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  • Québec : une Église en crise depuis les années 1960

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    Un effet de la « révolution tranquille » (un prodrome québécois de mai 68) ou de Vatican II ? C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. En quelques années, les catholiques du Québec ont vu leur Église vaciller et la société se séculariser à une vitesse accélérée. D’Yves Chiron sur le site du mensuel « La Nef » ( n° 297):

    "Jusqu’au début des années 1960, 88 % de la population du Québec était catholique et l’Église était impliquée dans toutes les œuvres sociales, dans le système hospitalier comme dans l’éducation. La quasi-totalité des « collèges classiques » (l’équivalent de nos lycées) et toutes les universités francophones étaient rattachées à l’Église. Les mouvements, organisations et œuvres liés à chaque paroisse couvraient tous les aspects de la vie religieuse mais aussi de la vie sociale (loisirs, services sociaux, syndicalisme, mouvements coopératifs, culture). À la fin des années 1950, un catholique sur cinq était actif dans un de ces secteurs de la vie paroissiale.

    En 1960, par la victoire électorale du Parti libéral québécois et l’arrivée au pouvoir de Jean Lesage s’engage une « Révolution tranquille » qui veut mettre fin à la « Grande Noirceur », terme polémique pour désigner les gouvernements de l’Union nationale qui avaient dirigé le Québec depuis 1944 et la politique conservatrice qui avait été menée avec l’appui de l’Église.

    La Révolution tranquille aboutira en quelques années à la création d’un système d’hôpitaux publics, d’un Ministère de l’Éducation et d’un Ministère des affaires sociales, à l’abaissement du droit de vote de 21 à 18 ans, à l’adoption d’un statut légal de la femme mariée, à la mise en vente de la pilule contraceptive dès 1961.

    Ces évolutions, peu « tranquilles » en fait, se sont accompagnées d’une transformation du catholicisme québécois, ce qu’on a appelé la « décléricalisation » de la société québécoise. L’Église a perdu le contrôle du système d’éducation, du système hospitalier et du système des aides sociales. Les syndicats se sont déconfessionnalisés. La pratique religieuse a très fortement baissé, passant, entre 1961 et 1971, de 61 à 30 % dans le diocèse très urbanisé de Montréal, et de 90 à 37/45 % dans les petites villes du Québec et des campagnes. Les vocations religieuses et sacerdotales se sont effondrées : quelque 2000 entrées au couvent ou au séminaire en 1946, un peu plus d’une centaine en 1970. Le nombre des ordinations sacerdotales a baissé de plus de 57 % entre 1960 et 1969. Des milliers de prêtres, de religieux et de religieuses sont retournés à la vie laïque.

    Certains analystes et commentateurs ont expliqué, a posteriori, cet effondrement comme une conséquence de la Révolution tranquille qui a fait perdre à l’Église son pouvoir institutionnel et qui a laïcisé la société. D’autres explications ont mis en lien la crise du catholicisme québécois avec le concile Vatican II qui se déroulait au même moment (1962-1965).

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  • Un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt

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    De Gérard Leclerc sur le site de « France Catholique » :

    « Comment annoncer l’Évangile aujourd’hui ? La question n’est pas nouvelle, mais elle acquiert une importance singulière dans une société qui a perdu toute culture chrétienne, celle qui baignait hier les générations précédentes. Au tournant des années soixante, lorsque, comme l’explique si bien Guillaume Cuchet, « notre monde a cessé d’être chrétien » (1), toute la pastorale avait été modifiée, afin de gommer l’aspect rébarbatif que pouvait revêtir une catéchèse perçue comme « rigide ». Mais ainsi, il y avait un risque d’abandonner des aspects essentiels de la foi, concernant par exemple les fins dernières, au profit d’un style qui se voulait plus en phase avec la mentalité contemporaine. L’adaptation ne fut pas toujours des plus heureuses, comme le montre Jean-Pierre Le Goff dans le magnifique essai d’ethnographie contemporaine qu’il vient de publier (2). Du rébarbatif d’hier qu’il avait mal supporté, on passait à un style jeuniste un peu démagogique, qui faisait bon marché de l’accès au cœur du mystère chrétien. Il pouvait y avoir un moment où la sensibilité adolescente était touchée par une proximité qui privilégiait l’affectif et les modes du moment. Mais au terme, on n’avait pas appris grand-chose et le manque de consistance doctrinale laissait la plupart insatisfaits.

