Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Santé - Page 4

  • A l'hôpital, le pape prépare un consistoire et modifie l'administration du Vatican

    IMPRIMER

    De  Maitena Urbistondoy sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le pape François poursuit son rétablissement et prépare un consistoire

    25 Fév 2025

    Vatican, 25 février 2025 – Après plus de dix jours d’hospitalisation à la polyclinique Gemelli, le pape François continue de montrer des signes d’amélioration. La Salle de presse du Saint-Siège a annoncé ce matin que le Souverain pontife s’est « bien reposé toute la nuit » et que son état de santé, bien que toujours sous surveillance, évolue favorablement. Malgré son état, il a convoqué un consistoire pour approuver plusieurs canonisations.

    Selon les dernières informations médicales, aucun nouvel épisode de crise respiratoire n’a été constaté ces dernières 24 heures. Les résultats des analyses sanguines montrent une progression encourageante, tandis que l’insuffisance rénale légère détectée ces derniers jours demeure sous contrôle. L’oxygénothérapie, toujours nécessaire, a été une nouvelle fois réduite en débit et en pourcentage, signe d’une meilleure autonomie respiratoire du Saint-Père. 

    Le Vatican a confirmé que François a repris progressivement son travail, recevant des rapports et échangeant avec ses collaborateurs les plus proches. Hier soir, comme à son habitude, il a passé un appel à la paroisse catholique de Gaza. 

    Une mobilisation spirituelle 

    Hier soir, lundi 24 février, des centaines de personnes ont convergé vers la place Saint-Pierre pour une récitation du chapelet, dirigée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège. Malgré la pluie et la grève des transports, des cardinaux, des évêques, des religieux et des laïcs de toutes nationalités se sont rassemblés en prière sous l’icône de Marie. 

    Des rassemblements similaires ont eu lieu dans le monde entier, notamment à Buenos Aires, ville natale de François, où une messe spéciale a été célébrée en son intention.  

    Vers une possible sortie de l’hôpital ? 

    Malgré l’amélioration clinique du pape François, les médecins restent prudents sur l’annonce d’une date de sortie. La complexité de son état de santé, combinée à son âge avancé, impose une vigilance constante. Aucune date officielle n’a donc encore été annoncée, mais selon certaines sources, un retour progressif au Vatican pourrait être envisagé dans les jours à venir si les progrès se confirment. 

    D’ici là, le Saint-Père continue de recevoir l’Eucharistie quotidiennement et de suivre les célébrations depuis son appartement du 10e étage du Gemelli. Il a aussi demandé que l’attention ne soit pas uniquement portée sur sa propre santé, mais aussi sur les nombreux patients hospitalisés à ses côtés. 

    La prochaine mise à jour médicale est attendue dans la journée, alors que le Vatican continue d’appeler les fidèles à la prière pour le prompt rétablissement du pape François.

    Le pape modifie l’administration du Vatican 

    Le pape François a récemment modifié la structure du Gouvernorat de la Cité du Vatican en nommant deux secrétaires généraux. Cette décision, annoncée le 25 février, renforce également les responsabilités de sœur Raffaella Petrini, qui prendra ses fonctions de présidente du Gouvernorat le 1er mars. 

    Le pape, dont l’état de santé restait préoccupant hier soir, a reçu le cardinal Parolin et Mgr Peña Parra pour examiner divers dossiers. Le Vatican a publié plusieurs décrets, notamment pour les Causes des saints et des nominations épiscopales au Canada et au Brésil. 

    Un consistoire pour approuver des canonisations 

    Le pape a également reçu hier, 24 février, le cardinal Parolin et Mgr Peña Parra pour examiner des dossiers de canonisation. Parmi eux figurent le père Emilio G. Kapaun, mort en 1951 dans un camp en Corée du Nord, et Salvo d’Acquisto, jeune militaire italien mort en 1943 après s’être sacrifié pour sauver 22 condamnés. 

    Deux autres décrets concernent le bienheureux José Gregorio Hernández Cisneros, médecin vénézuélien connu pour son dévouement aux pauvres, et Bartolo Longo, fondateur du sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire à Pompéi. Le pape a convoqué un consistoire pour approuver ces canonisations, rappelant un précédent historique : Benoît XVI avait annoncé sa démission lors d’un tel consistoire en février 2013. 

    >> à lire également : Pape François : un état toujours critique, mais pas de nouvelle crise respiratoire

  • Une démission du pape François ? " Elle n'est prévue que dans des cas très graves; de la Croix, on ne descend pas " (cardinal Müller)

    IMPRIMER

    De Franca Giansoldati sur le Messaggero :

    Une démission du pape François ? " Elle n'est prévue que dans des cas très graves; de la Croix, on ne descend pas " (cardinal Müller)

    Le cardinal et théologien : " L'Église en ce moment a surtout besoin de rester unie "

    23 février 2025

    "La démission d'un pape, de n'importe quel pape, à mon avis, ne peut pas être considérée comme une option. On ne descend pas de la Croix, comme l'indiquent les Écritures". D'une étagère d'un kilomètre de long chargée de livres, le cardinal théologien Gerhard Muller sort un volume rouge, un Évangile, l'ouvre et pointe du doigt un passage.

    En ces jours où circulent des hypothèses de démission et où fleurissent des rumeurs malveillantes de décès (hier encore, les fake news sur la santé de François se sont multipliées malgré les assurances des médecins de Gemelli), vous qui comptez parmi les conservateurs les plus critiques de ce pontificat, qu'en pensez-vous ?

