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Art - Page 3

  • Le bienheureux Fra Angelico, patron des peintres (18 février)

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    Fra Angelico, la conversion de Saint Augustin

    Angélique et génial

    Le saint patron des peintres - (Anita Bourdin - Zenit.org)

    Le martyrologe romain fait mémoire, le 18 février, du bienheureux prêtre dominicain, peintre de la Renaissance italienne, Fra Angelico, prêtre (†1455).

    Jean de Fiesole est cet "angélique" peintre dont Jean-Paul II a dit qu'il avait écrit avec son pinceau une "somme" théologique. Il était né à Vecchio, et il reçut au baptême le nom de Guido. Attiré de bonne heure par lavie religieuse, Guido entre chez les Frères prêcheurs à Florence: il reçoit le nom de frère Jean, "Fra Giovanni". Dès lors, il ne cesse de peindre tout en étant économe, vicaire, prieur.

    Il peindra les fameuses fresques du couvent Saint-Marc de Florence, inspirées par les mystères de la vie du Christ, pour les cellules de ses frères dominicains, mais aussi la salle du chapitre, les couloirs, le parvis et le retable de l'autel de l'église. Et l'Annonciation si célèbre devant laquelle on ne saurait passer sans prier la Vierge Marie. Le pape Eugène IV le fit venir à Rome, en 1445, et il lui confia la mission de décorer un oratoire et la chapelle du Saint-Sacrement au Vatican.

    De l'avis de ses frères dominicains, "Fra Angelico" fut un homme modeste et religieux, doux, pieux et honnête. Il s'éteignit à Rome le 18 février 1455 au couvent romain de Sainte-Marie-sur-la-Minerve où son corps repose aujourd'hui. Après sa mort, il reçut le surnom d'"Angelico", pour la beauté de sa peinture inspirée, pour sa bonté, et pour son élévation mystique dans la contemplation des mystères de la vie du Christ.

    Son culte a été confirmé en 1982 par Jean-Paul II qui l'a ensuite proclamé saint patron des artistes et spécialement des peintres, le 18 février 1984, lors du Jubilé des artistes. Pour le bienheureux pape, Fra Angelico a été "un chant extraordinaire pour Dieu": "par toute sa vie, il a chanté la Gloire de Dieu qu'il portait comme un trésor au fond de son coeur et exprimait dans ses oeuvres d'art. Religieux, il a su transmettre par son art les valeurs typiques du style de vie chrétien. Il fut un "prophète" de l'image sacrée : il a su atteindre le sommet de l'art en s'inspirant des Mystères de la Foi".

  • Sois pour moi un Dieu protecteur et un refuge (introit du 6e dimanche du T.O.)

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    Introitus Introït
    Ps. 30, 3-4  
    ESTO mihi in Deum protectórem, et in locum refúgii, ut salvum me fácias: quóniam firmaméntum meum, et refúgium meum es tu: et propter nomen tuum dux mihi eris, et enútries me. Ps. ibid., 2 In te, Dómine, sperávi, non confúndar in aetérnum: in iustítia tua líbera me, et éripe me. ℣. Glória Patri. Sois-moi un Dieu protecteur et une maison de refuge, afin que Tu me sauves. Car Tu es ma force et mon refuge, et à cause de Ton nom, Tu seras mon guide et Tu me nourriras. Ps. 30,2 J’ai espéré en Toi, Seigneur : que je ne sois jamais confondu, dans Ta justice, délivre-moi et sauve-moi.
  • Selon le cardinal Sarah, le souci de la beauté dans la liturgie est une préoccupation pastorale

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    Du cardinal Robert Sarah sur le Tagespost :

    L'art de célébrer

    Le souci de la beauté dans la liturgie est une préoccupation pastorale, affirme le cardinal Robert Sarah.

    9 février 2025

    Je voudrais faire référence à l’herméneutique de la réforme dans la continuité dont parle le pape Benoît XVI. a pris la parole (discours du 22 décembre 2005). C'est une opinion personnelle, mais il me semble que les livres liturgiques réformés ont désespérément besoin de cette continuité avec la tradition liturgique que les Pères du Concile Vatican II ont cherché à réformer s'ils veulent être vrais, beaux et bons, et ainsi contribuer au mieux à la sanctification et à l'édification du peuple saint de Dieu. D’autres pourraient ne pas être d’accord avec moi ici. Mais selon mon interprétation du Concile, c’est bien ce qu’il signifiait : une réforme dans la continuité et non une rupture avec le passé.

    Cela soulève deux questions pertinentes : (...) Premièrement, la question apparemment dépassée de la « réforme de la réforme liturgique postconciliaire », par laquelle les livres liturgiques d’aujourd’hui sont révisés en vue de les enrichir d’éléments perdus dans la réforme elle-même. Cela est assez démodé parmi ceux qui sont actuellement au pouvoir, mais la motivation et les raisons de telles mesures n’ont rien perdu de leur validité. Je ne peux pas dire quand le Seigneur, dans sa providence, permettra que cette question soit à nouveau sérieusement considérée, mais peut-être que certains de nos jeunes frères dans le sacerdoce qui sont ici aujourd'hui vivront assez longtemps pour voir les livres liturgiques réformés devenir encore plus beaux. Je pense souvent au Missel des Ordinariats des anciens anglicans et aux richesses qu’il contenait comme exemple de ce qui pourrait être possible.