    Depuis lors, il y a eu de sérieuses mises au point, notamment à propos de la catéchèse. Mais il subsiste souvent un certain flottement, qui apparaît encore lorsqu’on fait compliment à tel prédicateur de ne pas être « un dogmatique ». Sans doute, le mot peut prêter à confusion avec un usage qui a peu à voir avec ce que la théologie entend par là. Il ne faut pas avoir peur de l’affirmer : un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt, il a tout risque de s’effondrer dans une sentimentalité sans consistance. C’est pour le coup que l’on « vide les églises ». Guillaume Cuchet n’a pas tort d’établir une relation étroite entre le décrochage des années soixante et l’abandon de la prédication des fins dernières.

    C’est pourquoi il importe de revenir à l’essentiel. Ainsi que l’écrivait le cardinal de Lubac : « Le chrétien qui ne fait pas confiance à la fécondité de la vérité révélée, qui ne consent à s’y intéresser que dans la mesure où il en reçoit d’avance le bienfait, qui n’accepte pas de se laisser saisir et modeler par elle, celui-là ne sait pas de quelle lumière et de quelle force il se prive. » Et d’ajouter : « Si, au lieu de s’engluer dans le misérable masochisme où tant de prophètes à rebours s’acharnent à les plonger, les chrétiens se décidaient à croire – je veux dire, à faire confiance à leur foi – cette foi ferait d’eux aujourd’hui même, en vérité, l’âme du monde. (3) » Et les églises loin de se vider, deviendraient trop petites, car on y apprendrait l’extraordinaire nouvelle d’un Amour qui sauve.

    (1) Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Seuil.

    (2) Jean-Pierre Le Goff, La France d’hier, Stock.

    (3) Henri de Lubac, La foi chrétienne, Aubier.

    Ref. Un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt

    Comme disait Benoît XVI : « le danger le plus menaçant, ce sont ces christianismes adaptés, dont la société s’empare avec joie comme d’autant de variantes philanthropiques de l’engagement chrétien, et que l’on oppose au prétendu fondamentalisme de ceux qui n’aiment pas avoir le profil aérodynamique » (Le Sel de la Terre, p.149)

    JPSC

     

  • La mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme

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    005323031.jpgD'Isabelle de Gaulmyn sur le site du journal La Croix :

    Catholicisme français, la rupture de Vatican II

    Guillaume Cuchet montre que la mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme en France (et tout autant chez nous ndB), une évolution qui aurait de toute façon eu lieu.

    Comment notre monde a cessé d’être chrétien 

    de Guillaume Cuchet

    Seuil, 288 p., 21 €

    Comment le catholicisme français est-il devenu si rapidement une religion minoritaire, avec une chute de la pratique dominicale de près d’un tiers entre 1955 et 1975 ? La question n’est pas nouvelle. Depuis plus de trente ans, deux types de réponses sont avancés : pour les uns, plutôt à droite de l’Église, c’est la faute à Mai 68 ; pour d’autres, c’est à cause de l’encyclique Humanae vitae, qui, en interdisant la contraception, aurait découragé une génération de croyants.

    C’est en historien que Guillaume Cuchet cherche à répondre à cette même question, en exploitant les fameuses enquêtes du chanoine Boulard. Grâce à l’appui de l’épiscopat de l’époque, ce prêtre audacieux, féru de sociologie, a réalisé une photographie de la pratique du catholicisme dans tous les diocèses de la France des années 1955-1965. Et s’il a lui-même perçu le décrochage du catholicisme en France, il n’en a pas mesuré l’ampleur, notamment en ce qui concerne la chute massive de la pratique des plus jeunes, entre 12 et 24 ans. En exploitant ces données, et en les confrontant à d’autres enquêtes faites dans les années 1970, Guillaume Cuchet peut affirmer que cette rupture a eu lieu exactement juste après Vatican II en 1965. Donc avant 1968.

    La question est de savoir ce qui, dans le Concile, a pu provoquer la rupture. « A priori, le Concile lui-même n’y est pas pour beaucoup, quoi qu’en ait dit la polémique intégriste ou traditionaliste », écrit Guillaume Cuchet. En revanche, l’historien met en cause une pastorale post-conciliaire, en France, souvent « élitiste », peu adaptée à une pratique plus culturelle. Les prêtres de l’époque ont sans doute un peu vite considéré que le cadre qui permettait de tenir cette pratique (obligation dominicale, piété populaire, communion solennelle…) n’était que sociologique, et n’avait, au fond, pas de valeur.

