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  • Le "miracle" du petit couteau

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    Le miracle du petit couteau par Mgr Podvin (source)

    Mgr Bernard PodvinDans son bloc-notes de la Croix du Nord du 21 septembre 2014, Mgr Bernard Podvin revient sur l’incroyable témoignage d’amour relaté par Jean-Pierre Améris dans son film Marie Heurtin.

    Marie Heurtin est une jeune fille sourde, muette et aveugle, vivant dans une famille pauvre, en plein dix neuvième siècle. Inutile de dire son terrible isolement dans une nuit relationnelle effroyable. Ses parents désemparés ont tout essayé. L’amour familial est là, mais impossible de socialiser Marie.

    Un lien émouvant et mouvementé

    Dans leur misère, les Heurtin veulent confier Marie à des religieuses accueillant des enfants sourds muets. Mais le handicap de Marie est d’un degré tel que la Supérieure de cette maison renonce à la garder. Dans cette communauté, pourtant, se trouve Sœur Marguerite. La sœur est de santé fragile. Mais elle est saisie par cet appel. Elle propose de consacrer le restant de ses jours à « humaniser » Marie. Elle ne peut accepter qu’on laisse cette enfant  dans la prison de son polyhandicap. Le visage de Marie est pour la sœur un signe de Dieu.

    À compter du douze novembre prochain, un film remarquable de Jean-Pierre Améris relate le lien émouvant et mouvementé qui s’établit pour toujours entre elles. À vue humaine, quelle folie ! La religieuse ne dispose d’aucune méthode pédagogique, d’aucun support technique comme c’est le cas en 2014. La « méthode » ? C’est son cœur débordant d’amour et de patience. Non ! Marie n’a pas vocation à demeurer une sauvage ! Y croire est sans doute très beau, mais y parvenir ? Le film ne fait aucune économie des nombreux échecs. Marguerite ne veut pas quitter la terre sans voir le sourire apaisé de Marie.

    Une audace prophétique

    La rentrée littéraire vient d’être broyée par un « livre succès » polémique ne méritant pour tout commentaire que le silence. Comment préserver le film français Marie Heurtin d’être à son tour happé par la médiocrité ? Sœur Marguerite incarne dans ce film une audace prophétique. En deux siècles, les sciences de l’éducation et la technologie ont complètement changé la relation au handicap. On ne peut que se réjouir de certains progrès. Surtout quand ils procurent un confort de communication. Mais la technique ne se substituera jamais à la présence chaleureuse et encourageante. Sœur Marguerite avait les mains vides, mais redoublait d’attention envers Marie. On souhaiterait en 2014 voir de nombreuses Sœur Marguerite dans nos chambres d’hôpitaux bien équipées en technique, mais peu habitées humainement. Croyez-le, chers lecteurs, les personnes ayant déjà vu Marie Heurtin sont conquises par l’humanité et la profondeur de ce chef-d’œuvre. Je suis témoin que les sourds et malvoyants donnent à Jean-Pierre Améris la plus touchante approbation. Les Sœurs de la Sagesse, dont Sœur Marguerite était membre, disent aussi « se retrouver » dans le film. Tout cela atteste le sérieux d’un scénario qui mêle humour, tendresse et gravité avec une pudeur tellement rare aujourd’hui.

    Un film sensoriel et relationnel

    Dans notre monde d’images violentes, Marie Heurtin est un récit bienfaisant. Le soin porté à la gestion du son est également impressionnant. Notre oreille n’est plus éveillée à goûter une écoute de cette qualité. Le film est sensoriel et relationnel. Victoire sur la nuit ! Sœur Marguerite a compris que Marie est attachée à un petit couteau paternel. Ce lien tactile et affectif sera le déclic. La porte d’entrée d’une communication nouvelle ! Comme l’écrit Mgr Marcel Perrier : « La personne handicapée dit tant de choses en peu de mots ! Elle connaît le mystère de la vie intérieure. Pour elle aussi, la conscience est le lieu où la voix de Dieu se fait entendre ! » Marie Heurtin fut confiée par Dieu aux bons soins de Marguerite.

