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  • Simone Weil : une critique implacable du monde actuel

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    Du site de France Culture :

    « Seul grand esprit de notre temps  », ainsi parlait Albert Camus de Simone Weil (1909 – 1943). Ouvrière, engagée dans la guerre d’Espagne, résistante et penseuse des totalitarismes avant Arendt, proche des milieux révolutionnaires anarchistes…

    Chez elle, l’action et la pensée ne font qu’un. Ses deux « grands œuvres » portent sur la condition ouvrière et l’enracinement. À l’heure des revendications identitaires, de la crise du multiculturalisme, mais aussi du retour d’un travail ouvrier soumis à l’intelligence artificielle, son œuvre considérable s’impose comme une critique implacable du monde actuel.

    Par Aïda N’Diaye, philosophe et enseignante. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont Je découvre la philosophie. Elle est chroniqueuse sur France Inter et collaboratrice de Philosophie Magazine.

    TOUS LES ÉPISODES

    Épisode 1 : Vie et œuvre de "la martienne"

    LE 02/08/2021

    Difficile de présenter celle que son maître, Alain, surnommait "la martienne" sans accumuler les superlatifs. Exceptionnelle, hors du commun, géniale,...

    Épisode 2 : L’Enracinement

    LE 03/08/2021

    Deux textes se détachent de l'ensemble des écrits de SImone Weil : "Des réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale" et "L’Enracinement",...

    Épisode 3 : Une vie au travail

    LE 04/08/2021

    Le travail constitue peut-être la colonne vertébrale de la réflexion qu'engage l'oeuvre de Simone Weil. Elle valorise le travail manuel et le pratique...

    Épisode 4 : Une intellectuelle engagée ?

    LE 05/08/2021

    La biographie de Simone Weil est ponctuée par ses engagements. Comme chez elle la vérité et le réel se confondent, il ne saurait y avoir de théorie qui...

    Épisode 5 : De la mystique au soin

    LE 06/08/2021

    Comment la philosophe a-t-elle rencontré la grâce ?

  • L'Islam et l'Occident

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    D'Arnaud Imatz sur le site de la Nef :

    L’islam et le modèle occidental

    Raymond Ibrahim, universitaire américain spécialiste du Proche-Orient et de l’islam, né aux États-Unis et chrétien d’origine copte égyptienne, vient de publier en français un livre important ayant connu un large succès aux États-Unis lors de sa sortie en 2018*.

    La Nef – L’hostilité entre l’islam et la chrétienté est-elle un accident de l’histoire ou s’inscrit-elle dans la continuité de l’histoire islamique ?

    Raymond Ibrahim – Elle s’inscrit très certainement dans la continuité. Le problème est que les historiens modernes ont tendance à mettre de côté l’aspect religieux et à se concentrer plutôt sur les identités nationales. Nous savons, par exemple, que pendant des siècles un grand nombre de peuples « orientaux » ont envahi et parfois conquis des parties appréciables de l’Europe. Les historiens modernes donnent des noms très variés à ces peuples : Arabes, Maures, Berbères, Turcs et Tatars, ou encore Omeyyades, Abbassides, Seldjoukides et Ottomans. Ce que ces historiens modernes omettent de faire, cependant, c’est de souligner que tous s’appuyaient sur la même logique et la même rhétorique djihadistes que les groupes terroristes contemporains tels que l’État islamique. Qu’il s’agisse des Arabes (ou « Sarrasins ») qui ont envahi la chrétienté pour la première fois au VIIe siècle, ou des Turcs et des Tatars qui ont terrorisé l’Europe de l’Est jusqu’au XVIIIe siècle, tous ont justifié leurs invasions en invoquant l’enseignement islamique, à savoir que le « destin » de l’islam est de régner sur le monde entier par le biais du djihad. Ils ont tous également suivi les injonctions juridiques classiques consistant, notamment, à offrir aux « infidèles » trois choix avant la bataille : la conversion à l’islam, l’acceptation du statut de dhimmi et le paiement du tribut (jizya), ou la mort. Et, une fois qu’ils ont conquis une région chrétienne, ils ont immédiatement détruit ou transformé les églises en mosquées, et vendu tous les chrétiens qui n’ont pas été massacrés, les condamnant à un esclavage abject, souvent sexuel.

    Le degré d’ignorance de l’Occident moderne est évident lorsqu’il affirme que des groupes comme l’État islamique ne se comportent pas conformément à l’enseignement et la doctrine islamiques. En fait, non seulement ces derniers agissent en stricte conformité avec la vision traditionnelle du monde de l’islam – haïr, combattre, tuer et réduire en esclavage les infidèles – mais ils imitent souvent intentionnellement les grands djihadistes de l’histoire (comme Khalid bin al-Walid, le « sabre d’Allah ») dont l’Occident a tendance à ne rien savoir.

    Le terme « Occident » masque selon vous la véritable histoire parce qu’il laisse accroire que les terres « orientales » et nord-africaines conquises par l’islam, Syrie, Égypte, Asie Mineure, Afrique du Nord, n’auraient pas fait vraiment partie de l’héritage chrétien gréco-romain : pourquoi se réfère-t-on toujours à l’Empire byzantin et jamais à l’Empire chrétien greco-romain ?