    Tout un discours pastoral, qui n’est en rien écrit dans les documents conciliaires, va mettre en place une nouvelle hiérarchie des obligations du fidèle, où l’assiduité à la messe n’a plus la même importance que l’engagement dans la vie sociale ou associative, le respect aussi de la liberté de conscience. Cette « sortie collective de la pratique obligatoire sous peine de péché mortel », ainsi que la désigne Guillaume Cuchet, eut un effet désastreux sur la fréquentation des églises, effet d’autant plus important que ce mouvement s’inscrit dans une mutation plus générale des formes de l’autorité, que ce soit dans le domaine familial ou scolaire. Pour appuyer son propos, Guillaume Cuchet analyse le sacrement de la confession, qui baisse de manière spectaculaire autour de 1965, et l’évolution de la prédication autour des fins dernières et du Salut.

    Pour autant, ce livre n’est pas un réquisitoire contre Vatican II. Au contraire, refusant d’en faire un tabou, il permet de replacer cet événement dans un contexte plus général d’une histoire longue, commencée avec la Révolution française, et que toute l’évolution de notre société, à partir de 1968, a amplifié et démultiplié. Comme le remarque l’historien, la crise était inévitable. Le Concile n’a pas provoqué la rupture, qui aurait de toute façon eu lieu, mais il l’a déclenchée, en lui donnant une intensité particulière. Ce n’est pas tant l’évolution que la manière dont elle a été accompagnée pastoralement qui est ici en cause. Et sans doute la quasi-disparition du catholicisme populaire dans notre pays peut-elle aujourd’hui en partie s’expliquer par cette mise en œuvre d’une pastorale réservée à une élite ultra-formée, ultra-consciente, laissant sur le côté des pratiquants moins investis, qui tenaient à la religion à travers un cadre dressé par des sacrements plus accessibles. Des pratiquants dont on n’aurait pas suffisamment pris en compte les besoins.

    Voilà un travail qu’il aurait été difficile de mener plus tôt en raison de « la sanctuarisation du concile Vatican II », par crainte de donner des arguments aux intégristes. Il marquera sans aucun doute l’historiographie du catholicisme dans notre pays et devrait susciter des discussions passionnées.

  • 9-10 juin : "Des mystères au Mystère, le chemin de Marie", concerts à Verviers et à Stavelot

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    Vaphis asbl est le partenaire de ces concerts de Verviers et de Stavelot 09 et 10 juin 2018.
  • "J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur"

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    Lu sur le site du journal La Croix

    Euthanasie, une piqûre, deux morts…

    Claire Fourcade, médecin au pôle de soins palliatifs à la polyclinique Le Languedoc, à Narbonne , le 19/02/2018 à 6h00

    Comme une vague qui inlassablement revient sur le rivage, trois nouveaux projets de loi sur l’euthanasie viennent de s’échouer sur les bureaux de l’Assemblée nationale. L’encre des précédentes discussions sur ce sujet n’est pas sèche. Elles ont duré quatre longues années pour aboutir à une loi dont les recommandations d’application n’ont même pas encore été publiées et déjà l’on nous convoque pour réfléchir à la suivante.

    Vendredi matin, un interviewer pugnace, d’aucuns diraient agressif, relançait le sujet : « Vous accompagnez les patients et, s’ils vous demandent d’aller jusqu’au bout, vous n’allez pas les laisser tomber. C’est votre travail de médecin, je ne vois pas où est le problème ! » Il l’a répété plusieurs fois, il ne voyait vraiment pas.

    Ce monsieur a-t-il déjà essayé de chloroformer ses chatons ?

    Car moi, je vois bien déjà une partie du problème. Pour chacun de mes patients, parler de sa souffrance, de son angoisse, de sa mort, c’est difficile. Très difficile. La parole vient lentement, durement. Elle se noie de larmes et s’étouffe de sanglots.

    Alors j’écoute. Avec les oreilles bien sûr, mais aussi avec les yeux pour mieux entendre ce qui ne peut pas se dire, avec les mains pour toucher du doigt la douleur et le mal, avec ma voix pour relancer d’une question les mots qui s’étranglent, avec mon corps tendu qui jamais ne se relâche pour ne pas renvoyer à la solitude de ma lassitude celui qui me fait face et qui, au prix d’efforts que je ne peux qu’imaginer, exprime ses peurs les plus profondes.

    Je dois à celui qui souffre et qui me fait confiance cette attention, cette tension.

    De ces consultations je sors toujours épuisée.

    Alors, si je devais ensuite en point final de ces conversations, même si on me le demandait, tuer celui qui m’a parlé : préparer la seringue, entrer dans la chambre, dire un mot (lequel d’ailleurs ?), injecter les produits, recueillir le dernier soupir, consoler la famille et signer le certificat ; alors je crois que, moi aussi, je mourrais.

    Le médecin en moi mourrait.