    Cette liturgie a un avenir

    La deuxième question concerne la célébration du rite liturgique préconciliaire, l’usus antiquior du rite romain. Comme je l’ai déjà dit, surtout au vu des fruits évidents que ce rite a produits au cours des dernières décennies, malgré une attitude cléricale intransigeante contre la vénérable liturgie latino-grégorienne – attitude typique du cléricalisme que le pape François a condamné à plusieurs reprises – une nouvelle génération de jeunes est apparue au cœur de l’Église. Il s’agit d’une génération de jeunes familles qui démontrent que cette liturgie a un avenir parce qu’elle a un passé, une histoire de sainteté et de beauté qui ne peut être effacée ou abolie du jour au lendemain. Je continue à maintenir cela. Et même si je comprends que de nombreux prêtres se trouvent actuellement dans une situation très difficile concernant l’usus antiquior, je vous encourage à ne jamais oublier ni nier la profonde vérité enseignée par le pape Benoît XVI : « Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste sacré et grand pour nous aussi ; cela ne peut pas devenir soudainement complètement interdit ou même nuisible. « Il est bon pour nous tous de sauvegarder les richesses qui ont grandi grâce à la foi et à la prière de l’Église et de leur donner la place qui leur revient » (Lettre aux évêques , 7 juillet 2007). (...) Rappelons-nous le principe de l’intégralité liturgique comme composante essentielle de la beauté liturgique – ainsi que de la vérité et de la bonté liturgiques – et tournons-nous maintenant vers certaines de ses applications pratiques.

    L’Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis – Sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Église – du Pape Benoît XVI, fruit des réflexions menées lors du Synode des évêques de 2005, constitue un très bon point de départ. Je voudrais souligner qu’il s’agit d’un document très important pour la formation liturgique, qui est très négligée. Si vous ne l’avez pas encore étudié, faites-le. Si cela fait un moment que vous ne l'avez pas consulté, veuillez le consulter à nouveau. Il vous guidera dans vos efforts pour garantir que vos célébrations liturgiques soient intégrales, qu’elles soient ce qu’elles devraient être et rien d’autre.

    Est-ce que tout dans la liturgie est caractérisé par la beauté ?

    Le pape Benoît XVI offre de nombreux conseils sages, qui ont émergé à la lumière des années turbulentes de la vie liturgique post-conciliaire, reflétées par les Pères synodaux. Peut-être que la meilleure de toutes est sa simple affirmation : « Il est nécessaire qu’en tout ce qui concerne l’Eucharistie il y ait un bon goût pour la beauté » (n° 41).

    Nous pourrions bien faire de cela la base d’un examen de conscience concernant notre propre pratique liturgique : tout dans la liturgie que nous célébrons avec notre peuple est-il empreint de beauté, selon les moyens dont nous disposons ? Ou bien nous contentons-nous de pratiques, d’objets, de rituels, de musiques, etc. moins beaux – voire clairement inappropriés ?

    Si l’Eucharistie est véritablement la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église, nous ne pouvons pas nous contenter d’un pis-aller ou d’un résultat moindre. Si nous faisons cela, nous bâtirons sur de mauvaises fondations. Tout ce que nous construisons sur ces fondations fragiles s’effondrera d’une manière ou d’une autre. Rappelons-nous les paroles du cardinal Ratzinger : « L’Église se tient et tombe avec la liturgie. … C’est pourquoi la célébration appropriée de la sainte liturgie est au centre de tout renouveau de l’Église.

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  • Venez, adorons Dieu et prosternons-nous devant le Seigneur (Introit du 5e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 94, 6-7  
    VENÍTE, adorémus Deum, et procidámus ante Dóminum, plorémus ante eum, qui fecit nos: quia ipse est Dóminus Deus noster. Ps. ibid., 1 Veníte, exsultémus Dómino: iubilémus Deo, salutári nostro. ℣. Glória Patri. Venez, adorons Dieu et prosternons-nous devant le Seigneur, et pleurons devant Lui qui nous a faits : car Il est le Seigneur notre Dieu. Ps. Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur ; chantons des hymnes à Dieu notre Sauveur. ℣. Gloire au Père.
  • Vandalisme à Saint-Pierre : il saute sur l'autel majeur et endommage les candélabres

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    Du Nuovo Sismografo :

    Choc au Vatican. Actes de vandalisme dans la basilique : embarras pour la sécurité

    Un scandale mondial. L'homme, qui était entré dans la basilique avec un sac à dos, est monté sur l'autel sans être dérangé et a endommagé quelques candélabres. La question est la suivante : est-il possible de monter sur le maître-autel de la basilique Saint-Pierre, construit sur le tombeau de l'apôtre et premier pontife, en échappant à la sécurité et sans être arrêté avant de poser le pied sur le lieu sacré ? 

    La réponse est : oui, c'est possible. 

    En plein Jubilé, la Basilique Saint-Pierre montre toute sa vulnérabilité face au flux ininterrompu de pèlerins parmi lesquels ne manquent pas de personnes mal intentionnées. Après le spectacle d'une artiste féministe sur la crèche pendant Noël, c'est désormais l'acte de vandalisme au Vatican qui montre la fragilité de la sécurité du Vatican. Le risque est que, au lieu des candélabres, ce soient des œuvres plus précieuses qui soient endommagées ou que des accidents beaucoup plus graves se produisent... 

    Ps. Le protagoniste de l’incident a été immédiatement libéré. Il sera donc possible de le revoir bientôt fouler quelque autel, au Vatican ou à Rome . 

    Corriere della Sera - Les images des candélabres de la basilique Saint-Pierre jetés à terre par un homme qui était monté sur l'autel de la confession sont devenues instantanément virales sur le web. Sur X, un internaute français a posté deux vidéos filmées à quelques pas de l'endroit où, hier matin, à 10h30, cinq officiers de la gendarmerie du Vatican vêtus de noir ont immobilisé un Roumain de 40 ans, le cachant ensuite aux yeux - et aux smartphones - des nombreux fidèles présents, avec une cloison en amarante, avant de l'emmener au bureau.

    Finalement, l'homme - qui portait une veste bleu clair, une casquette et un sac à dos sur les épaules - a été remis à une patrouille de l'Inspection du Vatican, qui dépend du ministère de l'Intérieur et du Département de la sécurité publique, qui est intervenue sur la place Pie XII. 

