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  • Le 29 novembre 1932, la Vierge Marie apparaissait à Beauraing...

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    De Morgane Afif  sur Aleteia.org :

    Apparition mariale : le message de Beauraing

    Beauraing

    Sanctuaire de Beauraing et ASBL PRO MARIA

    28/11/23

    Le 29 novembre 1932, la Vierge Marie apparaît à Beauraing, en Belgique, à cinq jeunes voyants. Elle est venue déposer une lumière dans la banalité de la vie de tous les jours.

    Cette petite ville de l’Ouest de la Wallonie ressemble à toutes les petites villes de Belgique, de France et de Navarre. Coincée entre le chemin de fer et la grand’route, les ardoises grises de ses maisons ne cachent rien de grandiose. En 1932, Beauraing est un petit village de 1.500 âmes. Ni beau, ni laid, entouré par les champs qui s’étendent jusqu’à l’horizon de la plaine wallonne. C’est dans cette campagne banale que la Vierge Marie apparaît, 33 soirs de suite, du 29 novembre 1932 au 3 janvier 1933, à cinq jeunes enfants issus de familles modestes. 

    En Europe, les temps sont troubles : en Allemagne, Hitler conquiert le pouvoir. « La Vierge Marie apparaît souvent dans des périodes historiques complexes, souligne le père Joël Rochette, recteur du sanctuaire. A Pontmain, c’est la guerre franco-prussienne, à Fatima, la Première guerre mondiale. Ici, nous sommes juste avant la Seconde. Marie nous rejoint dans notre Histoire et dans notre vie. A Beauraing, on est loin des paysages sublimes de Lourdes, de Fatima, ou de La Salette, Marie est apparue sur un lopin de jardin sans fleur, au cœur de l’hiver, dans la nuit, pas très loin de l’église paroissiale et à deux pas du cimetière, dans un village sans charme particulier comme on en trouve beaucoup dans le pays. J’aime l’appeler Notre-Dame du quotidien : ici, Marie est vraiment venue déposer une lumière dans la banalité de la vie de tous les jours, dans la monotonie du temps qui passe. Elle nous redit sa présence, dans un lieu bruyant, qui est un peu l’image de notre monde aujourd’hui ».

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  • Le pape n'ira pas à Dubaï pour la COP 28

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site de La Croix :

    COP28 : le pape annule son voyage, à la demande de ses médecins

    Le pape François renonce à se rendre à Dubaï, du 1er au 3 décembre, en raison des suites d’une inflammation pulmonaire, a annoncé le Vatican mardi 28 novembre.

    28/11/2023

    Le pape François ne se rendra finalement pas à Dubaï, où il devait participer à la Cop28, a annoncé le Vatican mardi 28 novembre, dans la soirée. Il devait s’exprimer le 2 décembre, parmi les autres chefs d’État, lors de l’ouverture de ce nouveau sommet international sur le climat.

    « Bien que l’état clinique général du Saint-Père lié à la grippe et l’inflammation des voies respiratoires se soit amélioré, les médecins ont demandé au pape de ne pas effectuer le voyage prévu dans les prochains jours à Dubaï pour la 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques », peut-on lire dans un communiqué publié à 19 h 30 par la Salle de presse du Saint-Siège.

    François accepte « avec regret »

    François a accepté « avec grand regret » la recommandation de ses médecins, indique le Vatican, qui précise également que « les modalités » de la participation du Saint-Siège aux négociations climatiques seront définies « dès que possible ». Le pape, qui aura 87 ans le 17 décembre, vit avec un lobe de poumon en moins, en raison d’une ablation subie à l’âge de 21 ans pour soigner une pleurésie.

    Auteur de Laudato Si, encyclique écologique et sociale publiée en 2015, puis d’une exhortation apostolique insistant sur l’urgence d’affronter la crise climatique et de combattre le climatoscepticisme, Laudate Deum, il a fait de la défense de l’environnement l’une des priorités de son pontificat.