    "Je ne cesserai jamais de le répéter, l'Église, en ce moment historique, a besoin d'unité en son sein. Ce matin encore (hier matin ndlr), j'ai prié dans ma chapelle pour le Pape et pour sa santé. Je suis peiné par ce qui se passe. Nous, les croyants, devons vivre en pleine communion avec l'Église de Rome, dont l'évêque est le pape, symbole éternel de l'unité, principe permanent de la vérité révélée. Il est le successeur de saint Pierre, l'apôtre qui a souffert ici, à Rome, et qui, sous Néron, a trouvé le martyre".

    Pourquoi avez-vous cité l'Évangile de Jean plus tôt ?

    "C'est sur le lac de Tibériade que le Christ a choisi Pierre comme pasteur universel de l'Église. Tout est là, dans ce “suivez-moi”. Pierre a payé sa vie par le martyre. Et Jésus lui a clairement fait comprendre que son choix le mènerait là où il ne voulait pas aller. Pour nous, chrétiens, la maladie et la mort restent une configuration avec le Christ, mort sur la croix et ressuscité, qui nous donne la vie éternelle. Les paroles adressées à Pierre s'appliquent évidemment à tous ses successeurs. Cela signifie que l'on ne descend pas de la croix, même si l'on est fatigué : le pape doit être le premier à témoigner qu'après la mort, il y a une résurrection dans une suite qui offre l'espérance".

    Il ne devrait donc pas y avoir d'institution de la renonciation....

    "Le droit canonique ne l'envisage que dans des cas particuliers et très graves, par exemple en cas d'empêchement cognitif ou d'apostasie. Pour les papes, les critères des dirigeants politiques ou militaires qui se retirent à un moment donné ne devraient pas s'appliquer. Dans l'Église, je ne vois pas de place pour le fonctionnalisme, mais seulement pour le témoignage".

    Benoît XVI, dont vous êtes l'éditeur de l'immense opera omnia et dont vous avez été le collaborateur, s'est donc trompé ?

    "Je l'ai répété publiquement des dizaines de fois : je n'ai jamais compris pourquoi il a fait ce pas. Je ne vois aucune racine théologique à l'introduction du critère du fonctionnalisme dans l'Église. Je suis sceptique quant à la renonciation d'un pape parce qu'il se sent épuisé et qu'il ne peut plus faire face à la situation. Cela porte atteinte au principe de l'unité visible de l'Église incarnée par la figure du pape. C'est pourquoi la renonciation ne peut pas devenir une chose normale, comme la retraite dans une entreprise".

    Pourtant, le droit canonique prévoit ce passage...

    "Dans des cas particuliers. Par exemple, si un pape est atteint de la maladie d'Alzheimer. Mais pas quand il y a des maladies physiques qui ne compromettent pas du tout les facultés cognitives. Le pape François souffre d'une pneumonie bilatérale qu'il soigne heureusement dans un excellent hôpital ; pour le reste, il n'a compromis aucune de ses facultés intellectuelles. Parler de démission est absurde. Et puis dans son séjour, je pense qu'il peut donner un exemple au monde entier, à ceux qui souffrent, aux malades, aux mourants, à ceux qui ont peur de la mort. Le témoignage est inestimable".

    Selon vous, pourquoi les gens ont-ils si peur de mourir ?

    "La cause en est le néo-paganisme. On croit qu'il n'y a pas d'espoir après la mort. Je pense à saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens : "Si, pour des raisons humaines, j'avais combattu à Éphèse contre les bêtes, à quoi cela m'aurait-il servi ? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons".

    Pourquoi y a-t-il tant de fausses nouvelles sur François qui circulent ces jours-ci ?

    "Je ne sais pas, peut-être pour le sensationnel et peut-être aussi parce que certains pensent à la papauté d'un point de vue politique, sans tenir compte du fait que lorsqu'on souhaite du mal à son prochain, on commet un péché mortel. Dieu seul peut décider de la fin de notre existence terrestre. Ici aussi, il y a un passage de l'Évangile de Luc : « Père, je remets mon esprit entre tes mains »".

    Qu'imaginez-vous pour l'avenir de l'Église ?

    "L'unité, je ne souhaite que l'unité."

    Hier, c'était la fête de la Chaire de saint Pierre....

    "Il y a vingt-quatre ans, l'archevêque Bergoglio a été créé cardinal par Jean-Paul II, tandis que j'ai été créé cardinal par le pape François il y a onze ans. J'ai travaillé avec lui pendant cinq ans à la Doctrine de la foi. Nous avons eu une relation dialectique, sur de nombreux sujets nous avons des approches différentes, mais les relations personnelles et la loyauté que l'on doit toujours au Successeur de Pierre demeurent".

    Revenons au sujet de la renonciation : étant donné qu'en moyenne la vie humaine s'est passablement allongée, il est tout simplement impensable, d'un point de vue théologique, d'imaginer un seuil d'âge pour les papes également. Un peu comme les évêques qui se retirent à 75 ans ou les cardinaux qui cessent d'être électeurs à 80 ans ?

    "Dans le cas de l'évêque de Rome, non. S'il n'a plus la force physique, il peut toujours compter sur les collaborateurs de la curie et les cardinaux qui sont les premiers représentants appelés à l'aider s'il ne peut plus faire certaines choses, la messe à Saint-Pierre, les voyages, etc.

