d'avortement sans restriction de notre nation en supprimant le droit des États individuels à adopter des lois restreignant l'accès à l'avortement. Il vise également à priver les travailleurs de la santé catholiques et ceux d'autres confessions du droit de refuser de coopérer à des avortements pour des raisons de conscience religieuse.

    Pour sa part, le président Joe Biden, un autre politicien catholique favorable à l'avortement, a réagi à la loi texane en s'engageant à lancer une offensive "pangouvernementale" en faveur de l'avortement. Il a déjà tenu sa promesse en soutenant la loi sur la promotion de la santé des femmes et en engageant une action en justice contre la loi Heartbeat pour des raisons constitutionnelles.

    Mais ce n'est pas vraiment la loi texane qui a poussé l'activisme pro-avortement à un tel degré de fièvre. C'est l'examen prochain par la Cour suprême des États-Unis d'une autre affaire, Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, concernant une loi du Mississippi qui interdit les avortements après 15 semaines de gestation. 

    De nombreux observateurs juridiques avertis pensent que la Cour est sur le point d'annuler l'interdiction de Roe v. Wade concernant les restrictions à l'avortement avant 20 semaines, lorsqu'un bébé à naître est considéré comme viable en dehors de l'utérus de la mère. Et il est fort possible que la majorité des juges conservateurs de la Cour aille encore plus loin dans son arrêt Dobbs et annule complètement Roe, renvoyant ainsi les lois sur l'avortement à l'autorité exclusive des États. 

    Dans un tel contexte, où la vie de millions d'Américains à naître est potentiellement en jeu, les catholiques fidèles doivent soutenir la campagne visant à restreindre le plus possible le mal de l'avortement dans notre pays. 

    Avec cet objectif en tête, EWTN, Relevant Radio et l'Institut Napa ont conjointement lancé un effort pour prier et promouvoir le Rosaire quotidien pendant le mois d'octobre pour "la fin de l'avortement légal en Amérique et une vague de soutien aux futures mères". Cette initiative s'inscrit dans le contexte spécifique de l'affaire Dobbs, que la Cour suprême examinera en décembre. Nous espérons que de nombreuses autres organisations catholiques se joindront à cet effort en priant le chapelet quotidien en octobre à cette intention, et mobiliseront ainsi des millions d'Américains dans la prière.

    Comme je l'ai indiqué précédemment, la nature de la menace laïque actuelle contre la vie et la liberté des croyants, aux États-Unis et dans d'autres pays, est sensiblement différente de la menace militaire que représentaient les forces navales de l'Empire ottoman musulman à Lépante. Le monde est très différent de ce qu'il était en 1571, lorsque le pape Saint Pie V a rallié les dirigeants de l'Europe chrétienne pour former une Sainte Ligue et faire face à un agresseur violent par une action militaire. Mais l'élément le plus central de la réponse de saint Pie V peut et doit être imité. Avant la grande bataille navale, il a ordonné que les églises de la ville de Rome restent ouvertes 24 heures sur 24 pour les prières et a préconisé en particulier la récitation du rosaire afin de susciter l'intercession de la Vierge Marie.

    Les non-croyants se moquent des fidèles qui recourent à des armes spirituelles pour faire face à de graves problèmes terrestres, mais les croyants ne s'y trompent pas. À maintes reprises au cours des crises qui ont marqué les 2000 ans d'histoire de l'Église, des ressources inattendues se sont matérialisées pour fournir exactement ce qui était nécessaire pour surmonter un obstacle apparemment insurmontable lorsque des prières d'intercession étaient adressées à la Mère de Jésus. 

    C'est précisément la raison pour laquelle la fête de Notre-Dame du Rosaire est célébrée chaque 7 octobre. Et ces prières mariales sont exactement ce que nous devons faire maintenant tout au long de ce mois, alors que la plus haute cour de justice de notre pays se prépare à entendre l'affaire qui pourrait finalement mettre fin au cadre national de l'avortement légal. 

    Que Dieu vous bénisse !

