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  • Comment communiquer avec espoir dans l'Europe d'aujourd'hui ? : « Seul Dieu est la réponse »

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    D'EWTN :

    Comment communiquer avec espoir dans l'Europe d'aujourd'hui ? : « Seul Dieu est la réponse »

    9 juin 2025

    Comment communiquer avec espoir dans l'Europe d'aujourd'hui ? C'est la question à laquelle se sont penchés un groupe de communicateurs et de journalistes de l'Église lors d'une rencontre organisée à Prague du 3 au 5 juin par le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe.

    Dans le cadre du Jubilé de l'Espérance, des experts de 18 pays de l'Union européenne se sont réunis pour réfléchir à une communication qui « redonne du sens » à la vie des gens, c'est-à-dire une communication qui parle de Dieu.

    Daniel Arasa, consulteur du Dicastère pour la communication et doyen de la faculté de communication sociale institutionnelle de l’Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome, a ouvert la réunion par une présentation intitulée « Le service des communicateurs ecclésiaux à l’Église dans le contexte actuel ».

    Lors d'un entretien avec ACI Prensa, partenaire d'information hispanophone de CNA, Arasa a abordé l'un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les communicateurs institutionnels : le manque de confiance envers les institutions. Face à ce constat, il a souligné l'importance d'un renouveau axé sur trois axes d'action.

    Un appel à la « reforestation culturelle »

    Il a d’abord appelé à une « reforestation culturelle », une métaphore qui fait référence à la replantation de valeurs fondamentales dans la société « qui donnent sens et unité à la coexistence ».

    Il a précisé que la perte de ces valeurs n’est pas seulement due à l’ignorance religieuse ou à la déchristianisation, mais aussi au processus qui a commencé dans les années 1960 « avec les théories du genre, le féminisme radical, l’exacerbation de l’individualisme et le relativisme ».

    Arasa a expliqué que ces phénomènes ont vidé de leur contenu anthropologique des concepts tels que l'homme, la femme, la famille et l'amour. « Jusqu'à récemment, ces concepts étaient partagés à l'échelle mondiale et permettaient le dialogue et la coexistence sociale. Aujourd'hui, ils sont vidés de leur contenu », a-t-il souligné.

    Lorsque ces « arbres » sont abattus, a ajouté l'expert en communication, « la montagne s'effondre ». Il a donc souligné la responsabilité des communicateurs ecclésiaux de « reboiser culturellement la société ».

    Dans sa présentation, Arasa a également souligné la nécessité de favoriser la créativité et l’empathie dans la communication.

    Enfin, il a cité quatre qualités qu’un communicateur religieux doit posséder : « le désir de formation continue, le service, l’unité avec le Saint-Père, la bonne humeur et la joie ».

    Face aux guerres et à la sécularisation en Europe, il a précisé que donner de l’espoir ne consiste pas seulement à communiquer de bonnes nouvelles, mais aussi à « pouvoir parler de choses négatives dans un contexte de foi, c’est-à-dire d’espérance ».

    Il a également souligné que les gens « veulent entendre des histoires », et que les institutions sont donc mieux présentées à travers des histoires.

    L'Italien Alessandro Gisotti, directeur adjoint de la rédaction du Dicastère pour la Communication et ancien porte-parole du Vatican sous le pontificat du pape François, a réfléchi sur le thème de la « Communication du pape François au pape Léonard de Vinci ». Il a déclaré que pour comprendre le pape Léonard de Vinci, « il faut connaître saint Augustin ».

    La dernière session a porté sur le thème « Les journalistes et la communication du Vatican », avec des interventions de Javier Martínez Brocal, expert du Vatican et correspondant du journal espagnol ABC, et de Josef Pazderka, rédacteur en chef de Český rozhlas Plus, une station de radio tchèque.

    Brocal a souligné que ceux qui ont perdu le sens de la vie ou qui désespèrent trouvent cette réponse dans l’Église, même s’ils ne la recherchent pas directement.

    Arasa a fait écho aux propos de Martínez-Brocal, soulignant que « l'Église est l'une des rares, sinon la seule, institution capable de donner un sens à nombre de ces questions ». À cet égard, il a souligné que les mêmes personnes qui penchent vers « l'orientalisme, la pleine conscience, etc., ont été très attentives à ce qui se passait pendant le conclave ».

    « La beauté même des rites, des prières, le sentiment de joie qui imprégnait les gens, sur les places… ce sont des choses qui montrent qu’il y a une dimension spirituelle derrière tout cela ; c’est ce qui remplit vraiment les gens de sens », a-t-il ajouté.

    Dans ce contexte, il a rappelé que Léon XIV cherche à « retrouver la primauté du Christ », un thème sur lequel François a également beaucoup insisté. « Les gens ont besoin de réponses, et seul Dieu est la réponse, et nous ne devons pas avoir peur de la présenter de manière très positive et non imposante. Il s'agit de transmettre un message de joie », a indiqué Arasa.

    Témoin de vie et de cohérence

    Enfin, il a insisté sur l'importance de la cohérence : « Nous ne pouvons pas parler du Christ et le présenter sans témoigner par notre vie. Tout ce que nous disons doit avoir cet esprit évangélisateur, un point que le pape souligne constamment. »

    La réunion comprenait également diverses activités culturelles, dont une messe dans la chapelle Saint-Venceslas de la cathédrale de Prague, présidée par l'évêque Josef Nuzík, président de la Conférence épiscopale tchèque.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été adapté par CNA.

  • "Imagine..." Et si l'on imaginait la paix liturgique ?

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    De Mark Brumley (président et directeur général d'Ignatius Press) sur le CWR :

    Imaginez la paix liturgique

    Il semble temps de revoir la mise en garde du pape Benoît XVI selon laquelle l’Église ne doit pas contribuer aux divisions et de se demander si les dirigeants de ces dernières années n’ont pas parfois contribué à un antagonisme inutile.

    Surprise ! La messe traditionnelle en latin (MTL) est de nouveau un sujet brûlant, si tant est qu'elle ait jamais disparu. Le cardinal singapourien William Goh Seng Chye espère que les restrictions sur la MTL seront levées, rapporte le Catholic Herald. En 2021, le pape François a sévèrement restreint la MTL, après que le pape Benoît XVI eut approuvé une plus grande liberté pour cette ancienne forme de culte il y a maintenant dix-huit ans.

    L'archevêque de San Francisco, Salvatore Cordileone,  a « appuyé » les commentaires du cardinal Goh, écrivant que « lever les restrictions sur l'utilisation du Missel de 1962 serait grandiose, apaisant et unificateur ». Il a également souligné comment cela pourrait renforcer l'unité et favoriser l'amour.

    Parallèlement, l'évêque Michael Martin du diocèse de Charlotte a récemment décidé de limiter le rite traditionnel de la messe  à une seule chapelle dans son diocèse, en raison de l'instruction pastorale du défunt pape François. Ses partisans affirment que cette mesure favorise l'unité du rite romain, tandis que ses détracteurs affirment qu'elle impose une uniformité inutile et risque d'aliéner davantage les catholiques attachés à l'ancienne forme.

    L'approche du cardinal Goh et de l'archevêque Cordileone semble tout à fait judicieuse d'un point de vue pastoral, même si la levée des restrictions actuelles sur la Messe traditionnelle ne sera pas  automatiquement « apaisante et unificatrice ». Cela demandera du temps et beaucoup de travail : prière, dialogue, patience et explications. Il faudra également de la bonne foi et une marge de manœuvre raisonnable entre catholiques engagés. Il faudra modérer le discours de tous côtés. Par-dessus tout, la charité sera un impératif.

    À long terme, une approche apparemment inutilement sévère, inspirée par une pastorale des années 1970 – visant essentiellement à éliminer la liturgie traditionnelle – ne fonctionnera probablement pas. Même de nombreux catholiques peu ou pas intéressés par la liturgie traditionnelle pourraient trouver très « non pastoral » ce qui ressemble à une stratégie brutale de « contention » ou de « suppression ». Nombre de catholiques privilégient une approche du « vivre et laisser vivre », car l'ancienne comme la nouvelle forme sont, de leur point de vue, des expressions de la liturgie romaine.

