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Actualité - Page 693

  • Rome : La dénaturation de l’Institut Jean-Paul II

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    De Thibaud Collin sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » (18 septembre 2019) :

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    « Entre licenciements injustifiés, nominations surprenantes et réforme des statuts, le tournant pris par l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille (Rome) suscite une vive polémique. Un nouvel institut se substitue au premier, dans lequel l'héritage du pape Jean-Paul II semble mis à mal.

    L’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, voulu par le saint Pape polonais en 1981 dans la continuité de l’exhortation apostolique Familiaris consortio et fondé par Mgr Carlo Caffarra, est l’objet depuis trois ans d’une telle transformation que l’on peut légitimement se demander s’il n’a pas changé d’identité. Ce qui arrive à cette institution universitaire de haut niveau ne pourrait-il pas être perçu comme le symbole du « changement de paradigme », en matière morale, proposé par le cardinal Kasper et insufflé par le pape François au moment du lancement du processus synodal sur la famille en 2014 ? 

    Genèse d'une transformation

    Revenons sur les étapes clefs de cette transformation. Rappelons tout d’abord qu’étrangement, aucun membre de l’institut n’avait été choisi par le Pape comme expert aux synodes sur la famille de 2014 et 2015, signe révélateur que leur manière d’aborder ces questions lui apparaissait inappropriée. Il y a eu également la nomination en août 2016 de Mgr Paglia comme grand chancelier (auparavant c’était le cardinal-vicaire du pape pour le diocèse de Rome) et le remplacement du président Mgr Melina par Mgr Sequeri, théologien spécialiste… d’esthétique. Puis, l’année suivante, deux jours après la mort du cardinal Caffarra, un motu proprio du Pape changeant le nom (on passe des « études » aux « sciences ») de l’institut mais surtout appelant à la création de nouveaux statuts. Enfin, après deux ans de statu quo extérieur, l’imposition cet été des nouveaux statuts sans concertation réelle avec le corps professoral et, étape décisive, le licenciement pur et simple d’une partie de l’équipe des professeurs, procédé inédit dans le monde universitaire. Une dizaine de professeurs sont concernés dont les deux professeurs de théologie morale, Mgr Melina (morale fondamentale) et le professeur Noriega (morale spéciale), ainsi que Stanislaw Grygiel, professeur d’anthropologie philosophique, ancien étudiant et ami de saint Jean-Paul II. 

    Création d'un nouvel institut

    Ce qui était resté feutré apparaît donc en pleine lumière : la démolition de l’institut existant pour en créer un nouveau. Non plus un lieu où l’approche morale et anthropologique de saint Jean-Paul II, enracinée dans saint Thomas d’Aquin, soit étudiée et diffusée mais un lieu de recherche et de dialogue avec le monde contemporain tel qu’il est décrit par les sciences humaines et sociales, le tout en vue d’accompagner par le discernement le chemin de croissance des personnes. Ce choix présuppose que l’ancien institut a été perçu comme un obstacle à cette nouvelle stratégie, une sorte de forteresse qu’il faut détruire. 

    C’est bien sûr la réception de l’exhortation Amoris laetitia qui a cristallisé cette divergence quant à la manière d’annoncer la bonne nouvelle du mariage et de la famille. L’équipe des professeurs de l’institut a été en pointe pour donner une interprétation « continuiste » du chapitre VIII de l’exhortation sur les personnes en situation irrégulière, notamment du point délicat de l’accès aux sacrements de certains fidèles divorcés et remariés civilement. D’aucuns ont considéré que cette approche niait le changement apporté par le pape François au magistère de saint Jean-Paul II. Toute la difficulté est de savoir comment lire cette nouveauté comme un développement homogène et non pas comme une rupture. Le Pape ayant choisi l’interprétation des évêques de la région de Buenos Aires comme l’unique possible, il devenait inéluctable que ceux qui critiquent celle-ci soient sanctionnés. La question demeure entière : comment lire ce chapitre VIII dans la continuité du magistère, c’est-à-dire comme apportant une nouveauté mais une nouveauté qui explicite et ne nie pas ce qui était déjà enseigné ? Il ne suffit pas de l’affirmer pour que cette lecture soit faite. Il ne suffit pas de limoger les théologiens critiques pour répondre à cette question. La raison et l’intelligence de la foi sont imperméables à l’arbitraire, fût-il ecclésiastique. 

    La crise de la théologie morale perdure

    Pour saisir les enjeux de cette affaire, il est nécessaire de la resituer dans le temps long de la crise de la théologie morale initiée par la révolution technique moderne. Il faut au moins remonter aux années 1950 pour saisir le sens profond de ces événements. En pleine euphorie progressiste, certains théologiens et évêques ont considéré que l’heure était venue d’adapter la morale catholique aux critères du monde. Cela passait par la valorisation de l’autonomie de la conscience d’un baptisé considéré enfin comme un « adulte ». Cette question s’est cristallisée sur la légitimation de la contraception comme moyen de régulation des naissances au service de l’épanouissement « personnaliste » du mariage. L’encyclique Humanæ vitæ de saint Paul VI (1968) déclarant la contraception comme toujours illégitime fut l’objet d’une critique très virulente. On peut dire que Veritatis splendor (1993) est la réponse fondamentale de saint Jean-Paul II à tous les systèmes moraux refusant l’encyclique de saint Paul VI. 

