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  • L'offensive dévastatrice israélienne en Iran : les gagnants et les perdants

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    Les gagnants et les perdants de l'offensive dévastatrice israélienne en Iran

    Synthèse n°2504,
    16/06/2025 

    Israël a lancé l'opération « Rising Lion » dans la nuit du 13 juin, en bombardant massivement des sites nucléaires et militaires iraniens. Ce recours à la force sans mandat de l'ONU – alors que la légitime défense n'est pas évidente – est une entorse au droit international. Les appels à la désescalade s'enchaînent et les grandes puissances cherchent à préserver leurs intérêts dans le chaos ambiant.

    L'opération « Rising Lion » a déjà fait – depuis le vendredi 13 juin – au moins 128 morts en Iran et 13 en Israël. Alors que des discussions étaient en cours concernant le programme nucléaire iranien (une nouvelle réunion était prévue le dimanche 15 juin), l'armée de l'air israélienne a envoyé 200 chasseurs-bombardiers pour attaquer des cibles en Iran. Les appareils étaient précédés d'équipes des forces spéciales et du Mossad infiltrant le territoire iranien pour détruire des sites de défense anti-aérienne et des lanceurs de missiles. Le principal site de recherche nucléaire de Natanz a été particulièrement visé. L'État hébreu a aussi éliminé plusieurs hauts responsables politiques, scientifiques et militaires.

    Benjamin Netanyahou apparait comme l'un des grands gagnants de cet épisode. Très contesté politiquement, il s'est maintenu au pouvoir grâce à une coalition fragile à la Knesset. Alors que la stratégie poursuivie dans la bande de Gaza est vivement critiquée dans son propre pays, il sait pouvoir compter sur un quasi-consensus sur l'attaque en Iran. Les premiers succès retentissants le renforcent à la tête de l'État hébreu, le révélant – y compris sur le plan international – comme un maître du jeu capable de s'imposer face au parrain américain. Il faut néanmoins tempérer cette position de force, car elle dépend de la suite des événements. On entend qu'il serait lui-même parti à Athènes, ce qui affaiblit son image de chef de guerre alors que les civils israéliens sont sous le feu des missiles iraniens. La diplomatie israélienne, quant à elle, se trouve dans une situation très compliquée : l'image du pays s'est fortement détériorée, et bien au-delà du monde arabe. Enfin, la réussite de « Rising Lion » à terme dépendra du soutien américain : l'économie israélienne n'a pas les moyens de poursuivre un effort de guerre à long terme.

    Donald Trump est affaibli par l'offensive israélienne qui fait apparaitre les fractures au sein de son administration en même temps que la duplicité de Washington. Il s'est fait élire sur un programme prônant le refus de la guerre et le retrait du Moyen-Orient pour se concentrer sur le Pacifique. Force est de constater que le sang coule toujours en Ukraine et que « Rising Lion » braque une nouvelle fois les yeux du monde sur le Moyen-Orient. Marco Rubio, le secrétaire d'État américain a déclaré dès le déclenchement de l'opération qu'elle était le fruit d'une décision unilatérale israélienne. Le Président Trump l'a contredit le lendemain, attestant connaître les plans et soutenir Israël. L'administration américaine se trouve piégée et hésite quant à la marche à suivre : contredire les promesses de campagne et engager officiellement ses forces contre Téhéran, en espérant glaner les bénéfices politiques de succès militaires ? Et ainsi détourner l'attention des médias sur les émeutes en Californie et la situation politique intérieure chaotique... Ou laisser Israël en première ligne en se contentant de participer à l'interception des missiles iraniens dans le ciel jordanien ? Les observateurs soulignent la duplicité diplomatique américaine qui prétend ne pas être au courant, alors que les forces aériennes de l'État hébreu ne pouvaient pas conduire leur opération sans les gros ravitailleurs U.S....

    Le régime des mollahs est le grand perdant car « le roi est nu » : l'efficacité des frappes israéliennes démontre la faiblesse des défenses iraniennes. Le ciel au-dessus du pays est livré tout entier aux appareils israéliens, et l'élimination de personnalités du régime et des forces de sécurité démontre que le Mossad s'est profondément infiltré dans le pays. L'ayatollah Khamenei serait lui-même à la merci d'une attaque, lui que le Président Trump aurait jusqu'à présent interdit d'éliminer. L'Iran ne dispose plus du levier de ses alliés régionaux : le Hamas existe toujours mais ses combattants sont terrés dans des souterrains à Gaza, le Hezbollah a été étrillé par l'opération israélienne au Liban il y a quelques mois, et les Houthis yéménites sont trop éloignés pour alléger la pression pesant sur Téhéran. Il reste que les sites nucléaires les plus sensibles sont profondément enterrés à l'abri des bombes israéliennes, et que l'Iran dispose d'un énorme réservoir de missiles (entre 10 000 et 20 000 selon les estimations). Téhéran sait par ailleurs qu'une invasion terrestre n'est pas à craindre.