    Pour mémoire, ma femme et moi sommes membres d'une paroisse catholique plutôt moyenne, où la messe est célébrée selon les rubriques. C'est-à-dire celles de 1969. Et en anglais. Pas de Messe Traditionnelle en Théologie. Même là où je travaille – aux éditions Ignatius – la messe est célébrée selon le Novus Ordo, avec toutefois un mélange d'anglais et de latin, et le Canon romain étant proposé  ad orientem . Plus ou moins la « réforme de la réforme » prônée par le pape Benoît XVI et d'autres.

    Quoi qu'il en soit, je ne suis pas vraiment impliqué dans le débat liturgique autour de la MTL. Mais, comme beaucoup, ma femme et moi avons des amis et de la famille catholiques traditionalistes, et favoriser une communion plus profonde devrait être une priorité pour tout catholique. C'est pourquoi il me semble que les responsables de l'Église devraient s'empresser d'explorer les moyens d'accueillir raisonnablement les catholiques de la MTL et de les aider à contribuer à la vie et à la mission de l'Église. Le nombre de jeunes familles à la MTL est croissant. Pourquoi risquer de les ajouter à la liste déjà longue des personnes désaffiliées ?

    Oui, certains traditionalistes insistent haut et fort sur la supériorité de l'ancienne messe sur la messe du Missel de 1969, la soi-disant « nouvelle messe ». Et alors ? Ce genre de chose n'est pas propre aux catholiques traditionalistes. Leurs amis catholiques orientaux affirment souvent que l'Orient « fait mieux », tout en soutenant que toutes les Églises catholiques sont d'égale dignité. Les catholiques orientaux, tout comme les catholiques traditionalistes (et, chut, les catholiques Novus Ordo), ont leurs préférences. Ils les défendent souvent. Ce n'est pas une menace, ou du moins, ce n'est pas nécessaire.

    Bien sûr, il  est  grave que des catholiques traditionalistes extrémistes aient nié la légitimité du Concile Vatican II, qualifié la liturgie Novus Ordo de simple pique-nique et dénoncé le pape François comme un antipape. Critiquer respectueusement est une chose ; attaquer en bloc en est une autre.

    J'ai connu des gens qui ont profondément souffert du traditionalisme radical. Leurs histoires ne sont pas réjouissantes. Elles mettent en lumière un problème, et nous ne devrions pas le nier. Mais elles ressemblent beaucoup aux histoires de personnes qui ont été déstabilisées par d'autres formes de catholicisme, y compris des courants du catholicisme progressiste. Ne généralisons pas trop.

    D'après mon expérience, la plupart des traditionalistes  ne  sont ni des radicaux ni des répudiateurs de Vatican II ni des invalidateurs du Novus Ordo. Ils peuvent avoir des inquiétudes et des questions concernant Vatican II, des doutes et des incertitudes sur tel ou tel aspect du Novus Ordo, mais la plupart souhaitent être en pleine communion avec l'Église. Et même certains  radicaux  sont au moins disposés à discuter.

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  • Comment le paysage religieux mondial a changé de 2010 à 2020

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    De Madalaine Elhabbal sur CNA :

    Rapport Pew : Comment le paysage religieux mondial a changé de 2010 à 2020

    9 juin 2025

    Alors que le christianisme est resté la plus grande religion mondiale de 2010 à 2020, la dernière étude de Pew Research a révélé que les adeptes de l’islam ont dépassé toutes les religions du monde en termes de population au cours de la décennie.

    Le rapport récemment publié, « Comment le paysage religieux mondial a changé de 2010 à 2020 », inclut des données provenant de plus de 2 700 sources, dont des recensements nationaux, des enquêtes démographiques et des registres de population. Certaines des estimations présentées dans le rapport proviennent de données relatives à 2020 qui n'ont été disponibles qu'en 2024 en raison de la pandémie de COVID-19, qui a retardé la publication des données de recensement dans au moins 65 pays.

    Le rapport couvre 201 pays et se concentre sur sept catégories religieuses : les chrétiens, les musulmans, les hindous, les bouddhistes, les juifs, les personnes appartenant à d’autres religions moins connues et celles qui n’ont aucune affiliation religieuse.

    Selon le rapport, le nombre total de chrétiens a augmenté de 122 millions entre 2010 et 2020, tandis que le nombre total de musulmans a augmenté de 327 millions, soit « plus que toutes les autres religions réunies ». La population chrétienne mondiale s'élevait à 2,3 milliards en 2020, tandis que la population musulmane mondiale atteignait 2 milliards.

    Outre les musulmans, le seul autre groupe dont le pourcentage de la population mondiale a augmenté est celui des personnes qui s’identifient comme n’ayant aucune religion, appelées « sans ».

    Le rapport décrit ce phénomène comme « frappant » car les personnes sans appartenance religieuse sont généralement plus âgées et ont des taux de fécondité plus faibles, ce qui les place dans une situation de « désavantage » en termes de croissance démographique. 

    Cependant, à la fin de 2020, les « sans » représentaient 24,2 % de la population mondiale, ce qui en fait le troisième groupe le plus important de l’étude, après les chrétiens et les musulmans.

    Selon le rapport, « les personnes abandonnant leur identité religieuse après avoir été élevées dans la foi chrétienne » est la principale raison pour laquelle les personnes sans appartenance religieuse ont dépassé les personnes pratiquant une religion au cours de la décennie. Après le christianisme, le bouddhisme est le deuxième groupe ayant perdu le plus d'adeptes en raison de ces conversions religieuses.

    Les États-Unis font partie des nombreux pays où une grande partie de leur population chrétienne a cessé d'adhérer à une religion entre 2010 et 2020. Cependant, Pew a constaté que les résultats depuis 2020 indiquent que ce déclin semble s'être stabilisé. En 2020, les États-Unis comptaient la deuxième plus grande population de personnes sans appartenance religieuse au monde, après la Chine.

    En termes de répartition régionale, l'Afrique subsaharienne abrite désormais la majorité des chrétiens du monde, avec 30,7 % vivant dans la région en 2020. Il s'agit d'un changement par rapport à 2010, lorsque 24,8 % vivaient en Afrique subsaharienne et 25,8 %, la majorité des chrétiens du monde, vivaient en Europe.

    Ce changement est dû à la fois à l’augmentation naturelle de la population en Afrique subsaharienne et à « la désaffiliation chrétienne généralisée en Europe occidentale », selon le rapport, qui note : « Il s’agit d’un changement géographique majeur depuis le début des années 1900, lorsque les chrétiens d’Afrique subsaharienne représentaient 1 % de la population chrétienne mondiale et que les deux tiers des chrétiens vivaient en Europe. »

    En fait, les chrétiens ont connu des changements substantiels dans plus de pays que tout autre groupe religieux, diminuant en tant que part de la population dans tous les pays sauf un : le Mozambique, où la part des chrétiens a augmenté de 5 points de pourcentage. 

    Les concentrations régionales de Juifs ont également évolué, note le rapport, avec 45,9 % vivant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et 41 % en Amérique du Nord. En 2010, le plus grand nombre de Juifs vivait en Amérique du Nord. Cette évolution est en grande partie due à la croissance de la population israélienne, passée de 5,8 millions à 6,8 millions d'habitants, due aux migrations et à l'accroissement naturel au cours de la décennie.

    Selon le rapport, peu de pays ont connu une évolution substantielle de la proportion de musulmans dans leur population, malgré la plus forte croissance démographique mondiale. Cela s'explique par le fait que cette croissance s'est produite dans des pays où les musulmans constituaient déjà le groupe religieux dominant. La croissance de la population musulmane a été largement attribuée à des taux de fécondité élevés.

    Les hindous constituaient le quatrième groupe religieux en importance en 2020, avec une croissance d'environ 12 % entre 2010 et 2020. La croissance la plus notable a eu lieu dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord, où ils ont atteint 3,2 millions, soit une hausse de 62 %. Néanmoins, la majorité des hindous vivent toujours en Inde, et leur part dans la population mondiale est restée stable à 14,9 % au cours de la décennie.

