Natalia Trouiller fait vraiment un travail intéressant. Chaque jour (ou presque), la Matinale de la Vie rend compte d'évènements dont on ne trouve guère d'échos ailleurs. En témoignent ces informations de ce jour :
Actualité - Page 1592
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La Matinale de La Vie, une précieuse ressource
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Gay gay marions-nous : Madame Jospin prête à manifester contre le mariage homo
Contrastant avec l'attitude déplacée de la "compagne" du Président, l'épouse de Lionel Jospin, Sylviane Agacinski se dit prête à manifester contre le mariage homo (sur le Lab - Europe 1) :
Opposée à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe, Sylviane Agacinski, philosophe et épouse de Lionel Jospin, se dit prête à aller dans battre le pavé si nouvelle manifestation il y avait.
C'est la teneur des propos qu'elle a tenus au micro de Jean-Michel Aphatie sur RTL ce mardi 29 janvier, à l'heure où le projet de loi mariage homosexuel s'apprête à être débattu à l'Assemblée nationale.
Quand le journaliste lui demande si elle est prête à descendre dans la rue, Sylviane Agacinski répond : "Absolument !" Et de poursuivre, relancée par Jean-Michel Aphatie : ... lire ici
Voir également la video : Sylviane-Agacinski-Mariage-le-gouvernement-s-est-fourvoye
Sylviane Agacinski, philosophe et femme de Lionel Jospin, regrette le manque de courage des élus de gauche "sceptiques" sur le projet de loi Taubira. Pour elle, le gouvernement "méprise le droit des enfants". Les relations entre parents changent aujourd'hui, mais la relation entre la mère, le père et l'enfant, elle, est irrévocable. Elle doit être protégée. La philosophe est favorable à la reconnaissance civile du lien entre homosexuels, mais hostile à sa confusion avec le mariage. Elle était interrogée le 25 janvier sur Europe 1 par Nicolas Poincaré.
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L'archipel du goulag nord-coréen...
... est à découvrir ici : www.lalibre.be/
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Résister, oui; se replier, non
L’éditorial de Monseigneur Dominique Rey publié dans le mensuel diocésain Eglise de Fréjus-Toulon n° 170 - février 2013 :
« On doit considérer comme désormais dépassé, même dans les pays d’ancienne évangélisation, la situation d’une société chrétienne qui se réfèrerait explicitement aux valeurs évangéliques », disait déjà Jean-Paul II. L’Eglise ne se trouve plus dans une posture englobante de la société. On assiste à l’effacement programmé du christianisme et à la multiplication des transgressions éthiques et anthropologiques qui fissurent le socle sociétal hérité du judéo christianisme.
Face à ces dérives mortifères, les chrétiens ne peuvent pas appliquer leur raison d’être, renier « l’abrupt de la foi » (Guy Coq), perdre la conscience de la différence chrétienne. Mais comment assumer aujourd’hui la rupture évangélique sans s’isoler du monde ? Comment être chrétien « dans le monde » sans être « du monde » ? Comment ne pas sombrer, d’un côté dans le repli identitaire et communautariste en s’érigeant en contre culture et d’un autre côté, subir la dévitalisation du christianisme, parfois jusqu’à son éradication, quand il veut se coller aux attentes du monde ?Lien permanent Catégories : Actualité, Débats, Eglise, Ethique, Famille, Foi, Politique, Société 0 commentaire -
L'idéologie du genre, une nouvelle forme de colonialisme
L'alarme pour la diffusion de l'idéologie du genre dans le rapport sur la doctrine sociale de l'Eglise
C'est la colonisation de la nature humaine (Osservatore Romano)
Trieste, le 28 janvier.« L'idéologie du genre » représente « un nouveau colonialisme de l'Occident sur le reste du monde ». Telle est la donnée alarmante la plus significative présente dans le quatrième rapport de l'Observatoire international cardinal Van Thuân sur la doctrine sociale de l'Eglise, présenté le samedi 26 janvier dans le chef lieu du Frioul par son président, l'archevêque-évêque de Trieste Giampaolo Crepaldi.
