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  • Sainte-Marie-Madeleine fêtée pour la première fois ce 22 juillet

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    De Radio Vatican :

    Sainte-Marie-Madeleine a désormais sa fête le 22 juillet du calendrier liturgique romain

    (RV) C’est ce vendredi 22 juillet, que Sainte Marie-Madeleine sera fêtée pour la première fois. Ce jour était jusqu’ici, dans le calendrier liturgique romain, une mémoire obligatoire. Le 3 juin dernier, de la volonté du Pape, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a signé le décret qui élève au rang de fête cette célébration de cette «disciple du Seigneur».

    Pour l’occasion, le Forum International d'Action Catholique (FIAC) et l'Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC) ont choisi de faire «vivre» cette décision de François. Les deux associations invitent les femmes catholiques du monde entier à participer à la Sainte Messe du 22 juillet, pour apporter pensées et prières à toutes les femmes qui «ont cru, aimé, annoncé l’unique Seigneur. Les femmes qui ont déjà entendu leur nom prononcé par Jésus et qui vivent déjà avec lui dans la paix».

    En cette fête de Sainte Marie-Madeleine, la Constitution apostolique du pape François «Vultum Dei quaerere», «rechercher le visage de Dieu», au sujet de la vie contemplative féminine sera rendue publique. Mgr José Rodriguez Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, présentera le document aux journalistes, en salle de presse du Saint-Siège, ce même vendredi.

  • Archidiocèse de Malines-Bruxelles : à propos de la dissolution de la Fraternité des Saints-Apôtres

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    L’archevêché de Malines-Bruxelles a laissé croire le 15 juin dernier à l’existence d’un décret de dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres, exécutoire dans un délai de quinze jours. Mais, le 30 juin sauf erreur, le P. Scholtès, porte-parole de Mgr l’archevêque De Kesel, a précisé que le décret n’était pas encore signé. Finalement, ce décret a été signé le 15 juillet et notifié le 18 du même mois.

    Il devient donc attaquable judiciairement selon les procédures prévues par la législation canonique : appel devant l’évêque lui-même puis, le cas échéant, recours devant l’autorité supérieure, en l’occurrence le Saint-Siège.

    Normalement l’action judiciaire suspend l’exécution de l’acte attaqué jusqu’à épuisement des recours.

    Bref :

    -Présentement, ce décret ne peut produire ses effets s’il est contesté de manière recevable, conformément aux dispositions procédurales du droit canonique.

    -Sur le fond, une question (il faudrait la poser à un canoniste) est de savoir si le juge du recours peut s’immiscer dans l’appréciation des motifs de fait invoqués par un évêque pour mettre fin à une association « publique » (au sens du droit canon) de fidèles créée par son propre diocèse et quels sont exactement, par ailleurs, les griefs de droit invoqués par les plaignants.   

    -En toute hypothèse, le fait que Mgr De Kesel ait finalement traduit ses intentions par un acte juridique formel signé le 15 et notifié le 18  juillet, n'est évidemment pas un bon signe pour aboutir à une solution concertée dans les délais impartis par la procédure canonique…

    JPSC

  • A quelques jours de son voyage en Pologne, le pape s'adresse aux jeunes qu'il va rencontrer à Cracovie

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    De zenit.org :

    Cracovie 2016: « J’ai un grand désir de vous rencontrer », dit le pape aux jeunes

    Une semaine avant son voyage en Pologne, il souhaite que cet événement soit « signe d’harmonie »

    Message Aux Jeunes De Cracovie 2016

    « J’ai un grand désir de vous rencontrer », assure le pape François dans un message vidéo destiné aux jeunes qui vivront les Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie, du 26 au 31 juillet 2016. Une semaine avant son voyage apostolique en Pologne, le pape souligne que ces journées se dérouleront « sous le signe de la miséricorde » et qu’elles offriront au monde « un nouveau signe d’harmonie, une mosaïque de visages divers, de tant de races, langues, peuples et cultures ».

    Message du pape François aux jeunes

    Chers frères et soeurs,

    Elle est désormais proche la trente-et-unième Journée mondiale de la Jeunesse, qui m’appelle à rencontrer les jeunes du monde, convoqués à Cracovie, et m’offre aussi l’heureuse occasion de rencontrer la chère nation polonaise. Tout sera sous le signe de la Miséricorde, en cette Année jubilaire, et dans la mémoire reconnaissante et fidèle de saint Jean-Paul II, qui a été l’artisan des Journées mondiales de la Jeunesse et a été le guide du peuple polonais sur son récent chemin historique vers la liberté.

    Chers jeunes polonais, je sais que depuis longtemps vous avez préparé, surtout par la prière, la grande rencontre de Cracovie. Je vous remercie de grand coeur pour tout ce que vous faites, et pour l’amour avec lequel vous le faites ; d’avance, je vous embrasse et je vous bénis.

