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  • L'Opus Dei entame les préparatifs pour célébrer son centenaire

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    Lu dans le site web sismografo :

    OCARIZ cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpeg« Les semaines de travail avec lesquelles l'Opus Dei va préparer le Congrès général ordinaire de 2025 se dérouleront dans le monde entier tout au long de l'année prochaine. 

    C'est ce qu'a annoncé mercredi le prélat de l'Opus Dei, Fernando Ocáriz, dans un message adressé à ses fidèles. La devise choisie par l'institution pour préparer cet événement est Chemin vers le centenaire de l'Œuvre. Approfondir le charisme et renouveler notre désir de servir Dieu, l'Église et la société .

    Les Semaines de Travail sont un outil prévu dans les statuts de l'Opus Dei afin que, dans chaque région, puissent être étudiés les thèmes les plus pertinents pour la formation et la mission apostolique de ses membres. Depuis la première convoquée par saint Josémaria en 1943, elles ont lieu tous les dix ans et constituent le forum qui permet de recueillir les réflexions et les opinions des membres de l'Œuvre à travers le monde.

    Le congrès qui se tiendra dans deux ans vise ainsi à célébrer le centenaire de l'Opus Dei, qui s'étendra du 2 octobre 2028 – un siècle après le moment fondateur qui a donné naissance à l'institution – jusqu'au 14 février 2030. Cela fera 100 ans depuis le début de son travail avec les femmes.

    "Nous commençons ainsi la préparation la plus concrète du centenaire, à laquelle je souhaite que vous participiez tous", déclare Fernando Ocáriz dans son message. "Ce sera l'occasion d'approfondir le don de l'Esprit reçu par saint Josémaria, la beauté de la mission de service de l'Église et de la société et le désir d'accompagner de nombreuses personnes sur le chemin du ciel", ajoute le prélat. Ce sera également l'occasion "de réfléchir sur la manière de répondre aux défis du temps présent dans l'esprit de l'Opus Dei et sur la manière de préparer le centenaire dans chaque lieu", précise Ocáriz.

    Pour la célébration des semaines de travail, une grande partie des contributions que les fidèles ont apportées au Congrès général extraordinaire que la Prélature a tenu au premier semestre 2023 seront utilisées pour répondre à la demande du Pape d'adapter ses statuts aux indications du motu. proprio Ad charisma tuendum . Ce sont des suggestions qui n'étaient pas directement applicables à la demande du Saint-Siège concernant les statuts.

    Les propositions liées à ce sujet se reflètent dans un texte qui "sera remis au Saint-Siège dans les prochains mois", a alors déclaré Ocariz . Le résultat final, qui n'a pas encore été rendu public, "ne pourra être connu qu'après étude du Saint-Siège, à qui revient le dernier mot", a expliqué le prélat. »

    ***

    Le charisme essentiel du fondateur de l’Opus Dei, saint Josemaría Escrivá de Balaguer, portait sur la revalorisation du rôle novateur donné aux laïcs (près de cent mille) dans l’Oeuvre spirituelle que celui-ci a voulu fonder. L’étrangeté de la réforme voulue par le pape actuel porte, en revanche, sur son désir de recadrer l’Oeuvre dans des structures cléricales.

    La question reste encore de savoir aussi en quels termes exacts, et dans quel laps de temps, le Prélat obéissant de l’Opus Dei formulera sa réponse au Souverain Pontife Romain. (ndBelgicatho JPSC).

  • La leçon arménienne

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    Le-mont-Ararat-vu-de-lArmenie-©Wikimedia-620x330.jpeg

    De quoi l’abandon de l’Arménie par l’Europe est-il le nom ? Que dit-il de nous ? Il pourrait bien nous révéler la mort de nos nations, dissimulée derrière la survivance des « États ».

    Lu (JPS) dans le mensuel « La Nef » (novembre 2023 *) :

    « Je reviens d’Arménie. Cette petite république lovée dans un cirque montagneux à 1750 mètres d’altitude moyenne mais privée d’accès à la mer, entourée de quatre pays limitrophes dont trois surarmés et pratiquant une démographie conquérante sinon hostile, libérée du joug soviétique mais toujours fidèle à l’amitié et l’influence russes, abrite une nation.