    De toutes les religions représentées dans le rapport, les bouddhistes ont été le seul groupe à connaître un déclin mondial entre 2010 et 2020, le nombre de bouddhistes dans le monde ayant diminué de 5 %, passant de 343 millions en 2010 à 324 millions en 2020. « Cela est dû à la fois à la désaffiliation religieuse des bouddhistes d’Asie de l’Est et à un taux de natalité relativement faible parmi les bouddhistes, qui ont tendance à vivre dans des pays où la population est plus âgée », explique le rapport. 

    Pew a également étudié la croissance du nombre de personnes adhérant à d'« autres religions », notamment les bahaïs, les jaïns, les shintoïstes, les sikhs, les taoïstes, les wiccans et les zoroastriens. Pew a estimé que le nombre de personnes appartenant à cette catégorie a augmenté de 12 %, passant de 154 millions à 172 millions entre 2010 et 2020. Cependant, la population mondiale a augmenté à peu près au même rythme, laissant le pourcentage d'adeptes d'« autres religions » stable, autour de 2 % de la population mondiale.

    Madalaine Elhabbal est journaliste pour l'agence de presse catholique basée au bureau d'EWTN à Washington, DC.

  • "Il existe une pollution du cœur et de l'esprit qui étouffe et empoisonne l'existence spirituelle..." Méditons l'homélie de Benoît XVI pour la Pentecôte 2009

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    CHAPELLE PAPALE  EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE

    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Basilique Vaticane
    Dimanche 31 mai 2009

    Chers frères et sœurs!

    A chaque fois que nous célébrons l'Eucharistie, nous vivons dans la foi le mystère qui s'accomplit sur l'autel, c'est-à-dire que nous participons à l'acte suprême d'amour que le Christ a réalisé par sa mort et sa résurrection. Le même et l'unique centre de la liturgie et de la vie chrétienne - le mystère pascal - assume ensuite, dans les différentes solennités et fêtes, des "formes" spécifiques, avec des significations différentes et des dons de grâce particuliers. Parmi toutes les solennités, la Pentecôte se distingue par son importance, parce qu'en elle se réalise ce que Jésus lui-même avait annoncé comme étant le but de toute sa mission sur la terre. En effet, alors qu'il montait à Jérusalem, il avait déclaré à ses disciples:  "Je suis venu jeter un feu sur la terre et comme je voudrais que déjà il fût allumé!" (Lc 12, 49). Ces paroles trouvent leur réalisation la plus évidente cinquante jours après la résurrection, à Pentecôte, antique fête juive qui, dans l'Eglise, est devenue par excellence la fête de l'Esprit Saint:  "Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu;... Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint" (Ac 2, 3-4). Le feu véritable, l'Esprit Saint, a été apporté sur la terre par le Christ. Il ne l'a pas arraché aux dieux, comme le fit Prométhée, selon le mythe grec, mais il s'est fait le médiateur du "don de Dieu" et il l'a obtenu pour nous, par le plus grand acte d'amour de l'histoire:  sa mort sur la croix.

    Dieu veut continuer à donner ce "feu" à chaque génération humaine, et naturellement, il est libre de le faire quand et comme il le veut. Il est esprit, et l'esprit "souffle où il veut" (cf. Jn 3, 8). Mais il y a une "voie normale" que Dieu a choisie pour "jeter le feu sur la terre":  cette voie c'est Jésus, son Fils unique incarné, mort et ressuscité. A son tour, Jésus a constitué l'Eglise comme son Corps mystique, afin qu'elle prolonge sa mission dans l'histoire. "Recevez l'Esprit Saint" - a-t-il dit aux Apôtres au soir de la résurrection, en accompagnant ces paroles par un geste expressif:  il a "soufflé" sur eux (cf. Jn 20, 22). Il a ainsi montré qu'il leur transmettait son Esprit, l'Esprit du Père et du Fils. Et maintenant, chers frères et sœurs, dans la solennité d'aujourd'hui, l'Ecriture nous dit encore une fois comment doit être la communauté, comment nous devons être, pour recevoir le don de l'Esprit Saint. Dans le récit, qui décrit l'événement de Pentecôte, l'auteur sacré rappelle que les disciples "se trouvaient tous ensemble en un seul lieu". Ce "lieu" est le Cénacle, la "chambre haute", où Jésus avait tenu la Dernière Cène avec ses apôtres, où il leur était apparu, ressuscité; cette pièce qui était devenue pour ainsi dire le "siège" de l'Eglise naissante (cf. Ac 1, 13). Cependant, plutôt que d'insister sur le lieu physique, les Actes des Apôtres veulent faire remarquer l'attitude intérieure des disciples:  "Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière" (Ac 1, 14). Donc, la concorde entre les disciples est la condition pour que vienne l'Esprit Saint; et le présupposé de la concorde est la prière.

    Chers frères et sœurs, cela vaut aussi pour l'Eglise d'aujourd'hui, cela vaut pour nous, qui sommes ici réunis. Si nous ne voulons pas que Pentecôte se réduise à un simple rite ou à une commémoration, même suggestive, mais qu'elle soit un événement actuel de salut, nous devons nous préparer dans une attente religieuse au don de Dieu, par l'écoute humble et silencieuse de sa Parole. Pour que Pentecôte se renouvelle à notre époque, il faut peut-être - sans rien ôter à la liberté de Dieu - que l'Eglise soit moins "essoufflée" par les activités et davantage consacrée à la prière. C'est ce que nous enseigne la Mère de l'Eglise, la Très Sainte Vierge Marie, Epouse de l'Esprit Saint. (...) La musique et le chant qui accompagnent notre liturgie, nous aident eux aussi à être unanimes dans la prière, et c'est pourquoi j'exprime ma vive reconnaissance au chœur de la cathédrale et à l'orchestre de chambre (Kammerorchester) de Cologne. Pour cette liturgie, à l'occasion du bicentenaire de la mort de Joseph Haydn, a été choisie de façon très opportune son Harmoniemesse, la dernière des "Messes" composées par ce grand musicien, une symphonie sublime à la gloire de Dieu. A vous tous, venus pour cette circonstance, j'adresse mon salut le plus cordial.

    Pour désigner l'Esprit Saint, dans le récit de Pentecôte, les Actes des Apôtres utilisent deux grandes images:  l'image de la tempête et celle du feu. Il est clair que saint Luc a à l'esprit la théophanie du Sinaï, racontée dans les livres de l'Exode (19, 16-19) et du Deutéronome (4, 10-12.36). Dans le monde antique, la tempête était vue comme le signe de la puissance divine, devant laquelle l'homme se sentait subjugué et empli de crainte. Mais je voudrais souligner aussi un autre aspect:  la tempête est décrite comme un "vent impétueux" et cela fait penser à l'air qui différencie notre planète des autres astres et nous permet d'y vivre. Ce que l'air est à la vie biologique, l'Esprit Saint l'est à la vie spirituelle; et de même qu'il existe une pollution atmosphérique qui empoisonne l'environnement et les êtres vivants, de même il existe une pollution du cœur et de l'esprit qui étouffe et empoisonne l'existence spirituelle. De même qu'il ne faut pas s'habituer aux poisons de l'air - c'est pourquoi l'engagement écologique représente aujourd'hui une priorité -, on devrait faire tout autant pour ce qui corrompt l'esprit. Il semble au contraire que l'on s'habitue sans difficulté à de nombreux produits qui polluent l'esprit et le cœur et qui circulent dans notre société - par exemple les images qui transforment en spectacle le plaisir, la violence ou le mépris de l'homme et de la femme. Cela aussi est une forme de liberté, dit-on, sans reconnaître que tout cela pollue, intoxique l'esprit, surtout des nouvelles générations, et finit ensuite par conditionner la liberté elle-même. La métaphore du vent impétueux de Pentecôte fait penser au contraire à quel point il est précieux de respirer un air propre, un air physique, avec les poumons, et un air spirituel, avec le cœur, l'air sain de l'esprit qui est l'amour!