    Emmené au bureau pour des contrôles 

    Dans l'après-midi, après l'identification de l'intéressé, une plainte a été déposée contre lui pour dommages divers. Il a ensuite été libéré et il n'est pas exclu qu'une interdiction de séjour dans la municipalité de Rome soit prononcée. Les raisons de son geste ne sont pas claires, s'agissait-il d'un acte démonstratif dicté par une raison ou d'un moment de folie. L'alarme dans la basilique, qui est plus que jamais surveillée, et plus encore en cette année jubilaire - pas la première à Saint-Pierre ces derniers temps - a été donnée lorsque le quadragénaire est monté sur l'autel et a commencé à jeter les six candélabres de bronze posés sur la nappe de lin, qui ont subi le même sort. Les objets, réalisés en 1865, chacun d'environ un mètre de haut, avec une bougie y insérée, et d'une valeur de 5 000 euros, ont été récupérés par les ouvriers de la basilique et remis à leur place après avoir été vérifiés.

  • Rendre au christianisme son "étrangeté"

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    De Tracey Rowland sur le CWR :

    Rendre le christianisme à nouveau étrange

    La pénétration du naturel par le surnaturel n’est pas banale, n’est pas ennuyeuse, n’est pas une question de conformisme bourgeois.

    (Photo : Eric Mok)
    Il est rare que j'occupe un poste à la mode, mais je suis ravi d'être en compagnie de personnes de premier plan, de l'historien Tom Holland à l'évêque Robert Barron et aux auteurs Michael Frost et Nijay Gupta, qui recommandent tous de rendre le christianisme à nouveau « étrange ».

    Pour les catholiques, cela signifie mettre en marche arrière notre voiture ecclésiale et sortir du fossé corrélationniste dans lequel les théologiens – notamment ceux portant des patronymes flamands – nous ont plongés dans les années 1970.

    Le « corrélationnisme » était une stratégie pastorale visant à associer la foi à la culture de la modernité. Dans les années 1970, cette stratégie prenait des formes banales, comme celle de décorer les salles de classe catholiques d’affiches représentant des animaux mignons déclarant « Jésus est cool ».

    Plus récemment, j'ai lu un compte rendu de l'homélie donnée à l'église paroissiale où se trouvait la famille royale britannique ce Noël. Le vicaire aurait brandi un chocolat Terry's Orange. Il s'agit d'un chocolat très populaire au Royaume-Uni qui a la forme d'une orange et dont les éclats de chocolat se désagrègent comme les quartiers d'une vraie orange. Selon le rapport, le vicaire aurait ensuite expliqué à la congrégation que le christianisme est comme un chocolat Terry's. La forme sphérique du chocolat nous rappelle que le message chrétien était destiné au monde entier, et les éclats de chocolat individuels sont comme la bonne nouvelle de l'Évangile à partager comme les quartiers d'une orange. La révélation chrétienne a donc été corrélée à un chocolat Terry's.

    L’argument intellectuel qui sous-tend ces stratégies de commercialisation de la foi en la corrélant à quelque chose de populaire et de banal était que la culture du catholicisme paraissait étrange au laïcisme sophistiqué moderne. Les robes blanches de première communion, les confréries des Saints Anges, les chapelets, les jours de jeûne et de fête, les saints patrons, les noms de confirmation, la consommation de poisson le vendredi, les heures saintes d’adoration, les neuvaines, sans parler de concepts comme la chasteté et la naissance virginale, semblaient et semblent certainement étranges au rationaliste moderne.

    Ainsi, l’idée est née que la façon de ramener le rationaliste moderne au christianisme était de trouver quelque chose dans la culture sécularisée qui lui plaisait et d’y lier la foi. Jésus est ainsi devenu un activiste politique « cool », intéressé par la justice sociale. Sa divinité a été occultée, sa relation avec les deux autres personnes de la Trinité rarement reconnue, et ceux qui voulaient faire référence à sa mère, et surtout aux circonstances de sa naissance, ont été ridiculisés.

    En outre, des départements universitaires entiers se sont engagés dans des projets visant à traduire les enseignements catholiques dans les idiomes de la culture moderne. Même l’opposition catholique à l’avortement a été défendue sur le terrain laïc selon lequel l’enfant en développement avait droit à la vie – et non sur le terrain théologique selon lequel toute vie humaine est sacrée. Le domaine du sacré a dû être mis de côté, car aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé dans ce domaine. La tradition du droit naturel s’est trouvée transposée dans le langage des « droits » politiques.

    Cependant, entre la fin des années 1960 et la fin des années 1980, la modernité elle-même a cessé d’être à la mode. Certains sociologues situent le moment du changement dans le séisme culturel de 1968, qui a marqué la fin de l’enthousiasme des élites occidentales pour des concepts tels que la « raison pure » ou la « nature pure ». La lecture de Nietzsche a convaincu la génération de 1968 que des « mythes » (des présupposés théologiques) se cachaient derrière tout appel à la raison, et l’idée est née que la nature était également relative puisqu’elle pouvait être modifiée par les progrès scientifiques. Avec le temps, la nature pourrait être ce que nous désirions qu’elle soit. Il nous suffisait de développer la technologie pour manipuler l’ADN.

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  • «Tout ce qui est beau vient de Dieu et parle de Dieu», déclare un artiste français

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    «Tout ce qui est beau vient de Dieu et parle de Dieu», déclare un artiste français

    Augustin Frison-Roche, qui s'est fait connaître ces dernières années grâce à son travail sur des sites religieux emblématiques comme la cathédrale de Chartres, est actuellement au centre d'une nouvelle exposition à Paris.