    Et assurément, l’Arménie est une nation. Les Arméniens parlent et écrivent une langue multimillénaire, avec un alphabet inventé il y a 1600 ans. Ils prient ensemble le Dieu unique et trinitaire depuis 1700 ans quand le roi Tiridate se convertit au christianisme. Ils professent la fierté de leur noble histoire leur ayant permis de hérisser leurs montagnes de forteresses, d’églises, de monastères et de khatchkars médiévaux, et de résister aux périls sismiques comme aux empires byzantin, sassanide puis seldjoukide qui cherchaient à les dominer et à leur imposer une autre religion. Ils communient avec ferveur dans le cadre d’une civilisation vigoureuse, constituée par un État de droit unique dans la région, par l’amour de la grande musique qui nourrit des compositeurs, un opéra et des conservatoires de qualité internationale, leur cuisine aux saveurs subtiles, et par le partage de mœurs et de valeurs issues d’une tradition ouverte. Ils ambitionnent de construire une société moderne, assurant la prospérité collective et le bien commun, tout en faisant reconnaître leurs droits historiques sur les territoires qui leur ont été arrachés et le génocide dont le peuple a été victime il y a plus de cent ans.

    On retrouve bien là les cinq éléments majeurs de l’identité et de la culture des hommes qui forment une nation : la langue, la religion, l’appropriation de l’histoire passée, le désir de communion collective, et l’adoption d’un même projet d’avenir. Cela n’obère pas la diversité, dans l’harmonie cependant, car pour faire nation, il faut a minima réunir quatre de ces cinq ingrédients, or les Arméniens partagent les cinq.

    Un État-nation ?

    Mais les Arméniens forment-ils pour autant un État ? Ou du moins, est-il réellement viable, ce petit État de 30 000 km2 qu’ils ont pu édifier en 1991, dénué de tout accès à la mer, amputé de son emblème millénaire du mont Ararat, rabougri de ses provinces historiques de l’ouest et du sud qui ont subi l’épuration ethnique post-génocidaire, privé de ses provinces orientales peuplées d’Arméniens mais occupées par le voisin azéri ? L’Arménie est un pays pauvre, dont le PIB le situe au 136e rang mondial (111e si on retient le PIB par habitant), bien loin de ce qu’on pourrait imaginer pour un peuple cultivé, courageux et travailleur, ayant généré une diaspora dynamique et solidaire.

    Et en effet, il n’est plus possible à la fin du XXe siècle de créer un État, fût-ce pour y abriter une nation, sans le soutien actif de puissances mondiales et régionales. Car si elles sont sensibles à la géographie et l’autodétermination des peuples, elles le sont davantage encore à la démographie et aux rapports de force générés par les lobbys comme par certains fanatismes qui ne dédaignent pas de recourir, parfois, à la violence.

    Il en allait autrement au XIXe siècle où, à l’exemple de la France et de l’Angleterre, l’Europe avait popularisé le concept d’État-nation, afin d’optimiser les facteurs de paix intérieure et donc d’assurer le bonheur des peuples. Une nation regrouperait donc sur un territoire harmonieux des hommes partageant au moins quatre des cinq composants mentionnés plus haut et hérités du principe ancien « Cujus regio, ejus religio » qui avait mis fin aux guerres de Religion. On peut qualifier cette initiative des puissances européennes, qui dominaient alors le monde, de sagesse pragmatique en matière de relations internationales : elle avait permis de constituer de nouveaux ensembles stables, dont la cohésion fut longtemps fondée sur la culture et donc les valeurs communes de ces États-nation : Belgique, Grèce, Italie, Allemagne, Petit Liban. Mais à côté de ces succès pérennes, parfois facilités par la dislocation des empires, l’agonie de ces derniers s’accompagna aussi de grandes tragédies, comme les massacres collectifs perpétrés par les Ottomans à l’endroit de certaines de leurs populations chrétiennes.

