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Débats - Page 335

  • Le synode sur l’Amazonie, un sujet local à portée universelle ?

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    Le site web « Aleteia » fait le point dans cet excellent « décryptage » :

    « Trois semaines après le début du synode sur l’Amazonie, les pères synodaux prendront connaissance ce samedi 26 octobre du document final résumant leurs travaux. « Le synode apparaît comme une synthèse du pontificat de François qui pose le paradoxe d’une vision locale, tout en prétendant avoir une vocation universelle », assure à Aleteia l’historien Christophe Dickès.

    Prêtrise et viri probati, femme et diaconat, dialogue interculturel et inculturation… Les sujets abordés par les évêques du monde entier lors du synode consacré au thème « L’Amazonie : de nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale » ont dépassé les frontières du Vatican. Journaliste, historien et auteur de plusieurs ouvrages dont Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI, Christophe Dickès revient pour Aleteia sur cet événement.

    Aleteia : Que retenir de ces trois semaines de réflexion ?


    Christophe Dickès : Pour pouvoir répondre pleinement à cette question, il faudra attendre l’exhortation apostolique du pape François qui complètera ce long processus. Mais, comme l’écrivait très bien Marie-Lucile Kubacki, le synode apparaît comme une synthèse du pontificat de François qui pose le paradoxe d’une vision locale, tout en prétendant avoir une vocation universelle. La question est de savoir si les décisions du synode puis du Pape, profondément ancrées dans une culture latino-américaine, doivent s’imposer aux églises européennes, africaines ou asiatiques sans qu’elles aient été consultées. De mon point de vue, le synode est représentatif du règne de François : de sa spécificité dans l’exercice du pouvoir, de ses aspirations idéologiques mais aussi de ses limites pratiques et culturelles. Voire donc de ses paradoxes. Sans chercher l’affrontement direct, le Pape et son entourage utilisent le synode pour développer une ecclésiologie inspirée d’une culture locale, ouvrir de nouveaux débats théologiques sans, à mon sens, en mesurer l’ensemble des conséquences. On le voit dans beaucoup d’autres dossiers comme la gestion des crimes de pédophilies ou des réformes financières : il existe des aspirations mais la mise en pratique pose de nombreuses difficultés d’applications, notamment sur le plan du droit canon.

     Lire aussi : Synode pour l’Amazonie : un défi anthropologique et spirituel

    En Amazonie comme ailleurs, « l’Évangile doit s’inculturer », a estimé le pape François. Il a ainsi mis en garde contre les dangers de nouvelles formes de colonisations. Dans cette région, les peuples doivent recevoir l’Évangile avec leur propre culture. Est-ce là le sens de la proposition de certains des groupes de travail du synode pour l’Amazonie de créer un rite amazonien ?


    L’inculturation est loin d’être un nouveau débat dans l’église. Que l’on pense au dominicain Bartholomeo Las Casas qui prit la défense des Indiens au tournant des XVe-XVI siècles ou encore à Mgr Lavigerie, archevêque d’Alger qui affirmait au XIXe siècle qu’il fallait éviter de transformer les populations africaines en « Européens à la peau noire ». Du point de vue du rite, contrairement aux idées reçues, le rite tridentin s’est imposé tardivement dans l’Église. Au XIXe siècle, il y avait par exemple encore en France un rite artésien, franc-comtois, etc. Il existe d’ailleurs toujours des spécificités rituelles dans l’église comme par exemple pour l’église melkite. La question est davantage de savoir si ce rite amazonien, s’il est créé, respecte la nature et la finalité du sacrement de l’eucharistie. S’il évite de sombrer dans le panthéisme et une désacralisation qui transpiraient dans le document préparatoire – l’instrumentum laboris– du synode. Cependant, et pour revenir à la question de l’inculturation, je ne vois pas comment enlever au christianisme sa part grecque. L’Évangile est un texte rédigé en grec dans une culture judaïque, avec une vocation universaliste. Le lien de la Foi et de la raison grecque, admirablement transposé dans l’encyclique de Jean Paul II et dans les textes majeurs du pontificat de Benoît XVI est indissociable du christianisme. L’apport romain juridique sera plus tardif mais, à la base, il y a bien une culture gréco-judaïque. Celle-ci est associée elle-même à la pensée européenne occidentale et orientale qu’il ne me semble pas possible d’écarter, au risque précisément de dénaturer l’Évangile et de lui faire dire des choses qu’il ne dit pas.