    Traitement et allègement de l’agenda

    Outre son discours, prévu le 2 décembre, François avait à son programme une trentaine de rencontres bilatérales, dont vingt avec des chefs d’État et de gouvernement. Mais samedi 25 novembre, le Vatican avait annoncé l’annulation de ses audiences, en raison d’une inflammation pulmonaire provoquant des difficultés respiratoires. Dans les jours qui suivent, il avait reçu un traitement antibiotique en intraveineuse, avait expliqué le Vatican. Son agenda avait également été allégé.

    Mardi 28 novembre, François a participé à une longue rencontre avec les évêques espagnols, présents à Rome. Il a échangé avec eux pendant une heure et demie. Dans l’après-midi, il a notamment rencontré, à huis clos, un groupe de victimes françaises de pédocriminalité, apparaissant fatigué devant eux. En entrant dans la salle, il leur avait notamment affirmé avoir « de la fièvre ». En les quittant, alors que les victimes lui souhaitaient un bon voyage à Dubaï, le pape avait réagi : « Ce sont les médecins qui décideront. » Une décision annoncée, donc, quelques heures plus tard.

    Le Vatican, qui insiste sur l’amélioration de l’état du pape, a confirmé que l’audience générale présidée, comme chaque mercredi, par François, aurait bien lieu, mercredi 29 novembre.

  • Que restera-t-il de la France d’avant dans la France d’après ?

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    Le site "Pour une école libre au Québec" a retranscrit les propos de Jérôme Fourquet et Jean-Pierre Le Goff dans le cadre des Rencontres du Figaro (video) :

    École, famille, immigration : que restera-t-il de la France d’avant dans la France d’après ?

    Évoquer la France d’hier pour comprendre celle de demain et ausculter notre présent : c’est la tâche à laquelle se sont attelés Jérôme Fourquet et Jean-Pierre Le Goff dans le cadre des Rencontres du Figaro.

    20 novembre 2023

    LE FIGARO. - Vous avez publié, Jean-Pierre le Goff, La France d’hier il y a cinq ans et cette année vous poursuivez cette plongée dans le passé avec Mes années folles (Robert Laffont). Aujourd’hui, que reste-t-il de la France d’hier ?

    Jean-Pierre LE GOFF. – Pas grand-chose, répondrais-je spontanément. Mais encore faut-il s’entendre sur ce qu’on appelle la France d’hier et de quelle période historique au juste il est question. La France d’hier dont je parle est celle de la seconde moitié du XXe siècle, des années 1950 et 1960, en sachant qu’entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, il s’est produit une modernisation rapide du pays qui l’a profondément transformé.

    Pour le dire de façon schématique, au lendemain de la guerre, la France reste encore un pays rural avec des traditions ancestrales, des valeurs de stabilité et de modération liées à la civilisation paysanne. Le christianisme continue d’imprégner la société et le catholicisme demeure la religion de la grande majorité des Français. Il existe également un mouvement ouvrier dynamique et structuré avec ses syndicats, ses associations d’entraide et d’éducation populaire, au sein duquel dominent le Parti communiste et la CGT. Au tournant des années 1950 et 1960, la France entre dans une nouvelle étape de la modernité marquée par le développement de la société de consommation, des loisirs et de ce qu’on appelle alors les « mass medias ».

    La France d’hier, celle des années 1950-1960, c’est celle qui reste encore liée à une histoire ancestrale et qui, en même temps, se modernise rapidement pour aboutir à une nouvelle société qui va entraîner sur une échelle de masse des changements de mentalités et de comportements dans les domaines de la consommation, des loisirs et des mœurs. L’acquisition de nouveaux biens de consommation, la valorisation de la vie privée et des loisirs comme lieux de l’épanouissement participent d’un individualisme hédoniste qui se développe dès cette époque et commence à mettre en question la centralité du travail et la solidité des appartenances et des engagements collectifs. C’est précisément dans ce contexte de bouleversement rapide de la société française et de l’allongement de la scolarité que va se développer le «peuple adolescent» (expression que j’emprunte à Paul Yonnet). On ne comprend rien à mai 68 et à la révolution culturelle qui va suivre sans prendre en compte cette nouvelle situation historique dans l’ensemble de ses aspects. N’est-ce pas de cette France-là que nous avons hérité ?

