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  • Le cardinal Müller met en garde contre une « modernisation suicidaire de l’Eglise ».

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    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Au cours d’une récente conférence sur l’Encyclique “Veritatis Splendor” de Saint Jean-Paul II donnée dans le cadre de la Conférence des évêques de Slovaquie et de l’Université Comenius de Bratislava, le cardinal Gerhard Müller a déclaré que « séparer l’enseignement dogmatique de l’enseignement moral revenait à transformer l’Eglise en une ONG soumise à ceux qui ne prétendent qu’à l’amélioration des conditions de vie ici-bas. » dans le monde intérieur. Et le cardinal d’ajouter qu’une telle façon de faire était « suicidaire » dans la mesure où l’on trompe les fidèles en les empêchant d’avoir accès à la vérité divine.

    Interrogé sur “Amoris laetitia”, l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a répondu qu’il déplorait les différentes interprétations que font les Conférences épiscopales du document de François : « Pour ce qui touche aux questions dogmatiques, il ne saurait y avoir de pluralisme. Ainsi, le huitième chapitre d’ “Amoris laetitia” doit être compris d’une façon “orthodoxe”. Par conséquent, ceux qui vivent en état de péché mortel ne peuvent pas recevoir la communion eucharistique. »

    Enfin, le cardinal a révélé qu’il avait dit lui-même au pape François que « si les conférences des évêques donnent des interprétations différentes d’ “Amoris laetitia”, alors l’Eglise sera dans une situation similaire à celle que connaissent les communautés issues de la Réforme. » Et au passage, il a ajouté qu’ « on ne peut pas célébrer la Réforme qui a conduit à la division de l’Eglise. »

    Source : “Tagespost”.

    Ref. Franziskus deuten durch Johannes Paul

    JPSC

  • La nouvelle évangélisation, si chère à Jean-Paul II, a-t-elle été mise en veilleuse ?

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    Si vous introduisez les mots "nouvelle évangélisation" dans votre moteur de recherche, vous vous apercevrez qu'il faut remonter à plusieurs années en arrière pour voir évoquée cette nouvelle évangélisation si chère à Jean-Paul II et qu'un article de La Croix, en octobre 2012, définissait par le recours à cinq mots clefs :

    La nouvelle évangélisation en cinq mots

    Kérygme

    La nouvelle évangélisation tend à recentrer l’annonce de la foi sur le kérygme (du grec kêrygma, « proclamation »), c’est-à-dire sur le noyau central de la confession chrétienne : l’annonce de « Jésus-Christ, mort, ressuscité et vivant en son Église ». L’une des formes les plus visibles (et parfois les plus caricaturées) de ce retour à une affirmation plus explicite est à l’évidence l’évangélisation de rue. 

    Mais il est bien plus large : il s’agit de la prise de conscience que dans une société où un tiers des moins de 35 ans n’a pas été baptisé et où un quart des catholiques n’a pas fait ou ne fera pas baptiser leurs enfants, il n’est plus possible de se vivre en chrétien sans en rendre compte. La prédication du kérygme est donc, selon Mgr Rino Fisichella « le but premier du ministère que les chrétiens sont appelés à exercer ».

    Cela dit, cette prédication, qui se situe en amont de la catéchèse, comme porte d’entrée vers l’Église, ne doit pas faire l’économie d’une recherche sur la manière d’annoncer le message chrétien dans un langage compréhensible pour nos contemporains. Cela demande tout « un travail de recherche anthropologique », relève Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

    Charisme

    Puisant aux sources de Vatican II, la nouvelle évangélisation insiste sur le rôle missionnaire de chaque baptisé, dans le droit fil de l’appel universel à la sainteté. Aussi met-elle l’accent sur la vocation spécifique de chaque chrétien, vocation qui va bien au-delà du seul état de vie (prêtre, religieux ou marié) : il s’agit de découvrir ses propres charismes ou talents – des dons reçus gratuitement – et la manière de les mettre au service de l’Église.

    Ce qui demande aux communautés chrétiennes de devenir des lieux de discernement et d’appel, de miser sur la formation et l’accompagnement. Cela passe aussi, pour les responsables d’Église ou de groupes d’évangélisation, par une nouvelle forme de gouvernance pastorale : une gouvernance plus participative, qui délègue et accompagne.

    L’accent mis sur les charismes personnels a suscité un élan de créativité ces dernières années chez certains jeunes laïcs qui ont mis sur pied des initiatives de nouvelle évangélisation, des groupes de prière comme Abba aux colocations avec les sans-abri de la fraternité Lazare.

    Communion

    La plupart des évangélisateurs en conviennent : il ne peut y avoir de mission authentique sans communion, à plus forte raison dans une société où les catholiques sont devenus une minorité. C’est la prise de conscience que dans un monde individualiste, les communautés chrétiennes ne peuvent être de simples lieux de prestation cultuelle, mais doivent rayonner par la qualité de leur ferveur spirituelle, de leur charité et de leur ouverture à autrui.

    Autrement dit : comment former une communauté qui rassemble des croyants aux sensibilités et aux parcours de plus en plus éclatés ? Inspirée par l’exemple des premières communautés chrétiennes, cette communion fraternelle repose sur l’accueil, l’écoute et l’hospitalité, comme en témoigne l’immense succès des cours Alpha.