    Lire également : La conscience européenne moderne est née à Lépante

  • Fêtons Notre Dame du Rosaire (7 octobre)

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    notre-10.jpgDe missel.free.fr :

    La fête de Notre-Dame du Rosaire se célébrait déjà, en 1547, à Tortosa (Espagne), le troisième dimanche d'avril, quand fut instituée par Pie V la fête de Notre-Dame de la Victoire (1572) au premier dimanche d'octobre, en action de grâces pour la victoire de Lépante où, à l'entrée du golfe de Corinthe, la flotte chrétienne fournie par le Saint-Siège, l'Espagne, Venise, la Savoie, Mantoue, Ferrare, Gênes et Lucques, sous le commandement de don Juan d'Autriche, avait écrasé la flotte turque d'Ali Pacha (7 octobre 1571). C'est à cette occasion qu'on ajouta aux litanies de la Sainte Vierge l'invocation Secours des Chrétiens, priez pour nous ! Grégoire XIII qui attribuait la victoire de Lépante aux processions faites à Rome par les confréries du Saint-Rosaire, changea la fête de Notre-Dame de la Victoire en celle du Saint Rosaire et la fixa au premier dimanche d'octobre (1573) ; elle ne fut alors obligatoire que pour les églises romaines qui possédaient une chapelle ou une confrérie du Saint-Rosaire.

    Clément X concéda cette fête à l'Espagne (1671) avant que Clément XI l'étendît à l'Eglise universelle et l'élevât au rit double-majeur (1716), célébrée le jour de l'octave de l'Assomption, à la suite de la victoire de Peterwaradin que le prince Eugène de Savoie avait remportée sur les Turcs (5 août 1716). Léon XIII en fit une fête de seconde classe et adopta l'office et le propre de la messe en usage chez les Dominicains (1887). Pie X la fixa au 7 octobre (1913).

    « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur ! Nous célébrons ce jour de fête en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie. Les anges prennent part à la joie de cette solennité, et ils acclament en chœur le Fils de Dieu. Mon cœur est tout vibrant de paroles de choix; c’est pour un roi que je dis mon poème. »

    « Dieu dont le Fils unique, par sa vie, sa mort et sa résurrection, nous a mérité le bienfait du salut éternel, faites que, méditant ces mystères dans le très saint rosaire de la bienheureuse Vierge Marie, nous imitions ce qu’ils contiennent afin d’obtenir ce qu’ils promettent. » (Textes de la Messe en l’honneur de Notre Dame du Saint Rosaire)

  • Saint Bruno, fondateur des chartreux

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    SAINT BRUNO - Fondateur de l'Ordre des Chartreux - (1035-1101)

            « À la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et s'y établit. » Statuts I.1 de l'ordre des Chartreux.

             Né à Cologne vers 1030 Bruno vient de bonne heure étudier à l'école cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut un des maîtres les plus remarquables de son temps : « ...un homme prudent, à la parole profonde. »

             Il se trouve de moins en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas défaut du côté du haut clergé et de l'Évêque lui-même. Après avoir lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.

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  • Saint Bruno (6 octobre)

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    De Benoît XVI (6 octobre 2006) :

    La mission de saint Bruno, le saint du jour, apparaît avec clarté, elle est - pouvons-nous dire - interprétée dans la prière de ce jour qui, même si elle est assez différente dans le texte italien, nous rappelle que sa mission fut faite de silence et de contemplation. Mais silence et contemplation ont un but:  ils servent à conserver, dans la dispersion de la vie quotidienne, une union permanente avec Dieu. Tel est le but:  que dans notre âme soit toujours présente l'union avec Dieu et qu'elle transforme tout notre être.

    Silence et contemplation - une caractéristique de saint Bruno - servent à pouvoir trouver dans la dispersion de chaque jour cette union profonde, continuelle, avec Dieu. Silence et contemplation:  la belle vocation du théologien est de parler. Telle est sa mission:  dans la logorée de notre époque, et d'autres époques, dans l'inflation des paroles, rendre présentes les paroles essentielles. Dans les paroles, rendre présente la Parole, la Parole qui vient de Dieu, la Parole qui est Dieu.

    Sur le site de la Famille monastique de Bethléem :

    Qui est Bruno ?

    Bruno est né à Cologne vers 1035.

