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  • Mgr Aupetit présidera le pèlerinage des prêtres déportés de l’Ile Madame

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    De Vatican News :

    Mgr Aupetit invité d’honneur du pèlerinage de l’Ile Madame

    L’archevêque de Paris sera présent à ce rassemblement diocésain qui, depuis un siècle, fait mémoire des prêtres qui furent déportés sur cette île charentaise, durant la Révolution française et le régime de la Terreur.

    Institué en 1910, ce pèlerinage commémore des évènements longtemps oubliés. En 1794, quelques 800 prêtres français ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé sont emmenés vers les ports de l’Atlantique avant leur déportation vers le bagne. Ils seront finalement entassés dans deux anciens navires négriers, les deux-associés et le Washington. Destinés à partir pour la Guyane ou les côtes d’Afrique, ces bâtiments ne quittèrent pourtant pas le Golfe de Gascogne, d’où leurs noms de «pontons de Rochefort». Houspillés et maltraités, les prêtres n’en continuèrent pas moins de mener une activité religieuse en secret.

    Plus de 500 prêtres, laissés à l'abandon dans les cales des deux navires, mourront de typhus et du scorbut. En 1995, saint Jean-Paul II reconnut le martyre de 64 d’entre eux. «Beaucoup plus furent fidèles au Christ jusqu’au sacrifice de leur vie. Ces martyrs nous le rappellent en 2021: les catholiques d’aujourd’hui sont aussi appelés à la fidélité et au pardon», précise le diocèse de la Rochelle, organisateur du rassemblement, dans un communiqué.

    La 111e édition de ce pèlerinage aura lieu le 26 août et c’est donc Mgr Michel Aupetit qui le présidera, aux côtés de l’évêque de la Rochelle et Saintes, Mgr Georges Colomb. La journée s’ouvrira avec un temps de confession et de réconciliation puis à 11h, Mgr Aupetit célèbrera la messe, avec tous les prêtres du diocèse. L’après-midi sera consacrée à la procession vers la Croix des Galets, lieu emblématique de l’ile, où se tiendra ensuite une autre célébration.

  • L’état catastrophique du Liban : un avertissement pour l’Occident

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    L’état catastrophique du Liban est un avertissement pour l’Occident

    Le 4 août 2020, une énorme déflagration secouait le port de Beyrouth et faisait plus de 200 morts et près de 7 500 blessés. Les dégâts sont évalués à 15 milliards de dollars US. Les commentaires ont pointé du doigt la négligence des autorités et la corruption, alors que des quantités énormes de nitrate d’ammonium avaient été stockées dans une zone portuaire peu sécurisée. Ce drame est le symptôme d’un mal plus profond qui gangrène ce pays, analyse Eric Bordenkircher pour The American Conservative (voir en lien ci-dessous). Le communautarisme sévit partout dans la société libanaise et les institutions politiques. La constitution impose une représentation stricte des différentes communautés. L’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth n’est que le dernier d’une longue série de drames qui ont poussé à l’émigration de millions de Libanais (75% de la population totale). Si l’influence étrangère a soufflé sur les braises du désordre libanais, le mal est dans la constitution même du Liban.

    Les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, devraient en tirer des leçons alors que la mouvance communautariste (ou « racialiste ») domine les débats idéologiques et politiques. L’obsession de la représentativité de toutes les communautés a fait dire au Président-Elu Joe Biden en décembre 2020 : « Je mettrai en place le gouvernement le plus représentatif, aussi bien en termes de races, de couleurs de peau, ou de genres que les Etats-Unis n’ont jamais eu ». Selon lui, mais son opinion est partagée par la plupart des gouvernants occidentaux (et des dirigeants de multinationales), mettre en avant la « diversité » serait la meilleure garantie d’efficacité et de stabilité…

    Le Liban semble démentir cette utopie. L’obsession communautariste conduit à une paralysie du pouvoir puisque les groupes mettent leurs intérêts au-dessus de la solidarité nationale. Ce pays avait tout pour réussir : une population éduquée et une vraie tradition de centre commercial et culturel. En réalité, le Liban est une faillite majeure qui connaît la pire crise économique que le monde ait connu depuis 1850. La lire libanaise a perdu 90% de sa valeur depuis septembre 2019. Sa dette publique relative au PIB est la troisième plus haute du monde (152%). L’essence, l’électricité et les médicaments y manquent en ce moment. Et il ne s’agit là que des deux dernières années ! Le Liban a connu deux guerres civiles. Deux armées étrangères ont occupé son territoire. L’OLP, venue de l’extérieur, a mené des opérations depuis son sol pendant 24 ans contre Israël. Le Hezbollah, à la fois un parti politique libanais et une milice armée, s’est engagé dans la guerre en Syrie contre l’avis du gouvernement libanais. Enfin, aucun budget national n’a pu être approuvé depuis 12 ans.

    L’obsession communautariste a engendré la division et le désordre. La priorité du gouvernement n’est pas de partager une vision pour le pays et de mettre en place une politique mais de conserver le pouvoir. Le népotisme remplace les critères objectifs du mérite et de la compétence.

    Comment une idée à priori noble, mettre la diversité sur le devant de la scène politique, en faire même une priorité, peut-elle mener à un tel désastre ? Immanquablement, les groupes se retrouvent concurrents et réclament leurs parts de pouvoir pour reconnaître la légitimité du gouvernement. Le Liban est un cas d’école. Pas moins de 18 communautés chrétiennes et musulmanes sont reconnues et représentées au Parlement. La démographie de chaque groupe conditionne le niveau de représentativité avec un partage imposé 50/50 entre Chrétiens et Musulmans…

    On pourrait arguer qu’un pays comme les Etats-Unis (ou la France) ne peut être comparé au Liban. Or, il existe des points communs, affirme Eric Bordenkircher. L’adhésion à une religion est plus un marqueur culturel et socio-économique - comme la race aux Etats-Unis - que le signe d’une foi pratiquée au pays du Cèdre. Un autre parallèle peut être fait : l’institutionnalisation des religions au Liban était censée rappeler les persécutions passées pour prévenir de nouvelles. La victimisation est devenue, aux Etats-Unis, un puissant levier politique pour les « minorités » : on soutient une candidature sur des critères d’appartenance à une communauté plutôt que la personnalité et les idées. C’est bien la majorité qui y perd finalement, c’est-à-dire le parti représentant la volonté du peuple.