    Elle nécessite aussi une Église à taille humaine, où chacun est connu et reconnu : ainsi depuis quelques années se développent des cellules d’évangélisation, fraternités paroissiales, ou groupes de quartiers qui favorisent ce partage et cet accueil mutuel. Du reste, une vraie fraternité peut être la réponse au besoin de sécurité des nouvelles générations tentées par un certain repli identitaire. « La nouvelle évangélisation cherche à faire grandir le sens de l’identité personnelle en lien avec le sens de l’appartenance à la communauté », résume Mgr Rey.

    Vision

    Le terme de vision est emprunté au monde évangélique, en particulier au pasteur américain Rick Warren, fondateur de la « megachurch » de Saddleback (Californie) et auteur d’un best-seller intitulé « L’Église, une passion, une vision ». L’idée de Warren est qu’une Église ne peut grandir que si elle est conduite par un projet pastoral clairement défini.

    À première vue, cette approche pourrait passer pour du marketing, mais cela va plus loin : Warren conseille aux responsables d’Église d’élaborer « leur » vision en méditant l’Écriture et en étudiant le milieu propre de leur communauté, afin de la recevoir dans la prière et en prise avec la réalité locale. Cette approche n’est d’ailleurs pas absente de l’Église catholique : la devise que chaque évêque choisit au moment de son ordination est en soi « une vision ».

    Pour Warren, il faut toutefois aller plus loin : il ne suffit pas qu’un pasteur d’Église ait défini sa vision, encore lui faut-il la communiquer à chaque membre de sa communauté pour le mobiliser spirituellement et matériellement dans le projet missionnaire. Sans cela, la communauté chrétienne perd son souffle, disperse ses énergies, et n’attire pas.

    Ce qui demande au pasteur d’Église d’exercer un nouveau « leadership », qui conjugue ferveur spirituelle et une gouvernance empruntant aux disciplines du coaching, du management et de la communication. Ce qui lui demande également une certaine vigilance pour respecter la diversité des approches au sein de sa communauté.

    Mission

    Au-delà du charisme personnel de quelques-uns, la nouvelle évangélisation, telle qu’encouragée par les derniers papes, ne se réalise véritablement que si chaque membre de la communauté parvient à se mobiliser autour du projet missionnaire. Qu’elle soit portée par une paroisse, un mouvement ou un groupe, la mission est avant tout une œuvre collective qui s’inscrit dans l’Église en tant que corps unifié. Elle n’est jamais un acte isolé.

    D’où l’importance de mettre en place des formations adaptées pour les laïcs. Dans les universités catholiques, les centres spirituels, les paroisses et les mouvements, ces parcours connaissent un succès considérable, signe de la prise de conscience par les baptisés de leur responsabilité missionnaire.

    De la formation approfondie des responsables (FAR) proposée dans le diocèse de Versailles à la formation des animateurs en pastorale (CIPAC) dans ceux de Lille, Arras et Cambrai, en passant par l’École de charité et mission (ECM) mise en place par la communauté de l’Emmanuel et l’École du Verbe Éternel et Nouveau (Even), ces formations ont pour but d’affermir la foi de ceux qui s’engagent. Ainsi formés, les nouveaux acteurs ne s’expriment non pas en leur nom propre, mais se font la voix de l’Église tout entière.

    C.H. et F.-X. M.

  • Divorce, remariage : quand la confusion s'installe dans l'Eglise

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    Décidément, Amoris Laetitia a ouvert une grave crise dans laquelle le discours de l'Eglise ne semble ni clair ni unanime. Ce qui se passe au sein de l'Eglise portugaise en est une illustration. Comme quoi la brèche ouverte dans la doctrine traditionnelle concernant le mariage au nom de la miséricorde débouche sur une cacophonie que le Magistère devra bien régler malgré son parti-pris de faire la sourde oreille...

    Lu sur rfi.fr :

    Portugal: les déclarations d'un évêque sur le divorce font polémique

    Le Portugal est secoué par les déclarations de l’évêque de Lisbonne, qui donne de surprenants conseils aux couples désireux de se remarier.

    Dom Manuel Clemente, l’évêque de Lisbonne, a déclaré que les couples divorcés voulant se marier pourraient le faire à condition d’observer l’abstinence sexuelle. La seule manière, selon lui, de contourner le problème du mariage antérieur non annulé. En effet, l’Eglise ne reconnaît pas le divorce, en tant que tel. Les catholiques sont contraints de demander l’annulation du mariage à l’Eglise. La pratique est peu courante, mais lorsqu’il y a remariage, le couple est alors exclu des sacrements. Il ne peut pas communier ni parrainer un enfant lors d’un baptême. Les déclarations de l’évêque ont provoqué d’immenses réactions au Portugal, pays catholique à 90%, mais où les pratiquants ne représentent que 20% de la population, soit 2 millions de personnes.