    La Russie de Vladimir Poutine semble avoir tourné le dos à l'Iran : elle n'a plus besoin des drones iraniens dans son effort de guerre en Ukraine. Et Poutine y voit une aubaine : l'attention internationale se détourne de l'Ukraine, lui permettant de se poser en faiseur de paix. Il a appelé Donald Trump pour proposer une approche commune de résolution.

    La Chine est dans une position compliquée : elle est le seul soutien de Téhéran qui lui fournit du pétrole. Mais elle est absolument contre une extension du conflit, que provoquerait la fermeture par l'Iran du détroit d'Ormuz. Rien ne doit entraver la bonne marche des affaires commerciales...

    La sélection
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  • L'Occident aurait-il cessé de perdre sa religion ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'Occident a cessé de perdre sa religion

    Après des décennies de sécularisation croissante en Occident, le christianisme tient bon et gagne du terrain auprès des jeunes.

    Pendant des décennies, la pratique religieuse qui connaissait la plus forte croissance aux États-Unis était l'absence totale de religion. En 1990, seuls 5 % des Américains se déclaraient athées, agnostiques ou ne croyant « en rien en particulier ». En 2019, environ 30 % ont coché ces cases. Ceux qui ont quitté les bancs de l'église sont devenus plus libéraux sur le plan social, se sont mariés plus tard et ont eu moins d'enfants. Les églises, où la moitié des Américains se retrouvaient autrefois chaque dimanche, ont perdu de leur importance dans la vie civique. Pourtant, pour la première fois en un demi-siècle, la marche de la sécularisation s'est arrêtée (voir graphique 1).

    Il en va de même ailleurs. Au Canada, en Grande-Bretagne et en France, la proportion de personnes déclarant aux sondeurs qu'elles sont non religieuses a cessé d'augmenter. Dans sept autres pays d'Europe occidentale, elle a nettement ralenti, n'augmentant que de trois points de pourcentage depuis 2020, contre une hausse de 14 points au cours des cinq années précédentes. Ce ralentissement coïncide avec une pause dans le déclin à long terme de la part de la population chrétienne dans ces mêmes pays. Cela suggère que le ralentissement de la sécularisation est dû à une diminution du nombre de personnes quittant le christianisme, plutôt qu'à la croissance d'autres religions, telles que l'islam, ainsi qu'à une augmentation surprenante de la foi chrétienne chez les jeunes, en particulier ceux de la génération Z (nés entre 1997 et 2012).

    « J'ai essayé l'alcool, j'ai essayé les fêtes, j'ai essayé le sexe... rien de tout cela ne fonctionne », explique Eric Curry, de l'université Pace, en rapportant ce que ses pairs disent à propos de leurs tentatives pour surmonter la dépression, l'ennui et la solitude. « Les jeunes cherchent et recherchent profondément la vérité. » M. Curry affirme que son récent baptême a été la meilleure décision de sa vie.

    La longue montée du sécularisme, que Ryan Burge, de l'université Eastern Illinois, qualifie de « tendance dominante dans la démographie des dernières décennies », a façonné de nombreux aspects de la société occidentale. Cela va des attitudes plus permissives envers le mariage homosexuel et l'avortement aux perspectives de croissance économique. Son arrêt soudain, et son possible renversement dans certains endroits, sont surprenants.

    L'explication la plus plausible selon The Economist pour ce changement de tendance est la pandémie de Covid-19. Les confinements, l'isolement social et les chocs économiques ont touché presque tous les pays et toutes les tranches d'âge à peu près au moment où les données sur les croyances religieuses ont atteint un point d'inflexion. C'est particulièrement le cas pour la génération Z, dont les premières années de vie adulte ont été perturbées, laissant de nombreux jeunes seuls ou déprimés et en quête de sens.

    « La pandémie a vraiment été un catalyseur » qui m'a poussé vers la religion, explique Sarah, une étudiante de 20 ans à la Liberty University, qui a grandi loin d'une église mais s'est convertie après avoir rejoint un groupe d'étude biblique sur Zoom pendant le confinement. « Probablement plus de 75 % de mes amis chrétiens sont devenus chrétiens depuis la pandémie. » 

    Cette tendance semble s'être maintenue au-delà de la tourmente du Covid-19. Dans trois enquêtes menées en 2023-2024, la proportion de jeunes Américains se déclarant chrétiens est passée de 45 % à 51 %. Les « sans religion » ont diminué de quatre points, pour atteindre 41 %. À Harvard, bastion progressiste qui a vu le jour sous la forme d'un séminaire puritain, la moitié des étudiants de premier cycle ont assisté à un événement organisé par l'aumônier ou à un service religieux au cours de cette année universitaire. Tammy McLeod, aumônière à l'université depuis 25 ans, considère également la Covid-19 comme un tournant : « Les gens en avaient assez d'être seuls. » Depuis lors, « nos effectifs sont plus importants et ne diminuent pas après le début du semestre ». Les aumôniers d'autres campus constatent la même chose.