    L'autre image de l'Esprit Saint que nous trouvons dans les Actes des Apôtres est le feu. J'ai mentionné au début l'opposition entre Jésus et la figure mythologique de Prométhée, qui rappelle un aspect caractéristique de l'homme moderne. S'étant emparé des énergies du cosmos - le "feu" - l'être humain semble aujourd'hui s'affirmer comme un dieu et vouloir transformer le monde en excluant, en mettant de côté, ou même en refusant le Créateur de l'univers. L'homme ne veut plus être image de Dieu, mais de lui-même; il se déclare autonome, libre et adulte. Il est évident qu'une telle attitude révèle un rapport non authentique avec Dieu, conséquence d'une fausse image qu'il s'est faite de Lui, comme l'enfant prodigue de la parabole évangélique qui croit se réaliser lui-même en s'éloignant de la maison de son père. Entre les mains d'un tel homme, le "feu" et ses immenses potentialités deviennent dangereux:  ils peuvent se retourner contre la vie et contre l'humanité elle-même, comme hélas le démontre l'histoire. Les tragédies de Hiroshima et de Nagasaki, dans lesquelles l'énergie atomique, utilisée à des fins belliqueuses, a fini par semer la mort dans des proportions inouïes, en représentent une mise en garde constante.

    En vérité, on pourrait trouver de nombreux exemples, moins graves et pourtant tout aussi symptomatiques dans la réalité de chaque jour. L'Ecriture Sainte nous révèle que l'énergie capable de mettre le monde en mouvement n'est pas une force anonyme et aveugle, mais l'action de "l'Esprit de Dieu qui planait sur les eaux" (Gn 1, 2) au début de la création. Et Jésus Christ a "apporté sur la terre" non pas la force vitale qui l'habitait déjà, mais l'Esprit Saint, c'est-à-dire l'amour de Dieu qui "renouvelle la face de la terre" en la purifiant du mal et en la libérant de la domination de la mort (cf. Ps 103/104, 29-30). Ce "feu" pur, essentiel et personnel, le feu de l'amour est descendu sur les apôtres, réunis dans la prière avec Marie au Cénacle, pour faire de l'Eglise le prolongement de l'œuvre rénovatrice du Christ.

    Enfin, une dernière réflexion tirée du récit des Actes des Apôtres:  l'Esprit Saint vainc la peur. Nous savons que les disciples s'étaient réfugiés au Cénacle après l'arrestation de leur Maître et y étaient restés enfermés par peur de subir le même sort. Après la résurrection de Jésus, leur peur ne disparaît pas à l'improviste. Mais voilà qu'à Pentecôte, lorsque l'Esprit Saint se posa sur eux, ces hommes sortirent sans peur et commencèrent à annoncer à tous la bonne nouvelle du Christ crucifié et ressuscité. Ils n'avaient pas peur, parce qu'ils se sentaient entre les mains du plus fort. Oui, chers frères et sœurs, l'Esprit de Dieu, là où il entre, chasse la peur; il nous fait savoir et sentir que nous sommes entre les mains d'une Toute-Puissance d'amour:  quoi qu'il arrive, son amour infini ne nous abandonne pas. C'est ce que montrent le témoignage des martyrs, le courage des confesseurs de la foi, l'élan intrépide des missionnaires, la franchise des prédicateurs, l'exemple de tous les saints, certains même adolescents et enfants. C'est ce que révèle l'existence même de l'Eglise, qui, en dépit des limites et des fautes des hommes, continue de traverser l'océan de l'histoire, poussée par le souffle de Dieu, et animée par son feu purificateur. Avec cette foi et cette joyeuse espérance, nous répétons aujourd'hui, par l'intercession de Marie:  "Envoie ton Esprit, Seigneur, qu'il renouvelle la face de la terre".

  • Le bienheureux Edouard Poppe (10 juin)

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    De Dom Antoine Marie, abbé de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval (Lettre mensuelle du 15 novembre 2000 reproduite ici avec l'aimable autorisation de son auteur) :

    «N'avez-vous pas remarqué quel nimbe de lumière enveloppe les saints prêtres et illumine tout autour d'eux? Quelles transformations ils suscitent par la silencieuse prédication de leur sainte vie! Que d'imitateurs ils attirent à leur suite, les entraînant dans leur idéal sacerdotal! Puisse Jésus nous faire la grâce d'entrer en contact avec un tel prêtre!» L'auteur de ces lignes, l'abbé Édouard Poppe (1890-1924) – que le Pape Jean-Paul II a béatifié le 3 octobre 1999 –, ne se doutait pas que ses paroles allaient s'appliquer à sa propre histoire.

    Édouard Poppe est né le 18 décembre 1890, dans une famille flamande profondément catholique. Son père, Désiré, et sa mère, Josefa, habitent une modeste maison dans la petite ville de Temse, près de Gand (Belgique). Boulanger de son métier, Désiré travaille dur pour faire vivre les siens. Dans les épreuves, il a coutume de dire: «Il faut toujours être content de la volonté de Dieu». Josefa met dans son ménage une chaude affection en même temps qu'une ferme discipline. Elle assiste chaque jour à la Messe, autant qu'elle le peut, car la famille s'agrandit rapidement. Onze enfants viendront réjouir le foyer: trois mourront en bas âge, les deux garçons deviendront prêtres, cinq filles seront religieuses, une seule restera auprès de sa mère.

    Un enfant espiègle et têtu

    Dès ses premières années, Édouard manifeste un naturel aussi heureux que remuant. Mais il n'est pas un enfant facile: il bouscule tout, au risque de casser bien des choses et de se faire mal. Espiègle et têtu, il ne peut laisser ses soeurs en paix. Celles-ci prennent leur revanche lorsqu'elles le surprennent en train de se peigner devant une glace, prenant alors plaisir à le décoiffer. Édouard va volontiers à l'école, mais préfère tout de même rester à la maison où son exubérance peut plus facilement se donner libre cours. Gourmand, comme beaucoup d'enfants, Édouard s'attaque fréquemment aux friandises de la boulangerie. Cependant, on remarque en lui franchise et gaieté. À douze ans, il fait sa première Communion, puis reçoit la Confirmation. Alors, sous l'influence bienfaisante des sacrements, Édouard devient plus sérieux: farces et taquineries se raréfient.

    Au printemps 1904, M. Poppe s'ouvre à Édouard de projets d'agrandissement de son commerce; il souhaite le voir entrer en apprentissage de pâtissier. Édouard reste tout d'abord muet, car il a résolu de devenir prêtre. Il répond finalement à son père qu'il ne veut pas être boulanger. Quelques temps après, un prêtre ami exprime à M. et Mme Poppe un avis favorable sur la vocation d'Édouard. M. Poppe dit à son épouse: «Je préfère ce que Dieu veut. D'ailleurs ne soyons pas égoïstes. Dieu ne nous a pas donné nos enfants pour nous». C'est ainsi qu'à l'automne, le garçon part pour le Petit-Séminaire Saint-Nicolas à Waas.

    Le 10 janvier 1907, M. Poppe meurt d'épuisement. Édouard, qui a 16 ans, envisage de renoncer pour un temps aux études et de prendre en mains la boulangerie, mais sa mère lui dit: «Papa m'a fait promettre avant de mourir de te laisser poursuivre tes études. Je veux tenir ma promesse».

    En septembre 1910, Édouard est appelé au service militaire, dans la Compagnie universitaire, où il pourra commencer ses études de philosophie. À la caserne, on apprend bientôt son désir du sacerdoce, ce qui lui attire moqueries et provocations. La trivialité et la débauche de ses compagnons lui deviennent insupportables, un «enfer», dira-t-il. De plus, il ne peut assister à la Messe et communier en semaine. Cette privation lui coûte beaucoup. En revanche, l'expérience de la vie militaire l'éclaire sur la misère humaine, et lui sera utile lorsqu'en 1922 on lui confiera le soin des séminaristes et des religieux tenus au service militaire. Après quelques mois, il retrouve la sérénité et puise dans l'Eucharistie, qu'il peut recevoir à nouveau, la force pour transformer l'épreuve en occasion d'apostolat. Il comprend mieux maintenant la vie et les difficultés des soldats et se met au service de tous. Il constate combien les fortes têtes ont besoin d'amitié; grâce à sa gentillesse, à sa serviabilité et à sa bonne humeur, il réussit à ouvrir les coeurs et à porter les âmes à la vie spirituelle.