    Les déclarations de l’évêque moquées sur les réseaux sociaux

    Plus provocantes et amusantes les unes que les autres, les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Les Portugais se demandent vraiment quel serait l’intérêt de se remarier si le couple est contraint d’observer le jeûne sexuel. Surtout, la recommandation de l’évêque Dom Clemente parait venir d’un autre âge, teintée d’obscurantisme. D’ailleurs, de nombreux évêques se sont démarqués, précisant que l’évêque de Lisbonne n’avait parlé que pour son épiscopat. A l’opposé de cette frilosité, la position de l’évêque de Braga, une ville au nord du pays, très catholique, considérant que le sexe dans un couple est un bien, met en évidence les divergences d’opinions au sein même de l’Eglise. Dans son évêché, les divorcés vont pouvoir être réadmis au sein de l’église, ainsi que le recommande le pape François dans son exhortation appelée Amoris Laetitia.

    Vers une scission au sein de l’Eglise portugaise ?

    Le pape a provoqué une mini révolution, en ouvrant une brèche dans la doctrine concernant ces questions de mariages et de divorces, néanmoins, l’aile plus conservatrice du synode fait barrage. L’évêque portugais Dom Manuel Clemente est loin d’être un intégriste, et il est respecté pour son intelligence et sa culture. Mais il représente un courant conservateur. Et si l’Eglise est encore importante au Portugal, elle est en perte de vitesse, et la crise des vocations est réelle. De plus, le Portugal détient le record européen de divorces par nombre de mariages : 70%. Cela augmente la proportion de pécheurs du point de vue de l’Eglise. Une Eglise qui s’empêtre parfois dans la gestion de cas hors-normes, comme celle d’un jeune prêtre qui a reconnu sa paternité et qu’on a simplement changé de paroisse. L’abstinence sexuelle des couples légitimes que recommande l’évêque de Lisbonne paraît, de ce fait, bien sévère.

  • Le départ de Benoît XVI : cinq ans déjà

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du figaro.fr :

    Il y a cinq ans, Benoît XVI renonçait à sa charge de pape

    Le 11 février 2013, Benoît XVI créait un tremblement de terre dans l'Eglise et suscitait l'émoi de la planète catholique.

    La nouvelle tombe comme un coup de canon, ce 11 février 2013. Benoît XVI renonce à sa charge de pape! Jamais ou presque un pape n'avait osé démissionner. Les lointains précédents - Benoît XI en 1045 ; Grégoire VI en 1046, Célestin V en 1294, Grégoire XII en 1415 - décidés en période de fortes crises et d'agitation interne de l'Eglise catholique - ne sont pas comparables. La tradition voulait en effet qu'un pape était élu à vie. Jusqu'à sa mort donc.

    D'où l'émoi de la planète catholique: un milliard quatre cent millions de fidèles présents dans tous les pays du globe et dans toutes les cultures. D'où la révolution pour le Saint-Siège: cette entité morale reconnue par le droit international dont le territoire, 44 ha, de la cité du Vatican est aussi l'une des plus anciennes administrations du monde.

    » LIRE AUSSI - Cinq après sa renonciation, l'héritage silencieux de Benoît XVI

    Benoît XVI, pape considéré comme conservateur, ouvrait là une brèche très moderne dans l'édifice de la Curie romaine. Ses us et coutumes, inscrites dans le marbre depuis des siècles, se trouvaient chamboulés à l'extrême. Ce pape frêle provoquait un tremblement de terre. Il le savait mais ne voulait une révolution pour autant.

    Ce qu'il ne pouvait pas prévoir fut sa succession. Il s'en remit à la «providence divine». Dans la foi chrétienne, ce mot exprime la confiance en l'intervention constante de Dieu dans la conduite des affaires de l'Eglise et du monde.

    Benoît XVI avait un penchant pour l'archevêque de Milan, le cardinal Scola, mais les cardinaux italiens se montrèrent trop divisés pour l'élire pape. Après avoir élu deux non italiens - le polonais Jean-Paul II en 1978 et l'allemand Joseph Ratzinger, Benoît XVI, en 2005 -, une première depuis des siècles, les 120 cardinaux tournèrent leur regard vers l'hémisphère sud.

    L'Afrique ne proposait pas, cette fois, de candidat apte à une telle charge. L'Asie, avec le cardinal Tagle, archevêque de Manilles aux Philippines, était trop jeune. Ce fut donc le tour de l'Amérique Latine - 40 % des catholiques du monde. On savait qu'elle donnerait tôt ou tard un pape.

    » LIRE AUSSI - La première journée du pape François

    Depuis, le pape François, un argentin qui avait déjà été en lice lors du conclave de 2005 (cardinal Jorge Bergoglio opposé au cardinal Joseph Ratzinger) opère une réforme fondamentale de l'Eglise catholique.

    Il l'appelle la «révolution de la tendresse». Il veut changer le visage de l'Eglise catholique, perçu comme sévère, par une main tendue vers tous ceux qui ne veulent plus, ou n'osent plus y entrer. Il appelle cela «se rendre vers les périphéries». Avec un mot clé, une sorte de programme du pontificat: «La miséricorde».

    L'Eglise, comparée à un «hôpital de campagne» ne doit donc plus détailler qui entre ou n'entre pas en son sein. Il n'y a plus de «garde-barrière» dit-il. L'Eglise catholique doit être une ville ouverte. Ce qu'elle a toujours été du reste, mais elle donnait l'impression du contraire.

    D'où par exemple la possibilité ouverte pour certains divorcés remariés, très motivés, d'accéder à la communion eucharistique, votée par un synode sur la famille en 2015.