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  • Floribert Bwana Chui a été béatifié : un jeune Africain, témoin d'espérance pour le monde

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    Beatificazione di Floribert Bwana Chui

    Du site de SantEgidio :

    Floribert Bwana Chui a été béatifié : un jeune Africain, témoin d'espérance pour le monde

  • Nigeria : 200 personnes ont été massacrées dans une mission catholique

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Près de 200 personnes ont été "brutalement tuées" à Yelwata, au centre du Nigeria, dans la nuit du 13 au 14 juin. La plupart des victimes étaient des personnes déplacées à l'intérieur du pays "hébergées par la mission catholique locale". "Je prie pour que la sécurité, la justice et la paix prévalent au Nigeria, pays bien-aimé et si durement frappé par diverses formes de violence", a réagi Léon XIV au lendemain de l’attaque.

    Un nouveau drame qui vient ensanglanter le pays. Au Nigeria, une attaque particulièrement violente a fait près de 200 morts dans la nuit de vendredi à samedi 14 juin dans le village de Yelewata, situé dans l’État de Benue, au centre du pays. L’attaque a été menée de façon coordonnée par trois groupes qui ont encerclé le village par différents accès, tirant en rafales et semant la panique. Selon des témoins, les assaillants ont ciblé des maisons et des boutiques, où des habitants dormaient encore. Du carburant aurait été versé sur certaines portes avant d’y mettre le feu. Des familles entières ont été piégées dans les flammes. D’autres victimes ont été abattues en tentant de fuir. Parmi elles, beaucoup de personnes déplacées des villages alentours, "hébergées par la mission catholique locale".
  • Des jeunes présentent au pape Léon XIV leur projet de renouveau spirituel pour l'Europe

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :

    Les jeunes présentent au pape Léon XIV leur projet de renouveau spirituel pour l'Europebouton de partage sharethis

    Fernando Moscardó, 22 ans, coordonne l'initiative intitulée « Rome '25 - Chemin de Saint-Jacques '27 - Jérusalem '33 », qui vise à dire au monde qu'« une autre Europe est possible » à travers les pèlerinages, l'évangélisation et la guérison.

    Peu de temps après avoir rencontré le Saint-Père sur la place Saint-Pierre, le jeune étudiant en médecine espagnol a déclaré à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA, que la rencontre « était géniale ».

    « Ce fut une expérience bouleversante, remplie d'une immense joie, tant pour lui que pour nous à ce moment-là. Donner des informations sur ce projet au vicaire du Christ sur terre, imaginez, c'est quelque chose de spectaculaire », a-t-il souligné.

    Moscardó, accompagné de sa camarade Patricia et de l'évêque de Palencia, Mikel Garciandía, a pu expliquer au Saint-Père l'initiative qui vise à ouvrir un chemin de foi et d'espérance à une nouvelle génération européenne en vue du Jubilé de la Rédemption, qui sera célébré en 2033.

    Durant le mois de juin, des pèlerinages locaux sont organisés dans toute l'Europe, culminant le 1er août avec la proclamation d'un « Manifeste des Jeunes Chrétiens d'Europe » dans la Basilique Sainte-Marie du Trastevere, à Rome.

    Selon Moscardó, le pape Léon XIV leur a assuré qu'il « suivrait la situation de près ». Ils l'ont également invité à participer à la signature du manifeste.

    « De la même manière, nous invitons tous les jeunes et tous ceux qui sympathisent avec les jeunes et qui sont proches d’eux et qui rêvent vraiment de cette nouvelle génération », a déclaré Moscardó.

    Il a également déclaré que, lorsque la rencontre avec le pontife s'est terminée, « il nous a été difficile de réaliser ce que nous venions de vivre, il nous a été difficile de remettre les pieds sur terre, nous n'arrivions pas à y croire ».

    « Nous savons que ce n'est qu'une étape de plus sur le chemin, que cela ne signifie pas que tout est fait ; au contraire, tout reste à faire, surtout en sachant que nous avons désormais l'œil vigilant du Saint-Père », a indiqué Moscardó.

    « Nous sommes soumis à une pression encore plus forte, si possible », poursuit le jeune homme, « pour que tout se passe parfaitement et que ce manifeste soit véritablement la voix unie des jeunes chrétiens qui cherchent avec soif du Christ cette nouvelle génération. »

    Les organisateurs travaillent sur un site Web pour fournir toutes les informations nécessaires sur les activités ainsi que sur leurs réseaux sociaux, qui s'appellera J2R2033 (Journey to Redemption 2033). 

    Après l'audience avec le pape Léon XIV, ils ont rencontré les organisateurs du Jubilé de l'Espérance en préparation du 1er août, date à laquelle le manifeste sera signé.