    Les « charismes » des laïcs, en particulier des femmes, pourraient être reconnus comme un « travail ministériel », ont espéré des participants au Synode pour l’Amazonie. Qu’est-ce que cela signifie ?


    Cheville ouvrière du Synode, l’évêque autrichien émigré au Brésil Mgr Erwin Kraütler n’a jamais caché sa volonté de voir un jour des femmes accéder au sacerdoce. Il ne parle même pas de Viri probati (mot masculin) mais de personae probatae parce que l’expression ne spécifie pas le sexe de la personne. Cependant, comme pour le synode sur la famille avec la publication mi-août 2015 du motu proprio Mitis Iudex Dominus Iesus sur les nullités de mariage, le Pape a tenté d’anticiper la demande en publiant le motu proprio Aperuit illis, juste avant le Synode sur l’Amazonie. Par ce texte, il crée un dimanche de la Parole de Dieu et évoque un ministère spécifique de proclamation de la parole ouvert aux femmes. Même si certains veulent aller plus loin, je ne pense pas que le pape travaillera dans ce sens. Faut-il le rappeler, dans l’Église antique, comme l’a montré notamment l’historienne Marie-Françoise Baslez, le ministère des femmes n’existait pas. Il est au mieux très localisé en Orient et encore, sur des communautés marginales et même hétérodoxes.

     Lire aussi : Pourquoi n’y a-t-il pas de femmes prêtres dans l’Église catholique ?

    Quant à l’ordination de laïcs mariés et à la création d’un ministère spécifique – qui ne serait qu’un ministère de sanctification alors que le prêtre a trois devoirs : celui de gouverner, d’enseigner et de sanctifier –, des voix se sont élevées pour mettre en garde contre les conséquences d’une telle décision : le père François Glory des Missions étrangères de Paris a expliqué par exemple que l’ordination d’hommes mariés pouvait « renforcer le cléricalisme » et créer l’effet inverse recherché, à savoir la cléricalisation des laïcs. Mgr Gerardo Anton, vicaire apostolique de San Ramon au Pérou, a dit quant à lui que ce n’était pas là le plus urgent. Quant au cardinal Sarah, il a rejeté l’idée « théologiquement absurde » de la création d’une « double classe de prêtres ». Or, comme on le sait, cette question a dominé les débats du synode. Dans les faits, une frange minoritaire portée par les évêques allemands, souhaite imposer un rythme idéologique qui n’est absolument pas représentatif de l’Église. Alors que le Pape lui-même disait à la veille du synode que cela ne devait pas être le point central du synode.

    Les décisions prises à l’issue du synode pour l’Amazonie ont-elles vocation, à moyen terme, à s’appliquer pour tous les pays ?


    Si l’on en croit Mgr Overbeck, évêque d’Essen, « le synode pour l’Amazonie sera un tournant pour l’Église. » Certains, oui, le souhaitent. Plusieurs évêques allemands veulent résolument tourner la page des pontificats de Jean Paul II et Benoît XVI en imposant, sans concertation et comme l’a montré leur volonté de créer leur propre structure synodale, les mêmes réformes que les protestants. Incapables de répondre à la crise que vit l’Église nationale allemande, ils veulent changer les structures, réformer l’ecclésiologie et même la théologie. Et ils font mine de ne pas savoir que la crise du protestantisme perdure en dépit de ces réformes… Si vous me permettez l’expression, on nous rejoue le « concile des médias » ou encore « l’esprit du concile » ; on évoque « la tradition revivifiée de Vatican II » avec une course à l’innovation sous le prétexte qu’il est « urgent de trouver de nouveaux chemins » comme l’a dit un responsable de la DBK, la conférence des évêques allemands. Mais on ne voit pas pourquoi l’Église allemande donnerait des leçons à l’Église occidentale dans son ensemble. En la visitant, Benoît XVI a dit aux évêques allemands que ce ne sont pas de réformes structurelles dont l’Église a besoin, mais de saints. Ce que le pape François a répété partiellement en disant qu’il ne fallait pas que « les réformes soient déconnectées de la spiritualité sans visée évangélisatrice. »

    Qu’est-ce que ce synode pourrait changer à la notion d’Église universelle ?
    Votre question engage l’avenir et pose en filigrane celle du pouvoir des conférences épiscopales qui, je le rappelle, à la différence de l’épiscopat, n’a pas de fondement évangélique. Cela revient à se demander si, demain, ces dernières vont pouvoir légiférer elles-mêmes, quitte à prendre des libertés vis-à-vis du dogme, du droit canon et de la tradition comme le fait l’Église allemande sur les divorcés remariés. Dernièrement, le cardinal Ouellet a retoqué les évêques allemands sur la question d’un synode national en soulignant que leur positionnement portait précisément atteinte à l’universalité de l’Église.