    Jérôme Fourquet , votre livre s’appelle La France d’après. Philippe de Villiers, en 2005, disait : «La France d’après, c’est la France d’après la France…»

    Jérôme FOURQUET. – Nous sommes encore en France, il subsiste encore un certain nombre de vestiges de ce pays décrit par Jean-Pierre Le Goff , mais s’est ajouté, comme sur une toile bigarrée, toute une série d’ingrédients absolument nouveaux. Toutes les évolutions évoquées se sont accélérées depuis une trentaine d’années. La centralité du travail était encore valide dans les têtes au début des années 1990. Lorsque l’Ifop interroge les Français à cette époque, 60 % d’entre eux disent que le travail est très important dans leur vie, contre 31 % pour les loisirs. Aujourd’hui, 21 % des Français considèrent que le travail est très important dans leur vie, et on est passé à 42 % sur la thématique des loisirs. Nous sommes dans un moment tectonique où de vieilles plaques survivent, et de nouvelles émergent, ce qui donne ce paysage kaléidoscopique. Un autre changement majeur réside dans l’accroissement spectaculaire des influences culturelles étrangères, et notamment l’américanisation du pays qui s’est manifestée en profondeur dans tous les tissus de la société. Ce processus commencé dès les années 1950 s’est surmultiplié pour aboutir à un produit totalement inédit que j’appelle La France d’après.

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  • Elections RDC : Après une petite semaine de campagne, le pouvoir se lézarde ?

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    Lu dans « La Libre Afrique » (Hubert Leclercq) :

    « En pleine campagne présidentielle, le report du scrutin refait surface.

    Arrivé au pouvoir au terme d’un accord avec son prédécesseur Joseph Kabila, le président congolais Félix Tshisekedi entend prolonger son bail à la tête de la République démocratique du Congo en remportant le scrutin présidentiel prévu le 20 décembre.

    Pour parvenir à ses fins, après avoir rompu son accord avec Joseph Kabila, la présidence s’est organisée pour installer ses hommes à tous les échelons de la future élection. Elle a acheté une large majorité parlementaire, avant d’imposer ses juges à la Cour constitutionnelle et de placer son candidat à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

    RDC : La campagne présidentielle est lancée sur les chapeaux de roues

    « Fort de cet attelage, Félix Tshisekedi pensait jouer sur le velours et pouvoir envisager un second mandat en toute sérénité.

    Mais la première semaine de campagne présidentielle a démontré que cette belle assurance ne passait pas le cap de la rencontre avec l’électorat. Dès les premiers meetings dans le Kongo-central, la mécanique présidentielle s’est heurtée à la colère d’une population qui n’a, notamment, pas oublié le Registre des appareils mobiles (RAM) et la taxe qu’il a induite qui a frappé toutes les recharges téléphoniques et donc tous les Congolais. Malgré la disparition depuis quelques mois de cette taxe – jamais votée au parlement – la population a réclamé des comptes au candidat-président aux cris de “voleurs”. La même petite musique s’est répétée dans d’autres meetings qui peinaient à attirer les foules, malgré les moyens de l’État détournés au profit du candidat.

    RDC : Plainte en Belgique contre le patron de la Demiap, le général Ndaywell

    L’épine Katumbi

    « Le scénario de 2023 n’est pas sans rappeler celui qui a prévalu en 2018. À l’époque, tous les moyens de l’État avaient été captés au profit d’Emmanuel Shadary, le dauphin de Kabila. Le pouvoir en place disposait d’une majorité au Parlement, d’une Cour constitutionnelle et d’une Ceni à sa botte. Pourtant, malgré cet avantage, la campagne d’Emmanuel Shadary s’est heurtée à la fronde du terrain qui cherchait à s’affranchir de la kabilie après dix-sept années de pouvoir sans partage et deux ans d’une cohabitation forcée qui avait encore détérioré l’image d’un régime incapable de se renouveler.

    Ici, après cinq années d’une gestion aussi chaotique qu’erratique, le pouvoir de Félix Tshisekedi, bâti sur une composante ethnique, montre qu’il est en grande souffrance, incapable de ramener la paix dans l’Est, devant affronter de nombreuses poches d’insécurité dans plusieurs provinces, sans oublier le poids de la prédation du premier cercle du régime.

