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  • Le meilleur des mondes à notre porte ?

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    On pourrait le penser :

    Un avenir sans « grossesses non désirées » et « sans avortements » : c’est ce que prévoit le Pr Carl Djerassi pour 2050, date à laquelle, pense-t-il, une bonne part des bébés du monde occidental naîtront par fécondation in vitro, par procréation médicalement assistée, donc. Connu comme l’un des inventeurs de la pilule contraceptive, le professeur austro-américain envisage l’obsolescence de son invention : jeunes hommes et jeunes femmes congèleront leurs gamètes, et se feront stériliser, certains de pouvoir recourir à la PMA, estime-t-il.
    Dans une interview au Daily Telegraph, le scientifique justifie ses prédictions par le taux de succès grandissant des fécondations artificielles, ce qui permettra selon lui de les envisager en dehors du contexte d’infertilité, tout en rassurant la « génération mañana » sur le fait qu’elle pourra tranquillement remettre la maternité ou la paternité à plus tard – avec la certitude que sperme et ovules, prélevés dans leur jeunesse, sont de « meilleure qualité ».
    A la manière d’un Jacques Attali, Djerassi croit tout pouvoir prédire – mais il est vrai que la culture ambiante pousse en ce sens. « La grande majorité des femmes qui choisiront la FIV à l’avenir seront des femmes fertiles qui ont congelé leurs ovules et remis leur grossesse à plus tard. Les femmes de vingt ans choisiront d’abord cette approche comme une forme d’assurance, qui leur procure la liberté face aux décisions professionnelles, ou en l’absence du bon partenaire, ou du tic-tac inexorable de l’horloge biologique. Cependant, je prédis que beaucoup d’entre elles décideront d’être fertilisées par IVF en raison des avancées des diagnostics génétiques préimplantatoires. Et une fois que cela se produira, l’IVF deviendra une façon normale, non-coïtale, d’avoir des enfants », pense-t-il.
  • Il n'y a pas de vie humaine plus sacrée qu'une autre

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    Cité du Vatican, 15 novembre 2014 (VIS). Ce matin, le Pape François a reçu 6.500 médecins membres de l'association des médecins catholiques italiens à l'occasion du 70 anniversaire de sa fondation, auxquels il a dit que "les conquêtes de la science et de la médecine peuvent contribuer à l'amélioration de la vie humaine dans la mesure où elles ne s'éloignent pas de la racine éthique de ces disciplines... L'attention à la vie humaine, en particulier celle en plus grande difficulté, c'est-à-dire au malade, à la personne âgée, à l'enfant, touche profondément la mission de l'Eglise. Celle-ci se sent aussi appelée à participer au débat sur la vie humaine, pour présenter son point de vue fondé sur l'Evangile. Souvent, la qualité de la vie est avant tout liée aux moyens économiques, au bien-être, à la beauté et à la jouissance de la vie physique, oubliant d'autres dimensions plus profondes, relationnelles, spirituelles et religieuses, de l'existence. En fait, à la lumière de la foi et de la raison, la vie humaine est toujours sacrée et toujours de qualité. Il n'y a pas de vie humaine plus sacrée qu'une autre...comme il n'y a pas de vie humaine qualitativement plus importante qu'une autre, en raison des seuls moyens, droits ou opportunités économiques et sociales". C'est pourquoi, par leur travail, les médecins doivent témoigner "par la parole et l'exemple, que la vie humaine est toujours sacrée, valable et inviolable, et comme telle, elle doit être aimée, défendue et soignée". Le professionalisme des médecins "enrichi par l'esprit de foi, est une raison de plus pour collaborer aussi avec ceux qui, partant de perspectives religieuses ou de pensées différentes, reconnaissent la dignité de la personne humaine comme critère de leur activité. En effet, si le serment d'Hippocrate vous engage à être toujours des serviteurs de la vie, l'Evangile vous pousse au-delà, à l'aimer toujours et de toutes façons, surtout quand elle a besoin d'attentions et de soins particuliers... La pensée dominante propose parfois une fausse compassion: celle qui prétend aider la femme en favorisant l'avortement, faire un acte de dignité en procurant l'euthanasie, faire une conquête scientifique en produisant un enfant considéré comme un droit au lieu de l'accueillir comme un don, ou utiliser des vies humaines comme cobays de laboratoire pour en sauver prétendument d'autres. La compassion évangélique en revanche est celle qui accompagne dans les moments de besoin, c'est-à-dire celle du Bon Samaritain qui voit, prend pitié, s'approche et offre une aide concrète. Votre mission comme médecins vous met quotidiennement au contact avec de nombreuses formes de souffrance. Je vous encourage à devenir des bons samaritains, en prenant soin en particulier des personnes âgées, des malades et des handicapés. La fidélité à l'Evangile de la vie et à son respect comme don de Dieu, demande souvent de faire des choix courageux et à contre-courant qui, dans des circonstances particulières, touchent à l'objection de conscience. Et à tant de conséquences sociales que cette fidélité comporte. Nous vivons une époque d'expérimentations touchant la vie". Mais attention, "jouer avec la vie...est un péché contre le Créateur, contre Dieu qui a créé les choses telles qu'elles sont".