    Dans l’Histoire, là encore, le rôle des églises nationales est loin d’être inexistant. Que l’on songe au gallicanisme en France, à l’anglicanisme en Angleterre ou au joséphisme en Autriche. Les églises nationales ont aussi un rôle essentiel par exemple dans l’orthodoxie. Il y a naturellement un risque dans ces aspirations. Et ce risque à un nom : celui du schisme et/ou de la division. Ce que, là encore, le pape François a critiqué : « Chaque fois que la communauté ecclésiale a essayé de résoudre ses problèmes seule, faisant confiance à ses forces ou à ses méthodes, à son intelligence, à sa volonté ou à son prestige, elle finissait par accroître les maux qu’elle tentait de résoudre. » D’autant que l’Église possède un principe, celui de subsidiarité, qui a pour vocation de donner un pouvoir à l’Église locale. Tant il est vrai que Rome ne peut tout gérer seule.

     Lire aussi : Qu’est-ce que l’infaillibilité pontificale ? »

    Ref. Le synode sur l’Amazonie, un sujet local à portée universelle ?

    Vers une confusion grandissante dans l’indifférence générale? Un pronostic qui reste à confirmer après avoir pris connaissance du texte conclusif des travaux de cette assemblée (consultative) "ad hoc" qui suivra sans aucun doute, à la majorité requise des deux tiers, les volontés de son maître.

    JPSC

  • Bien-être animal : des revendications excessives ?

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    LES EXCÈS DES PARTISANS DU « BIEN-ÊTRE ANIMAL »

    24 octobre 2019

    Depuis 2015, les animaux sont reconnus dans le code civil comme des « êtres vivants doués de sensibilité »[1]. Cette modification obtenue par les défenseurs des animaux a été suivie d’un foisonnement d’initiatives et de prises de position « pour faire de l’animal un sujet central du droit » : les considérer comme « personnalité juridique », ne plus les rattacher au régime des biens, tel est le combat d’associations et protecteurs de la cause. Une éventualité qui séduirait 7 personnes sur 10 selon un récent sondage Ifop pour la Fondation 30 millions d’amis. Et protègerait les bêtes en fonction de leur niveau de conscience et de leur capacité à ressentir la douleur. A l’étranger, le Brésil et l’Argentine ont déjà franchi le pas, déclarant pour le premier l’orang-outan et pour le second la guenon « sujet non humain ayant droit à la liberté ». En Colombie, c’est l’ours qui bénéficie d’une personnalité juridique.

    Des propositions auxquelles s’ajoutent « un panel de convictions plus ou moins contestées » : « prohiber toute manipulation génétique » des animaux, supprimer «tout ce qui peut entraver la liberté des espèces (élevage industriel, zoos) », stopper les expérimentations animales, et même, « éliminer les prédateurs dans la nature ».

    Pour aller plus loin :


    [1] Ce qui « permet à des organismes comme la Fondation 30 millions d’amis de se porter partie civile dans pas moins de 250 affaires par an »

    Sources: Le Figaro, Etienne Jacob (23/10/2019)

  • Ce foetus de quatre mois dont le Parlement belge s'apprête à autoriser l'avortement

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    Foetus de 4 mois (photo) : une majorité politique s'apprête à en autoriser l'avortement

    25/10/2019

    Une majorité se dégage au Parlement pour autoriser l'avortement jusqu'à 18 semaines après la conception, soit 4 mois (sur la photo ci-dessus, le foetus a 18 semaines).

    C'est ce que proposent le MR, l'Open VLD, Ecolo-Groen, le PS, et DéFi.

    Les partis PTB-PVDA et le sp.a vont plus loin : ils veulent permettre l'avortement jusqu'à 20 semaines après la conception, ce qui correspond à la moitié d'une grossesse.

    Voir ICI pour un synthèse des différentes propositions de loi.

