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Art - Page 7

  • L'affaire Rupnik révèlerait-elle une schizophrénie vaticane ?

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    De René Poujol sur son blog :

    Affaire Rupnik : schizophrénie vaticane

    Lutter contre les abus dans l’Eglise n’est définitivement plus la priorité du pape François. 

    Dans une France catholique toute mobilisée par le proche voyage du pape François à Marseille, l’événement est passé inaperçu. Le 18 septembre, un communiqué du Vicaire du diocèse de Rome dont le pape est l’évêque, tendait à “blanchir“ le père Marko Rupnik pourtant “estimé coupable » d’une quarantaine d’agressions sexuelles, abus psychologiques et spirituels sur des religieuses et déjà sanctionné, notamment par l’Ordre jésuite auquel il appartient. Nouveau rebondissement dans une affaire où le célèbre mosaïste (on lui doit les aménagements récents de la façade du Rosaire à Lourdes) semble bénéficier de la protection personnelle du pape François. Ce qui consolide le doute sur sa détermination à faire de la lutte contre les abus et agressions dans l’Eglise une réelle priorité de son pontificat. 

    Un mosaïste jésuite de renommée internationale

    Marko Rupnik, jésuite slovène et mosaïste, jouit depuis plusieurs décennies d’une renommée internationale. Jean-Paul II, déjà, lui avait confié la rénovation de la chapelle Redemptoris Mater au sein même des appartements privés du palais pontifical au Vatican. En 2008, à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire des Apparitions, étaient inaugurées à Lourdes les mosaïques illustrant, sur la façade de la basilique du Rosaire, les « nouveaux » mystères lumineux proclamés quelques années plus tôt par le pape Wojtyla. (1) On trouve d’autres de ses œuvres à Fatima, Washington… En 2017 le diocèse de Versailles annonçait que le directeur du Centre d’art Aletti, à Rome, avait été retenu pour la conception et la décoration d’une nouvelle église Saint-Joseph-le-Bienveillant à Montigny-le-Bretonneux. Commande annulée par le diocèse dès la sortie de l’affaire. Sauf que le ver était déjà dans le fruit…

    Après des décennies de silence, l’mage d’un prédateur

    En 2015, on le sait aujourd’hui, le prêtre agresse sexuellement une femme en confession avant que de lui donner l’absolution. La victime se confie, trois ans plus tard, aux pères jésuites. Les premières sanctions tombent cette même année 2018 : interdiction de confesser et d’accompagner spirituellement des femmes. En 2020, Marko Rupnik est même démis des fonctions qu’il occupait depuis vingt-cinq ans à la tête du Centre Aletti. De son côté le Dicastère pour la doctrine de la foi ( DDF) que préside le cardinal Ladaria, en charge de ces dossiers sensibles, reconnaît qu’il y a bien eu « absolution du complice » (2) Au terme du droit canonique, cela entraine une excommunication automatique qui est signifiée à l’intéressé… avant que d’être levée un mois plus tard dans des circonstances restées obscures et qui, depuis lors, nourrissent bien des soupçons. 

    Mais à ce stade, rien n’a filtré ! Le secret des procédures ecclésiastiques a bien fonctionné. Il faudra attendre les révélations de la presse italienne en décembre 2022 qui révèlent la « deuxième affaire Rupnik ». Elle porte sur des agressions sexuelles et des abus psychologiques et spirituels commis sur neuf religieuses dans les années 1980-1990 dans un couvent de Ljubjana (Slovénie) dont le prêtre mosaïste était conseiller spirituel. Les témoignages, dont la presse fait état, ont été recueillis sur place en 2021 par un évêque auxiliaire de Rome, lui-même jésuite, après que l’Ordre ait été alerté par une victime. On apprend alors que les jésuites ont aggravé les sanctions  (interdiction de prêcher des retraites et de diriger des exercices ignatiens…) sans parvenir toutefois à obtenir du DDF la levée de la prescription. Il n’y aura donc pas de procès canonique.

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  • Da pacem Domine (introit du 24ème dimanche du T.O.)

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    Introitus

    Da pacem, Domine, sustinentibus te,
    ut prophetae tui fideles inveniantur:
    exaudi preces servi tui,
    et plebis tuae Israel.

