Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 14

  • "Synodalité" et "chemin synodal"

    IMPRIMER

    De l'abbé Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Le chemin synodal

    .

    Le pape François évoque souvent la notion de « synodalité » et de « chemin synodal ». Elle sera le thème du prochain synode des évêques, en 2023. En Allemagne, le « chemin synodal » adopté par les évêques locaux fait l’objet de débats. Comment comprendre cette notion, qui signifie étymologiquement « cheminer ensemble » ?

    C’est le pape Paul VI qui a institué le synode des évêques au début de la 4ème et dernière session du concile Vatican II. Il s’agit d’une institution permanente, érigée par le motu proprio Apostolica Sollicitudo, du 15 septembre 1965.

    Ce document précise que « de par sa nature même, le Synode des Évêques a pour mission d'informer et de conseiller » (1). Il y est aussi indiqué que « le Synode des Évêques est soumis directement et immédiatement à l'autorité du Pontife Romain ». C’est au pape qu’il appartient de convoquer le synode, d’établir les thèmes à traiter, de ratifier l’élection des participants, de présider l’assemblée, etc. (2). Les pères synodaux sont les évêques choisis par les conférences épiscopales, les représentants des instituts religieux et les cardinaux qui président les dicastères de la curie romaine.

    Une institution semblable, bien que non permanente, existe au niveau des conférences épiscopales, des provinces ecclésiastiques ou des diocèses. Dans le premier cas, elle s’appelle « concile plénier », dans le second « concile provincial », dans le troisième « synode diocésain » (3).

    Un discours du pape François

    A l’occasion du 50ème anniversaire de l’institution du Synode des Evêques, le 17-10-15, le pape François a prononcé un important discours dans lequel il décrit ce qu’il entend par « Eglise synodale ». En voici quelques passages significatifs :

    « Une Église synodale est une Église de l’écoute (…). C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’“Esprit de Vérité” (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7). (…) A travers les pères synodaux, les Évêques agissent comme d’authentiques gardiens, interprètes et témoins de la foi de toute l’Église, qui doivent savoir discerner avec attention parmi les mouvements souvent changeants de l’opinion publique. »

    « (…) le chemin synodal culmine dans l’écoute de l’Évêque de Rome, appelé à se prononcer comme “pasteur et docteur de tous les chrétiens”, non à partir de ses convictions personnelles, mais comme témoin suprême de la fides totius Ecclesiae [la foi de toute l’Eglise], “garant de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église”. »

    « Le fait que le Synode agisse toujours cum Petro et sub Petro [avec Pierre et sous Pierre] – et donc pas seulement cum Petro, mais aussi sub Petro – n’est pas une limitation de la liberté, mais une garantie de l’unité. En effet, le Pape est, par la volonté du Seigneur, “le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les Évêques, soit la multitude des fidèles”. A cela s’ajoute le concept de “communion hiérarchique”, utilisé par le Concile Vatican II : les Évêques sont unis à l’Évêque de Rome par le lien de la communion épiscopale (cum Petro) et sont en même temps soumis hiérarchiquement à lui en tant que Chef du Collège (sub Petro). »

    Le synode n’est donc pas une assemblée parlementaire où s’affrontent majorité et opposition (4), ni un moyen pour un groupe de pression de changer la foi et la morale de l’Eglise. On ne peut pas non plus se référer à « l’esprit » ou à la « dynamique » du synode pour donner une valeur magistérielle à des opinions personnelles exprimées lors des travaux de l’assemblée. Enfin, un synode n’est pas une simple caisse de résonance de l’opinion publique, une notion souvent confondue avec une autre, qui est étroitement liée à celle de « synodalité » : le sensus fidei [sens de la foi] ou sensus fidelium [sens des fidèles].

    Le sensus fidei

    Le pape François a voulu que les deux synodes sur la famille (2014 et 2015) soient précédés d’une large consultation du Peuple de Dieu. De même, le synode sur le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission » s’étalera sur deux ans, d’octobre 2021 à octobre 2023 et connaîtra trois phases (diocésaine, continentale, universelle).

    Cette façon de faire répond à une autre caractéristique de la synodalité, également évoquée dans le discours du 17-10-15 :

    « Après avoir réaffirmé que le peuple de Dieu est constitué de tous les baptisés appelés à “être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint”, le Concile Vatican II proclame que “la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, ‛des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs’, elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel” (LG 12). »

    Lire la suite

  • Liberté du culte en Belgique : les mesures sanitaires préventives du Covid 19 font l’objet d’un nouveau protocole plus minutieux qu’annoncé

    IMPRIMER

    Contrairement à ce que nous aurions pu laisser entendre sur la foi d’informations de presse émanant de source ecclésiale (ici: 1er septembre 2021: fin des restrictions pour les messes en Belgique), le Ministère belge de la justice a rédigé, en concertation avec les cultes, un protocole qui ne remet pas en cause la fin des limitations au culte lui-même, sauf le port du masque, mais enjoint néanmoins au respect de règles de prudence qui méritent d’être soulignées.