  • Comprendre pourquoi le djihadisme attire certains jeunes

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    Jean-Pierre Denis sur le site de l’hebdomadaire « La Vie » :

    « Un ou deux jeunes Français figurent, selon toute vraisemblance, parmi les bourreaux djihadistes en Syrie. La justice enquête sur leur participation à l’exécution d’une vingtaine de Syriens et d’un humanitaire américain, un massacre publicitaire scénographié et rendu public à travers une vidéo destinée à impressionner l’opinion mondiale. Il faut l’admettre : de la séduction à distance jusqu’au départ pour la Turquie sur vol low-cost et du crime commis jusqu’à la mort reçue comme une récompense, les filières djihadistes exercent effectivement leur emprise sur un millier de nos enfants.

    Un millier, cela peut sembler peu à l’échelle de la génération des 15-25 ans, un bassin de population d’environ 8 millions de personnes. Mais chaque jour, plusieurs jeunes sont en partance. Et il faudrait prendre en compte tous les ados que la propagande fascine secrètement et qui pourraient basculer en deux ou trois mois dans la plus douteuse des aventures. En passant du monde des trafiquants et des braqueurs à celui des lycéens scotchés devant Facebook, les terroristes ont considérablement élargi leur terrain de recrutement. Le nouveau djihadisme est une drogue de synthèse. Il utilise et les techniques classiques de manipulation mentale et les méthodes les plus innovantes de communication virale. Il mobilise à la fois l’internationalisme à la papa et le discours religieux le plus réactionnaire. Il joue encore sur le désir d’exister vraiment et sur cet idéalisme qui de tout temps a poussé les jeunes à risquer leur vie pour une cause jugée noble. Mais il s’agit aussi et surtout d’un virus mutant. Le voici installé dans le corps même de la France ordinaire, celle des classes moyennes et des petits pavillons.

    Pour agir, on doit surveiller, prévenir, punir. Mais les réponses d’ordre sécuritaire ne feront pas tout. Le plus important serait de comprendre. Quand l’islamisme recrutait parmi les petits trafiquants et les truands, l’affaire semblait entendue. Quand il transformait de paisibles médecins ou scientifiques de nationalité britannique et de religion musulmane en terroristes indécelables, les explications horrifiées pleuvaient, bien faciles. Mais quand le djihadisme tend ses filets dans une population à la fois sans antécédents judiciaires et sans religion, peu concernée par le drame du Proche-Orient et peu politisée, quelle est la clé ? Quand il va chercher nos ados au fond de leur désarroi intime pour les transformer en robots meurtriers et suicidaires, que penser ? 

