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  • La Russie n’a pas été consacrée « de la manière voulue par Notre Dame » de Fatima

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    De Jeanne Smits sur le site "Réinformation TV" :

    Cardinal Burke : la Russie n’a pas été consacrée « de la manière voulue par Notre Dame » de Fatima

    « Il est évident que la consécration n’a pas été réalisée de la manière voulue par Notre-Dame », a déclaré le cardinal Burke au cours d’une conférence qu’il a donnée au cours du Sommet pour le centenaire de Fatima (Fatima Centennial Summit) qui a attiré plus de 700 personnes à Irving au Texas samedi et dimanche, à l’occasion de la fête du Rosaire. Parce que la Russie, à l’évidence, ne s’est pas convertie…

    « Je ne doute pas un instant que l’intention du pape saint Jean-Paul II ait été de réaliser la consécration le 25 mars 1984 », a précisé le cardinal qui est convaincu de ce que « Notre Dame l’a agréée ».

    Mais il a ajouté : « Reconnaissant la nécessité d’une conversion totale de l’athéisme matérialiste et du communisme au Christ, l’appel de Notre-Dame de Fatima a consacrer la Russie à son Cœur immaculé en accord avec ses instructions explicites demeure urgent. »

    C’est la deuxième fois que le cardinal Burke appelle à consacrer la Russie

    C’est la deuxième fois que le cardinal Raymond Burke lance solennellement cet appel qu’il avait exprimé une première fois au Rome Life Forum au mois de mai, enjoignant aux fidèles de prier et de travailler à cette fin. Il a d’ailleurs ajouté ce que la Très Sainte Vierge a elle-même annoncé : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, et elle se convertira, et un temps de paix sera accordé au monde. »

    On retiendra également ce commentaire que le cardinal a fait à propos du Troisième secret de Fatima :

    « L’enseignement, courageux, de la foi dans sa totalité, est au cœur de l’office des pasteurs de l’Eglise : le pontife romain, les évêques en communion avec le siège de Pierre et leur principaux collaborateurs, les prêtres. Pour cette raison, le Troisième secret s’adresse avec une force particulière à ceux qui exercent l’office pastoral au sein de l’Eglise. Leur défaillance par rapport à l’enseignement de la foi, dans la fidélité à l’enseignement et à la pratique constants de l’Eglise, que ce soit à travers une approche superficielle, confuse voire mondaine, ainsi que leur silence, mettent en danger mortel au sens spirituel le plus profond, les âmes mêmes dont le soin spirituel leur a été confié par leur consécration. »

    Notre Dame de Fatima a pu agréer la consécration de 1984 – mais toutes ses promesses ne se sont pas encore réalisées

    On sait à quel point le cardinal Burke a été malmené pour ses prises de position respectueuses, prudentes mais claires à propos de la confusion autour de la morale conjugale et de la discipline et de la doctrine eucharistiques. Il a appelé tous les participants à ne pas manquer « à embrasser quelque souffrance qui puisse résulter de notre témoignage fidèle à l’égard de celui qui est le véritable trésor de nos cœurs ».

    « Ne nous laissons pas gagner par le découragement ; rappelons-nous plutôt que le Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie, “assumé” dans la gloire, ne cesse jamais de battre avec amour pour nous, les enfants que son divin Fils lui a donnés alors qu’Il mourait sur la Croix », a-t-il conclu.

  • Un essaimage des Clarisses de Bujumbura à Liège

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    clarisses.jpgLa Communauté des Carmélites du Mont Cornillon à Liège (photo) disparaît, faute de vocations, mais le monastère subsistera  grâce à un essaimage des Clarisses de Bujumbura dont l’installation officielle a eu lieu le dimanche 8 octobre dernier. L’administrateur-délégué de l’asbl du Sanctuaire de Cornillon nous rappelle la genèse de cette  nouvelle fondation (extrait):

    "La genèse

    Voici l’arbre de fondation. En 1471, fondation du Monastère de Chambéry par la duchesse Yolande épouse du Bienheureux Amédée IX de Savoie.

    Rapidement :

    • En 1478: Chambery fonde Grenoble (anéanti par la Révolution française.)
    • En 1621 : Grenoble avait fondé Romans et 1878 : Romans revient fonder Grenoble.
    • En 1891, Grenoble fonde Bordeaux-Talence.
    • Le 7 août 1901, Bordeaux-Talence cherche refuge en Belgique et fonde Mons qui fut détruit en 1940.
    • C’est le 16 juillet 1930 que des sœurs de Mons fondent Hannut avec pour objectif de prier pour les prêtres et de fonder en Afrique.

    Fondation en Afrique

    C’est ainsi qu’en 1957, est entrée une certaine Murundikazi (*) qui se sent appelée à la vie des clarisses. A sa prise d’habit, le 27 août 1958, elle avait invité son cousin le Père Gabriel BARAKANA Jésuite qui est venu avec l’abbé Michel NTUYAHAGA alors étudiant à Lumen Vitae, à Bruxelles. En la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre 1959, Sœur Claire Marie a fait sa profession et le 11 octobre, à l’époque, on fêtait la maternité de Marie, l’Abbé Michel NTUYAHAGA a été sacré premier Évêque au Burundi.

