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Au rythme de l'année liturgique - Page 35

  • Le mois le plus beau

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    <p>La Vierge adorant l'enfant Jésus par Giovani Ambrogio Bevilacqua. Fin du XVe siècle. Pavie, Italie.</p>

    "C'est le mois de Marie, c'est le mois le plus beau..."

    Origine du "mois de Marie"

    La dédicace d'un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire. La dévotion du mois de Marie (mois de mai) est apparue à Rome au début du 18ème siècle. Elle s'est répandue d'abord en Italie sous l'influence des jésuites et est arrivée en France à la fin du 18ème siècle. Elle a été approuvée par le pape Pie VII au début du 19 ème (21 novembre 1815) après avoir subi l'opposition des jansénistes.

    (Voir l'historique détaillé ici : http://missel.free.fr/Sanctoral/05/mois_marie.html)

    Célébration du mois de Marie

    Le mois de Marie était très suivi autrefois. Actuellement encore dans beaucoup de paroisses durant le mois de mai, on récite le chapelet et on médite le rosaire; on adresse aussi personnellement beaucoup de prières à Marie. Le mois de Marie en mai et le mois du Rosaire en octobre sont les temps forts de la piété mariale.

  • Comment le mois de Mai est-il devenu le mois de Marie ?

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    Du site de la Basilique du Sacré-Coeur de Marseille :

    Comment le mois de Mai est devenu le mois de Marie ?

    Pourquoi le mois de mai est le mois de Marie ? Ou plutôt Comment le mois de Mai est devenu le mois de Marie ?

    La vierge Marie

    Le choix du mois de Mai pour spécialement honorer Marie est un beau voyage au cœur de la piété populaire pour la mère de Dieu. En effet, les raisons de ce choix sont multiples et ont convergé au fil des siècles. Ces raisons sont de 3 ordres historique, populaire et ecclésiale, et enfin spirituel.

    Tout d’abord, au plan historique, le fait d’attribuer un culte particulier à chaque mois était une habitude romaine. Ainsi le nom de chaque mois correspondait à une divinité particulière du panthéon païen de l’antiquité; Janus en janvier, Februa dieu de la mort chez les étrusques en Février, Mars Dieu de la guerre en Mars, Aphrodite pour Avril, Maiai déesse de la fertilité et du printemps pour Mai, etc …

    Au XIII° siècle, le roi de Castille, Alphonse X le Sage (1239 + 1284), avait déjà associé dans un de ses chants la beauté de Marie et le mois de mai et, au siècle suivant, de nombreuses communautés aimaient à honorer Marie par des dévotions particulières:
le bienheureux dominicain Henri Suso avait, durant l’époque des fleurs, l’habitude de tresser des couronnes pour les offrir, au premier jour de mai, à la Vierge.

    En 1549, un bénédictin, V. Seidl, publia un livre intitulé le mois de mai spirituel, alors que saint Philippe Néri exhortait les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le moi de mai où il réunissait les enfants autour de l’autel de la Sainte Vierge pour lui offrir, avec les fleurs du printemps, les vertus qu’il avait fait éclore dans leurs jeunes âmes.

    Au XVII° siècle, à Cologne, en 1664, les élèves des Jésuites pratiquaient déjà, au mois de mai, des exercices de piété en l’honneur de Marie, tandis qu’en Alsace, des jeunes filles, appelées Trimazettes, quêtaient de porte en porte pour orner de fleurs l’autel de la Sainte Vierge1.

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  • Saint Joseph : l'exhortation apostolique "Redemptoris custos" de saint Jean-Paul II

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    EXHORTATION APOSTOLIQUE REDEMPTORIS CUSTOS DE SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II SUR LA FIGURE ET LA MISSION DE SAINT JOSEPH DANS LA VIE DU CHRIST ET DE L'ÉGLISE

    (15 août 1989 - source)

    Aux évêques 
    Aux prêtres et aux diacres 
    Aux religieux et religieuses 
    A tous les fidèles laïcs

    INTRODUCTION

    1. Appelé à veiller sur le Rédempteur,«Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24).

    Dès les premiers siècles, les Pères de l'Eglise, s'inspirant de l'Evangile, ont bien montré que; de même que saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s'est consacré avec joie à l'éducation de Jésus Christ (1), de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l'Eglise, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle.