    En voici les éléments principaux communiqués par le vicariat général du diocèse de Liège:

    1. À l'entrée: tout le monde doit se désinfecter les mains et mettre un masque buccal. Il s’agit aussi d'aménager une circulation à sens unique afin de guider les visiteurs à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment au moyen d'un parcours balisé. Si la circulation à sens unique n'est pas possible, appliquez des règles de priorité. Les visiteurs prennent place de manière à ce que les sièges les plus éloignés de l'entrée soient occupés en premier.
    1. À la fin du service: chacun reste à sa place jusqu'à ce qu’un responsable fasse sortir les personnes. En commençant près de la sortie, un responsable indique le chemin aux personnes présentes. Les réceptions avant ou après la cérémonie sont organisées conformément aux mesures en vigueur concernant les réunions privées.
    1. Un responsable corona est désigné. Celui-ci veille à ce que les activités se déroulent conformément aux mesures de prévention contre le coronavirus. Toutes les personnes présentes sont informées en temps utile et de manière claire sur les mesures (de sécurité) en vigueur ; les membres du personnel reçoivent une formation appropriée à ce sujet. Si le responsable corona, ou le ministre du culte constate que certains éléments sont contraires aux dispositions en vigueur, il doit exiger qu'il y soit remédié dans les plus brefs délais. Si la personne concernée refuse d’y donner suite, il lui sera demandé de quitter l'activité. En cas de refus, il est indiqué de faire appel à la police.
    1. Nettoyage et aération: Entre chaque service (du culte), le local est nettoyé et suffisamment aéré. Toutes les surfaces que les personnes présentes pourraient toucher sont nettoyées avant et après la réunion : loquets, portes, bancs, rampes, interrupteurs, robinets, chasses d’eau, lunettes de w.c. et autres surfaces touchées. Les locaux sont aérés au maximum (air frais et/ou ventilation interne). Il est prévu un micro individuel, une tribune et un siège (lavables), qui ne peuvent être utilisés que par le ministre. Si d’autres intervenants sont prévus, ils reçoivent chacun un micro, une tribune et un siège, sauf s’ils vivent sous le même toit ou si ces objets sont désinfectés après chaque intervenant. Dans la mesure du possible, des entrées et sorties séparées sont prévues. Toutes les portes et fenêtres restent ouvertes au maximum pendant le service (du culte).
    1. Collecte: Sans faire passer des plateaux, corbeilles, sacs, etc. mais à un ou deux points de collecte. Les points de collecte sont clairement indiqués et contrôlés. Le ministre du culte encourage les dons en ligne dans ses communications et durant la cérémonie.
    1. Éléments propres au culte: Le bénitier à l’entrée est couvert ou rendu inutilisable. De l’offrande jusqu’à la communion, la pale est posée sur le calice et les hosties sont couvertes sauf pour la consécration. Lors du Notre Père, on ne donne pas la main aux personnes qui ne vivent pas sous un même toit. Pas de poignée de main, d’embrassade ou d'autre contact lorsque des personnes ne vivant pas sous un même toit se souhaitent la paix. Seule une personne boit dans le calice.
    1. Communion: Le moins de personnes possible pour administrer la communion.  Celui qui administre la communion se désinfecte les mains et porte un masque bucco-nasal. La personne qui administre la communion et le communiant se tiennent largement à distance en tendant les bras le plus loin possible. La personne qui administre la communion laisse tomber avec déférence l’hostie dans la main tendue du communiant (sans toucher la main du communiant). Il n'est pas autorisé de déposer l'hostie sur la langue du communiant. Les personnes présentes avancent sur une file par allée et retournent à leur place par une autre allée.
    1. Funérailles: Pas de poignée de main pour présenter ses condoléances. Pas d’offrande impliquant un contact avec la croix ou la patène. Les souvenirs sont distribués avec des gants ou mis à disposition.
    1. Mariages: À l’issue de la célébration de mariage, les nouveaux mariés peuvent être félicités, sans poignées de main et embrassades.
    1. Baptêmes: Seule une personne touche un objet ; retrait de tout ce que les parents, le parrain et la marraine et le célébrant touchent ensemble (remise de la croix, cierge de baptême, robe blanche de baptême). Prévoir à chaque fois une nouvelle eau baptismale. Le ministre du culte se désinfecte les mains avant et après l’onction.
    1. Confession et onction des malades: La confession est possible à l'église, pas dans le confessionnal. Imposition des mains à distance sans contact. Onction des malades, si autorisée d’un point de vue médical et sans communauté. Le ministre du culte se désinfecte les mains avant et après l’onction. Dans une maison de repos et de soins, le règlement d’ordre intérieur en vigueur est respecté.

    Source : vicariat.general@evechedeliege.be.

    Référence: Protocole sanitaire cultes 20210901-Protocole-FR.pdf

    JPSC

  • Ne tuez pas, ne tuez plus les prêtres !

    IMPRIMER

    Rédigé par Philippe Maxence le 20 août 2021 pour l’éditorial du bimensuel « l’Homme Nouveau » :

    séminaristes.jpg

    L’assassinat d’un homme est toujours une tragédie. La mort violente d’un prêtre apparaît, elle, toujours comme une double catastrophe : humaine et spirituelle.

    Non contente d’enlever la vie à un être humain, elle prive l’Église d’un ouvrier pour la moisson, même si nous ne devons pas oublier que pour porter du fruit, il est nécessaire que le grain meure.

