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Histoire - Page 4

  • Un « père de l’Europe » se rapproche un peu plus de la béatification

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur ACI Prensa via CNA :

    Un « père de l’Europe » se rapproche un peu plus de la béatificationbouton de partage sharethis

    28 février 2025

    La cérémonie de clôture de la phase diocésaine du procès de béatification du serviteur de Dieu Alcide De Gasperi (1881-1954), homme politique italien reconnu comme l'un des « pères de l'Europe », s'est tenue vendredi au Palais du Latran à Rome.

    Aux côtés de l'ancien ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman, déjà déclaré vénérable par le pape François, et du chancelier allemand Konrad Adenauer, De Gasperi fut, après la Seconde Guerre mondiale, l'un des promoteurs du projet d'une Europe unie, inspirée par les valeurs de l'humanisme chrétien. Il fut une figure de proue du parti démocrate-chrétien en Italie.

    Les racines chrétiennes du projet européen

    Dans une interview accordée à ACI Prensa, partenaire d'information en langue espagnole de CNA, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE), a partagé son enthousiasme en soulignant que deux des fondateurs sont en cours de canonisation.

    « De Gasperi a toujours été un homme de dialogue, mais il a aussi traversé des moments difficiles. Je crois que cette avancée dans son procès de béatification confirme que les racines du projet européen sont des racines chrétiennes », a-t-il déclaré.

    Le prêtre espagnol, titulaire d'un doctorat en théologie et d'un diplôme en psychologie clinique, a souligné que la « providence » a permis à ces trois hommes politiques de jeter les bases d'une Europe « qui respecte les droits de l'homme, promeut la dignité de la personne et le sens de la communauté, qui était un thème fondamental pour De Gasperi ».

    Pour Barrios, l'héritage spirituel de l'homme politique italien, qui a été président du Conseil des ministres de 1945 à 1953 — comme l'ont déjà souligné le pape Pie XII et saint Paul VI — repose sur la conviction que « la politique est une forme élevée de charité lorsqu'elle est réalisée comme un service », un message qui, selon le prêtre, « reste fondamental dans le monde d'aujourd'hui ».

    Pour le prêtre, qui a pris ses fonctions de secrétaire général de la COMECE en 2019 et a été réélu par l'assemblée plénière en 2023 pour un nouveau mandat de quatre ans, ce qui rend une personne sainte, c'est « vivre la charité au sens plein du terme ».

    De Gasperi « a œuvré pour la réalisation de l’idée de communauté et a été véritablement un exemple de dialogue, même avec ses adversaires politiques, ce pour quoi il a dû souffrir », a-t-il souligné. Selon lui, les fondateurs du projet européen se sont inspirés de la doctrine sociale de l’Église, qui a influencé les premiers pas d’un projet qui est aujourd’hui devenu l’Union européenne.

    L'homme politique italien « a cherché le bien commun de tous : la dignité de l'être humain, la dignité de la famille et la dignité de la communauté, mais surtout la dignité de l'être humain comme principe fondamental de l'action politique », a-t-il déclaré.

    Bien que les valeurs chrétiennes de l’Europe défendues par De Gasperi ne soient pas toujours reconnues ou souhaitées, le prêtre a affirmé qu’elles continuent d’être les fondements de l’Europe. « Ce que nous, chrétiens, devons faire, c’est les promouvoir, surtout dans une période difficile comme celle-ci, où il y a des conflits, une guerre en Europe et des tensions géopolitiques », a-t-il souligné.

    Une armée commune pour l’Europe

    Dans le contexte européen actuel, De Gasperi « rechercherait le dialogue avec tous et le bien commun de l’Europe ainsi que l’unité dans la diversité », a déclaré Barrios, soulignant qu’« il était également très engagé dans la recherche d’une communauté de défense ».

    « Il voulait promouvoir une défense commune, une armée commune pour l’Europe, pour qu’elle puisse se défendre. Le projet a finalement échoué, surtout parce que la France n’y était pas favorable, mais c’était quelque chose qui lui tenait à cœur. Donc, dans le contexte actuel où nous vivons, avec tant de tensions, s’il était encore en vie, il le reprendrait sous une forme ou une autre. »

    Selon le prêtre, les racines et la culture de De Gasperi, à la fois autrichienne et italienne, ont façonné ses traits de personnalité. Il a également souligné que l'homme politique italien était un père de famille « et un véritable chrétien doté d'une liberté de conscience ».

    En 1932, alors qu’il était chef du Parti populaire italien, il fut arrêté par le régime du dictateur fasciste Benito Mussolini. Bien qu’il ait été condamné à quatre ans de prison, grâce à la médiation du Vatican, il n’en a purgé que 16 mois. Barrios a souligné que les lettres écrites par Gasperi en prison, qui sont selon lui « très inspirantes », constitueront un élément fondamental pour son procès de béatification.

    Enquête diocésaine

    Le rite de clôture a eu lieu le matin du 28 février au Palais apostolique du Latran à Rome et a été présidé par le vicaire du pape François pour le diocèse de Rome, le cardinal Baldassare Reina, qui a souligné que pour De Gasperi « la charité chrétienne était une vertu concrète qui devait s'incarner dans la vie politique ».

    L'enquête diocésaine a été ouverte par le tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse de Trente. Le préfet du dicastère pour les causes des saints, le cardinal Marcello Semeraro, après avoir obtenu le consentement de l'archevêque de Trente et de Reina, a transmis le rescrit qui accorde le transfert de compétence au diocèse de Rome.

    Le tribunal qui a mené l'enquête diocésaine à Rome est composé de Mgr Giuseppe D'Alonzo, délégué épiscopal; Andrea de Matteis, promoteur de justice; et Marcelo Terramani, notaire. Le postulateur de la cause de béatification et de canonisation est le Dr Paolo Vilotta.

