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  • Religion, l’heure de vérité

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    9782360405985.jpgC’est le titre d’un ouvrage  publié aux éditions Artège par Mgr Minnerath, archevêque de Dijon. Christophe Geffroy l’a interviewé pour le mensuel « La Nef »:

    "La Nef – En quoi la liberté de religion a-t-elle été une exigence du christianisme dès l’origine ? Et cette exigence a-t-elle été propre au christianisme ?


    Mgr Roland Minnerath – Il faut bien comprendre que le christianisme n’entre pas dans la catégorie « religion » telle qu’on la connaissait au temps de Jésus. Le judaïsme est la religion d’un peuple, les différents cultes gréco-romains sont des cultes familiaux et civiques. Chaque cité a sa divinité protectrice ; l’empire tout entier est sous la protection des dieux de Rome. On n’imagine pas qu’on puisse distinguer entre appartenance familiale et civique d’une part et religion d’autre part. Que demande le Christ ? Il demande la foi en lui. Les disciples du Christ se recrutent dans tous les horizons religieux : judaïsme, cultes civiques, philosophies. Ils forment une communauté qui est l’Église, laquelle ne coïncide pas avec les communautés naturelles que sont la famille et la cité. Le christianisme va réclamer la liberté de croire et de vivre sa foi sans rompre avec les attaches naturelles familiales et civiques, mais en évacuant ce que ces attaches comportaient de religieux et d’idolâtrique. Surtout au IIe siècle, les Apologistes chrétiens, Tertullien en tête, expliqueront aux autorités romaines que les chrétiens, même s’ils rejettent les rites religieux païens, n’en sont pas moins de loyaux citoyens de l’empire. Ils prient pour le salut de l’empire. « L’empereur n’est grand qu’autant qu’il est inférieur au ciel », écrivait Tertullien. Le christianisme a donc mis fin aux religions civiques et politiques, ce que regrettera Rousseau qui trouvait que la cité antique, grâce au lien religieux, dominait mieux ses citoyens. Le christianisme exige donc un espace de liberté inconnu jusque-là : celui de la démarche de la conscience et de la liberté intérieure vécue dans la participation à une communauté de foi. 
    L’islam ne connaît pas cette distinction, puisqu’il se réfère à une loi, la charia, qui est à la fois loi religieuse et civile obligatoire pour tous. Le christianisme porte en germe la distinction de l’ordre politique et de l’ordre religieux, mais avec le christianisme la « religion » n’a plus la même définition qu’auparavant.

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  • Du 5 au 8 décembre : Pray for Belgium

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    Page facebook : https://www.facebook.com/events/1713781532177414/

  • Afrique : le pape François et le préservatif

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    Jouant les nouveaux docteurs de la loi lors de la conférence de presse dans l’avion ramenant le pape à Rome après son périple africain, les journalistes n’ont pas manqué  de lui poser l’inévitable question du préservatif. La réponse de Benoît XVI avait suscité le tollé médiatique attendu . En noyant le poisson, François ne court pas ce risque. Lu sur le site web de « Monde » (extrait) :

    [… ] A la question de savoir s’il n’était pas temps pour l’Eglise de changer sa position et d’admettre l’usage du préservatif pour prévenir des contaminations, le pape a répondu avec une très grande prudence, cherchant ses mots avec soin. Ses propos, pourtant, pourraient être source de controverses tant ils sont touffus. Il a commencé par contester l’angle de la question, « trop étroite et partiale ». « Oui, a-t-il ajouté, c’est une des méthodes. La morale de l’Eglise se trouve sur ce point devant une perplexité », car selon elle « les rapports sexuels doivent être ouverts à la vie ».