En effet, au cours d'une seule année, 2011 – période à laquelle se réfère l'étude – « est apparu dans toute sa force subversive le phénomène de la "colonisation de la nature humaine" », c'est-à-dire un ensemble d'immenses pressions internationales afin que les gouvernements changent leur législation traditionnelle sur la procréation, sur la famille et sur la vie. Ce sont surtout les pays d'Amérique latine qui sont visés. En particulier, le cas emblématique de l'Argentine est cité, où, comme l'a souligné Mgr Crepaldi, au cours d'une brève période de douze mois, « ce grand pays de tradition chrétienne a eu une loi sur la procréation artificielle qui a dénaturalisé la procréation, une loi sur la reconnaissance de l' "identité du genre" qui a dénaturalisé la famille et une modification du Code civil pour permettre la "location d'utérus" qui a dénaturalisé la parentalité ».
L'idéologie du genre, souligne-t-on, « s'est diffusée, sans rencontrer de véritable opposition, dans les pays développés et est désormais également enseignée dans les manuels scolaires des écoles publiques sans que cela suscite de grandes contestations ». La donnée nouvelle est qu'« elle est à présent exportée de façon systématique dans les pays émergents et pauvres ». Il s'agit d'« une idéologie subtile et envahissante, qui fait appel aux "droits individuels", dont l'Occident a fait son dogme, et à une prétendue égalité entre personnes asexuées, c'est-à-dire abstraites, pour conduire à une déconstruction de tout l'ordre social ».
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La novlangue; quand la réalité rejoint la fiction
Dans son roman d'anticipation "1984", George Orwell imagina une langue nouvelle créée pour conditionner les esprits par la manipulation du vocabulaire; en voici les principes :
Le novlangue a été la langue officielle de l’Océania. Il fut inventé pour répondre aux besoins de l’Angsoc, ou socialisme anglais.
En l’an 1984, le novlangue n’était pas la seule langue en usage, que ce fût oralement ou par écrit. Les articles de fond du Times étaient écrits en novlangue, mais c’était un tour de force qui ne pouvait être réalisé que par des spécialistes. On comptait que le novlangue aurait finalement supplanté l’ancilangue (nous dirions la langue ordinaire) vers l’année 2050.
Entre-temps, il gagnait régulièrement du terrain. Les membres du Parti avaient de plus en plus tendance à employer des mots et des constructions grammaticales novlangues dans leurs conversations de tous les jours. La version en usage en 1984 et résumée dans les neuvième et dixième éditions du dictionnaire novlangue était une version temporaire qui contenait beaucoup de mots superflus et de formes archaïques qui devaient être supprimés plus tard. (la suite se trouve ICI)
La réalité d'aujourd'hui a-t-elle rejoint la fiction ? On peut le penser en consultant le "Dictionnaire de novlangue" (suivi de "La Bataille du vocabulaire") que Polemia vient de remettre à jour. Il est accessible : http://www.polemia.com/pdf/Novlangue_mise_a_jour_K.pdf
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Belgique : une dizaine d'écoles enseignent l'islam radical
C'est sur "enseignons.be" :
Il existe en Belgique une dizaine d’écoles islamiques qui seraient financées par l’Arabie saoudite. Créées à la demande expresse du régime – selon des informations rendues publiques par la Sûreté de l’État – elles auraient pour mission de diffuser la forme officielle de l’islam en vigueur dans ce pays : le wahhabisme, une doctrine qui se base sur une interprétation stricte de la religion islamique, comme elle était enseignée du temps du prophète. Le Ministère de l’Intérieur estime que ces écoles – que les jeunes fréquentent après les cours et/ou le week-end – ne sont pas sans danger et constituent un problème dans le cadre de la lutte contre le radicalisme.
Lire la suite sur le site d'enseignons.be
Cfr en Grande-Bretagne (en 2010) : http://www.youtube.com/watch_popup?v=2ms1AcnQg40&vq=medium
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Egypte : quelles perspectives ?
Nous lisons sur Oasis : “Avant tout sauver l’Égypte”
Entretien avec Youssef Sidhom, directeur de Watani
Ils finissent périodiquement par faire les gros titres de la presse mondiale à propos d’informations les concernant comme la “fuite dramatique et l’émigration” d’Égypte ou à cause d’actes de violence et de discrimination répétés à leur égard. Mais l’étiquette de “victimes” ne semble ni très adaptée ni être du goût du directeur de Watani, hebdomadaire de référence de la communauté copte orthodoxe égyptienne, 250.000 lecteurs environ, fondé au début des années 50. Le bureau de Youssef Sidhom, qui a hérité de la direction de son père, fondateur du journal, donne sur une des voies principales les plus fréquentées du Caire et est envahi par le bruit continuel et énervant des klaxons, utilisés autant que les freins.