    Le synode est l'assemblée des évêques. Le pape François, plutôt autoritaire à titre personnel, voudrait - autre réforme - s'appuyer davantage sur ce synode pour gouverner dans une perspective plus collégiale de la fonction papale, plus démocratique.

    » LIRE AUSSI - Guerre secrète au Vatican: comment le pape François bouleverse l'Église

    Benoît XVI avait-il prévu de telles évolutions? C'est assez improbable puisque son pontificat a été marqué par un retour aux fondamentaux de la doctrine catholique classique. Avec un fort accent mis sur l'orthodoxie de la liturgie et un renforcement de la centralité romaine.

    Mais jamais Benoît XVI, au cœur de sa retraite monastique installée dans une maison des jardins du Vatican, n'a critiqué son successeur, ni émis un seul regret. Homme de prière et d'unité, il entend chasser toute division par le haut.

    Le 16 avril prochain, il devrait fêter ses 91 ans. S'il est diminué physiquement par une arthrose, il a gardé toute sa tête, lit beaucoup et prie intensément. A la manière d'un moine qu'il aurait rêvé d'être… Le 5 février il a confié au Corriere della Sera, premier quotiden italien: «Face au lent déclin des forces physiques je suis intérieurement en pèlerinage vers la Maison». La «Maison» pour lui, n'est pas la mort dont il ne parle pas mais pour cet homme d'une grande foi, «la vie éternelle».

     

    A lire également : 5 ans après la renonciation de Benoît XVI, l’Eglise face au bilan contrasté de François

  • Tempus Quadragesimae

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    carême blog-scola-metensis-sacramentaire-de-drogon.jpgComme toute fête du calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection du Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est, avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste :

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." (saint Césaire d’Arles, Ve siècle)

    Ref. Liège: ouverture du carême 2018 à l'église du Saint-Sacrement (célébration: 14 février, 18h00)

    JPSC

  • RDC : l’Eglise face à la galaxie Kabila

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    Marche_Monsengwo.jpgLe peuple congolais, majoritairement catholique, suit aujourd’hui l’Eglise, son seul recours avéré contre la toile tissée par Kabila mais, sans alternative politique crédible pour sortir de l’impasse, les marches de protestation réprimées dans le sang ne peuvent évidemment suffire : des élections sans candidats crédibles ont-elles un sens ?  Après l’élimination de Lumumba, le leader pyromane brulé dans l’incendie qu’il avait lui-même allumé, la prise du pouvoir par Mobutu se révéla finalement le seul facteur possible de stabilisation : avec toutes les dérives qu’il a finalement généré. Si l’Eglise et les meilleurs de ses fils congolais a aujourd’hui un plan raisonnable pour assurer la transition vers une gestion politique digne d’un grand pays, elle doit s’assurer du concours de toutes les  instances nationales et internationales susceptibles de le mettre en œuvre, sans quoi la galaxie Kabila a encore de beaux jours devant elle. Sur son blog, hébergé par le quotidien belge « Le Soir », la journaliste Colette Braekman, qui suit le dossier congolais depuis les affres de la proclamation de l’indépendance, nous rappelle ici en quoi consiste exactement cette galaxie actuellement au pouvoir :

     La galaxie de Joseph Kabila, le maître du silence et des réseaux    

     « Voici quelques années, lors de l’une de ses rares interviews, Joseph Kabila reconnaissait qu’il ne connaissait pas quinze Congolais en lesquels il pouvait avoir confiance. Cet aveu fit jaser dans tout le pays et, quelque temps plus tard, alors que nous lui demandions s’il avait déniché les oiseaux rares, le président, sobrement, citait le chiffre de douze. « Comme les douze Apôtres », ajouta-t-il en souriant. Nous ne lui avons pas demandé combien de Judas se cachaient parmi les douze élus….

    Plusieurs raisons expliquent pourquoi sont si rares les conseillers auxquels le « Raïs » (chef en swahili) accorde sa confiance. La première, c’est que le fils de Laurent Désiré Kabila, l’irréductible opposant à Mobutu, a grandi à l’étranger : il était très jeune encore lorsque sa mère, Maman Sifa, fut obligée de quitter le maquis que son père avait créé du côté de Fizi, dans une « zone rouge » appelée Hewa Bora, au bord du lac Tanganyika. Les bombardements de l’armée zaïroise et le blocus avaient créé la famine dans cette région assiégée. « Il nous arrivait d’être obligés de manger de l’‘herbe » nous confiera un jour Maman Sifa…La famille finit par se retrouver à Dar es Salam, vivant dans des conditions très précaires et sous la menace d’être repérée par les agents de Mobutu pour lesquels Laurent Désiré Kabila demeurait l’ennemi numero un. Inscrit à l’école française de Dar es Salam, (son père souhaitait qu’il apprenne la langue de ses compatriotes congolais, en prévision d’un éventuel retour au pays) le jeune Joseph dut se présenter sous un faux nom, cacher sa véritable identité et son père lui donna la consigne de ne faire confiance à personne. C’est là que le jeune garçon apprit à se taire et à écouter, à dissimuler ses sentiments et ses projets, à compartimenter ses amitiés.