    Mais jamais le dévouement n’est perçu comme unilatéral dans le film. Chacune reçoit de l’autre. Le don véritable est réciprocité. Jean-Pierre Améris place sa caméra au jardin de l’amour. Promettez-moi de vous faire du bien en allant, très nombreux, contempler le « miracle » du petit couteau !

    Lire aussi : http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/11/12/03002-20141112ARTFIG00016--marie-heurtin-un-signe-de-dieu.php

  • BXL, 18 novembre : "le synode, entre dialectique et vérité" par Jeanne Smits

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    La Fédération Pro Europa Christiana invite Jeanne Smits à donner une conférence à Bruxelles le mardi 18 novembre. Voici le message de son président, le duc Paul von Oldenburg :

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  • Les prêtres dont l'Eglise a besoin

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    (zenit.org) Ni "cléricaux" ni "fonctionnaires", mais des pasteurs qui « s’abaissent sans rien garder pour soi » et qui découvrent que « la vraie joie  se savoure dans la fraternité, une fraternité vécue »: voilà le portrait robot des prêtres du IIIe millénaire brossé par le pape François.

    Le pape a en effet adressé, le 8 novembre, un message aux évêques de la Conférence épiscopale italienne à l'occasion de leur 67e assemblée, sur le thème de la vie et du ministère des prêtres.

    (...) "Parmi les grandes responsabilités que vous confie le ministère épiscopal figure celui de confirmer, soutenir et fortifier vos premiers collaborateurs, par lesquels passe la maternité de l’Eglise pour atteindre tout le peuple de Dieu. Combien en avons-nous connus ! Combien par leur témoignage ont contribué à nous attirer vers une vie de consécration! Combien d’entre eux nous ont appris et nous ont façonnés !

    Que chacun de nous,  dans la mémoire reconnaissante du cœur, conserve leurs noms et visages.

    Nous les avons vus dépenser leur vie parmi les gens de nos paroisses, éduquer les enfants, accompagner les familles, rendre visite aux malades à domicile et dans les hôpitaux, prendre en charge les pauvres, conscients que « se séparer des autres pour ne pas se salir est la plus grande des saletés » (L. Tolstoï). Libérés de toute chose et d’eux-mêmes, ils rappellent à tous que s’abaisser sans rien garder pour soi est le chemin qui conduit à cette hauteur que l’Evangile appelle « charité »; et que la vraie joie  se savoure dans la fraternité, une fraternité vécue.

    Les saints prêtres sont des pécheurs pardonnés et des instruments du pardon. Leur existence parle la langue de la patience et de la persévérance ; ils ne sont pas restés des touristes de l’esprit, des éternels indécis et insatisfaits, car ils se savent dans les mains de Quelqu’un qui ne manque pas à ses promesses et dont la Providence fait en sorte que rien ne puisse jamais les séparer de cette appartenance. Cette conscience grandit en même temps que la charité par laquelle ils entourent d’attention et de tendresse les personnes qui leur sont confiées, jusqu’à les connaître une à une.

    Oui, on trouve encore aujourd’hui des prêtres de cette envergure, des «  ponts » pour la rencontre de Dieu et du monde, des sentinelles capables de laisser deviner une richesse autrement perdue.

    Des prêtres comme ça, cela ne s’improvise pas : c’est le précieux travail de formation du Séminaire qui les forge, avant de les ordonner et de les consacrer à jamais des hommes de Dieu et serviteurs de son peuple. Mais il peut arriver que le temps refroidissent le généreux dévouement des débuts et coudre des pièces neuves sur un vieil habit ne servirait à rien: l’identité du prêtre, justement parce qu’elle vient d’en haut, exige de lui un cheminement quotidien de réappropriation à partir de ce qui a fait de lui un ministre de Jésus Christ.