    REIMS

    Dès ses jeunes années, il quitte la Germanie pour entreprendre des études à l’école cathédrale de Reims, la plus réputée à son époque en Europe.
    Vers l’âge de vingt ans, il devient membre du chapitre des chanoines séculiers qui suivent la règle de saint Augustin en étant rattachés à la cathédrale de Reims. De l’initiateur de la vie canoniale qu’est Augustin, le chanoine Bruno reçoit non seulement la pensée mais aussi sa sagesse de vie tout évangélique, ecclésiale, théologique, liturgique, fraternelle, qu’il a instaurée et léguée comme charisme à l’Église.
    A cette même période, Bruno est maître en théologie et lui, l’humble chanoine, dirige l’école cathédrale de Reims où il exerce une grande influence et dont il devient l’écolâtre renommé. Homme de Lumière il sait puiser dans les sources variées de la Tradition vivante de l’Église. Chercheur de la Vérité, qu’il transmet dans son enseignement pendant de longues années, Bruno ne s’arrête pas dans sa course vers la Lumière. Il est l’homme selon Dieu, parce qu’il est par-dessus les choses du monde, attaché à Celui qui a fait le monde. Ce n’était pas seulement son érudition, la profondeur de sa science, la sûreté de sa pensée, qui attiraient la jeunesse de l’école de Reims vers Bruno. C’était son rayonnement spirituel. Unifié en son intelligence et en son cœur, Bruno a cette science qui se tourne à aimer. Toute cette science, ce succès, cette gloire, s’allient en Bruno avec une grande bonté dont il rayonne, si bien que « Bonus » deviendra, après sa mort, son surnom. Sa riche personnalité pourrait se résumer dans ce témoignage du légat Hugues de Die :Maître Bruno est maître en tout ce qui honore l’homme dans l’homme.

    Voici qu’un jour il se trouve dans un jardin avec deux amis, Raoul le Verd et Foulcoie le Borgne. Bruno reçoit la grâce de brûler d’Amour divin d’une manière nouvelle. A la fin de sa vie, il rappelle à son ami Raoul cette rencontre : « Tu te souviens du jour où nous étions tous les deux dans le jardin d’Adam, avec un troisième ami, Foulcoie. Notre conversation avait évoqué les plaisirs de la vie qui trompent l’homme, les richesses de ce monde qui sont périssables, et enfin, la joie de la gloire de Dieu qui n’a pas de fin. Soudain, tu te souviens ? Brûlants d’Amour divin, nous avons promis, nous avons fait vœu, nous avons décidé de quitter prochainement les ombres fugitives du monde, afin de nous mettre en quête des biens éternels en recevant l’habit monastique. »

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  • Retrouver le vrai saint François d'Assise

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    De sur le CWR :

    Retrouver le vrai saint François d'Assise

    L’époque moderne a cherché à dépouiller François de son zèle religieux, tout comme elle a délibérément ignoré la divinité de Jésus en le réduisant à un « grand maître moral ».

    Célèbre dans le monde entier pour sa pauvreté radicale et sa profonde humilité, saint François d'Assise compte parmi les plus célèbres saints de Dieu. Il n'est donc pas étonnant que, comme son maître Jésus de Nazareth, François ait été incompris et délibérément détourné pour diverses causes qui s'éloignent – ​​et souvent ignorent – ​​la cause singulière qui a inspiré chacun de ses actes : son amour inextinguible pour Dieu.

    La sainteté inimitable de François a gagné l'estime de tous, au-delà des frontières religieuses et géographiques, pendant huit siècles. Pourtant, cette sainteté est aveuglante pour ceux qui ne peuvent comprendre que quelqu'un puisse aller aussi loin pour Dieu. Comme ce fut le cas pour Jésus avant lui, différentes époques se sont efforcées de remodeler François en un personnage plus respectable pour l'élite laïque, en faisant abstraction des actes vertueux de leurs origines religieuses. Tel fut le sort populaire du Pauvre d'Assise.

    La controverse autour de François et de son héritage n'est pas un phénomène moderne. Du vivant même de François, des interprétations contradictoires existaient quant à la manière dont sa règle devait être appliquée. Peu après sa mort, son ordre se divisa : un groupe appelé les Spirituels, qui exigeaient une application plus rigoureuse de la règle, s'opposait aux Conventuels, qui l'interprétaient avec plus de modération. Des divisions allaient persister au fil des siècles entre hommes et femmes qui se disaient tous franciscains et qui pensaient tous vivre selon la volonté de leur maître.