    En ce centenaire de la publication de l'encyclique Quamquam pluries du pape Léon XIII (2) et dans la ligne de la vénération multi-séculaire pour saint Joseph, je désire proposer à votre méditation, chers Frères et Soeurs, quelques réflexions sur celui à qui Dieu « confia la garde de ses trésors les plus précieux » (3). C'est avec joie que j'accomplis ce devoir pastoral afin que grandissent en tous la dévotion envers le Patron de l'Eglise universelle et l'amour pour le Rédempteur qu'il a servi de façon exemplaire.

    Ainsi, non seulement le peuple chrétien tout entier recourra avec plus de ferveur à saint Joseph et invoquera avec confiance son patronage, mais il aura toujours sous les yeux sa manière humble et sage de servir et de « participer » à l'économie du salut.(4)

    J'estime en effet qu'une réflexion renouvelée sur la participation de l'Epoux de Marie au mystère divin permettra à l'Eglise, en marche vers l'avenir avec toute l'humanité, de retrouver sans cesse son identité dans le cadre du dessein rédempteur, qui a son fondement dans le mystère de l'Incarnation.

    Joseph de Nazareth a précisément « participé » à ce mystère plus qu'aucune autre personne en dehors de Marie, la Mère du Verbe incarné. Il y a participé avec elle, entraîne dans la réalité du même événement salvifique, et il a été le dépositaire du même amour, par la puissance duquel le Père éternel « nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ » (Ep 1, 5).

    I LE CONTEXTE ÉVANGÉLIQUE

    Le mariage avec Marie

    1. « Joseph, fils de David,ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21).

    Ces paroles contiennent le noyau central de la vérité biblique sur saint Joseph, sur le moment de son existence auquel se référent en particulier les Pères de l'Eglise.

    L'évangéliste Matthieu explique la signification de ce moment, en précisant comment Joseph l'a vécu. Mais pour comprendre pleinement son contenu et son contexte, il est important d'avoir présent à l'esprit le passage parallèle de l'Evangile de Luc. En effet, en référence au verset qui dit « Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint » (Mt 1, 18), l'origine de la maternité de Marie « par le fait de l'Esprit Saint » est décrite de façon plus détaillée et plus explicite dans ce que nous lisons en Luc à propos de l'annonce de la naissance de Jésus: « L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s'appelait Marie» (Lc 1, 26-27). Les paroles de l'ange: « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28) provoquèrent un trouble intérieur en Marie et l'amenèrent aussi à réfléchir. Le messager tranquillise alors la Vierge et en même temps lui révèle le dessein spécial de Dieu sur elle: « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (Lc 1, 30-32).

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  • Saint Joseph, patron des travailleurs

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    SAINT JOSEPH, travailleur (source : Evangile au Quotidien)

            La fête de saint Joseph, travailleur, a été fixée au 1er mai par le pape Pie XII en 1955. Le monde du travail prend une conscience grandissante de son importance et c'est le rôle de l'Église de lui enseigner toute sa dignité ; la figure de saint Joseph y contribue merveilleusement. Cette fête de saint Joseph est une triple fête patronale : fête de l'Église, fête de la famille et du foyer, fête du travail.

             La présence de Jésus dans l'atelier de Nazareth enseigna à saint Joseph le prix des heures pénibles, et le dur labeur accepté comme une réparation pour le mépris de l'homme des lois de Dieu, a acquis grâce au Christ, une valeur rédemptrice. Artisan avec Dieu créateur, frère de travail de Jésus-Ouvrier, associé avec Lui au rachat du monde, saint Joseph n'attirera jamais trop les regards et la prière de notre siècle.