    La formation dont nous parlons c’est l’expérience permanente d’être « disciple », qui rapproche du Christ et permet de lui ressembler de plus en plus. C’est pourquoi elle ne connaît pas de fin, car les prêtres ne cessent jamais d’être des disciples de Jésus, de le suivre. Donc, la formation en tant que « disciple » accompagne toute la vie du ministre ordonné et touche toute sa personne et son ministère. Formation initiale et formation permanente sont deux moments d’une seule réalité: la marche du disciple prêtre, épris de son Seigneur et constamment sur ses pas (cf. Discours à l’assemblée plénière de la Congrégation pour le clergé, 3 octobre 2014).

    Du reste, mes frères, vous savez qu’on n’a pas besoin de prêtres cléricaux, dont le comportement risque d’éloigner les gens du Seigneur, ni de prêtres fonctionnaires qui, tout en exerçant leur rôle, cherchent loin de Lui sa propre consolation.

    Seuls ceux qui ont le regard fixé sur ce qui est vraiment essentiel peuvent renouveler leur « oui » au don reçu et, à chaque saison de la vie, ne jamais cesser de faire le don de leur vie ; seuls ceux qui se laissent conformer au Bon Pasteur trouvent unité, paix et force dans l’obéissance du service ; seuls ceux qui respirent sur l’horizon de la fraternité presbytérale sortent de la contrefaçon d’une conscience qui se prétend l’épicentre de tout, la seule mesure valable de ce qu’ils ressentent et font." (...)

  • Synode sur la famille : un nouveau livre critique les propositions de Kasper

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    Lu sur le blog « salon beige » :

    « Le Conseil Pontifical pour la Famille du Saint Siège a publié dans son bulletin n°21 du mois de novembre un compte rendu de la présentation du livre ‘l’Evangile de la famille dans le débat synodal : au-delà des propositions du Cardinal Kasper’. Ce livre est écrit par deux experts de l’Institut Pontifical Jean Paul II pour les Etudes sur le Mariage et la Famille. Les auteurs du livres sont les experts Stephan Kampowski, professeur laïc d’anthropologie philosophique, qui réalisa ses études aux Etats-Unis, en Autriche et à Rome ; et le P. Juan José Pérez-Sopa, professeur universitaire de théologie pastorale sur le mariage et la famille et professeur à l’Université Ecclésiastique San Dámaso de Madrid.

    Ce livre a été présenté à l'auditorium de l'Institut pontifical Jean-Paul II lors d'un événement au cours d'un évènement auquel a notamment assisté le Cardinal George Pell, préfet du secrétariat aux affaires économiques.

    Erreurs dans la thèse du Cardinal Kasper

    « Prenons comme sujet de référence le livre du Cardinal Kasper, ‘L’Evangile de la famille’, qui contient des réflexions très importantes, mais à notre avis contient aussi des imprécisions significatives. Notre apport vise à pouvoir développer les éléments positifs, contribuer à éclaircir ceux qui semblent ambigus, expliquer les raisons pour lesquelles certaines des affirmations nous paraissent erronées, mais surtout, aller au-delà du livre. »

    Ces experts sur le sujet, qui ne furent pas invités à participer au Synode sur la Famille, expliquent aussi que

    « aller plus loin que Kasper est une invitation à faire le pas que lui-même n’a pas fait, ou même passer d’une description de la beauté de l’évangile de la famille à une description de la capacité transformatrice de la pastorale de l’Eglise, du sujet moral et de la culture environnante. »

    Le livre a été publié en Italie, aux Etats-Unis, en Espagne et en Allemagne.

    Ref. Le Conseil Pontifical pour la Famille publie un compte-rendu sur un livre critiquant les propositions du Cal Kasper

    L'institut Jean-Paul II pour la famille n'était pas représenté parmi les experts invités au synode "extraordinaire" d'octobre dernier.

