Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Voulez-vous partir, vous aussi ? (21e dimanche du temps ordinaire)

    IMPRIMER

    Vingt-et-unième dimanche du temps ordinaire

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,60-69.
    Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
    Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? 
    Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?. . . 
    C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. 
    Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. 
    Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » 
    A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. 
    Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 
    Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. 
    Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

    Le texte de l’homélie qui suit trouve sa source ici : carmel.asso.fr

    Il fait référence à la première lecture, tirée du Livre de Josué, et à la deuxième (lettre de Saint Paul aux Ephésiens). Voir : levangileauquotidien

    Lire la suite

  • La catéchèse d'un évêque sur la personne humaine et l'idéologie du genre

    IMPRIMER

    De Mgr Michael F. Burbidge, évêque d'Arlington, sur le site de son diocèse :

    (traduction DeepL)

    Une catéchèse sur la personne humaine et l'idéologie du genre 
    Mgr Michael F. Burbidge, évêque d'Arlington

    Introduction

    Au cours de la dernière décennie, notre culture a vu l'acceptation croissante de l'idéologie transgenre - c'est-à-dire l'affirmation selon laquelle le sexe biologique et l'identité personnelle d'une personne n'ont aucun lien nécessaire et pourraient en fait se contredire. Selon ce point de vue, "l'identité humaine" est auto-définie et "devient le choix de l'individu". (1) Par conséquent, notre culture connaît une augmentation rapide du nombre de personnes revendiquant une identité contraire à leur sexe biologique. Les tentatives de prise en compte de ces revendications ont déjà entraîné d'énormes bouleversements dans nos systèmes sociaux, juridiques et médicaux.

    Cette situation représente un défi sérieux pour tous les membres de l'Église car elle présente une vision de la personne humaine contraire à la vérité. Elle est particulièrement préoccupante pour nos jeunes, comme l'a averti le pape François :

    Aujourd'hui, les enfants - les enfants ! - apprennent à l'école que chacun peut choisir son sexe. Pourquoi enseigne-t-on cela ? (2)

    Ne jouons pas avec les vérités. C'est vrai que derrière tout ça, on trouve l'idéologie du genre. Dans les livres, les enfants apprennent qu'il est possible de changer de sexe. Le genre, être une femme ou être un homme, serait-il une option et non un fait de nature ? Cela conduit à cette erreur. Appelons les choses par leur nom. (3)

    La "dysphorie de genre" est une condition psychologique dans laquelle un homme ou une femme biologique en vient à sentir que son identité émotionnelle et/ou psychologique ne correspond pas à son sexe biologique et "éprouve une détresse cliniquement significative" en conséquence. (4) Les situations impliquant la dysphorie de genre doivent toujours être abordées avec une charité et une compassion pastorales ancrées dans la vérité. Toute discrimination injuste ou toute insensibilité inutile dans le traitement de ces situations doit être évitée et/ou corrigée.

    En même temps, en répondant à cette question de manière juste et charitable, on ne peut nier ou obscurcir la vérité de notre nature créée et de la sexualité humaine. En effet, la charité exige toujours la présentation claire de la vérité. Comme l'a observé le Pape Saint Paul VI, " C'est une manifestation exceptionnelle de charité envers les âmes que de ne rien omettre de la doctrine salvatrice du Christ ". (5) De la médecine, de la loi naturelle et de la révélation divine, nous savons que chaque personne est créée soit mâle soit femelle, dès le moment de la conception. "Il faut souligner", écrit le pape François, que "le sexe biologique et le rôle socioculturel du sexe (gender) peuvent être distingués mais pas séparés... C'est une chose d'être compréhensif envers la faiblesse humaine et les complexités de la vie, et une autre d'accepter des idéologies qui tentent de séparer ce qui sont des aspects inséparables de la réalité." (6)

    Ce document présente l'enseignement de l'Église catholique sur l'identité sexuelle et la question des transgenres et offre quelques observations pastorales. Il n'a pas pour but d'anticiper ou de répondre à toutes les situations. Il fournit plutôt les principes de l'enseignement catholique pour encourager les fidèles et les guider dans leur réponse à une situation culturelle de plus en plus difficile.  

    Bonté/don de la personne humaine et sexualité humaine

    La personne humaine, créée à l'image de Dieu, est un être à la fois corporel et spirituel. Le récit biblique exprime cette réalité dans un langage symbolique lorsqu'il affirme que "le Seigneur Dieu forma l'homme de la poussière du sol, il souffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant". L'homme, entier et complet, est donc voulu par Dieu. 

    Le corps humain participe à la dignité de "l'image de Dieu" : il est un corps humain précisément parce qu'il est animé par une âme spirituelle, et c'est toute la personne humaine qui est destinée à devenir, dans le corps du Christ, un temple de l'Esprit... 

    L'unité de l'âme et du corps est si profonde qu'il faut considérer l'âme comme la "forme" du corps : c'est-à-dire que c'est grâce à son âme spirituelle que le corps fait de matière devient un corps vivant, un corps humain ; l'esprit et la matière, dans l'homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une seule nature (7).

    L'enseignement de l'Église repose sur trois principes, tous connaissables par la raison humaine. Premièrement, la personne humaine est une "âme incarnée", le composite du spirituel et du physique. L'âme humaine est créée pour animer un corps particulier. Être une personne humaine signifie être une unité de corps et d'âme dès le moment de la conception. Ainsi, le corps révèle non seulement l'âme, mais aussi la personne ; la personne, en tant qu'unité de corps et d'âme, agit à travers le corps. Ainsi, le corps de chaque personne, donné par Dieu dès le moment de la conception, n'est ni étranger ni un fardeau, mais une partie intégrante de la personne.