    Oui, non seulement l’Europe postchrétienne et ses ramifications (l’Amérique, l’Australie, etc.) ne parviennent pas à comprendre la véritable histoire de l’islam, mais elles ne parviennent pas non plus à comprendre vraiment leur propre histoire, et en particulier l’impact de l’islam. Ce que l’on appelle aujourd’hui « l’Occident » a été pendant des siècles connu et délimité par l’étendue territoriale de sa religion (d’où le terme plus ancien et historiquement plus exact de « chrétienté »). Elle comprenait alors toutes les terres que vous mentionnez et bien d’autres encore ; elles étaient devenues chrétiennes plusieurs siècles avant l’arrivée de l’islam et faisaient partie de la même civilisation globale. Puis l’islam est arrivé et a violemment conquis la majorité de ces territoires, certains de façon permanente (le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Anatolie), d’autres de façon temporaire (l’Espagne, les Balkans, les îles de la Méditerranée). Pendant ce temps, la majeure partie de l’Europe est devenue le dernier et le plus redoutable bastion de la chrétienté qui n’a pas été conquis, mais qui a été constamment attaqué par l’islam. Dans ce sens (oublié), le terme « l’Occident » est devenu ironiquement exact. Car l’Occident était en fait et littéralement le vestige le plus occidental d’un bloc civilisationnel beaucoup plus étendu que l’islam a définitivement amputé.

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  • L’existence de deux rites peut-elle briser l’unité ? La réponse du cardinal Ratzinger en 1998...

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    Une conférence intéressante du cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1998 (source)

    A l’occasion des dix ans du Motu proprio « Ecclesia Dei », promulgué par le Pape Jean-Paul II, des pèlerins se sont rendus à Rome en octobre 1998. Le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour le Doctrine de la foi, a prononcé devant eux une conférence sur la liturgie, dont voici le texte :

    Dix ans après la publication du Motu proprio Ecclesia Dei, quel bilan peut-on dresser? Je pense que c’est avant tout une occasion pour montrer notre gratitude et pour rendre grâces. Les diverses communautés nées grâce à ce texte pontifical ont donné à l’Eglise un grand nombre de vocations sacerdotales et religieuses qui, zélées, joyeuses et profondément unies au Pape, rendent leur service à l’Evangile dans cette époque de l’histoire, qui est la nôtre. Par eux, beaucoup de fidèles ont été confirmés dans la joie de pouvoir vivre la liturgie, et dans leur amour envers l’Eglise ou peut-être ils ont retrouvé les deux. Dans plusieurs diocèses — et leur nombre n’est pas si petit! — ils servent l’Eglise en collaboration avec les évêques et en relation fraternelle avec les fidèles, qui se sentent chez eux dans la forme rénovée de la liturgie nouvelle. Tout cela ne peut que nous inciter aujourd’hui à la gratitude!

    Cependant, il ne serait pas très réaliste de vouloir passer sous silence les choses moins bonnes: qu’en maints endroits les difficultés persistent et continuent à persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître des soupçons sur une acceptation du Concile « sous réserve seulement », et plus généralement sur l’obéissance envers les pasteurs légitimes de l’Eglise.

    Une méfiance envers l’ancienne liturgie

    Nous devons donc nous poser la question suivante: comment ces difficultés peuvent être dépassées? Comment peut-on construire la confiance nécessaire pour que ces groupes et ces communautés qui aiment l’ancienne liturgie puissent être intégrés paisiblement dans la vie de l’Eglise?

    Mais il y a une autre question sous-jacente à la première: quelle est la raison profonde de cette méfiance ou même de ce refus d’une continuation des anciennes formes liturgiques?

    Il est sans doute possible que, dans ce domaine, existent des raisons qui sont antérieures à toute théologie et qui ont leur origine dans le caractère des individus ou dans l’opposition des caractères divers, ou bien dans d’autres circonstances tout à fait extérieures. Mais il est certain qu’il y a aussi des raisons plus profondes, qui expliqueraient ces problèmes. Les deux raisons qu’on entend le plus souvent, sont le manque d’obéissance envers le Concile qui aurait réformé les livres liturgiques, et la rupture de l’unité qui devrait suivre nécessairement, si on laissait en usage des formes liturgiques différentes. Il est relativement facile de réfuter théoriquement ces deux raisonnements: le Concile n’a pas reformé lui-même les livres liturgiques, mais il en a ordonné la révision et, à cette fin, a fixé quelques règles fondamentales. Avant tout, le Concile a donné une définition de ce qui est la liturgie, — et cette définition donne un critère valable pour chaque célébration liturgique. Si l’on voulait mépriser ces règles essentielles et si l’on voulait mettre de coté les « normae generales », qui se trouvent aux numéros 34-36 de la Constitution « De Sacra Liturgia », alors là, on violerait l’obéissance envers le Concile! C’est donc d’après ces critères qu’il faut juger les célébrations liturgiques, qu’elles soient selon les livres anciens ou selon les livres nouveaux.

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  • Ce 26 août, le diocèse de La Rochelle commémore le calvaire de 829 prêtres réfractaires

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    D'Anne Bernet sur Aleteia.org :

    Les mouroirs flottants de Rochefort

    25/08/21

    Ce 26 août, le diocèse de La Rochelle commémore le calvaire de 829 prêtres réfractaires condamnés en 1792 à la déportation en Guyane. Le blocus anglais des côtes françaises empêcha la déportation, mais n’empêcha pas le martyre atroce des malheureux, dont les deux tiers périrent sur l’île Madame (Charente-Maritime).

    Depuis le 27 mai de cette année 1792, la loi condamne à l’exil tout ecclésiastique qui refuse de prêter le serment constitutionnel le transformant en fonctionnaire, serment que Rome estime schismatique. Chassés de leurs presbytères, interdits de séjour sur le territoire de leur ancienne paroisse, privés d’émoluments, ces hommes, obligés de regagner leurs départements d’origine où ils vivent en résidence surveillée, doivent désormais quitter le territoire national sous un mois. Seuls sont exemptés de ces mesures les prêtres âgés de soixante ans et plus, c’est-à-dire les vieillards, les malades et les infirmes.