    Puis le pape François s’est employé à relativiser la pertinence d’une discussion juridico-théologique sur le préservatif. « Ce n’est pas le problème, a-t-il affirmé. Le problème est plus grand. Cela me fait penser à la question posée un jour à Jésus : “Est-il licite de soigner le jour du shabbat ?” Il y a une obligation de soigner. » Il a ensuite expliqué pourquoi ce débat est à ses yeux secondaire.« La malnutrition, l’esclavagisme, l’exploitation, le manque d’eau potable, voilà les problèmes ! Ne nous demandons pas si on peut utiliser telle méthode pour guérir une blessure. Le grand problème est l’injustice sociale. Je n’aime pas tomber dans des réflexions casuistiques quand les gens meurent par manque d’eau, de pain, de logement. Est-il licite de soigner le jour du shabbat ? Je ne veux pas me poser ce genre de question quand on continue la fabrication et le trafic d’armes. Les guerres sont des causes de mortalité plus grandes. Je ne veux pas penser en termes de licite. Je dirais à l’humanité : travaillez à instituer la justice. Et quand il n’y aura plus d’injustice dans ce monde, on pourra parler du shabbat. »

    Ref. Timide ouverture du pape sur le préservatif

    Traduction médiatique: "le pape François reconnait la perplexité de l'Eglise catholique sur la question du préservatif". Faute de grives...

    JPSC

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  • Remercions Mgr Léonard en signant le Livre d'Or en ligne: demain dernier jour pour signer !

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    Demain dernière limite pour poster votre MERCI sur le site www.mercimonseigneur.be 

    Les mercis seront imprimés sur un immense rouleau et remis en mains propres à Mgr lors d’une célébration.

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    C'est avec ferveur que Belgicatho s'associe à cette initiative très bienvenue et félicite leurs initiateurs; nous vous invitons à la relayer auprès de vos amis et connaissances :
     
    Accueillir un nouvel archevêque et primat, c'est aussi l'occasion d'en remercier et saluer un autre.
     
    Nous avons mis en ligne ce livre d'or dans lequel vous pouvez exprimer vos remerciements à Monseigneur Léonard pour tout ce qu'il a fait pour nous, pour l'Église, pour la Belgique. N'hésitez pas à le signer et le partager !
     
    Il sera transmis à Monseigneur Léonard.
     

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  • Liège, 12 décembre : le Monde des Noëls par le Choeur George Enescu

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    Présentation de la chorale « Cantores Amicitiae »

    Fondé en 1976 et formé d’étudiants, le chœur « Cantores Amicitiae de l’Université d’art « Gorge Enesco de Iasi en Roumanie se propose de faire connaître aux amateurs de musique vocale, les œuvres les plus représentatives du répertoire roumain et international.

    Cette chorale se distingue par l’homogénéité de ses voix, la précision et la sensibilité dans l’interprétation des œuvres, tout en mettant en valeur l’âme roumaine.

    La Chorale « Cantores Amicitiae » dirigé par M. Le professeur Gisca (recteur de l’académie d’art d’Iasi) a obtenu de nombreux prix lors de festival et concours nationaux et internationaux. Notamment : prix d’excellence à Montreux, premier prix à Vienne au festival de la jeunesse et la musique, deuxième prix à Fivizzano (Italie) au festival international  « le monde et la musique » diplôme d’or à  Elsenfeld en Allemagne.

    Cette chorale s’est produite dans de nombreux pays : Autriche, Allemagne, Angleterre, Italie, Belgique, Suisse, Espagne, Finlande, Luxembourg, Mexique, Etats Unis.

    Pour ce concert, Ils se proposent de vous interpréter des chansons de noël de Roumanie et du monde entier .

  • Etre né en ces temps : une aubaine d'après Fabrice Hadjadj

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    41aXaJJutmL._SX342_BO1,204,203,200_.jpgDe Famille Chrétienne (Charles-Henri d'Andigné) : 