    Chers jeunes de toutes les parties de l’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie ! Je bénis aussi vos pays, vos désirs et vos pas vers Cracovie, afin qu’ils soient un pèlerinage de foi et de fraternité. Que le Seigneur Jésus vous accorde la grâce de faire en vous-mêmes l’expérience de sa parole : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

    J’ai un grand désir de vous rencontrer, pour offrir au monde un nouveau signe d’harmonie, une mosaïque de visages divers, de tant de races, langues, peuples et cultures, mais tous unis dans le nom de Jésus, qui est le Visage de la Miséricorde.

    Et maintenant je m’adresse à vous, chers fils et filles de la nation polonaise ! Je sens que c’est un grand don du Seigneur que celui de venir parmi vous, parce que vous êtes un peuple qui dans son histoire, a traversé tant d’épreuves, certaines très dures, et qui est allé de l’avant avec la force de la foi, soutenu par la main maternelle de la Vierge Marie. Je suis certain que le pèlerinage au sanctuaire de Częstochowa sera pour moi une immersion dans cette foi éprouvée, qui me fera beaucoup de bien. Je vous remercie de vos prières avec lesquelles vous préparez ma visite. Je remercie les Évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs, spécialement les familles, auxquelles j’apporte en pensée l’Exhortation apostolique post synodale Amoris laetitia. La “santé” morale et spirituelle d’une nation se voit dans ses familles : pour cela, saint Jean-Paul II avait tant à coeur les fiancés, les jeunes époux et les familles. Continuez sur cette route !

    Chers frères et soeurs, je vous envoie ce message comme gage de mon affection. Restons unis dans la prière. Et à bientôt en Pologne !

  • Quand Mgr De Kesel communique aux membres des Saints Apôtres le décret de dissolution de leur Fraternité

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    C'est bref, brutal, et dénué de tout sentiment paternel :

    Aux membres de la Fraternité des Saints Apôtres

    Malines, le 18 juillet 2016

    Cher Frère,

    Le 15 juin dernier, je t’ai fait savoir que j’avais décidé de ne plus accueillir la Fraternité des Saints Apôtres dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles.

    Jusqu’à maintenant, cette décision n’était pas formalisée par un acte juridique. Le droit canon m’y oblige par la signature d’un décret. Il me demande en même temps de le faire savoir. Tu trouveras ci-joint copie de ce décret. Je t’en souhaite bonne réception.

    Avec mes salutations fraternelles,

    Jozef De Kesel

    Archevêque de Malines-Bruxelles

     

    Décret concernant la Fraternité des Saints Apôtres

    Attendu que : 

    • La Fraternité des Saints Apôtres a été érigée le 7 avril 2013 en « association publique de fidèles cléricale » de droit diocésain. Elle relève de la responsabilité de l’archevêque de Malines-Bruxelles.
    • La Fraternité compte jusqu’à présent 27 membres, dont 6 prêtres et 21 séminaristes dont un diacre. De ces 27 membres, 21 résident en Belgique et 6 en France, plus précisément dans le diocèse de Bayonne. La majorité des membres est actuellement originaire de France.

    Considérant que :

    • Répondre à la vocation de prêtre diocésain ne signifie pas nécessairement de se retrouver seul : le prêtre peut compter sur le soutien et la solidarité de frères.
    • L’initiative pose cependant problème lorsque l’on constate que la plupart des séminaristes de la Fraternité des Saints Apôtres viennent de France où de nombreuses régions connaissent un manque cruel de prêtres. Il se pourrait que le nombre de séminaristes belges, tant néerlandophones que francophones, augmente au fil du temps. Mais, dans ce cas de figure, ils pourraient provenir également d’autres diocèses belges alors qu’ils relèveraient tous de l’Archidiocèse.
    • Cette perspective n’est dès lors pas à promouvoir dans les circonstances actuelles car elle manifeste un grave manquement à la solidarité entre évêques, tant avec ceux de notre pays qu’avec nos voisins français.
    • Une commission spéciale a rencontré depuis le début de l’année 2016 tous les membres de la Fraternité résidant en Belgique. Les évêques de Belgique et les instances responsables du Saint-Siège ont été consultés par l’archevêque sur la question.

    Par le présent décret, j’estime devant Dieu et en conscience devoir prendre les décisions suivantes :

    • L’association publique « Fraternité des Saints Apôtres » est dissoute à la date du 15 juillet 2016.
    • Les prêtres et le diacre incardinés pour servir dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles le resteront conformément aux dispositions du droit de l’Eglise. Lorsque l’archevêque les nommera à différentes fonctions, il s’efforcera de respecter ce qui leur était cher lorsqu’ils ont adhéré à la Fraternité.