    L'artiste Augustin Frison-Roche à côté d'une de ses œuvres des Trois Rois (peinture complète présentée ci-dessous).
    L'artiste Augustin Frison-Roche à côté d'une de ses œuvres Les Rois Mages (tableau complet ci-dessous). (photo : Antoine Dominique / Courtesy of Augustin Frison-Roche)

    PARIS — Augustin Frison-Roche est une étoile montante de l’art français. Récemment reconnu internationalement pour la réalisation d’une colonne-tabernacle et d’une croix peinte pour la crypte de l’emblématique cathédrale de Chartres à l’occasion de son millénaire , il est actuellement au cœur d’une exposition sur le thème « Épiphanies » au Collège catholique des Bernardins à Paris. 

    Cette institution, dont les fondations remontent à l'époque de Saint-Louis, est aujourd'hui un lieu majeur de rencontres culturelles chrétiennes dans la capitale française.

    Jusqu'au 26 février, l'exposition offre un aperçu du monde onirique de Frison-Roche, avec ses paysages animaliers luxuriants et ses nombreuses références au monde invisible. 

    Cet artiste de 37 ans travaille depuis 15 ans sur toutes sortes de créations à la croisée de l'art profane et sacré, de la peinture à la sculpture en passant par le mobilier liturgique. Pour lui, l'art et sa portée universelle sont le complément parfait de la théologie conceptuelle.

    Manifeste artistique 

    L’Épiphanie ouvre l’âme à la transcendance, selon l’artiste.

    « J’ai aimé développer ce thème qui m’a toujours inspiré », a déclaré Frison-Roche dans une conversation avec le Register le 7 janvier. « Il ne représente qu’une vingtaine de lignes de saint Matthieu, mais il a été enrichi par la tradition chrétienne au fil du temps, et ce n’est pas un hasard s’il a inspiré tant de peintres à travers l’histoire, un peu comme l’Apocalypse : ces thèmes séduisent les peintres, car ils peuvent produire de belles images. »

    Selon lui, les dimensions de liberté et de poésie associées à l’Épiphanie ont permis à cette fête chrétienne de pénétrer la culture populaire et de séduire un public laïc et religieux, captivé par l’image des Rois Mages d’Orient et de leurs processions, flanqués d’éléphants, de dromadaires et d’autres créatures exotiques.

    « L’Adoration des Mages est pour moi presque un manifeste artistique, car je crois que l’art doit toujours être une épiphanie », a-t-il déclaré. 

    "L'Adoration des Mages" (2024) d'Augustin Frison-Roche
    'L'Adoration des Mages' (2024) d'Augustin Frison-Roche

    Au fil des 19 tableaux qui composent l’exposition, l’artiste développe également sa vision des grandes « apparitions » qui ont marqué l’histoire sacrée et qu’il perçoit comme d’autres formes d’épiphanie. C’est pourquoi il a choisi la forme plurielle pour le titre.

    Pour agrémenter ses œuvres, quatre concerts de musique pour clavecin baroque composée pour l'occasion, inspirée de son tableau L'Oiseau de Paradis , figurent au programme.

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  • Quand les talibans sévissent à Bruxelles

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    L' "Opinion" de Jean de Codt, magistrat, publiée dans la Libre de ce 4 février 2024 : 

    Les talibans sont-ils parmi nous ?

    La relégation de la sculpture de Victor Rousseau n'est pas un fait isolé. Un messianisme terrestre veut réaliser, de force si nécessaire, un paradis, celui d'une société bienveillante et égalitaire, vivant sur une terre immaculée. Mais qui est le juge de ce qui est pur ?

    Voici un quart de siècle, la communauté internationale apprenait avec effarement la destruction, à la dynamite et à la pelleteuse, de trois statues géantes, datées du VIe siècle de notre ère, situées à Bamyan en Afghanistan. Représentant le prince Siddharta Gautama, dit "l'Éveillé" ou "Bouddha", ces œuvres monumentales, héritées de la période préislamique, n'étaient plus en phase avec la société théocratique recherchée par les "talibans", ou étudiants en théologie, qui avaient pris le pouvoir à Kaboul.

    Depuis l'antique Égypte

    C'est une expérience humaine éternelle : l'heure est rarement à la transmission. La tentation est plutôt d'affirmer notre supériorité en effaçant des héritages jugés encombrants. Un autre exemple peut être trouvé dans la haute Antiquité égyptienne : d'un règne à l'autre, les autorités ordonnaient le martèlement des cartouches contenant le nom des pharaons dont la présence dans l'espace public était devenue inopportune.

    Rien de nouveau sous le soleil. Il y a quelques jours, la presse nous apprenait, sur un ton dont la neutralité cachait mal la stupéfaction, la décision du gouvernement bruxellois, pourtant en affaires courantes, de ranger au magasin des accessoires l'œuvre monumentale du sculpteur belge Victor Rousseau, intitulée 'La maturité', qui embellit depuis cent ans un square du centre de Bruxelles. Le reproche adressé par ces sévères censeurs aux six personnages sculptés dans le marbre de Carrare, est également de n'être plus en phase avec la société actuelle. Du moins est-ce la justification avancée par l'exécutif bruxellois qui, quoique sortant et bientôt sorti, se sent habité par l'urgence de prendre position sur ce que doit être notre "vivre-ensemble". Il définit celui-ci comme étant fondé sur le rejet de toute vision patriarcale des rapports sociaux et familiaux.

    Assurément, comparaison n'est pas raison. Le chef-dœuvre de Victor Rousseau, grand prix de Rome en 1911, ne sera pas mis en pièces, mais seulement déplacé au square Gutenberg, à proximité du quartier européen. Il faut croire que l'air qu'on y respire est différent, moins intolérant à l'obsolescence des œuvres d'art. La statue ne quittera donc pas, si on comprend bien, l'espace public. On nous le promet du moins, et on assure même que ce sera pour son bien, car elle sera restaurée.

