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  • Libre propos sur l’affaire Vincent Lambert : une « tribune » de Michel Houellebecq dans « Le Monde » du 11 juillet

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    Une liberté de parole loin des jérémiades convenues, publiée sur le sur le site du « Salon beige » : 

    Houellebecq 996aa266b394bc9fb351d9a11ca98ed5-serotonine-michel-houellebecq-revient-avec-un-livre-sombre-et-poignant.jpg« Excellente tribune de l’écrivain Michel Houellebecq dans Le Monde, écrite avant le décès de Vincent Lambert. Alors que le procureur vient de demander une autopsie pour vérifier que l’arrêt des traitements a respecté la loi :

    Ainsi, l’Etat français a réussi à faire ce à quoi s’acharnait, depuis des années, la plus grande partie de sa famille : tuer Vincent Lambert. J’avoue que lorsque la ministre « des solidarités et de la santé » (j’aime bien, en l’occurrence, les solidarités) s’est pourvue en cassation, j’en suis resté sidéré. J’étais persuadé que le gouvernement, dans cette affaire, resterait neutre. Après tout, Emmanuel Macron avait déclaré, peu de temps auparavant, qu’il ne souhaitait surtout pas s’en mêler ; je pensais, bêtement, que ses ministres seraient sur la même ligne.

    J’aurais dû me méfier d’Agnès Buzyn. Je m’en méfiais un peu, à vrai dire, depuis que je l’avais entendu déclarer que la conclusion à tirer de ces tristes événements, c’est qu’il ne fallait pas oublier de rédiger ses directives anticipées (elle en parlait vraiment comme on rappelle un devoir à faire à ses enfants ; elle n’a même pas précisé dans quel sens devaient aller les directives, tant ça lui paraissait aller de soi).

    Vincent Lambert n’avait rédigé aucune directive. Circonstance aggravante, il était infirmier. Il aurait dû savoir, mieux que tout autre, que l’hôpital public avait autre chose à foutre que de maintenir en vie des handicapés (aimablement requalifiés de « légumes »). L’hôpital public est sur-char-gé, s’il commence à y avoir trop de Vincent Lambert ça va coûter un pognon de dingue (on se demande pourquoi d’ailleurs : une sonde pour l’eau, une autre pour les aliments, ça ne paraît pas mettre en œuvre une technologie considérable, ça peut même se
    faire à domicile, c’est ce qui se pratique le plus souvent, et c’est ce que demandaient, à cor et à cri, ses parents).

    Vincent Lambert vivait dans un état mental particulier

    Mais non, en l’occurrence, le CHU de Reims n’a pas relâché sa proie, ce qui peut surprendre. Vincent Lambert n’était nullement en proie à des souffrances insoutenables, il n’était en proie à aucune souffrance du tout. Il n’était même pas en fin de vie. Il vivait dans un état mental particulier, dont le plus honnête serait de dire qu’on ne connaît à peu près rien. Il n’était pas en état de communiquer avec son entourage, ou très peu (ce qui n’a rien de franchement original ; cela se produit, pour chacun d’entre nous, à peu près toutes les nuits). Cet état (chose plus rare) semblait irréversible. J’écris « semblait » parce que j’ai rencontré pas mal de médecins, pour moi ou pour d’autres personnes (dont plusieurs agonisants) ; jamais, à aucun moment, un médecin ne m’a affirmé qu’il était certain, à 100 % certain, de ce qui allait se produire. Cela arrive peut-être ; il arrive peut-être aussi que tous les médecins consultés, sans exception, formulent un pronostic identique ; mais je n’ai jamais rencontré le cas.

    Dans ces conditions, fallait-il tuer Vincent Lambert ? Et pourquoi lui, plutôt que les quelques milliers de personnes qui à l’heure actuelle, en France, partagent son état ? Il m’est difficile de me défaire de l’impression gênante que Vincent Lambert est mort d’une médiatisation excessive, d’être malgré lui devenu un symbole ; qu’il s’agissait, pour la ministre de la santé « et des solidarités », de faire un exemple. D’« ouvrir une brèche », de « faire évoluer les mentalités ». C’est fait. Une brèche a été ouverte, en tout cas. Pour les mentalités, j’ai des doutes. Personne n’a envie de mourir, personne n’a envie de souffrir : tel est, me semble-t-il, l’« état des mentalités », depuis quelques millénaires tout du moins.

    Une découverte extraordinaire, qui apportait une solution élégante à un problème qui se posait depuis les origines de l’humanité, a eu lieu en 1804 : celle de la morphine. Quelques années plus tard, on a vraiment commencé à explorer les étonnantes possibilités de l’hypnose. En résumé, la souffrance n’est plus un problème, c’est ce qu’il faut répéter, sans cesse, aux 95 % de personnes qui se déclarent favorables à l’euthanasie. Moi aussi, dans certaines circonstances (heureusement peu nombreuses) de ma vie, j’ai été prêt à tout, à supplier qu’on m’achève, qu’on me pique, tout plutôt que de continuer à supporter ça. Et puis on m’a fait une piqûre (de morphine), et mon point de vue a changé radicalement, du tout au tout. En quelques minutes, presque en quelques secondes. Bénie sois-tu, sœur morphine. Comment certains médecins osent-ils refuser la morphine ? Ont-ils peur, par hasard, que les agonisants deviennent accros ? C’est tellement ridicule qu’on hésite à l’écrire. Enfin c’est ridicule, si l’on veut ; mais c’est assez dégueulasse, aussi.

    Par acquit de conscience j’ai consulté Le Petit Robert

    Personne n’a envie de mourir, personne n’a envie de souffrir, disais-je ; une troisième exigence semble être apparue depuis peu, celle de la dignité. Le concept me paraissait à vrai dire un peu vaseux, j’avais une dignité c’est sûr, j’y pensais de temps en temps, pas souvent, enfin rien ne me paraissait justifier qu’il vienne au premier plan des préoccupations « sociétales ». Par acquit de conscience j’ai consulté Le Petit Robert (édition 2017). Il définit, assez simplement, la dignité comme le « respect que mérite quelqu’un ». Les exemples qui suivent embrouillent plutôt la question en révélant que Camus et Pascal, quoique ayant tous deux une conception de la « dignité de l’homme », ne la font pas reposer sur la même base (ce dont on pouvait se douter). Quoi qu’il en soit il paraît évident aux deux (et même à peu près à tout le monde) que la dignité (le respect qu’on vous doit), si elle peut être altérée par divers actes moralement répréhensibles, ne peut en aucun cas l’être par une dégradation, aussi catastrophique soit-elle, de son état de santé. Ou alors c’est qu’il y a eu, effectivement, une « évolution des mentalités ». Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’en réjouir. »

    Ref. Michel Houellebecq : « Vincent Lambert, mort pour l’exemple »

    JPSC

  • Dieu veut-il la pluralité des religions ?