    L'aubaine d'être né en ce temps : pour un apostolat de l'apocalypse

    Auteur : Fabrice Hadjadj

    Editeur : Emmanuel; 64 pages«La conversion missionnaire : sortir de soi-même pour se laisser provoquer par les signes des temps. » C’était le thème d’une conférence donnée par Fabrice Hadjadj à Rome, en novembre 2014. Comment faire un texte passionnant avec un titre pareil ? Il fallait pour cela toute son habileté. Il en propose dans son dernier livre une version rallongée, avec un nouveau titre.Se convertir, avertit le philosophe, ce n’est pas appartenir à un parti. C’est se tourner vers Dieu. Et cette conversion est missionnaire, car, écrit-il, « en nous tournant vers Jésus, elle nous tourne nécessairement vers tous les autres ». Et quels sont ces « signes des temps » ? Fabrice Hadjadj en identifie plusieurs.La fin des progressismes, tout d’abord, qui nous ont fait croire aux lendemains qui chantent : les chrétiens devront les remplacer par l’Espérance, « qui s’ancre dans la foi en l’Avenir éternel ». De même, nous avons le choix entre la globalisation et la catholicité, ce qui change du tout au tout le regard que nous portons sur la Création en général, et nos frères en particulier. En outre, l’auteur en appelle à une théologie de la paternité : « L’homme, en étant époux et père, devient le défenseur de sa femme et de ses enfants. […] Il y aurait beaucoup à dire sur l’efféminement des chrétiens, […] les faux appels au dialogue où la vérité est exclue… »Notre monde, poursuit le philosophe, est marqué par la dématérialisation (celle du virtuel), d’où une perte du sens du réel et de ses contraintes, à laquelle s’oppose le Verbe incarné. Et il souffre du « dividualisme » : l’individu – qui prétend se construire seul – se réduit lui-même à un ensemble de pièces détachées. Or notre témoignage ne peut être seulement individuel. Il doit être le « témoignage d’une communauté vivante, hospitalière, rayonnante ». Bref, conclut-il, il nous faut, devant la désincarnation, retrouver la chair. 

    Extraits

    L’être et le néant

    « Telle est la difficulté de nos jours. Il ne s’agit plus seulement, pour les apôtres, de faire des miracles, mais de rappeler des évidences premières : que la femme est une femme et l’homme, un homme ; que le mariage est d’un homme et d’une femme ; que l’enfant naît d’un père et d’une mère ; que les vaches ne sont pas carnivores ; que le donné naturel n’est pas une construction conventionnelle ; que l’être n’est pas le néant… Rappeler ces évidences est plus difficile que la science, plus difficile que le miracle même. Car l’évidence première n’est pas spectaculaire comme le miracle, et elle ne peut pas se démontrer comme les conclusions d’une science. Si bien qu’on se retrouve à expliquer, avec un certain ridicule – surtout au milieu de l’incendie ou du déluge – que le feu brûle ou que l’eau mouille… »

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  • 10 points clés pour comprendre l'Occident, société ouverte, et ses ennemis

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    Très intéressante publication sur le site de l'Institut Thomas More :

    10 points clés sur l’Occident, la société ouverte et ses ennemis

    Points clés 11 | La menace djihadiste incarnée par l’État islamique souligne la vulnérabilité des « sociétés ouvertes » dans un monde hostile et dangereux. Si ce type de société doit être défendu contre ses ennemis extérieurs, l’essentiel se joue sur le front intérieur, dans l’ordre de l’esprit. Les fondements des « sociétés ouvertes » et de l’État de droit se dérobant, il faut mener une réforme intellectuelle et morale | Par Jean-Sylvestre MONGRENIER, Chercheur associé à l’Institut Thomas More

    Les attentats terroristes de Paris, les « cellules dormantes » prêtes à passer l’action – en France, en Europe et de par le monde –, l’existence même de l’État islamique (Daech), sont autant de menaces qui pèsent sur les sociétés de liberté, atteintes dans leur chair et dans leur âme. Les faits et l’ampleur des moyens qu’il faut mobiliser contre l’État islamique et ses ramifications – sur le théâtre des opérations, dans le champ diplomatique et celui de la sécurité, lato sensu (police, justice, renseignement) –, expliquent que l’on recoure à l’expression de « guerre contre le terrorisme ». Encore faut-il que l’ennemi, contre lequel doit être mené un conflit élargi et de longue haleine, soit nommé et désigné : l’État islamique n’est jamais que la pointe avancée du djihadisme global, qui fait de l’islam sunnite une idéologie guerrière et conquérante. Aussi et surtout, l’élaboration d’une « grande stratégie » exige que l’on réponde à trois questions primordiales : Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Dans quel monde vivons-nous ? Trois questions qui renvoient à l’œuvre de Karl Popper, dont La société ouverte et ses ennemis, publiée en 1945, au libéralisme classique et au conservatisme éclairé.

