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  • Mgr Delville : Trésor de la foi et annonce missionnaire

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    mag_104-page-001.jpgMonseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège,  a  fait devant les délégués des mouvements spirituels de son diocèse réunis à l’évêché une intéressante communication intitulée « Trésor de la foi et annonce missionnaire ». Il a bien voulu nous autoriser à en reproduire le texte, que voici : texte paru dans Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle n° 104, automne 2017 (ce n° est disponible sur simple demande à sursumcorda@skynet.be )

    VE PN 104 Trésor Foi et Mission . Kérygme web-jesus-sermont-mount-c2a9leemage.jpg

    « Je vais d’abord voir les dimensions de la transmission du trésor de la foi à la lumière des suggestions du pape François dans Evangelii gaudium (EG). Puis je les illustrerai à travers l’histoire de notre région au cours des âges. Pour chaque époque, j’évoquerai la répercussion dans l’aujourd’hui de ce qui s’est vécu alors[1]. Enfin, je vais profiler des pistes pour activer la transmission de la foi dans notre Église locale, à la lumière des derniers documents du pape François et de nos expériences locales, afin de donner un avenir à nos mouvements, nos paroisses, notre foi, notre Église et notre monde[2].

    1. Les quatre caractéristiques de la transmission de la foi

    Dès l’époque de Jésus, on voit que le message que Jésus transmet reçoit deux types de réactions opposées : l’adhésion ou le rejet. Il est accepté avec enthousiasme par les uns, qui y voient une source de vie et d’amour. Il est rejeté par les autres parce qu’il n’est ni évident ni immédiat et qu’il va à l’encontre de nos pulsions premières, liées à la survie, à la sécurité, à la possession… Sous certains aspects, l’Evangile est déjà à l’époque dérangeant. Sa transmission ne va pas de soi. C’est un aspect que l’on voit beaucoup réapparaître aujourd’hui : la foi dérange et est rejetée parce qu’elle est exigeante.

    Selon l’évangéliste Matthieu, « Jésus proclamait la bonne nouvelle du Règne et guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple » (Mt 4,23). La transmission de la foi est donc constituée d’un message (un kérygme, une annonce) et d’un engagement salutaire (une éthique du salut).

    1. Dimension kérygmatique

    Il s’agit de la première annonce, celle du cœur de la foi (EG 163), le kérygme : « Jésus-Christ est mort et ressuscité ». Le fait de cibler l’annonce de la foi sur la personne de Jésus est le cœur de l’annonce. Si Jésus annonce le royaume de Dieu, les disciples, après la Pentecôte, centrent la foi sur la personne même de Jésus. Ils partent dans les grandes villes de l’Empire romain. Ils témoignent de ce qu’ils ont vu. Ils centrent tout sur la personne du Christ, sa mort et sa résurrection. En Jésus, se révèle un Dieu de la non-violence, qui donne son sang plutôt que de demander qu’on se sacrifie et donne son sang pour lui. Jésus combat le mal par la prière. Il assume toute la souffrance humaine sur la croix, car il demande que le sang soit épargné. C’est tout le sens du mystère de Pâques, que nous venons de célébrer. Le rôle unificateur de saint Paul est à relever. La transmission se fait dans la plupart des cultures religieuses, ethniques, sociologiques et linguistiques de l’époque. Le pape insiste sur la nécessité de l’apprentissage du contexte biblique dans le cadre de l’école et à la catéchèse (EG 175). L’évangélisation demande la familiarité avec la Parole de Dieu et cela exige que les diocèses, les paroisses et tous les groupements catholiques proposent une étude sérieuse et persévérante de la Bible, en promouvant la lecture personnelle et communautaire.

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  • Deux, trois petits pas au Livre de Job

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    mag_104-page-001.jpg"Vir erat in terra Hus, nomine Job: simplex et rectus, ac timens Deum: quem Satan petiit, ut tentaret: et data est ei potestas a Domino in facultates et in carnem ejus...

    "Il y avait, au pays de Hus, un homme appelé Job, simple, droit et craignant Dieu. Satan demanda de le mettre à l'épreuve et reçut du Seigneur pouvoir  sur ses biens et  sur son corps..."

    Job, 1 (offertoire du 21e dimanche après la Pentecôte)

     

    job 007.jpg

    Il était un homme, appelé Job...

     

    Un homme simple et droit,

    qui vénérait Dieu

    et veillait à garder ses enfants en son amour.

    ~

    Job était entouré d’estime

    et comblé de biens.

    ~

    Il n’est pas entouré d’estime

    et comblé de biens

    parce qu’il vénère Dieu.

     

    Il ne vénère pas Dieu

    parce qu’il est entouré d’estime

    et comblé de biens.

     

    Simplement Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    ~

    Là,

    ni « parce que », ni « pour que ».

    Simplement Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    C’est tout.

     

    C’est Tout.

    Il ne faut pas chercher plus loin.

    ~

    Dieu garde l’homme en bienveillante main ;

    il « ne dort ni ne somnole » :

    il veille.

     

    « Regardez les oiseaux du ciel...

    Regardez les lis des champs... »

    Dieu pourvoit à tout

    et au-delà.

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  • Opus Dei : l’abbé Etienne Montero a célébré sa première messe solennelle à Saint-Jacques sur Coubenberg

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    De Jean-Jacques Durré sur le site Cathobel :

    « Ce dimanche 15 octobre, en l’église Saint-Jacques sur Coudenberg, l’abbé Etienne Montero a célébré sa première messe solennelle.

    opus-dei-Montero.jpgQui ne connaît pas le Professeur Etienne Montero, ancien doyen de la Facultés de Droit de l’UNamur (anciennement Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur). L’homme ne laisse personne indifférent et il s’est fait de nombreux détracteurs en montant souvent au créneau pour dénoncer entre autres la loi sur l’euthanasie. Depuis plus de 25 ans, il s’intéresse aussi à des questions d’éthique politique et de bioéthique. Régulièrement consulté par diverses instances publiques; son expertise sur la fin de vie a été sollicitée, notamment, dans plusieurs procédures judiciaires à l’étranger (Canada, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, etc.). Etienne Montero est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages et d’environ 150 articles scientifiques. Il a assuré la direction scientifique de près de 10 ouvrages.

