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Histoire - Page 5

  • Saint Bruno (6 octobre)

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    De Benoît XVI (6 octobre 2006) :

    La mission de saint Bruno, le saint du jour, apparaît avec clarté, elle est - pouvons-nous dire - interprétée dans la prière de ce jour qui, même si elle est assez différente dans le texte italien, nous rappelle que sa mission fut faite de silence et de contemplation. Mais silence et contemplation ont un but:  ils servent à conserver, dans la dispersion de la vie quotidienne, une union permanente avec Dieu. Tel est le but:  que dans notre âme soit toujours présente l'union avec Dieu et qu'elle transforme tout notre être.

    Silence et contemplation - une caractéristique de saint Bruno - servent à pouvoir trouver dans la dispersion de chaque jour cette union profonde, continuelle, avec Dieu. Silence et contemplation:  la belle vocation du théologien est de parler. Telle est sa mission:  dans la logorée de notre époque, et d'autres époques, dans l'inflation des paroles, rendre présentes les paroles essentielles. Dans les paroles, rendre présente la Parole, la Parole qui vient de Dieu, la Parole qui est Dieu.

    Sur le site de la Famille monastique de Bethléem :

    Qui est Bruno ?

    Bruno est né à Cologne vers 1035.

    REIMS

    Dès ses jeunes années, il quitte la Germanie pour entreprendre des études à l’école cathédrale de Reims, la plus réputée à son époque en Europe.
    Vers l’âge de vingt ans, il devient membre du chapitre des chanoines séculiers qui suivent la règle de saint Augustin en étant rattachés à la cathédrale de Reims. De l’initiateur de la vie canoniale qu’est Augustin, le chanoine Bruno reçoit non seulement la pensée mais aussi sa sagesse de vie tout évangélique, ecclésiale, théologique, liturgique, fraternelle, qu’il a instaurée et léguée comme charisme à l’Église.
    A cette même période, Bruno est maître en théologie et lui, l’humble chanoine, dirige l’école cathédrale de Reims où il exerce une grande influence et dont il devient l’écolâtre renommé. Homme de Lumière il sait puiser dans les sources variées de la Tradition vivante de l’Église. Chercheur de la Vérité, qu’il transmet dans son enseignement pendant de longues années, Bruno ne s’arrête pas dans sa course vers la Lumière. Il est l’homme selon Dieu, parce qu’il est par-dessus les choses du monde, attaché à Celui qui a fait le monde. Ce n’était pas seulement son érudition, la profondeur de sa science, la sûreté de sa pensée, qui attiraient la jeunesse de l’école de Reims vers Bruno. C’était son rayonnement spirituel. Unifié en son intelligence et en son cœur, Bruno a cette science qui se tourne à aimer. Toute cette science, ce succès, cette gloire, s’allient en Bruno avec une grande bonté dont il rayonne, si bien que « Bonus » deviendra, après sa mort, son surnom. Sa riche personnalité pourrait se résumer dans ce témoignage du légat Hugues de Die :Maître Bruno est maître en tout ce qui honore l’homme dans l’homme.

    Voici qu’un jour il se trouve dans un jardin avec deux amis, Raoul le Verd et Foulcoie le Borgne. Bruno reçoit la grâce de brûler d’Amour divin d’une manière nouvelle. A la fin de sa vie, il rappelle à son ami Raoul cette rencontre : « Tu te souviens du jour où nous étions tous les deux dans le jardin d’Adam, avec un troisième ami, Foulcoie. Notre conversation avait évoqué les plaisirs de la vie qui trompent l’homme, les richesses de ce monde qui sont périssables, et enfin, la joie de la gloire de Dieu qui n’a pas de fin. Soudain, tu te souviens ? Brûlants d’Amour divin, nous avons promis, nous avons fait vœu, nous avons décidé de quitter prochainement les ombres fugitives du monde, afin de nous mettre en quête des biens éternels en recevant l’habit monastique. »

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  • Retrouver le vrai saint François d'Assise

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    De sur le CWR :

    Retrouver le vrai saint François d'Assise

    L’époque moderne a cherché à dépouiller François de son zèle religieux, tout comme elle a délibérément ignoré la divinité de Jésus en le réduisant à un « grand maître moral ».

    Célèbre dans le monde entier pour sa pauvreté radicale et sa profonde humilité, saint François d'Assise compte parmi les plus célèbres saints de Dieu. Il n'est donc pas étonnant que, comme son maître Jésus de Nazareth, François ait été incompris et délibérément détourné pour diverses causes qui s'éloignent – ​​et souvent ignorent – ​​la cause singulière qui a inspiré chacun de ses actes : son amour inextinguible pour Dieu.

    La sainteté inimitable de François a gagné l'estime de tous, au-delà des frontières religieuses et géographiques, pendant huit siècles. Pourtant, cette sainteté est aveuglante pour ceux qui ne peuvent comprendre que quelqu'un puisse aller aussi loin pour Dieu. Comme ce fut le cas pour Jésus avant lui, différentes époques se sont efforcées de remodeler François en un personnage plus respectable pour l'élite laïque, en faisant abstraction des actes vertueux de leurs origines religieuses. Tel fut le sort populaire du Pauvre d'Assise.