    La fin de l’État-nation

    Si donc on s’en tient, comme définition pratique d’un État-nation, à la conjugaison d’une nation cohésive et d’un État prospère, la plupart des constructions du XIXe et du XXe siècles sont en régression, voire en train de s’effondrer.

    En effet, les pays européens, sous l’influence de la pensée dominante en provenance d’outre-Atlantique, se sont lancés dans la mondialisation tout en pratiquant la déconstruction de leur corpus civilisationnel, alors même que, déjà sécularisés, ils étaient moins enclins à promouvoir leur propre modèle. Cette double peine grippe et même bloque le processus d’assimilation à la nation des populations nouvelles, faute de leur appropriation d’au moins quatre des cinq composants : défaut de maîtrise de la langue, bellicisme religieux, détestation de l’histoire ancienne commune, effondrement du patriotisme au quotidien, et dérision devant les projets fédérateurs. Finalement, même si l’État reste fort, la nation devient faible car divisée. Et même si cet écartèlement ne conduit pas nécessairement à la guerre civile, du moins à court terme, on trouve désormais au sein d’enclaves extraterritoriales, et même dans certains quartiers bourgeois, des hommes qui détestent le pays où ils vivent et dont parfois ils possèdent le passeport. Et qui se victimisent et revendiquent.

    Les exemples de revendications ayant divisé et affaibli ces pays ne manquent pas : les Palestiniens du Liban affirmant que la route de Jérusalem passait par Jounieh ; les grands partis « islamo-progressistes » qui, en 1958 puis en 1975, refusèrent, voire combattirent la souveraineté libanaise au profit d’une solidarité arabe ; les mouvements « Woke » et « Black lives matter » qui pratiquent l’anachronisme, déboulonnent les statues, censurent les films et réécrivent les livres aux États-Unis d’Amérique ; les viols de Noël 2015 commis contre des femmes allemandes après l’arrivée de deux millions d’immigrés moyen-orientaux et africains ; les violentes émeutes à répétition en France, en 1993, 2005 puis 2023 ; les attaques au couteau dans plusieurs pays européens.

    Qu’en conclure simplement, pour être audible ? On retrouve désormais sur un même territoire, un peuple qui n’est plus une nation, divisé entre des habitants anciens qui n’admirent plus leur civilisation et des habitants nouveaux qui la rejettent. Ces lézardes fissurent les pays démocratiques, jamais les dictatures.

    Aussi, lorsque les grands États-nation brandissent la nécessité de valeurs partagées sans en mentionner l’origine, louent la tolérance, bégaient sur le vivre en commun et promeuvent le métissage et le multiculturalisme, sans rappeler les fondamentaux qui les ont enfantés, ils reconnaissent implicitement que s’il reste un État, il n’y a plus de nation. Et certainement pas de « civilisation judéo-chrétienne », le mot qui fâche.

    Alors comment qualifier les pays d’Europe ? 

    Les Arméniens que j’ai rencontrés redoutent un nouvel affrontement armé avec leurs deux voisins surarmés, Azerbaïdjan et Turquie, dont la population cumulée dépasse trente fois la leur. Et ces deux voisins peuvent compter, par surcroît, sur la bienveillance d’Israël et des États-Unis – un allié régional et un allié mondial –, et sur la disqualification de facto de l’arbitre russe, durablement affaibli par le conflit ukrainien. Alors, ils m’ont interpellé, en tant que citoyen français : nous comptons sur le support de l’Europe, car ce sont des pays chrétiens comme nous. N’est-ce pas, ajoutent-ils pour se rassurer ?