    Donner la priorité à la « diversité » et à la représentation des « minorités » (dont le nombre peut se décliner sans fin entre races, genres et orientations sexuelles) risque bien de paralyser l’action du pouvoir légitime et exacerber les divisions. Il serait bon, conclut Eric Bordenkircher, que les sociétés occidentales acceptent de tirer les leçons que nous offre l’histoire dramatique d’un petit pays, oriental certes, mais proche.

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The Lebanese canary in the identity coal mine

    Lire l'article sur : The American Conservative

  • L'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso:

    Apocalyptiques et libertaires. Les velléités de rébellion suicidaires des cathos antivax

    (S.M.) L’analyse du professeur De Marco publiée sur cette page est absolument à ne pas manquer, si l’on veut comprendre la profondeur de l'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales imposées – selon eux – par une dictature planétaire bio-technocratique.

    Ils protestent au nom de la liberté. Mais ce qu’ils ne voient pas, c’est qu’ils se livrent corps et âme à un « dictateur libertaire sympathique » qui « concède, et légitime même, toutes les libertés privées » et ce faisant dissout la conception chrétienne de la politique, de l’État, et en définitive de l’homme.

    Settimo Cielo a souligné à plusieurs reprises combien la question de l’humain et du post-humain est capitale pour l’Église d’aujourd’hui, encore dernièrement dans un article du professeur Sergio Belardinelli.

    Mais le professeur De Marco va encore plus loin en identifiant dans la révolution anthropologique actuelle cet Antéchrist face auquel l’Église et le politique devraient résister et nous protéger, selon l’avertissement lancé par saint Paul dans la seconde lettre aux Thessaloniciens.

    En effet, de trop nombreux catholique, surtout dans les milieux traditionnalistes, tout en étant convaincus de mener le bon combat, font en réalité le jeu de l’ennemi.

    Mais laissons la parole au professeur De Marco.

    Comment distinguer les scénarios apocalyptiques

    de Pietro De Marco

    Le diagnostic de l'actuelle conjoncture idéologique est difficile mais, en toute franchise, l'apocalypse anti-étatique qui se développe depuis des mois parmi les minorités catholiques traditionalistes, comme parmi les théoriciens de l'aliénation biopolitique, est le résultat d'une énorme erreur tactique, due à une véritable erreur de discernement. Les libertés réclamées de façon paranoïaque (ou délirante, comme chez ceux qui considèrent comme une expérimentation nazie le système de traitement et de prévention antiviral), sont elles-mêmes l'erreur ; en effet, elles expriment aussi cette intolérance à toute discipline, et finalement à l'autorité, qui appartient au "grand dérangement" libertaire.

    Une révision critique de l'histoire des libertés modernes mettrait en évidence, d'une part, combien le levier des libertés et des droits entre les mains d'une "opinion publique" est en soi énormément puissant pour déstabiliser tout ordre politique et, d'autre part, combien ce levier libéral est fragile, presque impuissant, pour établir les valeurs mais aussi l'autorité comme fondement de l'ordre ultérieur.

    Cette fragilité pose toute la question de la souveraineté : celle-ci se définit en effet techniquement et dramatiquement au seuil même de la suspension exceptionnelle de certains droits de la liberté. Et par conséquent elle pose la question de la théologie politique, au sens strictement schmittien selon lequel tout l'impératif du "munus" (ou protection de l'unité politique) est avec la sécularisation (ou avec la crise du christianisme à l'époque moderne) remis entre les mains des juristes.

    Si l'autorité unique ou du moins ultime, dans la modernité tardive des droits, est assignée non par abus contingent mais par nécessité aux lois et aux tribunaux constitutionnels, cela ne peut agir qu'en minant les politiques et en dissolvant les sociétés qui incorporent l'autorité et dans la mesure où elles l'incorporent.

    Le problème qui se profile - je le maintiens contre tout apocalyptisme néo-orwellien - n'est donc pas celui des prétendues dictatures technologiques, psychologiques, biopolitiques et similaires, dont les éventuels excès et erreurs sont trop facilement diagnostiqués et qui, dans le cas des mesures des gouvernements mondiaux, sont prévus par les constitutions. En bref, il s'agit de décisions rationnelles intrinsèques à la politique.

    La tendance apocalyptique est plutôt celle d'une hypertrophie libertaire incontrôlée (je devrais dire : libérale). Un horizon effrayant de mutation émerge donc de la matrice anti-autoritaire typique de l'âge révolutionnaire, de ses apparences toujours bonnes et persuasives, comme si elle était exempte de péché. Bien plus que l'"égalité" et la "fraternité" qui ne sont que des principes régulateurs, la "liberté" apparaît aujourd'hui comme une réalité salvatrice à la portée de tous.

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  • Hurrah Raspail !

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    D'Aristide Leucate sur le Boulevard Voltaire :

    Livre : Hurrah Raspail ! Hommages, témoignages & études, sous la direction d’Adrien Renouard et Anne Letty

    -Il y a un peu plus d’un an, le 13 juin 2020, s’en allait, au Septentrion éternel, par-delà les mers, Jean Raspail, consul général de Patagonie, autoproclamé dans cette dignité par décision souveraine de Sa Majesté Orélie-Antoine de Tounens, roi d’Araucanie et de Patagonie.

    Nombre de Patagons à travers le monde se trouvèrent endeuillés, pour certains, inconsolables, pour d’autres, l’âme pesamment chagrinée et mélancolique. C’est que beaucoup le pensaient immortel, indestructible. Mais si l’éternité est le royaume des dieux, l’immortalité reste l’apanage des hommes.