    La controverse autour de François et de son héritage n'est pas un phénomène moderne. Du vivant même de François, des interprétations contradictoires existaient quant à la manière dont sa règle devait être appliquée. Peu après sa mort, son ordre se divisa : un groupe appelé les Spirituels, qui exigeaient une application plus rigoureuse de la règle, s'opposait aux Conventuels, qui l'interprétaient avec plus de modération. Des divisions allaient persister au fil des siècles entre hommes et femmes qui se disaient tous franciscains et qui pensaient tous vivre selon la volonté de leur maître.

    L'époque moderne a cherché à dépouiller François de son zèle religieux, tout comme elle a délibérément ignoré la divinité de Jésus en le réduisant à un « grand maître de morale ». Aujourd'hui, l'opinion populaire dépeint François comme un hippie écologiste dévoué aux causes de la nature et de la paix. Prenons, par exemple, la « Prière de saint François », composée non pas par François, mais par un écrivain français anonyme au début du XXe siècle . Elle ne mentionne jamais Dieu ni Jésus nommément et, fidèle à l'esprit moderne, elle accorde une importance disproportionnée au moi : « Seigneur, fais de moi un canal de ta paix. Là où est la haine, que j'apporte l'amour. » Sur une mélodie doucereuse, on imagine mal le fougueux François gratter sa lyre sur celle-ci. Le saint chantait un air différent dans sa Regula Prima , 17 : « Rapportons tout bien au Seigneur Dieu Très-Haut et Suprême ; reconnaissons que tout bien lui appartient, et rendons grâce pour tout à Celui de qui tout bien procède. »

    Il y a aussi le célèbre dicton attribué à saint François : « Prêchez l'Évangile. Si nécessaire, employez des mots. » On pourrait croire à tort que cette maxime nous dispense de parler du Christ. François, en réalité, n'a rien dit de tel. Il a exhorté ses frères : « Que tous les frères prêchent par leurs œuvres » ( Regula Prima , 17). François souhaitait que les actions de ses hommes soient à la hauteur de l'Évangile qu'ils prêchaient. Il autorisait ses frères vivant parmi les Sarrasins à « ne pas se disputer ni se disputer » s'ils confessaient leur foi chrétienne.

    Mais les premiers franciscains ne sillonnaient guère la Méditerranée sur un bateau dont l'autocollant affichait « Coexister ». François insistait plutôt : « Lorsque [les frères] voient que cela plaît à Dieu, ils annoncent la Parole de Dieu, afin que [les musulmans] croient en Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de tous, notre Seigneur Rédempteur et Sauveur Fils, et qu'ils soient baptisés et deviennent chrétiens, car “si un homme ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu” » ( Regula Prima , 16). Les premiers martyrs franciscains ont donné leur vie en tentant de convertir les musulmans au Maroc en 1220.

    Plus récemment, le cinéma populaire a récupéré François pour promouvoir des idées New Age dans le film de Franco Zeffirelli de 1972, « Frère Soleil, Sœur Lune ». Les encyclopédistes avisés de Wikipédia ont percé à jour cette manœuvre : « Le film tente d'établir des parallèles entre l'œuvre et la philosophie de saint François et l'idéologie qui a soutenu le mouvement mondial de contre-culture des années 1960 et du début des années 1970. » De peur de penser que François a renoncé à l'Église pour un christianisme plus émotif et spiritualisé, nous pouvons lire sa deuxième Lettre aux fidèles :

    Nous devons aussi fréquenter les églises et vénérer le clergé, non pas tant pour lui-même, s'il est pécheur, mais pour sa fonction et l'administration du Corps et du Sang très saints du Christ, qu'il sacrifie sur l'autel, reçoit et administre. Sachons tous avec certitude que nul ne peut être sauvé si ce n'est par les saintes paroles et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, que le clergé prononce, proclame et administre. Et lui seul doit exercer son ministère, et non celui d'autrui.

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  • (Croatie) Les 814 victimes du gouffre de Yazovka : invisibles à tous, sauf à Dieu.

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    De la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les 814 victimes du gouffre de Yazovka : invisibles à tous, sauf à Dieu.

    En 1945, le régime communiste yougoslave a commis l'un de ses nombreux massacres, jetant 814 personnes, dont certaines encore vivantes, dans la fosse de Jazovka. Leurs funérailles et leur inhumation n'ont eu lieu que le 23 août de cette année. Nous vous proposons l'homélie de l'archevêque de Zagreb, Mgr Kutleša.

    02_10_2025

    Foiba Jazovka (licence CC, via Wikimedia - Modzzak)

    Le 23 août 2025, Journée européenne de commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires, des funérailles solennelles ont été célébrées à Sošice, près de Zagreb, pour les 814 victimes du régime communiste yougoslave jetées dans la fosse de Jazovka toute proche en 1945, dont certaines étaient encore vivantes. Parmi elles figuraient des soldats, des civils et des religieuses des hôpitaux de Zagreb.