    Valeurs désuètes

    Ce qui inquiète, c'est l'affirmation de l'exécutif affirmant qu'il y va d'une œuvre dont l'iconographie et les valeurs sont "désuètes ". On pourrait se demander d'abord, de quel droit et avec quelle légitimité une autorité politique ou administrative pourrait déclasser une œuvre d'art au nom de sa prétendue désuétude. Sommes-nous obligés de partager ce verdict ?

    Aurions-nous perdu le droit de penser ? Le droit d'aimer ? Est-il criminel de considérer que la famille traditionnelle n'est pas une structure frappée de caducité, même si ceux qui la rejettent font plus de bruit que ceux, nombreux encore, qui s'y tiennent ?

    On aimerait bien, ensuite, savoir jusquoù ira la condamnation de l'art en tant que témoin et interprète de l'époque où il a surgi. Victor Rousseau est issu dune humble lignée de tailleurs de pierre. Repéré par Joseph Poelaert, il a travaillé sous sa direction au chantier du palais de justice de Bruxelles. Voilà bien un monument qui "n'est plus en phase" avec la justice actuelle. Son architecture et sa décoration sculptée renvoient à d'anciens héritages gréco-romains, imbibés de stéréotypes figés sur la famille et le pouvoir masculin. Va-t-on, pour autant, vouer aux gémonies la phénoménale colonnade de la place Poelaert ? Il est vrai que l'énormité de la bâtisse oppose, aux velléités de la déplacer, une pesanteur insurmontable.

    "Le sculpteur de l'âme"

    On a dit de Victor Rousseau qu'il était "le sculpteur de l'âme". Il faisait plus qu'habiller les formes. Il donnait un souffle de vie à la matière. Sa sculpture est marquée par le rythme et le mouvement. Elle puise son inspiration dans la représentation du corps féminin dont l'artiste dévoile la sensualité avec retenue. Est-il possible que cette grâce ne soit plus en phase avec notre temps ? Je ne peux y croire.

    Peut-être y a-t-il une autre explication. Notre temps semble traversé par une sorte de messianisme terrestre. Il s'agit de réaliser, de force si nécessaire, un paradis, celui d'une société bienveillante et égalitaire, vivant sur une terre immaculée. Pour y arriver, ce courant de pensée met en place une police de la pensée, une inquisition qui cherche à purger notre passé historique et culturel de ses impuretés. Mais qui est le juge de ce qui est pur ?

    La relégation de la sculpture de Victor Rousseau n'est pas un fait divers, isolé, et insignifiant. Elle s'inscrit dans un mouvement profond de déconstruction du passé et de rétrécissement de l'avenir. On déboulonne les statues. Godefroid de Bouillon est toujours là, place Royale, mais il ne perd rien pour attendre.

    À la tête de mon lit

    Lorsque j'étais enfant, mon père avait accroché à la tête de mon lit un petit cadre contenant une phrase calligraphiée. Je l'ai lue si souvent quelle s'est gravée dans ma mémoire : "Garder sa raison au milieu des fous, sa foi au milieu des superstitions, sa dignité au milieu des caractères amoindris et son indépendance parmi les moutons de Panurge, c'est, de tous les miracles, le plus rare, le plus beau et aussi le plus difficile à accomplir."

    Si l'on veut que la liberté fleurisse encore sur notre terre, il est temps de se retrousser les manches et de prendre quelques bonnes résolutions. En voici trois : arrêtons de penser comme tout le monde c'est-à-dire de penser comme ceux qui ne pensent pas ; retrouvons la fierté de ce que nous sommes et de ce que notre civilisation a apporté au monde ; créons enfin un syndicat de la liberté d'expression afin de voler au secours de tous ceux que la culture de l'annulation s''emploie à culpabiliser et à réduire au silence.

  • Conclave  agit comme une caisse de résonance pour ceux qui dans l’Église travaillent à sa destruction

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La révolution de genre dans l'Église se reflète dans le film Conclave

    Des femmes qui deviennent vicaires épiscopaux, des religieuses qui croient que la distinction entre hommes et femmes a été surmontée, des cardinaux qui promeuvent l'agenda LGBT, des organisations homo et trans au Vatican. C'est la réalité actuelle de l'Église et le film Conclave, nominé pour 8 Oscars, est inquiétant car il préfigure ce qui pourrait arriver...

    28 janvier 2025

    L'évêque du diocèse français de Coutances et Avranches, Mgr. Grégoir Cador a récemment annoncé la nomination d'une vicaire générale, Audrey Dubourget, qui sera donc rattachée au conseil épiscopal. Toujours dans l'archidiocèse de Bruxelles, en décembre, une déléguée épiscopale a été nommée, Rebecca Charlier-Alsberge, dont le nom a même été introduit dans la prière eucharistique. En Italie, dans l'émission Otto e Mezzo (La7), c'est à une religieuse, Paola Arosio, de censurer la décision du président américain Donald Trump de considérer uniquement les genres masculin et féminin, une décision jugée violente et décalée. avec le temps. Sur les théories homosexualistes et transsexualistes du cardinal américain Blaise Cupich vous pouvez lire cet autre article de Tommaso Scandroglio. Et puis le Pape, qui entre septembre et octobre derniers a reçu avec une grande insistance deux groupes différents d'homo et de transsexuels, mais qui promeut avant tout l'agenda LGBT, etc. dans l'Église.

    Ce ne sont là que quelques faits récents – on pourrait en citer bien d’autres – qui donnent une idée de la façon dont une véritable révolution morale est en train de s’opérer dans l’Église. De plus, un processus de distorsion du sacerdoce est en cours.

    Et ce sont des faits qui nous viennent immédiatement à l'esprit après avoir vu le film Conclave, réalisé par Edward Berger et basé sur le roman du même nom de Robert Harris, sorti en Italie à Noël et toujours présent dans les cinémas avec un bon succès auprès du public. Après tout, nous parlons d'un film nominé pour 8 Oscars, sept Golden Globes et bien d'autres prix. Ainsi, dans quelques semaines, lorsque la Soirée des Oscars aura lieu, elle sera à nouveau très d'actualité.