    Le 8 décembre 1962, fidèles à leur souhait de fonder en Afrique, les sœurs liégeoises Marie-Françoise, Marie-Agnès et la sœur d’origine burundaise Claire-Marie arrivent à l’aéroport de Bujumbura et furent accueillies avec grande joie par les sœurs blanches (Missionnaires de Notre Dame d’Afrique) et la famille de sœur Claire-Marie. Cette fondation au Burundi fut faite sur invitation de Mgr Michel NTUYAHAGA et correspondait au souhait de la communauté de Hannut en Belgique.

    Crainte des persécutions

    Par crainte des persécutions, en 1988, les clarisses fondent à Uvira, au Congo (Sud Kivu) à 30 km de Bujumbura. La fondation fut d’abord un refuge. Monseigneur Jérôme Gapangwa accueillit un petit groupe de sœurs dans une maison du Diocèse puis à l’ermitage Sainte-Claire. Les craintes étant passées, la jeune fondation continua pour répondre aux souhaits de la population locale mais, en 1995, Les troubles au Congo, obligèrent les Clarisses à quitter une maison pillée et en ruines.

    En 1993 : Implantation à Maramvya, dans les collines, à 150 km de Bujumbura. Le but était de procurer à la communauté de Bujumbura, un gîte de fraîcheur, avec une bonne terre à blé, bananes et légumes. Ce fut la Foresta, construction typique de bois et d’herbe, rappelant l’Ombrie franciscaine. Les premiers troubles d’octobre 1993 mirent fin au projet, tandis qu’un premier groupe de novices échappait miraculeusement au massacre.

    Entre 1993 et 2000, exil et fondation du Monastère de l’Annonciation à Ggaba, sur une colline de Kampala. A la suite des troubles ethniques de 1993, les Clarisses durent s’expatrier en Uganda, d’abord à Kisubi, chez les sœurs de Saint-Pierre-Claver, pendant un an, puis à Namagunga, grâce à Monseigneur Wamala, archevêque de Kampala qui bientôt, en 1998, les voulut aussi dans son diocèse. Ainsi débuta le 25 mars 2000, le monastère de l’Annonciation, tandis que la formation des aspirantes se poursuivait à Bujumbura et à Hannut, selon l’idéal de Sainte Claire.

    Retour en Belgique et à Cornillon

    Cornillon.jpg

    C’est en 2002 que plusieurs clarisses sont revenues sur le monastère fondateur de Hannut au numéro 23, rue de Villers-le-Peuplier pour plusieurs motivations : continuité de la vie contemplative, formation des jeunes sœurs, accueil des gens selon leurs besoins. Les premières occupantes sont : les sœurs Marie-Françoise, Marie-Agnès et Claire-Marie auxquelles s’ajoutent les jeune sœurs Claire-Agapè, Claire-Ancilla, Claire-Antonia, Claire-Assunta, Claire Isabelle, Claire-Pascal.

    Il y a actuellement 11 clarisses à Hannut et 41 au Burundi, pour une moyenne d’âge d’environ 35-40 ans. 6 Clarisses occuperont le monastère de Cornillon dès le 11 août 2017 et leur installation a lieu le dimanche 8 octobre 2017 en présence de Mgr Jean-Pierre Delville. »

    Spiritus ubi vult spirat. L’Esprit souffle d’où il veut parmi les tribulations de l’histoire : même à Liège, où les Religieuses venues du Burundi sont accueillies avec reconnaissance.

    (*) Petite précision linguistique: sauf erreur, murundikazi n’est pas un nom propre, il signifie simplement femme du Burundi. Bienvenue donc aux barundikazi (ou abarundikazi) amon nos’ôtes.

    JPSC

     

  • La peine de mort est inhumaine et inadmissible selon le pape François

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    De Radio Vatican

    La peine de mort est inhumaine et inadmissible, réaffirme le Pape François

    (RV) «La condamnation à la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle». Le Pape François s’est exprimé ce 11 octobre 2017 à l’occasion du 25ème anniversaire du Catéchisme de l’Église Catholique promulgué par Saint Jean-Paul II le 11 octobre 1992. Devant les participants à cette rencontre organisée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation dans la salle du Synode au Vatican, le Saint-Père a réaffirmé l’évolution de la position de l’Église sur la peine capitale: «la peine de mort est inadmissible car elle attente à l’inviolabilité de la personne».

    «Le Catéchisme de l’Église Catholique est un instrument important», a d’abord rappelé le Pape François, puisque c’est lui qui expose «l’enseignement de toujours pour que grandisse la compréhension de la foi», mais aussi parce qu’il entend «s’adresser à nos contemporains, avec leurs questions à la fois diverses et nouvelles». C’est le rôle même du Catéchisme de l’Église Catholique, poursuit François avec les mots de Saint Jean-Paul II: «qu’il aide à éclairer de la lumière de la foi les situations nouvelles et les problèmes qui ne s’étaient pas encore posés dans le passé», autrement dit, «enseigner la nouveauté, sans abandonner l’ancien».