    Alors, oui ! Raspail demeure, pour tout Patagon d’ici et des antipodes, l’immortel et altier seigneur, dans la tenue comme dans la fidélité, des hommes oubliés, Alakalufs de Terre de Feu, Peaux-Rouges d’Amérique du Nord, Guanaquis du Pérou, Aïnous du Japon, Ghiliaks des confins de l’Asie, Kalliganos des Caraïbes, Arawaks Taïnos esclavagisés d’Haïti, peuples kaléidoscopiques d’un camaïeu de peuplades, impitoyablement broyés par la modernité et perdus à jamais dans les obscures cimetières monographiques d’ethnographies poussiéreuses…

    Hurrah Raspail ! aurait-on envie de hurler à la face atalienne de ce monde hideux qu’est devenu le nôtre. D’autres l’ont poussé, ce cri. Et cela a donné, sous la direction d’Adrien Renouard – assisté d’Anne Letty –, ce vibrant recueil en hommage à l’un des derniers aventuriers du XXe siècle, après Monfreid, Saint-Loup ou Malraux. D’authentiques Patagons ont mêlé leurs plumes pour témoigner de leur affection, de leur peine, de leur admiration, de leur joie même – celle d’avoir croisé la destinée d’un écrivain-explorateur exceptionnel. De Philippe de Villiers à Jean Sévillia, de Jacques Terpant – « Raspail bis », selon le propre adoubement ubiquitaire de l’auteur des Yeux d’Irène – à Alain Sanders, d’Olivier Maulin à Renaud Camus, de François Bousquet – dynamique patron des Éditions de La Nouvelle Librairie qui offrent à ce livre son plus bel écrin – à Anne Brassié, de Jean des Cars à François Tully – vice-consul chancelier de Patagonie et rédacteur en chef du Moniteur de Port-Tounens, substantiel et incontournable Bulletin de liaison des amitiés patagones – de Jacques de Guillebon à Ivan Rioufol, etc.

    L’ouvrage devrait ravir les inconditionnels du dernier des hussards. Entre autres pépites, on y trouvera deux entretiens inédits, l’un conduit par Philippe Hemsen, précieux animateur d’un site Internet – qui ne l’est pas moins – consacré à l’écrivain, l’autre par Marie de Dieuleveult, chroniqueuse à La Nef mais surtout auteur, en France, du seul travail universitaire – qui plus est de belle qualité – portant sur « les causes perdues » de l’écrivain.

    Au sein de ce mélange commémoratif, Marie de Dieuleveult creuse davantage cette thématique des « causes perdues » et nous gratifie d’une remarquable étude sur « les jeux d’un roi ». Les récifs de l’imaginaire sont les seuls accostages où peuvent, désormais, s’amarrer le sacré et la beauté. Raspail, explique-t-elle, était perpétuellement en « quête » d’« ailleurs mythiques » et de « fidélités nouvelles ». C’est, à notre sens, ce qui le rend si passionnément attachant, bien loin des stupides caricatures journalistiques dans lesquelles s’acharnent à l’encaserner tant de mollusques polygraphes qui ne l’ont jamais lu. En outre, citant La Miséricorde, ultime livre de Raspail, paru en 2015, aussi bernanosien que bloyen, Dieuleveult livre la clé de compréhension d’une œuvre uniment traversée par « une profonde dimension sacrée dans un monde qui en a perdu le sens »« Sans ce dernier roman, conclut-elle, on ne peut comprendre Jean Raspail tout comme on ne peut comprendre ce dernier roman si on le détache du reste de son œuvre. »

    Nous ajouterons que ce livre, par la richesse de ses contributions, permet précisément de mieux comprendre et l’homme et l’œuvre. C’est dire que tout bon Patagon se doit de posséder ce monument.

  • La Vierge bombardée de Nagasaki (9 août 1945)

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    De KTO TV :

    La Vierge bombardée de Nagasaki

    24/09/2018

    Tourné à Tokyo, Nagasaki et sur les îles Goto, le documentaire enquête autour du Dr Takashi Nagaï, éminent personnage de la communauté catholique, converti au christianisme peu avant la seconde Guerre Mondiale. A travers ce fil rouge, le film parcourt aussi l’histoire étonnante de la communauté catholique au Japon. La cathédrale d’Urakami, à Nagasaki, est au centre de la vie de ces chrétiens qui vécurent cachés pendant plusieurs siècles, entre les deux vagues d’évangélisation qui se sont succédées au XVIe et au XIXe siècle. La bombe nucléaire a pulvérisé la cathédrale le 9 aout 1945 bouleversant pour toujours la vie du Dr Nagaï. Le médecin fera, dès lors, le choix de se consacrer entièrement à sa communauté spirituelle. Après le souffle de l’explosion, seule la tête de la statue de la Vierge fut retrouvée intacte parmi les décombres de la cathédrale. La madone bombardée, symbole de la tragédie, est aujourd’hui très vénérée.

    UNE COPRODUCTION DROLE DE TRAME/KTO - Réalisé par Alexandre Dolgorouky.

  • Liège : Fête de l’Assomption le dimanche 15 août 2021 à 10h00 en l’église du Saint-Sacrement restaurée (Bd d’Avroy, 132)

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    Partageons une belle liturgie chantée en grégorien et motets classiques

    dédiés à la Madone de l’Assomption !

    Assomption Reni main-image.jpg

    La messe de la fête sera célébrée selon le missel de 1962

    Évangile du Magnificat (Luc, 1, 41-50)  

    Chants grégoriens

    Propre de la messe « Signum Magnum »

    Kyriale IX « Cum Iubilo »  

    Trois extraits du répertoire classiques 

    « Priez pour Paix, douce Vierge Marie » de Francis Poulenc (texte de Charles d’Orléans)

    « Er segnet die den Herrn fürchten » (Il bénit ceux qui craignent le Seigneur) - Aria extrait de la Cantate BWV 196 de JS Bach

    « Ave Maria » de Franz Schubert 

    A l’orgue, Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers et directeur du choeur universitaire de Liège

     Pour écouter des extraits sonores du programme, cliquez ici :

    http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/archive/2021/08/02/fete-de-l-assomption-le-dimanche-15-aout-2021-a-10h00-en-l-e-6330298.html

    Livrets à votre disposition au fond de l’église pour suivre la messe

    _________________

    Journées patrimoine IMG_001_crédit Atelier Nord.jpegSursum Corda asbl, association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège.