    Terrible paradoxe de l’Évangile qui s’est appliqué à tant de prêtres depuis le début du christianisme et qui s’est renouvelé plus récemment pour le Père Hamel (2016) et le 9 août dernier pour le Père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Tué par l’immigré qu’il hébergeait, ce prêtre a été fidèle à l’idée qu’il se faisait de la charité.

    Bien commun et confusion mentale

    Beaucoup ont mis en cause le principe même de cet accueil parce que, en situation illégale, l’assassin avait fait l’objet de plusieurs avis d’expulsion et qu’il devait être jugé pour l’incendie de la cathédrale de Nantes. S’il apparaît logique qu’un acte criminel qui s’est déroulé en France soit jugé selon les lois françaises, il semble moins normal que le suspect, atteint de défaillances psychologiques, se promène en liberté et ne trouve de refuge qu’auprès de la charité d’un prêtre. La faillite ne se trouve donc pas d’abord du côté de ce dernier, mais de l’État et de la justice, empêtrés à la fois dans l’idéologie et dans des textes juridiques contradictoires. Plus profondément, ce fait tragique oblige à s’interroger à nouveau sur notre conception de la politique. Celle-ci vise-t-elle le bien commun ou se limite-t-elle à permettre à chaque individu d’agir à sa guise ?

    Les différentes politiques migratoires de ces dernières décennies vont malheureusement dans ce dernier sens, en traduisant au plan judiciaire l’absolutisation des droits de l’individu. À force d’ignorer la primauté du bien commun (1), un prêtre a été assassiné, tué vraisemblablement dans un moment de folie. Il n’est pas mort seulement des coups mortels à la tête portés par son agresseur, ni encore de la défaillance pratique de l’État et de la justice. Il est mort aussi de la confusion mentale, fruit de philosophies qui ne sont, hélas, pas seulement mortifères intellectuellement, moralement et spirituellement.

    Il existe malheureusement d’autres manières de tuer des prêtres : l’étouffement dans l’œuf des vocations sacerdotales qui ont besoin d’être entourées.

    On me permettra de dire mon inquiétude devant une des conséquences probables du motu proprio Traditionis Custodes remettant en cause Summorum Pontificum de Benoît XVI. En affirmant l’existence légale de la seule messe de Paul VI pour le rite latin, ce texte vise sans le dire mais directement les séminaires constitués sous Jean-Paul II et Benoît XVI pour former de futurs prêtres selon la tradition latine.

    Comme l’a très bien vu le Père Daniel-Ange dans un texte très émouvant et animé d’une charité véritable, ces lieux de formation donnent à l’Église un grand nombre de vocations qui ne cherchent ni le confort ni une carrière ecclésiastique mais sont animées le plus souvent d’un idéal surnaturel et d’un vrai zèle missionnaire.

    Lire la suite

  • Traditionis Custodes : le cri de détresse des supérieurs « tradis » aux évêques

    IMPRIMER

    motu_proprio_traditionis.jpg

    « Les supérieurs des communautés « Ecclesia Dei » ont adressé le 1er septembre une lettre aux évêques de France pour solliciter leur soutien « dans leur désir de paix et d’unité » après la publication du motu proprio Traditionis Custodes sur la messe tridentine. L’hebdomadaire « Famille Chrétienne » rend compte ici de cette démarche que les autorités ecclésiastiques, romaines ou autres, auraient tort de mésestimer.

    « Alors que cette rentrée devrait être marquée par des échanges dans plusieurs diocèses sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes restreignant l’usage de la messe tridentine, les supérieurs généraux des principales communautés « Ecclesia Dei » ont pris les devants. Réunis le 31 août septembre à Courtalain, dans la maison générale de l’Institut du Bon Pasteur (Eure-et-Loir), ils ont adressé une lettre aux évêques de France que Famille Chrétienne retranscrit dans son intégralité. Cette lettre, qui a été remise aux représentants des évêques français mercredi 1er septembre, est co-signée par les supérieurs de douze de ces principaux instituts – neuf masculins, trois féminins.

    Une lettre « filiale et confiante »

    Il s’agit d’une lettre « filiale et confiante pour solliciter [l’] aide [des évêques] dans [notre] désir de paix et d’unité », a écrit sur Facebook la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, publiant le 1er septembre une photo des membres présents à la réunion. Dans la lettre, les signataires réaffirment leur fidélité au Saint Père et leur « adhésion au magistère (y compris à celui de Vatican II et à ce qui suit) selon la doctrine catholique de l’assentiment qui lui est dû ». Si des fautes ont été commises, ils se disent « prêts, comme l’est tout chrétien, à demander pardon si quelques excès de langage ou de la défiance vis-à-vis de l’autorité ont pu s’introduire chez tel ou tel de nos membres. Nous sommes prêts à nous convertir si l’esprit de parti ou l’orgueil a pollué nos coeurs. »

    Les signataires appellent à un véritable dialogue, « humain, personnel, plein de confiance, loin des idéologies ou de la froideur des décrets administratifs », et demandent de pouvoir « rencontrer une personne qui sera pour nous le visage de la Maternité de l’Eglise. » Par cette phrase, ils font entendre qu’ils espèrent la nomination d’un médiateur entre Rome et les Instituts ‘’Ecclesia Dei’’, précise une source à Famille Chrétienne. Pour la France, la CEF avait nommé avant l’été et avant la parution du motu proprio, deux évêques responsables du dialogue avec les communautés « Ecclesia Dei », et une réunion avait été organisée le 14 juin.