    Car comment ensuite prendre à nouveau le risque d’écouter vraiment ?

    Comment ne pas devenir alors un gigantesque cimetière, une nécropole de champs de bataille ? Je ne veux pas devenir un monument aux morts.

    J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur.

    Claire Fourcade Médecin au pôle de soins palliatifs à la polyclinique Le Languedoc, à Narbonne

  • Pédophilie cléricale : attention aux « scènes de chasse en Bavière » …

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    Un commentaire d'Arnaud Dumouch:

    JPSC

  • RDC : un pays où les ordinations sacerdotales ne manquent pas

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    Pour un peu changer de la morosité des statistiques  belges, quelques images d’une chrétienté vivante : ici à Muanda (au diocèse de Boma) dans le Bas-Congo, on fête les ordinations (avec la présence du gouverneur en prime).



    L’Afrique est certainement loin d’être parfaite et on a même dit qu’elle était « mal partie ». Mais il y a une chose que l’Europe peut à coup sûr lui envier : pour les fils de ce continent aujourd’hui « il fait Dieu » de la même façon que l’on constate qu’ « il fait soleil » un beau jour sans pluie: c’est une évidence qui rayonne sur leur foi et l’éloge qu’en fit Benoît XVI lors de sa visite au Bénin en 2011 n'est pas surfait :  « L’Afrique représente un immense 'poumon' spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance.  Cette fraîcheur du oui à la vie qu’il y a en Afrique, cette jeunesse qui existe, qui est pleine d’enthousiasme et d’espérance, et aussi d’humour et de joie, nous montre qu’ici il y a une réserve humaine, il y a encore une fraîcheur du sens religieux et de l’espérance. Je dirais donc qu’un humanisme frais qui se trouve dans l’âme jeune de l’Afrique, malgré tous les problèmes qui existent et qui existeront, montre qu’ici il y a encore une réserve de vie et de vitalité pour l’avenir, sur laquelle nous pouvons compter ».

    D’une certaine façon, cette joie spontanée pourrait s'apparenter à celle des premiers chrétiens lorsque le message évangélique les libéra du destin aveugle que les croyances antiques ont fait peser sur les hommes et les dieux. C’est une chose que les vieilles chrétientés bimillénaires ne mesurent pas à sa juste valeur. JPSC

  • Une once de vérité dans l'opposition au pape ?

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    Du site aleteia.org :

    Le pape François dit prier pour ceux qui le traitent d’hérétique

    Lors de son dernier voyage au Chili et au Pérou, le pape François s’est entretenu longuement avec des jésuites. Des échanges d’une grande richesse dont le journal italien Corriere Della Sera a publié quelques extraits. On y découvre notamment que le souverain pontife prie pour ceux qui l’accusent d’être un hérétique.

    Du 15 au 21 janvier, le pape François s’est rendu au Chili et au Pérou. Un voyage au cours duquel il a pu dialoguer avec les jésuites des deux pays sur différents sujets tels que les joies et les peines de son pontificat, la solitude des personnes âgées, les abus sexuels et… les résistances qu’il rencontre, au quotidien. Le quotidien italien Corriere Della Sera en a publié quelques extraits ce mercredi.

    Au sujet des oppositions auxquelles il doit faire face quotidiennement, le souverain pontife explique ainsi qu’il essaye de faire preuve de discernement et de prendre du recul car « il est facile de dire qu’il y a de la résistance sans se rendre compte que dans cette opposition, il peut aussi y avoir une once de vérité ».

    Quand une solide résistance apparaît, le pape François avoue avec humilité être « désolé ». « Certaines personnes me disent qu’il est normal qu’il y ait de la résistance quand quelqu’un veut changer les choses. Le fameux “ça a toujours été comme ça” règne partout, c’est une grande tentation que nous avons tous vécue », explique-t-il encore.

    « Quand je n’arrive pas à faire preuve de bonté spirituelle envers eux, je prie simplement pour eux »

    « Les résistances après Vatican II, encore présentes, tendent à relativiser, à diluer le Concile. Je suis encore plus désolé quand quelqu’un s’engage dans une campagne de résistance. Et c’est avec tristesse que je le constate. […] Il y a une résistance doctrinale », souligne le pape François qui fait ici référence à une opposition qu’il rencontre… chez des chrétiens.

    « Quand je perçois des résistances, j’essaie de dialoguer quand le dialogue est possible ; mais certaines résistances viennent de gens qui croient détenir la vraie doctrine et vous accusent d’être un hérétique. Quand je n’arrive pas à faire preuve de bonté spirituelle envers eux, je prie simplement pour eux, explique le pape François. Je suis désolé, mais je ne peux pas m’attarder pas sur ce sentiment ».