    Lire la suite

  • Afghanistan: l’inquiétude des chrétiens du Bangladesh

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    20 août 2021

    Afghanistan: l’inquiétude des chrétiens du Bangladesh

    Les communautés locales regardent avec angoisse les ouvertures de Dacca aux Talibans ; celles-ci risqueraient en effet de renforcer les groupes islamistes présents dans le pays.

    Après la Chine et la Russie, le Bangladesh s'est également ouvert aux Talibans. Ces derniers jours, le ministre bengali des Affaires étrangères, Abdul Momen, a déclaré aux médias que son gouvernement était prêt à reconnaître le nouveau régime de Kaboul s'il était «soutenu par le peuple afghan». Ces déclarations sont inquiétantes pour l'Église du Bangladesh, notamment en raison des répercussions que cette ouverture pourrait générer dans le pays.

    La crainte, en effet, est qu'elle ne donne une nouvelle impulsion aux mouvements islamistes radicaux liés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI), responsables ces dernières années de divers attentats, attaques et assassinats ciblés contre des missionnaires, des chefs religieux, des blogueurs et des coopérateurs bengalis. «Le Bangladesh a combattu l'extrémisme religieux militant importé par les moudjahidines et les Talibans afghans. Aujourd'hui, leur victoire et le soutien apporté par notre gouvernement au nouveau régime risquent de donner un sérieux coup de pouce aux militants islamistes au Bangladesh», s’inquiète le père Liton H. Gomes, secrétaire de la commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale, interrogé par l'agence Ucanews.

    Des préoccupations partagées par le père Patrick Gomes, secrétaire de la Commission épiscopale pour l'unité des chrétiens et le dialogue interreligieux, qui met en garde contre la reconnaissance du nouveau gouvernement taliban. «Personne, pas seulement les catholiques, ne devrait soutenir un gouvernement extrémiste qui n'est bon pour aucune société ni aucun pays», a déclaré le prêtre, rappelant que des milliers d'Afghans tentent actuellement de fuir leur pays par peur des Talibans.

    Des islamistes de plus en plus influents

    Troisième plus grand pays à majorité musulmane au monde -après l'Indonésie et le Pakistan-, le Bangladesh a une longue tradition de modération et de tolérance, bien que l'Islam soit la religion officielle de l'État. Cependant, au cours des trois dernières décennies, les mouvements islamistes ont pris de l'ampleur, appelant à l'introduction de la Charia et d'une loi punissant le blasphème, aspirant à établir un État islamique au Bangladesh. Dans ce contexte, le pays est devenu un terrain fertile pour la propagande d'Al-Qaïda et de Daech, auxquels sont affiliées plusieurs organisations terroristes locales, comme Ansar al Islam Bangladesh, Ansarullah Bangla Team, le Jund al Taweedwal Khalifah et le Jamat ul Mujaheddin Bangladesh.  Les fondamentalistes ciblent les militants des droits de l'homme, les blogueurs, les intellectuels et les musulmans libéraux, mais aussi les travailleurs humanitaires et les missionnaires. Depuis 2013, une cinquantaine de personnes ont été tuées par ces groupes. Parmi les attaques les plus sanglantes figure celle perpétrée le 1er juillet 2016 par le groupe extrémiste New Jamaatul Mujahideen Bangladesh (Neo-Jmb) contre le Holey Artisan Bakery Café à Dhaka, qui a fait 22 victimes. En décembre de la même année, les forces antiterroristes bengalies avaient déjoué un attentat contre une église catholique de la capitale, prévu par la même organisation pour le jour de Noël. 

  • Sur "le totalitarisme mou" (Rod Dreher)

    IMPRIMER

    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Rod Dreher et « le totalitarisme mou »

    Si son nom circule peu dans les media français, Rod Dreher, 54 ans, figure parmi les « commentateurs chrétiens de tendance conservatrice les plus connus en Occident, du moins aux États-Unis », selon le site catholique canadien Le Verbe qui l’interroge sur son dernier essai Résister au mensonge : vivre en chrétiens dissidents (Artège). L’ancien collaborateur au New York Times rebondit sur le succès qui l’avait fait connaître, Le pari bénédictin ou comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus (Artège, 2017). Issu d’une famille méthodiste, converti au catholicisme en 1993 puis à l’orthodoxie en 2006, Rod Dreher est l’une des plumes du mensuel The American Conservative, fondé il y a presque 20 ans par Pat Buchanan, ancien conseiller de Richard Nixon.

    Dreher, comme beaucoup d’Américains, raisonne de manière apocalyptique. À ses yeux, le christianisme s’effondre, l’Église est décadente, le mensonge gagne partout et « la société nous persécute de plus en plus ». Une sorte de survivalisme doit pousser les chrétiens à s’organiser contre le « totalitarisme mou ». Un concept difficile à définir : celui-ci « n’est pas dur au sens de la persécution, comme c’était le cas dans le bloc soviétique, mais c’est tout de même un totalitarisme parce qu’il insiste sur le fait qu’il n’y a qu’une seule façon de comprendre le monde, et que les gens doivent être punis s’ils ne la partagent pas ». Ainsi en va-t-il sur toutes les questions sociétales. Par exemple, les dogmes du wokisme, loin d’éveiller les esprits, mettent en sommeil tout débat libre et contradictoire. L’Amérique, sanctuaire de la liberté, en devient ainsi le tombeau.