    RDCongo : Le match Tshisekedi – Katumbi peut commencer

     En 2018, la population s’était rangée derrière Martin Fayulu, candidat commun de l’opposition. En 2023, cette opposition n’est pas parvenue à se fédérer, mais elle a vu émerger un candidat qui s’est immédiatement érigé en principal – si pas unique – adversaire du président sortant : Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur du grand Katanga, privé de course à la présidence en 2018.

    L’homme a pris le temps de se bâtir une machine politique à travers son parti Ensemble pour la République, il a fédéré quelques “petits” candidats mais surtout il s’est lancé dans un rallye électoral digne “d’une campagne à l’américaine”, comme l’explique un observateur kinois. Katumbi est populaire, il est déterminé et il a clair pour son public. En face de lui, Félix Tshisekedi est dans les cordes. Derrière ces deux hommes, c’est le vide. Les Mukwege, Fayulu, Sesanga sont restés scotchés sur la ligne de départ. Manque de moyens, de relais, ils sont déjà irrémédiablement largués.

    Report du scrutin ?

    RDC : Pourquoi la présidentielle de 2023 est en grand danger

    Au niveau de la Ceni, nous n’avons pas de preuve qu’il y aura bel et bien élection le 20 décembre. Et s’il devait y en avoir, nous n’avons pas de certitude que ça va se dérouler dans les meilleures conditions de transparence. Il y a donc un risque de désordres dans notre pays”. C’est ainsi que le cardinal Ambongo s’est adressé aux catholiques ce dimanche 26 novembre, relançant les craintes d’un report du scrutin à un peu plus de trois semaines de l’échéance. Jusqu’ici, tant le président Tshisekedi que le président de la Ceni Denis Kadima ont rejeté cette éventualité malgré un fichier électoral défaillant, des millions de cartes d’électeurs défectueuses et une cartographie des bureaux de vote introuvable. Le mandat de Félix Tshisekedi court jusqu’au 24 janvier 2024, au-delà de cette date, il devra remettre ses pouvoirs entre les mains du président du Sénat… sauf improbable consensus pour prolonger son “règne” de quelques mois. Son régime défaillant, son incapacité à régner et ses mauvaises relations avec la plupart de ses voisins augure de bien des difficultés pour trouver ce compromis. Dans ce contexte, la RDC risque de faire rapidement face à des défis colossaux porteurs de tous les dangers pour la stabilité du pays et de toute la région. »

  • Quelle est la portée du conflit entre Bätzing et Gadecki ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Bätzing c. Gądecki : Qu'est-ce qui se cache derrière l'affrontement ?

    27 novembre 2023

    Le différend qui couvait entre le président de la conférence épiscopale allemande et son homologue polonais s'est dramatiquement envenimé dimanche.

    Le journal polonais Rzeczpospolita a publié le 26 novembre le texte intégral d'une lettre de l'évêque Georg Bätzing et de l'archevêque Stanisław Gądecki.

    Dans la lettre du 21 novembre, Mgr Bätzing a vivement critiqué Mgr Gądecki pour avoir écrit une lettre au pape sur la "voie synodale" controversée de l'Allemagne sans le consulter, décrivant cela comme un "comportement très peu synodal et peu fraternel".

    Qui sont ces deux dirigeants de l'Église ? Pourquoi sont-ils en désaccord ? Est-ce vraiment important ? Et que va-t-il se passer ensuite ? 

    The Pillar y jette un coup d'œil.

    De qui s'agit-il ?

    Mgr Bätzing, évêque de Limbourg âgé de 62 ans, préside la puissante conférence épiscopale allemande depuis mars 2020, date à laquelle il a été élu pour un mandat de six ans.

    Mgr Gądecki, l'archevêque de Poznań âgé de 74 ans, doit terminer son deuxième mandat de cinq ans en tant que président de la conférence épiscopale de Pologne au printemps 2024.

    L'Allemagne et la Pologne ayant une frontière commune, Bätzing et Gądecki sont des voisins ecclésiastiques. Bien que l'élection de Mgr Bätzing ait coïncidé avec la fermeture de l'Europe lors du coronavirus, les deux hommes se sont rencontrés fréquemment depuis la levée des restrictions.