  • Le pape souhaite que le prochain Synode consacré aux jeunes permette un réveil des vocations sacerdotales et religieuses

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    SALUT DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION « PRO PETRI SEDE »

    Salle Clémentine - Vendredi 16 février 2018 (source)

    Chers amis,

    C’est avec joie que je vous accueille aujourd’hui, membres de l’Association Pro Petri Sede, alors que vous êtes venus en pèlerinage au tombeau de l’apôtre Pierre pour raffermir votre foi et vous renouveler dans votre mission de charité envers le prochain.

    Votre visite se situe au début du Carême, temps propice pour se recentrer sur le cœur de la foi catholique et sur la mission de l’Eglise, à laquelle chaque baptisé doit prendre part. Devant le constat d’un monde en proie à l’indifférence, à la violence, à l’égoïsme, au pessimisme, il est utile de se demander aujourd’hui s’il ne souffre pas d’un déficit de charité, que ce soit dans les cœurs comme dans les relations avec Dieu et avec les autres. C’est la question que j’ai posée dans le Message pour le Carême 2018: La charité s’est-elle éteinte dans nos cœurs ? ». Il vaut la peine de regarder la vérité en face ! Et d’utiliser des remèdes donnés par Dieu lui-même dans l’Eglise. La prière nous remet sur le chemin de la vérité sur nous-mêmes et sur Dieu ; le jeûne nous fait communier à la situation de tant de personnes confrontées aux affres de la faim et nous rend plus attentifs au prochain ; L’aumôneest une occasion bénie pour œuvrer avec la Providence de Dieu pour le bien de ses enfants. Aussi je vous invite à faire de l’aumône, un style de vie, et à persévérer dans l’aide concrète à ceux qui sont dans le besoin. Votre engagement vous demande d’être toujours attentifs à apporter, en plus de l’aide matérielle, la chaleur de se sentir accueilli, la délicatesse du respect et la fraternité sans lesquelles personne ne peut reprendre courage et espérer à nouveau en l’avenir.

    Je vous renouvelle mon appréciation et mes encouragements pour votre mission, vous invitant à la porter chaque jour dans la prière, personnelle et commune, à l’intention des personnes que vous soutenez. Les confier au Seigneur fait aussi partie de votre mission, et vous construisez ainsi la communion ecclésiale, car nous sommes tous enfants d’un même Père. Par l’offrande généreuse que vous apportez au Successeur de Pierre, vous contribuez à la mission de l’Eglise de soutenir toutes personnes, particulièrement les plus pauvres et celles qui ont tout perdu en raison des migrations forcées. Je vous remercie donc chaleureusement en leur nom pour votre aide et votre proximité spirituelle.

    Chers amis, demandons au Seigneur de convertir notre cœur afin que grandisse la charité sur notre terre et qu’enfin cessent les conflits, causes de maux innombrables. Puisse ce pèlerinage faire grandir en vous la charité ainsi que le désir de confesser chaque jour votre foi et d’en témoigner là où vous vivez ! Je vous invite aussi à prier pour les jeunes afin que le prochain Synode qui leur est consacré permette en particulier un réveil des vocations sacerdotales et religieuses dans vos pays.

    Confiant chacun de vous et vos familles, ainsi que les membres de votre association à l’intercession de la Vierge Marie, à saint Pierre et aux saints de vos pays, je vous accorde de grand cœur la Bénédiction apostolique. Et je vous le demande, n’oubliez pas de prier pour moi.

    Ce réveil des vocations sacerdotales serait particulièrement souhaitable dans le BENELUX : "Pays d’origine de l’association, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg souffrent d’une pénurie de vocations. En 1960, la Belgique comptait un peu plus de 10’000 prêtres. Ils ne sont plus que quelque 3’000 en 2015. Par ailleurs, parmi la centaine de séminaristes qui étudiaient il y a trois ans dans le royaume, plus de quarante étaient étrangers." (source)

  • A Esneux, la citoyenneté remplace la religion

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    C’est la lutte finale…

    Ce 14 février, mercredi des Cendres, l’hebdomadaire Vlan (édition Ourthe-Amblève) se fend en première page d’un énorme titre : « A l’athénée d’Esneux, la citoyenneté a remplacé la religion ». La suite du texte nous apprendra qu’elle a également remplacé le cours de morale…

    « Si, dans nombre d’établissements scolaires, le cours de philosophie et de citoyenneté (CPC) a quelque difficulté à trouver sa place dans les grilles horaires, c’est loin d’être le cas à l’athénée d’Esneux. Depuis cette année scolaire, tous les élèves de 4e, 5e et 6e secondaires, tant dans l’enseignement général qu’en technique ou en professionnel, ont en effet opté pour les deux heures de CPC au détriment des cours de morale et de religion. ‘Et nous sommes un des seuls, sinon le seul établissement où c’est le cas’ note Philippe Halleux, professeur de morale à l’athénée d’Esneux depuis 1999 et par ailleurs président de l’Aphil, l’Association des Philosophes Issus de Liège. ‘Chez nous, ça représente environ 300 élèves ‘.