    Cette idée n’est pas nouvelle. Déjà, en 1995, le célèbre journaliste de Newsweek Edward Behr (1926-2008) parlait d’Une Amérique qui fait peur (Plon, 1995) où il égrenait notamment les excès d'un féminisme échevelé et les abus du politiquement correct, un mot alors peu répandu chez nous. Mais c’est comme le dérèglement climatique : les choses vont plus fort et plus vite. Et le mal dont parlait Behr ne cessa de métastaser : pour Dreher, la société américaine se déchristianise à toute vitesse et victimes de l’embourgeoisement, la plupart des chrétiens ne s'en aperçoivent pas ou pactisent avec l'esprit du temps. Ils renoncent à l’idée même d’être persécutés. Mais pays de Disney, comprend-on seulement ce que cela veut dire vraiment ? 

    En réalité, le « totalitarisme mou » est un oxymore« Il est beaucoup plus difficile de résister à ce type de totalitarisme, car si vous l’acceptez, vous vous sentez bien », affirme Dreher. Allez expliquer ça aux gens. Le journaliste a beau citer le Meilleur des mondes, le roman d’anticipation Aldous Huxley paru en 1931, ce concept est contre-intuitif :

    Trois points caractérisent le « soft totalitarianism » :

    - il n’y a pas de goulag ;

    - tout se fait au nom de la compassion ;

    - les grandes entreprises donnent la mesure, plus que l’État.

    Cela fait quand même beaucoup de différences avec l’URSS, la Corée du Nord ou la Chine, où la compassion n’est pas le premier mot qui vous vient à l’esprit. À ce propos, Dreher donne un exemple : « Nous n’avons pas le droit de dire quoi que ce soit qui puisse être considéré comme une critique des personnes trans, car si nous le faisons, nous pourrions les pousser au suicide ». Difficile de qualifier pareille interdiction de « totalitaire » , en tout cas pas au sens que le XXe siècle donna à ce mot d’une noirceur terrifiante. Dreher se fonde sur des témoignages de personnes persécutées par les soviétiques ou les nazis mais on a bien du mal à y trouver des similitudes avec les réflexes mentaux produits par la société de consommation.

    La réflexion sur le totalitarisme est souvent biaisée par le regard que les Russes portent sur un Occident qu’ils jalousent et méprisent à la fois. Un monument comme Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) proclamait qu’ « on asservit les peuples plus facilement avec la pornographie qu’avec les miradors »« La TV vous contrôle non en vous regardant mais par ce qu’elle vous montre », renchérissait l’écrivain fantasque Edward Limonov (1943-2020), dans le Grand hospice occidental (Bartillat). Il y récusait le mythe de Big Brother développé par George Orwell dans 1984. Orwell imaginait la dictature de demain sur les modèles nazi et soviétique, sans voir que les régimes casqués et bottés allaient devenir archaïques, inutiles et surtout contre-productifs : la résistance pacifique à l’oppression et le martyr triomphent toujours – moralement et donc, à terme, politiquement – de la persécution militairement planifiée.

    Le « totalitarisme mou » serait donc ça : le pouvoir définit ce qui est moral pour disqualifier ce qui menace son existence ou la place de ceux qui l'occupent. La parole ne fait qu'habiller une volonté de puissance. Rod Dreher a le mérite de vouloir éveiller à cette réalité qui n’est pas le propre de notre époque.

    Pour aller plus loin : Rod Dreher : « Si nous ne sommes pas prêts à souffrir, nous sommes perdus »
  • "La racine profonde du courage chrétien est le Christ"

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Meeting de Rimini: le Pape exhorte au courage chrétien

    Comme chaque année, la ville italienne de Rimini -sur la côte adriatique- accueille la rencontre «pour l’amitié entre les peuples», organisée par le mouvement Communion et Libération. Le Pape a envoyé un message aux participants de ce rendez-vous estival, prisé par de nombreux catholiques italiens.

    Dans ce message signé par le cardinal-Secrétaire d’État, Pietro Parolin, et adressé à l’évêque de Rimini, Mgr Francesco Lambiasi, le Pape revient sur le thème de cette édition 2021, tiré du Journal du philosophe danois Søren Kierkegaard : “Le courage de dire Je”. Un thème particulièrement significatif en ces temps où l’on parle de «nouveau départ», où chacun doit exercer en conscience sa liberté afin de ne pas gâcher les enseignements de la crise, ce qui serait pire que la crise elle-même, rappelle le Saint-Père.

    Une société est basée sur des personnes

    «La pandémie a remis au centre la personne, le moi individuel, en provoquant dans de nombreux cas un réveil des questions fondamentales sur le sens de l'existence et l'utilité de la vie qui étaient restées en sommeil ou, pire encore, censurées depuis trop longtemps. Elle a également suscité un sentiment de responsabilité personnelle. Beaucoup en ont témoigné dans différentes situations. Face à la maladie et à la douleur, face à l'émergence d'un besoin, de nombreuses personnes n'ont pas hésité et ont dit : “Je suis là”», peut-on lire dans ce message.

    Sans les personnes, et la «présence responsable» qu’elles sont appelées à devenir, la société en tant que telle n’existerait pas, elle se limiterait tout au plus à un «agrégat aléatoire d’êtres qui ne savent pas pourquoi ils sont ensemble». Ce seraient alors l’égoïsme, le calcul personnel et l’indifférence qui domineraient. «En outre, les idolâtries du pouvoir et de l'argent préfèrent traiter avec des individus plutôt qu'avec des personnes, c'est-à-dire avec un “je” centré sur ses propres besoins et ses droits subjectifs plutôt qu'un “je” ouvert aux autres, s'efforçant de former le “nous” de la fraternité et de l'amitié sociale».