    Un jour, il découvre la vie de sainte Thérèse de Lisieux: «Ce livre, écrira-t-il, m'a donné plus de plaisir et de profit que n'importe quel ouvrage de philosophie; j'y ai appris des choses que des années d'étude ne m'auraient pas fait découvrir». Ce qui le charme chez la jeune Carmélite, c'est sa façon d'entendre la contemplation, qui correspond si bien à ses goûts: une prière toute simple, familière, pratique, épousant les contours de tous les événements et de toutes les occupations, faisant corps avec la vie, devenue elle-même la vie et sanctifiant tout. Ainsi disparaît le conflit entre prière et travail. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort lui apporte le sourire maternel de Marie, mais il semble que le saint préféré de l'abbé Poppe soit saint François d'Assise, à cause de son amour pour la Croix de Jésus.

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  • L'homélie du pape Léon XIV pour la fête de la Pentecôte

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    MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE
    JUBILÉ DES MOUVEMENTS, DES ASSOCIATIONS ET DES COMMUNAUTÉS NOUVELLES

    CHAPELLE PAPALE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    Dimanche 8 juin 2025

    Frères et sœurs,

    « Le jour où […] le Seigneur Jésus-Christ, glorifié par son ascension au ciel après sa résurrection, a envoyé le Saint-Esprit, nous apparaît comme un jour heureux » (St Augustin, Discours 271, 1). Et aujourd’hui encore, ce qui s’est passé au Cénacle revit : le don de l’Esprit Saint descend sur nous comme un vent impétueux qui nous secoue, comme un bruit qui nous réveille, comme un feu qui nous éclaire (cf. Ac 2, 1-11).

    Comme nous l’avons entendu dans la première Lecture, l’Esprit accomplit quelque chose d’extraordinaire dans la vie des Apôtres. Après la mort de Jésus, ils s’étaient enfermés dans la peur et la tristesse, mais maintenant ils reçoivent enfin un regard nouveau et une intelligence du cœur qui les aident à interpréter les événements qui se sont produits et à faire l’expérience intime de la présence du Ressuscité : l’Esprit Saint vainc leur peur, brise leurs chaînes intérieures, apaise leurs blessures, les oint de force et leur donne le courage d’aller à la rencontre de chacun pour annoncer les œuvres de Dieu.

    Le passage des Actes des Apôtres nous dit qu’à Jérusalem, à ce moment-là, il y avait une multitude de personnes de diverses origines, et pourtant « chacun d’eux les entendait dans son propre dialecte » (v. 6). C’est alors qu’à la Pentecôte, les portes du Cénacle s’ouvrent parce que l’Esprit ouvre les frontières. Comme l’affirme Benoît XVI : « L’Esprit Saint leur donne de comprendre. En surmontant la rupture initiale de Babel – la confusion des cœurs, qui nous élève les uns contre les autres – l’Esprit ouvre les frontières. […] L’Église doit toujours redevenir ce qu’elle est déjà:  elle doit ouvrir les frontières entre les peuples et abattre les barrières entre les classes et les races. En son sein, il ne peut y avoir de personnes oubliées ou méprisées. Dans l’Eglise, il n’y a que des frères et des sœurs de Jésus Christ libres » (Homélie de Pentecôte, 15 mai 2005).

    Voici une image éloquente de la Pentecôte sur laquelle j’aimerais m’arrêter avec vous pour méditer.

    L’Esprit ouvre les frontières avant tout en nous. C’est le Don qui ouvre notre vie à l’amour. Et cette présence du Seigneur dissout nos duretés, nos fermetures, nos égoïsmes, les peurs qui nous bloquent, les narcissismes qui nous font tourner uniquement autour de nous-mêmes. Le Saint-Esprit vient défier en nous le risque d’une vie qui s’atrophie, aspirée par l’individualisme. Il est triste de constater que dans un monde où les occasions de socialiser se multiplient, nous risquons paradoxalement d’être davantage seuls, toujours connectés mais incapables de “créer des réseaux”, toujours immergés dans la foule mais restant des voyageurs désorientés et solitaires.

    Au contraire, l’Esprit de Dieu nous fait découvrir une nouvelle façon de voir et de vivre la vie : il nous ouvre à la rencontre avec nous-mêmes au-delà des masques que nous portons ; il nous conduit à la rencontre avec le Seigneur en nous éduquant à faire l’expérience de sa joie ; il nous convainc – selon les paroles mêmes de Jésus que nous venons de proclamer – que ce n’est qu’en restant dans l’amour que nous recevons aussi la force d’observer sa Parole et donc d’en être transformés. Il ouvre les frontières en nous, afin que notre vie devienne un espace accueillant.

    L’Esprit ouvre également les frontières dans nos relations. En effet, Jésus dit que ce Don c’est l’amour entre Lui et le Père qui vient habiter en nous. Et lorsque l’amour de Dieu habite en nous, nous devenons capables de nous ouvrir à nos frères, de vaincre nos rigidités, de surmonter la peur de ceux qui sont différents, d’éduquer les passions qui s’agitent en nous. Mais l’Esprit transforme aussi les dangers les plus cachés qui polluent nos relations, comme les malentendus, les préjugés, les instrumentalisations. Je pense aussi – avec beaucoup de douleur – lorsqu’une relation est infestée par la volonté de dominer l’autre, une attitude qui débouche souvent sur la violence, comme le montrent malheureusement les nombreux cas récents de féminicide.

    Le Saint-Esprit, quant à lui, fait mûrir en nous les fruits qui nous aident à vivre des relations authentiques et bonnes : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). De cette manière, l’Esprit élargit les frontières de nos relations avec les autres et nous ouvre à la joie de la fraternité. Et cela est également un critère décisif pour l’Église : nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité et les disciples de la Pentecôte que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences ; si, en tant qu’Église, nous devenons un espace accueillant et hospitalier pour tous.

    Enfin, l’Esprit ouvre également les frontières entre les peuples. À la Pentecôte, les Apôtres parlent la langue de ceux qu’ils rencontrent et le chaos de Babel est enfin apaisé par l’harmonie produite par l’Esprit. Lorsque le Souffle divin unit nos cœurs et nous fait voir dans l’autre le visage d’un frère, les différences ne deviennent plus une occasion de division et de conflit, mais un patrimoine commun dont nous pouvons tous tirer parti et qui nous met tous en chemin, ensemble, dans la fraternité.

    L’Esprit brise les frontières et abat les murs de l’indifférence et de la haine, car “il nous enseigne tout” et “nous rappelle les paroles de Jésus” (cf. Jn 14,26) ; et, par conséquent, il enseigne, rappelle et grave avant tout dans nos cœurs le commandement de l’amour, que le Seigneur a placé au centre et au sommet de tout. Et là où il y a l’amour, il n’y a pas de place pour les préjugés, pour les distances de sécurité qui nous éloignent de notre prochain, pour la logique d’exclusion que nous voyons malheureusement émerger aussi dans les nationalismes politiques.

    C’est précisément en célébrant la Pentecôte que le Pape François a fait remarquer qu’« aujourd’hui dans le monde, il y a beaucoup de discorde, beaucoup de divisions. Nous sommes tous reliés et pourtant nous nous trouvons déconnectés les uns des autres, anesthésiés par l’indifférence et opprimés par la solitude » (Homélie, 28 mai 2023). Les guerres qui agitent notre planète sont un signe tragique de tout cela. Invoquons l’Esprit d’amour et de paix, afin qu’il ouvre les frontières, abatte les murs, dissolve la haine et nous aide à vivre comme des enfants du seul Père qui est aux cieux.

    Frères et sœurs, c’est la Pentecôte qui renouvelle l’Église et le monde ! Que le vent puissant de l’Esprit vienne sur nous et en nous, ouvre les frontières de notre cœur, nous donne la grâce de la rencontre avec Dieu, élargisse les horizons de l’amour et soutienne nos efforts pour construire un monde où règne la paix.

    Que Marie Très Sainte, Femme de la Pentecôte, Vierge visitée par l’Esprit, Mère pleine de grâce, nous accompagne et intercède pour nous.

  • Billboard Chris arrêté à Bruxelles pour avoir voulu parler d'idéologie du genre

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    De  sur Brussels Signal :

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    Billboard Chris arrêté à Bruxelles pour avoir voulu parler d'idéologie du genre

    Chris Elston, alias Billboard Chris, qui militait pour la protection des enfants contre « l'idéologie du genre », a été arrêté dans le centre de Bruxelles pour ne pas avoir retiré une pancarte qu'il portait pour encourager la discussion sur le transgenrisme.