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  • Quand un prélat, chancelier de deux académies pontificales, s'entiche de la Chine communiste

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    De Sandro Magister, traduit sur le site diakonos.be :

    La Chine inventée par Mgr Sánchez Sorondo. Découverte d’un de ses carnets vieux de cinquante ans

    « Je peux comprendre, tout à la fougue de vouloir ces accords entre la Chine et le Vatican, qu’on se pâme et qu’on fasse l’éloge de la culture chinoise, du peuple chinois, de la mentalité chinoise, comme le fait le Pape François. Mais de là à présenter la Chine comme un modèle… ».

    Celui qui s’étonne, c’est le P. Bernardo Cervellera, directeur de l’agence Asia News de l’Institut pontifical des missions étrangères, en commentant les considérations de l’évêque argentin Marcelo Sánchez Sorondo, tout juste rentré d’un voyage en Chine.

    Sánchez Sorondo est chancelier de deux académies pontificales, celles des sciences et celle des sciences sociales, en plus d’être un vassal audacieux de la cour du Pape François. Et en effet, l’éloge intarissable sur le régime de Pékin qu’il a étalé dans une interview il y a quelques jours pour la section espagnole de Vatican Insider, ont suscité l’étonnement:

    > « Chinos, quienes mejor realizan la doctrina social de la Iglesia »

    En voici un petit florilège :

    « En ce moment, ceux qui mettent le mieux en pratique la doctrine sociale de l’Eglise, ce sont les chinois ».

    « L’économie ne domine pas la politique, comme c’est le cas aux Etats-Unis. La pensée libérale a évacué la notion de bien commun en prétendant qu’il s’agissait d’une idée vide.  Au contraire, les chinois cherchent le bien commun et subordonnent toute chose à l’intérêt général.  C’est Stefano Zamagni qui me l’a assuré, un c’est un économiste traditionnel, très apprécié depuis longtemps, par tous les papes ».

    « J’ai rencontré une Chine extraordinaire. Ce que les gens ne savent pas c’est que le principe chinois central c’est : travail, travail, travail.  Il n’y a rien d’autre, et au fond, comme disait Saint Paul : que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus ».

    « Il n’y a pas de ‘villas miserias’, il n’y a pas de drogue, les jeunes ne se droguent pas. Il y a une conscience nationale positive.  Les chinois ont une qualité morale qu’on ne trouve nulle part ailleurs ».

    « Le pape aime le peuple chinois, il aime son histoire. En ce moment, les points de convergence sont nombreux.  On ne peut pas penser que la Chine d’aujourd’hui soit celle de l’époque de Jean-Paul II ou la Russie de la guerre froide ».

    *

    Inutile de dire que Mgr Sánchez Sorondo est revenu enthousiaste de son voyage en Chine. Tellement enthousiaste qu’il nous renvoie un demi-siècle en arrière, à l’époque de ces carnets de voyage rédigés par des intellectuels célèbres, des écrivains et des hommes d’Eglise qui s’étaient rendus en Chine vers la fin de la Révolution culturelle, une époque terrifiante, fanatique et sanguinaire s’il en est, mais qu’ils admiraient pourtant et exaltaient comme l’acte de naissance d’une nouvelle humanité vertueuse.

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  • Bénir les unions homosexuelles ? L'archevêque de Philadelphie rappelle le lien entre charité et vérité

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    La charité, la clarté et leur contraire

    Par Mgr. Charles J. Chaput

    A l’occasion de certaines prises de position récentes, l’archevêque de Philadelphie rappelle dans sa colonne hebdomadaire quel est le lien entre la charité et la vérité.

    Pratiquement tous ceux qui essaient de comprendre l’effervescence actuelle du gouvernement à Washington sont soit convaincus d’avance de la version des faits de l’un ou l’autre parti, soit complètement désorientés. La plupart d’entre nous appartiennent plus ou moins au second groupe. Et cela signifie qu’un grand nombre de citoyens finissent par se sentir impuissants, puis écœurés et finalement fâchés. Si, comme dit l’Ecriture, la vérité nous rend libres, son absence nous rend frustrés et enfermés dans une situation d’incertitude. Pour le dire autrement : la confusion est néfaste. Elle est néfaste pour la personne individuelle, et elle est néfaste pour la santé d’une société. Elle suscite inévitablement la division et le conflit.

    La confusion peut avoir différentes causes. Certaines sont assez innocentes. On peut entendre ou interpréter une information de façon incorrecte. Ou une personne peut s’exprimer d’une façon peu claire. Ou des facteurs indépendants de notre volonté — par exemple les préjugés ou la superficialité d’une agence de nouvelles — peuvent interférer avec la façon dont un message est communiqué et reçu, ou le déformer grossièrement. Ces choses arrivent comme un aspect naturel de la vie. C’est pourquoi les dirigeants ont un devoir spécial d’être clairs, honnêtes et prudents dans ce qu’ils font et disent. Ils doivent « dire la vérité dans la charité », comme disait saint Paul. Créer imprudemment ou délibérément la confusion à propos d’une question importante constitue un manquement sérieux pour toute personne investie d’autorité. Il en va ainsi dans la vie publique. Egalement dans la vie de l’Eglise.

    Il n’y a pas d’amour — pas de charité — sans vérité, de même qu’il n’y a pas de réelle miséricorde en-dehors d’un cadre de justice configuré et guidé par la vérité. En même temps, la vérité utilisée comme une arme pour humilier les autres, la vérité qui manque de patience et d’amour est une forme particulièrement vilaine de violence.