    De mauvaises raisons pour une mauvaise décision. Quant aux efforts de l'archevêque pour respecter "ce qui était cher aux prêtres et au diacre incardinés lorsqu'ils ont adhéré à la Fraternité", sommes-nous vraiment rassurés ?

    Et qui a menti ?

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  • La Turquie a-t-elle sa place en Europe ?

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    Le contre-coup d’Etat en cours dans ce pays ramène la question sur le devant de la scène. Retour corrélatif sur le point  de vue de Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, exprimé en 2004, quelques mois avant son accession à la papauté :

    “L'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. [...] Dans ce sens, la Turquie a toujours représenté un autre continent au cours de l'histoire, en contraste permanent avec l'Europe. Il y a eu les guerres avec l'Empire byzantin, pensez aussi à la chute de Constantinople, aux guerres balkaniques et à la menace pour Vienne et l'Autriche... Je pense donc ceci:  identifier les deux continents serait une erreur. Il s'agirait d'une perte de richesse, de la disparition du culturel au profit de l'économie. La Turquie, qui se considère comme un État laïc, mais sur le fondement de l'islam, pourrait tenter de mettre en place un continent culturel avec des pays arabes voisins et devenir ainsi le protagoniste d'une culture possédant sa propre identité, mais en communion avec les grandes valeurs humanistes que nous tous devrions reconnaître. Cette idée ne s'oppose pas à des formes d'associations et de collaboration étroite et amicale avec l'Europe et permettrait l'émergence d'une force unie s'opposant à toute forme de fondamentalisme".  (interviewé par Sophie de Ravinel pour le Figaro Magazine, 13 août 2004).

    Et encore :    

    “Historiquement et culturellement, la Turquie partage très peu avec l’Europe et l’englober dans l'Union européenne serait donc une grande erreur. Il vaudrait mieux que la Turquie serve de pont entre l’Europe et le monde arabe ou forme avec ce dernier son propre continent culturel. L'Europe n’est pas un concept géographique mais culturel, qui s’est formé au cours de l’histoire, parfois conflictuelle, fondé sur la foi chrétienne. C’est un fait que l’Empire ottoman a toujours été en opposition à l’Europe. Bien que Kemal Atatürk ait bâti une Turquie laïque dans les années 20, elle reste le noyau de l’ancien Empire ottoman. Elle est donc très différente de l’Europe, qui est aussi un ensemble d’États laïcs, mais avec des bases chrétiennes, même si l’on tente injustement de le nier. Par conséquent, l’entrée de la Turquie dans l’UE serait antihistorique”. (Joseph Ratzinger dans un discours prononcé le 18 septembre 2004 devant les opérateurs pastoraux du diocèse de Velletri (près de Rome, en Italie), repris par le quotidien suisse catholique de Lugano “Il Giornale del Popolo”).

    JPSC

  • Comment Jean-Paul II allait aux périphéries

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    Histoire vraie racontée par Scott Hahn, théologien catholique américain, dans le cadre d’une émission de Mother Angelica, sur la chaîne de télévision américaine EWTN. Extrait du numéro Hors-Série de Famille Chrétienne numéro 15, Comment se confesser sans traîner les pieds ? actuellement disponible. C’est sur le site « aleteia » : 

    Jean-Paul II.jpg« Comment un religieux, devenu SDF, errant dans les rues de Rome fut sauvé en entendant la confession du saint Pape polonais. Nous vous en avions déjà parlé il y a quelques mois, à l’occasion des 24 heures avec le Seigneur nous vous proposons de vous replonger dans cette histoire bouleversante.

    Un prêtre ami de Scott Hahn se trouve à Rome pour une visite au Vatican où il doit notamment rencontrer Jean Paul II. En route vers la basilique Saint-Pierre, il passe devant une église et décide de s’arrêter pour y prier. Or, sur le seuil de l’église, il aperçoit un mendiant qui lui semble familier. Il entre dans l’église, prie quelques instants, puis ressort. C’est alors qu’il se souvient qui le mendiant lui rappelle : un confrère du séminaire, ordonné prêtre en même temps que lui ! Décontenancé, il s’approche pour lui parler. Le mendiant lui avoue, non sans réticence, qu’il a fichu en l’air son sacerdoce. Le cœur brisé, le prêtre ne peut parler avec lui que quelques minutes afin de ne pas être en retard pour la rencontre prévue avec le Saint-Père. Il se rend au Vatican et se retrouve bientôt dans la file d’attente avec beaucoup d’autres pour être reçu en audience. 

    Arrivé devant le Saint-Père, il oublie les recommandations qui lui ont été faites et, abandonnant tout protocole, tombe aux pieds de Jean Paul II, lui parlant de son ami prêtre devenu mendiant, et lui demande son conseil. Le Pape l’invite à aller le chercher sur-le-champ.