    Siège social: rue Albert et Louis Curvers, 32, 4053 Chaudfontaine (Embourg) Tel. +32 (0)4 344.10.89. 

    E-mail : sursumcorda@skynet.be 

    JPSC

  • Ce qui compte d'abord, c'est l'amour de la messe

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    Du Père Roger Landry sur le National Catholic Register :

    Les grands thèmes de "Traditionis Custodes" et "Summorum Pontificum" : Favoriser la communion et l'amour liturgiques

    COMMENTAIRE : Si nous reconnaissons la Messe pour ce qu'elle est, la réalité de ce qui se passe n'est-elle pas infiniment plus importante que la forme valide de la Messe par laquelle le Fils de Dieu devient présent ?

    6 août 2021

    " Toute célébration liturgique, parce qu'elle est une action du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Église, est une action sacrée qui surpasse toutes les autres ", proclame la constitution du concile Vatican II sur la liturgie (Sacrosanctum Concilium). "Aucune autre action de l'Église ne peut égaler son efficacité" (7).

    Sacrosanctum Concilium poursuit : "La liturgie est le sommet vers lequel se dirige l'activité de l'Église ; elle est en même temps la source d'où jaillit toute sa puissance. ... De la liturgie, donc, et spécialement de l'Eucharistie, comme d'une source, la grâce se déverse sur nous ; et la sanctification des hommes dans le Christ et la glorification de Dieu, vers lesquelles toutes les autres activités de l'Église sont orientées comme vers leur fin, sont réalisées de la manière la plus efficace possible" (10).

    Traditionis Custodes et Summorum Pontificum

    Ces vérités, que les catholiques fidèles ont affirmées à travers les siècles, sont essentielles pour comprendre pourquoi les questions posées dans le motu proprio du 16 juillet du Pape François sur la célébration de la Messe latine traditionnelle, Traditionis Custodes, ainsi que dans le motu proprio de 2007 du Pape Benoît sur le même sujet, Summorum Pontificum, sont si importantes.

    La liturgie, en particulier la messe, apporte de la manière la plus puissante la gloire de Dieu et la sainteté de l'homme. On ne saurait trop insister sur son importance dans la vie chrétienne. Elle est le point de départ et la fin de tout ce que fait l'Église. Elle est destinée à exprimer et à réaliser la communion avec Dieu et avec les autres.

    Puisque "l'Eucharistie fait l'Église", puisque lex orandi lex credendi ("la loi de la prière est la loi de la foi"), et puisque les catholiques vivent comme ils prient, les papes, les évêques, les théologiens, les saints et les fidèles ont tous nécessairement pris au sérieux les questions liturgiques. Parce que la liturgie est si centrale, les confusions, abus, déformations et divisions liturgiques peuvent être énormément nuisibles et dangereuses pour la vie de l'Église et des croyants.

    Traditionis Custodes et Summorum Pontificum sont donc bien plus que des décrets disciplinaires. La façon dont les catholiques comprennent, abordent et célèbrent la Messe est importante. Puisque la liturgie est une source, des idées erronées sur la Messe peuvent empoisonner le puits de la vie catholique ; puisqu'elle est un sommet, des notions gravement défectueuses peuvent diriger les croyants vers une mauvaise destination.

    Par conséquent, les points soulevés et les mesures prises par les papes François et Benoît - et avant eux par Jean-Paul II, Paul VI et les Pères du Concile Vatican II - doivent être compris et évalués dans ce contexte plus large, au-delà des préférences et des accents particuliers du clergé et des fidèles. Examinons quelques-uns des grands thèmes que l'on retrouve dans les deux décrets papaux.

    L'amour de la messe

    Le premier thème est l'appréciation et l'amour véritables de la messe.

    Le Pape François s'inquiète à juste titre des catholiques qui considèrent la Messe de 1970 de Paul VI comme invalide, qui mettent au pilori de façon obsessionnelle ses prétendues déficiences et qui sapent la gratitude pour ce moyen par lequel Jésus-Christ devient sacramentellement présent sur l'autel. Même parmi ceux qui reconnaissent sa validité, certains la rejettent à un niveau pratique, comme les instituts sacerdotaux qui refusent de la célébrer et les fidèles qui n'y assistent pas et ne veulent pas y assister, même lorsqu'il n'y a pas d'autres options.

    Les catholiques qui aiment le Seigneur ne devraient avoir que de l'appréciation et de l'émerveillement pour tous les moyens valides - qu'ils soient romains, mozarabes, ambrosiens, brabançons, dominicains, carmélites, chartreux, anglicans, maronites, melkites, coptes, syro-malankares, syro-malabars, arméniens, chaldéens, ruthènes, ukrainiens et autres - par lesquels le Fils de Dieu fait homme devient humblement présent.

    Cette attitude de gratitude doit également s'étendre à la Messe de Pie V de 1570, la Messe latine traditionnelle (MLT) célébrée avec le Missel de Jean XXIII de 1962, qui a nourri l'Église pendant des siècles et produit d'innombrables saints. 

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  • "Je suis le pain vivant descendu du ciel"

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    hostie 01.jpgUne belle homélie prononcée par le Cardinal Josef Tomko lors de l’envoi en mission à la réunion de Montée Jeunesse à Québec le 21 mai 2007 (en préparation du Congrès eucharistique), parfaitement adaptée à l'Evangile de ce 19e dimanche:

    "Je dois vous parler de l’Eucharistie et je me trouve simplement désarmé devant la tâche. Je ne peux utiliser ni les raisonnements, ni la sagesse humaine, ni l’analyse scientifique, ni même le langage brillant. Parce que je dois m’approcher avec vous de ce que nous acclamons après la consécration: «Il est grand le mystère de la foi». C’est pourquoi je me sens comme Moise sur la montagne de Horeb devant le buisson ardent. Nous devons enlever les sandales, fermer nos yeux et écouter Celui qui a inventé l’Eucharistie. 