    Almudena Martínez-Bordiú est correspondante à Rome d'ACI Prensa et d'EWTN.

  • Salvo D'Acquisto sera-t-il béatifié ? Le pape François a signé son décret : qui est le carabinier qui s'est sacrifié lors d'une rafle nazie ?

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    Who was Salvo D'Acquisto, the Italian declared venerable by Pope Francis? -  Catholic news – La Croix International

    Lu sur Il Messaggero :

    Salvo D'Acquisto sera-t-il béatifié ? Le pape François a signé le décret : qui est le carabinier qui s'est sacrifié lors d'une rafle nazie ?

    On lui attribue la phrase suivante : « Si je meurs cent fois de plus, je renais cent fois de plus : Dieu est avec moi et je n'ai pas peur ».

    25 février 2025

    On s'achemine vers la béatification de Salvo D'Acquisto qui, le 23 septembre 1943, s'est sacrifié pour sauver un groupe de civils lors d'une rafle nazie. Le pape François, depuis les Gemelli, « au cours de l'audience accordée au cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État, et à Mgr Edgar Peña Parra, substitut pour les affaires générales », a autorisé le dicastère pour les causes des saints à promulguer un certain nombre de décrets sur les saints. Il s'agit notamment du décret concernant « l'offrande de la vie du serviteur de Dieu Salvo D'Acquisto, fidèle laïc, né à Naples le 15 octobre 1920 et décédé à Palidoro le 23 septembre 1943 ».

    La canonisation

    En 1983, Monseigneur Gaetano Bonicelli a annoncé l'ouverture d'une cause de canonisation à l'Ordinariat militaire.

    Elle s'est achevée en 1991 par la transmission des actes à la Congrégation pour les causes des saints. L'Église lui a décerné le titre de Serviteur de Dieu. En 2007, un vote majoritaire lors d'une conférence de la Congrégation pour les causes des saints a entraîné la suspension de la reconnaissance du martyre. La béatification est l'étape intermédiaire vers la canonisation. Si le candidat est déclaré martyr, il devient immédiatement bienheureux, sinon un miracle doit être reconnu, dû à son intercession.

    Salvo D'Acquisto, qui est-il ?

    Militaire italien et vice-brigadier des Carabiniers royaux, Salvo D'Acquisto est né le 15 octobre 1920 à Naples et décédé le 23 septembre 1943 à Palidoro. Il était le fils aîné d'une famille modeste et nombreuse « où lui ont été transmises de solides valeurs chrétiennes », souligne le Dicastère pour la cause des saints. À l'âge de quinze ans, après avoir quitté l'école, il commença à travailler dans l'atelier de son oncle et, à dix-huit ans, il entra dans le corps des carabiniers, fréquentant l'école des cadets des carabiniers à Rome, à la fin de laquelle il fut promu carabinier au Commissariat général à la guerre.

    Activité militaire

    En novembre 1940, suite à l'entrée en guerre de l'Italie, il est envoyé en Libye où il sert jusqu'en septembre 1942. « Sa rectitude morale suscitait l'admiration de ses collègues militaires devant lesquels il n'avait pas honte de faire le signe de croix et de réciter le rosaire », rapporte le dicastère du Vatican. De retour en Italie en septembre 1942, après avoir suivi le cours intensif pour les cadets des carabiniers à Florence, il a été affecté comme vice-brigadier au poste des carabiniers de Torrimpietra.

    Le sacrifice

    Après l'armistice du 8 septembre 1943, il se retrouve à opérer dans les moments difficiles dus à la fuite du roi de Rome et à l'occupation par l'armée nazie de l'Italie centrale et septentrionale, avec pour conséquence le démantèlement de l'Armée royale italienne. Le lendemain de l'armistice, en effet, des affrontements entre Allemands et Italiens, qui n'étaient plus alliés, ont également eu lieu près du poste de carabiniers de Torrimpietra. Le 22 septembre, des soldats allemands pénètrent dans la tour de Palidoro, siège de la Guardia di Finanza. Les financiers avaient abandonné la Tour et enfermé dans des caisses métalliques les engins explosifs précédemment saisis. Des soldats allemands forcent ces caisses, provoquant une explosion qui fait un mort et deux blessés graves. Soupçonnant un attentat, le commandement nazi cherche les carabiniers et, comme le maréchal n'est pas au quartier général, ils arrêtent le vice-brigadier Salvo D'Acquisto et l'interrogent sur l'incident. Ils menacent de représailles si le coupable de l'explosion n'est pas trouvé, ce qui est en fait dû à des manœuvres imprudentes de la part des Allemands eux-mêmes. C'est ainsi que 22 hommes du village sont pris en otage et immédiatement condamnés à mort. Pour les sauver, Salvo D'Acquisto déclare au commandant des troupes allemandes qu'il est responsable de ce qui s'est passé, offrant en échange de libérer tous les autres. Il est immédiatement fusillé tandis que les otages sont tous libérés. Le 15 février 1945, les autorités militaires italiennes ont décerné à sa mémoire la médaille d'or de la valeur militaire.

  • Le Concile de Nicée a dix-sept siècles, mais il en faudrait un autre aujourd’hui

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Le Concile de Nicée a dix-sept siècles, mais il en faudrait un autre aujourd’hui

    Il y a 1700 ans, Silvestre, l’évêque de Rome de l’époque, ne s’était pas rendu au premier concile œcuménique de l’histoire, à Nicée. Il y avait envoyé deux de ses presbytres, Viton et Vincent. Et il est probable que son successeur actuel François, à cause de sa santé déclinante, ne se rende pas non plus à la grande réunion œcuménique qui sera organisée là-bas pour célébrer l’anniversaire de ce concile avec les responsables protestants et les chefs des Églises d’Orient.