    Il est manifeste que la plupart des arguments développés en amont et en aval des deux synodes sur la famille soient les mêmes que ceux des critiques d’Humanæ vitæ. Le changement de paradigme réclamé par le cardinal Kasper, opposant majeur à saint Jean-Paul II sur ce sujet, permet de court-circuiter la notion d’acte intrinsèquement mauvais, c’est-à-dire qui ne peut jamais être perçu comme objet d’un discernement légitime et donc conseillé par un pasteur digne de ce nom. Les critères de l’accompagnement et de la gradualité permettent de changer de regard sur des personnes en situation objective de péché. Ainsi nombre de théologiens vont chercher à valoriser ce qu’il y a de positif dans la stabilité et la fidélité d’un couple homosexuel ; ou chercher à faire admettre que certains divorcés remariés vivant more uxorio ne peuvent être dits en état d’adultère et qu’ils peuvent ainsi recevoir l’absolution et la communion. 

    Le choix de tourner le dos à l’enseignement authentique de saint Jean-Paul II signifie le refus du personnalisme réaliste qu’il promouvait pour lui substituer une version subjectiviste et ultimement relativiste. C’est le lien entre acte et personne, le lien entre subjectivité et vérité sur le bien à faire qui sont falsifiés dans cette nouvelle approche. Bref, les simples fidèles espèrent toujours que la Congrégation pour la doctrine de la foi leur explique en quoi Amoris laetitia peut être lue comme développement homogène de Veritatis splendor. »

    Ref. L’Institut Jean-Paul II dans la tourmente

    JPSC

  • Le cardinal Marx n'est pas près d'obtempérer aux injonctions romaines...

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    "Je ne vois pas pourquoi les sujets sur lesquels LE MAGISTÈRE S'EST DÉJÀ PRONONCÉ ne devraient plus être l'objet de débats ainsi que le suggère votre courrier [...] De nombreux croyants en Allemagne considèrent [que ces sujets] doivent être discutés." (source)
    (Courrier du 12 septembre du cardinal Marx au cardinal Ouellet)

    Du National Catholic Register :

    Cardinal Marx Says German ‘Synod’ Will Proceed Despite Vatican Objections
    The letter followed a week of coverage concerning plans by the German bishops.

    MUNICH — The head of the German bishops’ conference told Vatican officials last week that addressing controversial theological topics during the German bishops’ proposed “binding synodal path” will be a service to the universal Church.

    “We hope that the results of forming an opinion [on these matters] in our country will also be helpful for the guidance of the universal Church and for other episcopal conferences on a case-by-case basis. In any case, I cannot see why questions about which the magisterium has made determinations should be withdrawn from any debate, as your writings suggest,” Cardinal Reinhard Marx wrote in a Sept. 12 letter to Cardinal Marc Ouellet, who is head of the Vatican’s Congregation for Bishops.

    “Countless believers in Germany consider [these issues] to be in need of discussion,” Cardinal Marx added.

    Cardinal Marx’s letter informed the Vatican that the German synodal process will continue as planned, despite recent instructions from the Vatican Curia and Pope, and will treat matters of universal teaching and discipline. 

    The letter followed a week of coverage concerning plans by the German bishops to create a Synodal Assembly with “deliberative power” to address issues including the separation of power in the Church, priestly life, women’s access to ministry and office in the Church and sexual morality.

    The letter was a response to the Vatican’s most recent intervention in German preparations for a synodal process, in which Cardinal Ouellet sent Cardinal Marx a four-page legal assessment of the German plans, which concluded that the Synodal Assembly is contrary to instructions from Pope Francis and “not ecclesiologically valid.”

    The legal analysis especially criticized German plans to discuss matters of discipline and doctrine that have already been decided by the Church’s universal teaching or universal law.

    “It is easy to see that these themes do not only affect the Church in Germany but the universal Church and — with few exceptions — cannot be the object of the deliberations or decisions of a particular Church without contravening what is expressed by the Holy Father in his letter,” concluded the legal review, signed by Archbishop Filippo Iannone, head of the Pontifical Council for Legislative Texts.

    CNA reported Sept. 5 that the executive committee of the German bishops’ conference in August had approved draft statutes for the creation of a Synodal Assembly, in partnership with the Central Committee of German Catholics, a lay group that has called for the ordination of women, an end to clerical celibacy, and the blessing of same-sex unions in churches.

    At the same meeting, the German bishops’ executive committee rejected an alternative synodal plan that was drafted to reflect the instructions of Pope Francis, issued to the bishops in a June letter to all the faithful of Germany. Those instructions warned the bishops against falling into a “new Pelagianism” and insisted that synodality could not be used as an excuse for reducing Church governance and teaching to a democratic process.

    In his Sept. 12 letter to Cardinal Ouellet, Cardinal Marx registered his apparent disapproval at the Vatican’s decision to present its legal advice without consulting him first.

    “Perhaps a conversation before sending these documents would have been helpful,” Cardinal Marx wrote.