    « Purger la nation »

    Beaucoup, déjà, ont pris le chemin de l’exil ; d’autres, nombreux aussi, jeunes en général, choisissent, tout en sachant risquer leur tête, de passer dans la clandestinité afin d’assurer la messe et les sacrements aux fidèles. Les autres sont estimés à 50.000. La plupart choisissent de partir, mais n’atteignent pas toujours la frontière, ordre ayant été donné en sous-main aux municipalités de les intercepter et les mettre à mort, « accidents » fréquents portés au compte du zèle de quelques bons patriotes. Cela ne suffit pas encore à « purger la nation » de ces « restes du fanatisme ». Les récalcitrants iront donc en Guyane, bagne infernal où l’espérance de vie n’excède pas six mois. Partout, l’on dresse des listes d’insermentés et, à compter de mars 1793, les arrestations d’ecclésiastiques se multiplient. Par convois entiers, venus des quatre coins de France, on les achemine, souvent à pied, sans nourriture ni soins, sous les coups et les insultes, vers les ports de l’Atlantique. Certains sont lynchés en route par des foules haineuses… 

    Cette traque continuera dix-huit mois. Certains départements s’y distinguent, tels la Haute-Vienne, l’Allier, la Meuse, la Meurthe, la Saône-et-Loire, la Seine Inférieure. Les convois se dirigent vers Nantes et Bordeaux, et surtout vers Rochefort. Quand ils y arrivent, les prisonniers, conduits dans les couvents de la ville dont les religieuses ont été chassées, sont fouillés au corps, laissés nus en public, dépouillés de leurs affaires personnelles. Parfois, l’on trouve sur eux des objets de valeur, aussitôt confisqués, ou des objets de piété, détruits sous leurs yeux aux cris de Vive la République.

    Moins de valeur que les esclaves

    L’embarquement vers le bagne doit suivre mais, très vite, il s’avère impossible, car la flotte anglaise bloque l’accès à l’océan, tandis que les prêtres continuent d’affluer de partout. On décide de les entasser sur un vieux trois ponts, le Bonhomme Richard, navire négrier hors d’état de naviguer, qui servait d’hôpital pour les soldats galeux de la garnison. En février 1794, on réquisitionne une autre vieille baille réformée de la traite négrière, Les Deux Associés, qui peut recevoir dans ses cales 40 humains. Son commandant, le capitaine Laly, parvient à y entasser plus de 400 prêtres, qui possèdent, il est vrai, moins de valeur marchande que les malheureux Africains promis à l’esclavage… Plus tard, Laly confiera : « On m’avait dit de les faire mourir sans bruit dans le silence de l’océan. Moi, je le faisais : je les haïssais. Nous avons tous notre mission ici-bas. J’ai tué, et je tuerais encore si j’avais à le faire. »

    Pour cela, il n’a pas besoin de grands moyens. L’insalubrité de son bâtiment, l’intolérable promiscuité, qui favorisent les épidémies de fièvre et de typhus, la privation de soins et de nourriture, qui multiplie les cas de scorbut, une avitaminose mortelle, y suffisent amplement, d’autant que beaucoup de ces hommes sont âgés et en mauvaise santé. Un survivant, l’abbé Dumonet, racontera, en vers latins : « Chacun de nous avait tout au plus deux pieds cubes d’air et cependant, il en faut sept à huit pour qu’un homme puisse vivre. […] Lorsque la mort avait enlevé vingt prêtres, on avait la barbarie d’en faire venir d’ailleurs vingt-quatre ou vingt-cinq. » Il faut finalement se résoudre à ouvrir un autre ponton, le Washington.

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  • Ne dites plus : "Journées du Patrimoine"; c'est trop "genré"!

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    De Thierry Boutte et Bosco d'Otreppe sur le site de la Libre :

    Pascal Smet a-t-il eu raison de rebaptiser les Journées du patrimoine en Heritage Days ?

    Considéré trop genré, le label "les Journées du patrimoine" a été changé en “Heritage Days”. De plus, l’utilisation de l’anglais veut placer la région de Bruxelles sur la scène internationale. Une bonne idée ?

    25-08-2021

    Contexte

    Les 18 et 19 septembre 2021 se dérouleront les Heritage Days, nouvelle appellation pour les journées du Patrimoine en Région de Bruxelles-Capitale.Pourquoi Pascal Smet, le secrétaire d'État chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, a-t-il changé pour un nouveau vocable anglais ? L'anglais pour offrir une vitrine internationale au patrimoine bruxellois, glisse Marc Debont, son porte-parole. Après Washington, Bruxelles est la 2e ville la plus cosmopolite au monde. Aussi parce que le terme Heritage dépasse ce qui est communément inclus - des visites de bâtiment - dans le mot patrimoine ou openmonumentdag. Enfin, pour sortir de la dichotomie patrimoine-matrimoine avec un terme inclusif et neutre. Trop genré le mot patrimoine. Matrimoine l'est autant et devrait disparaître pour être englobé bientôt dans le Heritage Days.

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  • Comme un air de conclave ?

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    Du blog d'Aldo Maria Valli ; traduction de "Benoît et moi" :

    Un air de Conclave au Vatican

    « Tam tam au Vatican. Il y a un air de conclave » titre Libero aujourd’hui en première page.

    Antonio Socci explique : « Au Vatican, on parle avec de plus en plus d’insistance d’un nouveau conclave. Le pape François aurait en effet exprimé l’intention de partir. En décembre prochain, il aura, entre autres, 85 ans, soit le même âge que Benoît XVI au moment de sa démission. Mais la raison de la démission de Bergoglio n’est pas principalement l’âge, mais sa santé, qui a été mise en lumière de manière soudaine et inattendue avec son opération chirurgicale le 4 juillet de l’année dernière.