    L'époque moderne a cherché à dépouiller François de son zèle religieux, tout comme elle a délibérément ignoré la divinité de Jésus en le réduisant à un « grand maître de morale ». Aujourd'hui, l'opinion populaire dépeint François comme un hippie écologiste dévoué aux causes de la nature et de la paix. Prenons, par exemple, la « Prière de saint François », composée non pas par François, mais par un écrivain français anonyme au début du XXe siècle . Elle ne mentionne jamais Dieu ni Jésus nommément et, fidèle à l'esprit moderne, elle accorde une importance disproportionnée au moi : « Seigneur, fais de moi un canal de ta paix. Là où est la haine, que j'apporte l'amour. » Sur une mélodie doucereuse, on imagine mal le fougueux François gratter sa lyre sur celle-ci. Le saint chantait un air différent dans sa Regula Prima , 17 : « Rapportons tout bien au Seigneur Dieu Très-Haut et Suprême ; reconnaissons que tout bien lui appartient, et rendons grâce pour tout à Celui de qui tout bien procède. »

    Il y a aussi le célèbre dicton attribué à saint François : « Prêchez l'Évangile. Si nécessaire, employez des mots. » On pourrait croire à tort que cette maxime nous dispense de parler du Christ. François, en réalité, n'a rien dit de tel. Il a exhorté ses frères : « Que tous les frères prêchent par leurs œuvres » ( Regula Prima , 17). François souhaitait que les actions de ses hommes soient à la hauteur de l'Évangile qu'ils prêchaient. Il autorisait ses frères vivant parmi les Sarrasins à « ne pas se disputer ni se disputer » s'ils confessaient leur foi chrétienne.

    Mais les premiers franciscains ne sillonnaient guère la Méditerranée sur un bateau dont l'autocollant affichait « Coexister ». François insistait plutôt : « Lorsque [les frères] voient que cela plaît à Dieu, ils annoncent la Parole de Dieu, afin que [les musulmans] croient en Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de tous, notre Seigneur Rédempteur et Sauveur Fils, et qu'ils soient baptisés et deviennent chrétiens, car “si un homme ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu” » ( Regula Prima , 16). Les premiers martyrs franciscains ont donné leur vie en tentant de convertir les musulmans au Maroc en 1220.

    Plus récemment, le cinéma populaire a récupéré François pour promouvoir des idées New Age dans le film de Franco Zeffirelli de 1972, « Frère Soleil, Sœur Lune ». Les encyclopédistes avisés de Wikipédia ont percé à jour cette manœuvre : « Le film tente d'établir des parallèles entre l'œuvre et la philosophie de saint François et l'idéologie qui a soutenu le mouvement mondial de contre-culture des années 1960 et du début des années 1970. » De peur de penser que François a renoncé à l'Église pour un christianisme plus émotif et spiritualisé, nous pouvons lire sa deuxième Lettre aux fidèles :

    Nous devons aussi fréquenter les églises et vénérer le clergé, non pas tant pour lui-même, s'il est pécheur, mais pour sa fonction et l'administration du Corps et du Sang très saints du Christ, qu'il sacrifie sur l'autel, reçoit et administre. Sachons tous avec certitude que nul ne peut être sauvé si ce n'est par les saintes paroles et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, que le clergé prononce, proclame et administre. Et lui seul doit exercer son ministère, et non celui d'autrui.

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  • (Croatie) Les 814 victimes du gouffre de Yazovka : invisibles à tous, sauf à Dieu.

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    De la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les 814 victimes du gouffre de Yazovka : invisibles à tous, sauf à Dieu.

    En 1945, le régime communiste yougoslave a commis l'un de ses nombreux massacres, jetant 814 personnes, dont certaines encore vivantes, dans la fosse de Jazovka. Leurs funérailles et leur inhumation n'ont eu lieu que le 23 août de cette année. Nous vous proposons l'homélie de l'archevêque de Zagreb, Mgr Kutleša.