    Ce n'est pas un cas isolé. Le territoire de la ville voisine de Samobor, par exemple, regorge de fosses communes inexplorées, victimes de la vengeance du régime communiste à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, des gouffres et des fosses communes remplis des corps d'opposants au régime sont présents partout en Croatie et en Bosnie-Herzégovine ; le « chemin de croix du peuple croate », entre Bleiburg, Maribor, Macelj et Zagreb, a coûté la vie à environ deux cent mille personnes, presque exclusivement croates, en quelques jours seulement.

    Nous reproduisons intégralement l'homélie profonde et émouvante prononcée par l'archevêque de Zagreb, Mgr Dražen Kutleša, lors des funérailles et de l'enterrement des victimes du gouffre de Jazovka. (Guido Villa)

    ***

    Yazovka, 23 août 2025.

    Une voix de l'abîme

    Chers frères et sœurs en Christ !

    Aujourd'hui, je vous parle non pas à travers la mémoire humaine, mais depuis le silence de cette foiba. Je vous parle des profondeurs de la terre qui fut mon tombeau, mais aussi des hauteurs des cieux qui sont devenus ma demeure. Je suis l'âme d'un soldat croate. Mon corps repose ici depuis plus de soixante-dix ans, et vous n'avez jamais entendu mon nom. Personne ne l'a inscrit sur une plaque commémorative, il n'a jamais été enseigné à l'école. Mais aujourd'hui, par la volonté de Dieu, je peux vous raconter mon histoire.

    J'étais un soldat croate. Je n'étais pas sans péché ; j'assumais mes faiblesses et m'en repentais, mais je restais fidèle au Dieu qui m'avait créé, à la mère qui m'avait élevé et à la patrie que j'aimais plus que ma propre vie. Ma loyauté était simple : rester fidèle à la Vérité et préserver mon honneur.

    Mes blessures saignaient encore lorsqu'ils m'ont sorti de l'hôpital. Je savais que les choses n'étaient pas comme ils le disaient, mais je ne pouvais pas m'enfuir. Ils ont menti en disant qu'ils m'emmenaient en soins, mais au lieu de cela, ils m'ont conduit à la mort. Sans procès, sans défense, sans que je puisse dire adieu à mes proches.

    À ce moment-là, alors que je marchais vers l'inconnu, les paroles du psaume résonnèrent dans mon cœur : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit » (Ps 31, 6).

    Et tandis qu’ils me conduisaient jusqu’au bout, je savais que la vérité ne meurt pour personne, et elle n’est pas morte pour moi non plus.

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  • Pologne : l'Église orthodoxe a canonisé les martyrs de Katyn

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    De kath.net/news :

    Pologne : l'Église orthodoxe a canonisé les martyrs de Katyn

    28 septembre 2025

    Sur ordre de Staline, plus de 21 000 officiers polonais faits prisonniers de guerre furent assassinés à Katyn et ailleurs en 1940.

    L'Église orthodoxe polonaise a canonisé les martyrs de Katyn. L'Agence de presse des Églises orientales (NÖK) l'a annoncé dans son dernier numéro de vendredi. Selon les responsables de l'Église, la canonisation concerne « des membres du clergé et des laïcs, dont nous connaissons et ignorons les noms. Seul Dieu Tout-Puissant les connaît ». Cependant, trois aumôniers militaires polonais orthodoxes ont été nommés : Szymon Fedoroko, Wiktor Romanowski et Wodzimierz Ochab.

    La cérémonie officielle de canonisation des martyrs a eu lieu le 16 septembre. La liturgie a été présidée par le chef de l'orthodoxie en Pologne, le métropolite Sawa. Il a rappelé que, tout au long de l'histoire chrétienne, le sang des martyrs a toujours porté ses fruits sous la forme de nouveaux chrétiens et est devenu une source de renouveau spirituel pour l'Église.

    En 1940, des membres du ministère de l'Intérieur (NKVD) de l'ex-URSS ont perpétré un massacre à Katyn contre des officiers et des fonctionnaires polonais, ainsi que contre de nombreux citoyens soviétiques. On estime à plus de 4 500 le nombre de victimes. Sur ordre du dictateur soviétique Joseph Staline, plus de 21 000 officiers polonais faits prisonniers de guerre furent assassinés au printemps 1940. Certains périrent à Katyn, et d'autres massacres furent perpétrés près de Tver et de Kharkov (Ukraine). L'Union soviétique garda le silence sur ce massacre jusqu'en 1990, imputant la responsabilité du crime aux Allemands. Pour la Pologne, Katyn devint le symbole de la peur qu'inspirait son grand voisin, la Russie.

    Les nouveaux saints furent assassinés par les Soviétiques à Katyn, mais aussi ailleurs. Szymon Fedoroko était l'aumônier orthodoxe en chef de l'armée polonaise. Il fut capturé par les Soviétiques en 1939 et d'abord emprisonné à Moscou. Il fut ensuite emmené à Katyn, dans l'ouest de la Russie, où il fut assassiné le 30 avril 1940.

    Viktor Romanovsky, également aumônier militaire orthodoxe, fut capturé par les Soviétiques en 1939. Il fut assassiné à Kalinine (aujourd'hui Tver) au printemps 1940. Wodzimierz Ochab, lui aussi aumônier militaire et de prison orthodoxe, fut lui aussi arrêté par les Soviétiques en 1939, détenu dans plusieurs camps, puis assassiné à Kalinine en avril ou mai 1940.