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    Lu sur le site web des missionnaires de la miséricorde divine :

    scan_Lexmark_2019-06-07-141907-1.jpg« Cette question aurait semblé incongrue il y a un siècle. Deux circonstances poussent maintenant à y répondre avec précision. La première est la prise en compte d’un pluralisme religieux durable. Notre monde est définitivement sorti de l’état de chrétienté où la religion chrétienne était majoritaire dans le monde connu. La seconde est un climat relativiste, répandu depuis une cinquantaine d’années, qui tend à penser qu’il n’y a pas de vérité absolue. Ces deux éléments ont poussé à se poser la question : le pluralisme des religions est-il voulu par Dieu ? La déclaration d’Abu-Dhabi, signée conjointement par le pape François et l’imam d’Al-Azhar, a redonné une actualité particulière à cette question.

    Liberté religieuse

    Afin de justifier le droit à la liberté religieuse, c’est-à-dire à ne pas être empêché d’adhérer à la religion de son choix, la déclaration d’Abu-Dhabi stipule : « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents ».

    Il faut d’abord souligner que ce texte n’est pas magistériel. Cependant, il doit transcrire la pensée de chaque signataire, donc de l’Église. Or la formulation présente une imprécision de taille, car elle met sur le même plan la différence de sexes ou de races et la différence de religions. Elle semble affirmer implicitement que ces différences sont voulues de la même manière par la Sagesse divine.

    Interrogé en privé par Mgr Schneider, évêque en visite ad limina, le pape lui a répondu que cette diversité de religions n’était que la volonté permissive de Dieu alors que la diversité des sexes était formellement souhaitée par Dieu.

    Conformité avec le plan de Dieu

    Il y a donc une distinction capitale qu’il faut rappeler. En Dieu se trouve une volonté antécédente par laquelle la Sagesse divine veut positivement telle ou telle chose. Ce qui est ainsi voulu est forcément bon et conforme au plan de Dieu. Ainsi, la Sagesse a voulu que l’être humain ait un corps sexué et différencié. Mais il y a aussi une volonté permissive de Dieu, qui intègre la réponse libre de l’homme, par laquelle Dieu permet que certaines choses arrivent sans échapper à sa Providence. Elles n’étaient pourtant pas voulues premièrement dans le plan divin. Ainsi Dieu permet le mal physique, l’erreur, le péché sans que cela soit positivement voulu par Lui. Mais sa Sagesse, sa Miséricorde sait utiliser ce qui est permis pour le faire concourir au bien.

    Dieu veut la différence des sexes dans le premier sens, mais il ne veut la diversité des religions que dans le second sens de « permettre ». Sans cette distinction, on met sur le même plan la religion chrétienne et les autres religions, ce qui nierait l’affirmation du Christ : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6).

    Cette façon de comprendre la volonté divine permet de rendre compte de l’affirmation du concile sur les croyants non chrétiens : « Tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie. Bien souvent, malheureusement, les hommes, trompés par le Malin, se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de préférence au Créateur (cf. Rm 1,25) » (Lumen Gentium, n° 16). Il y a dans les religions non chrétiennes des éléments de vérité, par exemple pour l’islam l’existence de Dieu créateur, la nécessité de la prière… Mais il y a aussi des éléments faux, par exemple la possibilité de la polygamie, la négation de la Trinité… C’est parce que Dieu ne peut pas vouloir une religion dans laquelle vérité et erreur se mêlent qu’il ne veut pas positivement les religions non chrétiennes. Mais il les permet en tant que leurs éléments de vérité peuvent conduire à l’accueil de la révélation évangélique, seule révélation intégralement vraie voulue par Dieu.

    L’annonce missionnaire

    Derrière cette question se trouve l’enjeu de l’annonce missionnaire, comme le souligne la déclaration Dominus Iesus : « La pérennité de l’annonce missionnaire de l’Église est aujourd’hui mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto (de fait), mais aussi de iure (ou en tant que principe). » (n° 4) En effet, si les autres religions sont voulues directement par Dieu, alors l’annonce missionnaire devient presque contraire au plan de Dieu. Mais si elles ne sont que permises, avec une part de bonté qu’il faut déceler en vue d’annoncer la plénitude du salut qui vient du Christ Sauveur, alors le dialogue interreligieux lié à l’annonce missionnaire prend tout son sens.

    Abbé Jean-Raphaël Dubrule »

    Ref. Dieu veut-il la pluralité des religions ?

    JPSC

  • Déplorables : les déclarations de Mgr Paglia (Académie pontificale pour la Vie) sur le cas de Vincent Lambert

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Vincent Lambert : les déplorables déclarations de Mgr Vincenzo Paglia de l'Académie pontificale pour la vie (sic)

    Il aurait mieux fait de se taire. Mgr Vincenzo Paglia a choisi cette heure dramatique où Vincent Lambert agonise depuis huit jours dans son lit d'hôpital, sans eau et sans alimentation, avec la mort pour seul horizon puisque ses organes ont été irrémédiablement atteints par cet assoiffement délibéré, pour faire une déclaration des plus affligeantes. Lui, le président de l'Académie pontificale pour la vie nouvelle manière, ne trouve à déplorer que le « conflit ».

    Voici ma traduction rapide des propos qu'il a publiés aujourd'hui dans Famiglia christiana. J'y ajoute quelques commentaires entre crochets, en gras et italique.

    Vendredi 28 juin, la Cour de cassation française s'est prononcée contre l'interdiction de suspendre l'alimentation artificielle et l'hydratation de Vincent Lambert. Une interdiction décidée par la cour d'appel à la demande du Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) des Nations unies, interrogé par les avocats des parents du patient. Les tracas liés aux ordres et contre-ordres des organes judiciaires faisant autorité indiquent clairement la difficulté de la situation.

    [Comme si la situation était « difficile ». Comme s'il n'avait pas compris que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie, sinon par la volonté de médecins qui veulent sa mort. Comme si les différentes décisions judiciaires.]