« Les coptes sont sortis de l’époque Moubarak avec de grandes espérances. Ils s’attendaient à ce que toutes les formes de discrimination qui les faisaient souffrir soient dépassées. Mais cela ne s’est pas encore produit. L’Égypte traverse une crise d’instabilité. Et donc pour la communauté copte aussi le défi prioritaire actuel n’est pas de garantir le respect de ses droits, mais de sauver l’Égypte de la dérive vers un État islamique. Le désir d’acquérir une citoyenneté totale et égale est suspendu en ce moment. La situation est complexe et les coptes sont engagés avec les musulmans modérés dans un combat contre la tentative de transformer l’Égypte en un État islamique ».
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Vous avez dit : "carpe diem" ?
LE SENS CHRETIEN DU CARPE DIEM
Cité du Vatican, 27 janvier 2013 (VIS). "Chaque moment peut devenir un aujourd'hui propice à notre conversion. Chaque jour peut devenir l'aujourd'hui salvifique, parce que le salut est une histoire qui continue pour l'Eglise et pour chaque disciple du Christ. Voilà le sens chrétien du Carpe Diem: cueille l'aujourd'hui où Dieu t'appelle pour te donner le salut!". Voici les paroles adressées par le Pape aux fidèles rassemblés Place St.Pierre pour l'angélus domincal. Comme de coutume, Benoît XVI a commenté les lectures du jour, notamment l'évangile dans lequel saint Luc évoque la présence de Jésus un samedi dans la synagogue de Nazareth. "En bon observateur, le Seigneur ne se soustrait pas au rythme liturgique hebdomadaire et s'unit à l'assemblée de ses compagnons dans la prière et à l'écoute de l'Ecriture. Le rite prévoit la lecture d'un texte de la Torah ou des prophètes, suivie d'un commentaire. Ce jour-là, Jésus se lève pour lire et trouve un passage du prophète Isaïe qui commence ainsi: L'esprit du Seigneur Dieu est sur moi, parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction; il m'a envoyé pour porter la bonne nouvelle aux malheureux... La lecture finie, Jésus, dans un silence plein d'attention, dit: Aujourd'hui s'est accomplie cette Ecriture que vous venez d'entendre. Saint Cyrille d'Alexandrie affirme que l'aujourd'hui, placé entre la première et la dernière venue du Christ, est lié à la capacité du croyant d'écouter et de reconnaître ses torts. Mais, dans un sens encore plus radical, c'est Jésus lui-même l'aujourd'hui du salut dans l'histoire, parce qu'il porte à son accomplissement la plénitude de la rédemption". Ce passage de l'Evangile nous interpelle encore aujourd'hui. Il nous fait penser avant tout à notre mode de vivre le dimanche: jour de repos et de la famille, mais avant tout, journée consacrée au Seigneur, participant à l'Eucharistie, dans laquelle nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ et de sa Parole de vie. En deuxième lieu, dans notre temps dispersé et distrait, cet Evangile nous invite à nous questionner sur notre capacité d'écoute. Avant de pouvoir parler de Dieu et avec Dieu, encore faut-il l'écouter, et la liturgie de l'Eglise est l'école de cette écoute du Seigneur qui nous parle". Après l'Angélus, le Pape a lâché deux colombes depuis sa fenêtre, Celles-ci lui ont été remises par un petit garçon et une petite fille appartenant à l'Action catholique italienne qui concluait, avec la Caravane de la Paix, ce mois de janvier traditionnellement consacré à ce thème.
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Le malentendu
Comme l’observe le « Figaro » de ce jour le défilé dimanche à Paris en faveur du mariage pour tous a rassemblé un peu plus de 120.000 personnes. Ce n'était pas le raz-de-marée de la mobilisation des anti-mariage gay, évaluée entre 340.000 et 800.000 personnes le 13 janvier dernier à Paris. Mais il y avait tout de même du monde dimanche après-midi, pour défendre le projet de loi du gouvernement en faveur du mariage pour tous. Extraits :
" Selon nos propres estimations, au moins 120.000 personnes ont battu le pavé parisien, dimanche, au départ de la place Denfert-Rochereau. La direction du Renseignement de la Préfecture de police en a compté 125.000, soit deux fois plus que lors du dernier mouvement des «pro», le 16 décembre dernier.