  • Dernières nouvelles de la santé du Pape

    IMPRIMER

    De Libero Quotidiano :

    Pape François, salle de presse du Vatican : comment il a passé la nuit

    23 février 2025

    "Nuit tranquille" pour le pape François , le Saint-Père "s'est reposé". C'est ce qu'a annoncé le bureau de presse du Vatican. Des nouvelles rassurantes après celles d'hier, avec le bulletin du soir parlant d'un "pronostic réservé" pour le pape, à son neuvième jour d'hospitalisation à Gemelli pour une pneumonie bilatérale. Le bulletin médical signalait également hier soir une crise respiratoire asthmatique prolongée, traitée par oxygène à haut débit, et une thrombopénie avec anémie, pour lesquelles des transfusions ont été pratiquées. « Le pape a un caractère fort, c'est un homme réactif et qui ne se décourage pas. » La démission ? « Ce sont des arguments qui reviennent sans cesse, surtout quand il s’agit d’un long pontificat. Je suis convaincu que s’il a la force de continuer, il le fera et portera sa croix jusqu’au bout. »

    C'est ce qu'a déclaré au journal Il Giornale le cardinal Gualtiero Bassetti, ancien président de la Conférence épiscopale italienne et ancien archevêque du diocèse de Pérouse. Lui, très proche du pape François, fut le premier cardinal créé par Bergoglio, il y a onze ans. « Je suis avec grand intérêt les nouvelles qui arrivent sur la santé du pape », déclare Bassetti. « Je vis ce moment avec beaucoup de souffrance. » Pendant le Covid, le cardinal a risqué de mourir d'une pneumonie bilatérale. « Je sais très bien ce qu'il traverse et quels sont les risques qu'il encourt. On espère vraiment qu'il y parviendra, il a un caractère fort, c'est un homme réactif et il n'abandonne pas. Cela aide. » « Nous espérons et prions pour qu’il puisse surmonter cette épreuve. » 

  • Un cardinal du Vatican évoque la démission du pape François pour des raisons de santé

    IMPRIMER

    Du Catholic Herald :

    Un cardinal du Vatican évoque la démission du pape François pour des raisons de santé

    21 février 2025

    Dans une interview accordée à la radio italienne, un cardinal de haut rang du Vatican a discuté de la question de savoir si le pape François devrait ou pourrait démissionner en raison de ses problèmes de santé qui l'ont vu hospitalisé pendant un peu plus d'une semaine.

    Son prédécesseur, le pape Benoît XVI, est devenu en 2013 le premier pape à démissionner depuis 1294, invoquant à l'époque des problèmes de santé qui n'étaient sans doute pas aussi graves que ceux du pape François. Ce dernier avait également fait allusion à sa conviction que si les problèmes de santé devenaient suffisamment graves, il envisagerait de démissionner.

    Alors que le pontife entame aujourd'hui, le 21 février, son huitième jour d'hospitalisation, souffrant d'une pneumonie aux deux poumons - dont l'un a dû être partiellement retiré lorsqu'il était jeune - les observateurs du Vatican se demandent si ce niveau de gravité ne se rapproche pas, selon Le Times de Londres.

    « Je pense qu'il pourrait [démissionner] parce que c'est une personne qui, de ce point de vue, est assez décisive dans ses choix », a déclaré dans l'interview radiophonique le cardinal Gianfranco Ravasi, ancien président du Conseil pontifical de la culture et considéré comme un intellectuel éminent de la Curie romaine.

    Des sources proches du pape ont souligné qu'il n'était pas en danger de mort et qu'il se rétablit progressivement. Le pape a travaillé cette semaine depuis son lit à l'hôpital Gemelli de Rome, et Ravasi a rappelé comment, lorsque des genoux douloureux l'ont forcé à utiliser un fauteuil roulant, François a dit : « Vous gouvernez avec votre cerveau, pas avec votre genou. »

    « Cela dit, il ne fait aucun doute que s’il se trouvait dans une situation où sa capacité à avoir des contacts directs – qu’il aime – et à communiquer immédiatement, de manière incisive et décisive était compromise, alors je crois qu’il pourrait décider de démissionner », a ajouté le cardinal.

    Le Times note que Ravasi a également laissé entendre que la justification d'un cerveau en activité avait ses limites, soulignant comment Benoît XVI a pris la décision historique d'être le premier pape à démissionner depuis plus de 600 ans parce qu'il ne pouvait pas gérer les voyages papaux, les audiences et « tous ces rendez-vous sans fin ».

    Le pape François a félicité Benoît XVI pour avoir « ouvert la porte » à d’autres papes pour qu’ils démissionnent, déclarant : « C’était une très bonne chose pour l’Église. Il a dit aux papes d’arrêter à temps. »

    Dans ses mémoires La vie : mon histoire à travers l’histoire , publiés l’année dernière, François écrit : « Je pense que le ministère pétrinien est ad vitam [à vie] et je ne vois donc aucune condition à une démission. »

    Mais dans la phrase suivante, il ajoutait : « les choses changeraient si un obstacle physique sérieux survenait. »

    Il a également révélé qu'il avait signé une lettre de démission qui serait utilisée par les responsables si sa santé l'empêchait d'exercer ses fonctions. Il a cependant ajouté que la démission ne devait pas devenir « une mode, une chose normale » pour les papes, note le Times .

    Il ajoute ensuite que, face à une certaine ambiguïté exprimée par le pape sur la question de sa démission potentielle, en 2023, il a été pressé de répondre à la question de savoir à quel point il pense qu'un pape doit être fragile pour démissionner. En réponse, François a parlé d'une « fatigue qui ne permet pas de voir les choses clairement. Un manque de clarté, de savoir évaluer les situations ».