    In an apparent rejection of the Vatican’s legal assessment, Cardinal Marx added that the Church in Germany will “conduct a consultation of our own kind that is not covered by canon law.”

    The legal opinion of the Pontifical Commission for Legislative Texts, sent to the Germans by Cardinal Ouellet, concluded that the bishops seem intent on convening a particular council “without using the word” as a means of passing binding resolutions without Roman approval.

     A council differs from a synod in that, with Vatican approval, it is able to make new policies for the Church for a particular reason.

    But Cardinal Marx said Germany’s plans are not for a council, or even a synod in the traditional sense, but something unique and not anticipated by canon law.

    “The Synodal Way is a sui generis process,” Cardinal Marx wrote. “The draft statutes should therefore by no means be read and interpreted through the lens of canonical instruments such as a plenary council. It is not a Particular Council!”

    The cardinal’s letter also insisted that the Vatican legal assessment is based on a draft of the German plans that “has long been outdated” and had since been “further developed in July and August.”

    The version of the statutes passed by the German bishops’ executive committee on Aug. 19 was obtained and published by CNA

    While Cardinal Marx noted that the statutes include a recognition of the authority of both the diocesan bishop and the episcopal conference, Article 2 of the current statues say that the Synodal Assembly “has deliberative power.”

    Despite Cardinal Marx’s insistence to Cardinal Ouellet that the statutes underwent further changes in August, CNA has obtained internal documents from the German bishops’ conference that show that the statutes most recently voted on by the executive committee were drafted Aug. 1 and remained unchanged through the end of that month.

    CNA has confirmed with officials at both the Congregation for Bishops and the Pontifical Council for Legislative Texts that the Vatican was already in possession of the most recent draft of the German synodal statutes by the time Cardinal Ouellet’s letter was sent to Cardinal Marx on Sept. 4.

    The current version was also considered by Cardinal Marx to be sufficiently finalized that he instructed conference officials to prepare authorized translations of the statues in various languages following the Aug. 19 meeting. Senior conference officials told CNA that it is the intention of the German bishops to create an example that can be “exported” to other parts of the world. 

    The results will be “helpful for the guidance of the universal Church and for other episcopal conferences,” Cardinal Marx wrote.

    The text of Cardinal Marx’s letter was released to German media over the weekend, appearing in Frankfurter Allgemeine on Saturday.

  • De nombreux évêques s'arracheraient les cheveux...

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    Lu sur le forum catholique :

    Voici une traduction d'un article du National Catholic Register:

    Messori sur les troubles dans l’Église: beaucoup sont inquiets mais le Christ ne quittera pas son Église

    par Edward Pentin, le 17/09/2019

    ''Selon l'écrivain italien, co-auteur de Entrez dans l’Espérance avec le Pape Saint Jean-Paul II, de nombreux prélats sont en train de "s’arracher les cheveux" à cause de la situation actuelle, et "ceux qui commandent sont intolérants face à toute voix critique.''

    Le célèbre écrivain italien catholique Vittorio Messori a déclaré que «de nombreux catholiques sont inquiets, certains sont même désespérés» au sujet de l'état actuel de l'Église, mais que ce n'est pas sans espoir car le Christ ne laisse jamais son Église seule.

    Messori, qui a écrit ‘’Entretien sur la foi’’ (The Ratzinger Report) avec le Cardinal Joseph Ratzinger et ‘’Entrez dans l’Espérance’’ avec le Pape Saint Jean-Paul II, a déclaré au quotidien catholique italien La Fede Quotidiana que la confusion est "présente et qu'elle est affligeante, déconcertante."

    Il a dit qu'il existe une sorte de «conformisme», à propos du Pape François, qui est «palpable» dans l'Église.

    «Il est déconcertant que seuls deux ou trois cardinaux âgés de presque 90 ans parlent et protestent», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il connaissait «de nombreux évêques et aussi des cardinaux avec lesquels j'ai dialogué en privé et qui s’arrachent les cheveux en désaccord. ”

    «Mais ils ont peur, restent silencieux et se taisent», a-t-il déclaré.

    Messori a noté que pendant deux millénaires la critique du pape avait été découragée mais qu'aujourd'hui cette tendance est "accentuée".

    «On dit que c’est l’Église de la miséricorde, mais c’est un non-sens», a-t-il déclaré. "Ceux qui commandent sont intolérants face à toute voix critique."

    L’écrivain italien se souvenait d’avoir écrit un «article poli» dans le quotidien italien Corriere della Sera dans lequel il «posait des questions» et faisait des «réflexions», mais avait ensuit été «submergé de réactions abusives, notamment de la part de certains médias catholiques». Il a ajouté qu'une sorte de comité avait été créé pour demander au Corriere della Sera de le démettre de ses fonctions de contributeur.

    «Alors, avec quelle cohérence peut-on affirmer qu’il s’agit de l’Église de la miséricorde, du dialogue ouvert et juste, de la parrhésie? a-t-il demandé, évoquant l'appel fréquent du Pape François à la fois à la miséricorde et à une discussion franche et ouverte.

    Mais il a noté que l'Église n'est pas une entreprise, une multinationale ou simplement un gouvernement. «En bref, cela ne peut pas échouer», a observé Messori.