    Ordonné à Rome

    Ce que l’on ne sait peut-être pas, c’est que ce docteur en droit aux idées fortes, a franchi le pas et est devenu prêtre en avril dernier, avec 30 autres membres de l’Opus Dei. Il a été ordonné à Rome par le cardinal Giuseppe Bertello, président du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican.

    Et dimanche dernier, 15 octobre, l’abbé Montero a donc célébré sa première messe solennelle en l’église Saint-Jacques sur Coudenberg, à Bruxelles. Pour sa première célébration, l’abbé Montero était entouré, comme concélébrants, par Mgr Emmanuel Cabello, vicaire régional de la prélature de l’Opus Dei, Mgr Herman Cosyns, secrétaire de la Conférence épiscopale belge, le Père Xavier Dijon sj, ancien collègue du nouveau prêtre à l’Université de Namur et plusieurs autres prêtres.

    Environ 350 personnes ont participé à la célébration, parmi lesquelles des membres de sa famille, des collègues de travail et de nombreux amis. La messe a été suivie par une réception dans les locaux de la Guilde des Arbalétriers, située dans les sous-sols de l’église.

    Ancien du collège Saint Pierre à Uccle, licencié et docteur en droit de l’UCL, licencié et, bientôt, docteur en Théologie de l’Université de Navarre. Etienne Montero a mené une carrière de recherche et enseignement universitaire. Ses enseignements et ses recherches ont porté sur le droit civil et le droit des technologies de l’information. Il est en effet un spécialiste du droit du commerce et de la signature numérique et de questions de responsabilité des intermédiaires de l’internet.

    « Seule la foi vous permet de quitter une carrière prestigieuse »

    Les lectures de la messe de ce 28ème dimanche du temps ordinaire étaient centrées sur l’amour d’alliance de Dieu avec son Peuple, alliance qui est célébrée dans le sacrement de l’Eucharistie, présidée par le nouveau prêtre. L’homélie a été l’occasion de relever que le sacrement de l’Ordre a fait d’Etienne Montero « un ministre du Christ, prêtant à Jésus, ses paroles et ses gestes au moment de dire « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang ». Le prêtre est aussi le Christ dans le sacrement de la miséricorde de Dieu —la confession —, lorsqu’il dit : Et moi (…) je te pardonne tous tes péchés. Comme dit le pape François, il est alors, comme Jésus, « l’instrument de la tendresse de Dieu ». C’est aussi avec l’autorité du Christ qu’il proclame la Parole de Dieu et l’explique aux fidèles ».

    Comment Etienne Montero a-t-il « sauter le cap », en quittant une carrière académique prestigieuse, même s’il garde une charge d’enseignement? « Seule la foi peut l’expliquer », a poursuivi l’abbé Montero, rappelant que « le sacerdoce est un don immense, reçu dans la foi, la foi dont nous parle saint Paul dans la deuxième lecture: ‘Je peux tout en celui qui me donne la force’. Et de conclure: « Le prêtre n’est pas un superman, il est un homme ordinaire, qui n’a pas en lui-même plus de pouvoir que les autres, mais, à qui Dieu, dans son infinie miséricorde, donne la force de faire des choses divines: il peut transformer le pain et le vin en le Corps et le Sang du Christ, il peut pardonner tous les péchés, car le sacrement de l’Ordre lui donne d’être le Christ qui agit au service de ses frères les hommes ».

    J.J.D. »

    Ref. L’abbé Etienne Montero a célébré sa première messe solennelle

    JPSC

  • Amoris Laetitia : beaucoup de bruit pour rien ?

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    "Publiée sous le pseudo de Tolkien, je lis sur le blog « Forum Catholique » cette réflexion un peu blasée sur la question de l’accès des divorcés civilement remariés à la communion sacramentelle : « Des « combats homériques » ont lieu en ce moment sur « le » sujet d’ Amoris Laetitia. Vraiment, concrètement, honnêtement, qu'est-ce que cela change ? -Pour les cathos convaincus : ils ne sont pas concernés par le sujet. -Pour les non cathos, cela ne les concernait pas plus avant que maintenant. -Reste le sujet pour des cathos 'moyens' qui se retrouveraient à vivre cette situation. En quoi cela change la situation des approches déjà menées au for particulier des confesseurs ? → soit les concernés ne changeaient déjà rien à leurs comportements préexistants à cette publication, et ils s'en trouveront renforcés dans leurs habitudes actuelles ; → soit les concernés avaient déjà prévu de vivre selon la règle préalablement établie, et donc cela ne changera rien de plus ; → reste effectivement ceux qui profiteront de "l'aubaine" pour se poser encore moins de questions. Objectivement, la situation est telle dans l'Eglise que je ne suis pas certain que faire de la pastorale aussi peu expliquée et aussi peu claire au niveau du pape facilite sa bonne réception. Et certaines critiques sont de ce fait parfaitement justifiées quand on voit les modalités de large application faite par certains. Mais à la rigueur, cela ne fait qu'accompagner la décrépitude du monde catholique (et j'inclus également les tradis, qui divorcent comme les autres, demandent des annulations de mariage comme les autres, trompent qui leur femme, qui leur mari, comme les autres) : juste un seul exemple pour illustrer mon propos : allez discuter avec des prêtres travaillant en officialité et demandez- leur qu'ils vous parlent des requêtes exponentielles reçues ces 15 dernières années pour des demandes de reconnaissance en nullité de mariage, qui sont dans bien des cas perçues comme un dû par les requérants, et vous aurez une toute petite idée de l'aperçu que cette approche d'AL n'est en fait qu'une tentative très maladroite de poser une emplâtre sur une jambe de bois... »"

    JPSC

  • Amoris Laetitia : et maintenant la version polonaise de l’interprétation du chapitre qui fâche.