    Le drame de Vincent Lambert a pris une résonance médiatique et une signification symbolique qui dépasse la singularité de sa situation. De multiples niveaux y sont entrelacés : familial, médical, juridique, politique et médiatique. Tout cela rend très délicate la formulation d'un jugement éthique, notamment parce que les données cliniques sont très complexes et ne sont pas directement accessibles dans tous leurs détails.

    [Même remarque. Sur le plan éthique, l'affaire n'est justement pas complexe, du moins pour un moraliste catholique qui peut d'ailleurs se référer aux textes on ne peut plus clairs de Jean-Paul II sur l'alimentation et l'hydratation, soins ordinaires toujours dus aux malades sauf quand ils n'atteignent pas leur but et les font souffrir.] 

    LES EVÊQUES FRANÇAIS

    Pour sa part, la Conférence des évêques de France a souligné qu’elle n'avait pas compétence pour s'exprimer sur le cas concret, évitant de se substituer à la conscience de ceux qui sont responsables de la décision, mais apportant plutôt sa propre contribution pour éclairer la voie menant au jugement.

    Elle s’est donc limitée à quelques considérations générales, sans prétendre s’impliquer dans l’appréciation du cas d'espèce, notamment en raison de l'impossibilité de disposer de toutes les informations nécessaires.

    [Oui, hormis de notables exceptions, on avait remarqué ce comportement cauteleux.]

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  • À propos du pluralisme religieux

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    amazonie.jpg

    La foi chrétienne ne s’identifie à aucune culture déterminée. Un certain pluralisme y est donc intimement lié. C’est une évidence aussi vieille que l’histoire de l’Eglise.  

     

    On n’a pas attendu  l’Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI pour être confronté à la question du rapport entre l’Evangile et les cultures. En parlant d’un processus d’ « inculturation », Jean-Paul II souligne le fait que l’Evangile transcende les cultures tout en étant vécu par des hommes et des femmes toujours liés à des cultures spécifiques. Et Benoît XVI précise que le dialogue des cultures inclut l’effort de l’Eglise pour faire pénétrer l’Evangile dans chaque milieu socioculturel mais aussi son influence sur les cultures elles-mêmes, à laquelle est rattachée l’idée de croissance et d’enrichissement mutuel des personnes et des groupes.

    Le reproche fait aux « lineamenta » du prochain synode dédié à l’Amazonie est d’inverser le processus au détriment de la foi. La note ci-dessous d’Edouardo J. Echeverria, publiée sur le site web "France Catholique", résume l’hétérodoxie affectant, selon lui, l’Instrumentum laboris de ce synode convoqué par le pape François:

    « L’Instrumentum Laboris qui vient juste de sortir pour le prochain Synode, « l’Amazonie, de nouveaux chemins pour l’Eglise et l’Ecologie Intégrale », accepte implicitement la présupposition que Dieu a voulu la diversité des religions - le pluralisme religieux. Et cette présupposition se trouve derrière le concept défectueux de l’inculturation. L’acceptation du pluralisme religieux prédispose les auteurs de ce document à comprendre l’inculturation comme étant principalement l’appel à adapter ou accommoder la totalité de la foi catholique aux cultures amazoniennes (no. 94) ; sur les plans ecclésiastiques (nos. 107, 110) ; liturgiques (nos. 124-124, 127) et doctrinaux (26, 29, 33, 56, 98.b.1, 103, 110, 121).

    En conséquence, la foi catholique perd son point de vue « transcendent », sa distance critique et donc normative au-dessus de la culture. Elle fait de la culture le standard de l’Evangile, plutôt que les sources catholiques faisant autorité : la foi, les Ecritures et la Tradition

    En fait, dans ce document de 65 pages (149 paragraphes), une seule position critique est suggérée à propos des pratiques culturelles qui sont opposées à l’Evangile (n° 144). En outre, la foi est conçue principalement comme une expérience religieuse avec Dieu, avec peu de contenu déterminé, comme si les croyances étaient générées principalement par un dialogue inter religieux continuel avec la culture.

    Par conséquent, la priorité est donnée à l’insertion du Catholicisme dans les cultures amazoniennes. Cette vision au mieux sous-estime, ou au pire néglige, la dynamique de l’inculturation transformiste et critique. (Voir Lumen Gentium 17 ; Ad Gentens 9). Le document ne voit pas que l’inculturation inclut à la fois l’insertion mais aussi la transformation et par conséquent la réception critique de ce qui est bon et vrai dans ces cultures en les intégrant dans le Catholicisme de manière que toute pensée soit dépendante du Christ.

    Le document a une fascination étrange et boiteuse à recevoir tout ce qui est bon et valable de ces cultures amazoniennes. Ainsi il échoue sérieusement à considérer que l’interprétation de ces vérités et de ces biens dans d’autres cultures est souvent telle qu’ils sont déformés, mal interprétés et en fait rejetés. Par exemple, une juste considération de l’ordre de la création de Dieu dans ce document semble impossible à distinguer du panthéisme.(« Amazon cosmovision »). C’est ainsi parce que les auteurs du document ont négligé l’influence décisive du péché sur nous, et particulièrement sur nos esprits, c’est à dire à la racine de la résistance de l’homme à la Révélation générale Dieu, dans et par les oeuvres de la Création, ainsi que l’ordre moral objectif qui pèse sur nos consciences.

    Mais le problème principal est que, derrière ce concept imparfait d’inculturation, repose la un pluralisme religieux pré-supposé. Ceci est le point de vue que Dieu a été légitimement révélé de différentes manières dans la diversité des religions, et qu’elles sont également vraies et par conséquent sont des véhicules de rédemption de façon égale. Ce point de vue ne peut pas être distingué du relativisme religieux.

    Le pape François a semblé accepter que Dieu veut la diversité des religions dans un document qu’il a co-signé avec Ahmed el-Tayeb, Grand Iman de al-Azhar, durant le grand meeting inter-religieux d’Abu Dhabi. Après beaucoup de critiques, cependant, il a semble-t-il clarifié sa position de façon informelle durant la visite ad limina à Rome des évêques du Kazakhstan et de l’Asie centrale. Selon un rapport officiel du Vatican : « Le pape a explicitement déclaré que le Cardinal Schneider pouvait partager le contenu de leurs échanges sur ce point. ‘ Vous pouvez dire que la phrase en question sur la diversité des religions signifie la volonté permissive de Dieu,’ a-il-dit à l’assemblée des évêques, qui venaient de régions à prédominance musulmane. »

    Néanmoins, le pape François n’a pas formellement corrigé le document lui-même, et donc la confusion persiste, comme c’est évident dans le document synodal.