    Durant son pontificat, et surtout durant la seconde moitié de celui-ci, le pape François a fait preuve d’une constitution solide et sans doute d’une robustesse remarquable ces dernières années en ce qui concerne sa capacité à se concentrer sur son travail tout en faisant face à sa santé déclinante.

    Le Times note que le biographe papal Austen Ivereigh a déclaré : « Il a montré qu’il n’avait aucun problème à être un pape plus fragile. »

    Le biographe ajoute cependant que, dans le même temps, le pape de 88 ans souhaite toujours se consacrer entièrement à son rôle pontifical.

    « Pour François, il n’y a pas de pontificat à 20 % et s’il pense qu’il ne peut pas exercer pleinement la mission papale, alors oui, il peut démissionner », a déclaré Ivereigh, ajoutant : « Il ne voudrait pas – personne ne veut – un retour aux années Jean-Paul II, qui ont été dominées par sa santé. »

    Jean-Paul II, qui fut chef de l'Eglise catholique de 1978 à sa mort en 2005, a été soigné à l'hôpital Gemelli à neuf reprises, pour un total de 153 jours. Il a même fait référence à l'hôpital en plaisantant comme à l'une de ses résidences, rappelle le Times . Dans ses dernières années, Jean-Paul II a été handicapé par la maladie de Parkinson.

    La différence cette fois-ci, note Ivereigh, est le fait que le pape François ne souffre pas d’une maladie dégénérative similaire, ce qui pourrait s’avérer essentiel pour le moment.

    « J’espère qu’il pourra s’en sortir et tant qu’il n’y a pas de pronostic de maladie dégénérative ou invalidante à long terme, je pense qu’il continuera », a conclu le biographe papal.

    Des tests de laboratoire récents révèlent qu'il y a eu une légère amélioration dans l'état général du pape François.

    Il a eu un entretien de 20 minutes en milieu de semaine avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni, qui lui a rendu visite à l'hôpital Gemelli de Rome.

    Un communiqué du bureau de Meloni indique que le Premier ministre italien a souhaité au pape un prompt rétablissement, au nom du gouvernement et de la nation entière.

    « Je suis très content de l’avoir trouvé alerte et réactif », a déclaré Meloni, ajoutant : « Nous avons plaisanté comme toujours. Il n’a pas perdu son sens de l’humour. »

  • Mars 2025 : Université de la Vie en Belgique "Être humain et le rester demain"

    IMPRIMER

    Université de la vie en Belgique, mars 2025

    Université de la vie en Belgique, mars 2025

    Cette année, le cycle de formation bioéthique proposé par Alliance VITA et organisé en Belgique par l'Institut Européen de Bioéthique, explorera une question qui taraude nos sociétés post-modernes : Être humain et le rester demain.

    Au programme, des enseignements, des témoignages, des exercices pour examiner l’essence de notre humanité et son devenir :

    Comment les liens qui nous unissent nous font prendre conscience du caractère unique et irremplaçable de l’être humain ?

    En quoi se reconnaître vulnérable nous humanise et fait progresser la société ?

    Experts et témoins croiseront leurs regards et leurs analyses pour donner à chacun des participants des clés pour comprendre et agir dans la société. Aux côtés de Blanche Streb, Caroline Roux, Jeanne Bertin-Hugault, Jean André et Tugdual Derville, interviendront :

    • Nicole Quinsat, Présidente de « ETRE LA » Puy de Dôme, accompagnatrice en soins palliatifs ;
    • Sabine Blanchard, mère de deux enfants adoptés ;
    • Cécile Gandon, auteur de « Corps fragile, cœur vivant » (Emmanuel, 2022) ;
    • Blandine Humbert, philosophe et directrice de l’Ecole de Santé de l’ICP ;
    • Corine Rondel, cadre de santé dans un établissement public de santé mentale, formatrice Premiers secours en santé mentale et prévention du suicide ;
    • Florian Dosne, auteur de « Ma vie aux deux extrêmes » (Mame, 2022) ;
    • Christophe Bichet, conférencier.

    Inscrivez-vous dans l'une des sept villes belges :

    (clic sur la ville souhaitée)

    • TOURNAI : Lundis 10, 17, 24 mars
    • MONS : Lundis 10, 17, 24 mars
    • BRUXELLES : Lundis 10, 17, 24 mars
    • NAMUR : 10, 17, 24 mars
    • HANNUT : Dimanches 16, 23, 30 mars 
    • LIEGE : Lundis 10, 17, 24 mars (A Liège, la formation a lieu au Sanctuaire Sainte Julienne de Cornillon, 2 rue de Robermont.)
    • LOUVAIN-LA-NEUVE : Lundis 10, 17, 24 mars

  • Hospitalisation du Pape François : sa démission est déjà signée (Radio Notre-Dame)

    IMPRIMER

    D'Apolline-Marie Labarrière sur le site de Radio Notre-Dame :

    Hospitalisation du Pape François : sa démission est déjà signée

    Ce vendredi 14 février, alors que le monde entier célèbre la Saint Valentin, une nouvelle peu rassurante secoue le monde catholique et donne un élan d'Amour encore plus grand et partagé dans un esprit d'Eglise et de fraternité. En effet, l'information est tombée peu avant midi : le pape François à l'hôpital Gemelli de Rome. 

