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Histoire - Page 5

  • Non, Noël n'est pas une fête païenne récupérée par les chrétiens

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    De La Sélection du Jour (Louis Daufresne) :

    Noël n'est pas une fête païenne récupérée par les chrétiens

    Qui n'a jamais entendu dire que Jésus n'est pas né un 25 décembre et que si l'Église avait pris cette date, c'était pour christianiser la fête païenne du solstice d'hiver ? Cette OPA symbolique du pape Libère en 354 fonctionna du feu de dieu. Le christianisme effaça le Soleil de l'horizon – et pour toujours. Les Romains ne croyaient-ils pas pourtant qu'il était invaincu ? À sa place, l'Église mit sur le trône de l'humanité le Soleil de justice. Intelligemment, elle s'appropria le meilleur du paganisme antique. L'Occident est l'héritier de cette épopée là.

    Le 25 décembre est-il un détail du calendrier ? Que Jésus soit né à cette date ou à une autre importe-t-il peu ? Pas sûr à l'heure où l'on s'échine à tout déconstruire. Un Michel Onfray affirme que Jésus n'a pas existé. Et il est très médiatisé.

    Or la vérité factuelle est l'assurance-vie du christianisme. Si le jour de l'incarnation devenait un mythe, Jésus ne serait plus qu'une figurine comparable à un bouddha posé sur une étagère. La Révélation deviendrait le passé d'une illusion, pour reprendre le titre d'un essai célèbre. Déjà atteintes par les abus, l'Église et la légitimité de sa parole s'en trouveraient anéanties. Noël ne serait plus une « marque déposée ». La débauche de consumérisme avait déjà dénaturé le sens de la Nativité, sans que l'institution n'y réagit avec virulence. Maintenant, la promotion d'un Noël dit « inclusif, diversitaire et féministe » s'emploie carrément à détourner l'événement, lequel ne ressemblera bientôt plus à rien.

    L'enjeu n'est pas mince. Normalien, agrégé de philosophie, Frédéric Guillaud se pose une question simple dans un essai intitulé Et si c'était vrai ? (Marie de Nazareth, 2023). Il pense que Jésus peut réellement être né le 25 décembre.

    Le calcul est le suivant : « Selon saint Luc, au moment de l'Annonce faite à Marie, date de la conception miraculeuse de Jésus, Élisabeth était enceinte de Jean-Baptiste depuis six mois. En outre, l'évangéliste nous apprend que la conception de Jean-Baptiste remontait au moment où son père, Zacharie, prêtre de la classe d'Abia, était en service au Temple. Or, des archéologues ont trouvé dans les manuscrits de Qumrân le calendrier des tours de service des différentes classes de prêtres. Il s'avère que, pour la classe d'Abia, c'était le mois de septembre. Voilà qui nous donne l'enchaînement suivant : conception de Jean-Baptiste fin septembre ; conception de Jésus six mois plus tard, c'est-à-dire fin mars ; donc, naissance de Jésus neuf mois plus tard… fin décembre ! CQFD. On rappellera au passage que, dans l'Église d'Orient, la conception de Jean-Baptiste est, comme par hasard, fêtée le 25 septembre, ce qui concorde avec la découverte des archéologues. »

    Mais l'histoire ne s'arrête pas à ce chapelet de concordances. Ce que l'on ignore le plus souvent, c'est que les Romains ont cherché à paganiser une fête chrétienne. Frédéric Guillaud explique : « Quand on évoque la fête romaine du Soleil, on s'imagine en effet qu'il s'agissait d'une fête immémoriale, fixée au 25 décembre depuis longtemps. Mais pas du tout. C'est une fête postchrétienne (…) créée de toutes pièces par l'empereur Aurélien en 274 – sous le nom de "jour natal du Soleil invaincu : Sol invictus" ». Dans quel but ? Il s'agissait, poursuit-il, « d'unifier l'Empire sous un culte unique, issu du culte oriental de Mithra, à une époque où le christianisme menaçait déjà sérieusement le paganisme. » Car les Romains, jusque-là, ne fêtaient rien le 25 décembre : « Les Saturnales se terminaient le 20 décembre », précise Guillaud.

    À cette époque, les chrétiens n'avaient pas encore officiellement fixé la date de Noël mais des communautés la célébraient déjà le 25 décembre. « En 204, Hippolyte de Rome en parlait déjà comme d'une date bien établie, dans son Commentaire de Daniel », rappelle Guillaud.

    Ainsi, selon cette version, s'effondre l'idée reçue que Noël récupère une fête païenne. C'est plutôt l'inverseSol Invictus étant une réaction romaine à l'aube croissante de la Nativité.

    Louis Daufresne

    Pour aller plus loin :

    Le 25 décembre, un coup marketing de l’Église ?

    >>> Ecouter Radio Notre Dame

  • Saint Jean de Kenty (23 décembre)

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    Saint Jean de Kenty (1390-1473) (source)

    Un professeur que les étudiants aimaient. Un professeur qui était une autorité pour ses collègues enseignants. Un professeur qui priait pour ses jeunes étudiants. Un professeur qui partageait son salaire avec les pauvres. Un professeur qui n’était jamais au-dessus de ceux avec lesquels il travaillait, vivait. Un prêtre- professeur, qui était tout simplement concerné. Tel était justement Saint Jean de Kenty.

    Il naquit le 24 juin 1390 dans la localité de Kęty (à 80 kilomètres de Cracovie). A l’âge de 23 ans, il fut accepté pour étudier dans le Département des Arts libéraux de l’Académie de Cracovie, où il acquit le titre de maître. Il reçut aussi l’ordination, et par la suite servit pendant quelques années en tant que recteur, enseignant et éducateur dans l’école monastique de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

    Dans les années qui suivirent, il obtînt la chaire du département des Arts et en même temps il commença des études dans le Département de théologie. Il se distinguait par sa grande ambition dans l’acquisition du savoir. Il était très fiable quant à son travail. Après l’obtention du titre de bachelier en théologie, Jean de Kenty devint chanoine du chapitre de la collégiale de Saint Florian à Cracovie

    La vérité au-dessus de tout

    Saint Jean de Kenty devint célèbre pour son amour de la recherche de la vérité. Dans chacune de ses activités, le travail intellectuel, la transcription d’œuvres, l’éducation de la jeunesse, il voulait être fidèle à l’Evangile. Il éprouvait un grand respect pour chaque homme. Il ne tolérait pas qu’en sa présence quiconque soit calomnié. On peut ici également citer la légende de son agression par des brigands pendant un pèlerinage. Selon la tradition, les voleurs exigèrent tout l’argent qu’il avait sur lui. Lorsqu’ils l’obtinrent, ils s’éloignèrent de lui satisfaits. Le professeur se souvint cependant rapidement qu’il avait deux morceaux d’or cousus dans son vêtement et pensa : « Seigneur ! Que vais-je faire ? Il n’est pas digne de mentir, même à des bandits ! ». Il courut donc vers les voleurs et leur donna également cet or. Les brigands virent alors qu’ils avaient affaire à un saint, ils lui rendirent tout ce qu’ils lui avaient pris auparavant et, lui demandant pardon, l’invitèrent dans leur repaire.