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    A quoi peut donc bien servir un document dont les interprétations sont aussi diverses ? Au lendemain de son intronisation, le pape actuel invitait les catholiques à bousculer avec lui les douanes de l’Eglise pour « semer la pagaille » sur tous les sujets qui « fâchent ». C’est une pleine réussite. De Mario Tosatti dans la nuova bussola quotidiana (traduction de notre consoeur du site Benoît et moi) :

    La Conférence épiscopale polonaise s'est réunie à Lublin ces jours-ci pour discuter et rédiger un document sur les lignes directrices pour lire l'exhortation apostolique Amoris Laetitia. Le nonce Salvatore Pennacchio, qui depuis un peu plus d'un an représente le Pontife auprès de l'Église polonaise, était également présent à la réunion. On ignore quand le document rédigé par les évêques polonais sera publié; mais nous sommes en mesure d'en anticiper quelques points, quoique succincts, qui sont cependant centraux et qui sont révélateurs de la lecture que l'épiscopat a faite de l'exhortation. Une lecture qui est totalement en ligne avec "Familiaris Consortio" de Jean-Paul II.
    Il est clair que lorsque les lignes directrices approuvées à Lublin seront rendues publiques, la confusion créée par Amoris Laetitia, et surtout ses interprétations "ouverturistes", seront encore plus évidentes. Et il deviendra de plus en plus évident à quel point le silence obstiné du Pontife face aux demandes d'éclaircissements est embarrassant et source de nouvelle confusion.

    Selon des indiscrétions d'excellente source, nous pouvons dire que les évêques polonais refusent la possibilité d'accès à la communion aux couples qui vivent "more uxorio", c'est-à-dire sans être unis par le sacrement du mariage. Il est évident que la même chose s'applique aux couples qui cohabitent. Naturellement, cette décision s'applique aussi aux couples de personnes remariés divorcées, pour lesquels la première union est toujours valide pour l'Église. Ils ne peuvent avoir accès à la communion sacramentelle, ni à la communion spirituelle, tant qu'ils se trouvent dans une situation existentielle en contradiction ouverte avec l'Eucharistie, qui représente le lien conjugal du Seigneur avec son Église fidèle, un lien indissoluble et fécond.

    Les évêques soulignent cependant avec force que l'Église n'a pas l'intention de rejeter ou encore moins de discriminer les personnes. Tous les moyens de salut possibles doivent leur être offerts et présentés (Parole, retraites, formation, adoration, participation aux messes). Leur situation publique les empêche cependant de recevoir l'Eucharistie. Et pour eux, l'interdiction de devenir parrains et marraines au baptême est maintenue; tout comme ils ne peuvent pas, dans les cas où cela est accordé aux laïcs, distribuer la communion. Et ils ne peuvent pas non plus enseigner la doctrine, c'est-à-dire le catéchisme.

    Aux prêtres, il est demandé d'exercer un pastorale d'accompagnement de ces couples et de ces familles, en les aidant à résoudre les obstacles objectifs de leur situation par la prière, la pénitence et l'espérance.

    Le document lit Amoris Laetitia dans le contexte de l'enseignement pluriséculaire de l'Église, et du Magistère plus récent. En ce sens, beaucoup d'attention et d'importance ont été accordées aux approches établies par "Familiaris Consortio" de saint Jean Paul II, au décret de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 1994 [cf. Lettre aux évêques de l'Église Catholique sur l'accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés-remariés: www.vatican.va] et à ce qui a été enseigné et expliqué par le Catéchisme de l'Église catholique.

    Une dernière remarque: l'Université Catholique de Lublin, "Jean-Paul II", après la session plénière des évêques, a annoncé l'attribution d'un doctorat honoris causa au Cardinal Gerhard Müller pour son oeuvre de "timonier de la juste doctrine".

    Ref. Amoris laetitia : les évêques polonais stoppent les fuites en avant

    JPSC

  • Cette logique qui déstructure nos sociétés et qu'il importe de bien diagnostiquer

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    Ce constat de Joël Hautebert, sur le site de l'Homme Nouveau, vaut évidemment autant pour la Belgique que pour la France, notre pays ayant largement anticipé toutes les dérives dénoncées par l'auteur :

    La logique « sociétale » à l’œuvre

    L’annonce de l’ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux « couples » de lesbiennes met en évidence une extension mortifère des lois dites « sociétales », véritable greffon du libéralisme philosophique émancipant l’homme de Dieu et de l’ordre naturel. Après l’asservissement contraceptif, un nouvel exemple du rejet de tout ordre moral que l’État laïque ne fait qu’entériner par ses lois permissives.

    Le mois de septembre a été riche en déclarations « sociétales ». La médiatisation/revendication du suicide assisté de l’écrivain Anne Bert, ainsi que l’annonce d’une ouverture prochaine de la PMA aux femmes célibataires et aux duos de lesbiennes ont rappelé que si les élections passent, la logique « sociétale » demeure, inexorablement. De fait, les promoteurs de la culture de vie ont perdu tous les combats qu’ils ont menés depuis cinquante ans. Un tel constat n’est pas du défaitisme mais du réalisme. Il convient de s’interroger sur les raisons de cette progression mortifère qu’aucune opposition n’arrive à briser ; progression qui d’ailleurs avait été annoncée et prévue dès le début par ceux qui s’y opposaient.

    Une suite prévisible

    Car n’en doutons pas, après la contraception, l’avortement, la PMA pour les couples stériles, le divorce par consentement mutuel et « le mariage pour tous », « la PMA pour toutes » sera votée, ainsi que quelque temps plus tard « la GPA pour tous » ; et l’euthanasie suivra ; le « polyamour » et le statut de « travailleur du sexe » aussi. La résistance souvent nombreuse et pleine de créativité a bien combattu, surtout en 2012 et 2013. Espérons qu’elle le fera de nouveau l’an prochain, de façon encore plus percutante et massive. Mais à vues humaines, la victoire semble inaccessible. L’enjeu serait-il de seulement sauver l’honneur du peuple français et de notre civilisation ? De témoigner de la permanence d’un ordre humain qu’aucune loi inique ne pourra éradiquer définitivement de la conscience humaine ?