    Donnez la paix, Seigneur, à ceux qui s’en tiennent à vous,

    que vos prophètes soient trouvés fidèles;
    exaucez les prières de votre serviteur,
    et de votre peuple, Israël.
    Ps.  1

    Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi:
    in domum Domini ibimus.

    Je me suis réjoui de ces paroles qui m’ont été dites:
    Nous irons dans la maison du Seigneur.

  • Inclina, Domine, aurem tuam ad me et exaudi me (Introït du 21ème Dimanche du Temps ordinaire)

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    Incline, Seigneur, ton oreille vers moi et écoute-moi ;

    sauve ton serviteur, ô mon Dieu : il espère en toi !

    aie pitié de moi, Seigneur, car je crie vers toi tout le jour.

    V/ Réjouis l’âme de ton serviteur, car vers toi, Seigneur, j’élève mon âme.

     

    Inclina, Domine, aurem tuam ad me et exaudi me ;

    salvum fac servum tuum Deus meus, sperantem in te

    miserere mihi Domine quoniam ad te clamavi tota die.

    V/ Laetifica animam servi tui : quoniam ad te, Domine, animam levavi.

    (Ps 85, 1-4)

     

    Introït du 21ème Dimanche du Temps ordinaire.

  • Gaudeamus omnes

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    Gaudeamus omnes in Domino,
    diem festum celebrantes sub honore Mariae Virginis :
    de cuius assumptione gaudent angeli,
    et collaudant Filium Dei.
     
    Réjouissons-nous tous dans le Seigneur,
    en célébrant ce jour de fête en l'honneur de la Vierge Marie ;
    son Assomption cause la joie des anges,
    ensemble ils louent le Fils de Dieu.
     
    Ps.  1
    Eructavit cor meum verbum bonum:
    dico ego opera mea regi.
     
    Mon cœur a fait jaillir la bonne parole:
    je dédie mes œuvres au Roi.
  • Respice Domine in testamentum tuum (Introit du 19ème dimanche du temps ordinaire)

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    Respice, Domine, in testamentum tuum,
    et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem:
     
    Ayez égard à votre alliance, Seigneur,
    et les âmes de vos pauvres, ne les oubliez pas pour toujours.
     
    Exsurge Domine, et iudica causam tuam:
    et ne obliviscaris voces quaerentium te.
     
    Levez-vous, Seigneur, et jugez votre cause:
    et n'oubliez pas les appels de ceux quit vous cherchent.
     
    Ps.  1
    Ut quid Deus repulisti in finem:
    iratus est furor tuus super oves pascuae tuae?
     
    Pourquoi, Dieu, nous avoir rejetés pour toujours:
    votre courroux s’est-il déchaîné sur les brebis de votre pâturage ?
  • "Tibi dixit cor meum" (Introit de la fête de la Transfiguration du Seigneur)

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  • L'hymne des vêpres de la Transfiguration (grégorien)

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    HYMNE DES VÊPRES DE LA TRANSFIGURATION

    (source)

    © Moines de l’Abbaye Notre-Dame, Fontgombault

    Transfiguration
    Graduel XVe s.
    Bibliothèque Mazarine, Paris


    Quicumque Christum quaeritis,
    Oculos in altum tollite :
    Illic licebit visere
    Signum perennis gloriae.

    Illustre quiddam cernimus
    Quod nesciat finem pati,
    Sublime, celsum, interminum,
    Antiquius caelo et chao.

    Hic ille Rex est Gentium,
    Populique Rex judaici,
    Promissus Abrahae patri,
    Ejusque in aevum semini.

    Hunc et Prophetis testibus
    Iisdemque signatoribus
    Testator et Pater jubet
    Audire nos et credere.

    Gloria tibi, Domine,
    Qui apparuisti hodie,
    Cum Patre, et Sancto Spiritu,
    In sempiterna saecula.
    Amen.

    ___

    Vous tous qui cherchez le Christ,
    portez en haut vos regards :
    là, vous pourrez contempler
    l’image de la gloire éternelle.

    Nous voyons quelque chose de radieux,
    qui ne saurait souffrir de fin,
    sublime, incomparable, infini,
    antérieur au ciel et au chaos.

    C’est Lui, le Roi des Nations,
    le Roi du peuple juif,
    promis au père Abraham
    et à sa postérité, pour toujours.