    Le document du Synode met en garde contre l’absolutisme de toute croyance qui, selon les auteurs de ce document, est le fruit de l’échec de la reconnaissance d’autres moyens par lesquels Dieu se fait connaître, ce qui, par conséquence, ferme la porte du Salut aux autres qui professent d’autres croyances. (n° 39). Ce document proclame que l’on découvre sa propre identité par la rencontre avec les autres, par les différences et les coïncidences qui nous montrent l’impossibilité de scruter la. réalité et le mystère de la présence de Dieu » (n°40). Il nous avertit que « écouter respectueusement » l’autre n’impose pas des formules de foi exprimées avec d’autres références culturelles qui ne correspondent pas à la réalité de leur vécu. (n° 120). En conséquence, le document du Synode affirme, « L’amour vécu dans toute religion plaît à Dieu ».

    Les auteurs de ce document proclament que ce point de vue ne relativise pas les convictions chrétiennes. Pourtant, relativiser les vérités-proclamées des Chrétiens, c’est justement ce que ce document fait. Ils n’arrivent pas à poser la question non seulement de la vérité en général, mais également du désaccord religieux et en particulier des revendications conflictuelles de croyance entre les différentes religions.

    La vérité est une propriété des propositions selon laquelle une proposition est vraie si ce qu’elle affirme est, en fait, le cas d’une réalité objective. Pour faire court, la vérité signifie une correspondance objective avec la réalité ; autrement cette proposition est fausse. Dans cette optique, L’Eglise ne considère pas que les religions non chrétiennes sont complètement fausses en toutes leurs affirmations (voir Nostra Aetate 2) mais seulement en celles qui sont logiquement incompatibles avec les affirmations de la vérité chrétienne.

    En outre, mon identité est enracinée en union avec le Christ, en qui et avec qui, j’ai été fait une nouvelle création par le baptême. (2 Cor 5 : 17). Ainsi que Gaudium et Spes 22 le formule, « La vérité est que c’est seulement dans le mystère du Verbe fait chair que le mystère de l’homme est éclairé ». Les auteurs du document reconnaissent cette vérité absolue (n° 20) mais minimisent la capacité de l’Eglise à la proclamer. Pourquoi ?

    Ils ne comprennent pas que ce que les Chrétiens croient, affirment et tiennent pour vrai doit avoir une correspondance correcte avec la réalité. Plutôt, ils cherchent à tort à légitimer les revendications des autres religions, en suggérant que les formulations de la vérité divine par la foi chrétienne sont non seulement inadéquates mais encore inexprimables. (no 40). Pour eux, nous ne pouvons pas soutenir que les affirmations du catholicisme sont résolument vraies, et donc absolument vraies. En outre, ils épousent le subjectivisme, en faisant de la soi-disant « réalité vécue » la pierre de touche de ce qui est vrai.

    Les auteurs du document du Synode doivent retourner à l’école avec les documents de Vatican II, le Catéchisme de l’Eglise Catholique, et Dominus Jesus. Ils trouveront là une norme sûre de foi. »

    Ref. À propos du pluralisme religieux

    Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/06/25/more-roman-confusion-about-religious-pluralism/

    Eduardo J. Echeverria est professeur de philosophie et de théologie systématique au Sacred Heart Major Seminary Detroit. Ses publications comprennent Pope Francis, The Legacy of VaticanII,(2015) et Revelation, History and Truth. A Hermeneutics of Dogma (2018) ;

    JPSC

  • En Espagne, on dépense dix fois plus pour les avortements que pour les grossesses

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    EN ESPAGNE, DES DÉPENSES DIX FOIS SUPÉRIEURES POUR LES IVG QUE POUR LES GROSSESSES

    de genethique.org

    La Fondation déplore par ailleurs que les aides aux femmes qui attendent un bébé soient soumises au seul critère de « situation d’exclusion sociale ». L’aide « n’est pas versée du fait de la grossesse, mais à cause de ses difficultés économiques, circonstances étrangères à sa décision de devenir mère ».Des mesures devraient être proposées « pour soutenir la maternité, que la femme se trouve ou non dans une situation vulnérable », explique Amaya Azcona, présidente de la Fondation.

    Sources: ABC.es, Laura Peraita (11/06/2019) - El Estado destina 34 millones de euros a financiar el aborto y 3,6 a la mujer embarazada

  • Vincent Lambert : un impardonnable silence de l'Eglise

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    Du site "Benoît et moi" :

    Vincent: Quel silence de l'Eglise!

    Du Pape aux évêques de France, plus un mot, plus une voix qui essaie de se faire entendre pour inverser son destin. Sauf celle du cardinal Burke. Article de Luisella Scrosati (8/7/2019)

    >>> Vincent: une voix française venue d'Italie

    VINCENT AGONISE DANS LE SILENCE DU MONDE (ET DE L'ÉGLISE)

    Luisella Scrosati - www.lanuovabq.it - 8 juillet 2019

    Ma traduction
    * * *
    Depuis une semaine, le Français handicapé de 42 ans est privé d'eau et de nourriture. Les médias sont maintenant presque muets, attendant que Vincent meure de faim et de soif pour répéter les mêmes mensonges pro-euthanasie. Aujourd'hui, les avocats des deux parents prendront la parole à Paris pour crier la vérité au monde entier. Les évêques français sont silencieux, et même le Pape François n'a pas voulu lancer un appel pour Lambert, tout comme Mgr Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie. Pourtant, l'Église devrait crier aux quatre vents qu'une injustice est commise contre la vie d'une personne sans défense, comme l'a rappelé le cardinal Burke dans une interview. Aussi parce que le salut des âmes est en danger.

    ---
    Nous en sommes au septième jour de barbarie autorisée contre Vincent Lambert et le récit médiatique est désormais presque muet sur le sujet. Quand Vincent - à Dieu ne plaise - mourra, ils parleront, ou plutôt vocaliseront à nouveau les choses habituelles jusqu'à plus soif, pour s'assurer que l'hébétude de l'opinion publique a atteint une bonne marge de sécurité. (...)