    Certes mais cela ne suffit pas car comme membre de notre société nous ne pouvons nous satisfaire d’être spectateur de notre propre déroute. Maigre consolation que de compenser l’ineffectivité pratique par la lucidité de l’analyse ! Il s’agit au contraire de mettre l’intelligence au service d’un combat toujours à reprendre. Tant que le Christ n’est pas revenu sur terre, le temps du chrétien est le temps du combat. Seule une recherche des causes de ce processus semblant inexorable permet de garder l’espérance car rien dans le monde humain n’est irréversible. En effet, la société a pour trame la multitude des actes posés par ses membres, actes qui engendrent des structures, soit bénéfiques soit maléfiques. La spirale vicieuse des structures de péché et des idéologies du mal ne peut être renversée que par des actes vertueux posés par des sujets ayant une haute conscience des processus à l’œuvre. Ce n’est donc qu’en établissant un diagnostic le plus complet et le plus radical possible que nous pourrons cultiver les ressources permettant de créer une spirale vertueuse et des structures de vie bonne.

    Toutes ces lois sociétales sont portées par deux principes immanents à la démocratie libérale contemporaine, l’un concernant le contenu – la libre disposition de l’individu par lui-même –, l’autre concernant la forme – la neutralité éthique de l’État dans un contexte de polythéisme des valeurs. L’articulation de ces deux principes donne une très grande puissance rhétorique à toute revendication sachant s’y greffer.

    La légalisation de la contraception en 1967

    La mère des batailles « sociétales » a été la légalisation de la contraception en 1967 par De Gaulle. En effet, ce qui se noue dans la mentalité contraceptive est un certain rapport de la personne à son corps sexué. Celui-ci est-il un matériau qui lui appartient et qu’elle peut utiliser comme bon lui semble ? Ou bien son corps est-il le signe qu’elle se reçoit d’un ordre naturel et divin dont le respect lui permettra de se réaliser ? Dans le premier cas, la technique lui permet d’objectiver son corps pour en disposer à volonté. Dans le second cas,

    « l’homme n’est que l’usufruitier, non le possesseur indépendant et le propriétaire de son corps et de tout ce que le Créateur lui a donné pour qu’il en use conformément à la nature ». (Pie XII, Allocution aux participants du VIIIe Congrès international des médecins à Rome, le 30 septembre 1954.)

    La conception de l’autonomie de l’individu remonte aux sources du libéralisme philosophique (dès 1689 John Locke affirme que « l’homme est maître de lui-même, et propriétaire de sa propre personne ») mais elle a trouvé dans le progrès scientifique et technique de quoi rendre effective cette négation d’un ordre de la nature immanent à la personne humaine.

    Au nom de quoi l’État laïque ­pourrait-il interdire la libre disposition de soi fondée sur la souveraineté de la volonté individuelle ? Ni Dieu réduit à être l’objet d’une croyance personnel­le, ni la nature malléable et muette ne peuvent être invoqués pour empêcher des individus de vivre comme ils l’entendent. La logique permissive des lois « sociétales » est un élément essentiel de leur force. Ces lois n’interdisent pas, elles offrent davantage de possibilités aux individus doués d’une liberté indéterminée. Ceux qui s’y opposent apparaissent ainsi comme des gens voulant imposer à tous leur propre conception du bien humain. Et c’est là que la forme vient au secours du contenu afin de rendre la revendication irrépressible.

    La tolérance en éthique

    La tolérance, appliquée à l’origine au champ religieux, a été étendue au champ « éthique ». De même que l’État libéral se déclare incompétent quant à la vraie religion, il se déclare incompétent quant à la bonne manière de vivre sa vie humaine. Il ne se préoccupe que de l’ordre public, garanti par les lois votées selon le critère quantitatif de la majorité et le critère qualitatif des « droits de l’homme ». Mais comme les contenus de ces droits sont relatifs à la manière dont on conçoit l’être humain, ceux-ci sont extensibles au gré des revendications et de la nécessaire prise en compte de la diversité des croyances et des systèmes de valeurs.

    Le mot sociétal a précisément été inventé pour qualifier le débat médiatique et législatif entre partisans de conceptions rivales touchant les mœurs. Ce débat ne peut se tenir que si tous les débatteurs respectent les principes le rendant possible. Or ces principes apparemment formels et abstraits orientent subrepticement l’issue du débat qui, elle, sera bien concrète. En effet, liberté et égalité des individus, neutralité éthique des institutions, refus de l’intolérance, etc. toutes ces « valeurs de la République » disposent la mentalité commune à valider ce qui se présente comme augmentant les droits et la liberté des individus ayant à se déterminer eux-mêmes sans avoir à subir le diktat d’un « ordre moral » vestige de l’ancien temps.

  • Les religions - et le christianisme en particulier - sont-elles responsables du sexisme ?

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    De Kévin Boucaud-Victoire sur aleteia.org, cet article dont le titre mériterait d'être débattu (le christianisme, hier, menaçait-il la femme ?) :

    Eugénie Bastié répond à Sophia Aram : « Aujourd’hui, le christianisme ne menace pas la femme »

    En plein débat sur le harcèlement sexuel, l'humoriste Sophia Aram a accusé lundi « les religions » d'être responsables du sexisme. La chroniqueuse de France Inter s'en est également prise à la journaliste Eugénie Bastié.

    Réagissant à l’affaire Harvey Weinstein et à la création du hashtag #BalanceTonPorc sur les réseaux sociaux, Sophia Aram désigne « les religions » comme les seules responsables du machisme et du sexisme. « Comment les hommes en viennent à considérer les femmes comme leur butin, comme une extension de leur propriété, de leur pouvoir ? », s’interroge-t-elle dans sa chronique du 16 octobre sur France inter.