             C'est pourquoi l'Église, s'inspirant de la Tradition qui baptisa autrefois quantité de fêtes païennes pour les doter d'un contenu chrétien tout nouveau, plaça la fête civile du travail sous le puissant patronage de saint Joseph. Ouvrier toute sa vie, qui mieux que lui rendit grâces à Dieu le Père en son labeur de chaque jour ? C'est ce modeste artisan que Dieu choisit pour veiller sur l'enfance du Verbe incarné venu sauver le monde par l'humilité de la croix.

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  • 1er mai : fête de saint Joseph Artisan

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    la-tour-Georges-de_Joseph-charpentier-16421.jpgDu site Magnificat.ca :

    Saint Joseph Artisan

    La fête de saint Joseph Artisan, fixée au 1er mai par le pape Pie XII, succède à la solennité de saint Joseph qui se célébra jusqu'en 1955. Le monde du travail prend une conscience grandissante de son importance et c'est le rôle de l'Église de lui enseigner toute sa dignité; la figure de saint Joseph y contribue merveilleusement. Cette fête de saint Joseph est une triple fête patronale: fête de l'Église, fête de la famille et du foyer, fête du travail et de l'atelier. En était-il une qui fût davantage dans l'esprit de l'Évangile et dans l'esprit des temps nouveaux?

    La présence de Jésus dans l'atelier de Nazareth enseigna à saint Joseph le prix des heures pénibles, et le dur labeur accepté comme une réparation pour l'impudence de l'homme à faire fi des lois de Dieu, a acquis grâce au Christ, une valeur rédemptrice. Artisan avec Dieu créateur, frère de travail de Jésus-Ouvrier, associé avec Lui au rachat du monde, saint Joseph n'attirera jamais trop les regards et la prière de notre siècle.

    C'est pourquoi l'Église, s'inspirant de la Tradition qui baptisa autrefois quantité de fêtes païennes pour les doter d'un contenu chrétien tout nouveau, plaça la fête civile du travail sous le puissant patronage de saint Joseph. Ouvrier toute sa vie, qui mieux que lui rendit grâces à Dieu le Père en son labeur de chaque jour? C'est ce modeste artisan que Dieu choisit pour veiller sur l'enfance du Verbe incarné venu sauver le monde par l'humilité de la croix.

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  • Saint Joseph-Benoît Cottolengo (30 avril)

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    Présenté par Benoît XVI le 28 avril 2010 : 

    Joseph Benoît Cottolengo naquit à Bra, une petite ville de la province de Cuneo, le 3 mai 1786. Aîné d'une famille de douze enfants, dont six moururent en bas âge, il fit preuve dès l'enfance d'une grande sensibilité envers les pauvres. Il suivit la voie du sacerdoce, imité également par deux de ses frères. Les années de sa jeunesse furent celles de l'aventure napoléonienne et des difficultés qui s'ensuivirent dans les domaines religieux et social. Cottolengo devint un bon prêtre, recherché par de nombreux pénitents et, dans la ville de Turin de l'époque, le prédicateur d'exercices spirituels et de conférences pour les étudiants universitaires, auprès desquels il remportait toujours un grand succès. A l'âge de 32 ans, il fut nommé chanoine de la Très Sainte Trinité, une congrégation de prêtres qui avait pour tâche d'officier dans l'Eglise du Corpus Domini et de conférer leur dignité aux cérémonies religieuses de la ville, mais cette situation ne le satisfaisait pas. Dieu le préparait à une mission particulière, et, précisément à la suite d'une rencontre inattendue et décisive, il lui fit comprendre quel aurait été son destin futur dans l'exercice de son ministère.

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  • Saint Pie V (30 avril)

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    saintPieV.jpgSaint Pie V, pape († 1572)(source)

    C'est précisément l'Église réorganisée par le concile de Trente que le pape saint Pie V réussit à promouvoir au cours d'une activité sans faille au service de la foi. En effet Michel Ghislieri - jusque-là professeur, maître des novices et prieur, inquisiteur provincial à Côme et à Bergame -, entre dans la grande machine ecclésiastique romaine comme Commissaire général de l'Inquisition en 1551. Son protecteur, le cardinal Carafa devenu Paul IV, le nomme en 1556 évêque de Nepi et Sutri, puis de Mondovi, tout en le faisant Inquisiteur général de la chrétienté.