    600 000 orthodoxes en Pologne

    Environ 600 000 chrétiens orthodoxes vivent en Pologne, la plupart dans l'est du pays. Pendant longtemps, ces chrétiens orthodoxes d'origine polonaise ont appartenu à la métropole de Kiev, qui était subordonnée au Patriarcat œcuménique jusqu'en 1686, puis intégrée au Patriarcat de Moscou. Jusqu'au début du XXe siècle, ils faisaient partie de l'Église orthodoxe russe.

    Avec le rétablissement de l'indépendance de la Pologne en 1918, les évêques orthodoxes polonais commencèrent à revendiquer l'autocéphalie, avec le soutien de l'État. En 1921, le patriarche Tikhon de Moscou accorda à l'Église orthodoxe de Pologne un statut d'autonomie, mais le Patriarcat de Moscou rejeta l'indépendance totale.

    Le 13 novembre 1924, l'autocéphalie de l'Église orthodoxe polonaise fut reconnue par le patriarche œcuménique Grégoire VII. L'Église orthodoxe russe s'y opposa initialement ; cependant, en 1948, le Patriarcat de Moscou finit par reconnaître l'autocéphalie de l'Église de Pologne.

  • Saint Vincent de Paul, un véritable homme de foi (27 septembre)

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    Une homélie inédite du cardinal Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981, traduite sur le site "Benoît et moi" (archive du 27/9/2014)

    A relire aussi: la méditation d'Angélus du 26 septembre 2010, à Castelgandolfo:

    « (...) nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort.
    Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris.

    Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux».

    LA VRAIE FORCE DE GUÉRISON - L’homme de Foi, St Vincent de Paul,

    Homélie du Cl Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981

    Chers frères dans le Christ,

    Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion, à la fraction du pain et aux prières” (Actes 2, 42). C’est ainsi que st Luc décrit la première communauté chrétienne dans la première lecture qu’on vient d’entendre. Il souhaite ainsi la donner en exemple pour l’Église de tous les temps. Il énumère les forces qui sous-tendent l’édifice de l’Église, et qui lui donneront toujours sa cohésion et son dynamisme.

    Ce que nous pouvons remarquer avant tout, c’est que cette Église prie ; elle ne s’éloigne pas de la maison du Seigneur, devenant elle-même un temps spirituel. Elle est au service de la gloire de Dieu dont elle tire sa joie. Elle nous apparaît comme un culte permanent rendu à Dieu sous la conduite des apôtres. Mais sa prière qui la tourne vers Dieu ne la détourne pas pour autant des hommes ; elle ne fuit pas dans un isolement idyllique devant les luttes parfois si dures qui jalonnent l’Histoire.

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  • Vincent de Paul (27 septembre)

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    stvincent.JPG_1301592635.jpgSaint Vincent de Paul (source)

    Né en 1581 dans une famille modeste à  Pouy  dans les Landes rebaptisé aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul, ce petit paysan manifeste très jeune une vive intelligence. Son père vend deux bœufs pour payer ses études d'abord chez les Cordeliers de Dax puis à la faculté de théologie de Toulouse. En 1600, il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque et devient en 1604 bachelier en théologie.

    Au cours d'un voyage de Marseille à Narbonne par mer, Vincent de Paul est capturé par des pirates, emmené à Tunis et vendu comme esclave à un alchimiste qui se convertit après deux années en sa présence. Vincent réussit finalement à s'enfuir et se rend à Paris en 1608. Il devient aumônier de la reine Margot puis curé de Clichy en 1612 où il restaure l'église et crée une école cléricale. 

    En 1613, Vincent entre comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.  Il se confronte à la puissance de la noblesse et à la misère des paysans. Cette prise de conscience qu'il appelle sa " conversion " lui fait renoncer à ses privilèges pour consacrer sa vie au service des plus démunis : les mendiants, les forçats, les enfants martyrs, les vieillards et les malades abandonnés. Pour lutter contre cette pauvreté et organiser la charité, il fonde en 1617 avec des dames de diverses conditions sociales, la première " confrérie de la Charité ". Il est alors curé de Châtillon-sur-Chalaronne. De retour chez le comte de Gondi, il se fait missionnaire sur ses terres et est nommé aumônier général des galères en 1619.

    En 1632 afin de poursuivre l'évangélisation du monde rural, Madame de Gondi met à disposition de Vincent, les moyens financiers pour fonder une congrégation de prêtres missionnaires qui prend le nom de " Lazaristes ". Ces prêtres seront rassemblés et formés dans des écoles appelées " séminaires ".

    La France entière se couvre alors d'un vaste réseau de "Charité". D'humbles filles de villages venues spontanément servir les pauvres aux côtés des "Dames" de la Charité, sont dispersées dans une multitude de confréries.  Louise de Marillac une veuve pieuse appartenant à la haute noblesse, collaboratrice de Vincent, perçut la nécessité de les regrouper afin d'améliorer leur formation et leur accompagnement dans leur service tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçoit chez elle les six premières "Filles", ce seront les "Filles de la Charité". 