    Lois McLatchie, de l'Alliance Defending Freedom International (ADF), a également été arrêtée à ses côtés pour la même raison.

    Chris et McLatchie se promenaient dans le quartier de la Bourse de Bruxelles le 5 juin, portant des pancartes indiquant : « Les enfants ne naissent jamais dans le mauvais corps », cherchant à avoir des conversations avec les gens sur le sujet.

    Ils se sont retrouvés face à une foule en colère d’agitateurs de gauche qui les ont encerclés.

    Plutôt que de s'en prendre à la foule, la police a arrêté McLatchie et Billboard Chris.

    Brussels Signal a pu parler avec McLatchie au téléphone après sa libération.

    Elle a déclaré que c'étaient eux qui avaient appelé la police, se sentant menacés par la foule en colère.

    Un grand nombre d'agents sont arrivés, mais plutôt que d'affronter la foule, ils ont exigé qu'elle et Chris retirent leurs pancartes, ce qu'ils ont refusé de faire.

    Vers midi, le 6 juin, ils ont mis en ligne la vidéo complète des événements.

    Par conséquent, ils ont été arrêtés pour avoir prétendument troublé l'ordre public et ont été emmenés à un poste de police où ils ont été fouillés à nu, selon McLatchie.

    Elle a déclaré qu'ils avaient été libérés sans inculpation après plusieurs heures.

    Leurs pancartes ont été confisquées et probablement détruites par la police.

    Selon McLatchie, leurs droits ne leur ont pas non plus été communiqués, malgré le fait qu'en vertu des lois en Belgique, la police est tenue d'informer les suspects de leurs droits. Cela concerne notamment l'accès à l'assistance juridiqueavant et pendant les interrogatoires.  

    Sur les réseaux sociaux, Billboard Chris a déclaré que l'incident était un abus d'autorité et équivalait à une censure sanctionnée par l'État, ajoutant que c'était  « l'expérience la plus folle que j'ai vécue dans la rue en près de cinq ans ».

    « Nous n’avons pas le droit de parler du plus grand scandale de maltraitance d’enfants de l’histoire de la médecine moderne. »

    McLatchie a déclaré qu’elle ne pouvait pas croire qu’ils aient été considérés comme les « méchants » dans cette situation.

    Dans une vidéo décrivant l'incident, Billboard Chris a déclaré qu'il poursuivrait en justice car, selon lui, il s'agissait d'une violation de leurs droits.

    Brussels Signal a contacté la police bruxelloise. Son porte-parole a indiqué qu'il évaluait la situation et travaillait à une réponse, mais que celle-ci ne serait disponible que plus tard dans la journée.

    Le 3 juin, Billboard Chris et McLatchie avaient parlé avec Brussels Signal de leur voyage à Bruxelles.

    Ils se promenaient également dans les rues de Bruxelles et se heurtaient à une réaction hostile. À un moment donné, un jeune homme miteux lança un verre lourd vers Billboard Chris, qui lui tournait le dos, manquant de peu une jeune fille.

    Chris et McLatchie étaient dans la capitale de l'UE pour discuter des dangers des bloqueurs de puberté avec les membres du Parlement européen.

    L'affaire a attiré l'attention du Département d'État américain qui, selon le média américain The Daily Wire , a déclaré « examiner la question ». Un porte-parole a ajouté : « Le Département d'État soutient fermement la liberté d'expression pacifique pour tous. »

    Paul Coleman, directeur exécutif d'ADF International, un groupe de défense juridique chrétien conservateur basé aux États-Unis, a déclaré : « Les autorités belges n'ont pas seulement failli au droit fondamental de s'exprimer librement, elles ont retourné le pouvoir de l'État contre ceux qui exerçaient pacifiquement leurs droits, à la demande d'une foule.

    « C’est le type d’autoritarisme que nous contestons dans d’autres parties du monde, et il est profondément troublant de le voir ici, au cœur même de l’Europe.

    « Bien que nous soyons reconnaissants que notre collègue ait été libérée en toute sécurité, nous sommes profondément préoccupés par le traitement qu’elle subit aux mains de la police à Bruxelles.

    « Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que des citoyens pacifiques sont criminalisés pour avoir exprimé leur opinion sur des questions vitales, en particulier lorsque la sécurité et le bien-être des enfants sont en jeu », a ajouté Coleman.

    L'ADF international a également été impliqué dans une action en justice contre un maire de Bruxelles l'année dernière, alors qu'il aurait tenté de fermer illégalement la Conférence nationale du conservatisme.

    Quelques heures avant l'arrestation de Billboard Chris et McLatchie, l'ambassade américaine à Bruxelles avait partagé un tweet citant le vice-président américain JD Vance disant : « Les démocraties européennes sont nettement moins fragiles que beaucoup de gens le craignent apparemment et permettre à tous vos citoyens d'exprimer leur opinion les rendra encore plus forts. »

  • Afrique : une église attaquée. Entre bandits et djihadistes, la paix est impossible

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    D'Anna Bono sur la NBQ :

    Afrique : une église attaquée. Entre bandits et djihadistes, la paix est impossible.

     

    Le terrorisme islamiste, les groupes armés, les bandes criminelles, les violences intercommunautaires et interethniques menacent les religieux et les fidèles. Le début du mois de juin est déjà très sanglant en Ouganda, au Kenya et surtout au Nigéria.

    09_06_2025

    Terrorisme islamique, groupes armés, bandes criminelles, violences intercommunautaires et interethniques : l’aggravation de ces phénomènes dans une grande partie de l’Afrique constitue une menace croissante également pour l’Église catholique, ses religieux et ses laïcs.

    Le 3 juin, l'Ouganda a déjoué un attentat suicide à la basilique des Martyrs de l'Ouganda à Munyonyo. L'attentat aurait dû avoir lieu le jour même, le 3 juin, qui marquait la fête liturgique des saints martyrs de l'Ouganda : 22 catholiques et 23 anglicans convertis au christianisme au Buganda, un royaume aujourd'hui intégré au pays, et tués entre le 31 janvier 1885 et le 27 janvier 1887.

    Deux individus suspects s'approchaient de la basilique à moto. L'unité antiterroriste de la police les a interceptés et a ouvert le feu sur eux, provoquant l'explosion des gilets explosifs qu'ils portaient, comme on l'a constaté plus tard. La police était en état d'alerte maximale pour garantir le bon déroulement des célébrations. À cette époque, jusqu'à 2,5 millions de fidèles se rendaient chaque année au sanctuaire, principalement des Ougandais, mais aussi des pays voisins et d'autres régions du monde. Heureusement, personne ne se trouvait à proximité immédiate des deux assaillants au moment des faits. Le chef de la police ougandaise, Abas Byakagaba, a confirmé qu'il n'y avait pas d'autres victimes.

    Bien qu'il n'y ait pas encore eu de revendication , l'attaque serait l'œuvre des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe djihadiste formé en Ouganda, implanté depuis des années en République démocratique du Congo voisine et affilié à l'EI depuis 2019. Ceci est confirmé par le fait que l'un des assaillants a été identifié et qu'il s'agit de la fille du djihadiste des ADF qui s'est fait exploser au commissariat central de la capitale Kampala en 2021, année au cours de laquelle plusieurs attentats suicides ont été perpétrés, tous revendiqués par les ADF.

    Au Kenya voisin, deux prêtres ont été tués en l'espace de quelques jours. Le 15 mai, le père John Maina est décédé à l'hôpital où il avait été admis, après avoir été retrouvé quelques heures plus tôt par un motocycliste au bord de la route reliant la ville de Nakuru à la capitale Nairobi. Des criminels l'ont kidnappé pour voler une somme d'argent que lui avait remise un parlementaire lors d'une cérémonie religieuse. Ils l'ont ensuite empoisonné et se sont débarrassés de lui. Le 22 mai, à Tot, dans la vallée de Kerio, des inconnus ont tendu une embuscade au père Alloyce Cheruiyot Bett et ont ouvert le feu sur lui. Le père Bett a reçu une balle dans le cou et est mort sur le coup. Les coupables étaient probablement des voleurs de bétail qui craignaient d'être reconnus et dénoncés par le prêtre. Les vols de bétail et les actes de banditisme sont de plus en plus fréquents dans la vallée de Kerio et dans le nord du pays en général. Au cours des trois premiers mois de 2025, 167 vols de bétail ont été recensés et 21 personnes ont perdu la vie lors d'attaques armées et d'opérations policières. Les autorités ont ordonné la fermeture de la quasi-totalité des écoles de la vallée de Kerio. L'Église contribue également à cette situation d'insécurité persistante. Suite à l'assassinat des deux prêtres, les Sœurs Bénédictines Missionnaires du Prieuré du Sacré-Cœur ont annoncé avec regret, le 1er juin, la fermeture définitive de toutes leurs structures dans la vallée de Kerio. Personne n'aurait imaginé que la situation en arriverait là au Kenya, où les missionnaires catholiques sont toujours restés aux côtés et au service de la population, même dans les années 1950, pendant la guerre des Mau Mau, alors que la chasse aux Blancs faisait rage.