    Il devient cardinal en 1557. Nicole Lemaître, sa récente biographe, montre qu'il commence à modifier l'image sociale du cardinalat. Jusqu'alors, dans un État temporel comme celui du Pape, les cardinaux restaient des princes. " Religieux mendiant, sans famille brillante [...] il pouvait se permettre de faire de sa vie un modèle. " Il limite ses dépenses à l'extrême, aux dépens peut-être du mécénat qui était alors attendu des gens de sa sorte.

    Le cardinal Ghislieri connaît des années un peu plus difficiles sous le pontificat de Pie IV qui réussit à terminer le concile de Trente à la fin de 1563. Deux ans après, il lui succède après une élection unanime. Pie V va alors s'employer à mettre en oeuvre les décisions du concile de Trente qui, comme celles de Latran V l'ayant précédé un demi-siècle, auraient pu rester lettre morte. On lui doit la promulgation du Catéchisme tridentin et surtout une refonte de la liturgie par le bréviaire et le missel. (...)

    Le pape Pie V est un des grands artisans de la Réforme catholique par la purification des moeurs, à la Curie, dans la ville de Rome et les États pontificaux. Il a voulu en donner l'exemple par une vie pieuse, sainte et désintéressée, ce qui l'a amené à renoncer à tous les avantages que sa famille pouvait attendre de son élévation. Pour sa famille religieuse, Pie V, tout en accordant une préséance aux prêcheurs sur les autres ordres, intervint pour les réformer en s'appuyant sur les maîtres de l'ordre.

    Un des grands succès de la politique de saint Pie V fut la bataille navale de Lépante contre les Turcs, le 7 octobre 1571. Attribuant cette victoire à la protection de la Vierge Marie, le Pape engagea les prêcheurs à célébrer chaque année une fête de Notre-Dame de la Victoire qui devint ensuite Notre-Dame du Rosaire. Pie V mourut le 1er mai 1572 et fut béatifié exactement un siècle après. (...) Pie V, avec ses limites, ses échecs et son immense travail, a surtout rendu à l'Église le service, après les turpitudes des papes de la Renaissance, de présenter la figure d'un pontife irréprochable, modèle des princes-serviteurs. (Source : Quilici, Alain; Bedouelle, Guy. Les frères prêcheurs autrement dits Dominicains. Le Sarment/Fayard, 1997)

  • Sainte Catherine de Sienne

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    1650767280.jpgSur ce blog, nous avons consacré plusieurs notes à cette grande sainte, docteur de l'Eglise et patronne de l'Italie :

    On accèdera ici :  http://jesusmarie.free.fr/catherine_de_sienne.html aux oeuvres de sainte Catherine.

    Prière faite par sainte Catherine, après le terrible accident qu’elle éprouva dans la nuit du lundi de la Septuagésime (1378), lorsque sa famille la pleura comme morte.

    1.- Dieu éternel, mon bon Maître, qui avez formé le vaisseau du corps de votre créature avec le limon de la terre ; ô très doux Amour, vous l’avez formé d’une chose si vile, et vous y avez mis un si grand trésor, l’âme faite à votre image et ressemblance, ô Dieu éternel! Oui, mon bon Maître, mon doux Amour, vous êtes le maître de faire et de refaire, de briser et de refondre ce vase fragile comme le voudra votre Bonté.

    2.- O Père, moi votre misérable servante, je vous offre de nouveau ma vie pour votre douce Epouse. Vous pouvez, toutes les fois que le voudra votre Bonté, me séparer de mes sens et m’y ramener toujours d’une manière de plus en plus douloureuse, pourvu que je voie la réformation de votre douce Épouse, la sainte Église.