    «Bien sûr, il y a des raisons de s’alarmer. Je pense, par exemple, au prochain Synode sur l’Amazonie et à des malentendus connexes. Je ne sais pas ce qu'ils veulent réaliser - probablement des prêtres mariés.

    «Par conséquent, je suis inquiet, mais pas désespéré», a-t-il déclaré, car «le Christ ne laisse pas l'Église seule» et que l'Église «n'est pas de Bergoglio ou des évêques, mais seulement du Christ».

    «Il la gouverne avec sagesse», a-t-il déclaré. "Les forces du mal ne gagneront pas."

    En 2017, Messori a reproché au pape de refléter la société moderne en transformant l'Église en un lieu où «tout est instable et changeant».

    «Dans un« monde liquide» où tout devient incertain, précaire, provisoire, c’est précisément la stabilité et la fermeté de l’Église catholique dont toute l’humanité a besoin, pas seulement les croyants», a-t-il déclaré.''

    Source

  • L'évêque de Gand sur KTO

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    De KTO :

    Mgr Luc Van Looy, ancien missionnaire en Corée du Sud, est évêque de Gand depuis 2003. Sa démission a été acceptée par le pape en 2018 : Mgr Van Looy continue d'administrer le diocèse en attandant la nomination de son successeur. Présent sur le plateau de La Vie des Diocèses pour la deuxième fois, il aborde les différents projets portés par son diocèse pour permettre aux catholiques d'être témoins de l´Evangile au milieu d´une société fortement sécularisée. Nous avons suivi une retraite de familles gantoises avec leurs jeunes enfants à l´abbaye d´Orval : des temps de formations et de réflexions étaient proposés aux adultes ; des activités et des jeux aux plus petits. Pour Mgr Van Looy la formation des laïcs est le véritable enjeu de l'Eglise d'aujourd'hui. Nous écoutons ensuite le père Collin, recteur de la cathédrale de Gand. Il parle du grand projet de construction du centre d´accueil de la cathédrale autour de l´oeuvre de l´Agneau Mystique de Van Eyck. Mgr Van Looy rappelle le message spirituel de cette oeuvre : c'est l'occasion pour l'Eglise d'interpeller les visiteurs de passage dans la cathédrale.

    Diffusé le 16/09/2019 / Durée : 26 minutes

  • Flandre : menaces sur le cours de religion

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    De Jacques Hermans sur le site de la Libre :

    En Flandre, le cours de religion divise laïcs et catholiques

    La N-VA veut remplacer une heure de religion par une heure de néerlandais. L’émoi est vif.

    Le temps où les "petits vicaires" de campagne militaient pour la cause flamande auprès de leurs paroissiens est révolu. La N-VA ne peut plus compter aujourd’hui sur ces bons petits soldats prêchant l’émancipation de la Flandre. Le parti nationaliste n’apprécie pas trop le "virage à gauche" de l’Église flamande devenue minoritaire aujourd’hui, ni celui de sa puissante coupole fédérant l’enseignement catholique sise rue Guimard.

    La N-VA continue vaille que vaille de manier la croix et la bannière pour mettre en exergue sa propre culture, fondée sur des valeurs chrétiennes. Mais un fossé se creuse aujourd’hui parmi les nationalistes entre ceux qui défendent les valeurs chrétiennes et "les indifférents". Divisée, la N-VA commence à se rendre compte qu’à travers tous ces débats idéologiques elle se met à dos une partie - non négligeable - de son électorat.

    Une pétition en cours

    Ce qui oppose catholiques et laïcs jusqu’au sein même du parti, c’est le cours de religion qui pourrait passer de deux heures à une heure par semaine dans le secondaire. La N-VA propose en effet concrètement de remplacer dans les écoles une heure de religion par une heure de… néerlandais. Ce changement de cap symbolique fait des vagues en Flandre. Dans les écoles catholiques, les professeurs de religion ont lancé une pétition sur le site Thomas. (www.godsdienstonderwijs.be).

    Dans le même esprit, Mgr Johan Bonny, l’évêque référendaire en charge de l’Enseignement catholique en Flandre, a mis l’accent sur l’importance du maintien des deux heures de religion ou de philosophie, qui ont toute leur importance "dans un monde où le vivre-ensemble et la recherche du sens sont essentiels aussi bien pour l’élève que pour la société".

    Certains voient dans cette proposition une revanche de la N-VA sur les tjeven, "les cathos" de la rue Guimard. Il y a un an, la fédération Katholiek Onderwijs Vlaanderen avait proposé de remplacer une heure de néerlandais par une heure de "citoyenneté". La N-VA s’était étranglée. Elle n’avait pas davantage digéré le projet "Dialoogschool", initiative de la fédération.

    Cette "école du dialogue" a pour but de promouvoir l’interculturalité et le vivre-ensemble dans un esprit de tolérance. En particulier, le cours de religion, affirment certains, tire sa légitimité de ce qu’il forme les élèves à mieux comprendre les défis de notre société multiculturelle. Les nationalistes ont hurlé car ils veulent au contraire que l’école mette l’accent sur l’apprentissage des fondamentaux du christianisme, ce qui correspond à leur volonté "de mieux connaître les racines de la civilisation occidentale, qui est à la base de l’identité flamande". Alimentent-ils dès lors le débat antireligieux pour recentrer le discours sur l’identité flamande ?