    En sortant de l’audience, le prêtre se précipite de nouveau à l’église où son ami, le prêtre mendiant, se trouve toujours. Il lui annonce l’incroyable nouvelle : « Vite, nous sommes attendus pour un dîner privé avec le Saint-Père ! ». Le mendiant objecte qu’il est dans un état épouvantable, sale, en guenilles, et qu’il n’a rien à porter. Son ami lui répond : « Écoute, je n’y vais pas sans toi. Allons à mon hôtel, j’ai un rasoir et quelques vêtements de rechange qui devraient faire l’affaire ! ».

    Arrivés juste à temps au Vatican, les deux prêtres sont conduits dans les appartements privés de Jean-Paul II et dînent avec le Souverain Pontife. À la fin du repas, le Pape demande à l’ami de Scott de le laisser seul avec le mendiant et d’attendre dans le hall. Le Saint-Père se tourne alors vers le prêtre mendiant, et lui dit : »Père, voulez-vous bien entendre ma confession ? ». Le prêtre mendiant bégaye qu’il n’est plus prêtre. Le Pape réplique : « Un prêtre l’est pour l’éternité ». Le mendiant objecte alors qu’il est défroqué et qu’il n’a plus le droit d’exercer son ministère. Le Saint-Père répond qu’il est Pape et qu’il peut le rétablir immédiatement dans ses fonctions. 

    À bout d’arguments, le prêtre défroqué ne peut faire autrement que de s’exécuter et entend la confession de Jean-Paul II. Tout de suite après, il tombe aux pieds du Pape, et en sanglotant, lui demande d’entendre à son tour sa propre confession. En le renvoyant, le Saint-Père lui signifie qu’il le désigne dès à présent au service d’une paroisse, lui confiant un ministère spécial auprès des mendiants !

    Ref. Le jour où Jean Paul II s’est confessé à un prêtre défroqué

    JPSC

  • Âme du Christ: un commentaire sur la célèbre prière de saint Ignace de Loyola

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    Réflexion faite

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    Âme du Christ

    La célèbre prière de saint Ignace de Loyola n’est en réalité pas de lui. Ses origines remontent au XIVe siècle au moins. Elle s’inscrit dans la ligne de la « devotio moderna »  mais son auteur reste inconnu. C’est le fondateur de la Compagnie de Jésus qui la rendit vraiment populaire, jusqu’à nos jours. Elle figure en tête du Testament spirituel du pape Pie XII (dont le confesseur était un jésuite allemand, le futur cardinal Augustin Bea). Lu sur le blog de l’église du Saint-Sacrement à Liège cet article destiné à la Revue Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle : 

    « L’Anima Christi est une belle prière, éminemment eucharistique, qui convient particulièrement pour l’action de grâce après la communion, ou encore, à un bon moment d’adoration du Saint-Sacrement.  

    De quand date-t-elle ?

    Elle n’est pas récente mais on peut la prier avec un cœur toujours nouveau. Elle s’inscrit dans une tradition séculaire et vénérable. Ses origines remontent au XIVe siècle au moins, car le British Museum en garde un manuscrit, datant probablement de 1370, fût-ce sous une forme légèrement différente de celle qui est devenue classique. On l’a retrouvée aussi dans l’Alcazar de Séville (palais des rois), à l’époque de Pierre le Cruel (milieu du XIVe s.). 

    Qui est l’auteur ?

    Là, on se perd en conjectures. Elle fut attribuée à Bernardin de Feltre, un franciscain (mais celui-ci est de la 2e moitié du XVe s). On l’a mise sous la plume de saint Thomas d’Aquin (1225-1274), et aussi du pape Jean XXII (pape en 1315). Celui-ci accorda à la prière une indulgence de 3000 jours et contribua à sa popularité. Mais en définitive, l’auteur reste inconnu jusqu’à nos jours. 

    Saint Ignace de Loyola.

    Beaucoup d’éditions des Exercices spirituels de saint Ignace font figurer l’Anima Christi au tout début des exercices, même dès avant le texte des Exercices, comme une sorte de portail d’entrée. On ne peut imaginer une plus belle recommandation. Sans conteste, saint Ignace a contribué à un accroissement de la popularité de cette prière. Dès la première semaine des exercices, pour le triple « colloque » (oraison) conclusif de la méditation, saint Ignace la met au même pied que l’Ave Maria et le Pater noster. C’est dire tout le fruit spirituel que le saint escomptait voir retirer de sa pratique par le retraitant. Mais à l’époque elle était déjà bien entrée dans la dévotion, elle était supposée connue, ce qui dispensait les premiers éditeurs des Exercices de la mentionner dans son entier. 

    Actuellement.

    La prière a été traduite dans la plupart des langues. Le cardinal Newman l’a traduite en anglais.