    Une lettre qui traduit aussi une « grande souffrance »

    Appelant à l’unité et au dialogue, les Supérieurs des communautés ''Ecclesia Dei'' font aussi part de leur profond désarroi face aux mesures du motu proprio et à la dureté de la lettre qui l’accompagne. « Cet amour filial [qu’ils renouvellent explicitement au Saint-Père dès le début de la lettre, ndlr] se teinte aujourd’hui d’une grande souffrance. Nous nous sentons soupçonnés, mis en marge, bannis. Cependant, nous ne nous reconnaissons pas dans la description donnée par la Lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021. » Répondant à l’un des reproches qui leur sont faits, ils assurent : « Nous ne nous considérons aucunement comme la « vraie Église ». Au contraire, nous voyons en l’Eglise catholique notre Mère en qui nous trouvons le salut et la foi ».

    Ils rappellent les promesses qui leur ont été faites par Rome à plusieurs reprises, et voudraient « pouvoir raconter » au médiateur qu’ils espèrent voir nommé « la souffrance, les drames, la tristesse de tant de fidèles laïcs du monde entier, mais aussi de prêtres, religieux, religieuses qui ont donné leur vie sur la parole des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI », et à qui on avait « promis que ‘’ toutes les mesures seraient prises pour garantir l’identité de leurs Instituts dans la pleine communion de l’Église catholique [1]’’ ».

    Une ombre plane sur ces Instituts, alors que des rumeurs circulent sur des « visites apostoliques pour nos Instituts ». « Nous demandons des rencontres fraternelles où nous puissions expliquer qui nous sommes et les raisons de notre attachement à certaines formes liturgiques. Nous désirons avant tout un dialogue vraiment humain et miséricordieux : « Sois patient envers moi ! », supplient les signataires.

    Lire la suite

  • Le procès de George Pell : une "vendetta politique" à l'encontre du cardinal

    IMPRIMER

    De fsspX.news :

    Procès du cardinal Pell : « un coup monté qui a mal tourné »

    2 septembre 2021

    Le père Brennan est un jésuite qui ne pratique pas la langue de buis dans cette matière du droit qu’il affectionne, et dont il est un spécialiste reconnu en Australie. Professeur de droit et recteur du Collège Newman de l’Université de Melbourne, le père Frank Brennan revient sur le procès du cardinal George Pell, auquel il a assisté aux moments-clé.

    Dans un entretien exclusif accordé au Catholic Weekly – semaine religieuse de l’archidiocèse de Sydney – du 27 août 2021, le père Brennan met ouvertement en cause le travail de la police et des magistrats, dans l’affaire qui a mené en prison treize mois durant le cardinal George Pell, avant sa libération par une décision unanime de la Haute Cour d’Australie, en avril 2020.

    « Dès que le procès du cardinal a débuté, il ne faisait plus aucun doute qu’un grand nombre de personnes en Australie – que ce soit dans les médias ou dans la police de l’Etat de Victoria – cherchaient avant tout à trouver un bouc émissaire et une victime », déclare le jésuite qui a pu consulter l’intégralité des minutes du procès.

    Pire : pour le juriste, les systèmes de police et de justice de Victoria ont commis « une erreur grave à l’égard du cardinal George Pell », au point de « compromettre leur crédibilité », et de faire dégénérer le procès en « vendetta politique » à l’encontre du haut prélat.

    Le père Brennan n’a jamais été un fervent soutien du cardinal, il reconnaît volontiers un certain nombre de « divergences publiques » avec lui.

    Mais le jésuite s’est convaincu de son innocence lorsqu’il a vu le procureur Mark Gibson, « un homme honorable et un bon juriste » lutter en vain pour trouver les six minutes où l’infraction contre deux choristes après une grande messe solennelle dans la cathédrale Saint-Patrick, aurait pu se dérouler. Et encore, ce n’était là que l’un des nombreux dysfonctionnements dans toute cette affaire.

    Alors pourquoi tant d’acharnement contre un innocent ? Il faut, toujours selon le père Brennan, remonter à 1996, année de la nomination de Mgr Pell comme archevêque de Melbourne.

    Le prélat australien établit alors – à la demande de la police et de la justice de l’Etat de Victoria qui lui demandent de lutter plus efficacement contre les abus commis par des clercs – tout un ensemble de mesures connues sous le nom de Melbourne Response.

    Un dispositif critiqué d’emblée dans la presse et aussi dans les couloirs des palais de justice, car on estimait que le cardinal « n’avait pas apporté les changements nécessaires dans l’intérêt des enfants et de l’Eglise ».

    Le procès du haut prélat ne serait alors qu’un « coup monté ayant mal tourné », dont le but était surtout de porter un discrédit sur sa personne, et qui s’est, en définitive, retourné contre la police et l’institution judiciaire.

    Le professeur de droit a annoncé une analyse complète de ce procès, à paraître sur huit pages, dans le numéro du 5 septembre du Catholic Weekly.

    Depuis l’épilogue de cette triste saga, le jésuite reconnaît avoir noué une certaine amitié avec le cardinal : « je dirais que c’est un homme honorable, et après avoir appris à le connaître davantage, j’ai eu encore moins de doutes, s’il était possible, sur son innocence ».