    Les Prophètes l’ont annoncé
    et en même temps dépeint,
    son Père lui rend aussi témoignage,
    et nous invite à écouter et à croire.

    Gloire à toi, Seigneur,
    qui t’es manifesté en ce jour,
    comme au Père et à l’Esprit-Saint,
    pour les siècles éternels.
    Amen.

  • Le revirement pro-life d'une actrice américaine

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    Lu sur kath.net/news :

    L'actrice Leigh-Allyn Baker sur l'avortement : 'J'ai cru la propagande'.

    30 juillet 2023

    Lorsqu'elle a appris ce qui se passait réellement lors d'un avortement, elle a changé d'avis et s'engage désormais pour la protection de la vie, explique l'actrice.

    Washington D.C. (kath.net/LifeNews/jg)

    L'actrice Leigh-Allyn Baker s'est engagée en faveur de la protection de la vie dans une interview accordée au podcast "Speak Out". Lorsqu'elle a appris ce qui se passait réellement lors d'un avortement, elle a changé d'avis, a déclaré Baker.

    Baker est connue pour avoir joué dans des séries télévisées telles que "Will & Grace", "Ma sœur Charlie" et "Die wilden Seventies". Dans le podcast, elle a parlé avec Christine Yeargin de l'organisation de protection de la vie "Students for Life" de l'avortement, de la famille et des tentatives à Hollywood d'influencer ses opinions conservatrices.

    Pendant de nombreuses années, elle a défendu l'idée que l'avortement était une intervention qu'une femme devait décider avec son médecin. Un groupe d'hommes dans la capitale Washington n'aurait pas le droit de prendre cette décision sur le corps de la femme. Elle a cru "la propagande que les médias diffusent depuis longtemps". Mais elle en a ensuite appris davantage sur la manière dont se déroule réellement un avortement. Elle a pris conscience qu'à partir d'un certain stade, l'enfant à naître ressentait de la douleur et évitait l'aiguille du médecin avorteur. Elle a vu ce que l'on faisait au bébé dans l'utérus et qu'il s'agissait d'un enfant.

    Baker a regretté qu'elle se sente souvent seule à Hollywood avec ses opinions. Elle n'a pas participé à la marche des femmes parce que cela lui semblait ridicule. "J'ai des droits. Pourquoi devrais-je marcher pour des droits que j'ai déjà ?", a-t-elle demandé.

    Elle estime qu'il faut faire davantage pour réfuter les mensonges du mouvement pro-avortement. Les défenseurs de la vie ne veulent pas contrôler le corps de la femme, mais protéger les enfants à naître, car chacun d'entre eux est un être humain précieux, a-t-elle souligné.

    Les défenseurs de la vie ne condamnent pas les femmes qui ont subi un avortement. Elle a elle-même de nombreuses amies qui ont subi un avortement. Elle ne se sent pas en position de juger ces femmes, a déclaré Baker.

    Les femmes ont le don particulier de faire grandir une nouvelle vie en elles et de la mettre au monde. C'est un don que les hommes n'ont pas. Elle souhaiterait que ce "don particulier" des femmes soit davantage apprécié, a déclaré Baker.

  • "Dieu est dans son lieu saint" Introït et graduel grégoriens pour le 17ème dimanche du temps ordinaire

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    Introitus Introït
    Ps. 67, 6-7 et 36 Ps. 67,6-7 et 36
    DEUS in loco sancto suo: Deus qui inhabitáre facit unánimes in domo: ipse dabit virtútem, et fortitúdinem plebi suae. Ps. ibid., 2 Exsúrgat Deus, et dissipéntur inimíci eius: et fúgiant, qui odérunt eum, a fácie eius. ℣. Glória Patri. Dieu est dans Son lieu saint. C'est le Dieu qui fait habiter dans une même maison ceux qui ont un même esprit; c'est Lui qui donne la puissance et la force à Son peuple. Ps. ibid. 2 Que Dieu Se lève, et que Ses ennemis soient dissipés: et que ceux qui Le haïssent fuient devant Sa face.