    Le front des laïcs

    La N-VA semble pour l’heure vouloir maintenir son cap. Jusqu’à nouvel ordre ? Surfant sur la même vague laïque et individualiste que celle de l’Open VLD, les nationalistes recherchent toujours cette denrée rare, "ce puissant antidote contre l’islam".

    Un front commun avec les libéraux flamands est-il en train de se former ? En tout cas, l’Open VLD rêve de laïciser l’enseignement et préconise de remplacer l’une des deux heures de religion par une heure d’éducation à la citoyenneté, comme dans l’enseignement officiel francophone. Un choix défendu par l’enseignement officiel (Gemeenschapsonderwijs, GO).

    Les libéraux flamands ne sont pas mécontents d’avoir trouvé un allié de circonstance en la personne de… Bart De Wever, qui, à plusieurs reprises, s’est pourtant montré soucieux de "combattre l’inculture religieuse en Flandre". Au journaliste Luc Alloo, il avait affirmé, le 17 mars dernier, (donc avant les élections), que "les valeurs chrétiennes font partie de notre culture occidentale" et qu’il n’avait "personnellement pas l’intention de renier la religion dans laquelle il avait été élevé". Pourtant, dans son livre Over identiteit (paru en avril dernier), le président de la N-VA écrit que "la religion catholique a perdu son sens dans notre société d’aujourd’hui". Il ajoute que "les vieilles traditions catholiques ne sont plus que… folklore", des propos qui lui ont valu de vives critiques dans les milieux catholiques traditionnels.

    Dans ce débat symbolique, le CD&V, en pleine crise existentielle, se mure dans un silence assourdissant. Il peine à prendre position tant les problèmes à l’intérieur du parti sont nombreux à gérer. Et cela commence à se voir. "Ce qui est sûr, c’est que le CD&V n’a obtenu que 15 % des suffrages et, maintenant, en faisant profil bas sur cette question essentielle, on peut dire qu’ils sont en train de perdre leur âme et leur identité chrétienne", affirme Didier Pollefeyt, professeur de théologie à la KULeuven.

  • Synode amazonien : ce à quoi il faut s'attendre (selon le cardinal Hummes)

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    Du site du Vatican consacré au Synode sur l'Amazonie :

    Vers le Synode sur l'Amazonie. Entretien avec le cardinal Cláudio Hummes

    Cardeal Hummes relator geral do Sínodo

    Vers le Synode sur l'Amazonie. Entretien avec le cardinal Cláudio Hummes. Antonio Spadaro, sj

    Le 15 octobre 2017, le pape François a convoqué un Synode spécial à Rome pour la région pan-amazonienne, indiquant comme objectif principal « de trouver de nouvelles voies pour l’évangélisation de cette portion du Peuple de Dieu, en particulier les indigènes, souvent oubliés et privés de la perspective d’un avenir serein, notamment à cause de la crise touchant la forêt amazonienne, poumon d’une importance capitale pour notre planète ». Le8 juin 2018 le document préparatoire a été publié[1].

    Le Synode sur l’Amazonie est un grand projet ecclésial quivise à dépasser les limites et redéfinir les lignes pastorales, en les adaptant aux temps présents. La région de la Panamazonie est composée de 9 pays : Brésil, Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela, Surinam, Guyana et Guyane française. Cette région, où se concentrent plus d’un tiers des ressources forestières primaires du monde, est une source importante d’oxygène pour toute la terre. C’est une des plus grandes réserves de biodiversité de la planète.

    Des évêques choisis de différentes régions, y compris tous les évêques de la région amazonienne, interviendront au synode. Le Saint-Père a nommé le cardinal brésilien Cláudio Hummes, franciscain, archevêque émérite de Saint-Paul, rapporteur général du Synode. Le cardinal jésuite péruvien Pedro Barreto, archevêque de Huancayo, est une autre figure de grande importance. Ils sont respectivement président et vice-président du « Réseau ecclésial pan-amazonien » (REPAM).

    Ce réseau transnational entend créer une collaboration harmonieuse entre les différentes composantes de l’Église : circonscriptions ecclésiastiques, congrégations religieuses, Caritas, diverses associations ou fondations de bienfaisance, et des groupes laïcs catholiques. L’un de ses principaux objectifs est la défense de la vie des communautés amazoniennes menacées par la pollution, le changement radical et rapide de l’écosystème dont ils dépendent, et l’incapacité à protéger ces droits fondamentaux.

    Le 31 Octobre 2006, le Card. Hummes fut nommé Préfet de la Congrégation pour le Clergé par le pape Benoît XVI. En mai 2007, il participa à la 5eConférence épiscopale latino-américaine à Aparecida en tant que membre nommé par le pape. Aujourd’hui, il est président de la Commission pour l’Amazonie de la Conférence des évêques du Brésil.

    Compte tenu de son expérience et de son travail, nous avons décidé d’avoir avec lui un entretien qui puisse servir d’introduction aux travaux du Synode et montrer son importance[2].