    On savait le souverain pontife bronchiteux puisque sa maladie avait empêché la fin du sermon lors du Jubilé des Forces Armées le dimanche 9 février dernier.  Néanmoins, au cours de ces dernières années, plusieurs épisodes avaient entravé l'action du Saint Père, âgé de 88 ans depuis la mi-décembre 2024. Comme la majorité de ses prédécesseurs, le pape François est monté sur le trône de Pierre à l'âge de 76 ans où il est fréquent de commencer à rencontrer des problèmes de santé. Pour rappel, seul, Saint Jean-Paul II était « jeune » lors de son élection puisque devenu pape à 58 ans. 

    Au sujet du Pape François et de sa santé : l'ancien cardinal subit une ablation du lobe supérieur de son poumon lorsqu'il a 21 ans suite à une grave pneumonie. Cette opération rendra son système immunitaire et pulmonaire très fragiles. Opérations du colon en 2021 ou de l'abdomen en 2023, le Saint Père n'en est pas à sa première difficulté de santé devant l'amener jusqu'à l'hôpital, néanmoins, il est tout à fait légitime de s'en préoccuper étant donné les alertes médicales fréquentes ces derniers mois. En raison des problèmes de santé délicats qu'il rencontra à la fin de l'année 2022, le pape François a confirmé qu'il avait déjà signé sa lettre de démission, qui sera effective dans le cas où il souffrirait d'une « incapacité ». La lettre date de plusieurs années et était entre les mains du secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, démissionnaire en 2013. 

    Alors, où se trouve la lettre de démission du souverain pontife ? 

    Dans un entretien, publié en 2022 par le quotidien espagnol ABC (article ici), le sujet de la démission est posé à l'occasion de l'interview-fleuve : « J’ai déjà signé ma démission. Tarcisio Bertone était secrétaire d’Etat. Je l’ai signée et je lui ai dit : “En cas d’empêchement pour raisons médicales ou autres, voici ma démission. Vous l’avez.” Je ne sais pas à qui le cardinal Bertone l’a donné, mais je le lui ai donné lorsqu’il était secrétaire d’État. »

    Il convient de rappeler que le prédécesseur immédiat de François, le pape Benoît XVI, avait pris la décision presque sans précédent de démissionner, invoquant lui aussi des problèmes de santé liés à l'âge. Aucun pape n'avait démissionné depuis au moins 600 ans.

    Dès lors, quelles seraient les conséquences d'un empêchement du Pape nécessitant sa démission ? 

  • 180,24 euros : c'est la rémunération d'un médecin pour une euthanasie

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : les médecins désormais rémunérés 180,24 euros par euthanasie

    10 février 2025

    Lundi 3 février, le Comité de l’assurance de l’Institut national d’assurance maladie invalidité (INAMI) a approuvé « l’instauration d’un code de nomenclature pour la réalisation d’une euthanasie ». Par conséquent, les praticiens seront rémunérés 180,24 euros pour la pratique de cet acte. Au-delà de l’acte lui-même, ces indemnités couvriront « les frais de matériel (hors médicaments) », la constatation du décès et l’établissement de l’acte de décès et « la rédaction du document d’enregistrement, comme prévu par l’article 5 de la loi sur l’euthanasie ».

    Tiers payant obligatoire

    En effet, « jusqu’à présent, l’assurance maladie obligatoire ne prévoyait pas d’indemnité pour le médecin pratiquant l’euthanasie ». Et l’INAMI ne dispose « d’aucune analyse sur la façon dont ces frais sont actuellement facturés ».

    Les médecins ont indiqué regretter que « les médicaments ne soient pas inclus dans le forfait de l’acte, obligeant le praticien à les acheter lui-même auprès du pharmacien et rendant leur facturation au patient ou à la famille difficile ». L’Institut national d’assurance maladie a précisé qu’il examinerait une « solution alternative ».

    Les médecins pourront en outre « cumuler ces nouveaux codes de nomenclature avec d’autres prestations, telles que les consultations, visites à domicile, avis médicaux ou psychothérapies ». Mais ils sont tenus « d’appliquer le régime du tiers payant ».

    Un « budget annuel » de 627 055 euros

    Pour évaluer le « budget annuel » dédié à cette nouvelle nomenclature, l’INAMI a « anticipé » une hausse de 5% des euthanasies, ce qui conduirait à un montant de 627.055 euros versés aux médecins pratiquant cet acte. En 2022, 2966 euthanasies avaient été recensées. Un chiffre qui s’est élevé à 3423 en 2023, selon le dernier rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation (cf. Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie est débordée).

    L’entrée en vigueur de cette « nouvelle rémunération » requiert encore la publication d’un arrêté royal. « Ce n’est qu’après cette publication que la rémunération des médecins pour l’euthanasie pourra être officiellement appliquée. »

    ----

    Source : Le Spécialiste (07/02/2025)

  • La foi catholique du Premier ministre français critiquée après sa décision de scinder le projet de loi sur la fin de vie

    IMPRIMER

    De Solène Tadié sur CNA :

    La foi catholique du Premier ministre français critiquée après sa décision de scinder le projet de loi sur la fin de vie

    La décision du Premier ministre français François Bayrou de scinder en deux le controversé projet de loi sur la « fin de vie » — pour séparer la question de « l'aide active à mourir » de celle des soins palliatifs, annoncée le 21 janvier — lui a valu les foudres de ses propres responsables politiques, qui ont remis en cause ses convictions catholiques. 