    Cette assertion, sous sa forme interrogative, m’a été répétée entre les pierres basaltiques du monastère de Tatev, sous la coupole en croix de l’église Sainte-Hripsimé, au fond de la fosse de Saint-Grégoire à Khor Virap, dans la chapelle troglodyte du couvent de Geghardt, face à la majestueuse crinière blanche d’Ararat contemplée depuis les ruines de Zvartnots ou la forteresse d’Amberd, devant les cartes anciennes du plateau arménien exposées au musée Matenadaran, et au son des musiques des compositeurs européens faisant chanter et virevolter les fontaines de la place de la République. Oui, elle m’a été demandée avec insistance devant ces joyaux du patrimoine de l’humanité. Pourquoi ne nous aide-t-on pas ? Nous voulons la paix avec nos voisins, et nous voulons vivre avec tous nos frères arméniens demeurés fidèles dans les villages du plateau. Nous voulons préserver notre civilisation. Elle est tellement proche de la vôtre. Vous êtes chrétiens comme nous : aidez-nous ! Vous le devez puisque vous le pouvez !

    Mais ils sont fous ces Arméniens : nous chrétiens ? La constitution européenne non seulement ne le proclame pas, mais elle ne consent même pas à reconnaître – que dis-je ? nommer – les racines de l’Europe. Par honte, dégoût, peur ? Les Turcs ont beau jeu de fustiger ce qu’ils appellent un « club chrétien », car les membres du club protestent vertueusement : « Non, nous ne sommes pas chrétiens ; peut-être quelques rares nostalgiques nationalistes rances. » Et lorsque la France, attaquée par des hordes d’émeutiers, se rebiffe en parlant de valeurs communes, elle les qualifie de « valeurs républicaines », jamais de « valeurs françaises ». De quoi cet abandon est-il le nom ?

    D’une désagrégation de la nation. Il n’y a plus d’État-nation, cette organisation redoutablement efficace qui avait fondé la prospérité de l’Europe et ses convictions civilisatrices – d’ailleurs, cet adjectif est honni, dans le « gloubi-boulga » des opinions qui se valent toutes et de l’égalitarisme des civilisations. On peut classer les sportifs par leurs victoires, les scientifiques par leurs prix Nobel, les peintres par leur cote chez Sotheby’s, les musiciens par leurs disques d’or, les écrivains par le nombre de lecteurs, les hommes par leur taille, les femmes dans les concours de beauté, les universités par le classement de Shangaï, les entreprises par leur valorisation boursière, les pays par le PIB. Mais pas les civilisations ! On aurait pourtant pu comparer leur apport à l’humanité en matière de systèmes de valeurs, d’aspirations eschatologiques, de découvertes scientifiques, d’innovations technologiques, de patrimoine architectural et artistique. Pourquoi en ce nouveau siècle une telle honte de ce que nous sommes ?

    Question sans réponse. Alors venir en aide à trois millions d’Arméniens qui nous empêchent de bien dormir ? On a déjà milité pour la reconnaissance de leur génocide par les Turcs – dont le nom n’est pas explicitement mentionné. Nous ne sommes d’ailleurs que trente pays à l’avoir reconnu – sur 193 au total, représentés à l’ONU. Même Israël, issu d’un autre génocide, ne le reconnaît pas. On a bien fait notre devoir.

    Alors non, foutez-nous la paix, les Arméniens. Laissez-nous jouir sans entrave, face à notre écran et nos réseaux sociaux, entre un Big Mac bien dodu et une canette de Coca-cola sans sucre. Nous revendiquons le droit à l’abrutissement total et à l’amnésie collective. Khalas ba’a. Vous nous rappelez trop nos racines que nous avons oubliées et notre christianisme que nous avons bradé pour une goutte de pétrole.

    Rideau. »

    (*) Farid Élie Aractingi

    Farid Elie Aractingi, ancien cadre dirigeant dans l’industrie informatique et automobile, est engagé dans des œuvres bénévoles au service de la relation franco-libanaise.

    © LA NEF n°363 Novembre 2023

  • Stockel, 7 décembre : Les laïcs, pierres vivantes de l'Eglise; conférence de Claude Callens

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    Affiche congrès.jpg

    Christine Gosselin, sur le site du diocèse de Namur, présente l'orateur :

    Claude Callens, 20 ans de recherches en morale sociale sur la toile

    Son amour des mots, prose ou poésie n’a d’égal que son éloquence… Claude Callens a effectué des recherches, choisi ses mots, soigné ses présentations orales et visuelles au service de tous depuis bientôt 60 ans. Pourtant s’il manie si bien l’art de la parole, il reste très discret sur lui-même et son travail. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la mise en ligne de ses cours et conférences : plus de 2200 pages sur l’enseignement social chrétien. Un travail magistral mis à disposition de tous.