    Le courage nait de la rencontre

    A l’aune des événements traversés, il apparait de plus en plus que la personne doit être le point duquel tout doit repartir. «Certes, il faut trouver des ressources et des moyens pour remettre la société en marche, mais il faut avant tout quelqu'un qui ait le courage de dire “je” avec responsabilité et non avec égoïsme, en communiquant avec sa propre vie pour que la journée puisse commencer avec un espérance fiable», poursuit le message.

    Ce courage, -pas toujours spontané, et souvent en butte au doute et à la mesquinerie- nait de la rencontre. «Depuis qu'Il s'est fait chair et qu’Il est venu habiter parmi nous, Dieu a donné à l'homme la possibilité de sortir de la peur et de trouver l'énergie du bien en suivant son Fils, mort et ressuscité», souligne le Pape, qui ajoute : «La relation filiale avec le Père éternel, qui se rend présent dans les personnes atteintes et changées par le Christ, donne de la consistance au “je”, le libérant de la peur et l'ouvrant au monde avec une attitude positive».

    La racine profonde du courage chrétien est le Christ, affirme encore le Saint-Père ; c’est en effet le Ressuscité «qui nous fait expérimenter une paix profonde au milieu des tempêtes de la vie». Et de conclure en souhaitant aux participants du meeting d’être des témoins de cette joie de l’Évangile «qui insuffle l’audace de parcourir de nouveaux chemins».

  • Jamais un rite liturgique n’a existé sous deux formes différentes

    IMPRIMER

    Du site "Pro Liturgia" :

    17 août 2021

    Les fidèles - et parmi eux des théologiens et des historiens - qui, pour x raisons sur lesquelles nous ne reviendrons pas ici, demandent le maintien des « deux formes du rite romain » oublient une chose capitale : qu’au cours de l’histoire de l’Église, jamais un rite liturgique n’a existé sous deux formes différentes. Au cours des siècles, aucun rite n’a été décliné sous des « formes » différentes ». Il n’y a toujours qu’une seule forme du rite milanais, une seule forme du rite lyonnais, une seule forme du rite mozarabe, une seule forme du rite de Saint Jean Chrysostome... et une seule forme du rite romain.

    L’histoire des différents rites reconnus par l’Église nous apprend ainsi que vouloir décliner un rite en plusieurs forme est d’une certaine manière une « nouveauté anti-liturgique » pouvant conduire à plus ou moins long terme à la dégénérescence de ce rite ou du moins à la dégénérescence de certaines de ses formes avec, pour conséquence possible, l’égarement des fidèles.

    Voici ce qu’enseigne à ce sujet Pie XII dans « Mediator Dei » : « (...) Sans doute, la liturgie de l’antiquité est-elle digne de vénération ; pourtant, un usage ancien ne doit pas être considéré, à raison de son seul parfum d’antiquité, comme plus convenable et meilleur, soit en lui-même, soit quant à ses effets et aux conditions nouvelles des temps et des choses. Les rites liturgiques plus récents eux aussi, sont dignes d’être honorés et observés, puisqu’ils sont nés sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, qui assiste l’Église à toutes les époques jusqu’à la consommation des siècles ; et ils font partie du trésor dont se sert l’insigne Épouse du Christ pour provoquer et procurer la sainteté des hommes. Revenir par l’esprit et le cœur aux sources de la liturgie sacrée est chose certes sage et louable, car l’étude de cette discipline, en remontant à ses origines, est d’une utilité considérable pour pénétrer avec plus de profondeur et de soin la signification des jours de fêtes, le sens des formules en usage et des cérémonies sacrées ; mais il n’est pas sage ni louable de tout ramener en toute manière à l’antiquité. (...) De même, en effet, (...) qu’aucun catholique sérieux ne peut écarter les lois en vigueur pour revenir aux prescriptions des sources anciennes du Droit canonique, de même, quand il s’agit de liturgie sacrée, quiconque voudrait revenir aux antiques rites et coutumes, en rejetant les normes introduites sous l’action de la Providence, à raison du changement des circonstances, celui-là évidemment, ne serait point mû par une sollicitude sage et juste. Une telle façon de penser et d’agir ferait revivre cette excessive et malsaine passion des choses anciennes qu’excitait le concile illégitime de Pistoie, et réveillerait les multiples erreurs qui furent à l’origine de ce faux concile et qui en résultèrent, pour le grand dommage des âmes, erreurs que l’Église, gardienne toujours vigilante du « dépôt de la foi » à elle confié par son divin Fondateur, a réprouvées à bon droit. Car des desseins et des initiatives de ce genre tendent à ôter toute force et toute efficacité à l’action sanctificatrice, par laquelle la liturgie sacrée oriente, pour leur salut, vers le Père céleste les fils de l’adoption. (...) »

  • La Fraternité Saint Pie X acquiert une église historique du centre de Vienne

    IMPRIMER

    De l' sur le site de la Fraternité Saint-Pie X :

    Une nouvelle église pour la Fraternité Saint-Pie X à Vienne

    19 août 2021

    La célèbre Minoritenkirche située en plein centre de Vienne, en Autriche, anciennement l’église nationale italienne, a été donnée par son propriétaire, la Congrégation italienne, à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.

    Lettre du supérieur du district d’Autriche, M. l’abbé Stefan Frey

    Chers amis et bienfaiteurs !

    Le ciel nous a offert à Vienne un cadeau qui a dépassé nos attentes les plus folles. Depuis des années, nous sommes à la recherche d’une église appropriée, car l’arrangement provisoire – qui a finalement été de longue durée – de notre ancienne chapelle Saint-Joseph dans la Bernardgasse, avec son loyer très coûteux, n’a jamais pu être une solution permanente.