    Où est-ce que je veux en venir ?

    Ces dernières semaines, un certain nombre de voix haut placées dans la direction de l’Eglise en Allemagne ont suggéré (ou fortement insinué) leur soutien à l’institution d’un rite de bénédiction catholique pour des couples de même sexe qui sont mariés civilement ou qui cherchent à contracter un mariage civil. A première vue, l’idée peut sembler généreuse et raisonnable. Mais l’imprudence de ce genre de prises de position publiques suscite — et devrait susciter —une sérieuse préoccupation. Cela requiert une réponse, car ce qui arrive dans une réalité locale de l’Eglise globale résonne inévitablement ailleurs — en définitive même ici.

    Dans le cas qui nous occupe, tout « rite de bénédiction » de ce type contribuerait à un acte moralement interdit, indépendamment de la sincérité des personnes demandant cette bénédiction. Un tel rite minerait le témoignage catholique sur la nature du mariage et de la famille. Il induirait les fidèles dans la confusion et l’erreur. Et il blesserait l’unité de notre Eglise, car il ne pourrait être ignoré ou passé sous silence.

    Pourquoi un acte apparemment miséricordieux poserait-il un tel problème ? Bénir des personnes dans leur forme particulière de vie les encourage en réalité à vivre dans cet état de vie, en l’occurrence des unions de personnes de même sexe. Tout au long de l’histoire chrétienne, une réalité tout simple et pleine de sagesse s’applique : lex orandi, lex credendi, ce qui veut dire que notre façon de prier détermine notre façon de croire et ce que nous croyons. Etablir un nouveau rite enseigne et inaugure une nouvelle doctrine de par la réalité vivante de son effet, c'est-à-dire par la pratique.

    Il y a deux principes à rappeler. D’abord que nous devons traiter toutes les personnes avec le respect et le souci pastoral qu’elles méritent en tant qu’enfants de Dieu, avec leur dignité inhérente. Ceci inclut clairement ceux et celles qui éprouvent un attrait pour les personnes de même sexe. Ensuite qu’il n’y a pas de vérité, pas de véritable miséricorde ni d’authentique compassion dans le fait de bénir une façon de faire qui détourne les gens de Dieu. Ceci n’est en aucune manière un rejet des personnes demandant une telle bénédiction, mais plutôt un refus d’ignorer ce que nous savons être vrai sur la nature du mariage, de la famille et de la dignité de la sexualité humaine.

    Encore une fois : nous tous, en tant qu’êtres humains, quelles que soient nos forces et nos faiblesses, avons le droit d’être traités avec le respect que notre dignité, reçue de Dieu, demande. Nous avons aussi le droit d’entendre la vérité, qu’elle nous plaise ou non, même si malheureusement elle semble compliquer l’unité de l’Eglise elle-même. Pour le dire avec des mots de saint Thomas d’Aquin : « Le bien de l’unité de l’Eglise, auquel s’oppose le schisme, est moindre que le bien de la vérité divine, auquel s'oppose l’infidélité » (cf. STh II-II, q. 39, a. 2).

    Jésus a dit que la vérité nous rendra libres. Jamais il n’a dit qu’elle nous rendra la vie commode. Encore aujourd’hui, nous avons besoin d’entendre la vérité clairement, et de la partager clairement et toujours avec amour. Créer la confusion à propos de vérités importantes ou à propos de notre foi, même si l’intention est très bonne, ne fait que rendre plus difficile une tâche qui l’est déjà.

    Source : http://archphila.org/archbishop-chaputs-weekly-column-charity-clarity-and-their-opposite/. Ce texte a été traduit de l’anglais par Stéphane Seminckx.

  • Dieu de retour sur les écrans

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    Du site "Chrétiens dans la Cité" :

    Dieu et la foi chrétienne de retour au cinéma

    Plusieurs films traitent à nouveau de la question de Dieu et de la foi chrétienne.

    Il y a d'abord les films venus d'outre-atlantique adaptés et promus par les sympathiques animateurs de SAJE. Après Dieu n’est pas mort, un autre film joue sur un registre apologétique : Jésus, l’enquête (sortie le 28 février), de Jon Gunn, raconte l’histoire vraie de Lee Strobel, un journaliste d’investigation athée de Chicago qui, ébranlé par la conversion de son épouse, se livre à une enquête en règle sur Jésus qui le conduira à la foi. Il a raconté son parcours dans un livre qui a remporté un grand succès international, The case for Christ, et est devenu pasteur.

    Mais il n'y a pas que les chrétiens qui traitent de thèmes chrétiens. Un  beau film français sort le 14 février, sans intention de convaincre : L’Apparition, de Xavier Giannoli (Marguerite, Quand j’étais chanteur…). Vincent Lindon joue le rôle d’un reporter appelé à faire partie d’une commission d’enquête canonique chargée de faire la lumière sur une prétendue apparition de la Vierge Marie à une jeune fille (on pense un peu à Medjugorge). La démarche du réalisateur est très respectueuse. Il a pris notamment conseil auprès de l’historien Yves Chiron, grand spécialiste des apparitions. Pour une fois, les chrétiens ne sont pas caricaturés et le film reste ouvert sur le mystère. Avec pour musique des extraits d'oeuvres du grand compositeur estonien Arvo Pärt.