  • Sainte Catherine de Sienne; foi et audace

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    Sainte Catherine de Sienne. Foi et audace

    8.9 Brides, mothers and teachers - Terre di Siena

    A occasion de sa fête, le 29 avril, nous publions un portrait de cette grande sainte.

    Catherine Benincasa est née à Sienne en 1347, au sein d’une famille nombreuse. Très jeune, elle entend l’appel à se consacrer à Dieu, malgré l’incompréhension de sa famille. Dès son plus jeune âge, elle fait preuve d’une dévotion particulièrement forte.

    A seize ans, elle devient tertiaire dominicaine, tout en menant une vie d’austérité et de prière au sein de sa famille. Elle fait vœu de virginité. Ascèse et oraison la font vivre en étroite union avec le Christ, tout en se préoccupant des réalités de la vie.

    Rien ne destinait cette jeune fille d’un milieu simple à se trouver en position d’exhorter les uns et les autres à la paix. Rien, si ce n’est une foi lumineuse, nourrie par des visions mystiques dès son plus jeune âge.

    Bien que quasi-analphabète, elle n’en dicte pas moins de longues missives aux grands de son temps, et devient la conseillère spirituelle d’une foule de personnes, puissants et artistes, gens du peuple et ecclésiastiques.

    Les temps étaient mouvementés. L’Europe du 14e siècle ne cesse de se diviser. La France et l’Angleterre sont engluées en pleine guerre de Cent Ans. A cela s’ajoute la peste noire qui décima une grande partie de la population européenne, plus d’un tiers selon certaines sources. Comme si cela ne suffisait pas, en Italie, les villes s’opposent les unes aux autres. La papauté elle-même se trouve installée en Avignon. La république de Sienne, où grandit Catherine, n’est pas épargnée, du fait des familles dirigeantes qui s’entre-déchirent.

    Pour comprendre pourquoi plusieurs papes ne se trouvent plus à Rome, il faut remonter au début du siècle, au règne de Philippe IV le Bel, le premier roi à se faire appeler officiellement « très chrétien ». Cette notion religieuse tend alors à devenir juridique et autorise le souverain à intervenir dans les affaires de l’Église. De fait, son règne est marqué par ses différends avec Boniface VIII. En 1302, par la bulle Unam Sanctam, celui-ci déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois, ces derniers étant responsables devant le chef de l’Église. Philippe le Bel envoya des troupes pour arrêter le pape, qui fut fait prisonnier et mourut peu après.

    Son successeur, Benoît XI (1303-1304) dénonça les actions du roi de France. En 1305, pour l’apaiser, les cardinaux élurent un de ses amis, le Français Clément V qui ne mit jamais les pieds à Rome et s’établit en Avignon, cité culturellement française, et dépendante du royaume d’Anjou. Les papes y restèrent pendant près de septante ans. Sainte Brigitte de Suède avait déjà tenté de faire revenir la papauté à Rome, mais sans succès.

    Pour Catherine, cette situation est intolérable. Son principal souci est l’unité de l’Église. Sa grande crainte est le schisme, qu’elle appelle « l’hérésie ». Sans complexe, elle écrit au pape d’alors, encore en Avignon, une lettre brûlante où elle le presse de revenir à Rome. Elle ira même l’y chercher. Par la suite, elle déploiera des trésors d’activité et de diplomatie pour rassembler l’Église autour de Grégoire XI.

    Elle passera à Rome les derniers mois de sa vie (1378-1380). Elle y était venue à la demande d’Urbain VI, qui avait besoin de sa prière et de son conseil pour résoudre la crise qu’affrontait l’Eglise.

    Alors que la chrétienté se disloque notamment en raison des intérêts politiques contradictoires des monarques, Catherine va interpeller les uns et les autres. Elle envoie de nombreuses lettres aux princes et cardinaux, pour promouvoir l’obéissance au souverain pontife et défendre ce qu’elle appelle le « vaisseau de l’Église ». Elle a l’habitude d’appeler le successeur de Pierre il dolce Cristo in terra.