    Nous pouvons comprendre le grand mystère de la foi seulement par moyen d’une grande foi! Foi qui requiert une libre écoute et un accueil, mais aussi une profonde humilité quand c’est Dieu Lui-même qui nous parle. Il s’agit d’un discours qui peut sembler «dur», difficile, et provoquer l’abandon de quelques-uns, mais nous voulons l’affronter avec la foi de Pierre et des Douze apôtres: «Seigneur, à qui irons-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle» (Jn 6, 68). C’est la foi de la première Église qui reste la même jusqu’à aujourd’hui grâce à la jalouse et fidèle transmission, dont saint Paul est le témoin quand il présente aux Corinthiens l’institution de l’Eucharistie: «Pour moi, en effet, j’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis»(1 Co 11, 23). Et alors, écoutons le Seigneur qui nous parle dans la synagogue de Capharnaüm.

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  • Lettre du Pape François au Maître général des dominicains pour le 8ème centenaire de la mort de saint Dominique

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    LETTRE DU PAPE FRANÇOIS AU MAITRE GENERAL DE L'ORDRE DES PRECHEURS (DOMINICAINS), GERARD FRANCISCO       TIMONER, OP, A L'OCCASION DU VIII CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINT DOMINIQUE

    source

    Praedicator Gratiae : parmi les titres attribués à saint Dominique, celui de «Prédicateur de la grâce» est remarquable par sa consonance avec le charisme et la mission de l’Ordre fondé par lui. En cette année qui souligne le huitième centenaire de la mort de saint Dominique, je me joins volontiers aux frères prêcheurs pour rendre grâce pour la fécondité spirituelle de ce charisme et de cette mission, qui se sont manifestés au cours des siècles à travers la riche diversité de la famille dominicaine. Mon salut, ma prière et mes vœux veulent rejoindre tous les membres de cette grande famille, qui comprend aussi la vie contemplative et les œuvres apostoliques des moniales et des religieuses, ses fraternités sacerdotales et laïques, ses instituts séculiers et ses mouvements de jeunesse.

    Dans l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate, j’ai exprimé ma conviction que «chaque saint est une mission; il est un projet du Père pour refléter et incarner, à un moment déterminé de l’histoire, un aspect de l’Evangile» (n. 19). Dominique a répondu au besoin urgent de son temps non seulement au moyen d’une prédication renouvelée et vivante de l’Evangile, mais, c’est tout aussi important, en livrant le témoignage convaincant de son appel à la sainteté dans la communion vivante de l’Eglise. Comme dans toute réforme authentique, il cherchait à revenir à la pauvreté et à la simplicité de la première communauté chrétienne, rassemblée autour des apôtres et fidèle à leur enseignement (cf. Ac 2, 42). En même temps, son zèle pour le salut des âmes le conduisait à former un corps de prédicateurs engagés, dont l’amour pour la Sacra pagina comme l’intégrité de la vie pouvaient éclairer les esprits et réchauffer les cœurs grâce à la vérité vivifiante de la parole divine.

    En notre temps, caractérisé par un changement d’époque et de nouveaux défis pour la mission évangélisatrice de l’Eglise, Dominique peut donc être une source d’inspiration pour tous les baptisés qui sont appelés, en tant que disciples missionnaires, à rejoindre toutes les «périphéries» de notre monde en diffusant la lumière de l’Evangile et l’amour miséricordieux du Christ. En parlant de l’éternelle actualité de la vision et du charisme de saint Dominique, le Pape Benoît xvi nous rappelait que «dans le cœur de l’Eglise doit toujours brûler un feu missionnaire» (Audience générale du 3 février 2010).

    Le grand appel reçu par Dominique était de prêcher l’Evangile de l’amour miséricordieux de Dieu dans toute sa vérité salvatrice et son pouvoir rédempteur. Déjà alors qu’il étudiait à Palencia, il avait découvert le prix de l’inséparabilité de la foi et de la charité, de la vérité et de l’amour, de l’intégrité et de la compassion. Comme nous le rapporte le bienheureux Jourdain de Saxe, touché par le grand nombre de personnes qui souffraient et mouraient à cause d’une grave famine, Dominique vendit ses précieux livres et, avec une bonté exemplaire, établit une aumônerie, c’est-à-dire un lieu où les pauvres pouvaient trouver à manger (Libellus , n. 10). Son témoignage de la miséricorde du Christ et son désir d’apporter un baume de guérison pour ceux qui éprouvent la pauvreté matérielle comme la pauvreté spirituelle devaient inspirer la fondation de votre Ordre et façonner la vie et l’apostolat d’innombrables dominicains dans les époques et les lieux les plus divers. L’unité de la vérité et de la charité a peut-être trouvé son expression la plus juste dans l’école dominicaine de Salamanque, et en particulier dans les travaux du frère Francisco de Vitoria, qui a proposé un cadre de droit international enraciné dans les droits universels de l’être humain. Ce cadre a servi de base philosophique et théologique aux efforts héroïques des frères Antonio Montesinos et Bartolomeo de Las Casas dans les Amériques comme de Dominique de Salazar en Asie, pour défendre la dignité et les droits des peuples au-tochtones.

    Le message de l’Evangile qui affirme notre dignité humaine inaliénable en tant qu’enfants de Dieu et membres de l’unique famille humaine interpelle l’Eglise de notre temps qui est invitée à renforcer les liens d’amitié sociale, pour dépasser les structures économiques et politiques injustes et œuvrer au développement intégral de chaque individu et de chaque peuple. Fidèles à la volonté du Seigneur et poussés par l’Esprit Saint, ceux qui suivent le Christ sont appelés à coopérer aux efforts mis en œuvre pour «enfanter un monde nouveau où nous serons tous frères, où il y aura de la place pour chacun des exclus de nos sociétés, où resplendiront la justice et la paix» (Fratelli tutti, n278). Puisse l’Ordre des prêcheurs, aujourd’hui comme hier, se trouver à l’avant-garde d’une proclamation renouvelée de l’Evangile, qui puisse parler au cœur des hommes et des femmes de notre temps et éveiller en eux la soif de l’avènement du -royaume de sainteté, de justice et de paix du Christ!