    Malgré cela, on pourrait aussi éviter de parler de ce film, s'il s'agissait simplement d'une énième œuvre - bien que cinématographiquement bien réalisée - dédiée au discrédit de l'Église catholique, avec des cardinaux comme protagonistes dédiés uniquement aux complots de pouvoir ou avec de lourds squelettes dans les placards. Des choses que nous avons déjà vues, pourrait-on dire.

    En réalité, l’opération Conclave  est bien plus subtile et inquiétante. Soyons clairs, tous les ingrédients du thriller vatican sont là : à commencer par la bande originale, digne d'un film de Dario Argento, qui dès les premières scènes accompagne les actions les plus ordinaires et les plus évidentes qui suivent la mort d'un pape, donnant l'impression de témoigner on ne sait quel crime. Les scandales qui surgissent progressivement au cours du conclave en cours et restent évidemment enfermés dans des salles secrètes ne manquent pas non plus : le cardinal africain avec un fils et le Canadien qui complote et paie d'autres cardinaux pour obtenir leur vote. Il y a ensuite les deux fronts opposés, progressiste et traditionaliste, strictement occidentaux, évidemment engagés dans une simple lutte de pouvoir. Le tout assaisonné, dans les rares discours importants, d'un langage politiquement correct : surtout l'homélie de la messe qui introduit le conclave, lorsque le cardinal Lawrence, le doyen qui sert de guide dans le déroulement du film, prononce un éloge du doute contre toute certitude. Un doute qui exprime aussi son sentiment dans un moment de crise de foi.

    Jusqu'à l'épilogue où, après avoir éliminé par scandale tous les principaux candidats, le jeune cardinal, originaire des banlieues, remporte des voix pour la papauté grâce à un discours très banal sur les pauvres et les guerres. Et qui cache pourtant le secret d’une nature sexuelle perçue comme intersexuée, même si la description qui en est faite relève de l’anatomie fantastique. En fin de compte, le nouveau Pape, avec toute son ambiguïté et même sa banalité, apparaît comme la seule figure vraiment positive du Sacré Collège, un homme-femme qui, en vertu de cette nature, a la douceur et la propension au dialogue - contre l'arrogance et la violence. de mâles toxiques - dont l'Église et le monde ont besoin.

    Bref, une intrigue, si l'on peut dire, pas très originale. Qu'y a-t-il donc de dérangeant dans ce film ? Que ce qui, il y a seulement un pontificat, aurait été considéré comme une œuvre de fantasy-religion, à l'instar du Da Vinci Code pour ne citer qu'un exemple, apparaisse aujourd'hui dramatiquement réaliste. Les discours des cardinaux dans le film, qui ne font aucune référence concrète aux raisons de la foi, sont terriblement similaires à ceux entendus sur les lèvres de tant de prélats aujourd'hui, y compris l'éloge du doute, « l'Église n'est pas la tradition » et ainsi de suite. En effet, des choses bien pires sont entendues et vues dans la réalité.

    Lorsqu'un évêque promeut une exposition blasphématoire et qu'un autre approuve la restauration rapide dans une église avec la justification que "Jésus approuverait", pourquoi voulez-vous qu'un cardinal obsédé par la peur de devenir pape soit le candidat traditionaliste ?
    Si l'on veut, la réalité illustrée par les faits évoqués au début est déjà plus avancée que ce que l'on voit dans le film. Au point que l’élection comme Pape d’un cardinal intersexe ou même transsexuel, aujourd’hui – après le pontificat actuel – n’est plus une religion fantaisiste.

    La première pensée qui vient à l'esprit en sortant du cinéma est en effet qu'aujourd'hui cet épilogue serait dramatiquement possible, en effet on se demande s'il n'est pas déjà arrivé qu'un prêtre ou un évêque se trouve exactement dans cet état. On se souvient qu'il y a trois ans, le diocèse de Turin avait accepté de confirmer une femme qui était « devenue » un homme avec le nouveau nom et le nouveau sexe ; et nous pouvons être sûrs qu'ailleurs dans le monde occidental nous ne sommes plus scandalisés par des cas de ce genre. La pression croissante pour l’acceptation des candidats homosexuels au sacerdoce dans les séminaires va dans le même sens.

    Dans le film, le pape décédé apprend la situation de l'évêque intersexué et malgré cela le nomme cardinal, il lui dit "Vas-y". N'est-ce pas une situation qui nous est familière ? N'avons-nous pas vu ces dernières années la brillante carrière de personnalités ouvertement pro-LGBT comme le cardinal Cupich ou le cardinal Robert W. McElroy, promu ces dernières semaines archevêque de Washington ?

    En fin de compte, Conclave  agit comme une caisse de résonance pour ceux de l’Église qui travaillent à sa destruction, rendant un épilogue comme celui du film familier et acceptable pour un large public, y compris les catholiques.