    Environ 80 % de ces jeunes seraient issus de familles athées, estime le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam. 40 % d’entre eux auraient connu des épisodes dépressifs. Cela semble dessiner, au moins à titre d’esquisse, la piste d’un malaise existentiel d’autant plus profond qu’il n’a ni nom, ni doctrine, ni apparence pour se dire et qu’il se soucie comme d’une guigne des discours creux sur la laïcité. Avant d’être les criminels qu’ils deviendront du côté de Mossoul ou d’Alep, ces fugueurs d’un nouveau genre seraient des « déshérités », pour reprendre le titre du récent essai de François-Xavier Bellamy. Il faudrait alors les voir comme les témoins et les premières victimes d’une profonde crise culturelle, celle d’une société qui n’annonce plus rien, quand les islamistes, eux, promettent sans vergogne. Et pas n’importe quoi : l’obéissance aveugle sur la Terre, le paradis au ciel ! Il va bien falloir s’interroger là-dessus, en évitant si possible les réponses univoques ou trop rapides. Celle que je viens de risquer n’est qu’une première tentative. »

    Ref. Comprendre pourquoi le djihadisme attire certains jeunes

    Un jeune belge d’Alost a aussi été identifié parmi les égorgeurs du dernier assassinat collectif organisé par l’ « Etat » islamique, qui en a diffusé le film  sur le réseau web.

    Selon la chaîne France 24, Il y a quelques jours, une étude de "The Economist" a révélé que la Belgique était aujourd’hui le pays occidental qui fournit le plus gros bataillon de jihadistes, proportionnellement au nombre d’habitants. Plus précisément, l'étude statistique estime qu'il existe en moyenne 22 jihadistes belges pour un million d’habitants. Suit le Danemark avec 17 jihadistes pour un million d’habitants et enfin la France avec 11 ressortissants jihadistes pour un million d’habitants Au total, la Belgique - dont la population est estimée à 11 millions d’habitants - compte 250 jihadistes en Syrie et en Irak. Mais comment la Belgique, petit État situé entre la France, les Pays-Bas et l’Allemagne, est-elle devenue cet important pourvoyeur de terroristes ?

    JPSC

    Pour rappel, à l’Université de  Liège (Salle des professeurs, Bâtiment du Rectorat, Place du XX aout, 7, 1er étage)

    Copie de conférence union ulg.jpg

    S’inscrire le 20 novembre au plus tard : tel. 04.344.10.89 ou en ligne sur le site  http://www.ethiquesociale.org/

  • L'Etat Islamique, un germe satanique pour les musulmans aussi ? (OASIS)

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    18 novembre 201                                                                      Newsletter n. 16 - novembre 2014
    Fondazione Internazionale Oasis
     

    EI, un « germe satanique » aussi

    pour les musulmans ?


    L’État islamique inquiète l’Occident, mais il agite aussi le monde musulman. Plusieurs autorités religieuses s’interrogent sur sa légitimité. Au niveau officiel, la réponse négative semble prévaloir : on ne peut pas définir « islamique » le califat auto-proclamé de al-Baghdadi. Le moment est-il venu d’une révision de l’idéal même d’État islamique, qui semble toujours davantage un mirage insaisissable ? Tandis que le débat théorique progresse, le modèle du jihadiste continue à exercer un attrait puissant sur les jeunes à la recherche d’une mort glorieuse.

     
     

    La chimère de l’État islamique

    Martino Diez

    - La raison pour laquelle la condamnation de l’EI devrait conduire, dans la galaxie fondamentaliste hétéroclite, à une remise en discussion radicale de l’idéal même d’État islamique
     
     

    « Germe satanique » : la dénonciation des oulémas 

    Chiara Pellegrino - Que pensent de l’EI les savants de l’Islam

     

    De jeune bourgeois apolitique à jihadiste : histoire d’une mutation 

    Jihad al-Dinari - Un journal égyptien reconstruit la vie d’une recrue du Califat

     
     
     

    Le militant de l’EI aspire à une mort glorieuse

    Le texte d’un hymne jihadiste  

     

     
     

    Le calife et ses ennemis convergents 

    Henri Hude 

     - Les implications géopolitiques et géoéconomiques de l’affirmation de l’État islamique 

     
     

    Le fondamentalisme islamique et la tyrannie de l’État

    Sherif Younis - Une analyse à contre-courant d’un siècle d’histoire égyptienne, entre renouveau et retour au passé 

     

     