    C’est comme professeur à l’Athénée de Saint-Servais que Claude Callens commence sa carrière et sa réflexion en 1964. Très vite il sera également appelé à donner des cours et à animer des ateliers d’expression vocale et théâtrale dans le cadre des Cours supérieurs de pédagogie (IETC-Namur) en promotion sociale. Des sujets et publics variés qui l’amènent, dès 1968, à découvrir la philosophie politique. Effectivement, Claude est tenaillé par ce souci de trouver une cohérence « trouver ce qui peut correspondre dans l’organisation du monde avec ces théories » explique-t-il. Mais les solutions proposées par Marx et Engels, puis par le socialisme démocratique qu’il étudie consciencieusement à travers le journal Le Peuple, ou les publications de l’Institut Émile Vandervelde ne le convainquent pas. Elles risquent de mener à une société inhumaine ! Il prendra définitivement distance avec le socialisme démocratique en rédigeant un petit opuscule, Le messianisme socialiste, publié le 1er janvier 1976.

    Le déclic

    Une lecture fortuite provoquera la révélation qui allait orienter ses futures recherches : « Pour mon anniversaire, mon père m’a offert un livre qu’on lui avait conseillé en librairie. Il s’agissait de l’ouvrage Les nouveaux prêtres de Michel de Saint Pierre, dans lequel l’auteur part en guerre contre les progressistes… C’est avec cet ouvrage publié en plein concile Vatican II, que j’ai commencé à m’intéresser à la morale sociale de l’Église par le biais de notes en bas de page qui renvoyaient vers les grandes encycliques sociales. »

    « À dater de ce jour, Claude est mordu et passera de longues heures à découvrir l’enseignement social chrétien » sourit son épouse Jacqueline, venue nous rejoindre dans le salon. Durant 13 ans, il relève systématiquement les thèmes et les prises de position de l’Osservatore romano, toujours taraudé par cette question de cohérence : quelle est la compatibilité de la foi avec l’organisation de la société et ses doctrines ? Dès 1977, il annonce lors d’une conférence à Lausanne que c’est dans la doctrine sociale de l’Église et non dans le socialisme démocratique que se trouvent les réponses. Enfin ces recherches et réflexions, délivrées partiellement dans des conférences pour les Centres étudiants de formation et d’action culturelle et sociale (à Namur, Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Mons et Liège) aboutiront en 1993 à un important ouvrage intitulé Un sens à la société, Essai de synthèse de la doctrine sociale de l’Église sous le pontificat de Jean-Paul II de 1978 à 1991.

    « J’avais trouvé ma voie : celle qui va de l’Écriture sainte à Léon XIII et de Léon XIII à François » souffle Claude Callens.

    Cette voie n’est pas restée inaperçue. Dès 1993, Claude donnera cours de morale sociale à l’École de la Foi de Namur dont il deviendra le directeur, puis au Séminaire et Studium Notre-Dame ainsi qu’à l’Institut supérieur de théologie du diocèse de Tournai jusqu’en 2019.

    Ce sont l’ensemble de ces cours, 2200 pages, plus de vingt ans de recherches, que Claude nous partage aujourd’hui dans un tout nouveau site « Évangélisation et action politique : défense et illustration de quelques thèmes de la doctrine sociale de l’Église ; 2000-2020 » à l’adresse www.moralesociale.net. Sous une forme accessible à tous, avec une structuration de la pensée claire et une grande facilité d’utilisation, le site permet de naviguer d’un chapitre à l’autre, d’effectuer des recherches par thématiques et de trouver des références solides sur la doctrine sociale de l’Église. La possibilité de télécharger ou d’imprimer les références, chapitres ou conférences est également offerte.