    Les évêques français sont désormais silencieux. Il est vrai qu'à l'occasion de la tentative d'euthanasie de Vincent, arrêtée par la Cour d'appel de Paris le 20 mai dernier, ils se sont fait entendre: d'abord les plus directement concernés, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque de Reims, et son auxiliaire, Mgr Bruno Feillet; et puis aussi l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, et d'autres évêques. Mais il est vrai aussi que la condamnation a été répétée et que Vincent agonise depuis une semaine; il faudrait donc que l'épiscopat français compact dénonce à nouveau et avec plus de force qu'il s'agit d'un meurtre, dont les auteurs sont des hommes politiques, des médecins et des membres de famille qui ont des noms et prénoms bien précis; que c'est une volonté précise de faire entrer l'euthanasie par la fenêtre, puisque par la porte, c'est encore trop tôt (jusque quand?).

    Il faut aussi mobiliser les catholiques et toutes les personnes de bonne volonté pour résister, prier, et dénoncer la désinformation continue et martelante des médias. C'est le moins que l'on puisse et que l'on doive faire, pour soutenir le cri continu de la maman, Viviane et du papa, Pierre, cet homme de quatre-vingt-dix ans qui souffre de pathologie cardiaque, qui voit un fils handicapé tué, et qui, hier après-midi encore, en allant à l'hôpital de Reims pour rendre visite à son fils, disait au monde la vérité: «C'est un meurtre maquillé, une euthanasie».

    Malheureusement, rien n'est venu non plus du Saint-Père, qui a eu à sa disposition l'audience générale de mercredi dernier et l'Angélus d'hier pour lancer un appel qui tente d'arrêter la main du bourreau, ou du moins qui mette devant les yeux du monde le fait qu'en France, un homme est sur le point d'être tué, uniquement parce qu'il est handicapé, et que les normes élémentaires des droits humains sont violées, reconnues en paroles et ignorées dans les faits.

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  • Vincent Lambert : "c'est terminé..."

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    Communiqué des parents, frère et sœur de Vincent Lambert

    Chers amis qui nous avez tant soutenus tout au long de ces 6 ans,

    Cette fois, c’est terminé. Nos avocats ont multiplié ces derniers jours encore les recours et mené d’ultimes actions pour faire respecter le recours suspensif devant l’ONU qui bénéficiait à Vincent. En vain.
    La mort de Vincent est désormais inéluctable. Elle lui a été imposée à lui comme à nous. Si nous ne l’acceptons pas, nous ne pouvons que nous résigner dans la douleur, l’incompréhension, mais aussi dans l’Espérance.
    Nous voulions tous vous remercier de votre amitié, de votre amour, de votre soutien, de vos prières pendant toutes ces années. Il n’y a plus rien à faire sinon prier et accompagner notre cher Vincent, dans la dignité et le recueillement. Vous êtes avec nous tous par la pensée et la prière auprès de Vincent.

    Nous demandons aux journalistes présents devant le CHU d’avoir la décence de respecter notre intimité familiale dans ces moments si douloureux.

    Pierre, Viviane, David et Anne.

    Communiqué des avocats des parents, frère et sœur de Vincent Lambert :

    Toute la semaine passée, nous avons multiplié d’ultimes actions pour tenter de faire respecter le recours suspensif dont bénéficiait Vincent devant le Comité des Droits des Personnes Handicapées de l’ONU. En vain.

    Nous n’avons plus aucun recours et c’est désormais trop tard. Vincent est en train de mourir. La situation dans laquelle l’a mis le docteur Sanchez est désormais médicalement irréversible. Ces moments sont très douloureux pour tous.

    L’heure est au recueillement, avec l’ensemble de la famille, par respect pour Vincent et autour de Vincent.

    Il n’y aura pas d’autres déclarations.

    Jérôme Triomphe – Jean Paillot
    Avocats des parents, frère et sœur de Vincent Lambert

  • Pourra-t-on continuer à ignorer les terribles accusations de Mgr Vigano ?

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    Abus: Les terribles accusations de Mgr Vigano (source : "Benoît et moi")

    Dans l'interviewe publiée le 10 juin dernier, le Washington Post avait censuré l'un des échanges, concernant la gestion des abus sexuels par le Pape François. L'ex-nonce aux Etats-Unis a demandé à <LifeSiteNews> de publier la version non expurgée (7/7/2019). 

    Sur ce sujet :
    Un document exceptionnel: l'interview de Mgr Viganò au Washington Post. (...)

    NOUVEAU TÉMOIGNAGE DE VIGANÒ :

    * * *

    L'interview de l'archevêque Carlo Maria Viganò au Washington Post, publiée le 10 juin, contenait une réponse que le Post a décidé d'expurger de l'interview. Cette réponse contenait des informations importantes concernant des accusations non traitées d'abus sexuels contre un haut fonctionnaire du Saint-Siège, ainsi que la couverture d'un ancien séminariste, aujourd'hui prêtre, accusé d'abus sexuels sur des adolescents pré-séminaristes qui servaient comme enfants de chœur du Pape. Le texte intégral des réponses inédites de Viganò au Washington Post suit. Le nom d'une personne a été retiré par LifeSite parce que LifeSite n'a pas été en mesure de trouver des preuves suffisantes pour étayer l'accusation portée contre lui à ce stade.

    Question: Voyez-vous des signes que le Vatican, sous le pape François, prend des mesures appropriées pour faire face aux graves problèmes d'abus. Dans le cas contraire, que manque-t-il ?

    Mgr Vigano: Les signes que je vois sont vraiment inquiétants. Non seulement le pape François ne fait presque rien pour punir ceux qui ont commis des abus, mais il ne fait absolument rien pour dénoncer et traduire en justice ceux qui, pendant des décennies, ont facilité et couvert les auteurs de ces abus. Pour ne citer qu'un exemple: le cardinal Wuerl, qui pendant des décennies a couvert les abus de McCarrick et d'autres, et dont les mensonges répétés et flagrants ont été révélés à tous ceux qui y ont prêté attention a dû se retirer en raison de l'indignation populaire. Pourtant, en acceptant sa démission, le pape François l'a loué pour sa "noblesse". Quelle crédibilité a laissé le pape après ce genre de déclaration ?