    La promulgation du Catéchisme de l’Église Catholique, trente ans après l’ouverture du Concile Vatican II, se devait en effet de respecter le désir de Saint Jean XXIII qui ouvrit ce Concile : «se tourner vers les temps présents» et «se mettre au travail qu’exige notre époque», tout en s’appuyant sur le passé et «poursuivant la route sur laquelle l'Église marche depuis près de vingt siècles». «Garder» cet héritage et «poursuivre» le chemin, voilà l’objectif de l’Église résume le Pape François, «un but et une mission dont nous sommes responsables, pour annoncer de façon renouvelée et davantage exhaustive l’Évangile de toujours à nos contemporains».

    Finalement, ce n’est pas une question de renouvellement du langage «pour exprimer la foi de toujours», mais bien une question de «nouveauté de l’Évangile du Christ, pas encore mise en lumière» que l’Église doit exposer de façon urgente et nécessaire face aux nouveaux défis et perspectives de l’humanité, estime le Pape. Ce n’est pas non plus une question de raison car «connaître Dieu, ce n’est pas d’abord un exercice théorique», mais c’est une question d’amour, de «désir inépuisable présent au cœur de chacun. C’est la connaissance qui vient de l’amour». Voilà pourquoi le Catéchisme est à voir «à la lumière de l’amour, comme une expérience de connaissance, de confiance, et d’abandon au mystère».

    La peine de mort est inadmissible

    L’amour comme fondation du Catéchisme de l’Église Catholique. C’est à partir de cette explication, que le Pape François a souhaité aborder le sujet de la peine de mort. «Un thème qui devrait trouver dans la Catéchisme de l’Église Catholique, un espace plus approprié et plus en adéquation avec cette finalité». Car jusqu’à aujourd’hui, cette sentence n’était pas formellement exclue par l’Eglise. En effet, dans le Catéchisme de l’Église Catholique de 1992, il est stipulé : «L'enseignement traditionnel de l'Église n'exclut pas, quand l'identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort si celle-ci est l'unique moyen praticable pour protéger efficacement de l'injuste agresseur la vie des êtres humains» (Catéchisme de l’Église Catholique, IIIè partie. La vie dans le Christ - deuxième section. Les dix commandements - chapitre 2 "Tu aimeras ton prochain comme toi-même " - article 5. Le cinquième commandement - I. Le respect de la vie humaine - alinéa 2267).

    Le Pape François, dans ce discours, réaffirme ainsi l’évolution de la position de l’Église sur la peine capitale. Après Saint Jean-Paul II et Benoît XVI, François veut redire «avec force que la condamnation à la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle, quel que soit son mode opératoire». Décider «de supprimer une vie humaine» est «inadmissible», «quelque puisse être la gravité de la faute commise» a répété avec fermeté le Saint-Père, car c’est une décision par elle-même contraire à l’Évangile. Seul Dieu peut se faire «le véritable juge et le garant» de cette vie sacrée, d’autant que pas même le meurtrier ne doit perdre sa dignité personnelle, «car Dieu est un Père qui attend toujours le retour du fils qui, conscient de ses erreurs, demande pardon et commence une nouvelle vie».

    La peine capitale est «un remède extrême et inhumain» dicté «par une mentalité plus légaliste que chrétienne» qui faisait ainsi «disparaître le primat de la miséricorde sur la justice» a déploré le Saint-Père qui assume la responsabilité de ce passé. Mais aujourd’hui, «le développement harmonieux de la doctrine demande cependant d’abandonner des prises de position liées à des arguments qui apparaissent désormais réellement contraires à une nouvelle compréhension de la vérité chrétienne». Car la Tradition de l’Église est une réalité dynamique, toujours vivante, qui progresse. «La Parole de Dieu ne peut être conservée dans la naphtaline comme s’il s’agissait d’une vieille couverture dont il faudrait éloigner les parasites !» a lancé le Pape, qui appelle, non pas à changer la doctrine, mais à changer de lecture sur la doctrine, en adoptant une «religieuse écoute» de l’Église d’aujourd’hui pour la faire avancer.

  • L’Europe revient dans le discours politique et social

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    La Salle des Professeurs, qui est l’une des deux salles de prestige de l’Université de Liège, était bienIMG_8232.JPG remplie, hier soir, pour accueillir un échange remarquable sur l’avenir de l’Europe qui eut lieu entre Pierre Defraigne (Collège de l’Europe, ancien directeur général à la Commission européenne, ci-contre à droite) et Alfred Steinherr (directeur académique du John F. Welsch College of Business à Luxembourg et ancien directeur général de la Banque Européenne d’Investissement, ci-dessous à gauche).

    IMG_8231.JPGL’enregistrement intégral de cette rencontre, organisée par le Groupe Ethique sociale et  l’Union des étudiants catholiques de Liège sera bientôt disponible.

    Dans la même perspective, le site web « cath.net » publiait, hier aussi, cette interview que le Père Olivier Poquillon, secrétaire général de la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté européenne, a accordée à Bernard Litzer (extraits) :

    « L’Europe revient dans le discours politique, notamment chez Emmanuel Macron et Angela Merkel. L’esprit européen fait-il un retour contraint ou bienvenu?