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  • En marge de « Traditionis Custodes » : regard sur les rites liturgiques dans l’Eglise

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    1 Définitions

    La messe est le rite liturgique par excellence, institué sur l’ordre du Seigneur.

    Un rite, selon la définition du juriste romain Pomponius Festus (IIe siècle après J.-C.) est « un usage confirmé (mos comprobatus) dans l’administration des sacrifices (in administrandis sacrificiis) » (1).

    Le mot liturgie puise son origine étymologique dans deux termes grecs : λαος (λαοί, au pluriel) : peuple et έργειν, agir, qui ont donné λειτουργια : action pour le peuple, action publique.

    Un rite liturgique est donc l’action confirmée par la coutume selon laquelle sont offerts des sacrifices pour le peuple, des sacrifices publics.

    Chrétien ou non, l’homme a toujours recherché la manière juste et digne de louer Dieu ou la divinité. Mais la foi catholique seule nous fait ce don en toute orthodoxie dans le sacrifice parfait accompli par le Christ, de la Cène à la Résurrection par la κενωσις (en grec: évidement, vidange) de la Croix (2).

    « Faites ceci en mémoire de moi ». Le témoignage des premières générations chrétiennes nous assure que cet ordre du Seigneur a été fidèlement suivi et l’Eglise n’a d’autre ambition que de transmettre ce dépôt sacré au long des siècles : par le rite de la messe qui célèbre dans l’Eucharistie le sacrement primordial du sacrifice de Jésus et par ceux des autres sacrements ou de l’office divin qui en découlent.

     2.Diversité des rites

    Chacun sait cependant qu’il existe de nombreux rites légitimes pour la célébration de l’Eucharistie, des autres sacrements et des heures.

    L’Apologie de saint Justin (en l’an 150) nous montre qu’au départ il y eut place pour une certaine improvisation, au sein d’un schéma invariable qui témoigne d’un grand respect pour l’idée de Tradition.

    A cette liberté relative a succédé (à partir de la fin du IIIe siècle) une période de fixation autour des grandes anaphores (prières eucharistiques) dont les textes avaient atteint leur maturité théologique et littéraire. La cristallisation de ces rites différenciés se fit sous l’influence de divers facteurs -culturels, politiques et doctrinaux- que l’on peut résumer comme suit :

    Les grandes métropoles du monde antique vont chacune marquer de leur influence propre les aires d’évangélisation, à partir des principaux patriarcats historiques de l’Eglise. Le premier concile de Nicée (325) proclama leur ordre de préséance en se fondant sur leur apostolicité : Rome, deuxième siège de saint Pierre, à la fois siège de l’Eglise latine et siège universel ; Alexandrie, siège de saint Marc ; Antioche, premier siège de saint Pierre. S’y ajouta le patriarcat honorifique de Jérusalem, ville sainte et siège de saint Jacques. Plus tard encore, Constantinople, siège sans origine apostolique directe, devint également patriarcat à titre honorifique (3).

    Autres sources de diversité : l’évangile gagne des territoires - Ethiopie, Arménie, Perse, Inde même…- situés en dehors de la Βασιλεια Ρωμαιων et, en Occident, à partir de 250, le grec, qui était la langue culturelle véhiculaire de tout l’Empire (la « κοινη ») décline au profit du latin.

    A ces causes, il faut sans doute ajouter aussi l’incidence des querelles christologiques qui ont fortement marqué l’histoire de l’antiquité tardive (4)

    Si les familles liturgiques orientales sont aujourd’hui encore bien vivantes, y compris au sein des Eglises « uniates » (unies à Rome) (5), il n’en va pas de même pour l’Occident où, dès avant la fin du premier millénaire, Rome absorba progressivement tous les rites (gallican, celtique, wisigothique, nord-africain…) apparentés au sien, dans un mouvement spontané d’intégration qui s’est poursuivi jusqu’au concile Vatican II (1962-1965). Des autres familles liturgiques occidentales subsistèrent néanmoins quelques particularités locales (rite mozarabe à Tolède, rite ambrosien à Milan, rite de Braga, rite lyonnais) ou liées à l’histoire de certains ordres religieux (rite dominicain, rite cartusien…).

    3. Requiem pour la forme extraordinaire du rite romain ?

    Plus significative fut la persistance obstinée de la forme traditionnelle du rite romain lui-même après la publication d’un « nouvel ordo missae » par le pape Paul VI en 1970.

    A cette réforme correspondit en effet, pour des raisons qui lui sont aussi (6) extrinsèques, un phénomène de « dissolution du rite » (7) face auquel l’usage de la forme antérieure apparut à un nombre grandissant de personnes comme une sorte de valeur-refuge.

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  • "Un droit spécifique et impératif de la liturgie"

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    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur Metablog :

    Le droit liturgique

    Quiconque a un peu étudié la liturgie reconnaît que depuis le début de l'histoire de l'Eglise, il y a un droit spécifique et impératif de la liturgie. La messe ne se présente pas seulement comme une prière improvisée par chaque assemblée, ni même comme une simple réunion de prière qui aurait ses codes. Sa réalité est différente, elle est divine. Elle se présente comme Tradition divine. 

    Mettons-nous, si c'est possible, à la place d'un individu normalement constitué, sans préjugé, et vierge de toute habitude cultuelle... La première fois qu'il a entendu l'ordre divin sur du pain : "Ceci est mon corps livré" ; et sur du vin : "ceci est mon sang versé", Il a dû  trouver que ce n'était pas possible, que son Eglise forçait un peu la note, que l'on pouvait aller au Christ sans avoir besoin de ce rite barbare ou incompréhensible. Allons plus loin : la première fois qu'un individu normalement constitué a entendu l'ordre divin : "Vous ferez cela en mémoire de moi", vous referez, vous, ce geste fou que j'ai fait devant vous au Cénacle... soit il imitait les auditeurs du discours sur le pain de vie, partant définitivement sur la pointe des pieds, soit il ne lui restait plus qu'à s'exécuter sans fioriture, en reprenant le récit de l'Institution à la lettre. C'est ce qui se passe dans le rite latin. 