    (Sources : The Tablet/Catholic Weekly – FSSPX.Actualités)

  • Motu proprio "Traditionis custodes" : une ignorance de l'histoire de la liturgie ?

    IMPRIMER

    Du site "Esprit de la Liturgie" :

    Traditionis custodes ignore-t-il l’histoire de la Liturgie ?

    Note d’Esprit de la Liturgie : Nous proposons dans ce qui suit, avec la permission de l’auteur, une traduction d’une tribune de Dom Alcuin Reid O.S.B. , publiée le 6 août dernier dans le journal catholique en ligne Catholic World Report. Dom Alcuin Reid est historien de la liturgie, spécialiste du Mouvement Liturgique et des réformes du rite romain au XXème siècle. Il est également le prieur du Monastère Saint-Benoît de Brignoles, une communauté bénédictine de droit diocésain du diocèse de Fréjus-Toulon


    Le cardinal Walter Brandmüller élève l’hostie consacrée lors d’une messe selon le missel préconciliaire célébrée à l’autel de la Chaire à Saint-Pierre de Rome, le 15 Mai 2011. (CNS photo/Paul Haring)

    Dans le brouhaha qui a suivi la promulgation du Motu Proprio Traditionis custodes le 16 juillet, nous avons eu droit à un torrent de commentaires de la part des vainqueurs. Ceux-ci déforment tant l’Histoire de la liturgie qu’on ne peut s’empêcher de les comparer aux journalistes les moins scrupuleux qui encensent de commentaires révisionnistes leur candidat favori le matin après sa victoire dans une élection quelconque. Ne prétendons pas maintenant qu’il s’agit d’autre chose que d’une guerre politique ecclésiastique, aussi perturbante que soit cette réalité – d’autant plus qu’il y a trois semaines, la tolérance liturgique, à défaut d’une vraie paix, s’était enracinée, avait grandi et porté ses fruits dans de nombreux diocèses, sinon la plupart.

    Le pape François est “revenu avec force aux paroles de Vatican II a dit et les a appliquées », nous dit-on. « Une partie de ce que Benoît XVI a fait était contraire au Concile Vatican II », affirme-t-on encore. « L’Église tout entière reviendra à la messe de 1970 « , claironne-t-on. On dit allègrement que « le missel de 1970 » est « en un sens supérieur, plus fidèle à la volonté du Seigneur telle qu’elle est comprise par le Concile Vatican II ». La « participation active » à la liturgie et la liturgie de Vatican II « sont synonymes », assène-t-on. Nous devons être soulagés que les éléments « médiévaux » corrompus de la liturgie aient été écartés une fois pour toutes.

    De même, le tout premier article du Motu Proprio lui-même, qui cherche à établir les livres liturgiques modernes comme « l’unique expression de la lex orandi du rite romain », trahit une compréhension fondamentalement défectueuse de l’histoire de la liturgie, de la relation entre la lex orandi et la lex credendi et du pouvoir de ceux dont le ministère dans l’Église est effectivement de veiller sur sa Tradition vivante.

    Lire la suite

  • Curie, démission, Motu proprio, Afghanistan... : une nouvelle interview fleuve du pape

    IMPRIMER

    De Vatican News (Salvatore Cernuzio):

    1/9/2021

    Interrogé par une radio espagnole, le Pape réfute toute idée de démission

    La longue interview du Pape François par Carlos Herrera, sur Radio Cope, a été diffusée ce mercredi matin. Pour la première fois, il a parlé de son opération chirurgicale en juillet et a également abordé les questions sensibles de l’actualité de cet été, notamment l'Afghanistan, la Chine, l'euthanasie et la réforme de la Curie.

    Contrairement aux prétendues rumeurs qui circulent dans les médias italiens et argentins, le pontificat de François, qui en est presque à sa neuvième année, ne se terminera pas de façon prochaine: «Il ne m'a jamais traversé l'esprit de démissionner», assure le Pape. L'entretien qu’il a accordé le week-end dernier à Radio Cope, le diffuseur de la Conférence épiscopale espagnole, a duré une heure et demie. C'était la première interview du Pape depuis son opération.

    Son état de santé deux mois après son hospitalisation

    En conversation avec le journaliste Carlos Herrera, sous le regard de Marie qui défait les nœuds, exposée dans le hall de la Maison Sainte-Marthe, le Pape aborde tous les sujets d'actualité et ne recule pas devant les questions les plus personnelles. En commençant par la question la plus simple mais, en cette période de rétablissement postopératoire, la plus importante: «Comment allez-vous?»«Je suis toujours en vie», répond François avec un sourire. Et il raconte que c'est un infirmier du service de santé du Saint-Siège, «un homme avec plus de 30 ans d'expérience», qui lui a «sauvé la vie» en insistant pour qu'il soit opéré: «Il m'a sauvé la vie! Il m'a dit: '"l faut vous opérer"», explique le Pape.