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  • L'Europe serait-elle en train de vendre son âme à la Turquie ?

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    Une opinion de Hadrien Desuin publiée sur Aleteia.org le laisse penser :

    Quand l’Europe vend son âme à la Turquie

    L'accord migratoire fait entrer en Europe une Turquie islamiste et autocratique.

    Les années passent et la Turquie du parti islamiste AKP dévoile peu à peu son visage. De scrutin en scrutin, la démocratie turque donne à Erdogan toujours plus de pouvoirs et d’audace. Au besoin en faisant revoter les électeurs récalcitrants. La presse acculée voit ses derniers journalistes indépendants surveillés, censurés, menacés, arrêtés. La police, la magistrature, les armées sont sous contrôle. Les partis kurdes sont caillassés ou incendiés. La répression a repris de Gaziantep à Diyarbakir. L’islamisation d’abord rampante, se fait désormais au grand jour. Les femmes sont reléguées ou sommées de se voiler.

    A mesure que le régime turque se durcit, l’Europe qui lui faisait face s’amollit. Le rapport de force s’est inversé. Hier âpre à la négociation, l’Europe aujourd’hui se tait devant les violations répétées des libertés. Le matin, Orban est sermonné à Budapest quand il jugule le flot de migrants et l’après-midi Erdogan est courtisé à Ankara. Pour avoir laissé transiter des centaines de milliers de migrants, de nouveaux chapitres d’adhésion de la Turquie vont s’ouvrir.

    Pompier pyromane du Moyen-Orient, après avoir sévi en Libye et agité l’Égypte, la Turquie se durcit aussi à l’extérieur. Elle ose s’attaquer à la Russie en Syrie.

    Ses tentatives pour renverser Bachar Al-Assad se sont heurtées à la résistance russe. Mais s’il a renoncé à Damas, Erdogan n’a pas mis une croix sur Alep. Par l’intermédiaire de ses alliés djihadistes et des minorités turkmènes, il entend garder la main sur son étranger proche. Il veut conserver sa tutelle sur tout le nord syrien, Kurdistan compris.

    L’Allemagne se soumet et entraîne l’Europe vers un nouvel élargissement.

    La politique turque de bon voisinage a fait long feu parce qu’Erdogan s’estime désormais trop puissant pour se préoccuper du bien être de ses voisins. Fâchée avec Israël et l’Iran, l’Égypte et la Grèce, Chypre et l’Arménie, l’ivresse turque effraie toute la région. Mais la Turquie est sûre d’elle même. Et l’Europe se tait, elle consent. Puisqu’elle est incapable de contrôler ses bordures, elle sous-traite sa politique migratoire à la Turquie. Et elle se place dans une situation de dépendance stratégique inédite.

    Une bonne partie de la facture sera sans doute réglé par Berlin. Erdogan sait bien que la capitale de l’Europe est prussienne. Mais il ne suffit pas de l’acheter, un chèque de trois milliards d’euros ne saurait suffire. A l’occasion de la visite de la chancelière, il a fait de la poursuite du processus d’adhésion la condition d’un accord. Et puis Bruxelles, adoubée par les 27 complices de l’Allemagne, s’est inclinée.

    Donald Tusk, le président du Conseil européen a annoncé un accord sur le contrôle migratoire en compagnie d’Ahmet Davutoglu. Mais c’est Angela Merkel, la chancelière de l’Europe qui a négocié la transaction. Acculée par une majorité CDU-CSU en ébullition, elle a rencontré Erdogan dès le 19 octobre à Istanbul pour régler les modalités pratiques de l’accord européen. Menacée au Bundestag, elle n’a plus d’autre choix que colmater les brèches qu’elle avait elle même ouverte cet été. Son appel généreux à accueillir toute la misère d’Europe centrale, les réfugiés des guerre de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, se termine en fin de non-recevoir. Les attentats de Paris ont fini, mais un peu tard, de la convaincre. La Turquie, elle, peut se frotter les mains.