    C'est aussi ce qu'a fait saint Paul en réponse à ses chers Corinthiens : "J'ai appris du Seigneur lui-même ce que je vous ai aussi enseigné" (I Co. 11, 23), dit-il avant de reprendre à leur intention le récit de la dernière Cène à peu près tel qu'on le trouvera dans les Synoptiques (On date très précisément la Première aux Corinthiens de l'an 50 ; les synoptiques seraient un peu plus tardifs). Cela signifie deux choses pour saint Paul : ce n'est pas moi qui vous ai enseigné ce rite, c'est le Seigneur lui-même. Et aussi : ce n'est pas moi qui ai cru nécessaire de vous l'apprendre, mais aujourd'hui (quinze ans après la Passion), c'est parce que le Christ a pris la peine de me révéler ce rite qu'il a accomplis devant ses apôtres la veille de sa mort, c'est à cause du Seigneur donc, que je vous l'ai enseigné. C'est pourquoi ce rite fait partie du dépôt sacré auquel on ne peut pas toucher sans être anathème (Gal. 1, 8-9). "Je vous ai enseigné et donné en dépôt ce que j'ai moi même reçu" (I Co, 15, 3), "afin que vous vérifiiez si vous l'avez retenu comme je vous l'ai annoncé, puisqu'autrement ce serait en vain que vous auriez embrassé la foi" (15, 2). "Le Mystère de la piété" comme dit Paul dans les Pastorales, vient du Seigneur, au même titre que la foi elle-même. Il est aussi sacré que le kérygme de la résurrection du Seigneur dont il est question au chapitre 15 des Corinthiens. C'est dans cette épître aux Corinthiens que l'on découvre le lien entre la loi de la prière (c. 11) et la loi de la foi (c. 15). 

    J'espère avoir prouvé au paragraphe précédent que ce lien est originaire dans le christianisme. Lorsque saint Prosper d'Aquitaine, au Vème siècle, repère ce lien et martèle sa fameuse formule : "La loi de la prière décide de la loi de la foi" (et non l'inverse), on peut dire qu'il ne fait que reprendre, à travers saint Paul, l'enseignement apostolique. La liturgie n'a jamais été (et surtout pas pour les apôtres), un droit positif confié ad nutum aux premiers épiscopes, ni même au premier des épiscopes, Cephas. C'est à la fois un droit et un devoir pour les chrétiens de faire mémoire de la célébration du Christ, en reprenant les mêmes paroles, dans le même sens que lui.

    Beaucoup plus tard, lorsque le jésuite Suarez, dans la ligne du dominicain Cajétan, reconnaît qu'il existe des possibilités d'excès de pouvoir de la part du pape, et que ce dernier, bien qu'il exerce son pontificat effectivement de droit divin, peut se manifester dans son gouvernement comme "un tyran", lorsqu'il confond le droit divin avec un absolutisme décidément trop humain, notre scolastique donnera comme exemple de tyrannie papale potentielle, le non-respect des cérémonies reçues des apôtres. Pour lui, une réforme liturgique dont les motifs ne seraient pas à chercher dans la quête d'un plus grand respect du dépôt mais seraient exclusivement des calculs humains de type pastoraux,pourrait se trouver à l'origine d'un profond désordre au sein duquel pourrait naître un schisme pontifical. 

    "Moi je n'ai pas peur des schismes" a dit le pape François en 2019 au retour de son voyage à Madagascar. Au point de faire schisme ? L'avenir nous l'apprendra... Disons que la manière dont notre pape dénie tout droit à la liturgie et à sa tradition, pour concentrer tout le droit liturgique sur le droit positif qui émane des papes est particulièrement dangereux. Ce qu'un pape a fait en droit positif, un autre peut le défaire. La liturgie se réduit aux réformes que la papauté lui fait subir pour le meilleur et pour le pire depuis trente ans. Plus personne n'y comprend rien. L'oeuvre liturgique du pape Benoît aura disparu corps et biens devant l'autoritarisme de son successeur.

    Tout est dit dès le premier article de Traditionis custodes. Je cite : « Les livres liturgiques promulgués par les saints pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du concile Vatican II sont la seule expression de la lex orandi du rite romain ». Où l’on apprend cette chose tout à fait nouvelle dans l’Eglise que le droit liturgique serait un droit purement positif, qui provient de l’autorité ecclésiastique et qui n’a pas d’autre source. Pour François, c’est d’ailleurs le seul argument doctrinal qu’il mette en avant dans Traditionis custodes, il n’y aurait donc  de loi de la prière que celle qui sort la dernière de la bouche d’un pontife romain. 

    Fini le respect de la Tradition et de son droit intrinsèque, bien établi pourtant au début de Summorum pontificum. Terminée la distinction si respectueuse justement pour l'Eglise et son histoire, entre les deux formes d'un même rite. Traditionis custodes n'y fait même pas référence lorsqu'il parle sans vergogne pour le pontife précédent, de "l'unique rite romain", en plaçant le rite traditionnel, les centaines de prêtres qui le célèbrent, les dizaines de milliers de fidèles qui y assistent à travers le monde, sous le régime de l'autorisation exceptionnelle, et d'une sorte de loi des suspects (puisque l'autorisation de célébrer le rite traditionnel, pour les plus jeunes est à demander au Saint Siège et que les autorisations toutes à renouveler, seront toujours extra-paroissiales et ne concerneront pas systématiquement la messe du dimanche). 

    Organisée soigneusement par le pape dans Traditionis custodes, on doit assister vraisemblablement à une montée du mépris, oui mépris que François veut partager avec l'actuelle hiérarchie catholique, mépris qu'est censée ressentir l'actuelle hiérarchie catholique pour tous ceux qui déclareront avoir spirituellement besoin de la messe traditionnelle et qui, pour cette raison, seront désormais soumis au régime des autorisations exceptionnelles et donc considérés comme des catholiques de deuxième zone. 