     

    Graduale Graduel
    Ps. 27, 7 et 1 Ps. 27,7 et 1
    ℟. In Deo sperávit cor meum, et adiútus sum: et reflóruit caro mea, et ex voluntáte mea confitébor illi. ℣. Ad te, Dómine, clamávi: Deus meus, ne síleas, ne discédas a me. ℟. Mon coeur a espéré en Dieu, et j'ai été secouru. Aussi Le louerai-je de tout mon coeur. ℣. Je crierai vers Toi, Seigneur; mon Dieu, ne garde pas le silence à mon égard.
  • Qui est Rupnik et pourquoi les bergogliens l'ont-ils protégé ?

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    De Vistemboir sur le Forum Catholique :

    Article de Hilary White, correspondante d’Italie de The Remnant, paru le 26 juillet 2023 sur The Remnantet intitulé Who is Marko Ivan Rupnik, & why did the Bergoglians shelter him?
    (Traduit à l’aide de deepl.com)


    Marko Rupnik : affaire classée

    Je ne vais pas vous parler beaucoup de l'affaire du Père Marko Rupnik, artiste mosaïste et ancien jésuite, du point de vue de son histoire et de ses particularités. J'aimerais plutôt parler de la signification de son art. Les grandes lignes du scandale peuvent être trouvées partout. Le Pillar Catholic a couvert de manière assez régulière tous les hauts et les bas - ce qui n'est pas surprenant si l'on connaît un peu la situation au Vatican et dans l'ordre des jésuites.

    L'affaire semble s'être tassée, ni le Vatican ni l'ordre des Jésuites n'étant apparemment intéressés par le fond du problème, à savoir que le Slovène Marko Rupnik, l'affiche la plus aimée du régime pour la révolution culturelle de Vatican II, s'est créé un harem personnel de femmes qu'il a manipulées pour des activités sexuelles grotesquement pseudo-religieuses, trop horribles et blasphématoires pour être évoquées devant tout le monde. Il reste prêtre - rapidement excommunié pour l'un des délits canoniques (crimes canoniques) les plus graves qu'un prêtre puisse commettre, mais pardonné parce que, nous assure-t-on, "il s'est repenti". D'accord, je suppose que nous devrons vous croire sur parole.

    Depuis lors, il a été expulsé de la Compagnie de Jésus pour "désobéissance" (aucun détail n'a été fourni), mais son organisation, Centro Aletti, y compris l'"ordre religieux" féminin qu'il a fondé pour l'encadrer, reste en place, et ses membres ainsi que ses amis et défenseurs personnels occupent toujours des positions puissantes au sein de la curie romaine.

    Même si vous ne connaissez pas le nom, vous connaissez son travail

    Ce qu'il est important de saisir d'emblée, c'est son immense importance en tant que personnage public, en tant que représentant artistique du régime post-conciliaire du Novus Ordo. Ses images sont l'étalon-or de l'"iconique", officiellement promue, de l'esthétique Vatican II. En tant que tel, il est une célébrité dans le monde du Novus Ordo.

    Ses mosaïques se trouvent sur les façades et à l'intérieur de certaines des églises les plus importantes du monde catholique, y compris Lourdes, Fatima et le lieu de repos de Padre Pio ; elles sont imprimées sur les couvertures des publications catholiques officielles, allant des missels d'autel aux vêtements et draperies liturgiques, en passant par les magazines et les bulletins d'information. Si vous avez assisté à une cérémonie liturgique du Novus Ordo au cours des dix dernières années, vous la connaissez. C'est l'art "officiel" du nouveau paradigme. Les projets diocésains aux titres bureaucratiques turgescents tels que "La mission de l'Église dans le monde moderne à la lumière de Vatican II" du "Centre pour l'enrichissement de la foi" du diocèse de Perth, adorent utiliser ses œuvres pour illustrer par exemple leurs sites internet.

    En Italie, il est également célèbre pour ses prédications, ses exposés catéchétiques et ses conférences qui passent, ou sont passées, régulièrement à la télévision et sont largement diffusées sur YouTube. En bref, il est un éminent porte-parole de l'idéologie du Nouveau Paradigme, un acteur majeur de la diffusion de ses idées auprès des catholiques ordinaires, surtout en Italie.

    En 1966, l'artiste suisse Annie Vallotton a été chargée de créer ces illustrations et des centaines d'autres similaires pour "La Bible de la Bonne Nouvelle". Compte tenu de la qualité de la traduction en "langage clair", ces images étaient en effet idéales.