    Lorsque Mgr Bätzing a rendu visite à Mgr Gądecki à Poznań en novembre 2021, les deux hommes espéraient poursuivre le dialogue sensible mais fructueux entre les évêques allemands et polonais, lancé après la Seconde Guerre mondiale et poursuivi par leurs prédécesseurs.

    Mais deux ans plus tard, leurs relations sont manifestement difficiles. 

    Pourquoi s'opposent-ils ?

    Lorsque Mgr Bätzing a succédé au cardinal munichois Reinhard Marx à la présidence de la conférence épiscopale, la voie synodale allemande était déjà engagée. 

    L'initiative réunissant les évêques du pays et des laïcs triés sur le volet pour discuter des changements radicaux à apporter à l'enseignement et à la pratique de l'Église dans le contexte d'un scandale d'abus démoralisant prenait de l'ampleur.

    Bien que Bätzing soit moins connu que Marx, il s'est rapidement imposé comme un défenseur énergique et éloquent de la méthode synodale qui, selon ses détracteurs, risquait de conduire l'Église catholique d'Allemagne au schisme.

    Gądecki fait partie des personnes concernées par l'expérience allemande. Le 22 février 2022, il met ses inquiétudes par écrit dans une lettre de près de 3 500 mots adressée à Bätzing.

    "L'Église catholique d'Allemagne est importante sur la carte de l'Europe, et je suis conscient qu'elle rayonnera sa foi ou son incroyance sur tout le continent", écrit-il. 

    "C'est pourquoi je regarde avec inquiétude les actions du 'chemin synodal' allemand jusqu'à présent. En observant ses fruits, on peut avoir l'impression que l'Évangile n'est pas toujours la base de la réflexion."

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  • « La bêtise se concentre désormais dans les milieux qui se disent encore « progressistes » »

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    Du site de Front Populaire via artofuss.blog :

    Pierre-André Taguieff : « La bêtise se concentre désormais dans les milieux qui se disent encore « progressistes »

    26/11/2023

    ENTRETIEN. D’où vient la bêtise ? En tout cas, elle n’est pas le monopole d’une catégorie de la population, et nul n’y échappe totalement. Dans Le Nouvel Âge de la bêtise, l’historien des idées Pierre-André Taguieff tente, de manière érudite et précise, d’en déceler les fondements.

    Le Nouvel Âge de la bêtise

    Front Populaire : Vous évoquez le « nouvel âge » de la bêtise. Comment pourrait-on distinguer la bêtise d’aujourd’hui de celle d’hier ? Peut-on catégoriser les formes de bêtises à travers l’histoire ?

    Pierre-André Taguieff : Dans mon livre, je me suis principalement intéressé à la bêtise propre aux élites intellectuelles modernes, celles qui se tiennent au courant des progrès scientifiques et techniques et s’en émerveillent comme celles qui pestent en langage savamment codé contre le « monde mauvais » qui est le nôtre en appelant à le détruire, et non sur la bêtise ordinaire des gens ordinaires. Dans les deux cas, cependant, la bêtise « consiste à vouloir conclure », comme l’a dit Flaubert en 1850.

    Mais soyons modestes lorsque nous osons parler de la bêtise, car nous croyons trop souvent pouvoir la regarder de haut ou de loin. Or, elle nous touche de près, elle est aussi bien en nous que chez les autres, dans ce que nous disons comme dans ce que nous faisons. Question de degré ou d’intensité. Milan Kundera parlait justement de la « bêtise consubstantielle à l’être humain » (1986). Il reste que, dans les pays occidentaux, ses formes historiques et culturelles sont variables, car elles sont tributaires des idéologies politiques en présence comme de l’état des sciences et des techniques, et tout particulièrement des technologies de l’information et de la communication. À cet égard, l’explosion des réseaux sociaux a eu pour effet de diffuser dans l’espace mondial les croyances dénuées de sens et de multiplier les débats absurdes, expressions de la nouvelle bêtise de masse.