    Entre-temps, un autre prêtre a été enlevé au Nigeria , le dernier d'une longue série. Le père Alphonsus Afina rentrait à Maiduguri, capitale de l'État de Borno, au nord-est du pays, dans la nuit du 1er juin après avoir célébré la messe dans un village, lorsqu'il a été interpellé et capturé. La plupart des enlèvements au Nigeria ont pour but l'extorsion, mais la zone où se trouvait le père Afina est le territoire de deux groupes djihadistes – Boko Haram, affilié à Al-Qaïda, et Iswap, affilié à Daech – et il pourrait donc s'agir d'un acte d'odium fidei. Depuis janvier, les deux groupes ont intensifié leurs activités. Toujours à Borno, le 26 avril, une explosion a détruit deux véhicules, tuant 26 personnes, et le 1er juin, les djihadistes ont fait exploser un engin à l'arrêt de bus du village de Mairari : au moins neuf personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées. Dans l'État voisin d'Adamawa, un village chrétien a été attaqué le 15 avril. Les djihadistes ont tué deux personnes et incendié plus de 30 maisons et une église. Le 26 avril, ils ont ciblé la communauté chrétienne de Kopre, où au moins dix personnes ont été tuées.

    Plus au sud, dans les États de la ceinture centrale , des bandes armées de Peuls, bergers de confession musulmane, sèment la terreur et la mort. Fin mai, une série d'attaques contre des villages chrétiens de l'État de Benue a fait au moins 42 morts. Le 20 avril, commentant cette situation, aggravée par la propagation de la criminalité de droit commun, Mgr Hassan Kukah, évêque de Sokoto, a déclaré : « Un sombre manteau de mort recouvre le pays du nord au sud. Il n'y a pas de foyer, de famille ou de communauté qui soit épargné par cette barbarie. Le Nigeria atteint un point de rupture et se transforme progressivement en une immense morgue. » Interviewé par l' agence de presse Fides le 7 juin, le Père Solomon Patrick Zaku, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Nigeria, a également évoqué l'insécurité de plus en plus grave et généralisée, ainsi que les dommages souvent irréparables causés aux structures de l'Église – paroisses, centres de santé, écoles – par les attaques djihadistes. Récemment, les Peuls ont attaqué trois diocèses de l'État de Benue en particulier : Makurdi, Gboko et Katsina. Au moins 50 personnes ont été tuées en quelques jours. Face à la gravité de la situation, 15 paroisses du diocèse de Makurdi ont dû être fermées. Mais, explique le Père Zaku, « l'Église poursuit ses activités. Malgré les attaques et les violences, les fidèles continuent de se rendre à la paroisse. En voyant les zones touchées par les attaques sur les réseaux sociaux, on pourrait croire que les fidèles désertent les offices religieux, mais ils continuent d'aller à la messe malgré les conditions de sécurité précaires. L'Église fait de son mieux pour réconforter et soutenir les populations qui vivent dans la précarité et l'insécurité. » 

  • Pologne : les libéraux tentent un coup d'État en accusant Nawrocki de fraude

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    De Luca Volontè sur la NBQ :

    Pologne : les libéraux tentent un coup d'État en accusant Nawrocki de fraude

    Une campagne de délégitimation a débuté suite à la victoire du conservateur Karol Nawrocki aux élections présidentielles polonaises : Trzaskowski et ses compagnons l'accusent d'irrégularités, ignorant le rôle de la Cour suprême et le rapport des observateurs de l'OSCE. Comme en Roumanie, le risque d'un nouveau coup d'État de l'establishment libéral-socialiste est réel.

    09_06_2025

    Après avoir perdu les élections présidentielles, cette fois en Pologne, l'establishment libéral-socialiste envisage un nouveau « coup d'État ». Oui, car ce danger est imminent, si les élections sont perdues par les libéraux-socialistes, les lobbies homosexuels et ceux qui défendent l'avortement. Nous l'avons constaté lors des élections européennes de l'année dernière et, plus récemment encore , en Roumanie. Nous en voyons aujourd'hui les prémices en Pologne, après que la majorité des électeurs a soutenu le candidat conservateur de la région catholique, Karol Nawrocki, contre toute la puissance médiatique et bureaucratique de la nation, comme l' a confirmé l'ancien Premier ministre Mateusz Morawiecki.

    Nawrocki a recueilli 369 591 voix de plus que Trzaskowski sur les 20 844 163 suffrages exprimés légalement. Le taux de participation de 71,6 % constitue un record pour une élection présidentielle en Pologne. Le lundi 2 juin, après l'annonce des résultats officiels par la Commission électorale nationale (PKW), Trzaskowski a reconnu sa défaite et félicité Nawrocki pour sa victoire.

    Ces derniers jours, une campagne de délégitimation a cependant commencé et des accusations de fraude contre les conservateurs concernant le second tour de l'élection présidentielle (dimanche 1er juin) se sont propagées sur les réseaux sociaux. Ces allégations concernent de nombreuses commissions électorales de district, car les résultats du second tour ne correspondent pas à ceux du premier et, dans certains cas, on a constaté une augmentation de 400 % des voix pour Nawrocki et une baisse pour Trzaskowski. Cependant, une coïncidence substantielle a très souvent été constatée entre le nombre de voix majoritairement recueillies au second tour par le candidat conservateur et celles attribuées au premier tour aux deux autres candidats catholiques et conservateurs avec lesquels Nawrocki avait signé un accord : Sławomir Mentzen et Grzegorz Braun.

    Cependant , Wioletta Paprocka , cheffe de campagne du candidat perdant à la présidentielle Trzaskowski, a signalé des irrégularités dans certains bureaux de vote et a appelé la population à signaler ces incidents et fraudes présumés, un appel visant à saper les résultats des élections et à désavouer le président nouvellement élu. Le président d'Ordo Iuris, Jerzy Kwaśniewski, a dénoncé vendredi 6 juin dans X la tentative des libéraux avec leur campagne sur l'« élection volée ». « Une forte augmentation du vote pour Nawrocki au second tour est présentée comme une preuve de fraude. (...) le gouvernement libéral refuse de reconnaître la branche de la Cour suprême responsable des procédures de validité de l'élection et se tournera plutôt vers d'autres juges triés sur le volet, fidèles à Donald Tusk. » En effet, comme l'a récemment confirmé le chef du Bureau national des élections (KBW), il n'existe aucune possibilité légale d'ordonner un recomptage. La seule façon de le faire est de déposer une plainte auprès de la Cour suprême pour ordonner un recomptage complet des bulletins de vote.

    Ce « coup d'État » , qui pourrait être orchestré par la coalition perdante, le gouvernement, les lobbies internationaux et soutenu tacitement par Bruxelles, contredit les évaluations de la mission d'observation de l'OSCE dans son rapport sur les élections. Ce rapport indique que le second tour de la présidentielle en Pologne, organisé le 1er juin et remporté par Karol Nawrocki, candidat indépendant soutenu par l'opposition nationale-conservatrice et notamment par le parti Droit et Justice (PiS), a été « compétitif et bien géré » et que « les libertés fondamentales ont été respectées ». Le rapport a également constaté des « règles inadéquates en matière de financement des campagnes électorales », qui ont conduit « plusieurs tiers partis » à faire campagne en faveur de Trzaskowski, candidat du principal parti au pouvoir en Pologne, la Plateforme civique (PO). Jusqu'à présent, deux ministres polonais ont pris leurs distances avec la tentative d'invalidation des élections. Le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski a décrit l'élection du candidat de l'opposition comme un signe clair que la démocratie dans le pays reste forte, tandis que la vice-ministre de l'Éducation Joanna Mucha a également critiqué ses partenaires de coalition pour ce qu'elle a qualifié d'échec stratégique lors de l'élection présidentielle polonaise.