    JPSC

  • Les Slovaques bientôt appelés à un referendum sur le mariage et l'adoption

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    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    La République slovaque a approuvé la tenue d’un référendum à propos du mariage

    La Cour constitutionnelle slovaque a entériné la tenue d’un référendum d’initiative populaire dont le premier objectif était de faire figurer dans la constitution du pays la mention selon laquelle le mariage n’existe qu’entre un homme et une femme. C’est la suite légale d’une pétition réussie qui a rassemblé plus de 400.000 signatures – plus de 10 % des électeurs – en faveur d’une telle modification constitutionnelle.

    Entre-temps le parlement slovaque a déjà adopté une loi définissant ainsi le mariage et rendant inconstitutionnel le « mariage » gay, dans un pays qui ne connaît pas non plus une quelconque forme d’union civile pour les couples de même sexe. Mais cela n’empêchera pas la tenue du référendum qui vise également, et dans la suite logique de cette première demande, à interdire l’adoption par les couples homosexuels et à permettre aux parents de ne pas envoyer leurs enfants aux cours d’« éducation sexuelle » dispensés dans les écoles.

    En revanche, et à la grande colère de l’Alliance pour la famille qui est à l’origine de la pétition, la Cour constitutionnelle a décidé d’écarter la quatrième question posée, visant à interdire toute institution future de partenariats de même sexe, au motif qu’elle serait « inconstitutionnelle ». (...)

  • Dix femmes meurent victimes de la politique de stérilisation en Inde

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    Lu sur le site du Monde.fr :

    Inde : dix femmes meurent après une opération de stérilisation de masse

    Dix femmes sont mortes et une soixantaine d'autres ont dû être hospitalisées dans le centre de l'Inde, après une opération de stérilisation de masse, a annoncé mardi 11 novembre un responsable local. Vingt-quatre sont dans un état grave, selon les autorités.

    Quelque 80 femmes avaient été opérées samedi dans un camp organisé par le gouvernement de l'Etat de Chhattisgarh, dans un village situé à une centaine de kilomètres de la capitale Raipur. Elles ont subi une stérilisation par voie laparoscopique, procédé censé être peu invasif. L'intervention consiste à bloquer les trompes utérines, généralement sous anesthésie générale.

    Mais les autorités ont été alertées après la multiplication lundi de signalements faisant état de baisse de tension, de vomissements, et d'autres symptômes chez ces femmes.

    « PAS DE NÉGLIGENCE »

    Selon le quotidien Indian Express, elles ont toutes été opérées en environ cinq heures par un chirurgien et son assistant. « Il n'y a pas eu de négligence. Il s'agit d'un médecin expérimenté. Nous allons enquêter » sur cet accident, a dit le principal responsable du secteur de la santé du district de Bilaspur au quotidien. Les autorités soupçonnent notamment le rôle des médicaments qui leur ont été administrés après l'opération.

    Le chef de l'exécutif du Chhattisgarh, Raman Singh, a déjà ordonné la suspension de quatre responsables du secteur de la santé et une plainte a été déposée par la police contre le chirurgien qui a opéré. Chaque famille d'une femme décédée sera indemnisée à hauteur de 400 000 roupies (5 200 euros), ont annoncé les autorités. 

    1 400 ROUPIES

    Ces opérations de stérilisation sont organisées dans divers Etats dans le cadre d'un programme national qui prévoit d'accorder 1 400 roupies (20 euros) aux femmes volontaires. Certains gouvernements offrent également des biens, tels qu'une voiture ou de l'électroménager, pour recruter des couples volontaires.

    La stérilisation des femmes, « méthode dominante de contraception » en Inde

    Nombre d'ONG dénoncent la fixation d'objectifs chiffrés au niveau de certains Etats qui entraîne des dérives, certaines femmes se retrouvant contraintes à une stérilisation, souvent dans des conditions médicales déplorables.