Le cortège s'est ébranlé à 14 heures précises. En tête, on remarquait la présence de l'homme d'affaires de gauche Pierre Bergé ou de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy Roselyne Bachelot. Plusieurs autres personnalités, dont le maire de Paris Bertrand Delanoë, sont venues apporter leur soutien aux manifestants. La ministre du Logement Cécile Duflot a souligné qu'elle représentait dans le cortège «tout le gouvernement».
Jack Lang n'aurait raté ce «grand jour», selon lui, pour rien au monde. Et il s'est livré, devant les micros, à un exercice pédagogique en déclarant: «François Hollande a eu raison de dissocier procréation médicalement assistée et mariage pour tous.»
Mais les participants à ce rassemblement bruyant et multicolore ne l'entendaient pas tout à fait de cette oreille. «François, ne recule pas, les homos sont derrière toi!», pouvait-on lire sur certaines pancartes brandies par des militants, bien décidés à rappeler au premier des Français, et sur tous les tons, ses engagements de campagne durant la présidentielle.(…)
Ce dimanche, les «pro» étaient mobilisés. Mais trois fois moins nombreux que les «anti». Et pourtant, chaque camp défendra son succès."
Ici : Les pro-mariage gay mobilisent moins que les anti
Transposant l’aphorisme du général de Gaulle (« la politique de la France ne se fait à pas à la corbeille » de la bourse), disons que, pour nous, la loi naturelle ne se définit pas au nombre de votes et encore moins de manifestants : la politique atteint là son niveau d’incompétence » Dans « Mémoire et identité », Jean-Paul II écrivait : « la loi établie par l’homme a des limites précises, que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme ». « Quand (les parlements) outrepassent leurs compétences et qu’ils se mettent en conflit manifeste avec la loi de Dieu et la loi naturelle » ils réécrivent une fois de plus cette vieille histoire d’Adam et Eve à l’écoute du Serpent, illustrative de la liberté ontologique de l’homme et de la responsabilité de ses choix, individuels ou collectifs.
Le reste appartient au mystère de la justice de Dieu. Prenant l’exemple extrême d’un crime politique aujourd’hui indiscuté, le Saint-Père ajoute en effet ceci : « Les crimes hitlériens ont eu leur Nuremberg, où les responsables ont été jugés et punis par la justice humaine. Nombreux sont toutefois les cas où une telle issue fait défaut, bien que le jugement suprême du Législateur divin demeure toujours. Un profond mystère entoure la manière dont la Justice et la Miséricorde se rencontrent en Dieu dans le jugement des hommes et de l’histoire de l’humanité » et il ajoute : « c’est bien dans cette perpective, comme je l’ai déjà relevé, que l’on doit s’interroger (…) à propos de certains choix législatifs effectués dans les parlements des régimes démocratiques actuels ».
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Le pape, le mariage et la foi
Le pape a prononcé un discours important sur le sacrement du mariage et sur son lien avec la foi. On en trouvera la traduction sur le site "Benoît-et-moi". Dans sa Matinale (La Vie), Natalia Trouiller y fait écho et reprend un commentaire d'Andrea Tornielli; elle intitule hardiment sa note : "le pape veut réfléchir aux critères de nullité du mariage". Toujours est-il que l'enjeu est important puisqu'il s'agit de savoir si "l'intention générale et vraiment sacramentelle (...) est présente ou non, et si le mariage est contracté validement ou non».
Question combien cruciale à une époque où de nombreux couples se marient à l'église sans convictions bien tranchées, pour faire plaisir aux parents ou pour bénéficier d'un cadre et d'un accompagnement musical "plus romantiques". D'autres questions mériteraient d'être posées relatives à la simple détermination de chacun des deux contractants à sceller une union indissoluble et ouverte à la fécondité - chose qui n'est pas toujours acquise - ainsi qu'au sujet des mariages mixtes.