    Et ce, malgré l'avis contraire de certains qui suggéraient plutôt un traitement «aux antibiotiques». L'insistance de l'infirmier s'est avérée providentielle, car l'opération a révélé une section nécrosée: maintenant, après l'opération, révèle François avec précision, «j'ai 33 centimètres d'intestin en moins». Cela ne l'empêche toutefois pas de mener une vie «tout à fait normale»«Je peux tout manger», assure-t-il, et, en prenant «les médicaments appropriés», assurer tous les engagements inscrits à son agenda de rentrée, qui comprend également un voyage en Slovaquie et en Hongrie du 12 au 15 septembre, le 34e de son pontificat.

    François ne veut pas démissionner

    Toujours à propos de sa santé, le Pape dément catégoriquement les spéculations de certains journaux italiens et argentins sur une éventuelle démission de la papauté. Interrogé à ce sujet, François a déclaré: «Cela ne m'a jamais traversé l'esprit... Je ne sais pas où ils ont eu l'idée que je démissionnerais!». Avec une pointe d'ironie, François reconnaît que dans la presse, «chaque fois qu'un Pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de Conclave».

    Des «petits ajustements» dans l’organisation de la Curie romaine

    La réforme de la Curie romaine, de nouveaux progrès dans la transparence des finances du Vatican et la prévention des cas d'abus au sein de l'Église sont les trois dossiers sur lesquels le Pape travaille intensément. En ce qui concerne la réforme de la Curie, François assure que «cela avance pas à pas» et révèle que cet été, il était sur le point de terminer la lecture et la signature de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium, dont la publication a toutefois été retardée «à cause de ma maladie», précise-t-il.

    François précise cependant que ce texte «ne contiendra rien de nouveau par rapport à ce que nous voyons actuellement», seulement quelques fusions de Dicastères, comme l'Éducation Catholique avec le Conseil Pontifical pour la Culture, et le Conseil pontificale de la Nouvelle Evangélisation qui rejoindra Propaganda Fide«De petits ajustements», explique le Pape.

    La crise en Afghanistan

    Un large espace dans l'interview est consacré à l’actualité internationale la plus grave de cet été, la crise en Afghanistan, meurtrie par les récents attentats et l'hémorragie de citoyens après la prise de pouvoir des talibans. «Une situation difficile», note le Pape François, qui ne s'étend pas sur les efforts que le Saint-Siège déploie au niveau diplomatique pour éviter les représailles contre la population, mais salue le travail de la Secrétairerie d'État.

    Le Pape exprime son estime pour la chancelière allemande Angela Merkel, «une des grandes figures de la politique mondiale», qui avait déclaré dans son discours du 20 août à Moscou: «Il faut mettre fin à la politique irresponsable qui consiste à intervenir de l'extérieur et à construire la démocratie dans d'autres pays, en ignorant les traditions des peuples». «J'ai ressenti un sentiment de sagesse face aux paroles de cette femme», explique François.

    Le Pape définit comme «licite» le retrait des États-Unis d'Afghanistan, après vingt ans d'occupation, même si «l'écho qui résonne en moi est autre chose», ou plutôt le fait de «laisser le peuple afghan à son sort». Il lui semble que la sortie du pays n’a pas été bien négociée: «Pour autant que je puisse voir, toutes les éventualités n'ont pas été envisagées ici, il semble, je ne veux pas juger, pas toutes les éventualités. Je ne sais pas s'il y aura une révision ou non, mais il y a certainement eu beaucoup de tromperie, peut-être de la part des nouvelles autorités. Je dis tromperie ou beaucoup de naïveté, je ne comprends pas».

    Lire la suite

  • Quand le Directeur de Rédaction de Cathobel appelle à partir au combat

    IMPRIMER

    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Edito : Partir au combat

    En voyant le recul de la pratique religieuse gagner notre société, certains se sentent l’envie de partir au combat. Leur objectif: la reconquête. Animés d’un feu puissant, d’un désir ardent, ils entendent se battre. Sans doute sont-ils plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Au-delà, et plus fondamentalement, ils se trompent de registre: une personne n’est assurément pas une cible; et la foi n’invite pas à se battre, mais à rayonner.

    Il est un autre phénomène qui mérite sans doute notre vigilance et, pour le coup, de se battre. Il s’agit de cette tendance visant à supprimer toute référence religieuse de l’espace public. A reléguer religions et confessions à la maison. A supprimer signes et symboles. A ôter toute trace de sacré – et même à en perdre la notion.

    Cette tendance est bien réelle. C’est elle qui se cache derrière la volonté de supprimer les cours de religion – en Flandre comme en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est elle qui ne saurait imaginer que pourrait se révéler, au-delà du voile, une foi libre et belle. C’est elle qui ne supporte pas de voir dans des pierres autre chose que des pierres – et pour qui la transformation d’une église en bordel ne poserait sans doute pas de problème.

    Bien réelle, cette tendance ne cherche pas d’abord à résoudre des problèmes concrets. Elle ne s’appuie pas d’abord sur un travail de la raison. Elle ne vise pas forcément à rendre les gens plus heureux. Elle ne s’intéresse pas directement à la construction d’un monde meilleur. Ni plus juste. Ou plus durable. Elle se fonde sur l’idéologie. Sur le monde des idées et des fictions. Sur des plaies demeurées ouvertes. Sur l’agitation de peurs. Et de vieux démons.