    La paix de l'Eglise promulguée le 7 juillet 2007 par le pape Benoît, n'aura pas duré quinze ans. C'est le pape actuel qui rouvre les hostilités ce 16 juillet 2021. En tant que pape, il aurait sans doute le droit de désigner un ennemi interne à l'Eglise, hérétique ou schismatique. Mais son principe est faux : non le droit liturgique n'est pas un droit positif d'abord, mais, comme l'a enseigné son prédécesseur, un droit fondé sur la tradition et sur les propres paroles du Seigneur. Le pape saint Pie V, auquel François se compare dans son oeuvre liturgique, n'a jamais voulu imposer "sa" messe (en fait la messe du diocèse de Rome) aux communautés chrétiennes qui utilisaient des rite ayant plus de deux siècles d'existence. Saint Pie V savait bien et il avait modestement compris que la tradition est le principal fondement du droit liturgique et cela nous l'avons vu, depuis saint Paul.

  • La lettre ouverte au Pape François publiée dans Il Foglio du 5 août 2021

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    Du site FedeCultura.com :

    Nous publions la lettre publique au Pape François imprimée dans Il Foglio du 5 août 2021, signée par notre directeur Prof. Giovanni Zenone Ph.D. Une lettre écrite dans la douleur et l'angoisse des enfants qui se sentent chassés par leur propre mère et considérés illégitimes et plus les bienvenus dans la famille. Écrit du fond du cœur au Pape qui semble se soucier tant des marginaux, des minorités, des persécutés et qui doit donc entendre le cri de douleur des enfants de l'Église dont il a la charge.

    Très Saint Père,

    Le dernier livre d'Andrea Riccardi, fondateur de Sant'Egidio et voix bien connue du monde catholique progressiste, est intitulé "La Chiesa brucia. Crise et avenir du christianisme".

    Nous n'avons pas écrit de livre, nous n'avons pas fait d'analyse détaillée, mais nous voyons chaque jour le feu lent qui dévore et détruit l'Église catholique en Italie et dans le monde.

    La démission de Benoît XVI, il y a huit ans, a laissé beaucoup de gens dans la désolation et d'autres dans l'espoir. Pendant un certain temps, on a parlé de "l'effet Bergoglio", faisant allusion à une renaissance qui n'a malheureusement jamais eu lieu. Au contraire ! L'"Église en sortie" est restée un slogan sans aucune réalité. Au contraire, la ville sainte de la chrétienté, à l'époque du covide, a été la première à barricader ses églises, donnant au monde le signal d'une désertion totale.

    Nous avons assisté à des processus synodaux qui ont ressemblé à de véritables guerres civiles, avec des manœuvres visant à garantir une démocratie de type soviétique, et qui ont abouti à des documents controversés et, pratiquement, totalement inutiles. Les églises, les confessionnaux et même les coffres du Vatican sont de plus en plus vides : un signe que le peuple de Dieu ne reconnaît pas la voix des pasteurs.

    Les catholiques chinois, avec à leur tête le cardinal Zen, souffrent des accords du Vatican avec la dictature communiste chinoise ; des cardinaux qui ont été à l'avant-garde pendant des années, à vos côtés, comme Becciu, se sont retrouvés dans des scandales économiques sans précédent depuis l'époque de Marcinkus ; d'autres, comme Caffarra, Burke, Sarah, Müller, Pell ont été humiliés, réduits au silence et ignorés ; d'autres encore, très proches de vous, ont empêché la Conférence épiscopale américaine de faire toute la lumière sur l'affaire de pédophilie...

    Comme si cela ne suffisait pas, des ordres religieux conservateurs entiers ont été placés sous mandat et ont dû subir des persécutions inimaginables même aux jours les plus sombres de la Sainte Inquisition ; même des personnalités d'orientation totalement opposée, comme Enzo Bianchi, ont été "pitiénisées" du jour au lendemain, avec une dureté sans précédent. Tout comme les évêques, les prêtres, les religieux... dans tout le pays. 

    L'Église d'aujourd'hui est un véritable "hôpital de campagne" rempli de personnes blessées, qui ont un besoin urgent non pas de discours sur la miséricorde, mais d'une miséricorde réelle, véritable, concrète. De la paix.

    Votre dernière mesure contre la soi-disant messe en latin a encore semé la pagaille et la division, sans aucune raison. Pourquoi refuser ce que votre prédécesseur avait accordé ? Pourquoi humilier un petit groupe de croyants, en les accusant tous sommairement, sans appel, et, comme c'est de plus en plus évident, sans fondement ?

    Ainsi, après 8 ans, " l'Eglise brûle " comme jamais auparavant : elle est divisée et lacérée, en Italie, en Chine, aux États-Unis, en Allemagne... comme à l'époque de Luther.

    Nous aussi, les laïcs - bien que plus libres et non soumis à l'arbitraire croissant du monde clérical - souffrons de ce climat devenu lourd, presque irrespirable, de cette disparition désormais totale de toute pluralité saine. L'Église, qui était autrefois Mère, ressemble de plus en plus à une marâtre, imposant anathèmes, excommunications et commissariats en un flot continu.

    Nous vous en supplions donc humblement : mettez fin à cette guerre civile dans l'Église, comme un Père qui regarde le bien de tous ses enfants, et non comme le chef d'un courant clérical qui semble vouloir utiliser son autorité monarchique, à fond, souvent au-delà des limites du droit canonique, pour réaliser un agenda idéologique personnel.

    Luigi Abeti, Tina Abbate, Francesco Agnoli, Sabrina Caporali, Teresa Di Chio, Claudio Forti, Silvia Frassinito, Giacomo Luigi Mancini, Simone Ortolani, Riccardo Rodelli, Manuela Zanzottera, Giovanni Zenone

    Lettre ouverte au Pape François publiée dans Il Foglio le 5 août 2021