    Les opposants au projet initial, dont les débats ont été interrompus par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier, y ont vu, au contraire, un choix courageux qui s'efforce de respecter la pluralité des opinions parlementaires sur ces deux questions de société d'une importance centrale.

    Pour le président Emmanuel Macron, ce projet de loi devait être l'une des mesures sociétales phares de son second mandat — avec l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution française, officialisée en mars 2024 — pour satisfaire sa base électorale progressiste, largement favorable à l'euthanasie. 

    Le projet de loi relatif à « l’accompagnement des malades et à la fin de vie », présenté initialement en Conseil des ministres le 10 avril 2024, puis à l’Assemblée nationale le 27 mai, comportait deux volets : les soins palliatifs et l’accompagnement des malades, et l’aide active à mourir – soit l’euthanasie et le suicide assisté – pour les maladies incurables et/ou les douleurs qui ne peuvent être soulagées. 

    Le texte prévoyait notamment d’autoriser la fourniture de cette substance mortelle à « une personne qui en fait la demande, pour qu’elle s’en administre elle-même ou, si elle ne peut le faire, pour qu’elle soit administrée par un médecin, une infirmière, un proche ou une personne volontaire de son choix ». 

    « Le projet de loi débattu avant la dissolution aurait fait de la France l'une des législations les plus extrêmes au monde, en prévoyant que l'acte mortel soit accompli par un proche, en exerçant une forte coercition sur le personnel médical et en prévoyant une procédure propice aux abus et aux dérives », a déclaré à CNA Laurent Frémont, maître de conférences à Sciences Po Paris et cofondateur de l' association Démocratie, éthique et solidarités . 

    En effet, si le projet de loi prévoyait une clause de conscience pour les professionnels de la santé, il ne s’appliquait pas aux pharmaciens et ne comportait aucune dimension collective pour un service ou un établissement de santé.  

    Si l’ instabilité gouvernementale qui a suivi les élections européennes du 9 juin et la dissolution de l’Assemblée nationale a fait gagner du temps aux opposants à l’aide active à mourir, ses promoteurs cherchent à rattraper le temps perdu en en faisant une priorité politique. Ainsi, depuis début novembre 2024, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, exhorte le gouvernement à reprendre les discussions sur le projet de loi au plus tard début février. 

    En reprenant cette demande, Bayrou, Premier ministre depuis le 13 décembre 2024, a néanmoins surpris ses propres alliés politiques en annonçant, fin janvier, que le texte initial sur la fin de vie serait finalement scindé en deux. Les débats parlementaires s'articuleront donc autour de deux projets de loi distincts, le premier sur les soins palliatifs, le second sur l'aide active à mourir.  

    « Il faut qu'on puisse voter sur chacun de ces deux textes de manière différente », avait expliqué le leader centriste lors de son annonce, soulignant qu'il n'avait pas l'intention de retarder l'examen du projet de loi au Parlement.  

    Cette décision a été saluée par les critiques du projet initial, qui y voyaient une antinomie flagrante entre les deux parties du projet de loi.

    « Depuis le début des débats sur le sujet, Emmanuel Macron a tenté un "en même temps" particulièrement audacieux en annonçant l'avènement d'un "modèle français de fin de vie" fondé à la fois sur les soins palliatifs et la mort provoquée », a déclaré M. Frémont.

    « Il ne peut y avoir de continuité entre ces deux pratiques radicalement opposées. La mort induite ne peut être un soin, car elle interrompt le soin en éliminant la personne soignée. Malgré une forte opposition des soignants, cette confusion a été entretenue lors des débats qui ont précédé la dissolution. »

    L'annonce a également provoqué une levée de boucliers chez les partisans de l'aide active au suicide, qui y voient une tentative de reporter sine die le débat. Ils ont également pointé du doigt les convictions religieuses de Bayrou, qui n'a jamais fait mystère de sa foi catholique.

    « Le Premier ministre est en pleine illumination mystique », écrit dans un communiqué l'Association française pour le droit à mourir dans la dignité, le comparant au « prédicateur d'une congrégation religieuse » et l'invitant à « mettre de côté ses convictions religieuses et à s'intéresser enfin à l'intérêt général des Français ». 

    Plus nuancés, des responsables politiques du camp présidentiel ont néanmoins estimé que le jugement de l'homme politique était obscurci par ses convictions personnelles, même si lui et son entourage insistaient sur le contraire.

    Pour l'éditorialiste Guillaume Tabard, Bayrou a surtout fait preuve d'habileté politique en se soustrayant aux pressions du président de l'Assemblée nationale et en cherchant à « déminer un sujet brûlant sans l'enterrer ».  

    « En promettant de séparer les deux sujets, François Bayrou montre qu’il a bien saisi l’enjeu de ce débat. Cela permettra d’éviter que les soins palliatifs ne servent de prétexte à la légalisation de la mort administrée en France », a déclaré M. Frémont. 

     
    -----------
    Solène Tadié est correspondante Europe du National Catholic Register. Franco-suisse, elle a grandi à Paris. Diplômée en journalisme à l'Université de Rome III, elle commence à couvrir Rome et le Vatican pour Aleteia. Elle rejoint L'Osservatore Romano en 2015, où elle travaille successivement pour la rubrique française et les pages culturelles du quotidien italien. Elle a également collaboré avec plusieurs médias catholiques francophones. Solène Tadié est titulaire d'une licence en philosophie de l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin.
  • GPA, fin de vie : le nouveau gouvernement belge toujours plus libéral, sauf en matière d’IVG

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    GPA, fin de vie : le nouveau gouvernement belge toujours plus libéral, sauf en matière d’IVG

    5 février 2025

    Vendredi dernier, les parties sont parvenues à un accord pour le nouveau gouvernement fédéral de Belgique. Il compte différentes mesures en matière de bioéthique.