    Bien que la version officielle après l’opération du côlon soit que le pape se porte bien, les rumeurs se multiplient pour dire que ce n’est pas du tout le cas.

    Entre-temps, le même jour que l’article de Socci, le site Il Sismografo, habituellement défini comme « paravatican » en raison de sa proximité et de son harmonie avec les palais sacrés, a publié un article sur la situation des cardinaux électeurs aujourd’hui et dans les mois à venir.

    « A la fin de 2022, il y aura douze autres cardinaux qui ne seront plus électeurs », explique l’article.

    Actuellement, « les cardinaux électeurs qui peuvent entrer dans un conclave pour élire un nouvel évêque de Rome sont au nombre de 122 (ce chiffre ne comprend pas le cardinal Giovanni Angelo Becciu, 73 ans, actuellement en procès, à qui le pape a retiré le 27 septembre dernier les droits et prérogatives d’électeur), un chiffre plus ou moins conforme à ce que recommandait le pape Paul VI. Il convient de rappeler que le pape Montini a fixé à 120 le nombre maximum de cardinaux électeurs du pontife et que, par le motu proprio Ingravescentem aetatem, il a établi qu’en atteignant l’âge de quatre-vingts ans, les cardinaux perdent le droit de participer au conclave pour l’élection d’un nouveau pape, mais pas le droit d’être élus ».

    À ce jour, les grands électeurs se répartissent comme suit : 13 créés par Jean-Paul II, 39 créés par Benoît XVI, 70 créés par François.

    « Théoriquement, si tout reste inchangé jusqu’à fin 2022, à la fin de l’année prochaine, le nombre de cardinaux électeurs passera de 122 à 110, soit dix cardinaux de moins que le nombre établi par Paul VI ».

    Voici la liste des cardinaux, six latino-américains et six italiens, qui d’ici décembre 2022 passeront dans la catégorie des non-électeurs. A côté de chaque nom, la date de naissance :

    2021

    1) Angelo Scola – Italie – 07.11. 1941

    2022

    2) Ricardo Ezzati Andrello – Chili – 07.01.1942

    3) Gualtiero Bassetti – Italie – 07.04.1942

    4) Ricardo Blázquez Pérez – Espagne – 13.04.1942

    5) Norberto Rivera Carrera – Mexique – 06.06.1942

    (6) Jorge Liberato Urosa Savino – Venezuela – 28.08.1942

    (7) Gregorio Rosa Chávez – El Salvador – 03.09.1942

    (8) Rubén Salazar Gómez – Colombie – 22.09.1942

    9) Giuseppe Bertello – Italie – 01.10.1942

    10) Gianfranco Ravasi – Italie – 18.10.1942

    11) André Armand Vingt-Trois – France – 07.11.1942

    12) Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga – Honduras – 29.12.1942

    « Ces faits, écrit Il Sismografo, donnent des raisons de penser que d’ici la fin de l’année et les premiers mois de l’année prochaine, le pape François annoncera son huitième consistoire pour la création de nouveaux cardinaux, en particulier des électeurs.

    En juillet dernier, à propos de l’hospitalisation de Bergoglio à Gemelli, le directeur du site, Luis Badilla, écrivait :

    « Il y a cependant un détail très important que beaucoup, en ces heures, sous-estiment, ignorent ou manipulent : la maladie qui a frappé le pape François est grave et dégénérative. Elle pourrait même être chronique. Certes, le Saint-Père reviendra au Vatican pour reprendre son voyage sur les traces de Pierre, mais il ne sera plus jamais le même. Toute la rhétorique sur un Jorge Mario Bergoglio surhomme nuit à son image et à son charisme… Il sait qu’il devra changer beaucoup de choses dans sa vie : fatigue, repos, limites, nutrition, exercices physiques de réhabilitation ».

    http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2021/07/13/francois-une-hospitalisation-plus-longue-que-prevu/

    Antonio Socci, dans Libero, souligne que la première personne à parler d’un « air de conclave » a été Sandro Magister à la mi-juillet, qui a écrit dans son blog : « Conclave en vue. Tous prennent leurs distances de François ».

    Pour notre part, nous concluons en rappelant que dans le livre du journaliste argentin Nelson Castro, La salud de los Papas, il y a une longue interview de Bergoglio qui se conclut comme suit :

    « Pensez-vous à la mort ? »
    « Oui. »
    « Vous avez peur ? »
    « Non. Pas du tout.
    « Comment imaginez-vous votre mort ? »
    « En tant que Pape, soit en fonction, soit émérite. »

  • L'universalité de l'Eglise vouée à disparaître ?

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    C'est ce que cet article publié par cath.ch donne à entendre :

    «Le déclin de l’universalité de l’Eglise catholique a déjà commencé»

    L’Église catholique est-elle encore vraiment universelle? Plusieurs observateurs en doutent. Selon Lucio Caracciolo, directeur de la revue italienne Limes, une des raisons principales des mutations en cours est la remise en cause du caractère constantinien de l’Église catholique, approche géopolitique fondatrice du pontificat du pape François.