    RECENSIONS 

    Michele Brignone - Bernard Heyberger,Chrétiens au Proche-Orient. De la compassion à la compréhension, Payot, Paris 2013 

     
  • La famille à la merci des sciences sociales

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    Une excellente chronique de Thibaud Collin sur son blog (La Croix) (relayée par le Salon Beige) analyse l'approche relativiste de la famille par les sciences sociales :

    Au vu des lois votées en France depuis près de quatre décennies, il est légitime de se demander si ce ne sont pas les sciences sociales qui ont raison : la famille ne serait-elle pas qu’un mot référant à toutes sortes de situations particulières dont l’histoire, l’ethnologie et la sociologie feraient leur objet ? C’est effectivement sous la pression d’un tel afflux d’études que « la » famille identifiée à une réalité stable et pérenne s’est trouvée affublée de l’adjectif « traditionnelle ». Simultanément la floraison d’autres adjectifs (« monoparentale », « homoparentale », « recomposée » etc.) a semblé confirmer qu’il existe une pluralité de modèles familiaux, modèles désignant ici non plus l’exemplarité et la norme, mais divers types sociologiques pour guider la description des pratiques sociales.

    Tout est-il politique ?

    Certes, une famille est une réalité constituée par des actes humains libres enchâssés dans des usages sociaux, ce que l’on peut nommer des mœurs ou des coutumes qui sont autant de supports disposant à ces actes. Il est indéniable que les coutumes varient selon le temps et les lieux ; Montaigne, saisi par cette évidence à l’orée des temps modernes, en avait déjà conclu à l’extrême plasticité de l’humaine condition et à l’incapacité d’une mesure morale objective et universelle. Peut-on alors conclure que la famille est un objet soumis au relativisme le plus strict ? C’est bien ce qu’un sociologue comme Eric Fassin, à la suite de Pierre Bourdieu et Michel Foucault, cherche à présenter comme une évidence. Afin de promouvoir toutes sortes de figures familiales alternatives, il affirme que «la vérité de la famille n’est pas plus inscrite dans l’éternité des catégories d’Etat que dans le ciel platonicien d’idées abstraites ; les familles s’incarnent dans des pratiques. Elles sont donc susceptibles de changement. »[1] Le présupposé est ici que tout dans le monde humain est construit par l’homme. Cette version relativiste de l’expression « tout est politique » est un réductionnisme. Dire que la famille relève de pratiques humaines conditionnées par des usages sociaux n’honore pas la totalité de ce qui se noue dans ce que l’on nomme famille. La question est alors : comment prendre conscience d’une dimension plus originaire et plus universelle sise en deçà des diverses réalisations historiques de la famille ?

    lire la suite sur le blog de T. Collin

  • BXL, 2 décembre : "Chrétiens d'Orient, quel avenir ?"

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  • La complémentarité homme-femme, base de la famille et de la société

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    Un homme et une femme, piliers du mariage et de la société

    Radio Vatican

    Le Pape François se rendra à Philadelphie, aux Etats-Unis, en septembre prochain, à l’occasion de la rencontre mondiale des familles. Il l’a confirmé lundi matin, en s’adressant aux participants à un colloque sur la complémentarité entre un homme et une femme, au Vatican.

    La réunion est organisée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et les conseils pontificaux pour la Famille, pour le Dialogue interreligieux et pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. François leur a adressé lundi un discours sur l’état du mariage.

    Celui-ci, tout comme la famille, est aujourd’hui en crise. Le Souverain Pontife regrette la « culture du provisoire » qui caractérise notre temps et force toujours plus de personne à renoncer au mariage « comme engagement public ». Sous couvert de « liberté » est en cours une « une révolution des coutumes et de la morale », prévient François. « Mais en réalité, elle a porté de nombreuses personnes à la dévastation spirituelle et matérielle, surtout les plus vulnérables ».

    Il est évident pour le Pape que le « déclin de la culture du mariage est associée à une augmentation de la pauvreté  et à d’autres problèmes sociaux qui touchent femmes, enfants et personnes âgées ». Et d’ajouter alors que la « crise du mariage a donné naissance à une crise de l’écologie humaine ». « Les environnements sociaux et naturels ont besoin d’être protégés », complète-t-il.