    Mais un tel comportement n'est pas du tout le pire. Pour en revenir au Sommet [du 25 février dernier, sur les abus sexuels] et à l'accent qu'il met sur les abus sur mineurs, je voudrais maintenant attirer votre attention sur deux cas récents et vraiment horribles, incluant des allégations d'agressions contre des mineurs, pendant le mandat du pape François. Le pape et de nombreux prélats de la Curie sont bien au courant de ces allégations, mais dans aucun des cas une enquête ouverte et approfondie n'a été autorisée. Un observateur objectif ne peut s'empêcher de soupçonner que des actes horribles sont dissimulés.

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  • La soutane de retour ?

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    Du site de "Valeurs Actuelles" :

    “Il faut être visible” : la soutane de retour chez les prêtres

    7 juillet 2019

    Pourtant non obligatoire depuis 1962, l’habit traditionnel est de plus en plus revêtu par de jeunes prêtres, désireux d’“assumer pleinement” leur identité.

    À l’heure où de nombreuses jeunes femmes choisissent de porter le voile pour exprimer leur appartenance à la oumma, la communauté musulmane, les prêtres catholiques connaissent eux aussi un renforcement de leur sentiment d’appartenance ecclésiastique. Aussi, les jeunes curés optent davantage pour le port de la soutane, à l’église comme en ville, qu’il y a quelques dizaines d’années, rapporte Le Parisien.

    Renoncement à la sécularisation

    Les prêtres, dont le nombre a diminué de moitié depuis 1995, ont trouvé une solution afin de demeurer visibles dans le paysage séculier français : le port de la soutane en dehors de l'église. Ce dimanche 7 juillet, quelques centaines de curés français, sur les 11 000 présents dans l’Hexagone, ont choisi de revêtir l’habit religieux catholique jugé le plus traditionaliste, voire ostentatoire. Un choix vestimentaire qui ne traduit pourtant pas de convictions religieuses rigoristes, assure au Parisien le père Simon Chouanard, 44 ans, de la paroisse du Cœur-Eucharistique-de-Jésus à Paris, qui se décrit comme « un prêtre parfaitement ordinaire » et « pas tradi ».

    Après avoir failli disparaître des presbytères, la robe noire, dont le port n’était plus obligatoire depuis 1962, est devenue peu à peu le signe distinctif des prêtres les plus intégristes. Ceux-ci sont maintenant rejoints par de jeunes curés désireux d’« assumer pleinement » leur « identité », estime Brigitte Hamon, fabricante de vêtements liturgiques interrogée par le quotidien. Elle a vendu 160 soutanes en 2018, contre 110 il y a dix ans. L’historien des religions Jean-François Colosimo y voit quant à lui « une restauration de la verticalité de la prêtrise », un renoncement à leur sécularisation ou encore « la marque d’une frontière entre l’Église et le monde ».

    « Outil d’évangélisation »

    Stéphane Duteurtre, supérieur du Séminaire de Paris, confirme la tendance. Il évoque « une vingtaine de prêtres généralement de moins de 40 ans sur un total de 450 » à revêtir la soutane, soit « plus qu’il y a 20 ans ». « Dans une société sécularisée, on a davantage besoin de signes, d'afficher clairement qui on est. L'habit ecclésiastique aide à dire qui je suis, aide à être celui que je suis appelé à être », justifie-t-il auprès du Parisien. Toutefois, la soutane peut s’avérer « très clivante » chez les clercs les plus âgés, qui se sont battus pour s’en débarrasser. 

    « C'est une question de génération », abonde l’abbé Stanislas Briard, 28 ans, ordonné en 2016. « Si on veut vivre, il faut être visible ». L’habit religieux serait également selon lui un formidable « outil d’évangélisation ». « C'est une manière très simple d'entrer en relation avec les gens. On est interpellé dans la rue. On peut avoir un échange très profond, une demande de confession au beau milieu d'un supermarché… », se réjouit-il. D’ailleurs, « les insultes anticléricales » sont rares, affirme Simon Chouanard. La soutane semble avoir de beaux jours devant elle.

  • Vincent Lambert : le chagrin et la colère...

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    Du Père Michel Viot sur son blog :

    Le chagrin et la colère !

     

    Oui, j’ai exclu le mot pitié qui figurait dans un titre de film célèbre, qui traitait de la vie des français pendant l’occupation allemande ! Pourquoi alors cette demie référence à cette époque ? Parce que, pendant cette période, on estime à 45 000 le nombre de handicapés mentaux mis à mort dans les hôpitaux psychiatriques de France par privation de nourriture et autres manques de soins, suivant les directives de l’occupant qui avait commencé ce sinistre plan chez lui dès 1939 (commémoration de ce crime odieux et précision de ce chiffre, par le président François Hollande le 10 décembre 2016). Et voici quels étaient les ordres allemands d’avant guerre « Ceux-ci (le Reichsleiter Bouhler et le médecin Brandt) pourront accorder une mort miséricordieuse (Gnadentod) aux malades qui auront été jugés incurables selon une appréciation aussi rigoureuse que possible. » signé Adolf Hitler. Ce beau mot de Gnade qui en allemand signifie effectivement miséricorde est aussi employé pour désigner la grâce, et quelle grâce ! Celle que nous obtient Jésus Christ par sa mort sur la croix. Qui peut oser se moquer autant de Dieu que Satan lui-même ? Hitler n’était-il pas un de ses plus zélés serviteurs ?

    Les responsables de la mort programmée de Vincent Lambert et tous leurs complices (j’y inclus aussi ceux qui protestent mollement, de façon incompréhensible ou pire que tout, se taisent !) poursuivent l’Aktion T4, et les médecins français complices ne font que succéder à leurs confrères des années 1940-1944, en toute bonne conscience. Car Il est vrai qu’il y eu bien peu de pendus à la chute du IlIème Reich parmi ces médecins, criminels contre l’humanité. Deux ou trois je crois pour plus d’une centaine au moins de personnes incriminées.