  • Omnis terra adoret Te (Introit du 2e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 65, 4 Ps. 65,4
    OMNIS terra adóret te, Deus, et psallat tibi: psalmum dicat nómini tuo, Altíssime. Ps. ibid., 1-2 Iubiláte Deo, omnis terra, psalmum dícite nómini eius: date glóriam laudi eius. Que la terre T'adore et chante en Ton honneur, qu'elle dise une hymne à Ton nom. Ps. Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière; chantez un psaume à Son Nom : rendez glorieuse Sa louange.
  • Notre-Dame et l'avenir de l'Église aux Pays-Bas

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    De Mgr Rob Mutsaerts évêque auxiliaire de 's-Hertogenbosch :

    Notre-Dame et l'avenir de l'Église aux Pays-Bas

    Notre-Dame a été ressuscitée dans toute sa splendeur et sa gloire. Dieu merci, car au départ, il y avait des plans très différents. Bon, il y a quelques ratés : un autel minimaliste en bronze au design étrange qui détonne avec la grandeur de la cathédrale, des sièges en métal, des fonts baptismaux qui ne ressemblent pas à des fonts baptismaux, une chape qui semble empruntée à un clown et des calices bizarres. - mais l'ensemble montre une grande beauté. Les cérémonies liturgiques entourant la réouverture de Notre-Dame ont également été dignes. Cela amène les croyants à s’élever au-dessus du banal et à entrer dans le surnaturel. C’est cette dernière qui fait cruellement défaut à notre époque, à l’époque où tout doit être compréhensible. Le latin serait incompréhensible et ennuyeux. Le sacré a laissé la place au relationnel.

    Comment est-il arrivé que nous voyons aujourd'hui dans les cercles religieux : des drapeaux arc-en-ciel, des militants LGTB dansant autour de l'autel, des groupes de second ordre jouant des airs pop, des sermons qui sont plutôt des expressions du politiquement correct. Pourquoi le beau et le vrai ont-ils laissé la place à la laideur et aux opinions ? Bâtiments laids, murs blanchis à la chaux, iconoclasme et spectacles mal joués qui passent pour de la liturgie. Les bancs à genoux et les rampes de communion ont été supprimés. Le mystère, le sacré, le surnaturel ont dû céder la place à la planéité horizontale.

    À Notre-Dame, j'ai vu le respect de la Tradition, j'ai entendu les chants célestes des enfants, j'ai senti une faim de transcendant. Le Christ était une fois de plus central. Je vois un tel désir parmi les soi-disant nouveaux catholiques, dont nous parlerons plus loin. Mais cela n’a pas encore pénétré Rome. Là, ils s'intéressent au nouveau mot à la mode, Synodalité. Si seulement nous devenons synodaux, l'Église redeviendra attractive et l'Église aura à nouveau un avenir, telle est l'opinion ferme. Si nous écoutons simplement, tout sera différent. Les gens donnent l’impression que les pasteurs n’ont jamais écouté depuis 2 000 ans. Je ne pense pas qu'ils fassent quelque chose de différent chaque jour. On donne l’impression que le Saint-Esprit est endormi depuis 2 000 ans. Je vois quelque chose de différent. C’est précisément l’esprit de l’ère laïque moderne qui a séduit les gens. La direction de l’Église ressemble à Démas, que Paul a abandonné par amour pour le monde laïc. Et à Judas qui croyait que l’argent dépensé pour Jésus aurait été mieux dépensé pour les pauvres. Ceci est bien accueilli par les plus libéraux. Ils sont comme ceux qui réclament Barabbas, le militant qui recherchait une utopie mondaine. Ils disent : nous prendrons les choses en main. Jésus, quant à lui, a fait la volonté du Père et a choisi la croix. Cela semblait être un échec, mais c’est la croix qui a apporté le salut.

    Pourquoi les gens ont-ils quitté l’Église au cours des soixante dernières années ? Parce que l’Église les a laissés tomber. L’Église a égaré les gens de l’Église. Oui, dit l’Église, nous défendons l’environnement, le changement climatique, la diversité, les pauvres et des choses de ce genre. Et cela est plus important que la liturgie digne, la sacralité, l’appel à la conversion et la priorité au salut des âmes. Les gens oublient que c’est précisément cela qui nourrit les gens pour qu’ils accomplissent réellement les œuvres de miséricorde. Mère Teresa, Peerke Donders, Saint François, le Père Damien n'auraient jamais fait ce qu'ils ont fait s'ils ne s'étaient pas nourris des sacrements, de la prière, de l'adoration eucharistique et du chapelet. Non, ils ne s’en sont pas remis à la politique ou aux institutions. Mère Teresa a été très claire à ce sujet : « Si les gens ne changent pas, les structures ne changeront pas non plus. » Depuis les années 1960, l’Église a simplifié la religion, n’en a plus identifié l’essence et n’a corrigé aucun déraillement. Regardez les abus liturgiques qui sont monnaie courante. À Vormselmissen, je suis régulièrement terrorisé par des chœurs qui ne chantent que les 2000 meilleures chansons. J'ai déjà fait l'expérience que la chorale, accompagnée d'un groupe assourdissant, ne chantait que des chansons de Bruce Springsteen. « Parce que la nuit appartient aux amoureux » était la chanson d'offrande. A la fin de la messe, j'en étais sûr : nous ne reverrons plus jamais ces confirmations à l'église. Lors d'une autre messe de confirmation (Nimègue), le curé refuse la communion à une confirmation qui voulait communier sur la langue. C'est en réalité très clérical : ce prêtre fait ses propres règles et les impose aux fidèles.

    C'est le problème de l'Église depuis Vatican II : l'Église n'enseigne pas ce qu'enseigne l'Évangile. Nous avons peur d’exprimer des opinions catholiques. Quel pasteur parle encore du salut des âmes, des quatre extrêmes, du pardon des péchés ? Nous avons tendance à nous en éloigner. Nous nous excusons pour le collègue occasionnel qui regarde et prie dans une clinique d'avortement. Nous soutenons la décision du conseil d'administration d'une école catholique romaine (Limbourg) qui refuse l'accès à l'école aux sœurs parce que ces sœurs n'ont mentionné qu'une seule variante lorsqu'elles discutent du sacrement de mariage : homme/femme. Pas étonnant que l’Église soit en train de mourir. Que défendons-nous réellement ? Le Pape qui interdit la messe traditionnelle latine à Chartres et à Notre-Dame et met un pèlerinage LGTB au programme de l'Année Sainte la même semaine. Nous aspirons tant à la « Liberté et au Bonheur », mais dans la pratique, cela tend à aboutir à la débauche et à l'insatisfaction. Ce qu’il faut, ce sont des normes et des valeurs que nous avons en commun. D'où est-ce qu'on tient ça ? Des normes et des valeurs qui s'appliquent à tous et à tout moment. Oui, il existe une vérité qui s’applique à tout le monde. Et oui, nous pouvons les connaître. Socrate, Platon et Aristote le savaient déjà. Cette loi naturelle a une origine surnaturelle que le monde profane ignore.