    O. Poquillon: Les Allemands et les Français n’ont peut-être pas oublié les carnages des deux dernières guerres mondiales. Dans une période anxiogène comme la nôtre, il est vital de mettre en place un cadre qui permette d’éviter aux égoïsmes nationaux et corporatistes de prendre le pas sur la recherche du bien commun. Qu’ils le veuillent ou non, nos pays et nos peuples sont en Europe, même la Suisse!

    «L’Union européenne est partie assez loin dans l’économie de marché en donnant souvent l’impression de privilégier les profits financiers au détriment d’une économie au service des personnes», estime Olivier Poquillon. 

    La question n’est donc pas de savoir si nous voulons en faire partie ou pas, mais comment nous voulons y vivre ensemble. C’est sans doute ce constat qui explique le retour de ce thème sur le devant de la scène. Pour l’Eglise, la construction européenne est d’abord vue comme un projet de paix. Et c’est dans cet esprit que la COMECE et le Saint Siège organisent un dialogue entre politiques et religieux de haut niveau, fin octobre au Vatican.

    La poussée migratoire a plongé le Vieux-Continent dans une crise politique, entre les tenants de l’ouverture et les pays de l’Est, réticents. Comment concilier ces deux positions

    Cette crise est surtout politique avant d’être migratoire. Si on regarde les chiffres, l’Europe a connu des mouvements migratoires bien plus importants au cours du siècle passé, notamment autour des deux guerres mondiales et des décolonisations. Aujourd’hui, on entretient dans les populations un sentiment d’impuissance face à des «hordes» allogènes qui déferleraient sur nous pour bouleverser nos sociétés, piller nos biens et faire de nous des étrangers dans notre propre pays. Comme l’ont montré de récentes études, ce sentiment est d’autant plus fort qu’on n’a pas de contact direct avec les migrants. Lorsqu’on connait un visage, un nom, une histoire, on peut sortir de la confrontation de masse pour rencontrer l’autre comme une personne et trouver avec lui des solutions.

    L’Eglise catholique n’est pas utopique sur la question des migrants et réfugiés. Elle rappelle seulement aux politiques leurs propres engagements à considérer tous les hommes libres et égaux en droit, comme ils le sont aux yeux de Dieu. Face aux peurs et au sentiment de perte de contrôle de nos concitoyens, à l’Est comme à l’Ouest, cela implique de trouver de nouvelles façons de gouverner, non pas pour les gens mais avec les gens.

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  • Le Pape voudrait-il que des terroristes utilisent les voies de l'immigration?

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    Du Père Xavier Dijon s.J., en opinion, sur le site de la Libre :

    Le Pape veut-il que des terroristes utilisent les voies de l'immigration? (OPINION)

    Une opinion de Xavier Dijon S.J., père jésuite, auteur du livre "Que penser des réfugiés?"

    Renvoyer un étranger dans son pays où il sera maltraité au nom de l’exemple à donner à ses compatriotes ? Non !

    Le message que le pape a publié le 15 août dernier en vue de la célébration de la prochaine Journée mondiale du migrant et du réfugié (14 janvier 2018) contient une phrase qui a pu faire sursauter pas mal de lecteurs puisque François ose dire : "Le principe de la centralité de la personne humaine […] nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale." Là-dessus se sont levées des vagues de protestation : alors que de nombreux pays européens ont été pris pour cibles des attentats revendiqués par les islamistes, comment le pape peut-il se permettre de minimiser la nécessité de garantir la sécurité nationale ? Veut-il que des terroristes utilisent encore les voies de l’immigration et de l’asile pour exercer à nouveau leurs violences chez nous ?

    On peut comprendre le saisissement suscité par cette phrase choc du pape François mais, une fois passée l’émotion, vient le temps de la réflexion. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de l’accueil du migrant, du réfugié, du demandeur d’asile. Le pape ne dit pas qu’il faut ouvrir toutes les frontières à tous les étrangers sans plus désormais se soucier de la sécurité nationale. Deux alinéas plus haut, le message dit d’ailleurs qu’il faut répondre aux nombreux défis posés par les migrations contemporaines en mobilisant deux qualités, "générosité, rapidité", mais aussi deux autres, "sagesse et clairvoyance". Dans le texte, la responsabilité des autorités à l’égard de la sécurité nationale n’est pas niée, ni même diminuée : elle est seulement mise en perspective pour qu’elle ne devienne pas une implacable "raison d’Etat".

    Car les responsables du maintien de l’ordre peuvent connaître la tentation qu’exprimait déjà le grand prêtre Caïphe, à propos de l’arrestation de Jésus : "Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas"(Jean 11, 50). Certes, la responsabilité de la sécurité du pays contre les menaces meurtrières est une tâche lourde et délicate, mais elle ne peut pas justifier les atteintes que le pouvoir serait tenté de commettre (ou de laisser faire) contre la sécurité des personnes qui cherchent refuge chez nous. Laisser couler une frêle embarcation dans la mer sans porter secours à ses occupants, au nom de la garde des frontières; renvoyer un étranger dans son pays d’origine où il sera maltraité, au nom de l’exemple à donner à ses compatriotes; faire peser sur des familles la menace d’une détention en centres fermés pour les chasser de leur campement improvisé, autant de dérapages qui portent atteinte au principe de la "centralité de la personne humaine".