    Prie et travaille

    Fréquenter Dieu était pour lui la chose la plus importante dans la vie. Il consacrait de nombreuses heures durant la journée à la prière et à l’adoration du Très Saint Sacrement dans l’église Sainte-Anne à Cracovie. Il ne séparait jamais la piété de ses occupations didactiques ou de ses réflexions intellectuelles. Saint Jean de Kenty manifestait également une grande dévotion pour la Passion du Seigneur. Son autel-confession qui se trouve dans l’église Sainte-Anne a été installé en face de l’autel représentant la scène de la descente du Seigneur Jésus de la Croix, ce qui souligne encore son amour pour la Passion du Seigneur. Saint Jean de Kenty adorait sans cesse le Corps de Jésus Christ. Le Saint professeur s’occupa toute sa vie de la transcription des livres, des grandes œuvres, entre autres celles de Saint Augustin. Durant toute sa vie il recopia environ 18 000 pages. En tant que théologien, il résolvait les problèmes liés à l’éthique conjugale, les addictions, les relations interpersonnelles. Il prêchait des pénitences très sévères envers les époux adultères, et se caractérisait par une position toute aussi décidée s’agissant de l’interruption de grossesse. 

    L’homme, la légende

    Il existe de nombreuses légendes montrant la grande bonté et la miséricorde qu’il manifestait envers toutes les personnes qu’il rencontrait. Il était célèbre pour l’aide qu’il apportait aux pauvres étudiants, aux misérables ou aux sans-logis. Une des légendes rapporte que lors d’un hiver sévère il fit don de son manteau et de ses souliers à un sans-logis. Une scène à la cantine des professeurs a également été rapportée : le professeur Jean, mis au courant de l’arrivée d’un mendiant, proclama : « le Christ est arrivé ! » et ordonna qu’on l’accueillît. C’est peut-être de là qu’est venue la tradition de laisser un couvert supplémentaire à la table de la Veillée de Noël ?

    Jean de Kenty vivait modestement dans une petite cellule au Collegium Maius. Il menait une vie d’ascète : il finissait chaque travail, chaque manuscrit par des remerciements à l’intention de Dieu un et trinitaire, de la Très Sainte Mère et de tous les Saints. En outre il signait tous ses manuscrits de la sorte : « par un certain Jean ».

    Il mourut en odeur de sainteté le 24 décembre 1473 à Cracovie. Jusqu’à la fin de sa vie il continua à travailler intellectuellement à l’Université de Cracovie. Il fut enterré dans l’église Sainte-Anne près de la chaire de laquelle il prononçait ses sermons de son vivant. Après la mort de Jean de Kenty on venait en pèlerinage sur sa tombe, on observait également de nombreux miracles par son intercession. Du fait du culte croissant du Saint on construisit à ce même emplacement une église plus grande,  qui pourrait contenir des foules de fidèles.

    Jean de Kenty fut canonisé le 16 juillet 1767 par le pape Clément XIII. Il est entre autres le patron de la jeunesse qui apprend et étudie, ainsi que des professeurs.

  • Sur KTO : René Girard, la vérité mimétique

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    "René Girard est revenu parmi les siens : en ce Noël où il aurait eu cent ans, ses cendres ont rejoint le caveau familial d’Avignon. Le penseur du « bouc-émissaire » avait averti avec prophétisme contre les excès des mouvements de justice sociale."

    https://twitter.com/PaulSugy/status/1738099070743322926

    De KTO Télévision :

    René Girard, la vérité mimétique

    30/12/2021

    René Girard est considéré comme l’un des grands penseurs de la seconde moitié du XXème siècle. Ce documentaire est un voyage au coeur de son oeuvre, de sa réflexion et de sa vie. Il explore et révèle les multiples aspects de sa fascinante « théorie mimétique ». Proches et fins connaisseurs de Girard se succèdent pour mettre en lumière sa pensée. Celle-ci affirme que le désir et l’imitation alimentent depuis toujours la mécanique du comportement humain, menant à la rivalité et la violence mimétiques, puis à la désignation du bouc-émissaire. A travers les mythes, les sociétés anciennes, les religions, l’Histoire de l’humanité, et jusque dans notre actualité, René Girard apporte l’éclairage singulier de sa vérité universelle où souffle aussi l’Esprit car, pour lui, tous les chemins de l’Homme mènent au Christ.Une coproduction KTO/CRESCENDO MEDIA FILMS 2021 - Réalisée par Yves Bernanos

  • Pierre Canisius, jésuite et catéchiste (21 décembre)

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    374px-Saint_Petrus_Canisius.jpgLe mercredi 9 février 2011, lors de l'audience générale du mercredi, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Pierre Canisius, fêté le 21 décembre

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais vous parler aujourd’hui de saint Pierre Kanis, Canisius, forme latinisée de son nom de famille, une figure très importante du XVIe siècle catholique. Il était né le 8 mai 1521 à Nimègue, en Hollande. Son père était bourgmestre de la ville. Alors qu’il était étudiant à l’université de Cologne, il fréquenta les moines chartreux de Sainte Barbara, un centre dynamique de vie catholique, ainsi que d’autres hommes pieux qui cultivaient la spiritualité dite devotio moderna. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543 à Mayence (Rhénanie-Palatinat), après avoir suivi un cours d’exercices spirituels sous la direction du bienheureux Pierre Favre, Petrus Faber, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Ordonné prêtre en juin 1546 à Cologne, dès l’année suivante, comme théologien de l’évêque d’Augsburg, le cardinal Otto Truchsess von Waldburg, il participa au Concile de Trente, où il collabora avec deux confrères, Diego Laínez et Alfonso Salmerón.