    En 1734, Vincent fonde avec Louise l'Institution des Filles de la Charité" appelées aussi "Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul". Ces religieuses sans uniformes oeuvrent sans voiles, c'était une nouveauté pour l'Église, qui n'admettait pas les religieuses hors des cloîtres.

    A partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, Vincent y organise inlassablement les secours. L'année 1633 voit l'institution de la "Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles de la Charité. On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié et de la Salpétrière pour les pauvres ainsi que l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards. Dès 1638 débute l'oeuvre des "Enfants Trouvés", Vincent créa pour cela un établissement pour ces enfants.

    Le corps épuisé, mais l'esprit et le cœur toujours vifs et inventifs («l'amour est inventif jusqu'à l'infini» disait-il), Vincent mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Il sera canonisé par le pape Clément XII, le 16 juin 1737. 

    Saint Vincent est considéré comme le grand apôtre de la charité et le précurseur de l'action sociale dont on trouvera ici un beau témoignage.

  • Les saints Côme et Damien (26 septembre)

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    Du site du Centre catholique des médecins français :

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    Le martyre des saints Côme et Damien par Fra Angelico (Musée du Louvre)

    St-Côme et St-Damien

    Histoire (IIIe siècle)

    SAINT COME ET SAINT DAMIEN

    Frères jumeaux, Côme et Damien étaient d'origine arabe. Ils étaient nés à Egée, en Cilicie (Asie Mineure), au IIIe siècle, et appartenaient à une famille noble et chrétienne. L'hagiographie conte qu'ils étaient "fort habiles dans l'art médical" et qu'ils parcouraient "villes et bourgades, guérissant les malades et délivrant, au nom de celui qu'on appelle le Christ, ceux qui sont possédés des esprits immondes". Or ils exerçaient leur art gratuitement: ils étaient ainsi devenus les Anargyres, "ceux qui repoussent l'argent". Battant en brèche l'autorité du proconsul Lysias, juge en la ville d'Egée, ils lui furent amenés. Après mille tortures qui ne parvinrent pas à les éprouver, ils subirent le martyre vers l'an 287. L'Église honore ces deux saints guérisseurs le 27 septembre; leurs noms sont inscrits parmi beaucoup d'autres dans les litanies des saints et, distinction plus rare et plus insigne, ils le sont aussi au canon de la messe.

    Au VIIIe siècle, un diplôme de Charlemagne donnant l'église de Luzarches à l'Abbaye de Saint-Denis nous apprend qu'elle était déjà placée sous le vocable de Saint-Côme et Saint-Damien. Au XIIe siècle, Jean de Beaumont, seigneur de Luzarches qui avait été parmi les premiers à se croiser, reçut, lors de son retour par Rome, des reliques des saints Côme et Damien pour prix de ses hauts faits en faveur de la chrétienté. Il en fit deux parts, une pour Luzarches et une pour Paris. A Luzarches, ces reliques furent d'abord déposées dans une collégiale dont la construction commença en 1180 et dont seuls subsistent à l'heure actuelle quelques vestiges. Puis en 1320 elles furent transférées en l'église paroissiale au cours d'une procession solennelle dont la chronique a gardé le souvenir: "Jeanne de Bourgogne, épouse de Philippe V le Long, vient à Luzarches le jeudi 23 octobre 1320 honorer les reliques des deux martyrs. La translation de ces reliques dans des châsses d'argent donne lieu à l'évêque de Paris et au chapitre de Luzarches de mander de la capitale des chirurgiens pour faire leur rapport de ces saintes reliques ".

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  • Fêtés aujourd'hui : 103 martyrs de l'Eglise de Corée (André Kim et ses compagnons)

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    Du blog Domini (de la famille missionnaire de Notre-Dame) :

    Comment pourrais-je dire que je ne connais pas le Seigneur notre Père des cieux ?

    20 septembre 2017 : Saints Martyrs de Corée (Fr. Jean-Régis)

    L’histoire de l’Église en Corée est étonnante. Tout a commencé il y a à peine deux siècles. Ce sont les Coréens eux-mêmes qui sont allés chercher en Chine des renseignements sur la religion chrétienne dont parlait un livre qu’ils avaient entre les mains. Baptisé à Pékin, le premier chrétien coréen retourne dans son pays, raconte, explique, baptise… La première communauté chrétienne en Corée est une communauté unique dans l’histoire de l’Église du fait qu’elle a été fondée entièrement par des laïcs. Avant même l’arrivée du premier prêtre, il y avait déjà des milliers de chrétiens en Corée. Cette Église au berceau, si jeune et pourtant si forte dans la foi, résista aux coups répétés d’une cruelle persécution. C’est ainsi qu’en moins d’un siècle elle pouvait déjà se glorifier de quelque 10 000 martyrs. Les années 1791, 1801, 1827, 1839, 1846 et 1866 sont marquées pour toujours du sang sacré de ces nombreux martyrs mais l’Église avait pris racine en Corée. Aujourd’hui, nous fêtons donc 103 de ces martyrs. Ils ont été canonisés par Jean-Paul II lors de son voyage en Corée en 1984, et c’était vraisemblablement la première fois qu’une canonisation eut lieu en dehors de Rome. Mais pour une Eglise d’exception, on pouvait bien faire une exception !