    Bien réels, les tenants de cette tendance sont plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Car la religion et la spiritualité sont des évidences que personne ne saurait nier. Car l’apport de celles-ci à la vie en société est éminemment précieux. Car connaître les religions, c’est comprendre notre histoire et être davantage acteurs de nos choix. Car la religion est rarement plus dangereuse que lorsqu’elle est menacée, souterraine, attaquée.

    Bien réelle, cette tendance doit donc être combattue. Vraiment. Franchement. Avec un feu puissant et un désir ardent, n’ayons pas peur de mener ce combat.

  • XXXIIIe Journées du Patrimoine en Wallonie, les samedi 11 et dimanche 12 septembre 2021 : une découverte à Liège

    IMPRIMER

    En l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy :

    inauguration de la restauration d’un joyau architectural (1766)

    Animations « portes ouvertes »

    jp-logo-basse.pngÀ Liège, les 33e Journées du Patrimoine en Wallonie (11-12 septembre 2021) inaugurent cette année la restauration de la façade monumentale, des maçonneries et des charpentes de la nef de l’église du Saint-Sacrement: un joyau architectural de l’art néo-classique (XVIIIe siècle) à redécouvrir: au boulevard d’avroy, face à la statue équestre de Charlemagne !

    Le programme (ci-dessous) vous propose un double point de rencontre : une conférence animée par des projections audiovisuelles sur l’art et l’histoire de cet édifice emblématique (samedi 11 septembre à 16h00) et une audition concertante offerte par deux formations musicales liégeoises : le Chœur « Praeludium » et l’Ensemble instrumental « Darius » (dimanche 12 septembre à 16h00). Ces deux manifestations seront suivies d’une réception conviviale offerte à tous.

    Par ailleurs, des visites guidées s’échelonneront au cours du week-end.

    Une exposition sera également dédiée à la mémoire des religieuses du Saint-Sacrement qui se sont succédées dans le quartier d’Avroy de 1866 à 1993 (samedi 11 septembre, de 10h à 12h30 & de 14h00 à 18h00, dimanche 12 septembre, de 14h00 à 18h00).

    journées du patrimoine 2021 affiche_patrimoine2021 recto.jpg

    Lire la suite

  • « Je suis vivant » : le pape balaye les rumeurs sur sa possible renonciation

    IMPRIMER

    Le pape François est toujours en période de convalescence après son opération du côlon, début juillet.Va-t-il pour autant démissionner ? La rumeur, qui circule depuis plusieurs semaines, a été démentie par l’intéressé lui-même au micro d’une radio espagnole le 30 août. Comme disait Monseigneur Léonard en imitant l’accent bruxellois de Monsieur Beulemans à propos de ce genre de "news" : "la rumeur court ? Laissez-la courir". Lu dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne ». JPSC :

    "Alors que des rumeurs véhiculées par une certaine presse italienne évoquent une possible démission du pontife argentin, ce dernier balaye l’hypothèse au micro d’une radio espagnole. Le 30 août 2021, le média COPE a diffusé en avant-première des propos d’un entretien avec le pape François à paraître mercredi.

    Depuis son opération au côlon début juillet – qui a nécessité une anesthésie générale et dix jours d’hospitalisation –, le pape François n’avait pas accordé d’interview. C’est à la radio espagnole COPE qu’il a accepté de parler durant une heure et demie pour évoquer notamment le sujet de sa santé.

    Spéculations depuis plusieurs semaines

    « Je suis vivant ». Telle est la réponse du pape François au journaliste Carlos Herrera qui lui demande comment il se porte depuis son opération début juillet. Concernant les spéculations de la presse sur une possible renonciation, l’évêque de Rome répond : « quand le pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de conclave ».

    Un article du journal italien Libero Quoditiano publié le 23 août dernier “annonçait” – sans citer de sources – que le pape « aurait exprimé son intention de partir ». Les raisons invoquées étaient sa santé fragilisée par son opération au côlon et son âge approchant des 85 ans – l’âge auquel Benoît XVI avait décidé de renoncer. À la suite du Libero Quoditiano, plusieurs articles sont parus pour évoquer cette piste et discuter déjà d’un prochain conclave. L’interview accordée à la radio espagnole serait une manière pour le Saint-Siège d’éteindre les rumeurs.

    Certes fatigué par son opération – le pape François a reconnu le 27 août qu’il était encore en « période post-opératoire » -, le pontife a repris ses activités ordinaires. Le 12 septembre prochain, il s’envolera pour un voyage de quatre jours en Hongrie et en Slovaquie.

     Ref.  « Je suis vivant » : le pape balaye les rumeurs sur sa possible renonciation

    JPSC

  • Octobre, le mois du Rosaire!

    IMPRIMER

    rosaire.jpg

    La réflexion publiée ci-dessous constitue le texte de l’éditorial de la livraison d’octobre 2020 des feuillets mensuels de l’église du Saint-Sacrement à Liège proposés par l’Abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de ce sanctuaire :

    « Pourquoi le Rosaire ? Cette forme de dévotion ne rencontre pas toujours l’approbation et il n’est pas rare, surtout chez les intellectuels, d’entendre dire qu’on a du mal à entrer dans cette prière.