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S'interroger sur notre posture
Ces dernières semaines ont été dominées par la question du « mariage pour tous » et par la mobilisation qui a abouti à la très grande manifestation du 13 janvier sur le Champ de Mars à Paris. Il s’agit de défendre l’institution du mariage et de la famille contre la menace que feraient peser sur elles des lois permettant à tous, quelles que soient leurs orientations sexuelles, d’accéder au mariage et à la parentalité en recourant aux techniques de procréation assistée, y compris le recours aux services des mères porteuses. On met en avant le droit des enfants à bénéficier d’un père et d’une mère et l’on dénonce très légitimement la revendication du droit à l’enfant à tout prix qui en fait un objet répondant à une logique de désir peu soucieuse du bien objectif de cet enfant. On insiste également sur le brouillage des repères, sur la menace pesant sur la filiation, sur la dégradation anthropologique, etc.
En Belgique, tout cela ne se discute plus puisque c’est inscrit dans la loi depuis belle lurette, et bien d’autres choses y compris le suicide médicalement assisté comme on vient de le voir récemment avec l’euthanasie de jumeaux de 45 ans. Certains nous disent : « qu’est-ce que cela peut vous faire ? N’êtes-vous pas libres de vivre selon vos valeurs ? Pourquoi vouloir empêcher d’autres de faire d’autres choix ? » Effectivement, le discours sur les points non négociables, sur la loi naturelle, sur le bien et le vrai, a beaucoup de mal à passer dans une société qui valorise au maximum l’exercice des droits individuels et l’empathie compassionnelle. Pourquoi refuser aux uns (homosexuels) ce que l’on accorde aux autres (hétérosexuels) ? Pourquoi refuser à un couple hétéro ou homo d’avoir un enfant en recourant aux possibilités offertes par les techniques médicales actuelles ? N’est-ce pas un comble de refuser à des couples qui le désirent vraiment un enfant alors que tant d’autres couples traitent si mal les enfants qu’ils n’ont peut-être même pas désirés ? Ces arguments, ne les avons-nous pas tous entendus ? Et bien sûr, nous avons peaufiné un contre-argumentaire solide comme un catéchisme, sans toujours percevoir tout ce qui pouvait se cacher derrière le discours que nous réfutons.
Et pourtant, ne sommes-nous pas tous en contact avec des réalités bien éloignées des principes que nous proclamons ? Ne sommes-nous pas amenés à fréquenter et accueillir, même au sein de nos familles, des couples vivant ensemble sans s’être mariés, des couples homosexuels, des personnes divorcées, des familles qui ont eu recours à des techniques de procréation assistée, etc. Et que faisons-nous alors ? Leur fermons-nous la porte ? Leur tenons-nous des discours intransigeants ? Et si nous ne leur manifestions ni compréhension, ni tendresse, ni amour, pourrions-nous encore prétendre être disciples de Jésus ? Lui-même ne s’est-il pas fait accueillant à tous en commençant par ceux qui étaient bien éloignés du respect de la loi ? Et comment a-t-il traité ceux qui revendiquaient une stricte soumission à tous les préceptes de la loi, les pharisiens ? On me répondra, comme si nous ne le savions pas, que le Christ n’est pas venu abolir la loi (même pas un petit iota) et qu’il demande au pécheur qu’il se convertisse. Mais tout, dans l'Evangile, ne commence-t-il pas par la rencontre, l’accueil, le respect, le dialogue…
C’est pourquoi certaines attitudes et certains discours nous posent question parce qu’ils manifestent d’abord un attachement doctrinaire à des principes au lieu de marquer une attention prioritaire à l’égard des personnes (notre "prochain") pour les aider véritablement. Le christianisme n’est pas une idéologie et nous ne sommes pas d’abord des militants. Il y a fort à craindre que nous n’apparaissions comme des personnes intraitables dépourvues de sensibilité si nous ne déployons pas autant d’énergie pour aller au-devant des détresses que nous en dépensons pour proclamer des principes. Derrière les slogans et les revendications auxquels nous ne pouvons évidemment pas souscrire, pouvons-nous rester sourds à ce qu'ils expriment souvent : de profondes souffrances et un besoin bien réel d’aimer et d’être aimé ?
Le danger d’enfermement dans une posture de réactionnaire ronchon existe bel et bien. N’est-il pas trop facile de s’arrêter à quelques slogans extrêmes et à certaines attitudes extravagantes pour toujours dénoncer et condamner ? Est-ce en assénant nos certitudes ou en témoignant de la joie de croire et d’aimer en vérité que nous serons le plus crédibles ?