    Mariage et famille sont les « piliers fondamentaux d’une nation », insiste François, « ses biens immatériels ». Et pour cela, ils doivent être défendus. « Leur apport indispensable à la société dépassent » la simple « émotivité et les nécessités du couple », une « union, rappelle le Pontife, entre un homme et une femme », un « bien unique, naturel, fondamental et beau pour les personnes, les familles, la communauté et la société ».

    Une jeunesse révolutionnaire et à contre-courant

    Il est important le rappeler d’autant plus pour la jeune génération. Le Pape invite ainsi à « penser surtout aux jeunes qui représentent le futur : il est important qu’ils ne se laissent pas impliquer par une mentalité nuisible du provisoire et qu’il soient révolutionnaires par le courage de chercher un amour fort et durable. C’est-à-dire aller à contre-courant. »

    Pas d’idéologie ici, nuance François : « la famille est un fait anthropologique, et donc un fait social et culturel. Elle ne peut pas être qualifiée avec des concepts idéologiques qui ont de la force seulement dans un moment donné de l’Histoire, puis retombent : la famille est famille ».

    En celle-ci se trouve une complémentarité entre un homme et une femme, à ne pas « confondre avec l’idée simpliste que tous les rôles et les relations de chaque sexe sont renfermés dans un modèle unique et statique », explique le Saint-Père. « Chaque homme et chaque femme apporte sa propre contribution personnelle au mariage et à l’éducation des enfants », une « harmonie dynamique au centre de toute la Création ». 

    (Tratto dall'archivio della Radio Vaticana)

  • Commentaire de l'homélie du Pape pour le 1er novembre

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    Sur le blog du bimensuel « L’Homme Nouveau » un moine de l’abbaye de Triors revient sur cette homélie

     « Au soir de la Toussaint, poursuivant la coutume établie par Jean-Paul II et Benoît XVI, le Pape François s’est rendu au cimetière du Verano, pour y célébrer la messe de la solennité. À la fin de la messe, comme ses deux prédécesseurs, il a prié pour les défunts et béni les tombes. En son temps, Paul VI préférait garder l’habitude de célébrer la messe des morts à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre, sans hésiter pourtant à faire parfois une exception. En particulier en 1963, il s’est rendu à la basilique Saint-Laurent pour y célébrer la messe pour les défunts. C’était un hommage marqué à Pie XII : pendant la guerre, il avait visité la population de ce quartier du Verano rescapée après l’horrible tragédie d’un terrible bombardement.

    L'oubli et l'ingratitude

    Paul VI y fit remarquer que l’homme moderne négligeant le sens de la Tradition, « était peu porté à la gratitude, au souvenir, à la fidélité à l’histoire et ainsi il se détachait du temps passé, ce qui engendre l’inquiétude, l’anxiété et l’instabilité ». Et il ajouta qu’un vrai chrétien au contraire adhérait « beaucoup plus à ceux qui nous ont précédés, car il n’hésite pas en face du tribut nécessaire de reconnaissance, reconnaissance qui pour les morts se transforme véritablement, dans le silence et à travers la liturgie de l’Église, en une profonde et inépuisable charité ». Le manque de reconnaissance était pour le pape l’un des motifs pour lequel on négligeait déjà la prière pour les morts. De nos jours, il faut y ajouter le silence trop impressionnant de la catéchèse des fins dernières, comme le regrettait vivement Jean-Paul II dans Entrez dans l’espérance. Ce dernier chercha à y porter remède en donnant peu après une série de conférences sur ce thème.