    L'an dernier, les autorités d'un Etat de l'est de l'Inde avaient été vivement critiquées après la diffusion d'images montrant des femmes laissées inconscientes dans un champ après une opération de stérilisation de masse dans un hôpital incapable d'accueillir un nombre important de patientes.

    L'Inde compte environ 1,25 milliard d'habitants et pourrait devenir le pays le plus peuplé de la planète d'ici une vingtaine d'années.

    Lire également : sterilisations-mortelles-en-inde-ils.html

    Mais les errements de l'Inde ne s'arrêtent pas là : inde-legalisation-des-avortements-par...

  • Toussaint 2014 : première homélie du P. Zanotti-Sorkine comme desservant à Notre-Dame du Laus (diocèse de Gap)

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    Jean Guitton a dit de ce lieu qu’il est « un des trésors les plus cachés et les plus puissants de l’histoire de l’Europe » . Notre-Dame du Laus « refuge des pécheurs » accueille chaque année entre 150 000 et 170 000 personnes.

    JPSC

  • Ceux du 11ème étage

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    couv10096g_200.jpgCeux du 11ème étage- Carnet de bord d'une famille catho en cité HLM, Amaury Guillem, Cerf, 2014, 194 pages, 18 euros : Sur le site "FigaroVox" Eugénie Bastié commente ce témoignage : une  expérience qui sonne vrai, loin de l’idéologie des prêtres-ouvriers d’hier ou des discours cléricaux d’aujourd’hui sur « les périphéries » : ici on n’en cause pas, on y est. Exactement comme ce prêtre liégeois qui conjugue la piété eucharistique et l’immersion dans la misère matérielle, spirituelle et morale d’une certaine banlieue de la "Cité ardente" : lui-même marginalisé au sein de ce qu’on appelle pompeusement « le presbytérium » diocésain. Dans son livre ("Une vie au service des jeunes" par Claude Germeau aux Editions Mols, 270 p., 23 € ), on peut lire quelque chose du même ordre, vécu dans le même esprit que cette famille française de Marseille. Le parallélisme me frappe. JPSC

    Voici le texte d’Eugénie Bastié. Elle est journaliste au Figaro et elle écrit aussi pour le magazine Causeur :

    «Vous êtes des Français, normalement, les gens comme vous, ça vit dans des villas!»: c'est par ces mots qu'Amaury, Marie-Alix et leurs trois petites filles ont été accueilli dans le bloc 47 d'une cité HLM des quartiers Nord de Marseille, où ils ont fait le choix de vivre, pendant trois ans.

    Un peu comme Simone Weil était partie à l'usine parler de Sophocle aux ouvriers et vivre dans sa chair la souffrance de leur condition, un peu comme le Christ est venu sur terre partager la finitude de l'homme, ils sont partis dans les zones sinistrées de la France contemporaine, à la rencontre des pauvres «de chez nous».

    Là-bas, on les surnomme les «Français du 11ème étage». Ils dénotent par leur catholicisme, les boucles blondes de leurs filles, leur refus de posséder une télévision et cet absurde vœu d'avoir rejoint l'enfer délibérément. Au milieu de la cité, au milieu des poubelles jetées par les fenêtres, et des voitures qui brûlent pour rien, «aussi inutiles que Marie au pied de la croix», ils ont fait le choix d'aller à la rencontre de l'autre pour «tisser des liens d'amitié, et se mettre aux services des «familles en difficulté».

    Des familles sinistrées aux mariages arrangés où l'écran plat remplace la vie commune, enferrées dans la spirale infernale assistanat-consumérisme.

    Des vieux, de la première génération, qui avouent sans gène voter Marine Le Pen parce qu' «on a bossé pour ce pays qui nous traite comme des moins que rien alors qu'on paye des gens qui débarquent du monde entier et qui n'en foutent pas une».