    Pie XII avait coutume de prier l’Anima Christi. La dernière fois, semble-t-il, lorsqu’il reçut les derniers sacrements, peu avant sa mort.

    On aurait pu croire cette vieille prière passée de mode, désuète, mais à l’heure actuelle, il en existe plusieurs versions chantées. On peut l’écouter sur YouTube. C’est en dire toute la jeunesse. 

    Pour mémoire, en voici le texte :

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  • Voici ce que j'ai envie de dire quand je referme "La Libre"

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    « J’ai trop envie de dire certaines choses . En voici trois ».  Une chronique du P. Charles Delhez, dans « La Libre » d’hier, à propos de la canonisation du football, des Belges et de la religion et de l’idolâtre des Lumières : 

    «  [...]

    1. Les médias nous aident à célébrer la canonisation du football ! Mais a-t-on réfléchi à ce qu’est devenu ce sport ? J’énumère sans nuance : lieu d’un brassage financier gigantesque et pas toujours très transparent, jeu du cirque où les plus riches du pays se donnent en spectacle. Du pays ? En effet, Flamands et Wallons, pour des motifs différents, s’identifient aux Diables rouges. Mais ils ne sont en fait qu’une entreprise ultralibérale qui fait de l’argent, après un temps de grève contre un gouvernement libéral. Un lieu où il n’y a aucune mixité de genre (du moins sur le terrain), le lieu de l’hyperconsommation, de la violence, de l’hystérie collective et de la compétition. Quant à l’empreinte écologique de l’événement, il vaut mieux la passer sous silence. J’exagère peut-être. En ces temps de morosité, l’Euro est sans doute un temps de convivialité devant les écrans - et je m’en réjouis -, mais aussi une vitrine des dérapages de notre société que l’on ne veut pas voir. J’ai donc décidé, cette année, de ne pas le suivre (même si j’ai écouté les résultats) !
    1. La religion revient, révèle une étude récente de l’ULB. L’être humain ne se résout donc pas si facilement à abandonner le sacré. Chacun garde un vague espoir que tout ne soit pas insensé et absurde, qu’un Dieu existe et qu’il y a bien quelque chose après la mort. Si la dernière enquête sur les valeurs européennes de 2008 parlait de 50 % de Belges se déclarant catholiques dans notre pays, on en dénombrerait maintenant 63 %. Une réaction identitaire face à l’islam radical, sans doute. Le 21e siècle sera furieusement religieux, a prédit l’américain Peter Berger. Ce n’est donc pas de sécularisation qu’il s’agit dans notre pays, mais de déchristianisation. En effet, même si on se déclare catholique, c’est la référence au Christ, à sa manière si originale de parler de Dieu et si exigeante d’inviter à l’amour qui disparaît. Aujourd’hui, il règne un vague déisme. Or, le Christ a une conception bien particulière du sacré. Je peux en faire l’expérience dans la rencontre de cet ennemi qu’il faut aimer, du pauvre qu’il faut secourir, dans l’intériorité à cultiver, dans la communauté à bâtir avec d’autres. Sans doute notre société s’est-elle en partie approprié les "valeurs chrétiennes" - et c’est heureux -, mais en les lénifiant. Or, quand on lit l’Evangile, c’est toujours "un peu plus qu’il n’en faut". Le christianisme se reconnaît à ce surplus. Faut-il pardonner jusqu’à 7 fois ?, demande Pierre à Jésus. Et lui de répondre : jusqu’à 70 fois 7 fois.
    1. Et enfin, parlons du siècle des Lumières. "Va-t-on retourner dans les siècles noirs d’avant les Lumières ?", se demande Patrick Dewael, comme si depuis lors, on était vraiment entré dans la lumière totale. Rappelons-nous l’obscur 20e siècle : deux guerres mondiales et la bombe atomique, la Shoah, la spoliation des colonies, le découpage du Moyen-Orient, l’industrialisation/consommation/pollution à outrance sans esprit prospectif à long terme. Aucune époque n’a été parfaite, ni avant ni après les Lumières. Chacune a cherché son équilibre comme elle a pu, avec sa hiérarchie de valeurs (qui n’est plus la nôtre sans doute, mais qui la vaut peut-être bien). Cela lui a permis de vivre, malgré l’ivraie qui poussait aussi. Ne jugeons pas les époques précédentes à l’aune de la nôtre, car elles ne sont plus là pour nous juger. Ne soyons pas ingrats non plus, car nous en sommes les héritiers. Quand le texte biblique dit que Dieu vit que cela était très bon, il se projette à la fin des temps, quand Dieu pourra dire : "Je ne regrette pas, l’aventure en valait la peine." En attendant, nous sommes dans une période de gestation. Que chacun fasse ce qu’il peut pour transmettre à ses enfants un monde meilleur que celui qu’il a reçu. »