    Depuis 2008, nos fidèles viennois prient intensément à cette intention. Saint Joseph nous a fait attendre et a testé notre patience et notre persévérance jusqu’à l’année qui lui est consacrée.

    Mais aujourd’hui, il a répondu de manière surabondante aux nombreuses prières et nous a donné non pas n’importe quelle église, mais l’église des Minimes de Maria Schnee – Marie des Neiges – consacrée à sa très sainte épouse.

    C’est l’une des églises les plus renommées, les plus belles et les plus anciennes de la ville de Vienne, sise dans un emplacement de choix, et dont l’importance historique et culturelle ne peut être suffisamment appréciée ! Notre gratitude envers le bon saint Joseph est sans limite ! Comme il entend merveilleusement ceux qui le prient avec confiance et persévérance.

    Mais nous sommes également conscients que ce don sublime est lié à une grande mission et à une lourde responsabilité. L’église des Minimes offre maintenant de vastes possibilités pour l’apostolat et donc des opportunités uniques pour renforcer la tradition catholique à Vienne.

    Que la très sainte Vierge Marie des Neiges et son saint époux nous aident de leur puissante assistance à remplir cette responsabilité, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du plus grand nombre d’âmes possible !

    Les miracles de la divine Providence

    Comment la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X en est-elle venue à entretenir une si magnifique église à Vienne ? Avec Dieu, rien n’est impossible, et de toute évidence, Dieu a voulu rendre possible l’impossible, humainement parlant.

    En effet, les circonstances de cette merveilleuse histoire à succès ne peuvent être décrites autrement que comme miraculeuses. Citons les pierres angulaires les plus importantes qui suggèrent que Dieu y a participé dès le début :

    – 18 novembre 2020 : En la fête de la consécration des églises de Saint-Pierre et Saint-Paul, nous avons reçu la proposition tout à fait inattendue de reprendre l’église des Minimes de la “Congrégation italienne Madonna della Neve”. Elle avait été donnée en 1784 par l’empereur Joseph II comme église nationale italienne à Vienne (le couvent des Minimes a ensuite été déplacé dans l’ancien monastère des Trinitaires, près de l’église de la Trinité).

    – 20 mai 2021 : Fête de saint Bernardin de Sienne. Jeune prêtre, saint Bernardin avait reçu de la Sainte Mère le don des pouvoirs miraculeux, et nous ne lui demandions rien d’autre qu’un miracle. Le saint nous a exaucés, car il fut accepté à l’unanimité de faire don à la FSSPX de la plus importante église mariale de la ville de Vienne !

    – 25 mai 2021 : En ce jour de commémoration de deux papes italiens – saint Grégoire VII et saint Urbain Ier –, à la veille de la fête de saint Philippe Néri, le grand apôtre de Rome, eut lieu la signature notariale des contrats de donation. Avec cela, il était clair pour nous que Dieu donnait évidemment à la FSSPX la mission de poursuivre fidèlement l’héritage multiséculaire de la communauté italienne de Vienne.

    – 29 juin 2021 : Les saints Apôtres Pierre et Paul avaient parrainé le début de notre entreprise : providentiellement ils étaient présents au couronnement. Le jour de leur solennité, la nouvelle propriété était définitivement inscrite au registre foncier de la ville de Vienne.

    La FSSPX est donc officiellement devenue propriétaire de l’église des Minimes. Que nous apprend ce parrainage ? Il est certain qu’avec l’église des Minimes nous n’avons reçu aucun autre mandat que celui de continuer fidèlement à Vienne la tradition apostolique que saint Pierre et saint Paul ont implantée dans l’Eglise de Rome, la Mère et Maîtresse de toutes les Eglises, au nom du Christ, et de la défendre avec fermeté contre toutes les aberrations d’aujourd’hui.

    Nous ne sommes pas un Tradi Club désuet, mais simplement des catholiques romains, et nous avons le désir ardent de servir l’Eglise catholique de toutes nos forces et de l’aider à retrouver sa tradition apostolique vieille de 2000 ans, de laquelle seule découle toute la vitalité surnaturelle, comme de la racine à l’arbre largement ramifié de l’Eglise.

    Que Dieu tout-puissant bénisse cette œuvre qui a émerveillé tout le monde. Que tous ses saints auxiliaires accompagnent notre nouvelle mission de leur intercession constante, notamment saint Clément-Marie Hofbauer, patron de notre prieuré viennois, qui a travaillé pendant quatre ans comme recteur de l’église des Minimes et y a ravivé l’amour eucharistique dans le cœur des Viennois par ses célébrations grandioses en l’honneur du Saint-Sacrement.

    Avec ma bénédiction sacerdotale.

    Pater Stefan Frey

    Historique et description de l’église des Minimes (Vienne)

    La Minoritenkirche (Eglise conventuelle des Frères mineurs, liée à l’Ordre monastique des moines conventuels des Frères mineurs), officiellement appelée Italienische Nationalkirche Maria Schnee (Eglise nationale italienne de Marie des Neiges, liée à la Congrégation italienne, ancien propriétaire de cette église), a été construite dans le style gothique français dans l’Altstadt ou premier arrondissement de Vienne, en Autriche.

    Lire la suite

  • Bernard de Clairvaux (20 août) : une remarquable fécondité

    IMPRIMER

    S-Bernard-BR.jpgDu Livre des Merveilles, Fleurus-Mame, 1999, pp. 352-355 :

    ENFIN, GUILLAUME TIENT SON MANUSCRIT. L'ABBÉ DU MONASTÈRE DE SAINT-THIERRY, près de Reims, contemple l'ouvrage qu'il attend depuis des mois. En parcourant une première fois cette Apologie à Guillaume de Saint-Thierry, il sait immédiatement que ce texte va bouleverser la vie monastique. En fait, en demandant à Bernard de Clairvaux de prendre parti dans les querelles entre monastères, il n'en attendait pas moins et connaissant la personnalité de ce diable d'homme, il avait la conviction qu'il ne pouvait en être autrement.