    02_10_2025

    Foiba Jazovka (licence CC, via Wikimedia - Modzzak)

    Le 23 août 2025, Journée européenne de commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires, des funérailles solennelles ont été célébrées à Sošice, près de Zagreb, pour les 814 victimes du régime communiste yougoslave jetées dans la fosse de Jazovka toute proche en 1945, dont certaines étaient encore vivantes. Parmi elles figuraient des soldats, des civils et des religieuses des hôpitaux de Zagreb.

    Ce n'est pas un cas isolé. Le territoire de la ville voisine de Samobor, par exemple, regorge de fosses communes inexplorées, victimes de la vengeance du régime communiste à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, des gouffres et des fosses communes remplis des corps d'opposants au régime sont présents partout en Croatie et en Bosnie-Herzégovine ; le « chemin de croix du peuple croate », entre Bleiburg, Maribor, Macelj et Zagreb, a coûté la vie à environ deux cent mille personnes, presque exclusivement croates, en quelques jours seulement.

    Nous reproduisons intégralement l'homélie profonde et émouvante prononcée par l'archevêque de Zagreb, Mgr Dražen Kutleša, lors des funérailles et de l'enterrement des victimes du gouffre de Jazovka. (Guido Villa)

    ***

    Yazovka, 23 août 2025.

    Une voix de l'abîme

    Chers frères et sœurs en Christ !

    Aujourd'hui, je vous parle non pas à travers la mémoire humaine, mais depuis le silence de cette foiba. Je vous parle des profondeurs de la terre qui fut mon tombeau, mais aussi des hauteurs des cieux qui sont devenus ma demeure. Je suis l'âme d'un soldat croate. Mon corps repose ici depuis plus de soixante-dix ans, et vous n'avez jamais entendu mon nom. Personne ne l'a inscrit sur une plaque commémorative, il n'a jamais été enseigné à l'école. Mais aujourd'hui, par la volonté de Dieu, je peux vous raconter mon histoire.

    J'étais un soldat croate. Je n'étais pas sans péché ; j'assumais mes faiblesses et m'en repentais, mais je restais fidèle au Dieu qui m'avait créé, à la mère qui m'avait élevé et à la patrie que j'aimais plus que ma propre vie. Ma loyauté était simple : rester fidèle à la Vérité et préserver mon honneur.

    Mes blessures saignaient encore lorsqu'ils m'ont sorti de l'hôpital. Je savais que les choses n'étaient pas comme ils le disaient, mais je ne pouvais pas m'enfuir. Ils ont menti en disant qu'ils m'emmenaient en soins, mais au lieu de cela, ils m'ont conduit à la mort. Sans procès, sans défense, sans que je puisse dire adieu à mes proches.

    À ce moment-là, alors que je marchais vers l'inconnu, les paroles du psaume résonnèrent dans mon cœur : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit » (Ps 31, 6).

    Et tandis qu’ils me conduisaient jusqu’au bout, je savais que la vérité ne meurt pour personne, et elle n’est pas morte pour moi non plus.

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  • Pologne : l'Église orthodoxe a canonisé les martyrs de Katyn

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    De kath.net/news :

    Pologne : l'Église orthodoxe a canonisé les martyrs de Katyn

    28 septembre 2025

    Sur ordre de Staline, plus de 21 000 officiers polonais faits prisonniers de guerre furent assassinés à Katyn et ailleurs en 1940.

    L'Église orthodoxe polonaise a canonisé les martyrs de Katyn. L'Agence de presse des Églises orientales (NÖK) l'a annoncé dans son dernier numéro de vendredi. Selon les responsables de l'Église, la canonisation concerne « des membres du clergé et des laïcs, dont nous connaissons et ignorons les noms. Seul Dieu Tout-Puissant les connaît ». Cependant, trois aumôniers militaires polonais orthodoxes ont été nommés : Szymon Fedoroko, Wiktor Romanowski et Wodzimierz Ochab.

    La cérémonie officielle de canonisation des martyrs a eu lieu le 16 septembre. La liturgie a été présidée par le chef de l'orthodoxie en Pologne, le métropolite Sawa. Il a rappelé que, tout au long de l'histoire chrétienne, le sang des martyrs a toujours porté ses fruits sous la forme de nouveaux chrétiens et est devenu une source de renouveau spirituel pour l'Église.