    Les libéraux sont conscients que leurs fausses accusations pourraient être corroborées par leurs propres juges, d'autant plus que la Cour suprême a déjà été délégitimée. Cela pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections présidentielles, une tentative très sérieuse déjà en cours, que ni la Commission ni les Premiers ministres siégeant au Conseil européen ne peuvent accepter pour la énième fois.

    Toute cette mascarade est encore plus honteuse si l'on considère que la campagne de Trzaskowski, soutenue par Tusk, a été financée illégalement de l'étranger, par Soros et d'autres, tandis que le financement public du parti d'opposition PiS a été illégalement bloqué par le ministre des Finances du gouvernement de Tusk lui-même.

  • Pour comprendre la fête de Marie, Mère de l'Église, célébrée le lundi de la Pentecôte

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    De Noémie Bertin sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Comprendre la nouvelle fête de Marie, Mère de l'Église

    MAGAZINE – Sur décision du pape François, une nouvelle mémoire liturgique vient honorer la Vierge le lundi de Pentecôte. Explications.

    La Croix, l'hostie et la Vierge

    « Le vœu est que cette célébration rappelle que, si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités – la Croix, l’hostie et la Vierge. Trois mystères pour structurer, féconder, sanctifier notre vie intérieure et nous conduire vers Jésus. »

    Cardinal Robert Sarah

    Notre-Dame du Suprême Pardon, Reine des Anges, Mère de l’Eucharistie... Les siècles de piété ont honoré la Vierge Marie de centaines de titres. Tirés de l’Écriture, de la Tradition ou de lieux d’apparitions, ces vocables expriment la belle majesté de celle que toutes les générations diront bienheureuse. Le 11 février dernier, Rome est venu inscrire l’un de ces titres dans le calendrier liturgique. La « mémoire obligatoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église » se célébrera désormais dans le monde entier le lundi de Pentecôte.

    Un décret du pape François, signé par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, l’a solennellement annoncé. Son préfet, le cardinal Robert Sarah, y voit un « progrès réalisé dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie, suite à une meilleure compréhension de sa présence dans le mystère du Christ et de l’Église ». Désireux de veiller à « la croissance du sens maternel de l’Église », le pape François désire ainsi, selon ses mots, favoriser une « vraie piété mariale ».

    Lire la suite

  • Le lundi de la Pentecôte : une place de choix pour "Marie Mère de l'Eglise" dans le calendrier liturgique

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    Lundi de la Pentecôte : le pape offre une place de choix à Marie mère de l'Eglise

    Rédigé par Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements et le cardinal Robert Sarah (archive du  dans Religion (L'Homme Nouveau)

    Institution de la fête de « Marie, Mère de l’Église »

    L'Eglise catholique a toujours accordé une place importante à la Sainte Vierge. Elle déclarait dèjà, en 1964, par l'intermédiaire du Pape Paul VI, la bienheureuse Vierge Marie "Mère de l’Eglise", constatant que “le peuple chrétien tout entier honore toujours et de plus en plus la Mère de Dieu par ce nom très doux”. Une place de plus en plus importante était donnée à ce titre, par différents biais : messe votive, faculté d’ajouter l’invocation de ce titre dans les Litanies Laurétanes... 

    Désormais, par une décision du pape François, le lundi de la Pentecôte la mémoire de Marie Mère de l’Eglise sera obligatoire pour toute l’Eglise de Rite Romain. Vous retrouverez ici le décret sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Eglise dans le Calendrier Romain Général ainsi qu'un texte explicatif du Cardinal Robert Sarah. 

    Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

    DECRET sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, dans le Calendrier Romain Général

    La joyeuse vénération dédiée à la Mère de Dieu dans l’Eglise contemporaine, à la lumière de la réflexion sur le mystère du Christ et sur sa propre nature, ne pouvait pas oublier cette figure de Femme (cf. Gal 4, 4), la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du Christ et Mère de l’Eglise.

    Ceci était déjà en quelque sorte présent dans la pensée de l’Eglise à partir des paroles prémonitoires de saint Augustin et de saint Léon le Grand. Le premier, en effet, dit que Marie est la mère des membres du Christ, parce qu’elle a coopéré par sa charité à la renaissance des fidèles dans l’Eglise; puis l’autre, quand il dit que la naissance de la Tête est aussi la naissance du Corps, indique que Marie est en même temps mère du Christ, Fils de Dieu, et mère des membres de son Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise. Ces considérations dérivent de la maternité de Marie et de son intime union à l’œuvre du Rédempteur, qui a culminé à l’heure de la croix.

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  • Aujourd'hui : on fête Marie, Mère de l'Eglise

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    (Archive 2018) Du Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules (source) :

    Lundi de Pentecôte 2018, une nouveauté dans la liturgie de l’Église ! Depuis plusieurs années, la question était posée d’instituer une fête de Marie, Mère de l’Église, déjà célébrée en Pologne et en Argentine, le Lundi de Pentecôte. À Rome, la Congrégation pour le Culte divin, sans doute sollicitée depuis longtemps par beaucoup d’églises locales, a annoncé le 3 mars dernier la décision d’étendre cette fête à toute l’Église, un décret qui prend effet en 2018, ce lundi 21 mai. Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin depuis 2014, répond ainsi à un désir depuis longtemps ancré dans l’esprit et le cœur de beaucoup.

    La joie du temps ordinaire. Je me rappelle les lettres que m’avait écrites à ce sujet l’ancienne Mère Abbesse d’Argentan, dans le diocèse de Séez, et son insistance lors d’un passage à l’Abbaye : « Mais pourquoi ne faisons-nous pas cela aussi en France ? » Pourquoi en effet ? Maintenant que la décision est prise, il ne suffit pas de s’en réjouir, il faut aussi comprendre l’histoire et le sens de ce titre donné à Marie, de cette fête dont le cardinal Sarah a décrit l’esprit. 

    Dans l’année liturgique, le temps qui nous conduit vers Pâques et la Pentecôte est extrêmement riche et intense. Après le cheminement exigeant du carême, la Semaine Sainte et le feu de la Passion, vient une cinquantaine (c’est le sens du mot grec Pentecostès) de jours qui n’en font qu’un : « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie. » Au terme de la cinquantaine pascale, une « solennité d’exultation », l’Esprit-Saint est donné aux Apôtres sous forme de langues de feu. C’est la promesse que Jésus leur avait faite dans les dernières paroles qu’il a prononcées sur terre et qui sont la meilleure catéchèse du sacrement de la confirmation :« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins… » (Act. 1, 8). 

    Aussitôt après, le Lundi de Pentecôte, on « retombe » brusquement, comme on entend dire parfois, dans le temps ordinaire. C’est pourtant quelque chose de très beau pour nous que d’être envoyés en mission pour vivre et répandre l’amour reçu du Seigneur dans le concret de notre vie familiale, professionnelle ou sociale… Il y a une merveille du « temps ordinaire » ; j’ai lu un jour un bel Eloge du Temps ordinaire (Jeannine Marroncle, L’Atelier, 1995), inspiré peut-être de la manière dont Madeleine Delbrêl parle de la sainteté des « gens ordinaires » (La sainteté des gens ordinaires, Nouvelle Cité, 2009). Désormais, l’Église nous invite à entreprendre cette nouvelle étape de l’année liturgique sous le regard et avec la présence maternelle de la Vierge Marie ; c’est simple et réconfortant. L’obéissance à la Parole de Dieu de celle qui s’offre comme « la servante du Seigneur » à l’Annonciation, son attention à tous et dans toutes les circonstances (pensons au repas des noces de Cana où elle est la première à voir qu’« ils n’ont plus de vin »), tout cela nous aide et nous stimule pour rester fidèles à l’Amour de Dieu et réaliser notre vocation de « pierres vivantes » de l’Église.  

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