    En 1548, saint Ignace lui fit terminer sa formation spirituelle à Rome et l’envoya ensuite au Collège de Messine pour accomplir d’humbles travaux domestiques. Ayant obtenu à Bologne un doctorat en théologie le 4 octobre 1549, il fut destiné par saint Ignace à l’apostolat en Allemagne. Le 2 septembre de cette même année, 1549, il rendit visite au Pape Paul III à Castel Gandolfo, puis se rendit dans la basilique Saint-Pierre pour prier. Là, il implora l’aide des grands saints apôtres Pierre et Paul, afin qu’ils accordent une efficacité permanente à la Bénédiction apostolique pour son grand destin, pour sa nouvelle mission. Dans son journal, il note certaines phrases de cette prière. Il dit: «J’ai alors ressenti qu’un grand réconfort et que la présence de la grâce m’étaient accordés au moyen de ces intercesseurs [Pierre et Paul]. Ils confirmaient ma mission en Allemagne et semblaient me transmettre, comme apôtre de l’Allemagne, le soutien de leur bienveillance. Tu sais, Seigneur, de combien de façons et combien de fois en ce même jour tu m’as confié l’Allemagne pour laquelle, par la suite, je continuerais à être sollicité, pour laquelle je désirerais vivre et mourir».

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  • L'existence de Jésus est prouvée historiquement (Père Yves-Marie Couët)

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  • L'Eglise aurait-elle vendu 30.000 bébés arrachés à leurs mères ? Mgr Terlinden nuance

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    Face à la campagne dénigrante montée par Het Laatste Nieuws dans le sillage de Godvergeten, ce n'est peut-être pas la réaction ferme que l'on attendait, mais c'est toujours ça...

    Du site de RTL info :

    Des milliers de bébés tirés à leurs mères et vendus par l'Eglise après-guerre: l'archevêque Luc Terlinden réagit au scandale

    Monseigneur Luc Terlinden était l'invité de l'émission Face à Buxant ce dimanche sur RTL TVI. L'archevêque de Malines-Bruxelles a notamment été interrogé sur le scandale qui secoue l'église catholique depuis plusieurs jours.

    Le média flamand Het Laatste Nieuws a révélé que des dizaines de milliers de femmes ont accouché clandestinement dans la Flandre catholique d'après-guerre. L'Église les a contraintes à abandonner leurs enfants, qui ont ensuite été vendus pour adoption. Certaines mères ont été placées sous anesthésie générale sans leur consentement, d'autres ont même été stérilisées sans le demander. Parfois, elles devaient signer un document renonçant à leur enfant, ou on leur disait que l'enfant était mort-né. Dans la plupart des cas, il n'y avait aucun document pour commencer leur recherche plus tard.

    Martin Buxant: Il y a plusieurs scandales qui secouent l'église catholique de Belgique, notamment en Flandre, mais pas seulement. D'abord les affaires liées à la pédophilie dans des écoles et internats catholiques. Une commission d'enquête parlementaire a été lancée. Est-ce que vous allez accompagner ces travaux?

    Luc Terlinden: Tout à fait. Nous avons confiance dans ces travaux de la commission actuelle. Comme on a déjà collaboré pleinement à la commission de 2010, qui avait fait toute une série de recommandations. Nous avons essayé au mieux d'appliquer ces recommandations. Pour nous, c'est important cette nouvelle commission. Évaluer ce qui a déjà été fait, et puis voir ce qu'on peut faire mieux ou faire davantage, aussi je pense pas seulement pour nous ou l'église catholique, mais pour toute la société.

    Martin Buxant: Aller jusqu'au bout pour faire toute la lumière sur ce qui s'est produit. Vous vous engagez à aller au bout j'imagine?

    Luc Terlinden: Oui oui, mais c'est déjà bien entamé.

    Martin Buxant: Est-ce que toutes les mesures sont prises pour l'avenir pour que ce genre de chose ne se reproduise plus jamais?

    Luc Terlinden: Depuis l'affaire Dutroux, mais surtout depuis la dernière commission de 2010, on a vraiment mis en place des procédures, notamment au niveau de la formation des futurs prêtres, avec des examens psychologiques, des formations. Même après, une fois que quelqu'un est en paroisse ou ailleurs, régulièrement il y a des sessions de formation. On essaie toujours davantage de travailler la prévention.

    Martin Buxant: Donc vous vous sentez rassuré sur ce qui est mis en place comme mesures?

    Luc Terlinden: Je pense qu'on pourra toujours améliorer ça. Le risque zéro n'existe pas, comme partout. Mais à nous de travailler pour prévenir le maximum ces choses-là. Il y a un code de conduite qui a aussi édicté par les évêques de Belgique et les supérieurs des religieux, qui est très clair et qui donne des règles qui doivent prévenir au maximum ce genre d'écart.

    Martin Buxant: Ça a été révélé cette semaine par le Laatste Nieuws, des enfants ont été volés à des mères et vendus par des nonnes. C'était après la Seconde Guerre mondiale. 30.000 disent certains rapports. Comment ça a été possible?

    Luc Terlinden: Il faut bien nuancer les choses. D'abord, ce qui est dramatique, c'est que contre la volonté d'une maman, on lui arrache son enfant. Ça, il faut le reconnaître, c'est dramatique, mais il faut le remettre dans le climat de son époque où on n'acceptait pas, on ne concevait pas qu'une maman, une femme, puisse avoir un enfant hors du mariage. C'était pas seulement dans l'église, c’était dans la société. Du coup, on a mis en place tout ce système pour différentes raisons. Parce que la famille n'acceptait, ou parce qu'une personne était trop pauvre, pour une sorte de système d'adoption. Alors les enfants n'étaient pas vendus dans bien des cas. Ce qu'il y a, c'est que quand vous adoptez aujourd'hui, on vous demande quand même une petite contribution qui sert à couvrir les frais. Dans bien des cas, c'était ça en fait, on a demandé à la famille qui adoptait…

    Martin Buxant: Mais vous ne nuancez pas quand même l'horreur de ce que disent les témoignages de certaines mères.