    Lire l'article sur cath.ch

  • Flandre : des jeunes athées plus déterminés que les croyants

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    Lu sur de Standaard, p. 14; extrait :

    25 août 2021

    Les jeunes athées sont aujourd'hui plus radicaux que les croyants

    Pour la première fois, la KU Leuven a cartographié l'identité philosophique de plus de 1 000 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans. Elle concerne les jeunes qui sont inscrits dans une école du réseau de l'Enseignement catholique de Flandre ou qui étudient dans une école supérieure ou une université catholique. Selon l'étude, quelque 6 % des personnes interrogées se disent catholiques, orthodoxes ou protestantes, et un peu plus de 2 % se disent musulmanes. Une personne sur cinq a déclaré qu'elle n'était chrétienne qu'en raison de ses traditions culturelles. Le groupe le plus important (28,5 %) se dit généralement religieux. Ce groupe croit en quelque chose - spiritualité ou mysticisme - mais ne lui colle pas immédiatement l'étiquette de religion. (...) Près de 12 % se disent athées affirmés. "C'est une tendance que nous observons en Flandre depuis un certain temps dans d'autres catégories d'âge", explique Didier Pollefeyt. Ces athées "rabiques" tentent d'imposer leurs vues religieuses aux croyants. Ce groupe montre également une attitude moins tolérante à leur égard. Tout comme les anciens catholiques d'autrefois, pour eux il n'y a qu'une seule vérité.

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  • Saint Louis, roi de France

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    51HV2NMERAL._SS500_.jpgIl y a une quinzaine d'années, Jacques Le Goff a publié une biographie magistrale de saint Louis qui a été saluée par les spécialistes comme une oeuvre historique innovante et qui rendait justice à ce roi prisonnier de sa légende; en voici une présentation intelligente, due à Pierre Gendron, sur "Spiritualité 2000"

    "Sur la sainteté de saint Louis, comme fil conducteur possible, il y aurait beaucoup à dire. C'est une question sur laquelle Jacques Le Goff apporte un éclairage nouveau. Son travail fait ressortir toute l'actualité de saint Louis comme exemple de saint laïc. Dans ce but, l'auteur procède à l'examen d'un document produit par un contemporain de saint Louis qui a justement l'avantage de représenter le point de vue du laïc. Il s'agit d'un témoin exceptionnel, une figure remarquable de l'entourage du roi, qui fut à la fois grand sénéchal du royaume et dès sa jeunesse un ami: Joinville. (Louis IX, né en 1214 et mort en 1270, a été canonisé en 1297. Jean, sire de Joinville, est né en 1224; il est octogénaire quand il compose son ouvrage, terminé en 1309; et il meurt lui-même en 1317 à l'âge de 93 ans.)

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  • Un " canal confidentiel " entre le Saint-Siège et les Talibans

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le Saint-Siège ferait pression pour des pourparlers avec les talibans afin d'éviter une catastrophe humanitaire

    Les représentants du Vatican n'ont pas souhaité faire de commentaire lorsque le Register les a contactés, mais un journaliste italien a rapporté ce week-end qu'un " canal confidentiel " avait été ouvert entre le Saint-Siège et les Talibans.

    23 août 2021

    CITÉ DU VATICAN - Le Saint-Siège appelle à l'ouverture de pourparlers entre les talibans, les dirigeants politiques régionaux et les pays occidentaux afin d'éviter une catastrophe humanitaire lors du retrait des forces américaines et alliées d'Afghanistan.

    Dans un éditorial publié en première page le 19 août, le journal du Vatican L'Osservatore Romano affirme qu'il "sera bien sûr nécessaire de négocier avec les talibans" sur les questions de migration ainsi que sur "les droits de l'homme et les libertés fondamentales, afin qu'ils accordent à ceux qui ne se sentent pas en sécurité la possibilité de quitter l'Afghanistan". Il ajoute que ces pourparlers "doivent être menés rapidement".

    L'éditorial, intitulé "La responsabilité d'accueillir - la tragédie des Afghans en fuite", appelle la communauté internationale à "agir pour que la situation des réfugiés afghans ne se transforme pas en une nouvelle urgence humanitaire catastrophique". 

    L'article accuse également les nations "qui ont un rôle responsable en Afghanistan" de ne pas avoir prévu une telle urgence, affirmant qu'il est "surprenant" qu'un tel scénario n'ait pas été envisagé - ou pire, que les nations aient été conscientes d'une telle crise probable "et que rien n'ait été fait pour l'éviter." 

    L'article précède l'affirmation, ce week-end, du journaliste et lobbyiste italien chevronné Luigi Bisignani, selon laquelle un "canal confidentiel a été ouvert de manière inattendue entre le Saint-Siège et les talibans pour créer un corridor humanitaire pleinement opérationnel".

    Dans une lettre adressée au quotidien italien Il Tempo et publiée le 22 août, M. Bisignani affirme que, sous l'impulsion du pape François, la Secrétairerie d'État du Vatican et la Congrégation pour les Églises orientales travaillent à un dialogue tripartite avec les talibans, sous la médiation du président turc Recep Tayyip Erdogan. 

    M. Bisignani a déclaré qu'un tel dialogue "pourrait miraculeusement nous aider" à la lumière d'un rapport de renseignement classifié qui circule dans les ministères du gouvernement et qui prévoit une nouvelle vague d'immigration produisant des "scénarios inquiétants" et un risque élevé d'attaques terroristes. 

    La prétendue initiative diplomatique du Saint-Siège fait suite à l'appel du pape François, le 15 août, à prier pour la situation en Afghanistan "afin que le vacarme des armes cesse et que des solutions puissent être trouvées autour d'une table de dialogue." Le pape n'a pas mentionné la crise en cours lors de son discours de l'Angelus du 22 août.

    Le bureau de presse du Saint-Siège n'a pas répondu aux questions du Register concernant l'affirmation de M. Bisignani. 

    L'archevêque Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, et l'archevêque Christophe El-Kassis, nonce apostolique au Pakistan, qui supervise l'Afghanistan en l'absence de liens diplomatiques officiels, n'ont pas non plus répondu aux demandes de commentaires du Register sur l'approche du Saint-Siège, car ils sont tous deux en vacances. 