    « Dans l'après-midi, nous avons eu une autre réunion à Sainte-Marie du Trastevere pour commencer à finaliser les détails de cette grande célébration dans laquelle nous souhaitons proclamer cette voix unie de l'Europe, appelant à une nouvelle génération avec une âme et centrée à nouveau sur le Christ », a-t-il conclu.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA.

  • L'homélie du pape Léon XIV à l'occasion du Jubilé du Sport (dimanche de la Trinité)

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    SOLENNITÉ DE LA TRÈS SAINTE TRINITÉ
    JUBILÉ DU SPORT

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Basilique Saint-Pierre
    Dimanche 15 juin 2025

    ________________________________________

    Chers frères et sœurs,

    Dans la première lecture, nous avons entendu ces paroles : « Écoutez ce que déclare la Sagesse de Dieu : “Le Seigneur m’a faite pour lui, principe de son action, première de ses œuvres, depuis toujours. […] Quand il établissait les cieux, j’étais là; […] Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes” » (Pr 8,22.27.30-31). Pour saint Augustin, la Trinité et la sagesse sont intimement liées. La sagesse divine est révélée dans la Très Sainte Trinité, et la sagesse nous conduit toujours à la vérité.

    Et aujourd’hui, alors que nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité, nous vivons les journées du Jubilé du Sport. Le binôme Trinité-sport n’est pas vraiment courant, et pourtant cette association n’est pas déplacée. En effet, toute bonne activité humaine porte en elle un reflet de la beauté de Dieu, et le sport en fait certainement partie. D’ailleurs, Dieu n’est pas statique, il n’est pas fermé sur lui-même. Il est communion, relation vivante entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui s’ouvre à l’humanité et au monde. La théologie appelle cette réalité périchorèse, c’est-à-dire “danse” : une danse d’amour réciproque.

    C’est de ce dynamisme divin que jaillit la vie. Nous avons été créés par un Dieu qui se réjouit et se complaît à donner l’existence à ses créatures, qui « “joue”, comme nous l’a rappelé la première lecture (cf. Pr 8, 30-31). Certains Pères de l’Église parlent même, hardiment, d’un Deus ludens, d’un Dieu qui se divertit (cf. S. Salonius de Genève, In Parabolas Salomonis expositio mystica ; S. Grégoire de Nazianze, Carmina, I, 2, 589). C’est pourquoi le sport peut nous aider à rencontrer Dieu Trinité : parce qu’il exige un mouvement de soi vers l’autre, certes extérieur, mais aussi et surtout intérieur. Sans cela, il se réduit à une stérile compétition d’égoïsmes.

    Pensons à une expression couramment utilisée en italien pour encourager les athlètes pendant les compétitions : les spectateurs crient « Dai ! » (Allez !). Nous n'y prêtons peut-être pas attention, mais c’est un impératif magnifique : c’est l’impératif du verbe “dare” (donner). Et cela peut nous faire réfléchir : il ne s’agit pas seulement de donner une performance physique, même extraordinaire, mais de se donner soi-même, de “se mettre en jeu”. Il s’agit de se donner pour les autres – pour leur croissance, pour les supporters, pour les proches, pour les entraîneurs, pour les collaborateurs, pour le public, même pour les adversaires – et, si l’on est vraiment sportif, cela vaut au-delà du résultat. Saint Jean-Paul II – un sportif, comme nous le savons – en parlait ainsi : « Le sport est joie de vivre, jeu, fête, et comme tel, il doit être valorisé [...] par la redécouverte de sa gratuité, de sa capacité à créer des liens d’amitié, à favoriser le dialogue et l’ouverture des uns vers les autres, [...] au-delà des lois dures de la production et de la consommation et de toute autre considération purement utilitaire et hédoniste de la vie » (Homélie pour le Jubilé des sportifs, 12 avril 1984).

    Dans cette optique, mentionnons en particulier trois aspects qui font aujourd’hui du sport un moyen précieux de formation humaine et chrétienne.

    Premièrement, dans une société marquée par la solitude, où l’individualisme exacerbé a déplacé le centre de gravité du “nous” vers le “je”, finissant par ignorer l’autre, le sport – surtout lorsqu’il s’agit d’un sport d’équipe – enseigne la valeur de la collaboration, du cheminement commun, de ce partage qui, comme nous l’avons dit, est au cœur même de la vie de Dieu (cf. Jn 16, 14-15). Il peut ainsi devenir un instrument important de recomposition et de rencontre : entre les peuples, dans les communautés, dans les milieux scolaires et professionnels, dans les familles !