    Dans l’homélie, le Pape François commente ici l’évangile du jour, celui des Béatitudes. Si tout l’Évangile, dans son intégrité et dans sa quadruple expression, mérite notre piété filiale et notre recueillement, les pages qui contiennent les sublimes paroles du Sermon sur la montagne, nous séduisent d’emblée et de façon vraiment unique. C’est bien là le porche d’entrée du Royaume des Cieux. Si la grandeur et la sévérité de ce texte nous heurtent de front, voyons-y le doigt de Dieu qui cherche à nous faire déposer le fardeau de nos lâchetés afin de devenir vrais fils dans le Fils en toute confiance, et de mériter dans l’au-delà, c’est-à-dire dans le royaume éternel, de nous entendre appeler « bienheureux », et non pas « malheureux ! »

    L'industrie de destruction

    Se débarrasser du poids de nos lâchetés : le Pape le dit à sa belle façon, de façon très imagée et très profonde, en dénonçant vigoureusement l’industrie de destruction qui envahit le monde entier. Se prenant pour Dieu et succombant à ce que saint Jean-Paul II nomme la méta-tentation des origines, l’homme suit sa propre voie en rejetant tout ce qui semble inutile, depuis l’enfant dans le sein de sa mère jusqu’au vieillard. Le Pape le souligne encore : il s’agit d’une véritable et terrible tentation à laquelle le monde succombe, malgré les avertissements divers de la Vierge depuis La Salette jusqu’à Fatima. Le Pape y voit la grande épreuve de notre temps. Demandons à ­Marie la force de Dieu, qui, comme le dit le Livre de Néhémie, sera toujours notre joie. Alors, avec le Pape, nous éviterons efficacement tout relativisme et toute exclusion, pour avancer sur le chemin des béatitudes, dans la grande espérance de voir le Seigneur face à face. En fin de compte, il s’agit de beaucoup aimer, car, comme le soulignait souvent Benoît XVI, la Loi nouvelle, ce n’est pas une liste d’interdits, mais ses exigences sont celles de l’amour. »

    Ref. Commentaire de l'homélie du Pape pour le 1er novembre

    JPSC

  • Encore un ballon d’essai pour l’ordination d’hommes mariés dans l’Eglise latine

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    Contrairement à l’Afrique ou l’Asie, nouvelles frontières de l’expansion du catholicisme, l’Amérique latine, puisant sans cesse dans les ressources sacerdotales d’autrui, n’a jamais connu, dans sa déjà longue histoire, une véritable efflorescence d’un clergé autochtone. On se souvient, entre autres, des contingents  « Fidei Donum «  institués par le pape Pie XII dont elle bénéficia  largement au siècle dernier.  

    Aujourd’hui, inspiré peut-être par les vents de réforme qui soufflent à nouveau sur la colline vaticane, le  cardinal brésilien Claudio Hummes (80 ans),  ancien préfet  de la congrégation romaine du clergé, décroche une vieille lune des années postconciliaires : l’ordination d’hommes mariés pour les forêts d’Amazonie et du Matto grosso.  La panacée ? Lu à ce propos le billet de Marco Tosatti traduit sur le site « Benoît et moi ». 

     « Du Brésil m'arrive une nouvelle qui constituerait une véritable révolution dans l'Eglise. En dialogue avec la Congrégation pour le Clergé, il s'agirait de rechercher le moyen d'ordonner «ad experimentum» des «viri probati» pour faire face à la pénurie de prêtres dans les diocèses d'Amazonie, où les distances sont énormes, les prêtres de plus en plus rares, et la possibilité pour certaines communautés chrétiennes d'avoir les sacrements extrêmement réduite. 

    Le moteur de l'initiative serait le cardinal Claudio Hummes, ancien préfet de la Congrégation pour le Clergé, aujourd'hui archevêque émérite de São Paulo, où il continue toutefois, en dépit de ses 80 ans tout juste révolus, d'être actif dans une charge diocèsaine similaire à celle de Vicaire épiscopal, en rapport avec la région amazonienne. Claudio Hummes est le cardinal que Jorge Mario Bergoglio a voulu à ses côtés quand il est apparu immédiatement après son élection à la Loggia de la basilique Saint-Pierre. Selon certains experts, Claudio Hummes serait justement l'un des principaux responsables et organisateurs de l'élection de François. 

    Hummes, quand il était préfet du Clergé, a imaginé faire avancer l'idée de l'ordination de «viri probati», mais il a échoué dans sa tentative. Par «viri probati», on entend des hommes à la foi éprouvée, d'âge mûr, mariés ou veufs, qui, dans les communautés catholiques anciennes étaient ordonnés prêtres pour répondre aux besoins de communautés chrétiennes généralement situées dans des zones reculées, peu accessibles et éloignées du centre du diocèse. 