    Luc Terlinden: Comme je l'ai dit, ça reste un drame. Mais le contexte global, il faut le voir. De même que le chiffre de 30.000, on ne sait pas très bien d'où il sort. Il y a une commission au parlement flamand, où on avait demandé qu'une enquête soit faite. Elle n'a toujours pas été réalisée. Une enquête indépendante de l'église. Nous attendons toujours cette enquête. J'espère que ce sera l'occasion de redémarrer cette enquête pour qu'on puisse travailler sur une base objective et faire la vérité.

    Martin Buxant: Est-ce que vous pensez que le pape François doit avoir des mots pour les fautes de l'église catholique belge?

    Luc Terlinden: Oui, mais il l'a fait dans le passé, dans ses voyages passés. Donc je ne doute pas qu'il portera dans son cœur ce souci-là.

  • Le pape François est le troisième souverain pontife le plus âgé des sept derniers siècles

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    Du Sismografo :

    Pape François : le troisième Pontife le plus âgé des sept derniers siècles

    Le pape François, Jorge Mario Bergoglio, aura 87 ans dimanche prochain 17 décembre, ce qui fait de lui le troisième pontife le plus âgé des 700 dernières années de l'histoire de l'Église catholique. Le premier est le pape Léon XIII, décédé à 93 ans (2 mars 1810 - 20 juillet 1903) et le second, le pape Clément XII, décédé à 88 ans (7 avril 1652 - 6 février 1740).

    Selon l'Annuario Pontificio, qui fait autorité et qui est mis à jour chaque année, les notes historiques indiquent que François est le 265e pape depuis l'apôtre Pierre. En réalité, François est le pape numéro 263, puisque Benoît IX (Théophile III des comtes de Tusculum) s'est assis trois fois sur le trône de Pierre. (1° 1033 - 1045 / 2° 1045 -1047 / 3° 10475 - 1048).

    Autres dates importantes dans la vie du Pape François

    17 décembre 1936 - naissance à Buenos Aires - Argentine
    11 mars 1958 entre au noviciat de la Compagnie de Jésus.
    Il termine ses études humanistes au Chili et, en 1963, de retour en Argentine, il obtient le diplôme de philosophie au Collège Saint-Joseph de San Miguel.
    Entre 1964 et 1965, il est professeur de littérature et de psychologie au collège de l'Immaculée à Santa Fé et, en 1966, il enseigne les mêmes matières au collège du Sauveur à Buenos Aires. De 1967 à 1970, il étudie la théologie, également à l'université Saint-Joseph.
    Le 13 décembre 1969, il est ordonné prêtre.
    Poursuite de la préparation entre 1970 et 1971 en Espagne
    Le 22 avril 1973, il fait profession perpétuelle chez les Jésuites.
    Le 31 juillet 1973, il est nommé Provincial des Jésuites d'Argentine.
    Entre 1980 et 1986, il est à nouveau recteur du Collège St Joseph, ainsi que curé de San Miguel.
    En mars 1986, il se rend en Allemagne pour terminer sa thèse de doctorat.
    C'est le cardinal Quarracino qui l'a voulu comme proche collaborateur à Buenos Aires.
    Le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomme évêque titulaire d'Auca et auxiliaire de Buenos Aires.
    Le 27 juin, il reçoit l'ordination épiscopale dans la cathédrale.
    Il est immédiatement nommé vicaire épiscopal de la région de Flores.
    Le 21 décembre 1993, il devient Vicaire général.
    Le 3 juin 1997, il est promu archevêque coadjuteur de Buenos Aires.
    Le 28 février 1998, il succède à Quarracino comme archevêque, primat d'Argentine, ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidant dans le pays, grand chancelier de l'Université catholique.
    Lors du Consistoire du 21 février 2001, Jean-Paul II l'a créé cardinal, avec le titre de Saint Robert Bellarmine.
    En octobre 2001, il est nommé rapporteur général adjoint à la 10e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, consacrée au ministère épiscopal. Entre-temps, en Amérique latine, sa figure devient de plus en plus populaire.
    En 2002, il refuse d'être nommé président de la Conférence épiscopale argentine, mais trois ans plus tard, il est élu et reconduit pour un nouveau mandat de trois ans en 2008. Entre-temps, en avril 2005, il a participé au conclave au cours duquel Benoît XVI a été élu.
    Il a été élu Souverain Pontife le 13 mars 2013.

  • Les bienheureux 17 martyrs du Laos (16 décembre) victimes des communistes, en haine de la foi

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    Les Bienheureux Martyrs du Laos (fêtés le 16 décembre) - Site perso du P.  David Journault

    D'Evangile au Quotidien :

    Fête Le 16 Décembre

    BBx 17 Martyrs du Laos
    (6 prêtres, 6 religieux, 5 laïcs)
    († entre 1954 et 1970) 

    En 2008, le diocèse de Nantes ouvrait un procès en béatification pour 10 prêtres et 5 laïcs, tués en haine de la foi au Laos entre 1954 et 1970. Ces prêtres appartenaient aux Missions étrangères de Paris (MEP) et aux Oblats de Marie Immaculée (OMI). Deux ans plus tard, le diocèse de Nantes transmettait ce dossier à Rome.

    À ces 15 martyrs, il faut ajouter le missionnaire italien Mario Borzaga et son catéchiste hmong, Paul Thoj Xyooj, tués eux aussi en haine de la foi au Laos en 1960. Leur procès diocésain, instruit en Italie, a également abouti.

    Après cinq ans d’attente, Rome a promulgué, le 6 juin 2015, les décrets relatifs au martyre de 17 chrétiens assassinés, exécutés ou morts d’épuisement, dans le contexte de la guérilla communiste déterminée à éliminer tout ce qui était étranger et chrétien.

    Ces 17 martyrs ont été béatifiés, en un seul groupe, à Vientiane, capitale du Laos, le 11 décembre 2016. Cette célébration a été présidée par le cardinal philippin Orlando Quevedo, oblat de Marie Immaculée (OMI) et archevêque de Cotabato, envoyé au Laos comme représentant personnel du pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-).

    La mémoire commune correspond au jour du martyre du père Jean Wauthier, OMI, né le 22.3.1926 à Fourmies (59), mort le 16.12.1967 à Ban Na (Xieng Khouang), vicariat de Vientiane. 
    La mémoire individuelle est celle du jour du martyre (dies natalis) de chacun. 