    Deuxièmement, dans une société de plus en plus numérique, où les technologies, tout en rapprochant les personnes éloignées, éloignent souvent celles qui sont proches, le sport valorise le caractère concret du vivre ensemble, le sens du corps, de l’espace, de l’effort, du temps réel. Ainsi, contre la tentation de fuir dans des mondes virtuels, il aide à maintenir un contact sain avec la nature et avec la vie concrète, lieu seul où s’exerce l’amour (cf. 1 Jn 3, 18).

    Troisièmement, dans une société compétitive où il semble que seuls les forts et les gagnants méritent de vivre, le sport enseigne aussi à perdre, en confrontant l’homme, dans l’art de la défaite, à l’une des vérités les plus profondes de sa condition : la fragilité, la limite, l’imperfection. Cela est important, car c’est à partir de l’expérience de cette fragilité que l’on s’ouvre à l’espérance. L’athlète qui ne se trompe jamais, qui ne perd jamais, n’existe pas. Les champions ne sont pas des machines infaillibles, mais des hommes et des femmes qui, même lorsqu’ils tombent, trouvent le courage de se relever. Rappelons-nous encore une fois, à ce propos, les paroles de saint Jean-Paul II, qui disait que Jésus est « le véritable athlète de Dieu », parce qu’il a vaincu le monde non par la force, mais par la fidélité de son amour (cf. Homélie lors de la messe pour le Jubilé des sportifs, 29 octobre 2000).

    Ce n’est pas un hasard si, dans la vie de nombreux saints de notre temps, le sport a joué un rôle important, soit comme pratique personnelle, soit comme moyen d’évangélisation. Pensons au bienheureux Pier Giorgio Frassati, patron des sportifs, qui sera proclamé saint le 7 septembre prochain. Sa vie, simple et lumineuse, nous rappelle que, tout comme personne ne naît champion, personne ne naît saint. C’est l’entraînement quotidien à l’amour qui nous rapproche de la victoire définitive (cf. Rm 5, 3-5) et qui nous rend capables d’œuvrer à l’édification d’un monde nouveau. Saint Paul VI l’affirmait également, vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en rappelant aux membres d’une association sportive catholique combien le sport avait contribué à ramener la paix et l’espérance dans une société bouleversée par les conséquences de la guerre (cf. Discours aux membres du C.S.I., 20 mars 1965). Il disait : « C’est à la formation d’une société nouvelle que tendent vos efforts : [...] dans la conscience que le sport, dans les éléments formateurs sains qu’il met en valeur, peut être un instrument très utile pour l’élévation spirituelle de la personne humaine, condition première et indispensable d’une société ordonnée, sereine et constructive » (ibid.).

    Chers sportifs, l’Église vous confie une très belle mission : être, dans vos activités, un reflet de l’amour de Dieu Trinité pour votre bien et celui de vos frères. Laissez-vous impliquer dans cette mission avec enthousiasme : en tant qu’athlètes, formateurs, société, groupes, familles. Le pape François aimait souligner que Marie, dans l’Évangile, nous apparaît active, en mouvement, jusqu’à “courir” (cf. Lc 1, 39), prête, comme savent le faire les mères, à partir au moindre signe de Dieu pour venir en aide à ses enfants (cf. Discours aux volontaires des JMJ, 6 août 2023). Demandons lui d’accompagner nos efforts et nos élans, et de toujours les orienter vers le meilleur, jusqu’à la plus grande victoire : celle de l’éternité, le “champ infini” où le jeu n’aura plus de fin et où la joie sera complète (cf. 1 Co 9, 24-25 ; 2 Tm 4, 7-8).


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  • Moyen-Orient, l'avertissement du pape contre la menace nucléaire

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Moyen-Orient, l'avertissement du pape contre la menace nucléaire

    L'escalade entre Israël et l'Iran inquiète Léon XIV, qui a lancé un « appel à la responsabilité et à la raison ». Des propos clairs et mesurés, qui témoignent de la volonté de faire davantage confiance à la Secrétairerie d'État et de ne pas reproduire les tensions passées avec le gouvernement israélien, provoquées par les déclarations de François.

    16_06_2025
    Photo Médias du Vatican/LaPresse 15-06-2025

    La nouvelle escalade militaire au Moyen-Orient inquiète Léon XIV. Samedi, à l'issue de l'audience jubilaire tenue à la basilique Saint-Pierre, Prévost a lancé un appel contre la menace nucléaire qui plane après l'aggravation de la situation entre Israël et l'Iran. Le pape a lancé un « appel à la responsabilité et à la raison ».

    Léon XIV a déclaré que « l'engagement à construire un monde plus sûr, libéré de la menace nucléaire, doit se poursuivre par une rencontre respectueuse et un dialogue sincère, afin de construire une paix durable, fondée sur la justice, la fraternité et le bien commun ». Des propos très prudents qui ne susciteront certainement pas de protestations, ni de part ni d'autre, comme cela s'est produit par le passé avec les appels de François. 