    Antonio Spadaro sj

    Éminence, nous nous approchons du Synode sur l’Amazonie, un grand événement ecclésial qui met au centre de la réflexion une région spécifique et particulière du monde, d’une immense et incroyable richesse et complexité. Pour cette raison, certains craignent que le prochain Synode puisse avoir des répercussions sur l’unité dans l’Église. Qu’en pensez-vous ?

    Aujourd’hui, on parle beaucoup de l’unité de l’Église. Elle est essentielle, très importante. Cependant, il faut la comprendre dans le sens d’une unité qui accueille la diversité, selon le modèle de la Trinité. C’est-à-dire, il est tout aussi nécessaire de souligner que l’unité ne peut jamais détruire la diversité. Le Synode met concrètement l’accent sur la diversité au sein de cette grande unité. La diversité est la richesse de l’unité, elle l’empêche de se transformer en uniformité, de fournir des justifications au contrôle.

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  • Allemagne : béatification d'un prêtre martyr du nazisme

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    Le père Richard Henkes (1900-1945).

    De Vatican News :

    Béatification en Allemagne d’un prêtre martyr du nazisme

    Le père Richard Henkes, prêtre de la société de l’Apostolat catholique (Congrégation des Pallotins), né à Ruppach (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) en 1900 et décédé à Dachau en 1945, a été béatifié ce dimanche lors d’une messe célébrée à Limbourg sous la président du cardinal Kurt Koch.

    Entretien réalisé par Mario Galgano – Cité du Vatican

    Interrogé par Mario Galgano, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens et envoyé spécial du Pape François pour cette béatification, nous explique le parcours de ce prêtre qui fut confronté au totalitarisme du régime national-socialiste.

    Avant tout, qui était Richard Henkes ?

    Le père Henkes était un père de la communauté des pallottins. Il était enseignant, et aussi directeur d’exercices spirituels. À cette époque, il a vu que l’idéologie des nazis était une idéologie qui ne portait pas en elle les valeurs humaines et chrétiennes, mais qui était une idéologie anti-chrétienne et néo-païenne. Il a fait aussi des déclarations publiques contre cette idéologie, surtout en faveur des handicapés, contre le programme d’euthanasie. C’est pour cela que les nationaux-socialistes l’ont emprisonné à Ratibor, et l’ont ensuite transporté au camp de concentration de Dachau, près de Munich. Fin 1944, il y a eu une grande épidémie de typhus dans le camp de concentration, mais le père Henkes était prêt à soigner les malades, et c’est ainsi qu’il a contracté la maladie et il est mort le 22 février 1945. C’est pourquoi le Pape François a déclaré que le père Henkes est un «martyr de l’amour pour le prochain».  

    Il est allemand, mais vous l’avez souligné dans sa biographie, il a eu des relations avec la population tchèque. Comment a-t-il contribué à la médiation entre les Allemands et la population tchèque ?

    La réconciliation entre les Allemands et les Tchèques lui tenait beaucoup à cœur. Il s’est occupé du soin pastoral de la population dans les régions tchèques, et ensuite dans le camp de concentration, il a appris la langue tchèque car il était convaincu qu’après la guerre il aurait pu travailler pour la réconciliation entre ces deux peuples. En décidant de soigner les malades, aussi ceux de nationalité tchèque, il a beaucoup contribué à la réconciliation, aussi avec son martyre.

    Vous êtes responsables pour le dialogue œcuménique, ici au Vatican. Pouvons-nous aussi interpréter cette béatification aussi comme un signe œcuménique ?

    Le père Richard Henkes est un martyr de l’amour pour le prochain et, en ce sens, il est un exemple pour tous les chrétiens, et non seulement pour les catholiques. Il a vécu une condition très actuelle dont parle souvent le Pape François : l’œcuménisme du sang, l’œcuménisme des martyrs. Dans ce monde, aujourd’hui, la majorité des chrétiens qui sont persécutés au nom de la foi est constituée des chrétiens, et les chrétiens ne sont pas persécutés parce qu’ils sont catholiques, orientaux, orthodoxes, protestants, mais ils sont persécutés parce qu’ils sont chrétiens. En ce sens, le Pape François a dit une fois une chose très forte : les persécuteurs des chrétiens ont une meilleure vision de l’œcuménisme. Eux, ils savent que les chrétiens sont une seule chose.

  • Synode sur l'Amazonie : le document préparatoire crée l'émoi dans l'Eglise

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    De Côme de Prévigny sur Renaissance Catholique :

    Le document préparatoire du Synode sur L’Amazonie crée l’émoi dans l’Église

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  • Hong-Kong : comment interpréter le silence du Vatican

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Sur Hong-Kong, le Pape se tait pour obéir à Pékin

    Garder le silence sur tout ce qui est susceptible de contrarier les autorités de Pékin, voilà certainement l’un des nombreux prix que le Saint-Siège a accepté de payer pour préserver l’accord fragile sur la nomination des évêques qu’il a signé le 22 septembre 2018 avec la Chine.