    LISTE DES 17 MARTYRS DU LAOS  

  • De nouveaux martyrs et de nouveaux bienheureux et vénérables

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    De Vatican News (Alessandro De Carolis):

    Le Pape approuve des décrets pour de nouveaux bienheureux, dont six martyrs

    Au cours de l'audience accordée ce jeudi 14 décembre au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Pape a autorisé la promulgation des décrets en vue de porter aux autels plusieurs prêtres de diverses nationalités tués au XXe siècle en haine de la foi. Deux béatifications pour la reconnaissance d'un miracle et deux laïcs sont parmi les nouveaux Vénérables.

    Leurs histoires couvrent largement le XXe siècle, à l'exception de celle d'une religieuse qui a vécu entre le XVIe et le XVIIe siècle. Parmi les huit nouveaux bienheureux pour lesquels le Pape a approuvé la promulgation des décrets, six sont des martyrs victimes du fascisme et du communisme, tandis que pour les deux autres il y a eu la reconnaissance d'un miracle, attribué en particulier à l'intercession d'une religieuse carmélitaine et d'un fondateur d'un institut religieux.

    Les décrets mentionnent également les noms de trois nouveaux vénérables, ceux d'un franciscain capucin et de deux laïcs, une mère italienne et un père guatémaltèque.

    L'histoire des martyrs

    Les histoires dramatiques des six martyrs tués en haine de la foi concernent toutes des prêtres, des religieux et un séminariste.

    Don Giuseppe Rossi, né en 1912, était prêtre diocésain dans la vallée d'Ossola, dans le Piémont, lorsque ce territoire, quelques mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, devint le théâtre d'un affrontement entre partisans et fascistes, qui firent des morts et des blessés. La milice de la Brigade noire de Ravenne, l'une des plus cruelles et des plus anticléricales, se déchaîna contre la population. Le 26 février 1945, le père Giuseppe fut enlevé, transporté au Vallone dei Colombetti, contraint de creuser sa propre tombe à mains nues, puis abattu par des miliciens fascistes.

    Les prêtres profès de la Pieuse société de saint François-Xavier pour les Missions étrangères, Luigi Carrara et Giovanni Didonè, avec Vittorio Faccin, religieux profès de la même société, et le prêtre diocésain Albert Joubert, sont morts le 28 novembre 1964 à Baraka et à Fizi, deux localités de la République démocratique du Congo qui, à cette époque, vivait une transition complexe du colonialisme franco-belge à un nouveau scénario socio-politique, caractérisé par des troubles qui impliquaient également l'Eglise, victime de pillages, de persécutions et d'exactions répétées. Alors que de nombreux missionnaires décident de quitter le pays, les Xavériens restent et, au début de l'après-midi du 28 novembre 1964, une jeep militaire s'arrête devant l'église de Baraka et le chef des rebelles opposés au pouvoir d’alors ordonne au frère Faccin de monter dans le véhicule et, face à son refus, il l'abat. Le père Carrara, qui se confessait, est sorti pour voir ce qui s'était passé et, au lieu de monter dans la jeep, il s'est agenouillé devant le corps de son frère et a été assassiné à son tour. La dépouille est horriblement profanée et promenée dans le village. L'un des miliciens qui s'est prêté à cette terrible exhibition se convertira par la suite. Le soir venu, le commando arrive à Fizi et le chef frappe à la porte de la mission, tuant de sang-froid l'abbé Didonè qui était venu ouvrir, et peu après l'abbé Joubert.

    Sur le continent européen, trois ans plus tard, la haine envers l'Église provoque la mort d'un séminariste slovaque de 37 ans, Ján Havlík, qui appartenait aux Missionnaires de Saint-Vincent-de-Paul. Comme de nombreux prêtres, religieux et religieuses, la persécution communiste l'a contraint à vivre sa formation dans la clandestinité, mais en 1951, il a été arrêté avec ses supérieurs et d'autres séminaristes, interrogé et torturé, et condamné à 14 ans de prison. Ce fut le début d'un calvaire fait d'emprisonnement et de travaux forcés, qui a gravement compromis sa santé, notamment en raison de l'administration de médicaments qui ont causé des dommages psychologiques. Trois ans après avoir recouvré la liberté, le 27 décembre 1965, il est décédé subitement à Skalica.

    Les miracles

    Plusieurs histoires amèneront sur les autels les deux bienheureux pour lesquels un miracle, dû à leur intercession, a été reconnu. Moisés Lira Serafín est un prêtre mexicain de la région de Puebla, membre des Missionnaires du Saint-Esprit. Pendant la persécution religieuse de 1926, il s'est distingué par son dévouement missionnaire, qu'il a partagé avec un groupe d'acolytes et de catéchistes, et plus tard, en 1934, il a également fondé la Congrégation des Missionnaires de la Charité de Marie Immaculée. Il est décédé à Mexico en 1950. C'est à son intercession qu'est attribuée la guérison miraculeuse d'une femme, Rosa María Ramírez Mendoza, qui était enceinte et découvrit à 22 semaines qu'elle souffrait d'une très grave anomalie fœtale. La femme refuse d'interrompre sa grossesse, comme le lui suggèrent les médecins, et s'en remet avec foi au père Moisés, dont elle lit alors le livre sur sa vocation sacerdotale, en invoquant sa guérison pendant neuf jours consécutifs. Lors d'une visite de contrôle au sixième mois de grossesse, le médecin informe la patiente, à sa grande surprise, que l'anomalie a disparu et que le fœtus est en bonne santé. Le 6 septembre 2004, Rosa María a donné naissance à Lissette Sarahí, une petite fille en parfaite santé.