    Que s'est-il passé après Vatican II ? Les gens sont entrés en dialogue avec le monde. Ce n'est pas déraisonnable. Mais qu’ont-ils fait ? Ils ont temporairement mis entre parenthèses la vérité de la foi catholique pour entrer en conversation avec la modernité. Cela a finalement conduit à une adhésion totale au monde laïc. L’Église était si désireuse de démontrer sa pertinence pour le monde qu’elle a complètement perdu son identité. Il a été conclu que le Saint-Esprit était autant, voire plus, à l’œuvre dans le monde séculier que dans l’Église elle-même. On est même allé jusqu’à relativiser, voire nier, les vérités intemporelles de l’Église. Ils ne seraient que le produit de l’imagination des thomistes et autres théologiens dépassés. Cela s’est traduit par une traduction complètement horizontale de l’Évangile. La métaphysique a été jetée par-dessus bord, l’accent a été mis sur la communauté. La conséquence est une liturgie plate, dans laquelle il n’y a plus de place pour le péché et le pardon. La faute est tombée sur les autres. Ce sont les structures qui devaient simplement changer. Le mea culpa est devenu tua culpa, parce que je vais bien, ce n'est pas ma faute. Le caractère sacré était devenu méconnaissable. On ne croyait plus à la réalité présente. C'était devenu un symbole, rien de plus. La présence de Jésus est en nous, pas dans le pain et le vin. L'Eucharistie était reléguée à un repas. C'est pourquoi Jan et Alleman sont invités à recevoir l'hôte, présenté par Flip et Loulou en jeans assortis. Évidemment pas à genoux et sur la langue. C'est juste un symbole. Jésus ne s'est-il pas également assis à table avec les pécheurs ? (Eh bien, non. Lors de la Dernière Cène, seuls les apôtres étaient présents. Jésus a explicitement lié cette Dernière Cène au sacrifice sur la croix le lendemain). Pourquoi célébrer uniquement les messes alors que nous pouvons également proposer des services de toilettes ? Flip et Loulou savent très bien faire ça.

    Il doit s’agir de justice sociale, de soupes populaires et d’action. Oui, surtout de l'action. Nous nous dressons contre la discrimination et le racisme, nous participons au débat social sur le changement climatique. Nous sommes bien sûr inclusifs et diversifiés et arborons le drapeau arc-en-ciel. On ne parle évidemment pas d’avortement, d’euthanasie et de mutilation des personnes transgenres. La distinction entre le sacré et le profane a complètement disparu.

    Les jeunes, en particulier, l'ont parfaitement compris et ont voté avec leurs pieds. Si la liturgie est un désordre incohérent, si vous n’êtes pas mis au défi d’organiser votre vie différemment, où le pardon et le péché sont des mots interdits, alors à quoi bon ? La bonne liturgie, la clarté et la cordialité font la différence. Les jeunes cherchent des réponses aux questions. Et nous avons ça. Des réponses raisonnables. Fides quaerens intellectum, on s'en souvient ? Ce que l’Église doit faire, c’est mettre à nouveau l’accent sur le sacré, comme étant d’un ordre différent et supérieur. C'est pourquoi nous avons des lieux saints, des liturgies sacrées, des édifices consacrés destinés uniquement au culte et à la dévotion. C’est pourquoi il faut distinguer le langage sacré de la liturgie du langage courant. D’ailleurs, si l’on ignore le surnaturel, cela se fait également au détriment du naturel, qui est réduit à un contenu plat et dénué de sens. La disparition de la religion de la société se fait également aux dépens du laïc. Qui s’intéresse à une religion dépouillée du sacré ? Personne. C'est juste ennuyeux. La liturgie plate n'est qu'une mauvaise pièce avec un scénario bizarre interprété par des acteurs de second ordre. Il n’est pas étonnant que les jeunes avides de sens, avides de pardon, avides de vérité ne s’intéressent pas du tout à Laudato Si, à Fiducia Supplicans et à la Synodalité. Les paroisses et les diocèses qui croient s'y engager n'attirent pas les jeunes. Où les trouve-t-on : dans des paroisses où les choses sont simplement traditionnelles, où la Sainte Messe reste la Sainte Messe, où le sacré est souligné, où la liturgie se distingue clairement du mondain. C'est là que vous découvrez quelque chose que vous ne saviez pas auparavant. C'est un mouvement vers la beauté, la vérité, la sacralité, vers la dévotion, vers les lieux où l'on offre le sacrement de la confession, où l'on prie le chapelet. Là je vois des familles, là je vois des jeunes, là je vois l'avenir de l'Église. Celui-là a l'air bien.

    +Rob Mutsaerts

  • Dum medium (Introit du dimanche de l'Epiphanie)

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    Dum médium siléntium tenérent ómnia, et nox in suo cursu médium iter habéret, omnípotens sermo tuus, Dómine, de cælis a regálibus sédibus venit. Ps. Dóminus regnávit, decórem indútus est: indútus est Dóminus fortitúdinem, et præcínxit se. v. Gloria Patri.

    Tandis que tout reposait dans le silence, et que la nuit, dans sa course, était au milieu de son chemin, Ta parole toute-puissante, Seigneur, vint des cieux du trône royal. Ps. Le Seigneur a régné et a été revêtu de gloire ; le Seigneur a été revêtu et S’est ceint de force. v. Gloire au Père.