    « Bien d’autres thèmes pourraient être abordés [..] la doctrine sociale de l’Église est beaucoup moins déterminée et figée que nous ne sommes parfois tentés de le croire […]. Elle consiste en un « projet social » en vue d’éveiller les hommes à une prise de conscience personnelle et réfléchie de la signification de leur foi pour la vie économique et sociale » […] précise Claude en préalable à la lecture de ces notes. Il appelle à améliorer ce travail. Claude lui-même alimente toujours ces pages avec ses recherches actuelles : une publication sur la double mission du laïcat (2018), deux nouvelles publications sur Laudato Si’ et Fratelli Tutti (2021), et sur l’éthique du travail.

    Actuellement, outre le soin de sa grande famille, sept enfants et dix-neuf petits enfants, Claude s’intéresse aux rapports entre morale et esthétique dans les arts contemporains ains qu’à l’image du corps et de la sexualité dans les arts… de nouvelles thématiques qui ne manqueront pas d’enrichir cette recherche incontournable mise à notre disposition. En début de cette année 2023, il publiait encore un nouveau livre intitulé Jean Paul II et les laïcs. La double mission du laïcat, aux éditions Mame. Il y pointe l’importance du rôle des laïcs dans la vie du corps de l’Église.

  • Une brève histoire de la messe dans le rite romain

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    Du site "Esprit de la liturgie" :

    Recension : « Une brève histoire de la messe dans le rite romain », par Uwe Michael LangL

    DANS STUDIA

    Desclée de Brouwer vient de publier la traduction française du dernier livre du père Uwe Michael Lang C.O., ami d’Esprit de la Liturgie, dont nous avons traduit plusieurs articles sur ce blog. Voici quelques notes de lecture.

    Une synthèse accessible

    À travers vingt courts chapitres, chacun divisés en sections qui facilitent l’intelligence du propos, l’auteur retrace méthodiquement autant de siècles d’évolution de la messe dans le rite romain. Les trois premiers quarts de l’ouvrage, jusqu’au concile de Trente, sont une synthèse de la considérable monographie du même auteur, The Roman Mass: From Early Christian Origins to Tridentine Reform, véritable somme à l’érudition considérable, ouvrage académique rassemblant deux décennies des travaux de l’auteur, qui trouve dans ce petit livre (180 pages) sa traduction à destination du grand public. Le titre est factuel : l’auteur de ne parle pas d’autre chose que de la messe, et ne parle que du rite romain, quoi qu’il lui soit nécessaire, pour expliquer son histoire, de donner de loin en loin une brève description des liturgies orientales, wisigothique, ou ambrosienne.

    Cet ouvrage s’annonce utile surtout par le large public qu’il permet de toucher. Les prérequis sont minimaux: il est utile que le lecteur connaisse les grandes parties de la messe ; l’existence de l’empire carolingien, du Saint-Empire, des royaumes de France et d’Angleterre, de la papauté ; sache ce qu’est un évêque, un prêtre, un diacre. Autrement dit, ce livre pourra trouver sa place parmi les cadeaux de Noël de tout catholique intéressé par le sujet, que l’auteur sait rendre passionnant. Un glossaire en fin d’ouvrage permet de combler utilement d’éventuels trous de mémoire.

    L’abbé Jean-Pierre Herman a mené à bien la tâche délicate de la traduction d’un ouvrage nécessairement rempli de termes techniques du domaine liturgique, domaine qu’il connaît parfaitement.

    Pour le lecteur pressé déjà convaincu par cette brève description, donnons d’emblée les liens vers le livre sur le site de l’éditeur et Amazon.

    Légende et réalité

    Les mythes ont la vie dure. Les réformes liturgiques du vingtième siècle se sont plus ou moins toutes fondées sur une espèce de roman ecclésial, une simplification de l’histoire allant jusqu’à la fiction, qu’on pourrait résumer de cette manière: « la liturgie des premiers siècles a été chargée d’une pompe mondaine par la réforme carolingienne, puis s’est transformée en exercice de dévotion cléricale au long du Moyen-Âge, pour aboutir à une fossilisation rigide au concile de Trente, qui a abouti à sa totale décrépitude à la veille du mouvement liturgique qui a débouché sur la constitution Sacrosanctum Concilium du concile Vatican II ». Si la recherche en histoire de la liturgie a fait se fissurer cette belle légende dès le milieu du 20e siècle, il se trouve encore des séminaires où on l’enseigne comme telle, puisque de nombreux prêtres, même jeunes, la professent sans hésitation.