    D’où les suites que le pape François tire de ce principe et qui viennent aussitôt après la phrase contestée : d’abord la mesure à garder dans la défense du territoire : "Par conséquent, il est nécessaire de former adéquatement le personnel préposé aux contrôles de frontière." Ensuite, l’accueil décent des étrangers : "Les conditions des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés postulent que leur soient garantis la sécurité personnelle et l’accès aux services élémentaires." Enfin, la recherche de solutions autres que les centres fermés qui causent tant de dommages aux personnes détenues : "Au nom de la dignité fondamentale de chaque personne, il faut s’efforcer de préférer des solutions alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire national sans autorisation."

    L’insistance manifestée par le pape sur le thème de l’étranger qu’il faut à la fois - selon les quatre verbes détaillés dans le message pour la Journée mondiale 2018 - accueillir, protéger, promouvoir et intégrer, appelle de notre part (croyants, mais aussi hommes et femmes de bonne volonté) une conversion du cœur, pour que la nécessaire vigilance quant à la sécurité nationale ne se retourne pas contre la sécurité de chacune des personnes humaines, fût-elle étrangère.

  • Quand les Polonais prient aux frontières de leur pays

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    Lu sur rt.com :

    Contre «l'islamisation de l'Europe», des milliers de catholiques polonais prient à leurs frontières

    Des Polonais participant à la prière du «rosaire aux frontières», suppliant Dieu de «sauver la Pologne et le monde», dans le sanctuaire du village de Koden, dans l'Est polonais.

    Des milliers de catholiques polonais ont formé le 7 septembre des chaînes humaines aux frontières de leur pays, récitant ensemble le chapelet et priant Dieu de «sauver la Pologne et le monde», à l'appel de la fondation Dios Solo Basta.

    «Le rosaire aux frontières» est une initiative de prière purement religieuse aux yeux de l'épiscopat, mais pour les milieux politiques catholiques et nombre de participants, la récitation du rosaire serait une arme spirituelle contre ce qu'ils considèrent comme l'islamisation de la Pologne et de l'Europe.

    L'objectif était d'avoir des points de prière aussi nombreux que possible sur les 3 511km des frontières polonaises avec l'Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, l'Ukraine, la Biélorussie, la Lituanie, la Russie et la mer Baltique.

    En mer, des marins sur des bateaux de pêche s'y sont joints. Sur des rivières, des kayaks et des voiliers ont aussi formé des chaînes, selon les médias publics qui ont largement suivi l'évènement.

    Prier pour les autres nations européennes, pour qu'elles comprennent qu'il faut retourner aux racines chrétiennes, pour que l'Europe reste l'Europe

    Lors d'une messe retransmise en direct par la chaîne catholique conservatrice Radio Maryja, l'archevêque de Cracovie Marek Jedraszewski a déclaré prier notamment «pour les autres nations européennes, pour qu'elles comprennent qu'il faut retourner aux racines chrétiennes, pour que l'Europe reste l'Europe».

    L'objectif principal de cette manifestation est de prier pour la paix

    Cependant, «l'objectif principal de cette manifestation est de prier pour la paix», a rappelé le président de la conférence épiscopale de Pologne, l'archevêque Stanislaw Gadecki, interviewé par la chaîne RMF FM.

    La date du 7 octobre n'a pas été choisie au hasard. C'est celle de la fête du Rosaire de la Vierge Marie, célébrant la victoire, en 1571, de la chrétienté sur les Turcs lors de la bataille navale de Lépante.

    Une victoire attribuée à l'époque par l'Eglise à la récitation du chapelet «qui a sauvé l'Europe de l'islamisation», rappellent les organisateurs – la fondation Solo Dios Basta créée par deux jeunes vidéastes – sur la page web de l'événement.  

    L'islam est perçu comme une menace par bon nombre de Polonais, tandis que le gouvernement de droite conservatrice, soutenu par une partie importante de l'opinion, refuse d'accueillir des migrants sur le sol national, où les musulmans sont extrêmement peu nombreux (quelque 20 000 individus, sur une population totale de près de 38 millions de personnes).

    Au total, 22 diocèses jouxtant les frontières participent à l'événement. Les fidèles se sont rassemblés dans quelque 200 églises pour assister d'abord à une conférence et à une messe, avant de se rendre à la frontière même pour y réciter leur chapelet.

    Des prières ont aussi été dites dans les chapelles de quelques aéroports internationaux. Des paroisses polonaises à l'étranger, jusqu'en Nouvelle-Zélande, ont annoncé leur participation à distance.

  • Hérétique, le pape ? Bien sûr que non !

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne" :

    Correction filiale : « les accusations d’hérésie ne sont pas fondées »

    Le texte (voir ici) a fait grand bruit. Dans une correction filiale adressée au pape François le 11 août, rendue publique le 24 septembre, un groupe de laïcs, de clercs et de théologiens l’accuse de propager sept hérésies avec son exhortation Amoris Lætitia. Ces accusations sont-elles fondées ? Amoris Lætitia porte-t-elle atteinte au magistère de l’Église ? Éléments de réponses du père Thomas Michelet op., professeur à l’Angelicum, l’Université Pontificale Saint-Thomas d’Aquin à Rome.