    Quoiqu’incisives et vigoureuses, ses exhortations sont prises en considération. Elle les adresse principalement aux pasteurs auxquels elle reproche de laisser, par apathie, s’égarer le troupeau qui leur est confié : Hélas, ne plus se taire ! Criez avec cent mille voix. Je vois que, parce qu’on se tait, le monde est détraqué, l’Épouse du Christ est pâle, on lui a enlevé sa couleur parce qu’on lui suce le sang hypocritement, le sang même du Christ » (Lettre au cardinal Pierre d’Ostie).

    Elle voulait la fin des divisions, car elles nuisent à la chrétienté, et à ses yeux, au bien supérieur de l’Église et des âmes.

    Si je meurs, c’est de passion pour l’Église, confie-t-elle, agonisante. A 33 ans, le 29 avril 1380, elle rend son âme à Dieu.

    Outre ses nombreuses lettres, on doit à Catherine, qui apprit à lire au prix de nombreuses difficultés et à écrire à l’âge adulte, un livre intitulé Dialogue de la Divine Providence. Elle nous y apprend « la science la plus sublime : aimer avec courage intensément et sincèrement Jésus-Christ et aimer l’Eglise ! » (Benoît XVI).

    Elle sera canonisée en 1461. En 1970, Paul VI la proclame docteur de l’Église. Trois autres femmes se sont vues attribuer ce titre : Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux et, plus récemment, Hildegarde von Bingen.

    Outre qu’elle ait déjà été proclamée patronne de l’Italie en 1939, Jean-Paul II la nommera « co-patronne de l’Europe », aux côtés de Brigitte de Suède et d’Édith Stein. Un choix, expliquera Benoît XVI dix ans plus tard « pour que le Vieux continent n’oublie jamais les racines chrétiennes qui sont à la base de son chemin et continue de puiser à l’Évangile les valeurs fondamentales qui assurent la justice et la concorde ».

    En raison de son œuvre épistolaire en faveur de la papauté, Catherine est aussi la sainte protectrice des journalistes, des médias, et de tous les métiers de la communication. Celle qui a su témoigner avec audace de sa Foi, peut être une source d’inspiration pour nous, chrétiens du XXIe siècle. Elle n’a pas hésité à secouer les gouvernants et princes de son temps pour leur rappeler leurs responsabilités.

    La fête liturgique de sainte Catherine de Sienne a été fixée au 29 avril, anniversaire de son départ pour le Ciel.

    Albert-Pierre Van Gulck est marié, père de famille, ancien cadre dans le monde de l’assurance.

  • Sainte Catherine de Sienne, co-patronne de l'Europe (29 avril)

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    Sainte-Catherine-de-Sienne_theme_image.jpgLors de l'audience générale du 24 novembre 2010, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à sainte Catherine de Sienne que l'on fête aujourd'hui :

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais aujourd’hui vous parler d’une femme qui a eu un rôle éminent dans l’histoire de l’Eglise. Il s’agit de sainte Catherine de Sienne. Le siècle auquel elle vécut — le XIVe — fut une époque tourmentée pour la vie de l’Eglise et de tout le tissu social en Italie et en Europe. Toutefois, même dans les moments de grandes difficultés, le Seigneur ne cesse de bénir son peuple, suscitant des saints et des saintes qui secouent les esprits et les cœurs provoquant la conversion et le renouveau. Catherine est l’une de celles-ci et, aujourd’hui encore, elle nous parle et nous incite à marcher avec courage vers la sainteté pour être toujours plus pleinement disciples du Seigneur.

    Née à Sienne, en 1347, au sein d’une famille très nombreuse, elle mourut dans sa ville natale en 1380. A l’âge de 16 ans, poussée par une vision de saint Dominique, elle entra dans le Tiers Ordre dominicain, dans la branche féminine dite des Mantellate. En demeurant dans sa famille, elle confirma le vœu de virginité qu’elle avait fait en privé alors qu’elle était encore adolescente, et se consacra à la prière, à la pénitence et aux œuvres de charité, surtout au bénéfice des malades.