    Théoriquement, tous les élèves doivent suivre une heure de CPC obligatoire. Pour la deuxième heure, ils ont le choix : CPC toujours, religion ou morale. Un modèle que voudraient voir évoluer les membres de l’Aphil, qui plaident quant à eux pour le passage automatique à deux heures de CPC et la mise en place d’un cours de religion optionnel. Et l’exemple d’Esneux semble leur donner raison. ‘Tout est plus facile pour tout le monde, continue M. Halleux. A Esneux en tout cas, tout le monde s’en félicite : les horairistes, les professeurs, les élèves…’

    Impossible toutefois aujourd’hui d’exporter le modèle esneutois sans la collaboration des parents. C’est eux en effet qui ont le dernier mot dans le choix des options de leurs enfants […] Tous les parents ont opté pour le cours de philosophie et de citoyenneté. ‘Avec ma collègue qui donne le cours de religion, Delphine Jordant, nous avons écrit une lettre à tous les parents d’élèves fin de l’année dernière pour leur annoncer que nous donnerions désormais tous les deux CPC. S’ils voulaient garder leurs professeurs, nous leur suggérions donc d’opter pour le cours de citoyenneté. Mais si une seule personne avait voulu garder religion, il aurait évidemment fallu organiser ce cours […] Dans les faits, il n’y avait déjà plus trop de différences entre nos deux cours, mais maintenant on peut parler de choses communes et on organise des sorties en commun. Tout ça va vraiment dans le sens de ce qui était voulu par le parlement : la mixité et le vivre-ensemble’.

    Dans la même veine, « De Standaard » du 16 février laissait Bart Maddens, politologue à la KUL, exprimer les idées suivantes.

    Dans les années à venir, l’offensive de la libre-pensée ne deviendra que plus intensive. Il l’illustre par la discussion au sujet de la diffusion de services religieux sur la VRT, la place de la religion à l’école et le traitement des prêtres. Les catholiques sont de plus en plus contraints à la défensive. Les libres penseurs deviennent plus assertifs, pour ne pas dire agressifs. Selon Maddens, dans les années à venir, le camp des non-catholiques essaiera de réaliser ses vœux de laïcisation.

    Concluons par ce principe énoncé par Tocqueville : « Plus un phénomène tend  à disparaître d’une société, plus son reliquat est perçu comme intolérable ».

    P.L.

  • La victoire posthume des martyrs coptes en Égypte

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    Trois ans jour pour jour après la mise à mort de 21 coptes égyptiens, le 15 février 2018, une église dédiée à leur mémoire a été inaugurée en Égypte. De Paul de Dinechin sur le site « Aleteia » :

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    Les images avaient fait le tour de monde : le 15 février 2015, 21 otages coptes, en combinaison orange sur une plage libyenne, étaient assassinés par les djihadistes du groupe État islamique, après avoir été enlevés quelques semaines auparavant.

    Mais en voulant théâtraliser leur crime, les islamistes n’ont pas anticipé qu’ils allaient contribuer à semer un tout autre sentiment chez les chrétiens : l’admiration. Et à développer une vertu : l’Espérance. Cette graine du martyre, trois ans plus tard, a produit un fruit durable : une grande église copte, en hommage à ces martyrs « de la foi et de la Patrie », a été érigée dans le village d’al Our, non loin de la ville de Samalut dans la province de Minya. Treize des vingt-et-une victimes étaient originaires de cette région, à 200 kilomètres au sud du Caire.

    Lire aussi : D’où vient le courage des coptes en Égypte ?

    Jeudi 15 février, à la date anniversaire du martyre des vingt-et-un coptes, après des mois de construction, la nouvelle église dite « de la foi » a été inaugurée en présence de la famille des victimes, mais aussi de certains officiels du pays, ainsi que des autorités locales et religieuses. La date choisie correspond également à la fête de la Présentation de Jésus au temple dans le calendrier copte.