    Selon elle, christianisme, judaïsme et islam reposent sur un principe énoncé deux fois par l’apôtre Paul : « Dieu est le chef de l’homme et l’homme est le chef de la femme » (1 Corinthien 11, 3 et Éphésiens 5, 23). Ainsi, pour acheter la soumission des hommes, les religieux ont offert la domination de la femme. « Ce qui fait de la religion la plus vaste entreprise de proxénétisme de l’histoire de l’humanité », estime l’humoriste. Sophia Aram s’en prend également à la journaliste Eugénie Bastié. Selon elle, la journaliste du Figaro et de la revue Limite est coupable d’expliquer dans son essai Adieu mademoiselle : la défaite des femmes, publié en 2016 aux éditions du Cerf, que « le christianisme a inventé le féminisme et le féminisme a gagné ». Deux affirmations que la chroniqueuse juge grotesques. Pour Aleteia, Eugénie Bastié répond à l’humoriste point par point.

    Aleteia : Selon Sophia Aram, « les trois monothéismes sont au moins d’accord sur une chose, exprimée le plus simplement possible par saint Paul : “Dieu est le chef de l’homme et l’homme est le chef de la femme ” ». Les trois religions monothéistes sont-elles effectivement misogynes ?

    Eugénie Bastié : D’abord, je ne vois pas le rapport entre l’affaire Weinstein et les religions qui auraient modelé l’histoire de l’humanité. Au contraire, nous vivons une période de recul du christianisme et des religions, pourtant ce genre d’actes existe toujours, voire progresse. Nous le saurions si Harvey Weinstein, producteur hollywoodien et proche des démocrates, avait trop lu saint Paul. Elle va nous dire que Bertrand Cantat est trop allé à la messe aussi ? Sophia Aram nous ressort son athéisme militant daté, qui consiste à affirmer que la religion est la source de tous les maux de l’humanité. Ces gens ne conçoivent pas qu’il puisse exister un mal sur terre qui ne provienne pas des religions. Ensuite, mettre toute les religions à égalité est problématique. C’est la nuit de l’équivalence, le relativisme absolu, de dire que toutes les religions sont patriarcales de la même manière. Au contraire, l’Occident chrétien est le lieu où est né le féminisme. Et c’est d’ailleurs de là que Sophia Aram peut diffuser sa chronique en toute liberté.

     

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  • Quand le pape s’attaque aux causes des migrations et défend l’accord de Paris

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Le pape s’attaque aux causes des migrations et défend l’accord de Paris

    Rappelant que migrations et urgences alimentaires sont intimement liées, le pape François a plaidé en faveur de l’accord de Paris, lundi 16 octobre, devant l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il a appelé les responsables internationaux à s’attaquer aux causes de la faim : les conflits et les changements climatiques.

    Non seulement combattre la faim dans le monde, mais aussi s’attaquer à ses causes profondes. Telle était la substance du long discours que le pape François a adressé lundi 16 octobre à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qu’il était venu rencontrer à son siège de Rome.

    Et d’entrée, le pape a posé un geste symbolique : alors que la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée ce même jour, portait sur la question des migrations, François a inauguré dans le hall de la FAO une statue en marbre du petit Aylan, réfugié syrien retrouvé mort en 2015 sur une plage turque. « Il n’est pas acceptable que, pour éviter de s’engager, on se retranche derrière des sophismes linguistiques qui ne font pas honneur à la diplomatie, la réduisant de “l’art du possible” à un exercice stérile pour justifier les égoïsmes et l’inactivité », a dénoncé le pape dans son discours.

    A lire : Pour le pape, la dignité des migrants avant tout

    Les conflits et les changements climatiques.

    « Comment arrêter les gens prêts à tout risquer, des générations entières qui peuvent disparaître parce qu’elles manquent de pain quotidien ou sont victimes de violence ou de changement climatique ? », a-t-il interrogé les participants à la rencontre de la FAO, dont, au premier rang, juste devant lui, les ministres de l’agriculture du G7. « Ils se déplacent vers là où ils voient une lumière ou perçoivent une espérance de vie. Ils ne peuvent pas être arrêtés par des barrières physiques, économiques, législatives, idéologiques », a-t-il prévenu.

    Mais, dans ce texte en espagnol, signe qu’il l’avait longuement et personnellement travaillé, François s’est surtout attaché aux causes de la faim qui poussent des populations entières à émigrer. Et, en premier lieu, les conflits et les changements climatiques.

    Pour répondre aux conflits, le pape a exhorté à l’application du droit international « qui nous indique les moyens de les prévenir et de les résoudre rapidement, évitant que se prolongent et se produisent les carences et la destruction du lien social ». Il a aussi plaidé pour le désarmement et la lutte contre le trafic d’armes.

    Le pape plaide en faveur de l’accord de Paris

    Face aux changements climatiques, il a exhorté à un engagement concret et à« un changement de style de vie », plaidant en faveur de l’accord de Paris sur le climat, « dont, malheureusement, certains se sont éloignés », a-t-il regretté, sans citer nommément les États-Unis…

    « Pour certains, il suffirait de diminuer le nombre de bouches à nourrir, mais c’est une fausse solution si on prend en compte la déperdition de nourriture et les modèles de consommation qui gaspillent tant de ressources », a aussi mis en cause le pape. Soulignant alors que, « réduire est facile » mais que « partager, en revanche, implique une conversion, et cela est exigeant », le pape a alors suggéré d’introduire la notion d’« amour » dans les relations internationales.

    « Aimer les frères, prendre l’initiative, sans attendre de réciprocité, est le principe évangélique qui s’exprime également dans de nombreuses cultures et religions, se convertissant en principe d’humanité dans la langue des relations internationales », a-t-il expliqué, soulignant que « nous ne pouvons pas agir seulement si les autres le font, ni nous limiter à la pitié, parce que la pitié se limite à l’aide d’urgence » (lire ci-dessous).

    Et François d’appeler à traduire dans les faits ce « principe d’humanité » en luttant contre la spéculation qui favorise les conflits, la dégradation des sols et la contamination des eaux, qui poussent aux migrations, ou encore l’accaparement des terres « avec la complicité de ceux qui devraient défendre les intérêts du peuple », mettant ainsi en cause la corruption et l’absence de légalité.