    Certains purent même continuer leur activité médicale. Que voulez-vous, l’on vivait, malgré les apparences, dans la civilisation des droits de l’homme de 1789. Ses articles 1 et 3, pour faire bref, résument à eux seuls les fondements du pouvoir totalitaire. Article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. ». Un mensonge dans la première phrase et l’énonciation d’un crime contre l’humanité dans la seconde (quand on se donne la peine de lire attentivement le Bref Quod aliquantum du Pape Pie VI qui condamne ce texte en 1791, on verra que ce que je dis n’a pas échappé au Magistère). En effet les hommes ne demeurent pas libres et égaux en droit. S’ils ne restent pas participants de l’utilité commune, c’en est fait de leur égalité et de leur liberté. Cela peut se comprendre de criminels. Mais l’énoncé est à dessein beaucoup trop vague et va permettre ainsi de « sortir » de l’humanité quiconque ne sera pas utile à la communauté. Qui en sera juge ? Selon l’article 3, la Nation de qui émane le principe de toute souveraineté. Et selon la pensée de Siéyès, dont l’influence continue à s’exercer aujourd’hui, il faut entendre par Nation, ses représentants, uniquement ! Ainsi la Révolution française exclura progressivement de l’humanité tout ce qui s’opposera à ses progrès, à l’utilité commune, et ce, au gré du groupe dominant du moment,  capable, par la terreur, de rallier une majorité de représentants de la Nation, donc la Nation elle-même. On commencera par les opposants politiques et religieux ou jugés tels, pour en arriver au génocide vendéen. Et l’on y tuait plus des hommes, des femmes et des enfants, mais des brigands. Ils étaient ainsi tous qualifiés par les textes officiels de la République.

    En fait, c’est parce que Vincent Lambert est jugé par notre société de consommation comme inutile à ses semblables, et ce, au nom de la Nation et de la philosophie des Lumières qui l’a enfantée au XVIIIème siècle (voir le réquisitoire du procureur général près la cour de cassation, saisie par madame le ministre de la santé) qu’on va le laisser mourir de soif et de faim, ainsi qu’au au nom des droits de l’homme définis en 1789 et pourtant condamnés par l’Eglise catholique. Et il aura droit à une « mort miséricordieuse » pour finir, grâce à une savante préparation du Docteur Sanchez. La devise « la liberté ou la mort » prétexte à tous les crimes de la première république, a marqué toutes ses sœurs, jusqu’à la Vème y compris, de la tâche de sang qui rendit folle la meurtrière Lady Macbeth, qui elle, au moins, n’eut jamais d’illusion sur le pouvoir curatif «  des parfums d’Arabie »….

    Mais qu’importe la condamnation des prétendus droits de l’homme par l’Eglise catholique, notre État français, qui a présentement la forme d’une république,  est laïc. Ses cours de justice ont depuis longtemps ôté l’image du crucifié de leur honorable compagnie. Il avait beau avoir les pieds cloués, cela aurait pu être dangereux pour de nobles séants !

    De plus les parents de Vincent Lambert sont qualifiés ici ou là d’intégristes. C’est habile de la part de leurs opposants, mais personnellement, peu m’importe ! Ils sont parents et plaident pour garder leur fils vivant, et je suis prêtre catholique, donc forcément conciliaire et obéissant au Pape. Exerçant le ministère pastoral depuis 1968, j’ai vu de près de nombreux regards d’être humains qui étaient presque morts, ou censés le devenir rapidement. Ils n’étaient pas toujours inexpressifs, si du moins on prenait le temps de les regarder dans les yeux et de leurs parler. Et si expression il y avait, c’était toujours un appel de fraternité. Quand nous nous sentons en équilibre sur le filin de la vie nous avons besoin de soutien pour demeurer ou pour partir. Une présence miséricordieuse est toujours nécessaire.

    D’abord comme pasteur protestant puis ensuite comme prêtre, on m’appelait pour assurer une présence religieuse au moment où selon la science des hommes tout devait être fini. Et même si c’est après de longues années, on se souvient toujours de la première personne qu’on a administrée. Surtout quand cette dernière n’est pas morte, comme prévue et que c’est une autre personne, présente à cette triste veillée qui est partie avant elle, deux ans plus tard ! Je n’ai jamais cru que cela était lié à ma personne, bien que ce phénomène se soit reproduit quelques rares fois. Je sais en revanche que ces sursis ont toujours eu une signification, tant pour la personne qui aurait dû quitter ce monde de suite, que pour sa famille. Parmi ces cas, se trouvaient des gens plongés dans différentes formes de comas. La question d’arrêt de soins ne se posait, à l’époque, que pour des personnes âgées, n’étant maintenues en vie que par l’assistance de machines, et avec plus d’insistances si ces mêmes personnes étaient atteintes de maladies qui devaient immanquablement les tuer dans d’atroces souffrances. L’Eglise est contre l’acharnement thérapeutique et recommande la lutte contre la souffrance.

    Mais tout ce que je viens de décrire à propos des comas ne concerne pas Vincent Lambert. Tout le monde le sait, tout comme le fait qu’il ne se trouve pas dans un lieu médical approprié à son cas, ce qui ne comporte de ma part aucun jugement de valeur sur la compétence médicale des médecins qui l’entourent. Mais je m’interroge sur leur référents moraux et civilisationnels. Et à ce sujet je ne puis que rappeler l’avertissement de notre Archevêque Mgr Aupetit : choisir entre la civilisation du déchet ou de l’amour (réécouter son intervention du 21 mai 2019 radio Notre Dame).

    Personnellement, et très tôt dans ma vie, je me suis toujours souvenu de ce beau passage du prophète Isaïe : « Il ne brisera pas le roseau ployé, il n’éteindra pas la mèche qui s’étiole » (Isaïe 42 v3). Le prophète pense au Serviteur de Dieu qui s’occupera des plus faibles parmi les rescapés de la déportation à Babylone. Jésus en s’attribuant cette mission comme Messie (Matthieu 12 vv 15-21), la lègue à ses apôtres, à leurs successeurs et finalement à tous les chrétiens.

    C’est l’honneur du Christianisme que d’avoir réintégré la faiblesse dans l’humanité. Saint Jean Paul Il, à la fin de sa vie, l’avait hissée jusqu’au trône de Saint Pierre. Car Jésus en avait donné l’exemple suprême comme crucifié mourant, en restant roi jusqu’au dernier instant de sa lente agonie puisque qu’il a ainsi pu donner au bon larron sa promesse d’entrée dans son royaume. Et pourtant, Jésus avait plusieurs fois failli être tué avant ce moment là, il avait échappé à ceux qui lui voulaient du mal, ce n’était pas son heure ! Il devait encore sauver le bon larron. Et cela, Dieu Seul le savait, tout comme il sait quand doit se terminer la vie de Vincent Lambert. Par son handicap, il est ce roseau ployé, ce lumignon qui fume. Qui sont ils ceux qui prétendent le détruire ? Que savent-ils de « l’utilité » de sa vie pour lui-même, pour sa famille, pour la dignité morale de notre société, et de ses conséquences sur le sort des handicapés de toutes sortes, en particulier des personnes âgées subissant de plus en plus la maltraitance ?