    La bêtise se concentre désormais dans les milieux qui collectionnent les « bonnes causes » selon l’esprit du temps. Disons les milieux plus ou moins militants qui se disent encore « progressistes ». La défense desdites « bonnes causes » alimente la vanité des imbéciles, qui se félicitent d’être « du bon côté », et donc, par là même, intelligents. C’est ainsi qu’ils fanfaronnent. Dans sa conférence de mars 1937 sur la bêtise, Robert Musil rappelait le vieil adage « Vanité et bêtise poussent sur la même tige » avant d’affirmer qu’« il y a depuis toujours entre bêtise et vanité un lien étroit ».

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  • L'inévitable conclave papal à venir

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    De Christopher R. Altieri sur The Catholic World Report :

    L'inévitable conclave papal à venir

    Voici trois éléments que les cardinaux devraient prendre en compte lorsqu'ils se réuniront, et trois éléments que les observateurs de l'Église, amateurs et professionnels, devraient garder à l'esprit au fur et à mesure de l'évolution de l'affaire.

    26 novembre 2023

    L'analyse très poussée de l'Angélus du pape François, ce dimanche, risque de durer une bonne partie de la semaine. Ce n'est pas à cause de ce qu'il a dit ou n'a pas dit, mais à cause de l'évocation de sa brève visite à l'hôpital de l'île du Tibre à Rome, tout près du Vatican, pour une tomodensitométrie pulmonaire samedi matin. François a également annulé ses rendez-vous du samedi en raison d'une "légère grippe" - à en croire le service de presse du Saint-Siège - puis a retransmis, à midi, la prière de l'Angelus depuis la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.

    Dimanche, le pape François était apparemment sous perfusion et a déclaré qu'il souffrait d'une "inflammation des poumons" qui l'empêcherait de lire lui-même son discours de l'Angélus.

    La question de savoir à quel point le pape est malade est raisonnable, mais la réponse continue d'être : "Nous ne savons pas". La tentative du bureau de presse du Saint-Siège de prendre les devants cette fois-ci n'a pas vraiment aidé et a même sans doute encouragé les spéculations. Les organes de presse officiels du Vatican ne se sont pas distingués - et pas seulement sous François - par leur franchise à cet égard.

    Ce que nous savons, c'est que le pape François est âgé d'environ trois semaines avant 87 ans, qu'il souffre de diverses maladies chroniques, qu'il a subi de multiples opérations abdominales au cours des trois dernières années et qu'il a rendu plusieurs visites plus ou moins imprévues à des médecins au cours de ces dernières années.

    Priez donc pour qu'il se rétablisse rapidement et complètement, mais n'attendez rien d'une manière ou d'une autre. "Er papa nun è malato sinché n' è morto" - le pape n'est pas malade tant qu'il n'est pas mort - est le vieux dicton romain. Même s'il n'est plus tout à fait d'actualité, l'état de santé du pape est davantage deviné que connu.

    Même si le pape François se remet de ce qui semble être essentiellement des symptômes grippaux persistants, le fait inéluctable est que son pontificat est plus long derrière lui que devant lui, et que les spéculations sur le temps qu'il lui reste réellement sont à la fois naturelles et de même nature que les spéculations sur la suite des événements.

    L'Église mondiale est en proie à plusieurs crises différentes, qui se chevauchent et convergent parfois, se manifestent rarement de la même manière dans deux régions géopolitiques et n'offrent jamais - ce n'est pas un mot que l'on devrait utiliser à la légère - une solution claire.

    Le Collège des cardinaux est faible à tous points de vue - qu'il s'agisse de poids intellectuel, de prouesse administrative, d'acuité politique ou même de sympathie générale - alors que les membres du Collège sont pratiquement étrangers les uns aux autres.

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  • Irak : la Babylone moderne qui persécute les chrétiens et exile le patriarche, dans le silence de Rome

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Irak, Babylone moderne. Qui persécute les chrétiens et exile le patriarche, dans le silence de Rome

    « Nous avons demandé l’ouverture d’un Synode spécial pour les Églises orientales catholiques. Toutes connaissent aujourd’hui des situations de guerre : l’Ukraine, le Liban, l’Arménie, la Syrie, l’Irak, l’Érythrée, la Terre sainte ».