    « Nul ne devrait jamais menacer l'existence d'autrui » , a déclaré Léon XIV dans un passage très important de ce bref appel. Il est facile de comprendre à qui s'adressent ces paroles : l'Iran, en effet, continue de ne pas reconnaître le droit d'Israël à exister. Après les tensions avec le gouvernement israélien provoquées par les déclarations de Bergoglio suite à la crise israélo-palestinienne consécutive aux attentats terroristes du 7 octobre 2023, il est clair que l'Américain Prevost a choisi de changer de ton et probablement aussi de faire davantage confiance au travail de la Secrétairerie d'État, qui déivre des discours équilibrés.

    « Il est du devoir de tous les pays », a conclu le pape, « de soutenir la cause de la paix , en ouvrant des voies de réconciliation et en promouvant des solutions garantissant la sécurité et la dignité de tous. » Un final qui réaffirme la vision traditionnelle du Saint-Siège, qui considère favorablement le multilatéralisme pour la résolution des crises géopolitiques. Hier, lors de la récitation de l'Angélus à Saint-Pierre, Léon XIV a rappelé la situation, se limitant à renouveler ses prières pour le Moyen-Orient, ainsi que pour l'Ukraine et le monde entier.

    Les chercheurs et les passionnés de géopolitique attendent avec impatience de découvrir les positions que le nouveau pape défendra sur les conflits au Moyen-Orient . Avant son élection, Prevost s'était montré prudent en s'abstenant de toute déclaration publique sur la guerre à Gaza. Il a ainsi pris ses distances avec la ligne de François, qui, de la définition du « génocide » à la crèche coiffée du keffieh, avait irrité Israël et provoqué des réactions négatives dans le dialogue judéo-catholique.

    L'absence de déclarations avant les élections ne doit pas être interprétée comme une forme de désintérêt.Car, au contraire, l'augustinien de Chicago connaît parfaitement la délicatesse du sujet et, par conséquent, la nécessité d'avancer sur la pointe des pieds. Ce n'est pas un hasard si, durant ses années au séminaire, l'actuel Léon XIV a été l'élève du théologien John T. Pawlikowski, directeur du programme d'études judéo-catholiques et président du Conseil international des chrétiens et des juifs. Dans ses enseignements, le père Pawlikowski a inscrit la lutte contre l'antisémitisme parmi les missions de la doctrine sociale de l'Église, si chère au pape Léon.

    Le pontife régnant est conscient que ne pas compromettre les relations avec Israël contribuera à la reprise du dialogue judéo-catholique . Par conséquent, au-delà des appels à la situation humanitaire, il est raisonnable de prédire qu'il n'y aura pas d'« incursions » équivoques sur le plan géopolitique. Aussi bien Téhéran que le Hamas avaient rendu hommage à François pour ses "positions courageuses"...

    L'excès de facilité avec lequel Bergoglio abordait des sujets aussi sensibles avait conduit en janvier dernier à la publication par l'agence de presse iranienne d'informations selon lesquelles, lors d'une rencontre avec le recteur de l'Université des religions Abolhassan Navab, le pape défunt aurait déclaré que « le problème vient de Netanyahou, qui ignore les droits de l'homme ». Le style et le contenu de l'appel au Moyen-Orient lancé samedi par Léon XIV montrent clairement que de tels épisodes sont peu susceptibles de se reproduire. La Secrétairerie d'État, après douze années éprouvantes, peut souffler un peu. 

  • Saint Jean-François Régis, le "marcheur de Dieu" (16 juin)

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    Du site des Jésuites de l'Europe Occidentale Francophone :

    Saint Jean-François Régis (1597-1640) : biographie par le sanctuaire de Lalouvesc

    st_francois-regis 

    Le saint “marcheur de Dieu” 1597-1640

    Saint Régis

    Jésuite français né à Fontcouverte dans l’Aude, Jean-François Régis est le saint patron des jésuites de la Province de France. Sa vie témoigne de la vitalité des premiers jésuites “missionnaires de l’intérieur” qui parcourent montagnes et vallées pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume.

    Paysages du Haut-Vivarais

    Paysages du Haut-Vivarais

    Le nom de Régis reste lié à celui de Lalouvesc, petite ville d’Ardèche, où il est mort d’épuisement. Depuis les pèlerins ne cessent de venir…

    Qui était saint Jean-François Régis ?

    Régis naît à Fontcouverte en Languedoc en 1597. Son nom de famille va devenir grâce à lui un prénom. La France sort des Guerres de Religion et connaît un vrai printemps d’Église, avec des saints comme François de Sales ou Vincent de Paul.

    Avec “un visage épanoui, un abord gai, riant, franc et familier”, sans parler de son mètre 92, c’est une vraie force de la nature, ce qui lui permet d’intervenir, vigoureusement au besoin, pour fermer la bouche des blasphémateurs, pour défendre des prostituées du Puy contre leurs souteneurs, ou simplement pour parcourir sans relâche les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay. Sa ferveur mystique impressionnait : “On aurait dit qu’il respirait Dieu seul … “, de même la chaleur de son accueil pour les montagnards venus par temps de neige à sa rencontre : ” Venez, mes enfants, je vous porte tous dans mon cœur “.