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  • Sainte Jeanne Beretta Molla : une mère de famille et un médecin exemplaires (28 avril)

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    D'Evangile au Quotidien :

    Sainte Jeanne Beretta Molla
    Mère de famille, médecin exemplaire

    Gianna Beretta naît à Magenta (Milan) le 4 octobre 1922. Dès son enfance, elle accueille avec une adhésion totale le don de la foi et une éducation fortement chrétienne qu'elle reçoit de ses parents extraordinaires. Ceci la porte à considérer la vie comme un don merveilleux de Dieu, à avoir confiance en la Providence, à être certaine de la nécessité et de l'efficacité de la prière.

    Durant les années de lycée et d'université, alors qu'elle s'adonne avec sérieux aux études, elle traduit sa foi en s'engageant dans un apostolat généreux pour les jeunes de l'Action Catholique Italienne et charitable pour les personnes âgées et les pauvres avec la Conférence St-Vincent-de-Paul.

    Docteur en médecine et en chirurgie en 1949 à l'Université de Pavie, elle ouvre en 1950 un dispensaire à Mesero, près de Magenta. Elle se spécialise en pédiatrie à l'Université de Milan en 1952 et préfère parmi ses assistés les mamans, les enfants, les personnes âgées et les pauvres.

    Alors qu'elle remplit sa charge de médecin, qu'elle ressent et pratique comme une « mission », elle accroît encore son engagement dans l'Action Catholique, en se donnant sans compter pour les « plus jeunes ». En même temps, elle exprime en faisant du ski et de l'alpinisme sa grande joie de vivre et son bonheur de jouir de l'œuvre de Dieu dans la nature. Elle s'interroge, prie et fait prier pour sa vocation qu'elle considère aussi comme un don de Dieu. En choisissant l'appel au mariage, elle y répond avec tout son enthousiasme et elle s'y donne totalement : « pour former une famille vraiment chrétienne ».

    Elle se fiance avec l'Ingénieur Pietro Molla et, durant les fiançailles, elle est radieuse par son comportement et par son sourire. Elle en remercie sans cesse le Seigneur. Elle se marie le 24 septembre 1955 dans la basilique St-Martin à Magenta. Elle est une femme heureuse. En novembre 1956, elle devient maman pour la première fois : Pierluigi naît ; puis en décembre 1957, c'est Mariolina ; en juillet 1959, c'est Laura la troisième. Elle sait harmoniser avec simplicité et équilibre ses devoirs de mère, d'épouse, de médecin et sa grande joie de vivre.

    En septembre 1961, vers le 2ème mois d'une nouvelle grossesse, elle connaît la souffrance et le mystère de la douleur : un fibrome à l'utérus apparaît. Il faut l'opérer. Tout en sachant les risques que cela comporte de continuer la grossesse, elle supplie le chirurgien de ne pas recourir à l'avortement, mais de sauver la vie qu'elle porte en elle et elle se confie à la prière et à la Providence.

    La vie est sauve. Elle remercie le Seigneur et passe les 7 mois qui la séparent de la naissance avec une force d'âme incomparable et avec une ardeur de chaque instant comme mère et médecin. Anxieuse, elle craint que son bébé puisse naître souffrant et demande à Dieu que cela lui soit épargné.

    Quelques jours avant l'accouchement, tout en se confiant pleinement à la Providence, elle est prête à donner sa vie pour sauver celle de son enfant : « Si vous devez décider entre moi et l'enfant, n'hésitez pas : choisissez, et je l'exige, l'enfant. Sauvez-le ». Le matin du 21 avril 1962, Gianna Emanuela est née, saine et sauve.

    Le matin du 28 avril, malgré tous les efforts et les soins pour sauver aussi la mère, au milieu de douleurs indicibles, après avoir répété: « Jésus, je t'aime. Jésus, je t'aime », elle meurt saintement.

    Elle avait 39 ans. Son enterrement est une grande manifestation unanime de profonde émotion, de foi et de prière. Elle repose aujourd'hui au cimetière de Mesero, à 4 km de Magenta.