    En 1940, des membres du ministère de l'Intérieur (NKVD) de l'ex-URSS ont perpétré un massacre à Katyn contre des officiers et des fonctionnaires polonais, ainsi que contre de nombreux citoyens soviétiques. On estime à plus de 4 500 le nombre de victimes. Sur ordre du dictateur soviétique Joseph Staline, plus de 21 000 officiers polonais faits prisonniers de guerre furent assassinés au printemps 1940. Certains périrent à Katyn, et d'autres massacres furent perpétrés près de Tver et de Kharkov (Ukraine). L'Union soviétique garda le silence sur ce massacre jusqu'en 1990, imputant la responsabilité du crime aux Allemands. Pour la Pologne, Katyn devint le symbole de la peur qu'inspirait son grand voisin, la Russie.

    Les nouveaux saints furent assassinés par les Soviétiques à Katyn, mais aussi ailleurs. Szymon Fedoroko était l'aumônier orthodoxe en chef de l'armée polonaise. Il fut capturé par les Soviétiques en 1939 et d'abord emprisonné à Moscou. Il fut ensuite emmené à Katyn, dans l'ouest de la Russie, où il fut assassiné le 30 avril 1940.

    Viktor Romanovsky, également aumônier militaire orthodoxe, fut capturé par les Soviétiques en 1939. Il fut assassiné à Kalinine (aujourd'hui Tver) au printemps 1940. Wodzimierz Ochab, lui aussi aumônier militaire et de prison orthodoxe, fut lui aussi arrêté par les Soviétiques en 1939, détenu dans plusieurs camps, puis assassiné à Kalinine en avril ou mai 1940.

    600 000 orthodoxes en Pologne

    Environ 600 000 chrétiens orthodoxes vivent en Pologne, la plupart dans l'est du pays. Pendant longtemps, ces chrétiens orthodoxes d'origine polonaise ont appartenu à la métropole de Kiev, qui était subordonnée au Patriarcat œcuménique jusqu'en 1686, puis intégrée au Patriarcat de Moscou. Jusqu'au début du XXe siècle, ils faisaient partie de l'Église orthodoxe russe.

    Avec le rétablissement de l'indépendance de la Pologne en 1918, les évêques orthodoxes polonais commencèrent à revendiquer l'autocéphalie, avec le soutien de l'État. En 1921, le patriarche Tikhon de Moscou accorda à l'Église orthodoxe de Pologne un statut d'autonomie, mais le Patriarcat de Moscou rejeta l'indépendance totale.

    Le 13 novembre 1924, l'autocéphalie de l'Église orthodoxe polonaise fut reconnue par le patriarche œcuménique Grégoire VII. L'Église orthodoxe russe s'y opposa initialement ; cependant, en 1948, le Patriarcat de Moscou finit par reconnaître l'autocéphalie de l'Église de Pologne.

  • Saint Vincent de Paul, un véritable homme de foi (27 septembre)

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    Une homélie inédite du cardinal Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981, traduite sur le site "Benoît et moi" (archive du 27/9/2014)

    A relire aussi: la méditation d'Angélus du 26 septembre 2010, à Castelgandolfo:

    « (...) nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort.
    Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris.

    Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux».

    LA VRAIE FORCE DE GUÉRISON - L’homme de Foi, St Vincent de Paul,

    Homélie du Cl Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981

    Chers frères dans le Christ,

    Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion, à la fraction du pain et aux prières” (Actes 2, 42). C’est ainsi que st Luc décrit la première communauté chrétienne dans la première lecture qu’on vient d’entendre. Il souhaite ainsi la donner en exemple pour l’Église de tous les temps. Il énumère les forces qui sous-tendent l’édifice de l’Église, et qui lui donneront toujours sa cohésion et son dynamisme.

    Ce que nous pouvons remarquer avant tout, c’est que cette Église prie ; elle ne s’éloigne pas de la maison du Seigneur, devenant elle-même un temps spirituel. Elle est au service de la gloire de Dieu dont elle tire sa joie. Elle nous apparaît comme un culte permanent rendu à Dieu sous la conduite des apôtres. Mais sa prière qui la tourne vers Dieu ne la détourne pas pour autant des hommes ; elle ne fuit pas dans un isolement idyllique devant les luttes parfois si dures qui jalonnent l’Histoire.

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