    Au Puy, ” le père des pauvres ” n’arrête pas d’hôpital en prison, de taudis en soupe populaire, de lutte contre le chômage ou le marché noir en maison d’accueil … Et grâce à lui, parfois, la fille de rue devient dentellière!

    Il y laissera sa santé et sa vie. C’est dans ce pays de rude climat, pour apporter à ses “enfants” montagnards la parole de Dieu, qu’il mourut de froid et d’épuisement, un 31 décembre, à Lalouvesc où l’on vient aujourd’hui encore en pèlerinage.

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  • Du mystère de la Sainte Trinité

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    Trinite-Roublev-a.jpgNous vous recommandons une catéchèse en ligne, due au bienheureux Jean-Martin Moye (18e siècle, fondateur des Soeurs de la Providence), sur ce mystère central de la foi chrétienne, formulée dans le style de l'époque, et qui commence ainsi :

    "DU MYSTÈRE DE LA SAINTE TRINITÉ

    - Quel est le premier et le plus grand mystère de notre religion ?

    C’est le mystère de la sainte Trinité.

    - Qu’est-ce que le mystère de la sainte Trinité ?

    C’est un seul Dieu en trois personnes ; il n’y a dans Dieu qu’une nature, qu’une essence, qu’une substance, qu’une seule chose, et qu’un seul et même esprit, qui subsiste néanmoins en trois personnes, qui sont le Père, le Fils, et le Saint-Esprit."

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  • Acte de consécration à la Sainte Trinité

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    12 choses à savoir et partager à propos de la Sainte Trinité | Foi ...

    Très Sainte Trinité,

    Vous Père, Vous Fils, Vous Esprit-Saint.

    Je me consacre pleinement à Vous, dans mon coeur, dans mon âme, dans mon corps et dans ma vie, et je Vous consacre ma famille, tous mes proches et tous ceux que je ne connais pas, qui sont mes frères et soeurs en Jésus-Christ.

    Très Sainte Trinité,

    Répandez en chacun de Vos enfants les grâces infinies de Votre Miséricorde pour l'Eternité.

    Que toutes les âmes soient rachetées par le Sang du Divin Agneau et par l'Amour de Dieu le Père.

    Et que le règne de l'Esprit-Saint s'établisse sur cette Terre, dans tous les coeurs et dans toutes les âmes pour les siècles des siècles.

    Ainsi, l'Esprit de Dieu aura vaincu définitivement l'Esprit du Mal.

    Au nom du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint.

  • La Sainte Trinité (homélie de Benoît XVI)

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    (C'était à Saint-Marin, le 19 juin 2011; extrait) (source)

    Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Très Sainte Trinité: Dieu Père, Fils et Esprit Saint, fête de Dieu, du cœur de notre foi. Lorsque l’on pense à la Trinité, ce qui vient d’abord à l’esprit est la dimension du mystère: ils sont Trois et ils sont Un, un seul Dieu en trois Personnes. En réalité Dieu ne peut pas être autre chose qu’un mystère pour nous dans sa grandeur, et toutefois il s’est révélé: nous pouvons le connaître dans son Fils, et ainsi aussi connaître le Père et l’Esprit Saint. La liturgie d’aujourd’hui, en revanche, n’attire pas tant notre attention sur le mystère, que sur la réalité d’amour qui est contenue dans ce premier et suprême mystère de notre foi. Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont un parce qu’ils sont amour et l’amour est la force vivifiante absolue, l’unité créée par l’amour est plus unie qu’une unité purement physique. Le Père donne tout au fils; le Fils reçoit tout du Père avec reconnaissance; et l’Esprit Saint est comme le fruit de cet amour réciproque du Père et du Fils. Les textes de la Messe d’aujourd’hui parlent de Dieu et parlent donc d’amour; ils ne s’arrêtent pas tant sur le mystère des trois Personnes, que sur l’amour qui en constitue la substance ainsi que l’unité et la trinité dans le même temps.