    André Kim nait en 1821. A quinze ans, avec deux compagnons du même âge, il est envoyé à Macao (au Sud de la Chine) pour se préparer au sacerdoce par le premier missionnaire entré en Corée, le Père Pierre Maubant. En décembre 1842, André Kim tente de rentrer en Corée. Il échoue, mais il peut rapporter les premières nouvelles précises et des documents sur la persécution de 1839, au cours de laquelle son père a été décapité. Il est ordonné diacre en novembre 1844 en Mongolie par Mgr Ferréol, qui est nommé vicaire apostolique de Corée et qui cherche lui-même à entrer dans le pays. Le 2 janvier 1845, André Kim entre clandestinement dans son pays, prend contact avec les communautés chrétiennes et organise une périlleuse expédition en barque pour aller chercher les missionnaires français à Shanghai. Il est ordonné prêtre à Shanghai le 17 aout 1845. Il repart en barque avec Mgr Ferréol, vicaire apostolique et le père Antoine Daveluy ; ils arrivent en Corée le 12 octobre 1845. L’été suivant, à la demande de Mgr Ferréol, André Kim prend contact avec des pêcheurs chinois auxquels on pourrait confier du courrier pour communiquer avec l’extérieur. C’est alors qu’il est arrêté. Le Père André Kim est condamné à mort et exécuté le 16 septembre 1846. Si André Kim est le premier prêtre coréen à donner sa vie pour le Christ, c’est sans doute grâce au sacrifice de nombreux laïcs coréens morts martyrs avant lui.

    Paul Chong Hasang, né en 1795, fut un des chefs laïcs de la communauté chrétienne. Son père et son frère avaient subi le martyre lors de la persécution de 1801. À partir de 1817, il réussit à établir une liaison avec l’évêque de Pékin, à travers la mission diplomatique coréenne qui se rendait à la fin de chaque année auprès de l’empereur de Chine. Il écrit ou fait écrire à l’évêque et aussi au pape des lettres renouvelant la demande d’envoyer des prêtres en Corée. En 1827, le Pape charge de cette mission la Société des Missions Etrangères de Paris et érige en 1831 le vicariat apostolique de Corée. Paul Ching organisa avec succès l’entrée clandestine des trois premiers missionnaires, à travers la montagne et en hiver, en 1836 et 1837. Il fut décapité le lendemain du martyre de ces missionnaires, le 22 septembre 1839. Sa mère, Cécile, 79 ans, fut mise à mort en prison le 23 novembre, et sa sœur Elisabeth, 30 ans, qui avait fait vœu de virginité, fut décapitée le 20 décembre. Le principal compagnon et collaborateur de Paul Chong, Augustin Yu Chin-gil, interprète officiel du roi, fut décapité en même temps que lui. « Une fois que je connais Dieu, dit-il, je ne peux absolument pas le trahir. » Le fils d’Augustin, Pierre Yu, âgé de 13 ans, interrogé et torturé quatorze fois, fut étranglé en prison le 31 octobre. Il déclara avant sa mise à mort : « à supposer même que son propre père ait commis un crime, on ne peut pas le renier comme s’il n’était plus son père. Comment donc pourrais-je dire que je ne connais pas le Seigneur notre Père des cieux, qui est si bon ? ». Agathe Yi, 17 ans, déclara quand on lui dit faussement, à elle et à son petit frère, que leurs parents avaient renié la foi : « Que mes parents aient renié ou non, c’est leur affaire. Quant à nous, nous ne pouvons pas renier le Seigneur des cieux que nous avons toujours servi. » En entendant cela, six autres chrétiens adultes se livrèrent d’eux-mêmes au magistrat pour subir le martyre.

    Il y a aussi d’innombrables autres martyrs, humbles, inconnus, qui ont servi le Seigneur aussi fidèlement et courageusement et tous ont donné leur vie avec joie pour le Christ. Plusieurs des premiers missionnaires français arrivés en 1836 figurent aussi parmi ces 103 martyrs qui donnèrent leur vie pour l’Évangile et que nous vénérons en ce jour.

    Que tous ces martyrs soutiennent l’Église de Corée pour qu’elle se développe en nombre mais surtout en sainteté, restant fidèle à Jésus et prions tout spécialement en ce jour pour les chrétiens de l’Église du silence au nord de ce pays tragiquement divisé.

  • 19 Septembre : Notre-Dame de la Salette

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    19 Septembre : Notre-Dame de la Salette

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    Le Samedi 19 Septembre 1846, vers trois heures de l'après-midi (juste avant les 1ères Vêpres de Notre-Dame des Sept-Douleurs qui étaient, à cette époque liturgique, au 3ème Dimanche de Septembre), l'Auguste Vierge Marie apparaissait en France dans le diocèse de Grenoble, sur la montagne de La Salette qui domine le village de La Salette-Fallavaux de plus de 2500 pieds.

    Comme témoins de Son Apparition, la Vierge Marie choisit deux petits bergers ignorants qui ne se connaissent que depuis la veille : Maximin Giraud âgé de onze ans et Mélanie Calvat âgée de quatorze ans.