    Bien plus ancienne est l'histoire d'Anne de Jésus, carmélite déchaussée espagnole née en 1545, qui entra en 1570 au monastère d'Ávila, où elle reçut l'enseignement de sainte Thérèse de Jésus elle-même. Avec elle, elle se rendit peu après à Salamanque et rencontra en 1570 saint Jean de la Croix, qui lui dédia le commentaire du Cantique spirituel. Plus tard, elle fonda de nouveaux monastères en Espagne, ainsi qu'en France et en Belgique. C’est au monastère de Bruxelles, qu'elle dirigea pendant 14 ans, qu’elle mourut en 1621, à l'âge de 75 ans. Le miracle attribué à son intercession concerne une jeune carmélite, sœur Jeanne du Saint-Esprit, qui l'a rencontrée au monastère de Bruxelles. Le 24 avril 1613, sœur Jeanne est prise d'une forte fièvre pendant une dizaine de jours et présente de premiers symptômes de paralysie des membres inférieurs. La maladie s'aggrave et, à la fin de l'année 1619, la religieuse devient complètement paralysée des jambes et reste alitée, privée de soins par les médecins car considérée comme incurable. Le 4 mars 1621, quatre heures après la mort d'Anne de Jésus, sœur Jeanne demande aux sœurs d'être amenées devant son corps. Alors qu'elle tente d'embrasser le corps avec l'aide de deux sœurs, sœur Jeanne est prise d'un tremblement soudain. Les sœurs, croyant qu'elle était tombée malade, la placèrent dans le landau dans lequel elles l'avaient portée, mais sœur Jeanne déclara aussitôt qu'elle se sentait guérie. Elle a commencé à marcher et s'est agenouillée devant le corps de la Vénérable Servante de Dieu et ce jour-là, elle a repris la marche et les activités de la vie quotidienne et communautaire normalement. Il ressort des témoignages que la Vénérable Servante de Dieu Anne de Jésus était très peinée de la maladie de sœur Jeanne du Saint-Esprit et, quelques jours avant sa mort, elle a exprimé l'intention d'intercéder, après sa mort, pour son rétablissement.

    Les nouveaux Vénérables

    Dans les décrets approuvés par le Pape, les vertus héroïques du religieux capucin Père Alberto Beretta (né le 28 août 1916 à Milan et décédé le 10 août 2001 à Bergame, frère de Sainte Gianna Beretta Molla) ont été reconnues. Il devint médecin et sentit le désir de devenir prêtre capucin et de partir comme missionnaire au Brésil, où il travailla pendant 33 ans. Une hémorragie cérébrale le ramène en Italie en 1982, et pendant près de 20 ans, il vit entre l'infirmerie capucine de Bergame, les hôpitaux où il est hospitalisé en raison de l'aggravation de sa situation clinique, et la maison de son frère, le père Giuseppe. Il a participé à la béatification de sa sœur par saint Jean-Paul II en 1994. Il est décédé à Bergame le 10 août 2001.

    Une vie remplie de charismes et de dons mystiques mais vécue dans une humilité totale et un sens profond de la pauvreté, voilà ce qui caractérise l'existence de Francesca Lancellotti, originaire de la Basilicate où elle est née en 1917. Dès son plus jeune âge, elle travaille dans les champs, étudie jusqu’en deuxième année de l’école élémentaire et se consacre à une intense vie de prière, vénérant en particulier la Madonna della Purità du Sanctuaire du Belvédère à Oppido. Elle voulait devenir religieuse mais son père voulait qu'elle se marie et, en 1938, elle célébra son mariage avec Faustino Zotta, un sellier et agriculteur, dont elle eut deux enfants. Elle ouvre un bureau de tabac, un magasin d'alcools et un magasin d'alimentation, tout en continuant à cultiver sa vie spirituelle. À la suite d'une prétendue révélation privée en juillet 1956, après avoir vendu le commerce et la propriété, elle s'installe avec sa famille à Rome en 1960, d'abord dans le quartier de Primavalle, puis près du Panthéon et enfin sur Via del Seminario, où elle fréquente régulièrement l'église Saint-Augustin. Sa maison est devenue un point de référence pour les nécessiteux et pour ceux qui demandaient une aide spirituelle et matérielle. Elle est décédée en 2008 à l'hôpital San Giovanni Addolorata de Rome.

    Une histoire similaire en termes de valeurs évangéliques vécues avec intensité est celle d'un laïc et père de famille, le guatémaltèque Ernesto Guglielmo Cofiño Ubico, né en 1899. Il est devenu médecin et a créé et dirigé pendant 24 ans la chaire de pédiatrie de la faculté de médecine de l'université de San Carlos. En 1933, il épouse Clemencia Samayoa Rubio, avec qui il a cinq enfants. Il collabore avec diverses organisations pour l'éducation et l'instruction des paysans, des ouvriers, des femmes peu fortunées et pour la formation des jeunes universitaires, devenant également un défenseur tenace du droit à la vie des enfants à naître. En 1956, il rejoint l'Opus Dei et intensifie dès lors sa relation avec Dieu, à travers une profonde vie sacramentelle et la dévotion mariale. Le 8 décembre 1961, le pape Jean XXIII le décore de la médaille de chevalier de l'ordre de Saint Sylvestre. Veuf en 63, il intensifie son engagement dans l'Œuvre. Une tumeur à la mâchoire le conduit à la mort en 1991.

  • De Flavius Josèphe à Michel Onfray: la réalité du Christianisme.

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    Sur Storiavoce :Professeur à la Sorbonne, Jean-Marie Salamito évoque le Christianisme primitif et répond au livre de Michel Onfray, Décadence.

    Christophe Dickès

    De Flavius Josèphe à Michel Onfray: réalité du Christianisme.

     06/09/2017

    Nous sommes dans les premiers siècles de notre ère, au tout début du troisième siècle très exactement, dans une prison romaine, une femme chrétienne est sur le point d’accoucher. Image paradoxale puisque, alors que cette femme est sur le point de donner la vie, elle sait qu’elle va la perdre en martyr, dévorée par des bêtes. Son nom est Félicité. Alors que pendant l’accouchement, elle se met à crier et à exprimer toute la douleur qui est en elle, un geôlier s’approche et la raille : « Toi qui souffres ainsi maintenant, que feras tu quand tu seras exposée aux bêtes ! » Félicité lui répond : « Maintenant, c’est moi qui souffre ce que je souffre ; mais là bas, il y aura quelqu’un d’autre en moi qui souffrira pour moi, parce que moi aussi je vais souffrir pour Lui. » Cet autre, ce Lui est bien évidemment le Christ lui-même. Félicité savait qu’elle allait en quelque sorte communier en donnant sa vie pour lui, pour sa foi…

    Storiavoce vous propose aujourd’hui de partir à la découverte des premiers chrétiens : qui étaient-ils, comment vivaient-ils ? Quels sont les éléments qui favorisent leur essor et leur développement ? Comment, au fond, l’Eglise s’est-elle construite dans les premiers temps ? Pour répondre à ces questions, Christophe Dickès interroge Jean-Marie Salamito, professeur à la Sorbonne. Co-directeur de l’édition de textes « Premiers écrits chrétiens » paru dans la Pléiade, Jean-Marie Salamito est aussi l’auteur d’un essai qui est une réponse au livre de Michel Onfray, DécadenceMichel Onfray au pays des mythes (Salvator). Il évoque ce dernier travail dans la troisième partie de cette émission. Enfin il rend hommage au livre de Enrico Cattaneo, Les Ministères dans l’Eglise ancienne paru aux Editions du Cerf.