    Le cardinal Hummes , en plus d'être en pourparlers sur le sujet avec la Congrégation pour le Clergé, dirigée par l'homme de confiance du pape, le cardinal Stella a naturellement parlé avec les évêques d'Amazonie. L'un d'eux, Mgr Erwin Kraeutler, évêque d'origine autrichienne, missionnaire au Brésil, prélat de Xingu en Amazonie, a dit avoir parlé au Pape François en avril dernier de l'hypothèse que soient ordonnés les «viri probati» - pour assurer l'assistance spirituelle dans un territoire immense avec 700 mille fidèles, 800 communautés et seulement 27 prêtres. 

    «J'ai dit au Pape que j'étais l'évêque du diocèse le plus grand du Brésil par son extension, avec 700 mille fidèles, et que notre communauté ne peut célébrer l'Eucharistie que deux ou trois fois par an», a déclaré Mgr Kraeutler dans une interview au Salzburger Nachrichten. «En relation avec les besoins de nos communautés, il a aussi été question des viri probati, les hommes mariés de foi assurée, qui sont ordonnés prêtres». Si l'initiative du cardinal Hummes se concrétise, l'Amazonie pourrait être le premier endroit au monde où il y aura, dans le rite latin, des prêtres avec famille. »

    Ref. Viri probati en Amazonie

    JPSC

  • La galère des chrétiens pakistanais

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    De Radio Vatican

    Nouvelles tensions entre chrétiens et islamistes au Pakistan

    Pour la troisième fois fois dans l'actualité récente, le Pendjab a été le théâtre d'intimidations de la majorité musulmane contre des chrétiens. Toutes les familles chrétiennes d'un village du district de Sahiwal ont été contraintes à abandonner leurs maisons et à fuir, un nouvel épisode de persécutions qui est la conséquence d'un mariage entre un chrétien et une jeune fille musulmane.

    Le couple habite dans le district de Khanewal. Quand s'est diffusée la nouvelle du mariage, les musulmans locaux ont intimé à la petite communauté chrétienne locale de rendre l'épouse, et le père de la jeune fille a dénoncé à la police le jeune homme et deux de ses proches pour le rapt de la fille. L'attitude hostile des voisins a finalement contraint les neuf familles chrétiennes résidentes, 25 personnes en tout, à chercher un autre refuge.

    Ce cas est le troisième de ce genre à avoir été rapporté dans l'actualité récente du Pendjab dans l'actualité récente. Généralement, les familles concernées ne parviennent pas à obtenir justice, malgré le soutien des associations locales pour les droits des minorités. La police locale a admis ne pas vouloir procéder avec des mesures qui pourraient amener des tensions ultérieures.

    Les cas d'hommes musulmans qui capturent des femmes chrétiennes (ou issues d'autres minorités) pour les contraindre au mariage après la conversion forcée ont un traitement différent. Ces situations, signalés par centaines chaque année, sont habituellement régularisées par des juristes islamiques, avec l'interdiction pour les familles d'origine de se rapprocher de leur fille. C'est l'un des nombreux visages de la discrimination et de l'intimidation qui frappent les communautés de baptisés dans le pays, souvent attaquées au nom de la loi anti-blasphème.

    Un drame récent a toutefois rencontré un écho médiatique inhabituel dans le pays. Dans les prochains jours, après un premier renvoi, on attend l'inculpation du propriétaire d'une fabrique de briques et de trois autres personnes accusées d'avoir procédé au lynchage et au meurtre d'un jeune couple chrétien après que la femme ait été accusée d'avoir brûlé des pages du Coran. Cette fois-ci, devant l'émotion internationale, les autorités pakistanaises ne sont pas restées inactives. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées et une centaine d'autres sont recherchées.