    Je n’ai pas cité à dessein le v3 d’Isaïe. Je l’ai gardé pour ma conclusion : « A coup sûr, il fera paraître le jugement. ». Oui le Serviteur de l’Eternel, comme Messie est aussi un juge. Il sera sévère pour ceux qui ont usurpé sa place et enveloppé Vincent Lambert d’un linceul, même si celui-ci est recouvert de la toge rouge d’un magistrat !


    Illustration : Rogier van der Weyden, Polyptyque du Jugement Dernier (1445-1450), Hospices de Beaune, photographie lavieb-aile

  • Cohabiter pour se préparer au mariage ?

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    De didoc.be

    Cohabiter en vue du mariage ?

    Écrit par Aceprensa le .

    Il est bien établi qu’un mariage précédé par une cohabitation tend à être plus fragile. Selon J. Budziszewski, ce constat est tellement bien documenté que les sociologues de la famille ne se demandent plus si les couples qui cohabitent avant le mariage sont plus instables, mais pourquoi ils le sont. Dans un article publié sur son blog, il offre une possible explication.

    A ceux et à celles qui voient la cohabitation comme une préparation au mariage, Budziszewski, professeur de philosophie politique à l’Université du Texas, à Austin, rappelle la différence essentielle entre les deux réalités : « Ce que les gens recherchent en se mariant c’est l’engagement, tandis que ce qui pousse à cohabiter, c’est de s’en libérer. Comment l’absence d’engagement peut-elle être un apprentissage de l’engagement ? »

    Le fait que le futur d’une union de fait soit plus incertain, vu que l’on considère comme acquis qu’elle n’est pas pour toute la vie, « fait que le couple soit moins motivé pour investir dans la relation, ce qui, à son tour, augmente le degré d’incertitude ».

    Pour Budziszewski, l’insécurité qui caractérise ces relations finit par se cristalliser dans un style de vie calculateur. « Les personnes qui cohabitent tendent à marquer des points » et à mesurer ce que chacun donne. Ce comportement résulte de la logique de la cohabitation : pourquoi une personne se donnerait-elle entièrement à une autre qui n’a pas la moindre intention de s’engager avec elle pour la vie ? Si elles décident finalement de se marier, elles entreront dans le mariage avec ce travers bien ancré.

    Se laisser aller et décider sérieusement, ce n’est pas la même chose

    Budziszewski conclut en faisant allusion à deux explications données par certains spécialistes à l’instabilité plus grande des cohabitations. La première fait référence au degré différent de conscience avec lequel les uns et les autres arrivent au mariage. Pour qui ne cohabite pas, le mariage est habituellement une décision très réfléchie, précisément parce qu’il n’y a pas de période d’essai préalable. Par contre, parmi ceux qui cohabitent il arrive souvent qu’ils tendent à « se laisser aller » vers le mariage, davantage comme un effet de l’inertie que d’une décision consciente.

    C’est la thèse défendue, parmi d’autres, par Scott Stanley, chercheur à l’université de Denver et auteur du blog Sliding versus Deciding (« Glisser versus Décider »). Dans une de ses études, réalisée avec deux autres psychologues, les auteurs soutiennent la thèse que le fait de poser certains gestes par inertie dans la vie commune — comme la cohabitation, les relations sexuelles, une grossesse — peut entraîner plus de problèmes dans la relation (et de motifs pour la rompre) que s’ils les avaient posés d’une façon plus pondérée. En même temps, ces gestes ne renforcent pas nécessairement le degré d’engagement ou d’implication dans la relation.

    Une des hypothèses de Stanley est l’idée que « certaines personnes se marient avec d’autres qu’elles n’auraient jamais épousées si elles n’avaient pas cohabité préalablement ». La cohabitation avant le mariage est, selon lui, le facteur qui augmente le risque d’inertie. Par contre, ceux qui ont une relation amoureuse et ne cohabitent pas ont plus de facilité à rompre la relation s’ils ne voient aucun futur dans un mariage.

    L’autre explication mentionnée par Budziszewski se réfère à la différence d’expectative entre hommes et femmes face à la cohabitation : il n’est pas rare que, lorsqu’elles veulent se marier après avoir cohabité, eux ne soient pas intéressés. « Les faits sont particulièrement cruels pour la femme, qui pense sans doute que si elle a cohabité pendant une période suffisamment longue avec un homme, celui-ci finira par se marier avec elle. Mais le fait est que, plus la cohabitation se prolonge, plus la femme en arrive à une situation désavantageuse. » Dans ce sens, il dit que « le mariage civilise l’homme », et apporte stabilité à la relation.

    Le déséquilibre est particulièrement prononcé chez les jeunes couples, comme l’ont montré les sociologues Michael Pollard et Kathleen M. Harris à partir d’un échantillon de 2.068 hommes et femmes de 18 à 26 ans. 41% des hommes qui cohabitent affirment qu’ils ne sont pas « complètement engagés » avec leur compagne, tandis que seulement 26% des femmes prétendent la même chose. Parmi les gens mariés, les pourcentages sont beaucoup plus bas : 18% parmi les hommes et 12% parmi les femmes.

    Budziszewski conclut son article par une question : « Pourquoi une relation basée sur l’absence d’engagement, sur de multiples incitants à l’échec et d’évidents désavantages pour la femme devrait-elle être une bonne préparation au mariage ? »

    Ce texte a été publié sous le titre « Por qué la cohabitación no sirve como periodo de prueba del matrimonio » (Pourquoi le mariage ne sert pas comme période d’essai pour le mariage).

    Source : http://www.aceprensa.com/articles/por-que-la-cohabitacion-no-sirve-como-periodo-de-prueba-del-matrimonio/. Ce texte a été traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx.

  • On lit Simone Weil comme on tombe amoureux...

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    De RCF :

    Simone Weil, l'attente comme art d'aimer

    Présentée par Diocèse de Metz

    DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    Simone Weil, l'attente comme art d'aimer

    Par Martin Steffens, professeur de philosophie au lycée Georges de la Tour de Metz, et spécialiste de la figure de Simone Weil.

    On lit Simone Weil comme on tombe amoureux: après cela, rien n'est plus jamais facile. L'amour, pour Simone Weil, relève, d'un non "faire", mais d'une attente. Nous sommes, dit-elle, comme des amoureux en avance sur l'heure du rendez-vous.