    L’invité du jour: Jean-Marie Salamito est professeur d’Histoire antique à Paris IV-Sorbonne et co-directeur adjoint de l’Ecole doctorale « Mondes anciens et médiévaux ». Ancien école de l’Ecole normale, ancien membre de l’Ecole française de Rome, il est aussi  co-directeur des collections « Bibliothèque augustinienne » et « Nouvelle bibliothèque augustinienne ». Il a codirigé avec Bernard Pouderon et Vincent Zarini l’édition de textes des Premiers chrétiens dans la prestigieuse collection La Pléiade (Gallimard). Il vient aussi de publier Michel Onfray au pays des mythes (Salvator)

    Voir aussi : https://www.youtube.com/watch?v=18-QAYSEAgs

  • Au risque de l’histoire : heurs et malheurs des missions en Asie

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    De KTO TV sur youtube (Au risque de l'histoire) :

    Le journaliste Christophe Dickès, et ses invités se penchent sur des moments-clés de l'Histoire de l'Eglise, pour en exposer, de manière aussi claire que précise, les enjeux et les faits :

    30/11/2023 : L’histoire des missionnaires envoyés en Asie évoque souvent des destins lumineux, marqués par de violentes persécutions. Les témoignages abondent sur les tortures infligées aux chrétiens en Chine ou au Japon. Le cinéma récent (« Silence » de Marti Scorsese) s’est lui-même emparé du sujet relayant l’image d’une Asie hermétique à la foi chrétienne. Mais qu’en est-il vraiment ? Le message chrétien est-il à ce point étranger aux mentalités des peuples d’Asie ? « Si des chrétiens sont persécutés, c’est surtout parce qu’ils passent pour des agents de l’étranger, pour une menace d’invasion provenant de l’extérieur », explique Françoise Buzelin, chercheuse aux Missions étrangères de Paris. « Il n’y a pas eu de vague de persécutions. Des martyrs oui, mais qui reste très minoritaires. Les gouvernements de l’époque n’avaient aucun intérêt à susciter des martyrs et évitaient à tout prix de le faire », complète Pierre-Emmanuel Roux, maître de conférence à l’Université Paris Cité. Par-delà les lieux communs, ce numéro d’Au Risque de l’Histoire invite à (re)découvrir la véritable histoire des missions en Asie.

  • L'enlèvement : un film de propagande anti-chrétienne

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    De Cristina Siccardi sur Corrispondenza Romana :

    L'enlèvement : un film de propagande anti-chrétienne

    7 juin 2023

    Il est très difficile de trouver la fidélité à l'histoire dans les reconstitutions cinématographiques sur des sujets liés à l'histoire de l'Église, pourtant nous avons eu quelques résultats intéressants dans le passé et dans la plupart des cas, il n'y avait pas d'intention de nuire à l'image de l'Église. Aujourd'hui, non seulement nous n'avons plus de produits sérieux, mais personne n'ose faire des œuvres religieuses qui ont une influence positive sur les âmes. Au contraire, dans la plupart des cas, si des thèmes catholiques sont abordés, c'est pour mépriser et se moquer de l'Église, en les manipulant et en les instrumentalisant à des fins dégradantes. Pensez au dernier film du réalisateur Marco Bellocchio avec son Rapito ("L'enlèvement"), un produit sans aucun doute conçu pour discréditer la Sainte Église romaine. Mais à notre époque, il nous arrive de lire et d'écouter des voix officielles de l'Église qui se réjouissent même des calomnies et de la mauvaise image qui est exposée en la ridiculisant au public, en soutenant des thèses qui discréditent et nuisent à l'Épouse du Christ sur terre.

    Heureusement, il existe un débat permanent entre les diverses publications catholiques, où les critiques sont soit du côté de la vérité des faits objectifs, soit du côté des opinions subjectives. (...)

    D'un point de vue historique, le film de Bellocchio est manifestement intoxiqué et déviant et le film invite à une lecture clairement anticatholique. Le cas d'Edgardo Mortara a fait grand bruit dans l'Italie du Risorgimento, années au cours desquelles l'Église a été farouchement persécutée par les libéraux et les francs-maçons, au point de la spolier de ses biens, de ses territoires, de se livrer à des agressions, des brutalités et des violences verbales et physiques contre le clergé et les prélats, avec des emprisonnements, des exils, des assassinats, et il existe des bibliothèques entières sur le sujet, malgré une vulgate politique et une mentalité progressiste enclines à se moquer de l'Église, à l'abhorrer et à la salir.  D'autre part, il faut rappeler que le terme de conversion a disparu et que le dialogue avec le "lointain" a sécularisé de nombreux "croyants".

    Andrea Monda et Avvenire (30 mai 2023) jugent tous deux le travail de Bellocchio très positif. La raison en est facile à comprendre : la sécularisation a pénétré Rome et, par conséquent, ce n'est pas la pensée libérale et relativiste ("dictature du relativisme", comme l'a définie Benoît XVI il y a quelques années) qui doit être discréditée, mais l'Église elle-même, celle d'avant le concile Vatican II. 

    Andrea Tornielli, dans son analyse "historique", rapportée par "Avvenire", écrit clairement et sans ambiguïté qu'après le Concile, la vision a considérablement changé : "Les croyants vivent la même foi avec une conscience différente (mais la foi peut-elle conduire à une autre conscience ? Cela signifierait automatiquement croire en quelque chose d'autre et non en la Vérité révélée par le Christ, seule Voie, Vérité et Vie qui mène à la liberté authentique, ndlr). Aujourd'hui, un cas Mortara ne peut plus se reproduire car, si le baptême et la foi en la transformation ontologique que le sacrement opère chez le baptisé restent fondamentaux, la liberté religieuse sanctionnée par le Concile Vatican II a contribué à changer la perspective". (...)