    Et pourtant, le pape François avait à plusieurs reprises fait part de son intention de se rendre à Nicée, pour mettre un instant au moins de côté les controverses sur les questions telles que les théories du « gender », le mariage des prêtres ou les femmes évêque, et remettre au centre la question capitale de la divinité du Fils de Dieu fait homme en Jésus, car c’est bien pour cette raison et nulle autre que le concile de Nicée avait été convoqué.

    Si seulement ce déplacement d’attention pouvait advenir, le pape François lui-même ferait sienne cette « priorité au-dessus de toutes les autres » que Benoît XVI avait confiée aux évêques du monde entier dans sa mémorable lettre du 10 mars 2009 ; rouvrir l’accès à Dieu aux hommes de peu de foi de notre époque, non pas « à n’importe quel dieu » mais « à ce Dieu qui nous reconnaissons en Jésus Christ crucifié et ressuscité ». Une priorité » qui constituerait aussi un héritage que François confierait à son successeur.

    Il n’est pas dit qu’un « évangile » à ce point à contre-courant soit aujourd’hui en mesure de pénétrer un monde anesthésié par l’indifférence sur les questions ultimes. Aux premiers siècles déjà, quand les chrétiens étaient bien plus minoritaires qu’aujourd’hui, l’écoute était loin d’être acquise.

    Et pourtant, la question qui s’est jouée à Nicée a eu un impact qui a largement dépassé les seuls évêques et théologiens professionnels.

    À Milan, accompagné par des milliers de fidèles, l’évêque Ambroise a occupé pendant des jours et des nuits la basilique que l’impératrice Justine voulait confier à la faction défaite par le concile de Nicée. Le jeune Augustin en fut témoin et rapporte qu’en ces jours-là, Ambroise écrivit et mit en musique des hymnes sacrés qui, entonnés par la foule, furent ensuite intégrés dans l’Office divin qui est encore prié aujourd’hui.

    Grégoire de Nysse, le génial théologien de Cappadoce, a traité avec une ironie mordante l’implication des gens ordinaires dans la controverse. Demandez le cours d’une monnaie à un changeur – écrit-il – et on vous répondra par une dissertation sur le généré et l’ingénéré ; allez chez le boulanger, il vous dira que le Père est plus grand que le Fils ; allez aux thermes demander si l’eau est à température, on vous répondra que le Fils a surgi du néant.

    Arius lui-même, ce presbytre d’Alexandrie d’Égypte dont les thèses ont été condamnées à Nicée, fascinait à ce point les foules que sa théologie s’étalait également dans des chansons populaires chantés par les marins, les meuniers et les vagabonds.

    Mais au fait, quelles étaient les thèses d’Arius ? Et comment le concile de Nicée les a‑t-il réfutées ?

    De grands théologiens et historiens, comme Jean Daniélou et Henbri-Irénée Marrou ont écrit des pages remarquables sur le sujet, mais on trouvera une excellente reconstruction de cette controverse théologique et de son contexte historico-politique dans le dernier numéro de la revue « Il Regno » sous la plume de Fabio Ruggiero, spécialiste des premiers siècles chrétiens, et d’Emanuela Prinzivalli, professeur ordinaire d’histoire du christianisme à l’Université de Rome « La Sapienza » et spécialiste réputée des Pères de l’Église. Les citations qui suivent sont tirées de cet essai.

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  • Du sataniste au saint, la parabole de Bartolo Longo

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    De Hermès Dovico sur la NBQ :

    Du sataniste au saint, la parabole de Bartolo Longo

    Feu vert du pape François : le fondateur du sanctuaire de la Madone de Pompéi vers la canonisation. La chute dans le satanisme, le retour à la foi, la propagation du Rosaire et bien d’autres œuvres de charité : l’extraordinaire histoire de la vie du bienheureux Bartolo Longo.

    27_02_2025

    Grâce au feu vert accordé par le pape François lundi 24 février au Dicastère pour les Causes des Saints, la voie vers la canonisation du bienheureux Bartolo Longo (1841-1926) est désormais libre. Comme indiqué sur le site du même Dicastère , dans le procès spécial entrepris pour le fondateur du sanctuaire de la Madone de Pompéi, une dispense a été demandée à la reconnaissance formelle du miracle ordinairement nécessaire pour la canonisation, en raison de la continuité et de l'expansion du culte rendu au bienheureux, de l'attestation - dans diverses parties du monde - de grâces et de faveurs attribuées à son intercession et aussi pour « la force motrice de son exemple ». Un moteur qui s’explique par l’union profonde – typique des saints – entre la foi et les œuvres de charité que le bienheureux Bartolo Longo a incarnée dans sa vie, ainsi que par l’histoire de sa conversion extraordinaire. C’est un sérieux rappel du combat spirituel auquel nous participons ici-bas – souvent sans nous en rendre compte, notamment parce que nous sommes immergés dans des sociétés qui oublient Dieu – et dont dépend notre destinée éternelle.

    Né le 10 février 1841 à Latiano (province de Brindisi) , Bartolo a été éduqué dans la foi catholique. Mais durant ses années d'études de droit à Naples, il avait été égaré par le fort climat anticlérical et positiviste de l'époque, particulièrement répandu dans le milieu universitaire. Parmi les produits de ce climat figure un célèbre essai du philosophe français Ernest Renan ( Vie de Jésus , publié en 1863 et traduit la même année en italien), qui niait la divinité de Jésus et aucun de ses miracles. Bartolo lut également cet ouvrage, qui contribua, avec les cours universitaires de certains professeurs ouvertement hostiles au catholicisme, à l'éloigner de la foi. Pendant environ cinq ans, il s'est impliqué dans des pratiques et des réunions liées au spiritisme et à un certain moment, pendant un an et demi, il a même été un « prêtre » sataniste.