  • La fragilité de l'Islam

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    Lu sur Aleteia.org (Sylvain Dorient) :

    « L’islam est fragile »

    Annie Laurent décrit l’islam contemporain comme une religion en proie à une crise profonde, qui pourrait remettre en cause jusqu’à son existence.

    Aleteia : L’islam est actuellement associé à une série d’événements désastreux : terrorisme, disparition des chrétiens d’Orient, etc. Comment l’expliquez-vous ?
    Annie Laurent : L’islam connaît en ce moment une profonde remise en cause. Les musulmans ont accès à Internet partout dans le monde, même en Arabie saoudite ; ils voient d’autres formes de pensées, d’autres façons d’appréhender la religion. Une partie d’entre eux vivent dans des pays dont les racines sont chrétiennes, et cela se traduit naturellement par des interrogations sur leurs propres racines. Certains notamment sont agacés par la prétention de l’islam à régir leur vie avec des règles arbitraires. Chaque année, au Maroc, des jeunes gens mangent dans des squares en plein ramadan, bravant l’interdit religieux. Ils sont d’ailleurs régulièrement arrêtés par la police.

    Pourtant, dans de nombreux pays, comme l’Irak, l’Arabie saoudite ou le Pakistan, l’islam se fait-il plus rigoureux, et volontiers violent. Le voyez-vous vraiment comme en déclin ?
    La violence est un signe de faiblesse ! Je ne dis pas que l’islam va s’effondrer demain, mais qu’il va s’effondrer, inexorablement, et que cela occasionnera de grandes souffrances pour les musulmans et pour ceux qui vivent à leur contact. Cela prendra des décennies, et se traduira par des chocs terribles ! L’une des forces de l’islam, c’est qu’il prend en charge tout l’être humain. C’est une religion très encadrée, dans laquelle la conscience n’est pas interpellée. Chaque personne qui sortira de ce cadre connaîtra une profonde crise existentielle.

    Ne pourrait-on pas imaginer un « Concile Vatican II de l’islam » ?
    Plusieurs choses s’y opposent. Il manque d’abord à l’islam une structure faisant autorité sur l’ensemble des musulmans. Depuis la fin du Califat en 1924, il n’y a plus de Commandeur des croyants. Mais plus fondamentalement, la nature même du Coran fait obstacle à son évolution. Il s’agit d’un texte qui vient de Dieu Lui-même qui est incréé ! Dieu dit qu’Il a donné un Coran en arabe, qui est la copie d’un livre gardé auprès de Dieu. Personne n’a le droit d’y toucher. Or, ce texte immuable contient des commandements incompatibles avec la paix et la liberté.

    Pourtant, certains intellectuels musulmans osent interroger leur foi…
    Il y a une émulsion intéressante du côté de ce qu’on appelle « les nouveaux penseurs de l’islam ». Je pense à Abdelmajid Charfi, auteur de L’islam entre message et Histoire. Un autre tunisien, Mohammed Charfi, tenait une chaire sous Ben Ali, il a écrit Islam et liberté. Mais ils sont souvent mal reçus ! Contrairement à ce que l’on imagine souvent, ils ont encore plus de mal à s’exprimer depuis le Printemps arabe. Le destin de ces intellectuels, comme Nasr Abou-zeid, qui a été banni comme apostat et a dû fuir aux Pays-Bas, ne me rend pas optimiste sur la possibilité d’une transition « en douceur » de l’islam.

    Vous pensez donc que nous allons vers des temps difficiles…
    Les musulmans, les premiers, vont vivre des dissensions terribles et de grandes souffrances. Tous les ingrédients de la violence sont là ! Il y a un texte qui la légitime pour affronter les infidèles et qui ne souffre aucune controverse, en plus d’un contexte géopolitique pour le moins compliqué. Je crois que l’islam va imploser et que ce sera violent. En tant que chrétiens, nous avons pour responsabilité de venir en aide aux musulmans qui souhaitent sortir de leur religion.

    Propos recueillis par Sylvain Dorient

  • Modifier le génome humain ? Une entreprise à haut risque...