    Ref. Voici ce que j'ai envie de dire quand je referme "La Libre"

    JPSC

  • Pas de Vatican II pour l’Orthodoxie

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    Des commentateurs religieux du monde catholique ont annoncé abusivement le Concile orthodoxe réuni en Crète de 19 au 27 juin 2016 comme celui de l’aggiornamento de l’Orthodoxie. C’était aller un peu vite en besogne  pour deux raisons. La première est que les Eglises orientales n’éprouvent pas nécessairement, comme l’Eglise latine, la double fascination du Protestantisme et des Lumières de la modernité. La seconde tient à l’ecclésiologie même des chrétiens d’Orient marqués par le caractère autocéphale de leurs communautés religieuses : à commencer par la plus puissante d’entre elles, l’Eglise russe qui  en refusant (pour des motifs  peut-être aussi liés à la première raison) de prendre part à ce concile lui a ôté tout caractère « panorthodoxe ». Lu sur le site Orthodoxie cette confirmation officielle de l’échec (JPSC) :

    église russe.jpg

    « Au titre du protocole N°48 de sa session du 15 juillet 2016, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a pris la décision suivante au sujet du Concile de Crète :

    « Il a été décidé de :

    1. Reconnaître que le Concile qui a eu lieu en Crète et auquel ont participé les Primats et les évêques de dix des quinze Églises orthodoxes autocéphales, a constitué un événement important dans l’histoire du processus conciliaire dans l’Église orthodoxe, initié par la Première conférence panorthodoxe de Rhodes en 1961.
    2. Souligner que le fondement de la coopération panorthodoxe au cours de tout le processus conciliaire était constitué par le principe du consensus.
    3. Constater que l’accomplissement du Concile en l’absence d’accord de la part de plusieurs Églises orthodoxes autocéphales transgresse ledit principe, en conséquence de quoi le Concile qui a eu lieu en Crète ne peut être considéré comme panorthodoxe, et les documents qui y ont été adoptés [ne peuvent être considérés] comme exprimant le consensus panorthodoxe.
    4. Prendre note à ce sujet de la position du Saint-Synode du Patriarcat d’Antioche.
    5. Après réception des copies officiellement certifiées des documents approuvés par le Concile de Crète, confier à la Commission biblico-théologique, leur publication et leur étude, prenant également en compte de possibles réactions et remarques de Leurs Excellences les évêques, des institutions ecclésiastiques d’enseignement, des théologiens, clercs, moines et laïcs. À l’issue de leur étude sous tous les aspects, présenter les conclusions au Saint-Synode. »

    Ref. Décision du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe au sujet du Concile de Crète

  • Quand les jeunes Belges partent aux JMJ...

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    Le coup d'envoi des JMJ a été donné samedi, pour les Belges francophones. Il a eu lieu à Battice, à quelques kilomètres de la frontières belgo-allemande. Presque 300 jeunes se réunis autour de vingt-cinq prêtres et trois évêques pour une Eucharistie. L'événement était placé sous le signe de la fête.

    KTO : http://www.ktotv.com/video/00106364/top-depart-des-jmj-belges

  • "La renonciation du pape est possible, mais il faut espérer qu’il n’y en ait plus jamais d’autre"

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    De Sandro Magister sur son blog Chiesa.espresso :

    Brandmüller: "La renonciation du pape est possible, mais il faut espérer qu’il n’y en ait plus jamais d’autre"

    Le cardinal allemand, qui fait autorité en matière d’histoire du christianisme, intervient à propos de la question, de plus en plus brûlante, de la démission de Benoît XVI. Celle-ci, d’après lui, n’a pas fait de bien à l’Église

    ROME, le 18 juillet 2016 – La discussion, de plus en plus vive, à propos de la nouveauté absolue que constitue l’existence simultanée de "deux papes", l’un régnant et l’autre "émérite", le premier "actif" et le second "contemplatif", compte depuis aujourd’hui un nouveau participant de très haut niveau, le cardinal Walter Brandmüller, qui s’est joint au débat sous la forme d’un article publié dans la très sérieuse revue juridique en ligne "Statoechiese.it" :

    > "Renuntiatio Papae". Alcune riflessioni storico-canonistiche

    Brandmüller, 87 ans, allemand, est une autorité en la matière. Il a été, pendant de nombreuses années, professeur titulaire d’Histoire de l’Église à l'université d’Augsbourg. Au Vatican, il a présidé, entre 1998 et 2009, le comité pontifical des sciences historiques. Et il a été fait cardinal par Benoît XVI en 2010.

    Il a été l’un des soutiens les plus résolus du pontificat de Joseph Ratzinger. Cependant il n’a pas accueilli sans broncher la renonciation de ce dernier au souverain pontificat. Il est en effet convaincu que de telles renonciations sont possibles, mais qu’elles ne sont pas toutes aussi licites au point de vue moral, c’est-à-dire orientées vers le "bonum commune" de l’Église.