    C’est un silence que s’impose en premier lieu le pape François, d’habitude très loquace sur tout et sur tout le monde mais qui, quand il s’agit des manifestations populaires qui embrasent Hong-Kong depuis trois mois, n’a encore véritablement rien dit.

    Et pourtant, depuis le début, les protestations ont vu défiler en première ligne les chrétiens et principalement les catholiques qui, bien qu’ils ne représentent que 8% de la population de la ville, sont très actifs et influents, à commencer par leurs plus hautes autorités :

    > Quanta Chiesa c’è nella piazza di Hong Kong

    En juin dernier, c’était c’était l’évêque auxiliaire de Hong-Kong, Joseph Ha Chi-shing, un frère franciscain, qui présidait les veillées de prière (voir photo) devant le bâtiment du Conseil législatif. Et le premier grand appel au retrait de la loi sur l’extradition en Chine – la mèche qui a mis le feu au poudre – portait en haut de la liste la signature du cardinal Jean Tong Hon, l’ancien évêque de Hong-Kong et actuel administrateur apostolique du diocèse dans l’attente que Rome nomme un successeur.

    Dans le diocèse de Hong-Kong, Rome n’est pas soumise aux mêmes contraintes qu’en Chine continentale où le choix de chaque nouvel évêque revient aux autorités de Pékin. Mais le retard pris par cette nomination est lui aussi une preuve de la crainte du Saint-Siège de contrarier son partenaire chinois.

    Avec pour résultat que, dans ce soulèvement, les catholiques de Hong-Kong – évêques, prêtres, religieux et fidèles – se retrouvent isolés et privés de tout soutien de la part de Rome.

    Et s’ils parlent, ils ne peuvent le faire qu’à titre personnel, comme a d’ailleurs dû le préciser l’évêque auxiliaire, Mgr Ha, au cours d’une interview qu’il a accordée il y a quelques jours à l’agence « Asia News » de l’Institut pontifical pour les missions étrangères :

    > Mons. Ha di Hong Kong: Vicini ai giovani, lavoriamo per la riconciliazione

    Mais le silence sur Hong-Kong n’est pas l’unique élément révélateur des rapports difficiles entre l’Église de Rome et la Chine.

    Pour se faire une idée plus globale de la tutelle écrasante exercée par les autorités chinoises sur les religions et surtout sur l’Église catholique, même après l’accord de l’an dernier, nous recommandons de lire le texte de l’allocution prononcée fin août par le directeur de « Asia News », le P. Bernardo Cervellera, au cours d’une conférence en Allemagne.

    Nous reproduisons cette allocation ci-dessous avec la permission de l’auteur. Cependant, l’appareil documentaire – les liens et les notes – très utiles se trouvent dans le texte original disponible sur « Asia News » en italien, en anglais et en espagnol, ainsi qu’en chinois :

    > La politica religiosa in Cina prima e dopo l’accordo sino-vaticano

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

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  • Bioéthique : le rêve de Mgr d'Ornellas

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    On sait qu'en France l'heure est au débat sur les questions bioéthiques (PMA, GPA). L'évêque de Rennes a fait part de son rêve lors d'une conférence au Collège des Bernardins.

    Du site aleteia.org (Agnès Pinard Legry) :

    Bioéthique : l’intervention inspirée de Mgr d’Ornellas

    web2-ornellas-2-bioethique-kto.jpg
    Capture KTO
    Mgr Pierre d'Ornellas.
     
    16 septembre 2019

    Alors que l’Église de France organisait lundi soir une conférence au collège des Bernardins pour présenter ses positions sur les différentes questions de bioéthique ce lundi 16 septembre, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France (CEF), a livré un message fort en adaptant le célèbre discours de Martin Luther King, « I have a dream ».

    C’est un discours puissant qu’a prononcé ce lundi 16 septembre Mgr Pierre d’Ornellas au collège des Bernardins. S’exprimant dans le cadre de la soirée organisée par la Conférence des évêques de France (CEF) pour présenter ses positions sur le projet de loi bioéthique, l’archevêque de Rennes a convoqué la figure de Martin Luther King, « prophète de la fraternité ». « Moi aussi j’ai un rêve qui se nourrit de la foi en Dieu », a-t-il affirmé en préambule de son intervention. Reprenant le célèbre discours du pasteur américain, Mgr d’Ornellas a confié quel était son rêve en matière de bioéthique pour la société.
    KTOTV @KTOTV


    Le "I have a dream" de Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes pour une "synonyme de gratitude"
    
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  • Pologne : nouvelle victoire conservatrice à l'horizon

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    De Nelly Didelot sur le site de Libération.fr :

    Une nouvelle victoire conservatrice se profile en Pologne

    Le parti Droit et justice (PiS) fait campagne sur ses mesures sociales et promet de doubler le salaire minimum, tout en stigmatisant la communauté LGBT. Les sondages laissent présager une large victoire, devant les libéraux et la gauche.