    Luca Del Pozzo écrit dans "Tempi" (26 mai 2023) : "Le réalisateur Marco Bellocchio a déclaré au Corriere della Sera qu'il n'avait "jamais pensé à faire un film contre l'Eglise", non ; le fait est qu'il a été "fasciné par l'aveuglement de la religion". Bref, si dans un passé pas si lointain, l'attitude d'une certaine intelligentsia radicale chic, celle qui n'était pas bêtement athée et à laquelle la figure du catholique "adulte", quand ce n'était pas celle, oxymorique, du catholique-communiste tout court, faisait pendant dans la sphère ecclésiale, se résumait à la devise "Je crois en Dieu, en l'Église non" (avec la variante "Christ oui, Église non"), on est passé aujourd'hui à un plus bienveillant "Je ne suis pas contre l'Église, mais contre la religion lorsqu'elle est aveugle".

    Le philosophe Hegel a soutenu cette incroyable tromperie : "Si les faits réfutent les idées, tant pis pour les faits", et c'est malheureusement des idées malsaines et mensongères que l'époque contemporaine régurgite, tandis que le réalisme sain est banni et harcelé. Ainsi, les positions de la pensée relativiste, dans cette circonstance, ont banni les sources fiables, donnant foi à des interprétations de mauvaise foi.

    Une source décisive est le mémoire autobiographique d'Edgardo Mortara, écrit en 1888, à l'âge de 37 ans, rédigé en castillan pendant son apostolat en Espagne et conservé dans les archives romaines des chanoines réguliers du Saint-Sauveur de Latran, l'ordre dans lequel Don Pio Maria Mortara souhaitait librement et fermement entrer. Traduit en italien, ses mémoires ont été publiés dans son intégralité en 2005 dans un livre édité par Vittorio Messori (Io, il bambino ebreo rapito da Pio IX. Les mémoires inédites du protagoniste de l'"affaire Mortara", publié par Mondadori), qui pulvérise la légende noire et offre un aperçu d'une lumineuse véracité sur les raisons de la foi et l'affaire complexe, d'un point de vue privé, public et juridique, mais qui sera considérée par Edgardo comme la volonté de Dieu et la grâce de la Divine Providence.

    Au cours de sa première année de vie - il est né le 11 août 1851 -, à l'insu de ses parents, la servante catholique Anna Morisi, croyant qu'il était en danger de mort à cause d'une maladie, décida de le baptiser. Fin 1857, l'inquisiteur de Bologne, le père Pier Feletti, entendit l'histoire et l'Inquisition décréta que ce fait avait rendu Edgardo irrévocablement catholique, puisque les lois de l'État pontifical interdisaient aux personnes d'autres religions de s'occuper des catholiques. Pour cette raison, les parents de l'enfant perdirent leur autorité parentale et Edgardo fut emmené à Rome sous la protection personnelle du bienheureux Pie IX. 

    Le Père Pio Maria Mortara mourra nonagénaire le 11 mars 1940 à l'abbaye belge du Bouhay (Bressoux, Liège), malgré une santé fragile, après une sainte vie d'apostolat, de mission, de pénitence et de prière.

    Tout le film de Bellocchio invite le spectateur à éprouver de la haine pour les décisions ecclésiastiques et la dernière réplique du protagoniste apparaît donc dramatiquement moqueuse : "C'était mon libre choix". Le problème est que certains journalistes et intellectuels qui se disent religieux soutiennent ces interprétations trompeuses, alors qu'il fut un temps où "Famiglia Cristiana" (voir http://badigit.comune.bologna.it/mostre/mortara/Famiglia_Cristiana_79.pdf), par exemple, écrivait des choses tout à fait différentes sur l'affaire Mortara avec un regard objectif...

    Dans son autobiographie, le père Mortara écrit : "La communauté juive d'Alessandria, dans le Piémont, fit appel à toutes les synagogues du monde et organisa une véritable campagne contre le pape et l'Église [...] en faisant appel aux puissances et en les suppliant d'intervenir et de protester diplomatiquement. En effet, des protestations furent envoyées ; bref, pendant près de six mois dura cette violente polémique [...] où se rencontrèrent tous les ennemis de la papauté et de l'Église romaine. [...] La sollicitude paternelle du Saint-Père se manifesta surtout à l'occasion des bouleversements politiques de 1870. [...] La bénédiction de Pie IX m'accompagna partout. Il m'obtint d'abord la force [...] de ne pas céder aux injonctions et aux menaces des autorités libérales qui voulaient me contraindre [...] à retourner dans ma famille. [...]. L'affection paternelle de Pie IX à mon égard fut inaltérable jusqu'à sa mort. Après la suppression des maisons religieuses, il me recommanda au saint évêque de Poitiers, Mgr Pie. [...]. Le jour heureux de ma première messe, il m'honora d'une lettre signée de lui [...] Je n'ai jamais revu Pie IX. Depuis 1870, plusieurs fois, lorsque je revins dans la Ville éternelle, je me rendis au Campo Verano et, profondément ému, je me prosternai sur sa tombe [...] Dans son épitaphe, il invitait les fidèles à prier pour lui : Orate pro eo. Je confesse que, chaque fois que j'ai lu ces mots, j'ai dit dans mon cœur : Sancte Pie, ora pro me".

    Dans les années qui suivent 1870, il séjourne en France, en Pologne, en Espagne, en Amérique et en Belgique. Il devient polyglotte, grand prédicateur et contribue largement à la diffusion du culte de Notre-Dame de Lourdes, les apparitions mariales coïncidant avec son entrée dans la Sainte Mère l'Église. Les relations avec sa famille, d'abord houleuses, se normalisent : il aime ses proches et ne perd pas une occasion de le montrer par des lettres et des vœux.

    L'affaire Mortara devint internationale, médiatique et emblématique du monde juif, comme le note bien la journaliste Mariagrazia Cucco dans le lucide article de Famiglia Cristiana déjà cité, devenant ainsi "pour l'Italie, l'équivalent de l'affaire Dreyfus en France". Étrange, mais pas trop, que les multiples cas où l'Église était la victime ne soient pas considérés : des atrocités commises par les autorités anglicanes contre les catholiques au génocide des Vendéens, des persécutions libérales-maçonniques aux cruautés, tortures, massacres perpétrés par l'Union soviétique, etc. etc.....  En résumé, l'Enlèvement est un film de propagande antichrétienne et de haine anticléricale, taisant toute la vérité, une œuvre bien différente de Cristiada du réalisateur Dean Wright en 2011, un film historiquement rigoureux et fiable, mais que les critiques laïcistes ont logiquement rejeté.