    Par ailleurs Brandmüller accepte encore moins que la période ouverte par la renonciation existe sous sa forme actuelle, incluant le personnage totalement inédit d’un "pape émérite", avec les risques très graves, pouvant aller jusqu’à un schisme, que cela comporte, d’après lui.

    Dans son article, Brandmüller n’utilise même pas l’expression "pape émérite". En revanche, il considère comme "nécessaire et urgente une législation qui définirait et règlerait" le statut des ex-papes.

    On trouvera ci-dessous la reproduction presque intégrale de la cinquième et dernière partie de l’article rédigé par le cardinal, contenant cinq propositions de réglementation concernant le profil des ex-papes.

    Un profil radicalement différent – comme on va le voir – de celui qui est en train de se dessiner actuellement, en particulier depuis que l’archevêque Georg Gänswein, secrétaire de Ratzinger, a tenu des propos explosifs à l’Université Pontificale Grégorienne, le 21 mai dernier :

    > Il n’y a pas un pape, mais deux : un "actif" et un "contemplatif"

    Et, à plus forte raison, Brandmüller est également bien loin de faire sienne l'énigmatique expression "pontificat d'exception" (Ausnahmepontifikat), appliquée par Gänswein au pontificat de Benoît XVI, précisément en raison de la renonciation de celui-ci. Cette formule qui renvoie aux idées de Carl Schmitt à propos de l’"état d'exception" en tant que suspension des règles de gouvernement ordinaires et innovation concernant celles-ci réalisée exclusivement par le souverain, celui-ci étant, dans le cas présent, le successeur de Pierre.

    À ce sujet, il est bon de relire ces deux commentaires, dus respectivement au canoniste Guido Ferro Canale et au vaticaniste Aldo Maria Valli :

    > La rinuncia di Benedetto XVI e l'ombra di Carl Schmitt

    > Ratzinger, Schmitt e lo "stato d'eccezione"

    Le pape François a également montré - dans une réponse donnée à une journaliste au cours du voyage aérien qui le ramenait d'Arménie à Rome, le 26 juin - qu’il rejetait l'idée de "presque un ministère en commun" entre les deux papes. Au contraire, il a revendiqué pour lui seul l'exercice de la primauté ; il a souligné "l'obéissance" promise par le pape émérite à son successeur ; et il ne s’est pas privé de recueillir et de répandre, lui aussi, le "bavardage" selon lequel "certaines personnes ont été de plaindre [auprès de Ratzinger] parce que 'ce nouveau pape…', et Ratzinger les a chassés" :

    > Conférence de presse du Saint-Père…

    À cela on peut encore ajouter le fait que, dans une interview au quotidien argentin "La Nacion" publiée le 3 juillet, il a déclaré que l'abdication de Benoît XVI "n’a rien eu à voir avec quoi que ce soit de personnel", donnant ainsi l’impression de contredire ce qu’avait affirmé Benoît lui-même au moment de sa démission, qu’il avait motivée par la défaillance de ses forces :

    > Cariño y respeto notable a Benedicto

    En somme la question est plus brûlante que jamais.

    Ce qui est sûr, c’est que le cardinal Brandmüller achève son article par cette conclusion péremptoire : "La renonciation du pape est possible et elle est accomplie. Mais il faut espérer qu’il n’y en aura plus jamais d’autre".

    Lire la suite sur le blog de Sandro Magister

  • Turquie : vous avez dit "Coup d'Etat" ?

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    L'analyse de Stefano Magni sur la Nuova Bussola Quotidiana (trad. de belgicatho) :

    Coup d’Etat, coup d'Etat monté contre soi, contre-coup d’Etat, la Turquie s’interroge

    Il y a encore beaucoup de zones d’ombre autour  du dernier coup d'Etat en Turquie. Manque l'élément central : qui l'a organisé? C'est une question caractéristique du duel à distance entre le président Recep Tayyip Erdogan et son principal rival (ancien allié), le politologue et prédicateur Fethullah Gulen. Selon Erdogan, c’est lui qui est l'inspirateur du coup d'Etat manqué. Gulen, de son exil volontaire aux États-Unis, a répondu, il s’agit d’une mise en scène d’Erdogan lui-même. Et de nombreux Turcs, avant même d'attendre cette déclaration, le croient.