    C’est l’archevêque majeur de l’Église grecque catholique ukrainienne, Sviatoslav Chevtchouk, qui a révélé avoir adressé cette demande au Pape. Avec mille bonnes raisons. Au Moyen-Orient, les Églises sont attaquées presque partout et les chrétiens sont au bord de l’extinction, comme c’est déjà le cas pour les Juifs dans les pays arabes.

    Et l’un des endroits où ils sont le plus en danger, c’est l’Irak. En 1915, un génocide parallèle à celui des Arméniens a conduit à l’extermination de 800 000 chrétiens. Mais en 2003 encore, avant la guerre, on comptait encore un million et demi de chrétiens, dont la plupart vivaient à Bagdad. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 150 000.

    Quand le Pape François s’est rendu en Irak, en mars 2021, la dévastation que l’État islamique avait perpétré quelques années plus tôt dans la Plaine de Ninive, berceau historique des chrétiens d’Irak, était encore visible.

    Mais aujourd’hui encore, dans la Plaine de Ninive, on interdit aux chrétiens de retourner habiter dans leurs maisons et de cultiver leurs champs. Ils en sont empêchés par des soi-disant chrétiens membres d’une brigade armée nommé Babylone, composée de milices extrémistes chiites inféodées à l’Iran, avec à leur tête Rayan Al-Kildani, un chaldéen comme le patriarcat catholique auquel il prétend appartenir.

    On trouvera un petit indice du drame que vivent aujourd’hui les chrétiens en Irak dans les quelques lignes du communiqué officiel dans lequel le Saint-Siège a rendu compte de l’audience accordée le 18 novembre par le Pape François au président irakien Abdel Latif Jamal Rachid, là où il est dit que « l’on a répété la nécessité de garantir à tous les chrétiens irakiens la possibilité de former une partie vibrante et active de la société et du territoire, en particulier dans la Plaine de Ninive ».

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  • Le Synode : un antidote aux pressions schismatiques ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Pape François, et si le Synode répondait au risque de schisme ?

    27 novembre 2023

    La réponse du pape François à quatre anciens délégués de la " Voie synodale " allemande a mis une nouvelle fois en lumière l'inquiétude du pape François face au chemin entrepris par l'Église d'Allemagne. Une inquiétude partagée au Vatican, au point que le risque de schisme est souvent évoqué. D'un certain point de vue, cependant, la réponse du pape François, combinée aux différentes actions concernant le Synodaler Weg allemand, laisse une question ouverte : Et si le pape François avait voulu mettre l'Église en état de synode permanent précisément pour éviter le schisme ?

    La question va au-delà des prétendues concessions doctrinales possibles du pape François.

    Le pape agit de manière pragmatique et cherche toujours à éviter les chocs frontaux, fidèle à l'idée que "le temps est supérieur à l'espace." La voie synodale allemande, dans son entêtement, aurait pu sembler un défi dangereux si elle avait été prise de front. Le pape François aurait alors tenté de trouver un moyen de contourner l'obstacle.

    Il s'agit de remonter dans le temps et de comprendre comment le pape François a agi, afin de trouver quelques confirmations à cette théorie. Il y a d'abord la lettre que le pape a envoyée au peuple de Dieu lors de son voyage en Allemagne en 2019. C'est une lettre qui encourage la discussion ouverte mais souligne que les décisions doctrinales n'appartiennent qu'à Rome et demande de ne pas tomber dans les dérives fonctionnalistes et les dérives idéologiques.

    Durant cette période, le cardinal Jean-Claude Hollerich a lancé l'idée d'un synode européen, ainsi que d'une série de synodes continentaux qui pourraient nous permettre de discuter ensemble et de surmonter globalement les différentes crises déclenchées dans les Églises locales.

    Le pape François doit décider d'un thème pour le synode des évêques, célébré en 2023. Le Pape lui-même dit que la première place parmi les demandes était de discuter du rôle du prêtre au Synode. La synodalité était le deuxième thème favori. Le pape François a choisi la synodalité. Et il semble qu'il y ait aussi l'idée sous-jacente d'absorber la tempête qui éclate en Allemagne dans un débat plus large.