    La correction filiale affirme que le pape François a propagé sept hérésies. Il s’agit d’une accusation grave. Est-ce une première ?

    N’exagérons rien. Ce n’est pas la première fois que des chrétiens accusent le pape d’hérésie. C’est même habituel de la part de groupes schismatiques, ou en passe de le devenir, qui justifient ainsi leur rupture.

    Dans le cas d’Amoris Lætitia, il y avait déjà eu en juin 2016 un texte de 45 signataires auquel celui-ci fait d’ailleurs référence. Il dressait une liste de 19 propositions assorties de censures : 11 jugées hérétiques et contraires à la Révélation (scandalosa, prava, perversa, perniciosa, impia, blasphema, etc.) ; d’autres tombant sous des qualificatifs moins graves (contraires à la foi, téméraires, ou simplement fausses). La presse s’en était fait un peu l’écho à l’époque, puis on n’en a plus du tout parlé. C’est retombé comme un soufflé.

    Le présent texte constitue une sorte de relance, 18 des premiers signataires étant les mêmes. Pour l’instant, il semble avoir plus de succès. Peut-être est-ce dû à un « choc de simplification » : de onze hérésies, on passe à seulement sept (excusez du peu !) Il y a la force du symbole, le chiffre sept ayant des résonances apocalyptiques. Sans doute aussi le fait qu’il s’agit d’une pétition que l’on peut signer sur un site internet dédié (233 signataires à ce jour). Mais souvenons-nous qu’une « supplique au pape François en vue du Synode » à l’initiative du cardinal Burke avait recueilli en 2015 près de 500 000 signatures…

    On pourrait se laisser impressionner par la qualité des signataires, souvent des autorités académiques ou civiles, ou des pasteurs. Mais à y regarder de plus près, il ne s’y trouve aucun théologien de renom, aucun évêque en poste. Les fameux dubia des quatre cardinaux étaient autrement plus sérieux, s’agissant de proches collaborateurs du pape. Accuser le pape d’hérésie, c’est évidemment grave. Mais ça le serait beaucoup plus si ces accusations étaient fondées ; ce qui n’est pas le cas.

    Le pape a-t-il « directement ou indirectement approuvé les croyances selon lesquelles l’obéissance à la loi de Dieu peut se trouver être impossible ou non souhaitable » comme le laisse entendre la correction ?

    L’Abbé Guillaume de Tanoüarn, de l’Institut du Bon Pasteur, déclarait récemment sur les ondes : « Tout cela me semble disproportionné et déplacé. Le pape est le pape […] Je n’ai jamais vu sous sa plume, ou entendu dans sa prédication, la moindre chose qui puisse ressembler à une hérésie. En réalité, on juge un silence. […] On peut contester les raisons pour lesquelles le pape garde le silence, mais on ne peut pas de ce silence tirer une hérésie. Cela ne me semble pas logique. »

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  • Le pape François ? Un conservateur selon le cardinal Tagle

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    D'Antoine-Marie Izoard sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne" :

    Cardinal Tagle : « Le pape François est un conservateur ! »

    EXCLUSIF MAG – L’archevêque de Manille, le cardinal Luis Antonio Tagle, est façonné par sa rencontre avec les pauvres. De passage en France, il nous a accordé un entretien exceptionnel.

    Pétri d’humilité et légèrement timide, le cardinal Luis Antonio Tagle ne court pas après les interviews. Celui que l’on surnomme Chito, un diminutif donné par sa mère, a pourtant accepté de nous recevoir à l’occasion d’un bref passage en France. C’est au sanctuaire de Lisieux, où il était venu célébrer les fêtes de sainte Thérèse les 30 septembre et 1er octobre derniers, que nous l’avons rencontré. Ce jour-là, il fêtait également dans la discrétion le 90e anniversaire de sa mère, avec quelques proches, à la veille de se rendre avec eux au Mont-Saint-Michel. Puis il a vite repris le rythme fou qu’impose la responsabilité d’un diocèse qui compte près de 3 millions de fidèles et la présidence de Caritas Internationalis, réseau qui rassemble 165 organisations catholiques sur tous les continents.

    Le parcours épiscopal de ce prélat de 60 ans, que certains voient un jour monter sur le trône de Pierre, est fortement marqué par les trois derniers pontificats. Nommé évêque d’Imus par Jean-Paul II alors qu’il n’a que 44 ans, c’est Benoît XVI qui fait de lui en 2011 l’archevêque de Manille, et qui l’élèvera au cardinalat un an plus tard. Il n’a alors que 55 ans. Aujourd’hui, il est l’un des confidents du pape François, qui voit en lui un allié dans le combat pour les plus faibles, les pauvres en premier lieu.

    Peu connu chez nous, le cardinal Tagle a accepté de se livrer, aidant aussi à mieux comprendre la figure du pape François. Comme à son habitude, au fil de l’entretien, il est passé du rire aux larmes. 