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    « Serait-ce exagéré de parler d’amour ? »

    Extrait du discours du pape François, lundi 16 octobre à Rome, devant la FAO

    « Serait-ce exagéré d’introduire dans la langue de la coopération internationale la catégorie de l’amour, conjugué à la gratuité, l’égalité de traitement, la solidarité, la culture du don, la fraternité, la miséricorde ? Ces mots expriment effectivement le contenu pratique du terme “humanitaire”, si utilisé dans l’activité internationale. (…)

    Aimer signifie aider chaque pays à augmenter la production et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Aimer se traduit par une réflexion sur les nouveaux modes de développement et de consommation et l’adoption de politiques qui n’aggravent pas la situation des populations les moins avancées ou leur dépendance extérieure. Aimer signifie ne pas continuer à diviser la famille humaine entre ceux qui profitent du superflu et ceux qui manquent du nécessaire. »

  • La nouvelle charge de Dan Brown contre la religion

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    De Samuel Lieven sur le site du journal La Croix :

    Dan Brown pronostique la mort de Dieu

    L’auteur du Da Vinci Code a estimé à l’occasion du lancement de son dernier roman que « Dieu ne peut survivre à la science ». Nombre de théologiens et scientifiques jugent cette opposition aujourd’hui dépassée.

    Après le « Dieu est mort » de Nietzsche à la fin du XIXe siècle, voici la mort de Dieu selon Dan Brown. Pour l’homme aux deux cents millions d’exemplaires vendus, auteur du best-seller planétaire « Da Vinci Code » (2003), « Dieu ne peut survivre à la science ». Une sentence proclamée la semaine dernière lors de la présentation de son dernier ouvrage, « Origine », à la foire internationale du livre de Francfort.

    Ce cinquième opus de la saga commencée avec « Da Vinci Code » raconte une nouvelle aventure du professeur de l’Université de Harvard Robert Langdon. Il s’emploie cette fois à déchiffrer les mystères de l’origine du monde, en explorant en particulier la lutte entre science et religion.

    « Au cours de la décennie à venir, notre espèce va se retrouver énormément connectée (…) et nous allons commencer à trouver nos expériences spirituelles via nos interconnexions, pronostique le romancier de 53 ans. Notre besoin d’un Dieu extérieur assis en haut et qui nous juge (…) va diminuer et au bout du compte disparaître. »

    Une opposition aujourd’hui dépassée

    Celui qui s’était mis à dos l’Opus Dei et une partie de la hiérarchie catholique avec « Da Vinci Code » apporte ainsi sa contribution au vieux débat opposant Dieu et la science. Une opposition toujours puissamment ancrée dans les esprits, mais que nombre de théologiens et scientifiques jugent aujourd’hui dépassée.

    « C’est une vue extrêmement simpliste de l’histoire de dire que la science tue la religion », estime l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet, directeur de recherche au CNRS, qui se définit lui-même comme matérialiste athée. Certes, il existe bien une « opposition de principe et de méthode entre science et religion : d’un côté, la science fonctionne sur la base de paradigmes évoluant au cours du temps ; de l’autre, les religions – en particulier monothéistes – s’appuient sur un dogme auquel on ne doit pas toucher ». Giordano Bruno, Galilée et d’autres en ont, en leur temps, fait les frais.

    Pour autant, pas question de dresser science et religions les unes contre les autres. Car pour Jean-Pierre Luminet, la notion de « foi » – en une vérité révélée ou un Dieu personnel – échappe aux lois du scientifique occupé à décoder l’univers. « De ce point de vue, chacun est renvoyé à sa propre expérience spirituelle : pour les uns, plus de science mène à Dieu quand d’autres s’en éloignent. D’autres encore, comme Einstein, n’ont guère besoin de Dieu pour contempler la nature. »

    D’ailleurs, Dan Brown lui-même se défend d’être contre la religion, mais dit vouloir juste « lancer un dialogue ». « Je pense que la religion a fait beaucoup de bien dans le monde. Je pense aussi que le monde a tellement changé qu’elle n’est plus un besoin », a-t-il encore déclaré, faisant au passage l’éloge du pape François pour ses efforts visant à moderniser l’Église catholique.

    « Dieu n’a pas vocation à combler les trous béants laissés par la science »

    Le même François n’avait-il pas provoqué, voilà trois ans, un petit tsunami médiatique en affirmant, devant l’Académie pontificale des sciences, que le big bang ne contredit pas « l’intervention créatrice de Dieu, au contraire, il la requiert » ? Preuve s’il en est que le dialogue entre foi et science n’a pas attendu Dan Brown pour s’enclencher.

    « Il est aberrant que l’on puisse, aujourd’hui encore, penser la relation entre science et foi en termes d’opposition après plus d’un siècle de dialogue fécond,déplorait alors le père Thierry Magnin, prêtre, physicien et recteur de l’université catholique de Lyon. Dieu n’a pas vocation à combler les trous béants laissés par la science. Quant à cette dernière, les scientifiques savent bien qu’elle ne dit pas tout. »

    LIRE ÉGALEMENT : Les propos du pape sur le big bang sont-ils révolutionnaires ?

  • Ne pas confondre le contenu de la foi avec une couverture dans la naphtaline

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    De Pierre Selas sur infocatho.fr :

    Le contenu de la foi n’est pas une couverture sous naphtaline

    Le pape François estime que « le catéchisme, tout en conservant l’héritage de la doctrine de l’Église », doit cependant « regarder vers l’avenir », affirme Mgr Rino Fisichella. « Et il doit donc aussi regarder les grands défis qui sont présents dans la culture et la société aujourd’hui. »

    C’est ainsi que le président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a formulé le thème clé du discours du pape François devant les participants à une rencontre promue par son dicastère, le 11 octobre 2017, indique Radio Vatican en italien. La rencontre a eu lieu à l’occasion du XXVe anniversaire de la signature de la Constitution apostolique Fidei Depositum – accompagnant le catéchisme de l’Église catholique – par le pape Jean-Paul II.