    Tombé dans cet abîme de péché , dévasté intérieurement, Bartolo eut la force de se confier à un compatriote dévoué, le professeur Vincenzo Pepe, qui non seulement l'admonesta fraternellement mais lui conseilla aussi de se placer sous la direction spirituelle du père Alberto Maria Radente (1817-1885), dominicain. Et de là, providentiellement, commença la renaissance spirituelle d'un homme qui devint l'un des plus grands apôtres du Rosaire dans l'histoire de l'Église, auteur de livres et de pratiques dévotionnelles (de la Neuvaine à la Supplication à Notre-Dame de Pompéi), partisan du Pompéi moderne, qui se développa autour du sanctuaire qu'il fonda, avec des œuvres sociales en faveur des enfants, des pauvres et des marginalisés qui témoignent de la force perturbatrice de ce que signifie suivre Jésus et avoir confiance dans l'aide maternelle de Marie.

    La renaissance et la découverte de sa vocation , d’où sont nées les œuvres mentionnées ci-dessus, ne se sont évidemment pas produites du jour au lendemain. D’autres rencontres fondamentales avec des âmes qui travaillaient pour le Royaume de Dieu furent nécessaires. Grâce à la fréquentation des cercles de spiritualité animés par la sainte napolitaine Caterina Volpicelli (1839-1894), grande propagatrice du culte du Sacré-Cœur, Bartolo rencontra la comtesse Marianna Farnararo De Fusco (1836-1924), veuve à seulement 27 ans, avec cinq enfants à élever. Après avoir reconnu les qualités humaines du futur saint, la comtesse lui confia, entre autres, l'administration de ses propriétés de la Vallée de Pompei.

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  • La vie d’un philosophe et théologien intransigeant : le Père Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964)

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    De l'Abbé Christophe Vigneaux sur Res Novae :

    La vie d’un philosophe et théologien intransigeant : le Père Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964)

    On sait trop peu que le célèbre philosophe et théologien dominicain, Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964), était d’origine gasconne, même si aucune rue d’Auch, sa ville d’origine ne porte son nom. Nous livrons ici les grandes lignes de cette vie donnée à l’étude qui commença sur les bords du Gers et se déroula pour une bonne part sur ceux du Tibre, à Rome, où elle s’acheva. Nous n’avons pas osé l’intituler : « Le Gers se jette dans le Tibre »

    Un Gascon

    Marie-Aubin-Gontran Garrigou-Lagrange naquit donc à Auch le 21 février 1877. Le registre d’état civil indique que ses parents habitaient alors rue de l’Oratoire (actuelle rue Victor-Hugo)[1]. Son père, François-Léonard-Junien Garrigou-Lagrange, était alors contrôleur des contributions directes. Il était né dans le Limousin, à Marval, en 1844. Son oncle paternel, l’abbé Maurice Garrigou (1766-1852) avait été chanoine à Toulouse. Durant la Révolution, il s’était signalé par sa vaillance durant les persécutions auxquelles il échappa de peu. Il fonda ensuite une congrégation de religieuses, puis il mourut en odeur de sainteté. Son procès de béatification est ouvert à Rome et le pape François l’a proclamé Vénérable en 2013[2].

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  • 22 février : solennité de la Chaire de saint Pierre

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    masaccio-san-pietro-in-trono-a.jpgL’histoire de Simon, fils de Jonas, devenu Pierre et désigné par Jésus comme guide de l’Eglise mérite qu’on s’y arrête à l’occasion de la mémoire que fait la liturgie de la Chaire de Pierre, le 22 février. 

    Le pêcheur du Lac de Tibériade, domicilé à Capharnaum, sur la côte nord de ce lac, était marié: l’évangile de Marc (Mc 1,30-31) cite un épisode qui met en scène sa belle-mère. L’épisode se situe après l’arrestation de Jean-Baptiste: nous sommes alors dans la seconde partie de l’année 31, comme il découle de toute une série de circonstances chronologiques communes aux quatre évangiles.

    Parmi les premiers à suivre Jésus, Simon, dénommé ensuite Kephas en araméen (pierre, de là Petros en grec), se distingue par son esprit d’initiative, sa générosité et ses élans irréfléchis.
    La lecture des Evangiles et des Actes permet de suivre chronologiquement les principales étapes de son histoire.

    Le pape Benoît XVI dans son Jésus de Nazareth (chap. 9, pae. 1 et 2) met en évidence que la date de la Transfiguration (un épisode à coup sûr inscrit de façon indélébile dans la mémoire de celui qui l’a vécu) est strictement lié à la confession de Pierre à Césarée de Philippe, au Yom Kippur et à la Fête des Tentes. Nous sommes donc au début de l’automne de l’an 32, à la veille des évènements décisifs de notre rédemption.

    La Pâque juive de 33 montre Pierre impliqué dans le terrible moment du reniement de Jésus qui prélude à la crucifixion du Sauveur, mais aussi à la veille de l’expérience bouleversante de sa résurrection sur laquelle Pierre s’interroge d’abord (Jean, 20,6) puis en témoigne (Luc 24,34), assumant une charge trop lourde, si elle n’avait été allégée par le secours de Dieu, alors comme aujourd’hui: détenir les clefs du Royaume (Mt 16,19), avoir à confirmer la foi (Lc 22,32), exercer la responsabilité de conduire le troupeau (Jean 21,15-17).

    Dans les Actes, après la Pentecôte de 33, nous relevons l’attitude courageuse de Pierre dans l’exercice d’une charge aussi exigente. Les menaces, les interrogatoires, les arrestations se multiplient. Il y a le martyre d’Etienne, avant la conversion de Paul, toujours en cette année 33. Une première étape décisive est signalée dans cet épisode où l’on voit Pierre ressusciter une morte (Actes 9,36-41) et baptiser Corneille (Actes 10), annonçant l’Evangile aux « Gentils ». Nous sommes au beau milieu des années trente de l’histoire chrétienne primitive.