    Le premier passage que nous avons écouté est tiré du Livre de l’Exode — je me suis arrêté sur celui-ci dans une récente catéchèse du mercredi — et il est surprenant que la révélation de l’amour de Dieu advienne après un très grave péché du peuple. Le pacte d’alliance sur le mont Sinaï vient tout juste d’être conclu que déjà le peuple manque de fidélité. L’absence de Moïse se prolonge et le peuple dit: «Mais où est passé Moïse, où est son Dieu?», et il demande à Aaron de lui faire un dieu qui soit visible, accessible, manœuvrable, à la portée de l’homme, à la place de ce Dieu mystérieux invisible, lointain. Aaron accepte et prépare un veau d’or. En descendant du Sinaï, Moïse voit ce qui est arrivé et il brise les tables de l’alliance, qui est déjà brisée, rompue, deux pierres sur lesquelles étaient écrites les «Dix Paroles», le contenu concret du pacte avec Dieu. Tout semble perdu, l’amitié semble immédiatement, dès le départ, déjà brisée. Et pourtant, malgré ce très grave péché du peuple, Dieu, par l’intercession de Moïse, décide de pardonner et l’invite à remonter sur le mont pour recevoir à nouveau sa loi, les dix Commandements et renouveler le pacte. Moïse demande alors à Dieu de se révéler, de lui faire voir son visage. Mais Dieu ne montre pas son visage, il révèle plutôt son être plein de bonté par ces mots: «Le Seigneur, le Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité» (Ex 34, 8). Et cela est le Visage de Dieu. Cette autodéfinition de Dieu manifeste son amour miséricordieux: un amour qui l’emporte sur le péché, le couvre, l’élimine. Et nous pouvons être toujours sûrs de cette bonté qui ne nous abandonne pas. Il ne peut y avoir de révélation plus claire. Nous avons un Dieu qui renonce à détruire le pécheur et qui veut manifester son amour de manière encore plus profonde et surprenante devant le pécheur pour offrir toujours la possibilité de la conversion et du pardon.

    L’Evangile complète cette révélation, que nous écoutons dans la première lecture, parce qu’il indique à quel point Dieu a montré sa miséricorde. L’évangéliste Jean rapporte cette expression de Jésus: «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (3, 16). Dans le monde, il y a le mal, il y a l’égoïsme, il y a la méchanceté, et Dieu pourrait venir pour juger ce monde, pour détruire le mal, pour châtier ceux qui œuvrent dans les ténèbres. En revanche, il montre qu’il aime le monde, qu’il aime l’homme, malgré son péché, et il envoie ce qu’il a de plus précieux: son Fils unique. Et non seulement il l’envoie, mais il en fait don au monde. Jésus est le Fils de Dieu qui est né pour nous, qui a vécu pour nous, qui a guéri les malades, pardonné les péchés, accueilli chacun. En répondant à l’amour qui vient du Père, le Fils a donné sa propre vie pour nous: sur la croix l’amour miséricordieux de Dieu touche son point culminant. Et c’est sur la croix que le Fils de Dieu nous obtient la participation à la vie éternelle, qui nous est communiquée par le don de l’Esprit Saint. Ainsi dans le mystère de la croix sont présent les trois Personnes divines: le Père qui donne son Fils unique pour le salut du monde; le Fils qui accomplit jusqu’au bout le dessein du Père; l’Esprit Saint — répandu par Jésus au moment de sa mort — qui vient nous faire participer à la vie divine, qui vient transformer notre existence, pour qu’elle soit animée par l’amour divin.

  • Dimanche de la Sainte Trinité; la prière de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité

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    Masaccio - La Trinité (détail) (Florence - S. Maria Novella)

    Elévation à la Sainte Trinité - de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité

    PRIÈRE DE LA BIENHEUREUSE ÉLISABETH DE LA TRINITÉ 

    Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. 

    O mon Dieu, Trinité que j'adore,
    aidez-moi à m'oublier entièrement
    pour m'établir en vous, immobile et paisible
    comme si déjà mon âme était dans l'éternité!
    Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,
    ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte
    plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
    Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
    votre demeure aimée et le lieu de votre repos;
    que je ne vous y laisse jamais seul,
    mais que je sois là tout entière,
    tout éveillée en ma foi, tout adorante,
    toute livrée à votre action créatrice.

    O mon Christ aimé crucifié par amour,
    je voudrais être une épouse pour votre cœur;
    je voudrais vous couvrir de gloire,
    je voudrais vous aimer...jusqu'à en mourir!
    Mais je sens mon impuissance et
    je Vous demande de me revêtir de Vous-même,
    d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme;
    de me submerger, de m'envahir, de Vous substituer à moi,
    afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre Vie.
    Venez en moi comme Adorateur,
    comme Réparateur et comme Sauveur.

    O Verbe éternel, parole de mon Dieu,
    je veux passer ma vie à Vous écouter,
    je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous;
    puis, à travers toutes les nuits, tous les vides,
    toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et
    demeurer sous votre grande lumière.
    O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse
    plus sortir de votre rayonnement.

    O Feu consumant, Esprit d'amour,
    survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme
    comme une incarnation du Verbe;
    que je Lui sois une humanité de surcroît,
    en laquelle il renouvelle tout son mystère.

    Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,
    ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel
    Vous avez mis toutes vos complaisances.

    O mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,
    Solitude infinie, Immensité où je me perds,
    je me livre à Vous comme une proie;
    ensevelissez-vous en moi,
    pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant
    d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs.

    Ainsi soit-il