    Vers un « cadre légal » pour la GPA

    Actuellement, il n’existe pas de législation belge relative à la gestation par autrui (GPA). La nouvelle coalition compte instaurer un « accord préalable » entre les « parents d’intention » et la mère porteuse, devant être ratifié par le tribunal de la famille. Les commanditaires se verraient ainsi dotés de « tous les droits parentaux » dès la naissance de l’enfant. « Toute forme de commercialisation de la GPA » sera en revanche interdite (cf. « Il n’y a pas de GPA éthique, c’est un terme marketing »).

    Par ailleurs, l’anonymat des donneurs de sperme et d’ovocytes sera supprimé.

    Des déclarations « anticipées » pour les personnes démentes

    En matière d’euthanasie, l’accord gouvernemental prévoit d’« élargir la déclaration anticipée aux personnes devenues incapables de donner leur consentement en raison d’une démence » (cf. Québec : les demandes « anticipées » d’euthanasie bientôt autorisées). Une question « sur la table depuis plusieurs législatures » qui n’a pas abouti jusqu’à présent.

    Pas d’accord en matière d’IVG

    En ce qui concerne la question de l’avortement, la coalition indique vouloir « poursuivre le débat sociétal ». Différents partis ont essayé d’augmenter le délai autorisé pour avorter mais le CD&V [1] s’y est toujours opposé. Sammy Mahdi, le président de ce parti, a déclaré que tout allongement au-delà de 14 semaines était « non discutable » (cf. Luxembourg : le gouvernement s’oppose à l’allongement du délai légal pour avorter). Or seul un consensus au sein des partis de la majorité pourrait aboutir à une modification de la loi.

    Enfin, l’accord prévoit la création d’un dispositif d’« accouchement discret ». Les données des mères y ayant recours seront conservées par un organisme indépendant et transmises plus tard à l’enfant s’il le souhaite.

    -----

    [1] Chrétiens-démocrates et Flamands

    Source : RTL Info (01/02/2025)

    Lire également : Fin du 15 août, élargissement de l’euthanasie, GPA… le programme du nouveau gouvernement belge

  • Quel est l’impact de l’euthanasie sur l’offre de soins palliatifs en Belgique ?

    IMPRIMER

    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Comment augmenter l'offre palliative dans un pays qui autorise l'euthanasie ?

    En Belgique, les soins palliatifs sont déployés dans différents lieux (hôpital, domicile, maison de repos) afin de répondre à la demande de nombreux patients de pouvoir choisir le lieu où ils recevront ces soins spécifiques. Toutefois, des rapports publiés par le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) ces dernières années, il ressort que l’offre ne répond toujours pas aux besoins des patients, faute de moyens suffisants. 

    Dans son dernier rapport sur les soins palliatifs en Belgique, publié le 16 janvier 2025, le KCE recommande de mettre en place une offre de soins intermédiaires, le palliative middle care, afin de compléter l’offre existante. Cette offre intermédiaire se situerait entre les soins courants et non urgents d’une part, et l’hôpital, notamment pour les patients qui ne nécessitent pas des soins dispensés en hôpital ou dans une unité de soins palliatifs et qui ne peuvent pas non plus être accompagnés à domicile ou en maison de repos. Le KCE insiste sur l’importance de diversifier l’offre palliative et les niveaux de soins (généralistes et spécialisés) pour mieux répondre aux besoins de tous les patients, besoins qui ne sont pas seulement liés à l’âge avancé ou à l’espérance de vie. Ceci répond à la nouvelle orientation des soins palliatifs qui, depuis 2016, ne s’adressent plus seulement aux patients en fin de vie mais également à toute personne atteinte d’une maladie grave et potentiellement mortelle.  

    Les soins palliatifs font ainsi face à une double augmentation des besoins, liée d’une part au vieillissement de la population et d’autre part à l’élargissement de la prise en charge palliative à de nouveaux publics. En 2024, la fédération des soins palliatifs alertait quant à elle sur le manque de moyens pour les soins palliatifs, soulignant notamment la pénurie de lits dédiés à ce service dans les hôpitaux (seulement 400 sont disponibles pour toute la Belgique).  

    Peut-on faire cohabiter l’euthanasie et les soins palliatifs ?  

    La question de l’impact de l’euthanasie sur l’offre palliative se pose avec acuité en Belgique où les soins palliatifs cohabitent avec la possibilité d’être euthanasié. En novembre 2024, l’Anscombe Bioethics Centre a publié un rapport dans le cadre de l’examen de la proposition de loi visant à dépénaliser l’euthanasie au Royaume-Uni (Assisted Dying Bill). Intitulé Evidence of Harm : Assessing the Impact of Assisted Dying / Assisted Suicide on Palliative Care, ce rapport apporte un éclairage intéressant sur l’impact de l’euthanasie ou du suicide assisté sur les soins palliatifs dans les pays qui ont dépénalisé ces pratiques. 