    Pendant la période de Hérode Agrippa (41-44) la persécution entraîna le martyre de Jacques le Majeur tandis que Pierre fut libéré de façon éclatante (Actes 12,7) et s’enfuit précipitamment, probablement à Rome (Actes 12,17): la présence de Pierre à Rome, avec Marc, est à la base de la tradition qui reconnaît dans l’évangile de Marc une origine romaine: le texte rédigé en grec constitue en réalité l’évangile de la mémoire de Pierre, dont Marc fut le précieux collaborateur. C’était sous le règne de Claude (41-54 d.C.) e à Rome, Pierre intervint lors du reniement de Simon le Magicien (nous le trouvons aussi dans les Actes 8,9-24) et cité expressément que ce soit par Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique, II, 14) ou par Jérôme (Les Hommes illustres, I).

    Jérôme écrit que Pierre occupa le siège épiscopal de Rome jusuq’à la dernière année du règne de Néron (67-68), et qu’il le fit pendant 25 ans, en faisant ainsi remonter le début en 42, coïncidant avec la persécution sous Hérode Agrippa, avec le martyre de saint Jacques le Majeur, l’arrestation, la libération et la fuite de Pierre. Cela ne veut pas dire que durant ces vingt-cinq années Pierre eut une résidence stable à Rome. Mais cela suppose qu’il subsistait des traces écrites de son déplacement à Rome, attestées  par lui: la culture romaine n’était pas orale comme l’était la culture orientale. C’est ainsi que Clément d’Alexandrie (150-215) cité par Eusèbe fait mention d’un souvenir attestant que quand Pierre prêchait l’évangile à Rome, les gens ont demandé à Marc de consigner cela par écrit  (Eusèbe, Histoire ecclésiastique, VI, 14).

    Nous retrouvons Pierre à Jérusalem lors du Concile de 49, décideur courageux, capable d’emboîter le pas à Paul, de confirmer Jacques et de se corriger lui-même (Actes, 5,7-11) après un désaccord avec Paul à propos des païens. Il se rendit à Antioche, ville dans laquelle Pierre séjourna longuement d’après la tradition ecclésiastique.

    L’homme établi par Jésus comme un roc sur lequel l’Eglise fut construite nous a laissé deux lettres apostoliques à l’époque où circulaient aussi les épîtres de Paul, et dont on déduit qu’elles étaient considérées comme dignes d’être écoutées. Il ne manque pas un signe à l’épisode inoubliable de la Transfiguration, (2 Pt 1,16-18), qui voit en Pierre un des trois témoins, par les yeux et les oreilles. Le thème central de toutes les lettres apostoliques que l’on peut dater entre 60 et la destruction de Jérusalem (jamais mentionnée, même pas par de vagues allusions) en 70, avec la présence de “maîtres d’erreurs”. Dans la seconde lettre de Pierre et dans celle de Paul à Timothée, il y a le pressentiment d’une proche rencontre avec la mort.

    Nous sommes probablement au terme de l’année 66. On peut déduire la date d’une série de circonstances et d’une allusion dans la lettre de Jude, contemporaine, mais légèrement postérieure à la seconde lettre de Pierre. Aux alentours de ces mois-là, on observe une série de faits qui vont en s’amplifiant et débouchent finalement sur des évènements tragiques. Jacques le Mineur meurt martyrisé, aux alentours de 61-62. La tradition orientale situe également à ce moment le martyre d’André,le frère de Pierre. L’incendie de Rome en juillet 64 donne le signal des persécutions antichrétiennes de Néron.

    La première lettre de Pierre reflète bien le climat de la seconde partie de l’année 64. On y trouve une allusion à Babylone (1 Pierre 5,13) qui peut s’appliquer à deux cités: Rome ou Jérusalem. Le débat est ouvert également au sujet de « Babylone la grande » dont parle (de façon prophétique) l’Apocalypse (18,2). De nombreux commentateurs inclinent vers une identification de cette ville avec Jérusalem; dans ce cas, Pierre serait allé en 64 à Jérusalem et aurait écrit sa première lettre là-bas.  

    En 66, des faits dramatiques se sont produits à Jérusalem, tandis que le procureur romain Gessius Florus prenait toute une série de mesures contre les Juifs à la suite d’une révolte qui avait commencé à Pâque de cette année-là: le jour de la Pentecôte (à la mi-mai) un cri secoua le temple (“Nous ne partirons pas d’ici”) et immédiatement après ont éclaté les premières rébellions suivies de représailles ; et Gessius Florus attaqua la ville au même mois de mai. Berenice et Hérode Agrippa II tentèrent en vain une conciliation. Des soulèvements se produisirent partout, opposant les juifs aux païens, mélangeant la rage provoquée par les taxes, les croyances religieuses, le désir d’indépendance et les rancoeurs personnelles. Une légion romaine toute entière, la XII Fulminata, fut décimée à Beth Horon.

    Pierre retourna à Rome pour y mourir martyrisé, sur la colline du Vatican, à la fin du printemps 67, durant les jours où Paul fut lui aussi martyrisé, avant le suicide de l’empereur romain qui eut lieu en 68 et avant que Néron, en juillet 67 ne se rende en Grèce pour participer à cette célébration des Jeux Olympiques, récupérés politiquement pour faire croire que « tout était sous contrôle ».