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    Du "fil d'actu" d'Alliance Vita :

    Techniques de modification du génome humain : une préoccupation majeure


    La technique du Crispr-Cas9 permettant la modification du génome humain est au cœur des préoccupations d’une conférence internationale qui se déroule du 1er au 3 décembre à Washington, à l’initiative de l’Académie américaine des sciences et de médecine, et à laquelle participent la Royal Society britannique et l’Académie des sciences chinoises.

    Dans une tribune publiée dans la revue Nature, la biologiste Jennifer Doudna, co-créatrice avec la Française Emmanuelle Charpentier de cette technique, annonce attendre de cette conférence la sécurité, la communication, la coopération internationale, la réglementation, la prudence, pour espérer dérouler les orientations claires de ce qui est éthiquement acceptable ou non.

    Cette technique est un outil de génie génétique simple, peu coûteux, souple qui permet de corriger l’ADN défectueux de tous types de cellules, végétales, animales ou humaines. “C’est un peu comme un couteau suisse qui coupe l’ADN à un endroit précis et qui peut être utilisé pour introduire toute une série de changements dans le génome d’une cellule ou d’un organisme”, explique Emmanuelle Charpentier. Une de ses applications potentielles les plus importantes sera de permettre de nouvelles approches thérapeutiques pour certaines maladies génétiques humaines. 

    Mais les inquiétudes suscitées sont vives, surtout depuis l’annonce en avril 2015 d’une équipe chinoise qui avait modifié un gène défectueux dans plusieurs embryons humains. En effet, la technique CRISPR-Cas9 rend possible la modification de l’ADN humain dans les embryons, les ovules ou les spermatozoïdes, et cela de manière transmissible de génération en génération ; en somme, le « bébé à la carte », et « l’amélioration du génome humain ».

    En octobre 2015, le Comité international de bioéthique de l’Unesco a appelé à un moratoire sur les techniques d’édition de l’ADN des cellules reproductrices humaines afin d’éviter une modification contraire à l’éthique des caractères héréditaires des individus, qui pourrait faire resurgir l’eugénisme.

    Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « l’éthique n’exige pas d’interdire purement et simplement l’utilisation d’une technique prometteuse, mais nous demandons aux politiques et aux scientifiques d’édicter des lignes directrices sûres et efficaces, pour déterminer les limites à ne pas franchir. Ces techniques d’édition de l’ADN appliquées aux cellules reproductrices humaines ou à l’embryon humain donnent légitimement le vertige : nous risquons l’avènement du bébé à la carte. A l’heure où le climat et notre planète occupent tous nos dirigeants, il faut rappeler que le génome humain fait partie du «patrimoine de l’humanité » le plus précieux. Son intégrité doit absolument être préservée pour les générations futures. C’est donc un défi majeur pour les gouvernants qui, malheureusement, n’en ont pas encore pris conscience.»

  • Saint André, le premier appelé (30 novembre)

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    Le mercredi 14 juin 2006, lors de l'audience générale, Benoît XVI évoquait la figure de l'apôtre André :

    Chers frères et soeurs,

    Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d'un peu plus près également les onze autres Apôtres. C'est pourquoi nous parlons aujourd'hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l'un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom:  il n'est pas juif, comme on pouvait s'y attendre, mais grec, signe non négligeable d'une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu'il en soit, il jouissait certainement d'un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes.

    Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l'appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit:  "Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac:  c'était des pêcheurs. Jésus leur dit:  "Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes"" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important:  dans un premier temps, André était le disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c'était un homme qui cherchait, qui partageait l'espérance d'Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C'était vraiment un homme de foi et d'espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que Jésus était l'"agneau de Dieu" (Jn1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n'est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean "Agneau de Dieu". L'évangéliste rapporte:  ils "virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là" (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d'intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation  significative:   "André,  le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples  qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit:  "Nous avons trouvé le Messie (autrement dit:  le Christ)". André amena son frère à Jésus" (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C'est précisément sur cette base que la liturgie de l'Eglise byzantine l'honore par l'appellation de Protóklitos, qui signifie précisément "premier appelé". Et il est certain que c'est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l'Eglise de Rome et l'Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu'alors dans la Basilique vaticane, à l'Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l'Apôtre fut crucifié.

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