    Des jeunes, les uns drogués aux jeux vidéo, violents, agressifs et obtus, que rien ne touche. Les autres, qui s'enferment dans un islam rigoriste pour échapper à la laideur, mais avec qui il est au moins possible de parler de Dieu. Car, au coeur du béton sans idéal, «c'est avec nos frères musulmans que nous avons les plus belles discussions d'ordre spirituel, ce qui donne à la relation une profondeur bien plus importante qu'avec des personnes qui ne croient en rien», avoue Amaury Guillem.

    Ils ont, sans doute, une certaine naïveté touchante, qui ne manquera pas d'agacer. L'eau bénite, employée pour chasser les dealers et réparer l'ascenseur. Un certain angélisme: «Tu vois, les petits anges qu'on prie tous les matins pour qu'ils veillent sur nous, ils nous protègent bien» dit Amaury à sa fille au milieu des pierres que se lancent les ados du quartier au dessus de leurs têtes. On leur en voudrait presque de s'être fourré dans un tel pétrin, entre les ascenseurs en panne, l'urine dans la cage d'escalier et les insultes quotidiennes.

    Et puis il y a les petits miracles, le travail souterrain qu'accomplit la persévérance. Rita, immigré italienne de la première génération qui renoue avec le chapelet. Sabri, jeune arabe qui abandonne la rue et décide de retourner au collège après son baptême. Ces jeunes musulmans qui partent en camp de vacances et se réconcilient avec la nature et la simplicité, échangeant la violence contre le silence.

    «Pourquoi quand 20 jeunes français s'envolent pour aider à l'autre bout du monde, seul 1 ou 2 choisissent de rester au service des pauvres de chez nous?» se demande à la fin du livre Amaury. «Les banlieues meurent de manque d'amour», ose-t-il dans un constat qui ferait pâlir les sociologues estampillés.

    Mais ce livre n'est pas un livre sociologique. C'est pourquoi il est plein d'espérance. «Il faut dire haut et fort que ce choix d'aller vivre en HLM est une source de joie». C'est un témoignage, une invitation à retrouver la radicalité du message chrétien. «Si nous pouvions disposer de quelque moyen de détecter l'espérance comme le sourcier découvre l'eau souterraine, c'est en approchant des pauvres que nous verrions se tordre entre nos doigts la baguette de coudrier» écrivait Bernanos, qu'Amaury Guillem cite à la fin du livre.

    Quand on arrive au bout des 200 pages de ce témoignage brûlant qui a la pureté de l'Evangile, on ne peut retenir son admiration. Sa honte aussi. Car on a envie de se dire les mots de Bernanos aux chrétiens à propos de Saint François d'Assise: «Vous l'avez applaudi, vous auriez du le suivre!».

     Ref. Catholiques au coeur de la cité

  • Liège (carmel de Méhagne), 15 novembre : Bioéthique et Foi Chrétienne

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    BIOÉTHIQUE ET FOI CHRÉTIENNE

    15 nov 2014 - Carmel de Mehagne (Liège)

    (Communauté du Chemin neuf)

    Date : le 15 novembre 2014 de 15:00 à  19:30 

    Lieu : Carmel de Mehagne (Liège) 
    27, Chemin du Carmel 
    4053 Embourg - Chaudfontaine 

    Merci de stationner votre voiture sur le parking à l'entrée du Carmel.

    Public accueilli :
         
    Couple
         
    Jeune 18-30 ans
         
    Individuel
         
    Fiancés
    Participation aux frais : 6 - 10 € 

    Contact : Contact :
  • Un curieux apôtre

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    Le site "benoît-et-moi" vient de traduire un article de la Nuova Bussola Quotidiana consacré à un curieux apôtre...