    L'abbé champenois caresse les parchemins, contemple la graphie épurée, l'harmonie des lettrines et des caractères, l'absence totale d'enluminures... Il sourit. Dans l'apparence même de ces pages, il reconnaît le style et l'esprit de Bernard. Depuis dix ans, depuis toujours, il lutte contre le luxe et l'ostentation dans les monastères. Des manuscrits à l'architecture, des ornements à la statuaire, il demande aux moines es d'imiter la simplicité du Christ. Il appelle à la pratique stricte de l'observance bénédictine, condamne la richesse des mets et des mœurs et affronte sans faiblir les moines de Cluny et tous les abbés qui ont renoncé à la pauvreté évangélique. À l'opulence des abbés bénédictins et de nombreux prélats qui se comportent souvent en princes de ce monde, Bernard répond par la rigueur et la sobriété de l'idéal cistercien. Prêchant un retour aux valeurs de l'Évangile, il n'a de cesse de fustiger le manque de charité des princes comme des bourgeois, des nobles dames aussi bien que des paysans.

    Diable d'homme, ce Bernard, mais surtout homme de Dieu I La première fois que Guillaume a entendu parler de lui, c'était à propos de son arrivée, en avril 1112, aux portes de l'abbaye de Cîteaux. Accompagné d'une trentaine de compagnons, parmi lesquels plusieurs de ses frères et de ses cousins, Bernard avait décidé de rejoindre cette communauté que l'on disait désireuse de vivre une réforme, mais dont la volonté commençait à faiblir. La stricte observance, le respect absolu de la règle de saint Benoît, voilà la réforme à laquelle Bernard croyait. Il voulait retrouver le modèle de vie imaginé par saint Benoît quelque sept siècles plus tôt : équilibre entre prière et travail, ora et labora, recherche de la pauvreté. En trois ans, c’est cela qu'il réussira, avec ses amis, à imposer à l'abbaye.

    Lire la suite

  • Soudan Sud : deux religieuses assassinées de sang froid

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/SOUDAN SUD - Deux religieuses prises en embuscade ; "assassinées de sang froid" dénoncent les sœurs

    18 août 2021
    Juba (Agence Fides) - "Nos sœurs ont été tuées de sang-froid", déclare Sœur Christine John Amaa, de la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus, en fournissant des détails sur le meurtre de Sœur Mary Daniel Abut, et de Sœur Regina Roba, victimes d'une embuscade le long de l'autoroute Juba-Nimule le 16 août. Selon les rapports, les deux religieuses faisaient partie d'un groupe de neuf sœurs lorsque des hommes armés ont attaqué leur bus.

    "Notre ancienne supérieure générale, Sr Mary Daniel Abut, qui a servi la Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus de 2006 à 2018, et Sr Regina Roba, qui avait siégé deux fois au Conseil général, ont été tuées de sang-froid alors qu'elles rentraient à Juba après les célébrations du centenaire de la paroisse de l'Assomption de Notre Dame", explique Sr Amaa. Après l'embuscade tendue par des inconnus armés, raconte Sœur Amaa, les neuf religieuses "ont tenté de s'échapper et se sont cachées dans les buissons alentour". Les criminels ont réussi à trouver les deux religieuses et les ont tuées de sang-froid.

    L'Archidiocèse de Juba a annoncé cinq jours de deuil pour commémorer les deux religieuses. "Au nom de l'administration de l'Archidiocèse catholique de Juba, je souhaite informer le public que toutes les institutions de l'Église catholique (universités, séminaires, collègues, jardins d'enfants, écoles primaires et secondaires) de l'Archidiocèse catholique de Juba seront fermées pendant quatre jours pour commémorer les défuntes Sœur Mary et Sœur Regina d'aujourd'hui 17 jusqu'au 20 août et le travail reprendra le 23 août", lit-on dans un communiqué du père Samuel Abe, Secrétaire Général de l'Archidiocèse de Juba.

    Sœur Mary Daniel était la directrice de l'école Usra Tuna à Juba, tandis que Sœur Regina était tutrice et administratrice au Catholic Health Training Institute (CHTI) dans le diocèse catholique de Wau.

    La messe de requiem et l'enterrement auront lieu le 20 août à la paroisse de la cathédrale Sainte-Thérèse-Kator. (L.M.) (Agence Fides 18/8/2021)

     
  • "Non" aux politiques anti-natalistes

    IMPRIMER

    De Camille Mukoso, SJ, sur Vatican News :

    Le Cardinal Ouédraogo dit «non» aux politiques anti-natalistes

    Le Cardinal Philippe Ouédraogo appelle les fidèles chrétiens à s’ériger aux antipodes des fausses politiques en matière de procréation et de vie familiale. Pour lui, il est plus que temps de se tourner vers un christianisme de la vie.

    L’archevêque de Ouagadougou au Burkina Faso, le cardinal Philippe Ouédraogo, a mis en garde ses ouailles contre les fausses politiques en matière de procréation et de vie familiale en Afrique, notamment les tentatives de lier la pauvreté en Afrique au nombre de la population. «Nous [Ndlr : les Africains] devons dire NON à tous les concepts et politiques anti-natalistes», a déclaré l’archevêque de Ouagadougou lors de la célébration eucharistique marquant le 26e pèlerinage archidiocésain au sanctuaire de Notre-Dame de Yagma.