    Un débat est déjà en cours sur certaines questions. Le cardinal Hollerich est nommé rapporteur général du synode. Il accueillera dans son archidiocèse de Luxembourg une rencontre entre le cardinal Grech et Mgr Baetzing, président de la Conférence épiscopale allemande, afin d'encourager la mise en place d'un groupe de travail qui réconcilie le Synodaler Weg allemand avec l'Église universelle.

    Et c'est toujours Hollerich qui se fait le porte-parole des questions les plus populaires dans les discussions du Synode, du rôle des femmes au changement de la doctrine de l'Église concernant les unions homosexuelles.

    Certaines positions autour du Synode semblent avoir pour objectif final de faire taire toute contestation possible, de jeter un rameau d'olivier à l'aile progressiste, et de tout absorber dans un nouvel équilibre.

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  • "Nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage" (François-Xavier Bellamy)

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    De François-Xavier Bellamy (FXBELLAMY.fr) :

    L’espérance est une forme de radicalité

    Entretien initialement paru dans la revue Valeurs Actuelles du 9 novembre 2023.

    Quelle serait aujourd’hui notre raison d’espérer ?

    Il faut regarder l’espérance pour ce qu’elle est : un acte de la volonté qui ne se cherche pas d’abord des raisons de se rassurer, mais qui s’impose de se battre comme si une chance existait, même quand toute la réalité semble nous dire qu’il n’y en a plus. Là réside la radicalité de l’espérance. Le courage de l’espérance, d’une certaine façon, c’est le courage désespéré. Comme le dit Bernanos, pour connaître l’espérance, il faut non pas avoir des raisons d’être optimiste, mais au contraire, avoir été au bout du désespoir. Et, ayant affronté le désespoir, se dire que si jamais il existe un chemin, si jamais il y a une chance que tout ce à quoi nous tenons et qui semble disparaître se relève et se ranime, cette seule chance même improbable vaut la peine qu’on engage notre vie entière pour pouvoir la rendre possible.

    De quoi les évènements récents sont-ils le nom ?

    Du retour du tragique de l’histoire. Derrière l’Arménie aux prises avec l’Azerbaïdjan, ou Israël attaqué par le Hamas, se découvre, en réalité, le même visage, même si chacun de ces conflits est singulier. Mais ce qui me frappe le plus, c’est, face à ce retour du tragique, le sentiment que nous n’avons plus la main, que nous n’avons plus la capacité d’agir et de décider du destin de notre monde et du nôtre.

    C’est ce que vivent particulièrement tous ceux qui servent l’État, et qui sont concrètement confrontés à l’impuissance publique. Je pense aux policiers entendant le président de la République dire qu’on n’empêchera jamais le terrorisme. Je pense aux professeurs qui savent très bien que personne ne les protègera quand le premier fou furieux aura décidé de les sacrifier. Je pense aux infirmières qui voient l’hôpital s’effondrer autour d’elles sans pouvoir rien y faire. Tous ceux qui devraient être le bras de la force publique sont aujourd’hui les spectateurs désolés de son impuissance.

    De quoi souffre l’Occident dont ne souffrent pas les autres parties du monde ?

    De quoi sommes-nous le nom ? Quelle est notre mission dans l’histoire ? Quelle est notre vocation ? Aujourd’hui, il est plus simple pour un Chinois, pour un Saoudien, et même d’une certaine manière pour un Américain, de savoir quelle est la place que chacun occupe dans l’histoire, et le rôle qu’il faut y jouer. Nous, nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage. Sur France Info, j’ai entendu un élève de Dominique Bernard témoigner sur le professeur qu’il était : « Il parlait comme un professeur de français en utilisant des mots que personne ne comprend ». Et il prenait pour exemple « aparté », qui lui paraissait un étrange reliquat obsolète d’une langue déjà disparue. La mort de Dominique Bernard est le symptôme de la faillite de l’école. On a laissé derrière nous des jeunes assez décérébrés pour adhérer à l’islamisme qui prospère aujourd’hui sur TikTok et dans les quartiers. Dans sa lettre à un djihadiste, Philippe Muray écrit : « Chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires, de longue date, ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. (…) Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. »

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