    Le pape François a utilisé « une très belle expression » en présentant la parole de Dieu comme une « réalité dynamique », souligne Mgr Fisichella. « Il a dit, poursuit le président, que le testament de la foi – le contenu de notre foi – n’est pas comme une couverture qui doit être conservée sous naphtaline. Il a alors ajouté que cela devrait être une réalité vivante et dynamique. »

    Cet enseignement du pape a, selon Mgr Fisichella, « plusieurs aspects ». « Je pense, explique-t-il, à son enseignement de Laudato Si’ : comment nous devons être capables d’accorder une attention particulière à la création. »

    « Je pense particulièrement encore, poursuit-il, à son enseignement – fruit des deux synodes sur la famille – Amoris Laetitia » qui concerne « la capacité de découvrir également les défis du mariage qui sont présents dans notre culture et dans notre société ; la capacité de reconnaître et d’accompagner ces situations difficiles qui semblent se multiplier de plus en plus ».

    « Personnellement, note Mgr Fisichella, je pense que maintenir en vie la tradition est vraiment le grand défi que l’Église doit affronter aujourd’hui, au moment où elle doit transmettre la foi aux jeunes générations », car il s’agit du « changement de culture », du « changement des modèles culturels » des générations d’aujourd’hui.

    En ce qui concerne la condamnation de la peine de mort, souligne Mgr Fisichella, « le pape François était intervenu à ce propos dès les premières années de son pontificat, affirmant que même le meurtrier ne perd jamais sa dignité personnelle ». « Je crois, estime-t-il, que le pape a fait un pas de plus en disant que la peine de mort est en soi contraire à l’Évangile. »

    « C’est un point fondamental », conclut Mgr Fisichella : cet enseignement témoigne du « respect de la dignité de la personne humaine » qui « ne peut connaître aucune limite ».

    Source zenit

  • L'Espagne est-elle en voie d'éclatement

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    De Philippe Maxence, sur le site de l'Homme Nouveau,

    Quel avenir pour l'Espagne ?

    Quel avenir pour l'Espagne ?

    Vu de France, les événements concernant la Catalogne et par extension, l'Espagne et son unité, ne sont pas toujours très compréhensibles. Entachés de jacobinisme et souvent d'une fausse conception de la subsidiarité, détournée du bien commun, nous peinons à saisir la réalité profonde des événements actuels. Directeur de l'agence FARO et du service de presse et de documentation de la Communion Traditionnaliste (Carliste), Luis Infante a bien voulu répondre à nos questions.

    Avec le référendum en Catalogne, l'Espagne est-elle en voie d'éclatement ?

    Même pour qui pourrait donner quelque crédit à ce type de consultation, le soi-disant référendum du 1er octobre 2017 n’a été en réalité qu’une simple farce. Mises à part sa totale illégalité et absolue illégitimité, il n’y eut aucune sorte de garanties, ni en ce qui concerne les listes électorales, ni dans le dépouillement, pas plus que dans le processus même. La participation a été des plus faibles, ce qui n’a pas empêché le séditieux gouvernement autonome de Catalogne de proclamer des résultats où le nombre des votes exprimés dans certaines localités était supérieur à la population de celles-ci… Le risque de morcellement de l’Espagne existe. Il existait avant ce prétendu référendum et continue à exister après. Le séparatisme se consacre depuis des décennies à préparer le terrain, bénéficiant de la connivence des différents gouvernements se succédant à Madrid, et l’actuelle apathie du gouvernement du Parti Populaire ne contribue qu’à transmettre aux séparatistes l’impression qu’ils peuvent agir en toute impunité.

    A quelle logique obéit exactement le gouvernement de Catalogne ?

    A la logique installée depuis la Constitution de 1978, pour le moins. En effet, en introduisant le terme « nationalités » appliqué à certaines des communautés autonomes qu’elle créait, celle-ci a ouvert la voie au séparatisme. Séparatisme qui, de plus, s’est vu favorisé par les lois électorales mises en place à cette période et qui sont toujours en vigueur aujourd’hui. En vertu des nouveaux statuts d’autonomie, les gouvernements régionaux aux mains des nationalistes se sont trouvés détenteurs de tous les moyens et ressorts (l’enseignement, les moyens de communication, l’ordre public, les budgets, le contrôle des subventions et des amendes, etc.) pour créer une réalité nouvelle, et ce depuis l’école même : une histoire totalement inventée et falsifiée dans laquelle la Catalogne (qui, en réalité, n’a jamais constitué un royaume indépendant et qui n’est apparue comme entité politique qu’au sein de la Couronne d’Aragon au XVIème siècle) serait une nation opprimée. Une langue inventée et imposée, le catalan « pompeufabriste » (de Pompeyo ou Pompeu Fabra, l’ingénieur nationaliste qui l’a conçue) qui cherche à supplanter aussi bien les formes anciennes du catalan que le castillan, langue commune de tous les Espagnols et la plus parlée en Catalogne entre les XVIII et XXIèmes siècles.

    L’extrême corruption de l’administration autonome catalane où il y a plus d’hommes politiques et de hauts dirigeants faisant l’objet de poursuites judiciaires qu’en toute autre communauté autonome d’Espagne, ainsi que le gaspillage, phénomène habituel dans la démocratie espagnole, mais poussé jusqu’au bout ultime de sa signification en Catalogne, tout cela semble avoir incité les politiques nationalistes à la fuite en avant. Si durant des décennies le séparatisme a été fomenté, préférence avait été donnée au recours au chantage contre le reste de l’Espagne et contre la propre société catalane, tandis que depuis quelques années les nationalistes du post-franquisme ont opté pour aller à la ségrégation, s’alliant pour ce faire à l’extrême-gauche.

    Doit-on voir dans ce mouvement en faveur de l'indépendance, une pression d'instances internationales, favorables au démantèlement des vielles nations ?