    Un retrait bâclé

    L'administration Biden a été largement critiquée pour ce que de nombreux critiques considèrent comme un retrait bâclé qui n'a pas respecté l'accord de paix de 2020 entre les talibans et les États-Unis, a entraîné la chute inattendue du gouvernement afghan et a permis aux talibans de prendre le contrôle du pays. 

    Alors que le régime s'emparait de la capitale Kaboul la semaine dernière, des milliers d'Afghans ont cherché à fuir la nation musulmane. Beaucoup d'entre eux se sont dirigés vers l'aéroport de la ville, certains faisant une chute mortelle en s'accrochant à l'extérieur d'un avion militaire américain dans des tentatives désespérées de partir. Selon les rapports, environ 28 000 personnes ont été évacuées du pays depuis le 14 août. 

    Dans une déclaration du 19 août, le président de l'Aide à l'Église en détresse, Thomas Heine-Geldern, a déclaré que l'accord de paix de 2020 n'indiquait pas clairement comment les Afghans qui n'adhèrent pas à la pratique de la charia (loi islamique) des talibans seront traités. Il a également souligné les avantages et les inconvénients de l'approbation et de la reconnaissance internationales du régime islamiste. 

    Si le régime n'est pas reconnu internationalement, il n'y aura pas de "canaux officiels" pour engager le dialogue avec les Talibans sur les questions de droits de l'homme, a-t-il observé. "Le fait que la plupart des ambassades occidentales ferment, et que les observateurs internationaux partent, comme ils l'ont fait en Syrie en 2011, n'est pas de bon augure", écrit Heine-Geldern. 

    D'autre part, il a affirmé que les pays déclarant leur sympathie pour le nouvel émirat "non seulement contribueraient à légitimer les talibans, mais aussi à enhardir les régimes autoritaires du monde entier, en particulier dans la région, ce qui entraînerait des violations croissantes des libertés religieuses dans leurs propres pays".  

    Une telle approbation internationale créerait "un aimant pour les petits groupes islamiques radicaux, créant une nouvelle constellation de factions terroristes religieuses qui pourraient supplanter Al-Qaïda et l'État islamique". Heine-Geldern a prédit que la situation des chrétiens et des autres minorités religieuses "qui souffrent déjà d'oppression" dans la région allait "se détériorer davantage." 

    Dans une déclaration publiée le 23 août, la branche italienne de l'Aide à l'Église en détresse a averti que la menace contre la liberté religieuse en Afghanistan ne vient pas seulement des Talibans, mais aussi de l'État islamique de la province de Khorasan (ISKP), la filiale afghane de l'État islamique, et d'Al-Qaïda. 

    "L'ISKP continue de se consolider, notamment après la défaite d'ISIS en Syrie et en Irak et après le début des pourparlers de paix entre les talibans et l'OTAN", peut-on lire dans la déclaration de l'ACN-Italie. "Différent des talibans, l'ISKP compte dans ses rangs un nombre croissant de jeunes afghans éduqués et issus de la classe moyenne, qui sont rejoints par des groupes de djihadistes expérimentés d'Al-Qaïda." 

    "Nous craignons que la reconnaissance du régime taliban par certains pays n'encourage également la prolifération de groupes islamiques radicaux actuellement plus petits mais capables de se structurer en un réseau terroriste potentiellement capable de supplanter les formations historiques comme Al-Qaïda et l'État islamique", ajoute le communiqué. "En plus de cela, les relations entre le Pakistan, les organisations terroristes présentes en Palestine et dans la province syrienne d'Idlib et le régime afghan, sont particulièrement préoccupantes." 

    Les chrétiens en danger

    L'ACN Italie s'est fait l'écho des préoccupations de Heiner-Geldern, qui craignait que la réintroduction de la charia ne "balaie les quelques libertés péniblement conquises, y compris la très fragile liberté religieuse" et elle a prédit que "tous ceux qui ne partagent pas l'islamisme des talibans, y compris les sunnites modérés, sont donc en danger." 

    Plus de 99 % des 27,6 millions d'habitants de l'Afghanistan sont musulmans ; la plupart sont sunnites et seulement 10 % sont chiites. Selon l'AED, le nombre de chrétiens n'est pas clair, et pourrait aller de 1 000 à 20 000, car beaucoup pratiquent leur foi en secret. En 2018, seuls environ 200 catholiques vivaient en Afghanistan. 

    L'organisme de bienfaisance a rappelé qu'en 2010, les talibans ont tué 10 travailleurs humanitaires accusés de diffuser le christianisme et d'être des espions étrangers. Le groupe aurait également dit aux dirigeants d'églises clandestines qu'ils étaient surveillés, et les inquiétudes se sont accrues quant au fait que des chrétiens puissent être tués, ou que des jeunes filles chrétiennes soient données en mariage à des combattants talibans. 

    "Même avant la prise de pouvoir par les talibans, les chrétiens convertis à l'islam étaient confrontés à l'ostracisme et même à la violence des membres de leur famille", rapporte ACN. "Au 16 août, deux jésuites indiens et quatre missionnaires de la charité attendaient d'être évacués."

    Entre-temps, un groupe protestant clandestin a affirmé le 19 août que les chrétiens afghans avaient fui vers les montagnes "dans une tentative désespérée d'échapper aux talibans qui font du porte-à-porte pour les tuer". Les islamistes ont une "liste de chrétiens connus qu'ils ciblent pour les poursuivre et les tuer", affirme le rapport.

    "La charia des talibans est catastrophique pour les droits de l'homme", écrit Nina Shea, directrice du Centre pour la liberté religieuse de l'Institut Hudson, dans The Epoch Times. "Sans droits fondamentaux, en fait, tout le monde risque d'être arrêté et puni arbitrairement", a ajouté Shea. 