    Pour approfondir : Dossier de l'IEB "Avortement : 28 ans d'application de la loi en Belgique".

    Quant aux députés cdH, ils voteront selon leur conscience (!?) :

    Les députés CDH auront la liberté de vote sur les questions bioéthiques” : Un tournant dans l’histoire du CDH. “J’ai annoncé en interne mon souhait d’offrir aux parlementaires la liberté de vote sur les questions bioéthiques, déclare à La Libre le président du CDH, Maxime Prévot, en marge de l’ouverture d’un débat parlementaire sur l’extension du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Les problématiques bioéthiques sont intimement liées à la liberté de conscience. Nous avons tous des sensibilités qui sont le fruit d’un parcours de vie et qui nous amènent à porter un regard plus personnel sur ces questions. Il n’est plus pertinent, selon moi, qu’une posture venue d’en haut s’impose à l’ensemble des parlementaires.” (La Libre, 25 octobre, p.6)

    Vous avez dit "Ponce Pilate" ?

  • Le Club des Hommes en Noir revient pour s'entretenir du Synode amazonien et des inquiétudes qu'il suscite

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    Le Club des Hommes en Noir, deuxième saison : Synode pour l'Amazonie, des inquiétudes !

    Rédigé par La rédaction le  dans Religion

    Le Club des Hommes en Noir, deuxième saison : <br>Synode pour l'Amazonie, des inquiétudes !

    Après l'interruption estivale, Le Club des Hommes en Noir revient pour une deuxième saison et un nouveau format. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Désormais les nouveaux épisodes seront disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, c'est le synode pour l'Amazonie qui est au programme. 

     

    Pour commander le livre de Guilhem Golfin : Babylone et l'effacement de César, aux Éditions de L'Homme Nouveau, rendez-vous sur notre boutique en ligne.

  • Et si l'athéisme triomphait...

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    De Jean-Michel Castaing sur aleteia.org :

    Et si l’athéisme triomphait ?

  • Controverses vaticanes et excuses pontificales autour de la Pachamama

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    De Sandro Magister en traduction française sur diakonos.be :

    « Prosternations devant des objets non identifiés ».  Le Vatican les transmet à la TV avant de le nier.  Le Pape : vive « Pachamama » !

    À la dernière conférence de presse, bondée, du synode sur l’Amazonie de ce vendredi 25 septembre, s’était également joint un pasteur protestant, Nicolau Nascimento de Paiva, de l’Église évangélique luthérienne du Brésil, qui pâtit elle aussi du prosélytisme agressif des sectes pentecôtistes et évangéliques.

    Sandro Magister lui a posé la question suivante, que nous retranscrivons ici textuellement de la vidéo de la conférence de presse à partir de la minute 31’57’’.

    « J’ai reçu ces derniers jours des témoignages, du Brésil et aussi des Philippines qui me disent que parmi les sectes protestantes de type pentecôtiste et évangéliques, la vidéo de la cérémonie qui s’est déroulée le 4 octobre au Vatican en présence du Pape est devenue virale.  Tout ça parce que cette vidéo est utilisée comme une arme pour accuser les catholiques d’être des idolâtres.  En tant que pasteur luthérien, je vous demande : quel est votre jugement sur ces rites qui se sont effectivement déroulés avec des prosternations devant des objets non-identifiés ? »

    Mais avant que le pasteur luthérien ne réponse, Parolo Ruffini, le Préfet du Dicastère pour la communication, est intervenu avec en disant littéralement ceci :

    « Je me permet un instant d’ajouter à la demande de M. Magister [qui dit que ces rites] « se sont effectivement déroulés » qu’il a été dit en ce lieu et qu’il a été répété qu’il n’y avait pas eu de prosternations ni de rites.  Quoi qu’il en soit, je laisse la parole au pasteur.  Je crois que nous devons tous être précis quand nous racontons des choses qui se sont quand même passées devant des caméras. »

    Ces paroles de Ruffini ont été accueillies par les applaudissements de certains des nombreux journalistes présents auxquels s’est même associée – en s’adressant à Ruffini et en s’exclamant ‘Bien !’ – la responsable de la conférence de presse, Cristiane Murray, la vice-directrice de la salle de presse du Saint-Siège.

    On peut écouter la réponse du pasteur luthérien, en portugais, à partir de la minute 33’23’’ de la vidéo.