    Pierre dirigea l’Eglise durant presque 34 ans, à partir de 33.Seul le pape Pie IX, 31 ans et 7 mois de pontificat, a vécu une période comparable à la tête de l’Eglise. Sans vouloir offenser qui que ce soit et en respectant comme il se doit les héritiers de toutes les divisions qui se sont produites, l’Eglise de Jésus, chrétienne, est liée indissolublement au primat (humble et humilié) de saint Pierre et au mandat qui lui a été confié par Jésus, Fils de Dieu (Mt 16,18-19 et Jn 21, 15-19).Celui qui n’est pas attaché à ce siège, à cette chaire de Pierre, qu’il le veuille ou non, fait le jeu de quelqu’un d’autre.

    "Comment saint Pierre est monté dans cette chaire" par Ruggero Sangalli, Bussola Quotidiana, 19-02-2011.

  • Le génocide des Polonais en Volhynie et les erreurs de Zelensky

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la NBQ :

    Une histoire actuelle
    Le génocide des Polonais en Volhynie et les erreurs de Zelensky

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nationalistes ukrainiens ont commis un génocide en Volhynie, massacrant plus de 100 000 Polonais. Les autorités ukrainiennes n’ont jamais permis que ces victimes soient enterrées dignement et, en célébrant leurs bourreaux, elles jouent le jeu de Poutine. L'affrontement entre Zelensky et Nawrocki.

    21_02_2025

    Photo de https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4516350

    Le 15 janvier 2025, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a effectué une visite en Pologne. Sa visite intervient durant la période de campagne pour les prochaines élections présidentielles. Et c'est lors de son séjour à Varsovie que Zelensky a critiqué le candidat civique à la présidence de la République de Pologne, Karol Nawrocki, par rapport à sa position sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et à l'Union européenne. Il a même eu recours à des menaces, affirmant que si l'Ukraine n'adhère pas à l'OTAN et à l'UE et n'a pas de garanties de sécurité, Nawrocki et tous les Polonais devront commencer à s'entraîner pour défendre leur pays, faisant allusion au rôle de la Russie. Des propos inacceptables de la part d'un président envers le pays qui l'a accueilli.

    Mais pourquoi Zelensky a-t-il attaqué si violemment le candidat à l’élection présidentielle ? Il convient de noter que Nawrocki dirige l’Institut de la mémoire nationale (IPN), qui examine également les événements politiques actuels d’un point de vue historique. C'est pourquoi, en tant qu'historien, il a souligné que l'Ukraine, avant de rejoindre l'UE, devrait faire le point sur son passé qui comporte de nombreuses zones d'ombre. Parmi eux, il y a aussi le génocide des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale aux mains des nationalistes ukrainiens en Volhynie (Wołyń), une région qui avant la guerre faisait partie de l’État polonais : il s’agissait d’un véritable nettoyage ethnique perpétré dans le but de créer un État ukrainien ethniquement « pur ». Malheureusement, le génocide de Volhynie est presque totalement inconnu en Occident.

    Pour comprendre ce qui s'est passé pendant la guerre dans les territoires occidentaux de l'Ukraine actuelle, il faut rappeler un peu d'histoire. Depuis la fin du XVIIIe siècle, les territoires de l'Ukraine actuelle faisaient partie de deux empires : celui de la Russie tsariste et celui austro-hongrois (la partie occidentale). Après la Première Guerre mondiale, les territoires appartenant à l’Empire austro-hongrois furent attribués à l’État polonais renaissant ; la partie orientale est entrée dans l'Empire soviétique sous le nom de République soviétique d'Ukraine.

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  • Les "frères" et "sœurs" de Jésus

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    Du Père Richard Ounsworth OP sur le Catholic Herald :

    Les frères et sœurs de Jésus

    15 février 2025

    De nombreux catholiques sont très inquiets de certains passages des Évangiles qui semblent suggérer que, loin de préserver sa virginité perpétuelle après la naissance de Jésus, Notre-Dame a eu une progéniture assez importante – certainement des garçons, mais peut-être aussi des filles. Dans Marc 3, et avec des parallèles dans Matthieu et Luc, nous lisons : « La mère et les frères de Jésus arrivèrent. Ils se tenaient dehors et l’appelèrent. Une foule était assise autour de lui et lui dit : Ta mère et tes frères sont dehors, et te cherchent » (Marc 3, 31).

    Jésus répond ensuite : « Qui sont ma mère et mes frères ? » Puis, promenant les regards sur ceux qui étaient assis autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu est mon frère, ma sœur et ma mère » (Marc 3:33-5). Nous reviendrons sur cette réponse, mais elle semble certainement présupposer l’existence de personnes qui étaient littéralement les frères de Jésus, tout comme il avait une mère humaine littérale. Et il est intéressant de noter qu’aucune mention n’est faite d’un père.

    Dans la version de Matthieu sur le rejet de Jésus dans la synagogue de sa ville natale, nous lisons : « Ils furent étonnés et dirent : D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? Ses frères ne sont-ils pas Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? » (Matthieu 13:54).

    La manière traditionnelle des catholiques de traiter cette prétendue difficulté – et je pense que c’est aussi la bonne façon – est de souligner que très souvent les Écritures utilisent le mot « frère » (adelphos dans le grec du Nouveau Testament et dans la traduction grecque de l’Ancien Testament) pour désigner des personnes qui ne sont pas littéralement des frères. Dans Genèse 13:8, Abram dit à Lot qu’ils ne doivent pas se quereller parce qu’ils sont frères, alors qu’en fait ils sont oncle et neveu. Dans 1 Chroniques 23:21f, le mot « sœurs » (adelphai) est utilisé pour désigner des cousins.

