D'Adélaïde Pouchol sur le site de l'Homme Nouveau :
Vincent Lambert à nouveau condamné à mort :
quelques rappels importants
Rédigé par Adélaïde Pouchol, suite à un entretien avec le professeur Xavier Ducrocq, neurologue, Chef du Service de Neurologie du CHR Metz-Thionville le dans Culture de Vie / Contreculture de mort

Pour la quatrième fois, le Conseil d’État autorisait l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert le 245 avril dernier, une décision inique validée par la Cour européenne des Droits de l’Homme le 30 avril. Tandis que ses avocats tentent un recours auprès de l’ONU, le professeur Xavier Ducrocq rappelle quelques vérités essentielles sur l’état de Vincent Lambert.
Vous êtes neurologue, engagé pour le respect de la vie de Vincent Lambert. Quel rôle avez-vous joué auprès de lui ?
C’est en effet parce que neurologue, professeur de Neurologie à l’Université de Lorraine, mais aussi à l’époque — on est fin avril 2013 — Président du Comité d’éthique du CHU de Nancy, que les parents de Vincent Lambert m’ont contacté via leurs avocats pour les conseiller sur le plan médical dans le litige qui les opposait au CHU de Reims. J’ignorais tout de cette histoire qui m’est d’emblée apparue incroyable. Leur fils, en état paucirelationnel, était privé depuis près de 30 jours de toute nutrition et simplement hydraté a minima. Ils avaient découvert accidentellement la mise en œuvre d’une décision, dite concertée, à laquelle non seulement ils n’avaient pas été associés, mais dont ils n’avaient même pas été informés. La raison avancée par l’équipe du CHU de Reims en charge de Vincent Lambert était que celui-ci avait manifesté, par son comportement depuis quelques mois, une volonté certaine de mourir. Il m’est tout de suite apparu évident que si le patient était bien en état paucirelationnel, il ne pouvait pas manifester une telle volonté. Mes compétences, sans connaître personnellement le patient, me permettaient d’en être certain, ce que je me suis fait confirmer par un confrère familier de la prise en charge de ces personnes depuis une trentaine d’années, le Dr Bernard Jeanblanc. J’ai donc fait savoir ce qu’il en était à mes yeux, rien d’autre qu’une euthanasie, le seul but recherché étant la mort.