    Mais quel est l’arrière-plan de cette joute verbale entre Magister et le numéro un de l’information vaticane ?

    Ruffini a raison.  La cérémonie du 4 octobre dans les jardins du Vatican, en présence du Pape François, s’est « déroulée en présence des caméras ».  Elle a été transmise en direct par Vatican News et l’enregistrement vidéo, d’une durée d’une heure et 13 minutes, peut encore être visionné en ligne.

    Et ce direct TV montre justement ce que Ruffini s’obstine inexplicablement à nier, c’est-à-dire des « prosternations devant des objets non-identifiés » (voir photo), avec toutes les conséquences négatives qui en ont découlé.

    Parmi ces effets négatifs en question se trouvent précisément ceux qui nous arrivent du Brésil et des Philippines et que décrit bien cette lettre publiée sur Settimo Cielo en italien et en portugais:

    > Credere di guadagnare l’Amazzonia per perdere il resto del mondo. Una lettera da Mindanao
    > Acreditar que é assim que se ganha a Amazónia para perder o resto do mundo. Uma carta de Mindanao

    En pratique, les sectes pentecôtistes et évangéliques se sont emparées de la vidéo de ces prosternations – qui est devenue virale – et s’en servent comme preuve de cette idolâtrie dont ils accusent l’Église catholique et le Pape.

    Ce qui est surprenant c’est que, malgré leurs demandes répétées, les responsables de l’information du Saint-Siège n’aient jamais éclairci officiellement le sens de ces cérémonies ni de ces objets, dont celui le plus en évidence était la statuette en bois d’une femme nue et enceinte.

    Le bulletin de la salle de presse du 4 octobre s’est limité à un communiqué laconique sur la « plantation d’un arbre arrivé d’Assise comme symbole d’une écologie intégrale, pour consacrer le Synode Amazonien à Saint François » mais n’a pas dit un mot de la cérémonie ni des objets devant lesquels ces prosternations ont eu lieu.

    Pendant la cérémonie dans les jardins du Vatican, le Pape François est resté silencieux, annulant même le bref discours qui avait été prévu.

    Un silence qu’il a conservé jusqu’à l’après-midi de ce 25 octobre, quand la salle de presse a diffusé cette étonnante déclaration improvisée du Pape François prononcée dans la salle du Synode :

    « Bon après-midi, je voudrais vous dire un mot sur les statues de Pachamama qui ont été prises dans l’église de Traspontina, qui s’y trouvaient sans intention idolâtre et qui ont été jetées dans la Tibre.

    Avant tout, ça s’est passé à Rome et en tant qu’évêque du diocèse je demande pardon aux personnes qui ont été offensées par ce geste.

    Ensuite je vous informe que ces statues, qui ont tant fait parler d’elles dans les médias, ont été retrouvées dans le Tibre.  Elles ne sont pas abîmées.

    Le commandant des Carabiniers souhaite vous prévenir de cette trouvaille avant que l’information ne devienne publique.  Pour le moment, cette information est réservée et les statues sont conservées dans le bureau du Commandant des Carabiniers italiens.

    Le Commandement des Carabiniers sera très heureux de donner suite à toute indication qui leur sera fournie concernant la modalité de publication de cette information et en ce qui concerne toutes les autres initiatives que l’on voudrait prendre à cet égard, par exemple, nous rapporte le commandant, « l’exposition des statues durant la Sainte Messe de clôture du Synode », on verra.  Je délègue le Secrétaire d’État qui répondra à cela.

    C’est une bonne nouvelle, merci. »

    Quant aux carabiniers, ils ont diffusé un communiqué de presse, relayé par Vatican News, dans lequel ils informent que les statuettes de Pachamama « étaient utilisées pour la prière de l’équipe itinérante, un groupe catholique basé en Amérique du Sud qui prend part au Synode sur l’Amazonie ».