    Se basant sur les données disponibles en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas et au Luxembourg entre 2012 et 2019, l’auteur du rapport remarque que, dans ces pays, l’offre palliative n’a augmenté que de 7.9%, contre 25% dans 20 pays d’Europe occidentale où l’euthanasie reste interdite. Le même constat est fait aux États-Unis, où les équipes de soins palliatifs dans les hôpitaux n’ont augmenté que de 3,2 % dans les États américains qui proposent l’euthanasie ou le suicide assisté, contre 9,4 % dans les autres États. L’euthanasie aurait bien un impact négatif sur les soins palliatifs qui progressent non seulement moins vite, mais qui subissent également une détérioration, liée notamment à la pression qui s’exerce sur le personnel de soins palliatifs dès lors que sont introduits l’euthanasie ou le suicide assisté.  

    Selon le rapport du Anscombe Bioethics Centre, des personnes interrogées en Flandre constatent que « l’euthanasie fait l'objet d'une grande attention de la part du public et des médias, ce qui n'est pas le cas des soins palliatifs ». Dans ce contexte, le risque est bien réel que les soins palliatifs en Belgique ne rencontrent jamais les besoins des patients qui, faute de soins adaptés ou d’information sur l’existence de ce type de soins, pourraient se tourner plus facilement vers l’euthanasie.  

    Lire également : Proposition d’extension de la loi belge sur l’euthanasie : Retour d’expérience critique des Pays-Bas à la Chambre

  • Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie débordée

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie débordée

    27 janvier 2025

    Le 22 janvier, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie en Belgique a publié son 11e rapport bisannuel destiné à la Chambre des représentants. Elle alerte sur le manque criant de moyens. « Sans un renfort immédiat, la continuité des activités de la Commission sera inévitablement mise en péril » pointe-t-elle.

    Alors que le nombre d’euthanasies pratiquées dans le pays ne cesse d’augmenter (cf. Belgique : les euthanasies en hausse de 15% par rapport à 2022) et que les profils des patients qui y ont recours sont de plus en plus divers (cf. Eva, 16 ans : une euthanasie et 5 organes prélevés), les moyens alloués sont restés « inchangés depuis 2003 », année de création de la Commission. L’instance demande donc de « renforcer le cadre administratif et les moyens humains » de façon urgente.

    Actuellement, deux secrétaires doivent « gérer plus de 3.500 dossiers par an, en plus d’un ensemble croissant de tâches ». Un « déséquilibre frappant » par rapport aux institutions existant dans d’autres pays comme les Pays-Bas relève le rapport. La rémunération des membres est en outre « totalement disproportionnée » par rapport au travail accompli considère la commission. En effet, seules les réunions sont prises en compte et rétribuées à hauteur de 20 euros. « Cette rétribution insuffisante nuit à l’attractivité des mandats et au renouvellement des membres » indique le rapport. 

    Le développement d’un formulaire électronique permettant la dématérialisation des procédures de déclaration « est bloqué depuis 2023 » déplore par ailleurs l’instance qui demande que le projet soit rapidement finalisé.

    Enfin, la Commission recommande la création d’un département dédié à la gestion de l’euthanasie. Il permettrait de faire le lien entre le service public fédéral de la justice et celui de la Santé publique. Il pourrait aussi encourager la réalisation d’études sur la fin de vie (cf. Fin de vie : une étude documente l’impact de l’euthanasie sur les soins palliatifs).

    En 2022-2023, la Commission a considéré que toutes les déclarations d’euthanasies reçues répondaient aux conditions de la loi. Aucun dossier n’a été transmis à la justice, et aucune « difficulté majeure » n’a été relevée (cf. Euthanasie en Belgique : la Chambre adopte le système de sanctions « graduel »).

    Source : Le spécialiste (22/01/2025)

  • Invincible : l’expérience d’Olivier Goy, atteint de la maladie de Charcot

    IMPRIMER

    De gènéthique.org :

    Invincible – Olivier Goy et Anne Fulda

    « Principe de précaution, progrès de la science, confinements… tout est mis en place pour éloigner la maladie et la mort. Et pourtant, elles sont – et seront toujours là. » C’est l’expérience d’Olivier Goy, atteint de la maladie de Charcot. Une expérience non pas amère mais joyeuse, comme le montre son immense sourire.

    Dans un témoignage lumineux écrit avec la journaliste Anne Fulda, Olivier Goy appelle à aimer la vie intensément et à la vivre pleinement, quelles que soient les circonstances. Avec une « détermination à être heureux. Malgré la maladie. Et peut-être étonnamment grâce à elle ». L’ancien entrepreneur frappé par ce terrible diagnostic à l’âge de 46 ans, a choisi d’en faire le tremplin vers un combat pour faire avancer la recherche et accepter le handicap.

    « La maladie de Charcot est un prétexte pour parler de la vie sans faux-semblant. » Parler de la vie et pas de la fin de vie même si le sujet n’est pas éludé. (...) Alors que cette pathologie est régulièrement mise en avant par les militants de l’« aide à mourir », Anne Fulda rappelle que « la vie que les « bien-portants » n’estiment pas supportable demeure tout à fait appréciable pour certains malades, qui s’adaptent petit à petit, repoussent au fur et à mesure le curseur de ce qui, quelques mois plus tôt, leur semblait « inacceptable » ».

    « La fin de vie ne m’intéresse pas, seule la vie me passionne », affirme Olivier Goy. « Maintenant je sais la valeur d’être tout simplement vivant », témoigne-t-il, précisant que « cet amour de la vie est lié à une acceptation totale de l’existence de la mort. » L’avons-nous acceptée ?

    Editions : de L’Observatoire

    Date de parution : 25/09/2024

    Nombre de pages : 224