    A travers cette Apparition, notre Mère du Ciel est venue pleurer des larmes comme Co-Rédemptrice dans le but de fléchir la Colère de Dieu, de prier pour la conversion des pécheurs (et de la France apostate), et d'attendrir nos cœurs endurcis.

    Impuissant devant l'endurcissement de Jérusalem, Son Divin Fils pleura sur elle et sur ses enfants (Luc 19, 41).
    Aujourd'hui, la Vierge Marie - qui porte sur Elle une lourde chaîne ainsi qu'un Crucifix lui-même lié à un marteau et à une tenaille - pleure aussi sur Son peuple et sur le monde, demandant que les femmes et hommes ingrats avouent leurs égarements et qu'ils réparent leurs torts.
    À cette condition seulement, le monde pourra encore obtenir la Miséricorde de Dieu... sans la réparation, de nombreux châtiments surviendront.

    La salette 1 11

    http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20160919&id=275&fd=1

    Apparition de Notre-Dame de la Salette

    Le 19 Septembre 1846, sur les pentes du mont Planeau à près de 1800 m, deux enfants bergers, Mélanie et Maximin, illettrés et pauvres jouent à faire un paradis avec les fleurs de la montagne.

    Après avoir partagé un frugal repas vers midi ils s'endorment au soleil, puis recherchent leurs vaches éloignées et voient une grande clarté, une sorte de globe de feu tournoyer d'un éclat insoutenable.

    Dans la lumière apparaît une femme assise sur une pierre dans le paradis des enfants, les coudes sur les genoux, les mains lui couvrant le visage. Elle pleure.

    Elle ressemble, au dire de Maximin, à une pauvre mère que ses fils auraient battue. « Avancez, mes enfants, n'ayez point peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. » Se levant elle ressemble à une servante (bonnet, fichu, tablier) qui serait reine.

    Sa tête s'orne d'un diadème de rayons, sa robe est pailletée d'étoiles. Elle cache les mains dans ses manches, serrant contre elle le Crucifix vivant qu'elle porte sur la poitrine suspendue à une chaîne.

    Aux extrémités de la traverse de la Croix sont visibles un marteau et des tenailles entrouvertes. Elle porte une guirlande de roses jouxtant une chaîne sur ses épaules. Elle pleure abondamment.

    La Dame leur parle « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils : il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres... vous n'en faites pas de cas. »

    Elle indique les deux choses qui appesantissent le bras de son Fils : le travail du Dimanche et les jurons grossiers des charretiers. Elle se plaint des gens qui manquent la messe...

    Viendront des châtiments divins redoutables pour les paysans : pommes gâtées, semences mangées par les bêtes, blés en poussière, noix mauvaises, raisins pourris... famines... convulsions de petits enfants, qui se sont réalisés.

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  • Sainte Hildegarde de Bingen, une grande prophétesse (17 septembre)

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    Benoît XVI, lors des audiences générales des mercredis 1er et 8 septembre 2010, a consacré deux catéchèses à l'évocation de sainte Hildegarde de Bingen :

    Chers frères et sœurs,

    En 1988, à l’occasion de l’Année mariale, le vénérable Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem, traitant du rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l’Eglise. «L'Eglise — y lit-on — rend grâce pour toutes les manifestations du génie féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine» (n. 31).

    Egalement, au cours des siècles de l’histoire que nous appelons habituellement Moyen Age, diverses figures de femmes se distinguent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement. Aujourd’hui, je voudrais commencer à vous présenter l’une d’entre elles: sainte Hildegarde de Bingen, qui a vécu en Allemagne au XIIe siècle. Elle naquit en 1098 en Rhénanie, probablement à Bermersheim, près d’Alzey, et mourut en 1179, à l’âge de 81 ans, en dépit de ses conditions de santé depuis toujours fragiles. Hildegarde appartenait à une famille noble et nombreuse, et dès sa naissance, elle fut vouée par ses parents au service à Dieu. A l’âge de huit ans, elle fut offerte à l’état religieux (selon la Règle de saint Benoît, chap. 59) et, afin de recevoir une formation humaine et chrétienne appropriée, elle fut confiée aux soins de la veuve consacrée Uda de Göllheim puis de Judith de Spanheim, qui s’était retirée en clôture dans le monastère bénédictin Saint-Disibod. C’est ainsi que se forma un petit monastère féminin de clôture, qui suivait la Règle de saint Benoît. Hildegarde reçut le voile des mains de l’évêque Othon de Bamberg et en 1136, à la mort de mère Judith, devenuemagistra (Prieure) de la communauté, ses concours l’appelèrent à lui succéder. Elle accomplit cette charge en mettant à profit ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable d’affronter avec compétence les aspects liés à l’organisation de la vie de clôture. Quelques années plus tard, notamment en raison du nombre croissant de jeunes femmes qui frappaient à la porte du monastère, Hildegarde se sépara du monastère masculin dominant de Saint-Disibod avec la communauté à Bingen, dédiée à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. Le style avec lequel elle exerçait le ministère de l’autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse: celui-ci suscitait une sainte émulation dans la pratique du bien, au point que, comme il ressort des témoignages de l’époque, la mère et les filles rivalisaient de zèle dans l’estime et le service réciproque.