    François Mauriac a très bien décrit cette difficulté : « Je n’ai jamais pu me plier au partage qu’elle exige : la bouche qui profère les Ave Maria par dizaines et l’esprit qui médite chacun des mystères joyeux, glorieux, douloureux : quinze en tout, un par dizaine, cinq par chapelet. Il n’y a rien là qui me choque, mais cette dissociation entre la parole et la pensée m’est interdite. Il faut que je sois engagé tout entier dans chaque mot que je prononce. Il n’est pas question pour moi, que la salutation de l’Ange à Marie occupe mes lèvres tandis que mes pensées s’attacheraient à l’une ou l’autre scène de l’Evangile. Mais comment obtenir de soi une attention exclusive à la même parole indéfiniment répétée ? Telles sont, exposées sans fard, les difficultés que je trouve, personnellement, à la dévotion du Rosaire. »[1]

    I - Un album de souvenirs commentés par la Vierge

    Une comparaison peut nous aider à résoudre ce problème bien posé, en nous montrant comment dans le rosaire la méditation des mystères de la vie du Christ et l’humble récitation des Ave forment un tout.

    Qui n’a jamais rendu visite à une vieille maman ou à une grand-mère chargée d’ans et vivant seule ? De quoi parle-t-elle ? De ceux qu’elle porte dans son cœur, en particulier de ses descendants. Une mère aime ses enfants, et elle en est fière. Elle garde en son cœur les souvenirs de leur enfance, de leur scolarité, de leurs jeux, de leurs joies et de leurs peines, de leurs maladies et de leurs succès, de leurs amis, etc. Si elle a eu le malheur de perdre un fils, s’il a été un héros de la guerre, elle aime parler de lui, montrer ses photographies, ses décorations et ses citations, raconter ses exploits. Elle vit dans ses souvenirs qui ne la quittent pas. Souvent son récit rend attachant celui dont elle parle. Au fur et à mesure qu’elle tourne les pages de l’album de famille, des détails, des anecdotes lui reviennent à l’esprit et elle nous en fait profiter. Grâce à une telle maman, à son cœur et à ses souvenirs, on entre dans l’intimité de sa famille, on y vit.

    Un album de souvenirs commenté par une maman : voici une image suggestive qui peut nous faire comprendre de l’intérieur ce qu’est la prière du rosaire. Les paroles récitées au cours des dizaines s’adressent surtout à la Sainte Vierge, la mère du Christ, mais tous les souvenirs, tous les mystères, concernent surtout son fils bien-aimé. C’est évidemment impossible, mais si elle avait eu un album photo, la Sainte Vierge ne nous aurait montré que les clichés de son fils : son fils attendu, né, grandissant, accomplissant des miracles, souffrant, ressuscité, etc. Il y aurait beaucoup de photographies ! C’est pourquoi l’Eglise a sélectionné pour nous les meilleures : ce sont les mystères du rosaire. Et, pour continuer de filer ma métaphore, le pape saint Jean-Paul II a eu la chance de retrouver un lot d’excellents clichés qui s’étaient égarés ou qui passaient inaperçus : ce sont les mystères lumineux de la vie publique de Jésus[2].

    Lire la suite

  • Les saints Anges Gardiens (2 octobre)

    IMPRIMER

    Mémoire des Saints anges gardiens (2 octobre)

    Commentaire du jour (EAQ)

    Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre - Sermon « The Invisible World », PPS, t. 4, n°13

    « Leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père »

          Les anges s'occupent activement de nous dans l’Église ; on nous dit « qu'ils sont les serviteurs envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent être les héritiers du salut » (He 1,14). Il n'y a pas de chrétien si humble qui n'ait des anges pour le servir, s'il vit par la foi et par l'amour. Quoiqu'ils soient si grands, si glorieux, si purs, si merveilleux que leur vue seule nous jetterait à terre, comme cela est arrivé au prophète Daniel (10,9)…, pourtant ils sont des  « serviteurs comme nous » (Ap 19,10) et nos compagnons de travail. Ils veillent sur nous ; ils défendent jusqu'au plus humble d'entre nous, si nous sommes au Christ.

          Qu'ils fassent partie de notre monde invisible, cela ressort de la vision qu'a eue le patriarche Jacob (Gn 28,10s)… Comme il pensait peu qu'il y avait quelque chose de merveilleux là où il s'était couché pour dormir ! C'était un endroit comme tous les autres, un lieu solitaire et incommode…; et pourtant, combien la réalité était différente ! Jacob ne voyait que le monde visible ; il ne voyait pas le monde invisible, et pourtant le monde invisible était là. Il était là, bien que Jacob n’ait pas réalisé tout de suite sa présence mais qu'elle ait dû lui être révélée de façon surnaturelle. Il l’a vu dans son sommeil : « une échelle dont le pied était appuyé sur la terre, et dont le haut touchait le ciel ; des anges de Dieu montaient et descendaient le long de l'échelle ; et le Seigneur se tenait au sommet ».

          Il s’agissait de l'autre monde : des gens en parlent comme s'il n'existait pas maintenant mais seulement après la mort. Non, il existe maintenant, même si nous ne le voyons pas ; il est parmi nous, autour de nous. C’est ce qui a été montré à Jacob : des anges étaient autour de lui, même s’il ne le savait pas. Et ce que Jacob a vu dans son sommeil, d'autres aussi l'ont vu...et entendu, comme les bergers de Noël. Ces esprits bienheureux louent Dieu jour et nuit, et nous, dans notre état, nous pouvons les imiter.