    L’hébreu et l’araméen, langue apparentée parlée en Terre Sainte à l’époque du Christ, ne contiennent pas de mots pour désigner les demi-frères, les demi-sœurs ou les cousins ​​– nombre de ces relations sont couvertes par les mots « frère » et « sœur ». Ainsi, les « frères et sœurs » de Jésus auraient très bien pu être ses cousins. L’un d’eux est Jacques, le « frère du Seigneur », qui devint le chef de l’Église de Jérusalem quelque temps après la Pentecôte, bien qu’il ne semble pas avoir été disciple avant la Résurrection. Il faut admettre qu’il existe un mot grec parfaitement valable pour désigner le cousin (anepsios), qui n’est pas utilisé dans le Nouveau Testament, mais les auteurs des Évangiles ont peut-être délibérément imité le style plus vague de la version grecque de l’Ancien Testament.

    Il existe une tradition, ancienne parmi les chrétiens d'Orient et qui trouve son origine dans le Protévangile apocryphe de Jacques, selon laquelle saint Joseph était déjà un homme d'âge mûr, veuf et père de ses propres enfants, lorsqu'il fut fiancé à Marie – auquel cas ces frères et sœurs seraient les demi-frères et sœurs de Jésus. Qu'ils aient été demi-frères et sœurs ou cousins, germains ou non, s'ils vivaient à Nazareth, il est tout à fait plausible que Jésus ait été élevé parmi eux, que Notre-Dame ait été l'une des nombreuses femmes qui se sont occupées d'eux sans distinction, et qu'il était tout à fait naturel de les appeler tous adelphoï.

    Les érudits catholiques évoquent souvent le moment où Jésus confia Notre-Dame aux soins de saint Jean (et peut-être vice-versa) alors qu'ils se tenaient au pied de la Croix (Jean 19, 26s). Si elle avait d'autres enfants, à quoi cela était-il nécessaire ? Bien qu'il soit possible de souligner qu'à ce stade, ces enfants hypothétiques ne semblaient pas être des disciples de Jésus, il serait néanmoins étrange qu'ils n'accueillent pas leur propre mère chez eux.

    Le but de cette histoire, outre le simple fait de nous raconter ce qui s’est passé, est de nous assurer que nous avons été adoptés dans la famille de Jésus. En tant que disciples bien-aimés, comme saint Jean, nous sommes enfants de Marie et frères et sœurs du Christ – comme il l’a lui-même promis dans le passage par lequel j’ai commencé. D’où, bien sûr, l’utilisation du terme « frères » pour tous les chrétiens depuis les débuts de l’Église. Sa filiation naturelle unique avec Marie est partagée avec nous par l’adoption, tout comme sa filiation divine unique est partagée avec nous par notre appartenance à son corps. Et c’est en tant que membres de son corps que nous acceptons l’ancienne tradition de l’Église selon laquelle Jésus-Christ est le fils naturel de la bienheureuse Vierge Marie, et de lui seul.

  • N'en déplaise à ARTE, le Pape Pie XII a aidé les Juifs persécutés et a protesté contre leur massacre

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    De kath.net/news :

    Le Pape Pie XII a aidé les Juifs persécutés et a protesté contre leur massacre

    13 février 2024

    Pinchas Lapide : "Le Saint-Siège a fait plus pour aider les Juifs pendant la période nazie que toute autre organisation occidentale, y compris la Croix-Rouge."

    Commentaire invité par Hubert Hecker

    Vatican – Berlin (kath.net) Depuis la pièce de théâtre de l’auteur allemand Rolf Hochhuth intitulée « Le Vicaire » en 1963, le pape Pie XII a été l’objet de nombreuses tentatives de dénigrement. On a prétendu qu'il n'avait rien fait ni dit contre la persécution nazie des Juifs. D’autres auteurs, comme Goldhagen et Cornwell, ont fait du pape Pie X le bouc émissaire ou « l’épouvantail de tout », comme l’a dit Ruth Lapide en 2002. Le sociologue américain David J. Kertzer surfe lui aussi sur la vague de la calomnie avec son livre de 2020 : « Le pape qui est resté silencieux ». La chaîne franco-allemande Arte, chaîne publique, s'est jointe à cette campagne de suspicion en présentant le 23 janvier 2025 un « film documentaire » basé sur le livre.

    Dans le film, le sujet traité n’est pas examiné comme une question ouverte sous différents angles, comme l’exige un documentaire sérieux. Un autre déficit scientifique est que le contexte de la stratégie de communication diplomatique papale n’est pas discuté, mais rejeté comme « ridicule » (min. 33).

    Ainsi, un projet tendancieux a émergé, qui part d’un préjugé : la thèse de la « passivité » ou du « silence » du pape face à la persécution des juifs. Méthodologiquement, les sources sont utilisées de manière sélective pour illustrer la thèse initiale. Cette approche partiale donne lieu à un article biaisé contenant de fausses déclarations. À cela s’ajoutent des affirmations sans fondement et des ragots – par exemple avec la phrase : « Au Vatican, ils ont dit : Il (le pape) ne parle pas comme Jésus. » Les actions positives du pape en faveur des juifs sont exclues du filtre de recherche « passivité », comme le montre l’exemple suivant.

    • Le film met en évidence l’antisémitisme laïc largement répandu en Europe dans la première moitié du XXe siècle. Il donne l’impression que le pape Pie XII était cohérent avec cela et même « renforcé », comme l’indique une critique. En fait, lors de la conférence internationale sur les réfugiés d’Évian à l’été 1938, de nombreux États occidentaux refusèrent d’accueillir des réfugiés juifs d’Allemagne pour des motifs antisémites. Le pape Pie XII, en revanche, alors secrétaire d’État du Vatican,  a organisé la même année, par la voie diplomatique, près de 20 000 visas de sortie pour les juifs allemands – soit plus que le nombre de promesses d’admission faites par 32 pays occidentaux lors de la conférence d’Évian. Le pape a ainsi pris la défense des Juifs malgré les tendances antisémites en Europe occidentale, au Canada et en Australie.