    PADRE D'ORS, UN PRÊTRE (UN PEU TROP) DE FRONTIÈRE

    Lorenzo Bertocchi

    http://www.lanuovabq.it/it/articoli-padre-dors-un-prete-un-po-troppo-di-frontiera-10875.htm

    Il se définit comme «écrivain mystique, érotique et comique», il s'appelle Pablo D'ors (petit-fils du célèbre critique d'art espagnol Eugenio d'Ors), il est actuellemnt prêtre du diocèse de Madrid. Il a récemment été nommé consultant du Conseil pontifical pour la Culture, le dicastère dirigé par le cardinal Ravasi, celui de la Cour des Gentils. 

    «Pourquoi le Pape François m'a choisi? Mystère. - a-t-il déclaré à la Repubblica - Il a peut-être demandé: Qui est le prêtre le plus marginal à Madrid?».

    De cette interview, nous apprenons qu'avant d'être consacré, il a passé une vie «riche d'amour, de lecture, de voyages, y compris téméraires» et cela l'a aidé pour sa vocation mûrie à 27 ans. Oui, parce que «connaître l'amour humain vous aide à mieux connaître l'amour divin». Qui sommes-nous pour juger? Personne, mais qui sait ce qu'en pensent les rangs de vierges qui dans l'histoire de l'Eglise se sont donnés corps et âme au Seigneur ...

    Désormais, le pauvre catholique terre à terre, se sent inadapté, je l'avoue. Sous la pression de la culture, la «haute» culture, il se rend compte que ses pauvres convictions, apprises de quelque vieux curé de montagne, sont de la camelote, de la culture de série B. Il faut se moderniser, cesser d'être «alternatifs», dit d'Ors, et vivre le christianisme en «dialogue» avec le monde.

    Don Pablo auteur de romans , comme celui sur la femme slovaque qui couche avec les plus grands écrivains du XXe siècle, et d'essais, comme le best-seller «Biographie du silence», dit que chacun «devrait faire de sa vie une œuvre d'art». Pour descendre à la portée de notre culture misérable, Vasco Rossi (chanteur de rock italien) dirait peut-être «une vie téméraire», de celles pleines de problèmes.

    Et alors, brisons les amarres. Les prêtres pourraient mieux vivre avec une femme à leurs côtés parce que - soutient le prêtre à la page - les temps sont désormais mûrs». Mais c'est juste une opinion personnelle, «au Conseil pontifical, on ne parlera pas de cela. Mais on parlera bel et bien des femmes prêtres. «Je pense que derrière la prochaine réunion plénière, c'est prévu».

    Absolument favorable au sacerdoce féminin («et je ne suis pas le seul») d'Ors est fidèle à la ligne consistant à faire de sa vie une œuvre d'art, selon lui «un critère important pour mesurer la vitalité spirituelle d'une personne est son ouverture au changement. Résister à la vie est un péché parce que la vie est un accomplissement continu. Panta Rei (Τα Πάντα ῥεῖ : tout passe).

    Et nous qui avions pensé construire notre vie sur le roc solide, nous constatons qu'au contraire, c'est sur le sable que nous pouvons vivre avec une authentique vitalité spirituelle. Bienvenue à la pluie, que débordent les rivières et soufflent les vents, laissons-nous emporter par le tourbillon de la vie. C'est cela la nouvelle ascèse? Nous devons vraiment nous mettre à jour.

    Pour ce faire, il faudrait fréquenter un cours tenu depuis des années par le nouveau consultant du dicastère du Vatican: «Chercheurs de montagne». Un séminaire de formation spirituelle pour lequel il n'y a pas besoin d'adhérer à une quelconque confession religieuse ou pratique spirituelle, même si le travail est effectué «principalement» à partir de la tradition chrétienne et «secondairement» de celle bouddhiste Zen. D'illeurs, dit d'Ors dans une autre interview, «si je n'étais pas chrétien, je serais bouddhiste».

    Gravissant cette montagne, peut-être que le pauvre catholique terre-à-terre, apprendra que la meilleure façon d'accompagner un moribond est «juste écouter, s'oubliant soi-même, ce qui est la chose la plus difficile». Réponse de D'Ors à la question posée par La Repubblica: «Comment accompagner une personne qui va mourir?»