    Éminence, parlons d’abord un peu de vous… Comment, alors que vous vouliez être médecin, êtes-vous finalement devenu prêtre ?

    Je participais à un groupe de jeunes insérés dans la vie paroissiale, comme une initiation, mais j’avais en tête mes futures études de médecine. Pourtant le témoignage d’un prêtre, l’aumônier de notre groupe, m’a impressionné. Puis le coup final a été porté par un autre prêtre qui m’a dit qu’il existait une très bonne université jésuite, cependant très coûteuse, pour effectuer mes études de médecine et m’a encouragé à passer un examen pour obtenir une bourse d’études. J’ai passé cette épreuve mais il s’agissait en fait, je ne le savais pas, d’un examen d’entrée au séminaire… et j’ai échoué !

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  • Un lycéen chrétien de 17 ans roué de coups et torturé à mort par des agents de police pakistanais

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    Une dépêche de l'agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Lycéen chrétien torturé et tué par la police

    Sheikhupura (Agence Fides) – Un lycéen chrétien de 17 ans a été roué de coups et torturé à mort par un groupe de six agents de police pakistanais dans le village de Jhubhran des environs de la ville de Sheikhupura au Pendjab pakistanais. Le jeune s’appelait Arslan Masih et fréquentait la huitième classe d’un établissement public.

    Ainsi que cela a été indiqué à Fides par Maître Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien qui suit le cas, « la famille du jeune a porté plainte suite à l’homicide mais la reconstruction des faits semble ô combien difficile en ce que la police est réticente à entreprendre des actions légales à l’encontre des agents qui ont frappé à mort Arslan Masih ».

    Selon une première reconstruction, un litige aurait eu lieu ces jours derniers entre Arslan Masih et les enfants d’un agent de police. Par vengeance, six agents sont arrivés au Lycée fréquenté par Arslan Masih et ont commencé à le rouer de coups jusqu’à ce qu’il meurt. Selon une autre version, Arslan Masih ne se serait pas arrêté à un barrage et la police l’aurait suivi puis brutalisé avant d’abandonner son cadavre devant le lycée. Pour salir le jeune, l’une des agents de police l’accuse par ailleurs d’avoir abusé sexuellement de son fils, accusation qualifiée de fausse et de totalement privée de fondements selon les membres de la familles d’Arslan Masih.

    Maître Gill déclare à Fides : « Nous condamnons fermement cette brutalité de la police du Pendjab qui tue les chrétiens innocents en comptant sur le fait que les chrétiens, les plus faibles de la société, ne pourront rien faire et que la violence en question demeurera impunie. Nous réclamons justice pour un pauvre lycéen chrétien assassiné par des agents de police ».

    L’épisode en question n’est pas isolé. Parmi les autres épisodes éclatants demeurant encore impunis, se trouve celui d’un jeune de 20 ans, Zubair Masih torturé à mort par la police en mars 2015. La mère du jeune avait été accusée précédemment d’avoir volé de l’or dans l’habitation de son employeur musulman dont elle était la domestique. La police l’avait alors brutalisé en cherchant à lui extorquer une confession. (PA) (Agence Fides 10/10/2017)

  • Il n’y a pas de place pour l’euthanasie dans les institutions des Frères de la Charité

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    Euthanasie chez les Frères de la Charité ?

    par le Frère René Stockman, Supérieur général des Frères de la Charité

    Les derniers mois, on a beaucoup débattu de la question de savoir si l’euthanasie sera permise ou non dans les institutions de santé mentale des Frères de la Charité en Belgique. Jusqu’à présent, ils avaient appliqué la règle stricte de prendre au sérieux chaque demande d’euthanasie, de tout faire pour accompagner le malade qui le demande et d’essayer de lui offrir de nouvelles perspectives de vie. Mais si la question d’euthanasie restait présente et si toutes les conditions concernées étaient présentes, l’euthanasie ne serait pas appliquée dans les murs de l’institution, mais avec le patient et sa famille on chercherait un autre lieu où l’euthanasie pourrait être réalisée. Avec ce mode de travail, ils n’agissaient pas contre la loi et en même temps ils restaient conformes à la vision de l’Église catholique qui désapprouve l’euthanasie, parce que la vie doit être défendue dans toutes les circonstances de manière absolue. Certains qualifiaient cette méthode de travail comme ambiguë et hypocrite, parce que les patients sont enlevés à leur environnement familial afin de subir l’euthanasie hors des institutions des Frères de la Charité. Nous ne trouvions cela ni ambigu, ni hypocrite, car dès le début, il est clairement communiqué au patient et à sa famille que l’euthanasie ne serait pas appliquée à l’intérieur des institutions des Frères de la Charité, mais que nous ne jugeons pas la décision éventuelle du patient. Nous demandions en d’autres mots que le patient et la famille respectent notre vision en tant qu’institution catholique. Il s’agissait dès lors d’un acte de respect mutuel.