    Le père Barnabite Giovanni Scalese est responsable de la Missio sui iuris en Afghanistan, la seule entité catholique du pays, créée par le pape Jean-Paul II en 2002. En avril, il a exprimé des doutes quant à la capacité des talibans à restaurer un émirat islamique, mais comme beaucoup, il n'a pas non plus prédit la chute du gouvernement afghan. 

    S'adressant au Register la semaine dernière, le père Scalese a déclaré que le pays traversait un "moment très difficile" mais n'a pas voulu en dire plus en raison de la sensibilité de la situation. 

    Il a ajouté : "La seule chose que je peux vous dire, c'est de prier pour nous".

  • Jusqu'où ira l'autodémolition de l'Eglise ?

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    De Jean Kinzler sur le Forum Catholique : "Quand on lit ce texte, 48 jours après TC, qui a restreint la forme extra, on se demande jusqu'où ira l'autodémolition de l'Eglise..."

    MESSAGE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS,
    SIGNÉ PAR LE SECRÉTAIRE D'ÉTAT, À
    L'OCCASION DE LA 71e SEMAINE LITURGIQUE NATIONALE


    [Crémone, 23-26 août 2021]
    Très Révérend Excellence ,

    en l'heureuse circonstance de la 71 eme Semaine liturgique nationale, qui se déroulera dans la ville de Crémone du 23 au 26 août prochain, le Saint-Père François est heureux de vous adresser vos vœux, aux ouvriers CAL, au diocèse hôte et son Pastore et à tous ceux qui participent aux importantes journées d'études.

    Le Souverain Pontife se joint à l'action de grâce commune au Seigneur, car cette année, il est possible de réaliser l'événement, après le triste moment de l'année dernière, lorsque suite aux conditions connues de la propagation de la pandémie, la réalisation déjà prévue a dû être reporté. . La décision douloureuse a toutefois permis de confirmer sous un jour nouveau le thème choisi qui entend approfondir des aspects et situations de célébration, si durement éprouvés par la propagation du Covid 19 et les limitations nécessaires pour le contenir.

    En effet, le thème que vous traiterez concerne le rassemblement in unum des disciples du Seigneur pour exécuter son commandement
    « faites ceci en mémoire de moi » ( Lc 22, 19c) : « OÛ SONT DEUX OU TROIS UNIS EN MON NOM.. ." ( Mt 18:20 ). Communautés, liturgies et territoires. Le rassemblement hebdomadaire au « nom du Seigneur », qui depuis ses origines a été perçu par les chrétiens comme une réalité indispensable et inextricablement liée à leur propre identité, a été durement touché lors de la phase la plus aiguë de la propagation de la pandémie. Mais l'amour du Seigneur et la créativité pastorale ont poussé pasteurs et fidèles laïcs à explorer d'autres voies pour nourrir la communion de foi et d'amour avec le Seigneur et avec les frères, dans l'attente de pouvoir revenir à la plénitude de la célébration eucharistique dans la tranquillité et la sécurité. Ce fut une attente dure et douloureuse, éclairée par le mystère de la Croix du Seigneur et fructueuse de nombreuses œuvres de soins, d'amour fraternel et de service aux personnes qui ont le plus souffert des conséquences de l'urgence sanitaire.

    La triste expérience du "jeûne" liturgique de l'année dernière a ainsi mis en lumière la bonté du long chemin parcouru depuis le Concile Vatican II, sur le chemin tracé par la Constitution Sacrosanctum Concilium.
    Le temps de la privation a permis de percevoir « l'importance de la liturgie divine pour la vie des chrétiens, qui y trouvent cette médiation objective requise par le fait que Jésus-Christ n'est pas une idée ou un sentiment, mais une Personne vivante, et son Mystère, un événement historique. La prière des chrétiens passe par des médiations concrètes : l'Ecriture Sainte, les Sacrements, les rites liturgiques, la communauté. Dans la vie chrétienne, nous n'ignorons pas la sphère corporelle et matérielle, car en Jésus-Christ, elle est devenue la voie du salut. On pourrait dire qu'il faut aussi prier avec le corps : le corps entre dans la prière » (Pape François, Audience générale du 3 février 2021).


    La liturgie « suspendue » pendant la longue période de confinement, et les difficultés de la reprise qui a suivi, ont confirmé ce qui se voyait déjà dans les assemblées dominicales de la péninsule italienne, une indication alarmante de la phase avancée du changement d'ère. Nous observons comment dans la vie réelle des gens la perception du temps lui-même a changé et, par conséquent, du dimanche lui-même, de l'espace, avec des répercussions sur la manière d'être et de ressentir la communauté, les personnes, la famille et le rapport à un territoire.
    L'assemblée dominicale se trouve ainsi déséquilibrée à la fois pour les présences générationnelles, pour les inhomogénéités culturelles, et pour l'effort pour trouver une intégration harmonieuse dans la vie paroissiale,

    Le Saint-Père espère que la Semaine liturgique nationale, avec ses propositions de réflexion et de moments de célébration, bien que dans la modalité intégrée en présence et par voie électronique, saura identifier et suggérer quelques lignes de pastorale liturgique à offrir aux paroisses, afin que le dimanche, l'assemblée eucharistique, les ministères, le rite émergent de cette marginalité vers laquelle ils semblent inexorablement tomber et retrouvent une centralité dans la foi et la spiritualité des croyants. La publication récente de la troisième édition du Missel romain et la volonté des évêques italiens de l'accompagner d'une solide reprise de la formation liturgique du saint peuple de Dieu augure bien dans ce sens.