    Le contrôle des naissances n’est pas l’autre nom du développement

    Pour le cardinal Ouédraogo, il faut rejeter toutes les fausses politiques qui imputent à la démographie africaine le lourd tribut de la pauvreté du berceau de l’humanité. Il est vrai que l'Église est appelée à éduquer les chrétiens à la parentalité responsable, mais qu'on ne s'y trompe pas: «la voie du développement de nos pays n'est pas d'abord conditionnée par le contrôle des naissances», a souligné le président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, SCEAM. Selon lui, pour sortir l’Afrique du marasme de sa pauvreté tant décriée, les gouvernements doivent lutter contre la corruption, l'analphabétisme, la mauvaise gouvernance et les injustices sociales qui minent le continent plutôt que de s’en prendre à la vie. Et d’ajouter: «nous sommes convaincus que l'avenir de nos sociétés, et de notre Église en tant que famille de Dieu, dépend de l'avenir de nos familles».

    Promouvoir une culture de la vie

    Dans cette optique, le cardinal Ouédraogo a invité les fidèles à revenir aux valeurs traditionnelles africaines qui valorisent et promeuvent la vie. Il a également souligné le rôle de la famille dans la construction des sociétés et la promotion des valeurs humaines. «Nos familles chrétiennes doivent être de véritables communautés de vie et d'amour, unies dans la prière à l'exemple de la famille de Nazareth, qui était un lieu de prière», a exhorté l’archevêque de Ouagadougou.

    Le rôle des grands-parents et des personnes âgées 

    Faisant référence à la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, décrétée par le pape François, le cardinal Ouédraogo a lancé un appel à la solidarité et à la proximité, sans distinction de tribu ou de religion :«nous devons donc, à l'exemple de Marie, vivre la charité en rendant visite à toutes ces personnes âgées [Ndlr :référence faite à la visite à Elisabeth] qui se sentent seules et qui ont besoin de nous, même si elles ne sont pas de notre famille ou de notre religion». «La solidarité avec les personnes âgées est une forme très élevée de charité», a-t-il déclaré, avant de conclure: «dans notre contexte de médias sociaux, cela peut également s’étendre aux appels téléphoniques ou à des messages, sans oublier la joie que procure la présence physique».

  • La stratégie militaire occidentale en Afghanistan : une longue litanie d'erreurs

    IMPRIMER

    De Ludovic Lauvaucelle sur La Sélection du Jour :

    Afghanistan : une sortie piteuse après 20 ans d’errements

    « Quand vous êtes blessé, étendu sur une plaine afghane, et que des femmes approchent pour vous couper en morceaux, ayez la force de vous faire sauter la cervelle pour rejoindre votre Dieu comme un soldat ». Nul ne sait si ces mots du poète Rudyard Kipling, qui participa à l’expédition britannique au 19ème siècle, résonnaient dans les oreilles du Président Joe Biden quand il a annoncé, le 14 avril dernier, le retrait définitif des troupes américaines. L’Oncle Sam voulait donner à son départ un avant-goût de victoire. Pensez donc ! La formidable armée afghane comptait 300 000 soldats et 30 000 membres de forces spéciales bien équipées. Le mois dernier, le même Président Biden déclarait qu’il était « très improbable de voir les Talibans prendre le contrôle du pays ». La stratégie US, explique David Loyn pour The Spectator (article en lien ci-dessous), était de laisser les forces afghanes contenir les Talibans pendant qu’un accord de paix honorable serait négocié.

    Les Américains n’ont rien vu venir ou rien voulu voir. Pourtant, les soldats afghans étaient éparpillés dans des bastions. Ils étaient mal nourris, rarement payés. Les munitions et le carburant disparaissaient régulièrement avant de les atteindre. Des unités entières étaient composées de « fantômes » dont les salaires étaient empochés par les officiers supérieurs. Naïfs ou cyniques, les Américains étaient décidés à partir coûte que coûte. Les hélicoptères de l’US Army évacuent maintenant les personnels de leur ambassade comme ils l’avaient fait à Saïgon en 1975…

    La stratégie militaire occidentale est une longue litanie d’erreurs. George W. Bush, en approuvant le plan de Donald Rumsfeld, a d’abord fait des chefs de guerre tribaux la première force pour contrer les Talibans et Al-Qaeda. Le soutien occidental se limitait à des bombardements aériens tactiques et quelques forces spéciales. Des millions de dollars ont été versés à des malfaiteurs dont la violence pendant la décennie 90 a fait le lit du soutien aux Talibans. Après 2001, ces mêmes chefs de guerre corrompus se sont imposés pour obtenir des postes de pouvoir dans l’administration afghane, une fois les Talibans chassés. Juste avant de fuir, le 15 août, le président afghan Ashraf Ghani a appelé ces chefs de milices à combattre avec l’armée afghane. Appel dérisoire : ceux qui avaient été des parasites pendant 20 ans se sont rendus sans résistance. Le terrain était donc miné avant l’arrivée massive des troupes occidentales. On peut ensuite évoquer le manque d’objectifs militaires, le fourvoiement de la guerre en Irak, l’échec à s’assurer le soutien des Pakistanais… Après les attentats de septembre 2001, les forces internationales ont graduellement augmenté pour atteindre 150 000 hommes et femmes sans qu’une stratégie claire soit établie. D’un engagement limité à des forces locales, on est passé à un « Plan Marshall » dont le but utopique était de transformer une société tribale en démocratie embrassant l’ « American dream ».