    (source : L'Avvenire)

    Voir le détail ici : http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/pakistan/2014-11-17-pendjab-les-chretiens-chasses-de-leur-village-par-les-musulmans-suite-a-un-mariage-interreligieux

  • Chesterton et sa guérilla contre le monde moderne

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    Lu ICI :

    Chesterton et “sa guérilla contre le monde moderne” – Entretien avec Philippe Maxence 

    Journaliste et écrivain, rédacteur en chef du bi-mensuel catholique conservateur L’Homme nouveau, Philippe Maxence est également l’un des meilleurs connaisseurs français de l’œuvre de Gilbert Keith Chesterton (photo). C’est afin de mieux connaître ce penseur original et profondément iconoclaste que nous avons souhaité interroger Philippe Maxence.

    Propos recueillis par Pierre Saint-Servant

    Vous êtes à l’initiative de l’association des Amis de Chesterton, comment se fit votre rencontre avec l’œuvre de ce dernier ? 

    Ma découverte de l’œuvre de G.K. Chesterton s’est effectuée en deux temps. Adolescent, j’avais croisé ce nom en lisant des auteurs comme Henri Massis, Gustave Thibon, Jacques Maritain, Paul Claudel ou dans des lectures consacrées à l’histoire de la droite française d’avant-guerre ou au renouveau catholique à la même période. Étudiant, je suis tombé par hasard sur son essai Orthodoxie que j’ai lu avec curiosité et avec une réelle incompréhension concernant certains passages. De ce fait, je me suis obligé à relire ce livre et j’y ai finalement découvert, au-delà d’un propos souvent déconcertant au premier abord pour un Français, une véritable cohérence et l’expression d’une réelle philosophie. La lecture d’autres ouvrages de GKC a ensuite confirmé cette découverte émerveillée qui permettait de rompre avec une certaine approche cartésienne et d’exprimer les vérités éternelles sous un mode tout à fait différent.

    Chesterton est depuis plusieurs décennies tombé en Purgatoire – dont vous vous efforcez de l’en faire sortir – alors qu’il était dans la première moitié du XXème siècle un auteur largement connu et apprécié en France. Comment l’expliquer ?

    Jusqu’aux années 1950, Chesterton est encore un auteur lu, traduit et apprécié. Mais il est déjà en perte de vitesse. Mort en 1936, il n’a connu ni la Seconde Guerre mondiale, ni la Guerre froide et moins encore, comme catholique, le Concile Vatican II. Il ne semble plus alors en phase avec les problèmes du temps. La bombe atomique lui est inconnue, tout comme la Chine communiste ou le rock n’roll. Son style et certaines de ses idées, qui rencontrent aujourd’hui une nouvelle faveur, semblent alors passéistes. Pour beaucoup, ces raisons expliquent le désamour rencontré par Chesterton.

    Lire la suite ICI

    Première partie de l’entretien

    Deuxième partie de l’entretien

    Troisième partie de l’entretien

  • Une "bonne" loi sur l'euthanasie garantirait-elle un nombre stable et peu important d'euthanasies ?

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    De Theo Boer sur Euthanasie STOP :

    Mais nous avions tort, terriblement tort même

    En 2001, les Pays-Bas sont devenus le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie, en même temps que le suicide assisté. Plusieurs garde-fous ont été mis en place afin de définir qui pourrait en bénéficier, les médecins respectant ces garde-fous ne feraient pas l'objet de poursuites. Parce que chaque cas est unique, cinq commissions régionales de contrôle ont été mis en place afin d'évaluer chaque cas et pour déterminer s'il s'était déroulé dans le respect de la loi. Pendant les cinq ans qui ont suivi la promulgation de la loi, ces morts provoquées par les médecins sont restées à un niveau stable – leur nombre a même chuté certaines années. En 2007 j'écrivais qu'il n'y a pas nécessairement une pente glissante en matière d'euthanasie. Une bonne loi d'euthanasie, combinée avec la procédure de contrôle de l'euthanasie, fournit la garantie d'un nombre stable et relativement peu important d'euthanasies.» La plupart de mes collègues arrivèrent à la même conclusion.

    Mais nous avions tort, terriblement tort même. Avec le recul, la stabilisation des nombres n'a constitué qu'une pause temporaire.

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