    L'échange d'accusations sur qui en a été l'organisateur et sur l'inspiration du coup d'Etat, est rendu possible par le profil bas de ses protagonistes actuels. Tous les coups d’Etat ont leur homme fort qui s’impose sur les écrans de télévision promettant l'ordre et la paix sociale, même si c’est au prix de la force. En Turquie, il n'y a rien eu de semblable. Des "militaires" anonymes ont occupé des stations de télévision et des points clés des deux grandes villes pour mettre en place un tout aussi anonyme «conseil de paix». Le mystère de l'absence de visages et d’hommes forts a permis immédiatement aux théoriciens de la conspiration d’entrer en action. L'opposition turque compare le coup d’Etat manqué à l’incendie du Reichstag en 1933, qu’Hitler a attribué aux communistes et qui lui a permis de promulguer des lois et des mesures spéciales qui ont transformé son gouvernement en dictature. Le parallèle entre le coup d'Etat du 16 Juillet et l'incendie du Reichstag a fait le tour du web en Turquie et est devenue un sujet tendance dans les réseaux sociaux. Par ailleurs, depuis la nuit du coup d'Etat manqué, les partisans de M. Erdogan, en Turquie et à l'étranger, ont commencé à accuser les États-Unis d'être derrière le coup d'Etat. Une thèse qui a été relancée hier par le ministre du Travail du gouvernement Yildrim et immédiatement démentie par le secrétaire d'État John Kerry indigné (qui au contraire, lors des moments critiques, avait soutenu Erdogan et délégitimé ses adversaires).

    Les deux théories du complot impliquent des conséquences pratiques. Le principal accusé est Gulen, l'un des protagonistes d’un islam politique turc depuis les années 90, ancien allié d'Erdogan (au moins jusqu'en 2013) et la tête d'un vaste mouvement politique et religieux, avec des écoles et des ramifications également aux États-Unis et en Europe. Les membres de son mouvement, Hizmet, ou tous ceux qui sont considérés comme étant en contact avec  sa mouvance, sont les premières victimes des purges massives qui ont lieu en Turquie: 9.000 militaires et 3.000 juges arrêtés jusqu’à présent ("et ils vont arrêter 6.000 autres», annonce menaçant le ministre de la Justice). Les États-Unis eux-mêmes sont ciblés: la base aérienne d'Incirlik, également utilisée par les États-Unis pour mener la campagne contre Isis, a été fermée pendant plus de vingt-quatre heures, assiégée littéralement et libérée la nuit dernière seulement. Selon les autorités turques, elle aurait été utilisée par des avions "détournés" par les putschistes et sa fermeture a également été considérée comme une forme de pression pour exiger l'extradition de Gulen. Que le gouvernement des États-Unis, par ailleurs, ne sont pas près de concéder.

    Mais que dire de la thèse de la minorité, c’est-à-dire de la thèse de Gulen à propos d’un coup d’Etat fomenté par le pouvoir lui-même? Il ne s’agit pas d’une vraie accusation à proprement parler, mais bien d’une réplique pour répondre aux accusations du gouvernement turc: "La possibilité existe que ce coup d'Etat ait été orchestré par le gouvernement lui-même, et que ce soit un prétexte pour lancer de nouvelles accusations" contre ses adversaires. Dans la même interview, l'un des rares qui a communiqué avec la presse depuis son exil en Pennsylvanie, États-Unis, Gulen se défend en disant qu'il avait actuellement peu de contacts (vivants et libres) en Turquie. Certainement, il n’aurait pas pu orchestrer un soulèvement militaire de cette taille.

    Celui qui pointe du doigt Erdogan et croit que le coup d'Etat manqué est la version turque de l'incendie du Reichstag, utilise principalement l’argument de savoir à qui profite le crime. Mais ce n’est jamais une méthode logique pour trouver un coupable vu que c’est un raisonnement a posteriori. Mais il est utilisé pour bien décrire la situation actuelle. Une fois qu'il a gagné sa dernière bataille contre l'armée, le président a les mains libres pour mener à bien la réforme constitutionnelle très controversée et aussi pour le rendre encore plus autoritaire ; il peut arrêter tous ses adversaires au sein de l'armée et du pouvoir judiciaire et même les supprimer, en réintroduisant la peine de mort pour haute trahison. La Turquie peut effectivement devenir une dictature, après des années de dérive autoritaire. Ce qui émerge, c’est un pouvoir beaucoup plus arbitraire que celui que mettrait en place une junte militaire, notamment parce qu'il est soutenu par les masses musulmanes. Avec une rhétorique très similaire à celle utilisée par tous les régimes totalitaires, Erdogan a également lancé sa mobilisation permanente ; il continue à répéter le moment magique lors duquel il a appelé le peuple à la résistance et les imams ont lancé leur appel à la mobilisation du haut de leurs minarets. Ce sont les masses «démocratiques» qui ont battu les soldats prisonniers et qui les ont tués quand elles ont pu. Ce sont des masses qui se sentent au pouvoir derrière leur homme fort, cette fois bien visible et fermement campé sur le trône. Cette nuit du 16 juillet apparaît maintenant comme sa révolution. Pas seulement comme un coup d'Etat manqué.