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  • Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

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    De sur The Conversation :

    19 mai 2025

    Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

    (Didier Lett est Professeur émérite d'histoire médiévale, Université Paris Cité)

    Les stéréotypes sur le sombre Moyen Âge ont la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants, que l'on imagine encore peu aimés et exploités, travaillant durement à un âge très précoce aux côtés des adultes. Rien, pourtant, n'est plus faux que cette vision misérabiliste.

    Enfants au Moyen Age : XIIe-XVe siècle

    Dans Enfants au Moyen Âge (XIIᵉ – XVᵉ siècles), une nouvelle synthèse publiée aux éditions Tallandier, Didier Lett nous montre la vive attention à l'enfance dès le ventre maternel, puis s'intéresse à la naissance, au baptême, aux premiers soins apportés au nourrisson et aux relations que l'enfant entretient avec sa famille. Plus de doutes possibles : la société médiévale a bien connue un fort « sentiment de l'enfance », comme le montre cet extrait de l'ouvrage centré sur les préoccupations des parents pour la pédagogie et la formation des plus jeunes.

    Un fort souci éducatif

    De nombreux traités de pédagogie

    Si l'on doutait encore de la force du souci éducatif des hommes et des femmes du Moyen Âge, il devrait rappeler qu'il existe environ une cinqquantaine de termes en ancien français des XII e -XV e  siècles qui désignent le fait d'éduquer ou d'enseigner : alever, amender, somondre, amonester, doctriner, reprendre, chastier, discipliner, monstrer, enseigner, endoctriner, conduire, gouverneur , etc., sans parler des nombreux termes latins : instructio, educatio, disciplina, eruditio . Cette richesse sémantique traduite une réalité. Le verbe educare ( ex / ducare ) signifie « conduire en dehors de », c'est-à-dire exercer une direction pour sortir d'un état qui est inférieur à celui dans lequel on veut faire entrer une personne. Le terme eruditio ( ex / rudictio ) possède un sens très voisin. Il signifie que le mais essentiel du processus est de faire sortir l'enfant de sa ruditas naturelle. L'éducation à pour mais de dégrossir.

    Ce lexique se rencontre dans les nombreux traités pédagogiques rédigés dans les derniers siècles médiévaux, écrits parfois par des pères (ou des mères) pour leurs enfants. En 1238, le juriste Albertano de Brescia écrit pour ses fils le De amore et dilectione Dei et proximi et aliarum rerum de forma vitae , un traité qui connaît un grand succès, traduit rapidement dans de nombreuses langues vernaculaires. Le Catalan Raymond Lulle, un laïc marié, d'origine noble, père de famille, courtisan puis ermite, pédagogue, missionnaire, mystique et romancier, a laissé une œuvre immense parmi laquelle la Doctrine d'enfant ( Doctrina pueril ) qu'il commence à rédiger en 1278 à Majorque et qu'il achève à Montpellier vers 1283. C'est un traité qui s'adresse à un fils imaginaire, supposé enfant. Il a aussi composé à la même époque un roman, Le Livre d'Evast et Blaquerne (entre 1280 et 1283), dans lequel il transpose ses principes pédagogiques en y citant même parfois des passages de son traité. […]

    De l'avis de tous, ce que l'on apprend dès le plus jeune âge marque durablement, s'imprime à jamais dans l'esprit de l'enfant. Le chevalier de La Tour Landry avertit ses filles, « car la vie que vous voudrez mener dans votre jeunesse, vous voudrez la mener lorsque vous serez vieux ». Dans son Livre de la chasse, Gaston Phébus affirme : « Ce qu'on apprend dans sa jeunesse, on le retient dans sa vieillesse. »

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  • Saint Jean Chrysostome, Père et Docteur de l'Eglise (13 septembre)

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    saintjeanchrysostome-e1302593197526.jpgJean Chrysostome est une des plus grandes figures de l'Eglise des premiers siècles. Les chrétiens d'Orient célèbrent la "Divine liturgie de Jean Chrysostome". Il est l'auteur d'une oeuvre considérable qui fait partie du patrimoine commun des chrétiens catholiques et orthodoxes. "Saint Jean Chrysostome, né à Antioche, est un contemporain de Saint Augustin, mais il est un Père éminent de l’Église grecque d’Orient et non pas de l’Église latine. Ce pasteur d’âme, apôtre du service des autres, est aujourd’hui unanimement salué comme docteur de l’Église ; on notera parmi ses œuvres très nombreuses, ses prédications et ses commentaires de livres bibliques. Grand orateur (d’où son nom qui signifie en grec « bouche d’or »), Chrysostome, qui mena une vie d’austérité et d’ascèse, devint patriarche et évêque de Constantinople. Il s’attaqua aux mœurs des prêtres et de la cour ; exilé une première fois par le pouvoir (impératrice Eudoxie), puis rappelé par la vox populi, chassé à nouveau, il mourra finalement en exil." (http://www.evangile-et-liberte.net/article_370_6-Jean-Chrysostome)

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