    L'art par et pour les petits enfants

    Nous connaissons tous ce type d'art, du moins d'une manière générale : c'est l'art qui nous dit que nous sommes coincés pour toujours dans la couleur ambre de 1969. L'art de Rupnik est l'art du conciliarisme Vatican II, l'équivalent visuel de la musique de Dan Schutte et des Jésuites de Saint-Louis. (Et ce n'est certainement pas un hasard s'ils sont tous deux jésuites).

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  • Barbie : un film à charge contre les hommes qui manque cruellement de subtilité

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    D'Anne Guerry sur le site du Figaro via le blog "Pour une école libre au Québec" :

    Barbie, un film de propagande néoféministe et misandre ?

    26 juillet 2023

    Texte d’Anne Guerry est élève à l’École normale supérieure de Lyon, paru dans Le Figaro.

    En mêlant combat féministe et hypersexualisation de la femme, la réalisatrice Greta Gerwig signe un film à charge contre les hommes qui manque cruellement de subtilité.

    Ces derniers jours, certains passants ont pu voir des files parfois interminables devant les cinémas, mais ce n’était pas pour le nouveau film de Christopher Nolan, Oppenheimer, sur l’invention de la bombe atomique aux États-Unis.

    Ces files d’attente géantes étaient plutôt parsemées de perfectos rose bonbon, de minijupes tape-à-l’œil et de dessus pailletés, à l’image du style vestimentaire de la célèbre poupée Barbie commercialisée en 1959 par la société américaine Mattel. 64 ans plus tard, la société américaine commande un film pour faire la promotion de sa poupée, et confie le projet à la réalisatrice féministe Greta Gerwig. Après une promotion forcenée (on a pu voir une maison Barbie sur Airbnb, des collaborations avec de nombreuses marques de vêtements, des menus roses chez Burger King, une page Google qui s’affiche en rose lors des recherches en rapport avec le film), l’objectif semble donc atteint : la poupée bimbo fait à nouveau parler d’elle.

    Pourtant, outre l’ampleur hors du commun de la promotion du film, l’histoire, elle, est on ne peut plus commune : Barbie mène une vie parfaite à Barbieland, monde dans lequel les femmes ont accès à tous les métiers et à toutes les responsabilités, et où les Ken (les poupées masculines), cherchent désespérément à attirer l’attention d’une d’entre elles en se pavanant sur la plage. Le ton est donné. Mais, après un voyage dans le « vrai monde », Ken s’inspire du patriarcat qu’il y a observé et l’applique à Barbieland. Les Barbies sont alors réduites à servir les hommes, jusqu’à ce qu’elles se révoltent et obtiennent pour de bon le pouvoir.

    Dans le « vrai monde », les hommes sont tous machos et grossiers, ils méprisent les femmes et aucune d’elles n’a de responsabilités. À Barbieland, les Ken sont profondément stupides et superficiels, totalement dépendants des Barbies, alors que ces dernières n’ont que faire de leurs partenaires masculins. Le message est clair : la femme n’a pas besoin de l’homme, et c’est en se passant de lui qu’elle pourra s’émanciper et être pleinement femme. L’homme est une charge, si ce n’est une menace, pour la femme. Bien loin d’une histoire d’amour, la relation entre Barbie et Ken s’achève par un Ken en pleurs, qui regrette le patriarcat et qui accepte finalement le pouvoir des Barbies. Ce final grotesque et caricatural est à l’image de l’ensemble du film, ponctué de références peu subtiles et de tirades victimaires dans lesquelles les femmes expliquent la difficulté qu’elles éprouvent dans un monde phallocentré.

    Mais alors que le pouvoir est donné aux femmes et que les hommes sont tournés en dérision permanente, il faut encore déconstruire l’image stéréotypée de la poupée hypersexualisée. Pour dissimuler le paradoxe de la féministe privilégiée blonde, blanche, grande et mince qu’incarne Margot Robbie, la réalisatrice l’accompagne d’autre Barbies de toutes ethnies et de toutes morphologies confondues. C’est également la ligne adoptée par Mattel pour commercialiser ses poupées aujourd’hui : en faire des emblèmes d’inclusion ! Mais on peut s’interroger à raison sur l’opportunisme de cette démarche, où le libéralisme culturel est mis au service du capitalisme consumériste.

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