    Sans doute. Le Porte-étendard du carlisme, S.A.R. Sixte-Henri de Bourbon-Parme, le signalait déjà dans son manifeste de 2001 :

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  • La "Philosophie pour la Vie" de Stéphane Mercier

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    41Yjffv+cIL._SX330_BO1,204,203,200_.jpgDe Franck Abed sur AgoraVox :

    La philosophie pour la vie, par Stéphane Mercier

    Stéphane Mercier est docteur en philosophie de l’Université catholique de Louvain. Il fut au sein de celle-ci assistant et chargé de recherches du FNRS, ainsi que chargé de cours invité. En février 2017, il a donné un cours à ses étudiants pour les amener à une réflexion globale sur la question cruciale de l’avortement : « j’ai proposé à mes étudiants de réfléchir par eux-mêmes sur un argumentaire vigoureux certes, mais strictement philosophique, en faveur du respect dû à tout être humain depuis sa conception ». Il explique que son intention ne relevait pas de l’embrigadement : « sans rien imposer à qui que ce soit, sinon de réfléchir, de faire preuve d’esprit critique et d’entendre les arguments rationnels  ». Il est mis sur la touche puis poussé vers la sortie pour avoir défendu le droit naturel et émis des critiques contre l’idéologie du genre. Cela en dit long sur les universités et autres écoles qui se parent du titre de catholiques… Ce livre reprend, avec de légères retouches, le cours donné par Stéphane Mercier à ses étudiants.

    L’ouvrage commence par une citation biblique très éclairante : « Ouvrez la bouche pour le muet, et pour soutenir la cause de tous les enfants qui ne font que passer  » (Livre des proverbes 31-8). Par la suite l’auteur précise sa pensée en expliquant ce qui suit : « un avortement ne peut pas être réduit à un acronyme qui se donne toutes les apparences d’être inoffensif : IVG  ». De manière raisonnée et raisonnable, Mercier a voulu faire grandir ses étudiants en les amenant à la réflexion. Malheureusement la suite est connue. Il perd son poste devant les hérauts de la tolérance qui s’appuient sur l’adage révolutionnaire bien connu : « pas de liberté, pour les ennemis de la liberté  ». En effet, les promoteurs de cette idée horrible défendent le principe que la mort de l’enfant à naître demeure une des libertés de la femme. Par conséquent personne ne doit émettre un avis ou même une réflexion défavorable sur le sujet. Les femmes volontaires pour l’avortement se considèrent comme propriétaires de leurs corps, mais elles oublient en réalité que l’embryon est une personne à part entière. La mise à l’écart dont fut victime le professeur Mercier, suite à une levée de boucliers, est selon lui : « une réaction émotive, passionnelle, et révélatrice de la corruption mensongère des esprits qui sévit à l’Université  ». Malheureusement aujourd’hui, trop de catholiques se taisent devant les injustices et les crimes de notre monde. L’auteur l’explique clairement : « c’est le grand crime de Ponce Pilate : non pas tant la lâcheté que l’indifférence ». Ne voulant pas rester muet devant une telle iniquité, il a décidé d’agir pour défendre la vie : « en dénonçant le crime de l’avortement, c’est de l’éminente dignité de l’être humain dont je parle  ». Tout au long de son propos, l’auteur développe une pensée structurée reposant sur des arguments tout autant pertinents que logiques, pour répondre aux idées fausses avancées par certains. Effectivement les défenseurs de l’avortement usent et abusent d’un argument fallacieux qui consiste à dire que l’embryon voire le fœtus ne méritent pas le statut de personne. Mercier pose le constat suivant pour les contredire : « le fait de couper le cordon ombilical vous transforme soudainement en une personne, par la magie des ciseaux dont se sert le médecin. » De même, il réfute avec la même facilité déconcertante une autre fausseté dialectique : « cet argument de la viabilité est un argument fonctionnaliste qui suppose que, pour être une personne, il faut fournir la preuve que l’on fonctionne comme une personne digne de ce nom. Mais il faut le répéter, ce n’est pas un argument probant : un comateux, un petit enfant et un embryon sont incapables de parler. Sont-ils pour cela disqualifiés comme personne ? » Mercier rappelle enfin l’évidence même au sujet de l’embryon, pour couper court aux idées morbides mises en avant par la société moderne : « insistons-y, ce n’est pas un vulgaire tas de cellules désorganisées qui évolue au hasard. Dès que le code génétique est complet, dès l’instant de la formation de l’embryon, les choses s’organisent dans une direction très précise. » Il nous paraît difficile d’être plus juste et plus clair. Néanmoins il prend le temps, car toute bonne pédagogie se fonde sur la répétition, de rappeler une idée de bon sens : « s’il est moralement mauvais de tuer délibérément une personne innocente, et que l’enfant dans le ventre de sa mère est bien une personne innocente (qui n’est certes pas complètement développée, mais l’enfant de cinq ans ne l’est pas non plus), la conclusion est indiscutable : tuer un enfant au stade embryonnaire ou fœtal, dans le ventre de sa mère, est moralement mauvais, comme il est mauvais de l’assassiner quand il est âgé de cinq ans. » Dernier point et pas des moindres, il bat en brèche l’argument futile de la liberté d’action d’autrui : « imaginez encore quelqu’un qui dirait, oui c’est vrai qu’à titre personnel, je refuse l’esclavage, mais que les autres décident comme ils veulent, je suis pour le droit à choisir, et je ne tiens pas à imposer à autrui ma vision négative de l’esclavage. Ridicule encore une fois. » Il persiste et signe : « c’est absurde de dire que l’on est personnellement opposé à l’esclavage, au viol et à l’avortement, mais que l’on tient chacun à laisser le droit de choisir s’il veut prendre un esclave, violer sa voisine, ou tuer l’enfant dans le ventre de sa mère. » Imparable !

    Pour conclure, nous disons qu’avec ce livre le professeur Mercier détruit de manière argumentée les différentes objections de ceux qui promeuvent l’avortement. Les différentes démonstrations sont convaincantes et logiques. L’ensemble du livre est accessibles aux jeunes et moins jeunes. C’est un des points forts du livre ! Nul besoin d’être savant pour suivre pas à pas la saine réflexion philosophique portée par l’auteur. Mercier dans une postface tout aussi brillante que le reste traite de la détresse de la mère, la malformation de l’enfant, les intérêts de la femme, en restant pédagogique, humain, et finalement chrétien. Un livre à lire pour celles et ceux qui désirent des arguments contre l’avortement afin de défendre la philosophie pour la vie…

    Ce livre est disponible ICI