    Et ce n'est pas tout : le 21 mars sortira La Prière, film de Cédric Kahn, qui raconte la guérison d’un drogué dans une communauté tenue par d’anciens toxicomanes qui se soignent par la prière et le travail.

    Et le 28 mars, sort un portrait de Marie Madeleine, signé par l’Américain Garth Davis, qui semble être de bonne facture.

  • En RDC, les Catholiques annoncent une nouvelle marche anti-Kabila

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    Soutenus par leur hiérarchie, les catholiques de RDC organiseront le 25 février une nouvelle marche pour dire « non » au maintien au pouvoir du président Kabila et à la dictature. Ils interpellent «le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union africaine et l'Union européenne afin qu'ils aillent au-delà des condamnations de principe (...) du blocage du processus électoral». Lu dans  « La Croix » du 10 février :

    Kabila dégage 000_vi3pt_0.jpg"Contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat de cinq ans a pourtant pris fin le 20 décembre 2016, les catholiques de République démocratique du Congo ne se résignent pas. Samedi 10 février, un collectif proche de l’Eglise catholique a en effet appelé à une nouvelle marche, le 25 février. Les deux précédentes marches, en décembre 2017 et janvier dernier, avaient été interdites et réprimées à balles réelles.

    «Ce 25 février 2018, où que nous soyons, au Congo ou à l’étranger, sans distinction d'appartenances religieuses ou politiques, levons-nous et marchons pour dire non à la dictature», a fait savoir par communiqué déclare le Comité laïc de coordination (CLC). «Soyons prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur», ajoute-t-il.

    Cet appel du CLC intervient 24 heures après une messe à Kinshasa à la mémoire des victimes du 21 janvier, pendant laquelle des voix de l'Eglise catholique avaient clairement soutenu de prochaines marches.

    Au total, une quinzaine de personnes ont été tuées dans la répression des marches du 31 décembre et du 21 janvier, d'après les Nations unies et l'épiscopat. Les autorités ne reconnaissent que deux morts le 21. La Commission nationale des droits de l'Homme de la RDC a fait état vendredi 8 février de sept morts le 31 décembre et quatre le 21 janvier.

    > A LIRE  : Répression en RDC, les positions belge et française

    «Notre peuple ne croit plus en la volonté politique des dirigeants actuels d'assurer une alternance pacifique du pouvoir», ajoute encore dans son communiqué le Comité laïc de coordination (CLC). Le CLC interpelle «le Conseil des sécurité des Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne afin qu'ils aillent au-delà des condamnations de principe, parce qu'ils sont témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie».

    Dès vendredi 8 février, sous les applaudissements de l’assistance dans la cathédrale Notre-Dame à Kinshasa, l’abbé François Luyeye avait prévenu, dans son sermon, que « la marche des chrétiens ne s'arrêtera pas». «Les initiatives du Comité laïc de coordination sont à applaudir, et nous en attendons d'autres», avait-il poursuivi lors de cette cérémonie présidée par l'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, 78 ans, très critique envers le régime.

    Dans leurs précédents appels, les catholiques demandaient au président Kabila de déclarer publiquement qu'il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre. Et d’assurer le respect des libertés fondamentales."

    > A LIRE AUSSI  : « Je ne vois pas les évêques du Congo demander d’arrêter les marches »

    Ref : En RDC, les Catholiques annoncent une nouvelle marche anti-Kabila

    JPSC

  • Comment notre monde a cessé d’être chrétien

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    Dans « La Croix » du 8 février, Isabelle  de  Gaulmyn commente  le récent ouvrage  « Comment notre monde a cessé d’être chrétien » (Seuil, 288 p., 21 €) que Guillaume Cuchet a consacré à la rupture ouverte au sein du catholicisme depuis Vatican II . L’auteur montre que la mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme en France (comme ailleurs en Occident), une évolution qui - à son sens- aurait de toute façon eu lieu. Guillaume Cuchet est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Est:

    Comment notre monde a cessé d'être chrétien 102129_couverture_Hres_0.jpg« Comment le catholicisme français est-il devenu si rapidement une religion minoritaire, avec une chute de la pratique dominicale de près d’un tiers entre 1955 et 1975 ? La question n’est pas nouvelle. Depuis plus de trente ans, deux types de réponses sont avancés : pour les uns, plutôt à droite de l’Église, c’est la faute à Mai 68 ; pour d’autres, c’est à cause de l’encyclique Humanae vitae, qui, en interdisant la contraception, aurait découragé une génération de croyants.

    C’est en historien que Guillaume Cuchet cherche à répondre à cette même question, en exploitant les fameuses enquêtes du chanoine Boulard. Grâce à l’appui de l’épiscopat de l’époque, ce prêtre audacieux, féru de sociologie, a réalisé une photographie de la pratique du catholicisme dans tous les diocèses de la France des années 1955-1965. Et s’il a lui-même perçu le décrochage du catholicisme en France, il n’en a pas mesuré l’ampleur, notamment en ce qui concerne la chute massive de la pratique des plus jeunes, entre 12 et 24 ans. En exploitant ces données, et en les confrontant à d’autres enquêtes faites dans les années 1970, Guillaume Cuchet peut affirmer que cette rupture a eu lieu exactement juste après Vatican II en 1965. Donc avant 1968.