    • Un climat antisémite régnait également au sein de l'Église, affirme David J. Kertzer, cité plus haut et témoin clé du film. Sa thèse : les curés avaient caractérisé négativement les Juifs dans leurs sermons du dimanche (min 28). Kertzer en évoque les effets – probablement comme une faiblesse face à la persécution des Juifs par les nationaux-socialistes. Il est peu probable que le professeur soit en mesure de fournir une preuve fiable pour cette thèse dans des termes aussi généraux. En revanche, pour l’Allemagne, il existe des sources incontestables qui prouvent le contraire. Dans le rapport de situation sur le district administratif d'Arnsberg/Westphalie pour 1935, année des lois raciales de Nuremberg, la Gestapo atteste de la résistance soutenue du bas clergé à la doctrine raciale antisémite des nazis : « Le bas clergé rejette tout simplement les idées du national-socialisme, en particulier l'idée de race et de sang, comme étant areligieuses. La question de la race occupe une place particulièrement importante dans les sermons. Les mesures contre le judaïsme et la loi de stérilisation font donc l’objet d’une protestation constante.

    De plus, le fait que seulement 0,5 pour cent des 21 000 membres du clergé en Allemagne à l'époque étaient membres du NSDAP témoigne du front uni de défense du clergé catholique contre l'idéologie nazie. Il s’agit de loin du taux le plus bas par rapport à tous les autres groupes professionnels, comme les pasteurs et les évêques protestants, avec environ 20 pour cent, ou les professionnels de la santé, avec jusqu’à 80 pour cent d’adhésion à des organisations nazies.

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  • Les saints Cyrille et Méthode

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    langue1.jpgSource : Missel.free

    Puisqu'ils étaient frères et que les circonstances les avaient amenés à entreprendre la même tâche - l'évangélisation des pays slaves - les biographies de saint Cyrille et de saint Méthode ne peuvent être dissociés.

    Les Francs s'étant rendus maîtres des territoires Croates et Slavons, après que Charlemagne eut soumis les Avars (vers 790), atteignirent ceux des Bulgares. C'est à l'évêque de Salzbourg que Charlemagne confia la juridiction sur les pays slaves auxquels il imposa le latin.

    Le prince Rastislav qui régnait sur la Moravie, accrut sa puissance de telle façon que ses voisins Francs et Bulgares, Louis le Germanique et le prince Boris, s'allièrent contre lui et les Bulgares reçurent des missionnaires francs. Menacé par l'empire d'Occident, Rastislav s'allia avec l'empereur byzantin, Michel III, et lui demanda des missionnaires sachant la langue slave car le peuple de Moravie ne connaissait pas le grec : Notre pays est baptisé et nous n'avons pas de maître pour nous prêcher, nous instruire et nous expliquer les livres saints. Nous ne comprenons ni la langue grecque, ni la langue latine : les uns nous instruisent d'une façon et les autres d'une autre ; aussi ne comprenons-nous pas le sens des livres sacrés et leur énergie. Envoyez-nous dons des maîtres qui soient capables de nous expliquer la lettre des livres sacrés et leur esprit. Nous autres Slaves, nous sommes un peuple simple et nous n'avons personne pour nous enseigner la vérité. Désigne-nous donc, généreux monarque, un homme capable de nous parler.

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  • Cyrille et Méthode (14 février), apôtres des Slaves

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    im4263.jpgLe mercredi 17 juin 2009, lors de l'audience générale, Benoît XVI consacrait sa catéchèse aux saints Cyrille et Méthode :

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais parler aujourd'hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat de l'empire Léon en 826/827:  il était le plus jeune de sept enfants. Dans son enfance, il apprit la langue slave. A l'âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel iii. Au cours de ces années, il fut initié aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint "bibliothécaire" auprès du Patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l'enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu'il accomplit si bien qu'elle lui valut le surnom de "philosophe". Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère dePolychron.

    Attiré par l'exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l'enseignement et de se rendre sur le mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d'une mission auprès des khazars de la Mer d'Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s'arrêta longuement en Crimée, où il apprit l'hébreu. Là, il rechercha également le corps du Pape Clément i, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l'empereur Michel III, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise:  "Notre peuple - lui avait-il dit - depuis qu'il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne; mais nous n'avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue". La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.

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  • L'héritage oublié : ce que l'Occident doit au christianisme

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    "Pour ce 5ème épisode du podcast Chroniques occidentales, j’ai le plaisir de recevoir Christophe Dickès, historien et journaliste français spécialiste du catholicisme et du Vatican. Il est fondateur de ‪@storiavoce2091‬, un podcast dédié à l'histoire. Il vient d'écrire "Pour l'Église", ouvrage dans lequel il rappelle ce que nous Occidentaux devons à la religion chrétienne.

    Bon visionnage, Guillaume (Gau)"

    Les chapitres :

    • 00:00 Intro
    • 00:58 Présentation de l’invité et pourquoi avoir écrit “Pour l’Église” aujourd’hui ?
    • 06:31 “L’ombre de l’Église est partout et alors que nous la croyons nulle part” : des Occidentaux encore inconsciemment chrétiens ?
    • 10:13 Le christianisme fut une révolution
    • 12:06 L’Eglise a scolarisé l’Europe
    • 18:10 La laïcité est une idée chrétienne
    • 23:39 L’Eglise romaine, prototype de l’Etat moderne
    • 28:40 L’Eglise et les femmes : une relation loin des clichés historiques
    • 36:53 L’Eglise et les arts : le génie du christianisme ?
    • 41:27 L’Eglise, la lecture et l’écriture
    • 43:23 L’Eglise et la science, la foi et la raison. Oppenheimer a écrit : “le christianisme était nécessaire pour donner naissance à la science moderne”
    • 51:00 Le wokisme, une idée chrétienne devenue folle ?
    • 56:10 Le pape se désintéresse t-il de l’Europe ?
    • 58:44 Conseils de lecture