    20 ans après, un coût équivalent au « Plan Marshall » d’après-guerre a été dépensé. L’Afghanistan de 2021 est bien différent de celui de 2001. Près de 70% de la population a moins de 30 ans. Ces jeunes n’ont pratiquement pas connu la précédente dictature de ces islamistes pashtouns. Comment ceux-ci vont-ils conserver leur pouvoir sans exercer une violence constante ? Ceux qui étaient vus comme des libérateurs contre les milices mafieuses avant 2001 ont montré leurs limites. Non seulement ils n’ont pas de compétences pour gouverner mais ils se comportent comme ceux qu’ils ont combattus jadis. Ils dédient au moins autant d’énergie au trafic de drogues qu’à l’imposition de la sharia… Les Talibans vont être confrontés à une situation inédite pour conserver le pouvoir.

    Il est frappant de constater la vitesse avec laquelle la Chine a reconnu la nouvelle donne afghane. Comme au 19ème siècle entre Britanniques et Russes, comme au 20ème siècle entre Soviétiques et Américains, l’Afghanistan reste un point clé sur l’échiquier du 21ème siècle. Le Secrétaire d’Etat US, Anthony Blinken, a mis en avant que les « intérêts américains et chinois étaient alignés en Afghanistan ». On imagine mal en effet les Chinois tolérer un nouveau foyer du terrorisme islamique s’y développer alors qu’ils partagent une longue frontière avec l’Afghanistan. Ils auront donc des arguments forts auprès du Pakistan pour garder les Talibans « sous contrôle ». C’est l’espoir (lâche) des Occidentaux.

    Placer ses espoirs dans le pouvoir totalitaire chinois pour éviter un nouveau bain de sang en Afghanistan reste un aveu d’impuissance pour l’Occident. Les Chinois pourraient disposer d’un nouveau pion pour progresser dans la région (face aux Russes et aux Indiens). Un pion qui ressemble à un « fou » dangereux mais aux ordres. Ces « Talibans 2.0 » ont par exemple déjà indiqué qu’ils ne s’attaqueraient pas à la communauté chiite. On voit là l’influence d’un autre allié de la Chine : l’Iran. 

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : What went wrong in Afghanistan

    >>> Lire l'article sur : The Spectator

  • Après le provax et l'antivax, le freevax

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, traduit en français par Diakonos.be :

    Vaccins. Réponse à ceux qui refusent de servir de cobayes. Débat.

    À en juger par l’abondant courrier des lecteurs et par les réactions que nous avons reçus, l’intervention du professeur Pietro De Marco (photo, avec ses œuvres d’art exposées) sur Settimo Cielo le 9 août dernier ont véritablement fait mouche :

    > Apocalyptiques et libertaires. Les velléités de rébellion suicidaire des cathos antivax

    À proprement parler, la critique de De Marco ne touche pas seulement les catholiques, surtout issus des milieux traditionnalistes, qui se rebellent contre les règles en matière de vaccination qui ont été adoptées dans le monde entier. Certains penseurs laïcs et progressistes de premier plan, tels que les philosophes réputés Massimo Cacciari et Giorgio Agamben en Italie soutiennent des contestations analogues.

    À tous, De Marco leur reproche l’erreur grave de revendiquer la liberté de quelque imposition que ce soit, sans comprendre qu’ainsi, on se remet corps et âme à « un sympathique dictateur libertaire » qui « concède, et légitime même, toutes les libertés privées » et ce faisant, c’est non seulement la conception chrétienne de la politique et de l’État mais en définitive celle de l’homme lui-même qui part en fumée.

    Une voix au-dessus de tout soupçon est venue reconnaître la solidité de l’analyste de De Marco, celle d’Andrea Grillo, professeur de théologie à l’Athénée pontifical Saint-Anselme de Rome, qui a souvent débattu avec De Marco en adoptant des positions progressistes.

    « Contrairement à De Marco – conclut Grillo dans son commentaire – je ne suis nullement convaincu que le tournant libéral soit une catastrophe. Mais il me semble qu’il a effectué l’analyse des dynamiques en jeu dans les polémiques actuelles de main de maître et avec une détermination qui force le respect. Pour cela, je le remercie en me réjouissant pour son courage : chanter hors du chœur n’est jamais chose aisée ».

    Cependant, d’autres s’opposent à De Marco en adoptant une position médiane, ni favorable ni hostile au vaccin, mais en faveur d’une totale liberté de choix et donc également du refus de se faire vacciner, en tenant compte en toute conscience des potentiels effets indésirables du vaccin.

    C’est le cas du P. Mauro Gagliardi, 46 ans, théologien de premier plan et auteur, entre autres, d’un épais traité de dogmatique catholique, « La Verità è sintetica », édité chez Cantagalli et présenté en décembre 2017 avec force louanges au Vatican par le cardinal Gerhard L. Müller, le préfet sortant de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Voici ci-dessous la lettre dans laquelle Gagliardi argumente sa position, avec la réplique de De Marco.

    *

    La lettre de Mauro Gagliardi

    Cher M. Magister,

    J’ai lu avec attention la contribution de Pietro De Marco, qui nous a habitués à des réflexions de grande qualité, comme l’est – surtout par ses références savantes – également son récent article concernant les antivax. N’étant pas compétent en la matière, je n’entrerai pas dans le débat sociologique ou politique et, de plus, vu le climat dogmatique qui s’est désormais créé, je déclare d’emblée ne pas être antivax. Je pense toutefois que polariser le débat entre provax et antivax, entre illuminés et rétrogrades, entre « nomiques » – du grec « nomos », loi – et « anomiques », est réducteur. Il me semble qu’il existe au minimum une troisième option, celle du vaccin libre, de ce qu’on appelle le freevax.

    Lire la suite