    La question est de savoir ce qui, dans le Concile, a pu provoquer la rupture. « A priori, le Concile lui-même n’y est pas pour beaucoup, quoi qu’en ait dit la polémique intégriste ou traditionaliste », écrit Guillaume Cuchet. En revanche, l’historien met en cause une pastorale post-conciliaire, en France, souvent « élitiste », peu adaptée à une pratique plus culturelle. Les prêtres de l’époque ont sans doute un peu vite considéré que le cadre qui permettait de tenir cette pratique (obligation dominicale, piété populaire, communion solennelle…) n’était que sociologique, et n’avait, au fond, pas de valeur.

    Tout un discours pastoral, qui n’est en rien écrit dans les documents conciliaires, va mettre en place une nouvelle hiérarchie des obligations du fidèle, où l’assiduité à la messe n’a plus la même importance que l’engagement dans la vie sociale ou associative, le respect aussi de la liberté de conscience. Cette « sortie collective de la pratique obligatoire sous peine de péché mortel », ainsi que la désigne Guillaume Cuchet, eut un effet désastreux sur la fréquentation des églises, effet d’autant plus important que ce mouvement s’inscrit dans une mutation plus générale des formes de l’autorité, que ce soit dans le domaine familial ou scolaire. Pour appuyer son propos, Guillaume Cuchet analyse le sacrement de la confession, qui baisse de manière spectaculaire autour de 1965, et l’évolution de la prédication autour des fins dernières et du Salut.

    Pour autant, ce livre n’est pas un réquisitoire contre Vatican II. Au contraire, refusant d’en faire un tabou, il permet de replacer cet événement dans un contexte plus général d’une histoire longue, commencée avec la Révolution française, et que toute l’évolution de notre société, à partir de 1968, a amplifié et démultiplié. Comme le remarque l’historien, la crise était inévitable. Le Concile n’a pas provoqué la rupture, qui aurait de toute façon eu lieu, mais il l’a déclenchée, en lui donnant une intensité particulière. Ce n’est pas tant l’évolution que la manière dont elle a été accompagnée pastoralement qui est ici en cause. Et sans doute la quasi-disparition du catholicisme populaire dans notre pays peut-elle aujourd’hui en partie s’expliquer par cette mise en œuvre d’une pastorale réservée à une élite ultra-formée, ultra-consciente, laissant sur le côté des pratiquants moins investis, qui tenaient à la religion à travers un cadre dressé par des sacrements plus accessibles. Des pratiquants dont on n’aurait pas suffisamment pris en compte les besoins.

    Voilà un travail qu’il aurait été difficile de mener plus tôt en raison de « la sanctuarisation du concile Vatican II », par crainte de donner des arguments aux intégristes. Il marquera sans aucun doute l’historiographie du catholicisme dans notre pays et devrait susciter des discussions passionnées.

    Isabelle de Gaulmyn »

    Ref. Catholicisme français, la rupture de Vatican II

    Sanctuariser Vatican II ? Il est en effet difficile de séparer le concile lui-même du  para-concile fait d’influences médiatiques et de lobbies de toutes sortes bourdonnant alors autour des sessions officielles, à Rome et dans le monde, comme si les pères conciliaires et leurs experts vivaient à l'époque en vase clos imperméable à toute influence extérieure : il ne faut pas confondre un concile et un conclave, lequel n’y est du reste pas insensible non plus.  La responsabilité du pastoralisme progressiste des années 1970-1980 a fait le reste et elle a laissé des traces profondes dans la mentalité des générations issues de ce temps.

    JPSC

  • Liège : ouverture du carême 2018 à l’église du Saint-Sacrement

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

    MERCREDI 14 FÉVRIER 2018 À 18 HEURES

    Mercredi-des-cendres.jpg

    MESSE ET IMPOSITION DES CENDRES

    par l’abbé Claude Germeau

    Possibilité de se confesser

    Chants grégoriens et Motets traditionnels

    Repons « Emendemus » de la procession des cendres

    Kyriale XVIII

    Extraits du propre de la messe « Misereris » 

    Hymne du carême

    A  l’orgue, Joseph Jacob

    Le Trait de la messe du Mercredi des Cendres:

    Domine, non secundum peccata nostra, quae fecimus nos: neque secundum iniquitates nostrae retribuas nobis (Psaume 102,10)

    Seigneur, ne nous traitez pas selon les péchés que nous avons commis, ni selon nos iniquités

    Domine, ne memineris iniquitatum nostrarum antiquarum: cito anticipent nos misericordiae tuae, quia pauperes facti sumus nimis

    Seigneur, ne vous souvenez plus de nos iniquités anciennes, que vos miséricordes se hâtent de nous prévenir: car nous en sommes venus au dénuement le plus extrême

    Adjuva nos, Deus salutaris noster: et propter gloriam nominis tui, Domine, libera nos: et propitius esto peccatis nostris, propter nomen tuum

    Aidez-nous, Dieu de notre salut: et, pour la gloire de votre Nom, Seigneur, libérez-nous : et pardonnez nos péchés, à cause de Votre Nom.

    ( V.V. Ps 78, 8-9).

    JPSC