    Victimes glorieuses

    Ainsi, pour tous les Égyptiens, cette mort innocente et acceptée des martyrs les a de fait élevés au rang de héros. Religieux en premier lieu, car selon Mgr Kyrillos William Samaan, évêque du plus grand diocèse copte catholique du pays, le martyre représente « le plus haut degré » de la sainteté. Ces 21 chrétiens ont accepté de mourir plutôt que de renier le Christ. En 2015, par décision de Tawadros II, Patriarche copte orthodoxe, leur nom a ainsi été inscrit au livre des martyrs de l’Église copte.

    Héros nationaux également, puisque l’État égyptien a décidé de montrer sa sollicitude envers les coptes, en finançant les travaux de l’église. Selon Mgr Samaan, cette inauguration — la cinquième dans son diocèse — se révèle dès lors hautement symbolique. Elle constitue la consécration d’une promesse « bienveillante » de la part du président égyptien qui avait « ordonné » de la construction de cette église.

    Lire aussi : Attentat en Égypte : Pourquoi les Coptes sont-ils visés ?

    Ainsi, au-delà du souvenir que ce lieu de culte ravive dans la mémoire collective, elle devient un symbole pour « l’espérance » et encourage les chrétiens à persévérer dans leur foi. « Même si cela nous demande de verser notre sang », rajoute Mgr Samaan.

    Face à leurs bourreaux, les victimes avaient prononcé le nom de « Jésus-Christ ». Avec détermination, ils avaient accepté cette mort avec une foi profonde. Au moment où ces paroles étaient prononcées, elles scellaient paradoxalement leur victoire sur les terroristes islamistes. 

    Ref. La victoire posthume des martyrs coptes en Egypte

    JPSC

  • Carême : le Christ au désert, homélie

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    Lu sur le site du Père Simon Noël, moine de l’abbaye de Chevetogne:

    ethiopie_2_web.jpgJésus après son baptême s'est rendu au désert. Dans le jeûne il s'est préparé à sa mission publique. Il a certainement longuement prié et vécu dans l'intimité de son Père. Il a aussi affronté Satan et a triomphé des tentations et des suggestions diaboliques. En ce carême, nous sommes invités à aller au désert en compagnie du Christ pour y rencontrer Dieu et vaincre les forces du mal.

    D'abord ce carême est un temps où nous devons revenir à Dieu de tout notre cœur. Le carême est le temps liturgique par excellence de la retraite de l’Église. Voici ce qu'on peut lire dans le prophète Osée : Maintenant je vais la séduire ; je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. Dieu ici parle à son peuple, personnifié par l'épouse infidèle. Le carême doit être pour chacun d'entre nous un temps de solitude et de silence. Nous devons passer ce temps dans la solitude de la prière, un cœur à cœur avec le Seigneur. Nous devons cultiver le silence intérieur afin d'entendre la voix de Dieu qui nous parle au plus intime de notre conscience. Le cardinal Sarah, venu visiter récemment notre pays, a écrit un livre intitulé La Force du silence. Si nous ne savons pas faire taire en nous toutes les voix du monde et de la chair, nous ne serons pas capables de communier avec Dieu dans l'écoute de sa Parole. Or c'est ce que Dieu veut pour nous, que nous puissions l'entendre nous dire l'essentiel, l'éternel. Cet essentiel est qu'il nous aime et veut nous donner le vrai bonheur, la vraie vie, la vie éternelle. Et qu'il attend de nous en retour notre amour et notre fidélité.

    Une chose particulièrement recommandée durant le carême, c'est de méditer et de contempler la Passion du Christ. Relisons les récits de la Passion dans les 4 évangiles. Prions et méditons. Accompagnons le Sauveur dans les différentes phases de ses souffrances, depuis son agonie à Gethsémani jusqu’à sa mise au tombeau. Prenons le temps de nous arrêter pour contempler l'amour que Jésus a eu pour nous en souffrant pour nous sauver et nous obtenir le salut et le bonheur éternel. Apprenons ainsi à haïr le péché qui a été la cause de tant de souffrances pour le Fils de Dieu.

    Mais dans ce temps de désert qu'est le carême, il est fort à parier que nous aussi nous rencontrerons la tentation. Si nous cherchons à nous rapprocher de Dieu, cela va exciter le diable contre nous. Jésus a été tenté juste après son baptême. Dans notre cas, le baptême ne nous préserve pas des tentations de la vie. Au contraire la vie du chrétien est une lutte permanente contre les convoitises de la chair et des séductions du monde. Voici selon l'épître aux Galates, une série de tentations qui menacent tout chrétien et ne croyons pas trop vite que cela ne nous concerne pas : Les œuvres de la chair sont bien connues : c'est l'impudicité, l'impureté, la débauche, l'idolâtrie, les maléfices, les haines, les discordes, l'envie, les emportements, les querelles, les divisions, les cabales, les jalousies, l'ivrognerie, les orgies et les choses semblables. Saint Paul ajoute ce grave avertissement : Je vous en avertis, ceux qui font pareille chose n'hériteront pas du Royaume de Dieu. Par contre voici comment le même saint Paul décrit la vie chrétienne : Quant au fruit de l'Esprit, c'est la charité, la joie, la paix, la longanimité, l'affabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance.