    Sans prendre le contrepied systématique de cette légende (qui reste basée sur des faits réels, même déformés), l’auteur apporte avec méthode, en citant à parts égales une grande abondance de sources primaires et de travaux de recherche récents, la nuance nécessaire à une approche plus sereine, plus rigoureuse, et simplement plus vraie, de l’histoire de la liturgie de la messe. Antiquité de l’orientation, célébrations domestiques, usage d’une langue hiératique, rôle et limites de l’improvisation, unicité du canon romain, nombre des lectures, rôle des fidèles : autant de sujets sur lesquels l’auteur bouscule les idées reçues, sans pour autant prendre un parti idéologique.

    Court, trop court ?

    Le format de l’ouvrage a contraint l’auteur à de nombreux raccourcis. Cela peut expliquer certaines simplifications, mais le lecteur féru d’histoire liturgique reste parfois sur sa faim. À son crédit, l’auteur n’est pas avare de références pour qui veut creuser tel ou tel sujet, encore que certaines de ces références pointent vers des ouvrages datés, voire teintés idéologiquement (en particulier ceux de Josef Andreas Jungmann), contenant des erreurs que justement l’auteur s’emploie à rectifier.

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  • Le pape François réaffirme que les catholiques ne peuvent pas être francs-maçons

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    De Life Site News :

    Le pape François réaffirme que les catholiques ne peuvent pas être francs-maçons

    Le bref document du Dicastère pour la doctrine de la foi intervient alors que le pape François et le cardinal Fernández ont publié des déclarations confuses sur la sexualité et le genre.
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    15 novembre 2023

    Il est interdit aux catholiques de se joindre aux francs-maçons, a réaffirmé aujourd'hui le Dicastère (anciennement Congrégation) pour la Doctrine de la Foi dans une déclaration signée par le Cardinal Víctor Fernández et approuvée par le Pape François.

    La question a été posée par Mgr Julito Cortes, évêque du diocèse de Dumaguete aux Philippines, qui a déclaré que des membres de son troupeau rejoignaient de plus en plus souvent des loges maçonniques. "L'appartenance à la franc-maçonnerie est très importante aux Philippines ; elle concerne non seulement ceux qui sont officiellement inscrits dans les loges maçonniques mais, plus généralement, un grand nombre de sympathisants et d'associés qui sont personnellement convaincus qu'il n'y a pas d'opposition entre l'appartenance à l'Église catholique et aux loges maçonniques", peut-on lire dans la réponse.

    "Sur le plan doctrinal, il convient de rappeler que l'adhésion active d'un fidèle à la franc-maçonnerie est interdite en raison de l'inconciliabilité entre la doctrine catholique et la franc-maçonnerie", indique la réponse, faisant référence à la déclaration de 1983 de la Congrégation sur la question ainsi qu'aux directives de la Conférence des évêques catholiques des Philippines publiées en 2003.

    "Au niveau pastoral, le Dicastère propose que les évêques philippins mènent une catéchèse accessible au peuple et dans toutes les paroisses sur les raisons de l'inconciliabilité entre la foi catholique et la franc-maçonnerie", peut-on lire dans la réponse. "Enfin, les évêques philippins sont invités à réfléchir à l'opportunité de se prononcer publiquement sur cette question.

    La CDF a réitéré l'enseignement de l'Église selon lequel la franc-maçonnerie est un péché mortel en 1983, dans un contexte de confusion quant à la question de savoir s'il était toujours interdit aux catholiques d'adhérer à la franc-maçonnerie.