    Nous savons que cette vision et cette méthode de travail ont été critiquées de l’extérieur, surtout par ceux qui sont partisans fervents de l’euthanasie, mais aussi par l’organisation des hôpitaux catholiques, qui désapprouve l’euthanasie en principe mais l’admettait dans certains cas. En même temps, nous savons que dans différents hôpitaux soi-disant catholiques l’euthanasie est admise comme si de rien n’était, tandis que dans d’autres hôpitaux des procédures claires ont été développées pour gérer la question de l’euthanasie, sans exclure l’euthanasie radicalement. Mais aussi à l’intérieur de la propre organisation Frères de la Charité nous n’étions pas toujours épargnés par la critique, bien que la grande majorité des psychiâtres partageait la vision selon laquelle l’euthanasie pour des patients non-terminaux se trouvant dans une situation médicale sans issue, n’était pas appropriée. Que certains politiciens ne cachaient pas leur critique mais allaient ouvertement et souvent à la charge, cela est connu.

    Est-ce que, avec tout cela, les institutions des Frères de la Charité se plaçaient sur une hauteur solitaire ? Peut-être que oui. Mais est-ce que cela était une bonne raison pour modifier la vision et élaborer une vision qui met bien l’accent sur l’agir prudentiel lors de la demande d’euthanasie, mais laisse néanmoins la porte entrouverte pour l’exécution de l’euthanasie entre les murs de l’institution ? Je ne pense pas. Peut-être qu’il est mieux que, dans une société pluraliste, la diversité soit et reste présente, où des organisations comme la nôtre gèrent d’une manière consciencieuse cette loi, dans le cadre législatif qui est créé autour de l’euthanasie et conforme à l’image chrétienne de l’homme, comme organisation catholique, tout comme pour les soignants individuels: ouvertes à la demande, ouvertes à l’accompagnement, mais pas ouvertes à appliquer et exécuter effectivement l’euthanasie. Pour mentionner une citation d’une interview avec le professeur Willem Lemmens : « Je trouvais remarquable que Othman El Hammouchi, un jeune philosophe musulman, ait dit que l’Église ne doit pas plier pour des « évolutions » sociales, mais qu’elle doit être une source de stabilité au milieu de ces changements. Cela, les Frères de la Charité auraient pu le faire : utiliser le ‘momentum’ pour expliquer leur refus ».

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  • L'option bénédictine : la réponse face à un monde déchristianisé

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    XVM03473a88-aaa0-11e7-8269-811617cc40e3-200x300.jpgD'Eugénie Bastié sur "FigaroVox" (lefigaro.fr) :

    Est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Relativisme des valeurs, société de consommation, crise spirituelle...dans Le pari bénédictin, le journaliste américain Rod Dreher constate que les Chrétiens ont perdu la bataille culturelle. Il les invite à reformer des communautés vivantes, loin de la « société liquide ».

    Rod Dreher est un des rédacteurs principaux du The American Conservative. Il est l'auteur de quatre livres: The Little Way of Ruthie LemingCrunchy ConsHow Dante Can Save Your Life, etThe Benedict Option. Ce dernier vient d'être traduit chez Artège sous le titre «Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus- Le pari bénédictin».

    FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous dites que les chrétiens ont perdu la bataille culturelle et vous plaidez pour une «retraite stratégique». Quand et pourquoi les Chrétiens ont-ils perdu la bataille?

    Rod DREHER.- Le récit classique dans la droite religieuse américaine est que c'est arrivé dans les années 1960, avec la révolution sexuelle. Je pense que ça remonte à bien plus loin.

    Dans mon livre, je remonte jusqu'au nominalisme dans le haut Moyen-âge mais je comprends bien que c'est très abstrait. Je crois que le point clé c'est les Lumières, qui nous ont coupé de nos racines chrétiennes.

    Ensuite cela s'est aggravé avec société de consommation, les nouvelles technologies, le relativisme.Tout cela fait qu'il est de plus en plus difficile de vivre avec la vérité chrétienne dans le monde. Dans une société de plus en plus individualiste coupée de la tradition, la seule autorité qui apparaisse comme justifiée est le moi. C'est ce que le philosophe Zygmunt Bauman appelle la société liquide. Il n'y a plus de bien commun, ce qui gouverne la politique est désormais l'émotion. C'est ce que le philosophe MacIntyre appelait l'émotivisme, qui règne autant à droite qu'à gauche.

    Ne pensez-vous pas que l'évangélisme soit le comble de l'émotivisme individualiste?

    Je crois que beaucoup d'évangéliques aux Etats-Unis sont plus catholiques que les catholiques, dans le sens où ils croient davantage à ce que l'Eglise enseigne.

    J'ai été catholique avant de me convertir à l'orthodoxie. Je lisais Jean-Paul II et je trouvais cela formidablement nourrissant. Mais en entrant dans l'Eglise je me suis rendu compte que les catholiques américains pratiquaient en réalité une forme de protestantisme.

    La plupart des églises américaines prêchent ce que les sociologues Christian Smith et Melinda Lundquist Denton appellent le «déisme éthico-thérapeutique», une version molle et édulcorée du christianisme qui en gros affirme qu'il faut être gentil et que les bons iront au paradis.

    Une version totalement compatible avec le monde moderne et qui rejette la Tradition.

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