    L'autre jour, je suis passé du côté de ma vieille paroisse de montagne, le curé n'est plus depuis des années, il est monté au ciel. Il se mettait en quatre pour se rendre au chevet des moribonds, apporter un réconfort humain, mais surtout celui du sacrement. Pour s'assurer de sauver l'âme.

    A bien y réfléchir, je préfère rester un catholique terre à terre, je laisse l'aggiornamento aux Conseils pontificaux, et j'espère qu'au moins à mon dernier souffle, j'aurais affaire à un prêtre pas trop à la page.

  • France : quels séminaires pour quels prêtres ?

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    KTO : EDITION SPECIALE
    Quels séminaires pour quels prêtres ?

    Diffusé le 08/11/2014 / Durée 52 mn

    En France, la formation des prêtres a connu une évolution rapide ces 30 dernières années. En même temps qu'ils se vidaient du fait d'une baisse des vocations, les séminaires se sont diversifiés. Spiritualité, style de vie, approche pastorale, rapport au territoire : sur tous ces éléments essentiels de la vie d'un prêtre, la trentaine de maisons de formation a développé des approches différentes pour former de " bons pasteurs " pour le monde actuel. Le premier pèlerinage des séminaires français à Lourdes, à l'invitation des évêques de France, est un signe visible de l'apaisement à propos des séminaires. À cette occasion, les rédactions de KTO et RCF invitent plusieurs supérieurs de séminaire, ainsi que des séminaristes, à confronter leurs réflexions. La nouvelle évangélisation requiert-elle un style de prêtres particulier ? Quelles sont les forces et les fragilités des jeunes que Dieu appelle aujourd'hui au sacerdoce ? Comment les former pour devenir de bons pasteurs ? Une émission spéciale présentée par Pauline de Torsiac et Etienne Loraillère, en partenariat avec RCF et KTO.

  • Le pape, 4e personnalité "la plus puissante du monde"

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    Lu ICI :

    Pour Forbes, le pape François reste la 4e personnalité la plus puissante du monde

    Le magazine américain maintient le pape à la quatrième place dans son classement de 72 personnalités jugées les plus puissantes sur la planète.

    Comme en 2013, le pape François a été classé 4e parmi les « personnalités les plus puissantes du monde » (« world’s most powerful people ») dans la liste dressée chaque année par l’influent magazine économique américain, Forbes, adepte de divers classements. 

    Le pape est placé derrière les présidents russe Vladimir Poutine (1), américain Barack Obama (2) et chinois Xi Jinping (3). Il devance la chancelière allemande Angela Merkel (5). François Hollande est classé 17e dans cette liste de 72 noms, qui mêle dirigeants politiques, d’entreprises ou encore de banques centrales ainsi que des philanthropes. 

    La liste est établie à partir d’une enquête auprès des journalistes et conseillers de Forbes, prenant en compte quatre dimensions du pouvoir : la population couverte, le champ concerné, le mode d’exercice et les ressources financières. 

    Un leader spirituel qui change l’image de l’Église

    Dans le cas du pape, le magazine créé en 1917 insiste qu’il est le « leader spirituel de 1,2 milliard de catholiques ». Mais Forbes apprécie aussi la manière dont Jorge Bergoglio exerce son « pouvoir », estimant qu’il « transforme l’image longtemps conservatrice de l’Église ». 

    Le magazine cite en dernier exemple la récente déclaration du pape François en faveur de la théorie scientifique du big bang, sans toutefois rappeler que cette prise de position n’est en rien nouvelle. 

    Le maintien du pape François à la 4e place du classement annuel est un nouvel indicateur que sa large popularité au-delà du catholicisme reste intacte. En décembre 2013, l’autre magazine américain, Time, l’avait choisi comme personnalité de l’année. 

    Sébastien Maillard (à Rome) La Croix