    "Les fidèles qui s'inscrivent dans des associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent recevoir la Sainte Communion", a réaffirmé en 1983 la Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée à l'époque par le cardinal Joseph Ratzinger. L'interdiction a toujours été en vigueur depuis la bulle In eminenti, publiée en 1738 par le pape Clément XII.

    La franc-maçonnerie implique des serments secrets et ses "rites" se moquent du catholicisme.

    Le père William Saunders a détaillé certains des problèmes dans un article pour EWTN.

    "L'Église catholique a des difficultés avec la franc-maçonnerie parce qu'elle est en fait une sorte de religion à part entière", écrit-il. "La pratique de la franc-maçonnerie comprend des temples, des autels, un code moral, des services de culte, des vêtements, des jours de fête, une hiérarchie, des rites d'initiation et d'enterrement, et des promesses de récompense et de punition éternelles.

    Alors qu'en Amérique, la plupart des francs-maçons sont chrétiens et exposent une Bible sur leur "autel", dans les mêmes loges ou ailleurs, les juifs, les musulmans, les hindous ou d'autres religions non chrétiennes peuvent être admis et utiliser leurs propres écritures sacrées", explique-t-il.

    L'un des "rites" comprend un rejet explicite de la papauté et d'un pouvoir éternel.

    Lorsqu'une personne atteint le 30e degré de la hiérarchie maçonnique, appelé le Kadosh, elle écrase du pied la tiare papale et la couronne royale et jure de libérer l'humanité "de l'esclavage du despotisme et du fardeau de la tyrannie spirituelle", a expliqué M. Saunders.

    Le prêtre catholique a ensuite expliqué un serment :

    Un candidat prête serment à la franc-maçonnerie et à ses secrets sous peine de mort ou d'automutilation en s'agenouillant les yeux bandés devant l'autel, en plaçant ses deux mains sur le volume de la loi sacrée (peut-être la Bible), l'équerre et le compas, et en répétant après le "vénérable maître". N'oubliez pas que le candidat ne connaît même pas encore tous les "secrets" sur lesquels il prête serment.

    La réaffirmation par le cardinal Fernández de près de 300 ans d'enseignement de l'Église catholique sur la franc-maçonnerie intervient alors que le préfet et le pape François ont publié des déclarations confuses sur la sexualité humaine et le genre, notamment sur le fait que les personnes confuses quant à leur sexe peuvent recevoir le baptême et servir de parrains, en contradiction avec une déclaration de 2015 de la CDF sur la question.

    Le cardinal Fernández a également refusé d'exclure les "bénédictions" pour les "couples" de même sexe, malgré une déclaration de la CDF de 2021 qui réaffirmait qu'ils ne pouvaient pas recevoir de "bénédiction".

  • Belgique : hausse de la pratique religieuse et sacramentelle en 2022

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    Du site de RTL :

    L'Église catholique relève une hausse de fréquentation et de sacrements en 2022

    "Tous les lieux de pèlerinage belges ont de nouveau vu leur fréquentation augmenter en 2022" au même titre que les chiffres de sacrements, annonce mercredi l'Église catholique en Belgique dans un communiqué de presse.

    "Les quatre plus grands sanctuaires mariaux (Scherpenheuvel, Oostakker, Banneux et Beauraing) ont enregistré quelque 1.270.000 visiteurs en 2022" tandis que dans le même temps, "les centres de retraite et l'hôtellerie des monastères et des abbayes ont enregistré 130.781 nuitées", détaille le rapport annuel de l'institution.

    Par ailleurs, cette dernière a dénombré 43.327 baptêmes et 6.947 mariages religieux au cours de la même année. Ce qui, selon elle, constitue une augmentation respective de 17,6% et de 72,3% par rapport à 2021.

    Enfin, le rapport indique que 404.195 personnes ont participé aux célébrations eucharistiques de la nuit et du jour de Noël alors qu'elles étaient 16,4% en moins l'an précédent.

    L'année 2022 est la première à avoir suivi la période longue de deux ans tourmentée par le coronavirus et les restrictions sanitaires telles que l'interdiction de rassemblement physique.