    Sa Sainteté salue avec joie la célébration de la 71 eme Semaine liturgique nationale, qui se tient dans une région qui a beaucoup souffert à cause de la pandémie et qui a si bien fleuri pour apaiser une si immense souffrance. Egli assicura la sua preghiera e di cuore imparte la Benedizione Apostolica all'Eccellenza Vostra, al Vescovo della Diocesi ospitante, SE Mons. Antonio Napolioni, agli altri Presuli, ai sacerdoti, ai diaconi, alle persone consacrate, come pure ai relatori e ai partecipanti tous.

    En joignant mes vœux personnels, je profite de l'occasion pour me confirmer avec un sens du respect distingué

    de Votre Excellence Votre très
    dévoué
    Cardinal Parolin
    Secrétaire d'Etat
    ____________________

    A Son Excellence
    Mgr Claudio MANIAGO
    Evêque de Castellaneta

    Président de la CAL
    --
    https://www.vatican.va/content/francesco/it/messages/pont-messages/2021/documents/20210823-messaggio-cal.html

  • Le "camp du Bien" de la gauche de la gauche : une arnaque

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    De l'essayiste Claude Demelenne en "opinion" sur le site du Vif :

    La gauche contestataire n'est pas le camp du Bien (carte blanche)

    24/08/21

    Parce que je critique la gauche contestataire, je trahirais le camp du Bien. Brève réplique à ceux qui prétendent avoir le monopole du coeur.

    Dans les pages 'Opinions' du "Vif", j 'épingle fréquemment les errements de la gauche contestataire (le PTB de Raoul Hedebouw, La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon...). Les militants de la gauche rouge vif apprécient peu et s'en offusquent : puisque je continue à me revendiquer de la gauche (social-démocrate, réformiste), je devrais en toute logique concentrer mes critiques contre la droite, le camp du Mal. Je pense, au contraire, qu'il est plus important de balayer devant sa porte.

    L'obsession militante

    "Critiquer parfois 'les nôtres' constitue une attitude nécessaire, qui risque toujours de nous faire passer pour un traître, affirme le philosophe Guy Haarscher (ULB). Mais être capable de faire cela, c'est le commencement de toute sagesse" (1). Sans pour autant nier les erreurs de la gauche de la gauche, d'aucuns notent que ceux qui s'en sentent proches défendent des valeurs généreuses, la justice sociale, la lutte contre les inégalités, l'antiracisme... "Il faut aussi être vigilant face aux 'bonnes causes', réplique Guy Haarsher, qui met en garde contre ce qu'il appelle "la monomanie des militants". Elle est dangereuse, explique le philosophe, car " l'obsession militante peut aveugler".

    Le monopole du coeur

    J'ai toujours été stupéfait par l'incapacité d'une certaine gauche dite' radicale' à faire son autocritique. Elle croit avoir toujours raison. Elle ne doute jamais. Pétrie de certitudes, elle revendique le monopole du coeur. Raison pour laquelle le mot 'compromis' ne fait pas partie de son vocabulaire. Quand on cultive le mythe de l'infaillibilité de la gauche (au choix) marxiste, trotskyste authentique, contestataire, on ne perd pas son temps à négocier des compromis avec les sociaux-démocrates, les écologistes, les libéraux, les chrétiens-démocrates, tous défenseurs, à des degrés divers, du capitalisme abject.

    " Détruire le capitalisme"

    L'anticapitalisme, parlons-en. "Le capitalisme nous détruit, il faut détruire le capitalisme, écrit l'économiste et philosophe français, Frédéric Lordon (2). Il n'a pas de mots assez durs pour dénoncer " la tyrannie capitaliste". Son "abolition" s'impose, comme d'ailleurs celle de la " démocratie bourgeoise ". Pour la gauche contestataire, le doute n'est pas permis, ceux qui agitent le drapeau anticapitaliste font partie du camp du Bien.

    La lutte des classes est une réalité. Le capitalisme est souvent doux pour les riches, rugueux pour les pauvres. Faut-il pour autant le diaboliser, partout et toujours ? Le capitalisme occidental est-il une horreur absolue, qu'il faut combattre par tous les moyens ? C'est loin d'être une évidence. " L'Occident est imparfait, il n'est pas à détruire, analyse l'écrivain et journaliste algérien, Kamel Daoud. L'Occident est aussi le lieu où l'on fuit quand on veut échapper à l'injustice de son pays d'origine, à la dictature, à la guerre, à la faim, ou simplement à l'ennui" (3).

    Indignation sélective

    De tels propos font hurler à la gauche de la gauche. Celle-ci n'a pourtant pas de leçons à donner, tant elle s'est souvent tragiquement trompée, tout au long du siècle dernier. Elle a pratiqué une peu glorieuse indignation sélective, dénonçant sans relâche - et avec raison - le fascisme et l'extrême droite (ainsi que les ravages de l'ultra-capitalisme), mais fermant longtemps les yeux face aux abominations du communisme.

    La gauche de la gauche a le culot de se revendiquer du camp du Bien, alors que bon nombre de ses figures de proue ont ménagé, voire soutenu, les pires tyrans, Staline, Mao, Pol Pot, Khomeini... La gauche de la gauche peut certes parfois se montrer généreuse, dans ses revendications et propositions 'sociales'. Mais globalement, le bilan de cette gauche-là est négatif, pour ne pas dire famélique. Son prétendu "camp du Bien" est une arnaque, que je continuerai à dénoncer.

    (1) Interview de Guy Haarscher dans La Libre-Belgique", 30-31 janvier 2021

    (2) "Figure du communisme", Frédéric Lordon, La fabrique éditions, 2021

    (3) Carte blanche dans 'Le Monde' du 23 juin 2020