    « Immolation préméditée », c'est ainsi que saint Paul VI a défini le geste de Jeanne Beretta à l'Angélus du 23 décembre 1973 en évoquant « Une jeune mère du diocèse de Milan qui, pour donner la vie à sa fille, a sacrifié la sienne dans une immolation préméditée ». La référence christologique au Calvaire et à l'Eucharistie du Saint Père est évidente.

    Gianna Beretta Molla a été béatifiée le 24 avril 1994, lors de l'Année Internationale de la Famille, et canonisée, le 16 mai 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

    L'Ingénieur Pietro Molla, avec les enfants Pierluigi, Laura et la dernière fille Gianna Emanuela, étaient présents lors de la cérémonie : c’était la première fois, dans l’histoire millénaire de l’Église, qu’il se vérifiait un cas pareil.

     Pour un approfondissement biographique :
    >>> Sainte Gianna Beretta Molla, Mère de famille

    Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître

    et aussi : Sainte Gianna Beretta Molla donne la vie, au prix de la sienne

  • Un fou de Dieu

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    r_702_1.jpgLouis GRIGNION (source : www.abbaye-saint-benoit.ch) naît le 31 janvier 1673 à Montfort-sur-Meu (ou Montfort-la-Cane), petite ville à l'ouest de Rennes qui faisait partie à l'époque du diocèse de Saint-Malo (aujourd'hui de Rennes) en France. Il est baptisé le lendemain, 1er février. Son père, Jean-Baptiste Grignion, peu fortuné, est cependant de famille honorable, avocat au bailliage de Montfort. L'enfant est mis en nourrice chez une fermière; néanmoins sa mère, Jeanne Robert, tient à lui inculquer elle-même les premiers éléments de la piété. Des enfants qui survivront, Louis est l'aîné; il a six sœurs et deux frères. Deux de ses sœurs seront moniales et un frère, Dominicain. Il passe ses années d'enfance à Iffendic à quelques kilomètres de Montfort où son père a acheté une ferme appelée "Le Bois Marquer". Ecolier, il fréquente d'abord l'école de Montfort, puis, à douze ans, il va au collège des Jésuites de Rennes. Excellent élève, très pieux, spécialement envers la Sainte Vierge, il ajoute le nom de Marie au sien à l'occasion de sa confirmation: Déjà il se dévoue pour les pauvres et les malades. Par humilité, le jeune homme laisse son nom de Grignion pour s'appeler désormais Louis-Marie de Montfort. Ayant la vocation sacerdotale, il poursuit dans le même collège des études de philosophie et de théologie; puis grâce à une bienfaitrice, il peut envisager de monter à Paris pour entrer au séminaire en 1693. Il commence par refuser le cheval qu'on lui propose pour le voyage ; il ira à pieds. Sa mère lui donne un habit neuf et son père, dix écus. Mais il a tôt fait de tout distribuer ; il change ses habits pour ceux d'un pauvre et donne son argent, et c'est dans un accoutrement de mendiant qu'il arrive à Paris, à la stupéfaction de celle qui l'accueille. Du coup, celle-ci ne le fait pas entrer directement au séminaire mais l'oriente vers un stage pour le former aux usages ecclésiastiques. Une disette qui survient à Paris à la fin de cette même année 1693 oblige sa bienfaitrice à cesser le paiement de sa pension. Bientôt une maladie grave, occasionnée par la pauvreté du régime et l'accablement du travail, le conduisent à l'hôpital où son affaiblissement, aggravé par une sévère saignée, n'arrive pas à avoir raison de sa vie: il guérit selon sa prédiction. Vu sa valeur, on l'admet au "petit Saint-Sulpice" le séminaire des pauvres, en juillet 1695. Il y reste cinq ans. En tant que bibliothécaire, il dévore les Pères de l'Église, s'intéressant spécialement à tout ce qui concerne la Vierge Marie. En aucun d'eux il ne trouve – du moins explicitement – la doctrine qu'il dévoilera ensuite comme un "secret": le "saint Esclavage " de Jésus en Marie.

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