    Le carême est un temps de prière et de combat spirituel, afin de nous préparer à la fête de Pâques, en ressuscitant avec le Christ à une vie nouvelle, une vie selon l'Esprit et non selon la chair. C'est un temps favorable, un temps de grâce pour travailler à la rédemption de notre âme. Nous sommes nés dans le péché mais Dieu nous offre sa grâce pour nous racheter et nous amender. Puisque nous sommes encore au début de ce temps, si nous ne l'avons pas encore fait, examinons soigneusement où nous en sommes dans notre vie spirituelle, notre vie de relation avec Dieu, et quels sont les efforts précis que nous avons à faire pour vivre davantage notre vocation chrétienne. Prenons des résolutions bien pratiques et bien concrètes, en nous demandant en conscience ce que Dieu attend de nous, au point où nous en sommes dans notre vie. Que notre fervente prière nous obtienne la grâce de ne pas nous décourager et de persévérer tout au long du carême, pour que la fête de Pâques soit pour nous celle de la victoire et du triomphe ».

    Le plus long « trait » de l’année liturgique (psaume 90) se chante au 1er dimanche de carême (à écouter, demain 18 février 2018 à 10h.00, en l’église du Saint-Sacrement à Liège et interprété ci-dessous en "vieux romain"). Le trait se substitue à l’alléluia durant les temps de pénitence:

    Qui habitat in adjutorio Altissimi, in protectione Dei caeli commorabitur

    Celui qui se repose sur le secours du Très-Haut, sous la protection du Dieu du Ciel demeurera!

    Dicet Domino: susceptor meus es, et refugium meum, Deus meus: sperabo in eum.

    Il dira au Seigneur: "mon asile et mon refuge, c'est toi, mon Dieu": j'espérerai en lui.

    Quoniam ipse liberavit me de laqueo venantium et a verbo aspero.

    Car c'est lui qui m'a libéré du filet des chasseurs, et de la parole haineuse.

    Scapulis suis obumbrabit tibi, et sub pennis eius sperabis.

    De ses ailes, il te couvrira et sous ses plumes tu espéreras

    Scuto circumdabit te veritas eius: non timebis a timore nocturno,

    Sa fidélité t'entourera d'un bouclier: tu n'auras rien à craindre de la terreur de la nuit,

    a sagitta volante per diem, a negotio perambulante in tenebris, a ruina et daemonio meridiano

    de la flèche qui vole pendant le jour, du complot qui se trame dans les ténèbres, de l'assaut que livrera le démon du plein jour.

    Cadent a latere tuo mille et decem millia a dextris tuis: tibi autem non appropinquabit

     Il en tombera mille à ton côté, et dix mille à ta droite; mais l'ennemi ne gagnera rien sur toi.

    Quoniam angelis suis mandavit de te, ut custodiant te omnibus viis tuis.

    Car à ses anges il a recommandé pour toi qu'ils te gardent en toutes tes démarches.

    In manibus portabunt te, ne unquam offendas ad lapidem pedum tuum.

    Sur leurs mains ils te porteront, pour que jamais tu ne heurtes la pierre avec ton pied.

    Super aspidem et basiliscum ambulabis, et conculcabis leonem et draconem.

    Sur l'aspic et le basilic tu marcheras et tu fouleras aux pieds le lion et le dragon.

    Quoniam in me speravit, liberabo eum: protegam eum, quoniam cognovit nomen meum

    Parce qu'en moi il a mis son espérance, je le délivrerai: je le protégerai parce qu'il connaît mon Nom

    Invocabit me et ego exaudiam eum: cum ipso sum in tribulatione.

    Il m'invoquera et moi je l'exaucerai: je suis avec lui dans la tribulation.

    Eripiam eum et glorificabo eum: longitudine dierum adimplebo eum, et ostendam illi salutare meum.

     Je le délivrerai, je le glorifierai: d'une longue suite de jours, je l'assouvirai et je lui ferai voir mon salut.

     

    Ref. Carême : le Christ au désert, homélie

    JPSC