    L’écart est déjà considérable. A quatre semaines des élections législatives du 13 octobre, en Pologne, 22 points séparent dans les sondages le parti conservateur Droit et justice (PiS, 48 %) de ses opposants libéraux de la Coalition civique (KO, 26%). Au pouvoir depuis 2015, le PiS n’a jamais connu de chute de popularité. Ni sa réforme très controversée du droit à l’avortement, ni les atteintes portées à l’indépendance de la justice — qui ont amené l’Union européenne à déclencher en décembre 2017 l’article 7 du traité sur l’Union européenne (TUE) contre la Pologne ce qui pourrait priver le pays de son droit de vote au Conseil — ne l’ont affaibli sur la scène intérieure.

    Pour cette campagne, le parti s’appuie à nouveau sur la force qui a été la sienne depuis cinq ans : l’économie. Dans ce domaine, son bilan est excellent, bien qu’il soit en partie dû à des circonstances favorables et aux mesures mises en place par les libéraux avant 2015. Le chômage est au plus bas depuis la fin du communisme, les salaires ont augmenté, et la croissance a progressé en moyenne de 4 % chaque année depuis 2015. Le gouvernement a également déployé un ensemble d’aides sociales, visant le cœur de son électorat. Les retraités ont eu droit à un treizième mois, les familles au programme 500+ qui verse une aide mensuelle à partir de la naissance d’un deuxième enfant. «Ces mesures sont au service d’une vision conservatrice de la société, qui met en valeur la famille, analyse Frédéric Zalewski, maître de conférences à l’université Paris-Nanterre. Mais elles répondent aussi aux tensions sociales qui étaient particulièrement élevées en 2015, nourries par une crise des inégalités. Le PiS a su poser un diagnostic social juste et lui apporter une réponse qui correspond à ses positions idéologiques.»

    Doublement du salaire minimum

    Conscients de leur force, les nationalistes-conservateurs en ont remis une couche à l’approche des élections. Une exemption fiscale a été décrétée pour les moins de 26 ans et le programme 500+ a été étendu à toutes les familles. Dernièrement, le leader du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a même promis de doubler le salaire minimum d’ici 2023 si son parti remportait à nouveau les législatives. Cela en ferait proportionnellement l’un des plus élevés parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), alors que la Pologne avait misé jusque-là sur une main-d’œuvre bon marché pour se développer. En face, les libéraux ont bien du mal à s’aligner, d’autant qu’ils prédisaient au PiS l’effondrement économique en cas d’application de son programme social.

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  • Le dévoiement de l'Institut Jean-Paul II se confirme

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    De Diane Montagna (LifeSite News) sur le blog de Jeanne Smits :

    L'Institut Jean-Paul II “purgé” proposera des cours favorables à la contraception et aux relations homosexuelles

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    L'Institut Jean-Paul II (devenu Institut théologique des sciences du mariage et de la famille) proposera cette année des cours dispensés par des professeurs ouvertement favorables à la contraception dans certaines circonstances, ainsi qu'à la valorisation des actes homosexuels. Le P. Maurizio Chiodi et le P. Pier Davide Guenzi se sont tous deux exprimés en ce sens. Le dévoiement de l'institution voulue par Jean-Paul II se poursuit de manière spectaculaire, confirmant à sa manière ce dont sœur Lucie de Fatima avait averti feu Mgr Carlo Caffarra : la dernière bataille de Satan contre l'Eglise porterait sur le mariage et la famille. Elle écrivait cela au futur cardinal en réponse à la demande de prières que ce dernier lui avait adressée au moment de la création de l'Institut.

    Je vous propose ici ma traduction intégrale de l'article publié hier sur LifeSiteNews à ce propos par Diane Montagna. – J.S.


    Photo ci-dessus : Maurizio Chiodi, © Diane Montagna.

    C'est une nouvelle incursion de la culture de mort ecclésiastique dans les institutions fondées par saint Jean Paul II : un prêtre connu pour avoir approuvé la contraception artificielle et les unions homosexuelles vient d'être officiellement engagé comme professeur à l'Institut pontifical Jean-Paul II à Rome.

    Le nouveau programme de de cours pour l'année académique 2019-2020, publié le 11 septembre, indique que le Père Maurizio Chiodi, spécialiste italien de théologie morale, donnera un cours de licence intitulé « L'éthique théologique de la vie » et animera également un séminaire de doctorat intitulé « Conscience et discernement : texte et contexte du chapitre 8 d'Amoris Laetitia. »

    Le P. Chiodi a déjà par le passé invoqué le controversé chapitre 8 du document de synthèse du Pape François sur la famille pour justifier le recours à la contraception artificielle et pour faire valoir la bonté morale des relations homosexuelles.

    En 2016, le P. Chiodi a donné une conférence dans une université pontificale de Rome au cours de laquelle il affirmait qu'il y existe « des circonstances – je me réfère à Amoris Laetitia, chapitre 8 – qui, précisément pour des raisons de responsabilité, exigent la contraception. »

    Lorsque « les méthodes naturelles sont impossibles ou difficiles à mettre en œuvre, d'autres formes de responsabilité doivent être trouvées », avait-il affirmé. Dans de telles circonstances, disait Chiodi, « le recours à une méthode artificielle de régulation des naissances pourrait être reconnue comme l'accomplissement d'un acte de responsabilité, non pas pour rejeter radicalement le don d'un enfant, mais parce que dans ces situations la responsabilité appelle le couple et la famille à d'autres formes d'accueil et d'hospitalité ».

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