    Lire également :

  • A propos de l’inculturation de la foi

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    Amazonie.pngLes excès divers qui ont émaillé, au cours du présent mois d’octobre 2019, le déroulement à Rome d’un synode « amazonien » sur ce thème de l'inculturation de la foi nous incitent à revenir ici sur l’ émission que lui a consacrée en 2015 la série « la foi prise au mot » diffusée par KTO:

    « Le besoin d’évangéliser les cultures pour inculturer l’Évangile est impérieux." Ce sont les termes qu’emploie directement le pape François dans son Exhortation apostolique "Evangelii Gaudium". Pourquoi, inlassablement, depuis le début du pontificat, François use-t-il de ce terme d’ "inculturation" ? Défini comme l’"insertion du message chrétien dans une culture donnée", autrefois suspect, ce terme est devenu à la mode et on sent bien que le Pape entend lui donner un nouveau sens. L’inculturation n’est-elle pas un risque pour l’Évangile ? Doit-on lui poser ou non des limites ? Les craintes que l’on a parfois à son encontre ne sont-elles pas fondées sur une peur des Européens de perdre le monopole culturel qu’ils ont longtemps eu dans l’Église ? Pour cette question passionnante deux invités viennent parler de leur expérience et de leurs savoirs : Pierre Diarra, père de famille, originaire du Mali et rédacteur en chef de la revue des OPM-CM (OEuvres Pontificales Missionnaires - Coopération Missionnaire), et Olaf Derenthal, ancien coopérant en Afrique et actuellement en formation chez les Spiritains ».

    On sera particulièrement attentif aux réponses formulées par l’Africain Pierre Diarra qui remet les choses à leur juste place lorsque ses interlocuteurs attribuent au concile Vatican II la paternité du souci missionnaire  de l’inculturation de la foi. Il serait en effet caricatural d’assimiler purement et simplement l’évangélisation précédant ce concile à une œuvre de colonisation religieuse. Sur ce point, comme sur d’autres, la clarté d’expression et l’absence de préventions idéologiques du rédacteur en chef de la revue des œuvres pontificales missionnaires enrichit le dialogue.

    JPSC

  • Parce que l’avortement restera toujours un drame

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    Une contribution externe sur le site de la Libre :

    L’avortement restera toujours un drame

    24 octobre 2019

    Proposer d’élargir le délai d’avortement, c’est ouvrir un faux débat. Pourquoi le monde politique ne cherche-t-il pas d’abord à soulager la détresse de nombreuses femmes qui ne souhaitent pas avorter, mais qui sont contraintes de le faire ?

    Une opinion d'Isaure De Clerck, Marie Dekkers, Clothilde Desaint, Wivine Muret, Dominique Richter, Sonia Samaan, Agathe Thiercelin, Marie Van Houtte, Brigitte Van Wymeersch, et Isaure Villiers, citoyennes.

    Ce mercredi débutaient à la Chambre des débats pour étendre le droit à l’avortement. L’un des textes qui seront examinés propose d’augmenter le délai légal d’une interruption volontaire de grossesse en le faisant passer de 12 à 18 semaines. Cette proposition nous interroge. En effet, existera-t-il jamais un cadre législatif qui sera jugé suffisant par les uns et les autres pour traiter de la question délicate de l’avortement ? À nous, femmes jeunes et moins jeunes, il nous semble que cette course effrénée pour supprimer une à une toutes les balises passe à côté du véritable enjeu.

    Lorsque l’on parle d’avortement, on ne parle pas de chiffres ou d’individus abstraits. Il est question de vies humaines, de leur infinie complexité ; il est question de notre condition charnelle d’êtres humains. Il s’agit de femmes qui ressentent dans leur chair une nouvelle vie qui se crée. La rhétorique désincarnée prononcée par les uns et les autres élude complètement cette réalité concrète, vécue dans notre corporéité intime. En se contentant de revendiquer des droits formels et symboliques, on éclipse de ce fait les souffrances des femmes qui avortent. Gravées dans le marbre des lois et non vécues comme telles dans nos corps, ces libertés théoriques appartiennent au registre de l’idéologie, déconnectées qu’elles sont de notre vécu.

    Aucune loi n’éludera le drame

    Voir en l’avortement un choix, supposer dans l’IVG une liberté, c’est faire abstraction de cette réalité charnelle que l’on ne veut pas voir ; c’est gommer les souffrances de toutes celles - et elles sont nombreuses, trop nombreuses - qui ont vécu l’avortement comme un drame, personnel et intime, comme un échec dont elles ne se sont jamais remises parce qu’il les a affectées dans leur chair et dans leur être-au-monde.

    Une autre femme l’a dit en d’autres temps, et nous le redisons encore : "L’avortement est toujours un drame, et restera toujours un drame"(1), quel que soit le nombre de lois qui passeront, légalisation ou dépénalisation, délai de réflexion d’une semaine ou de 48 h, à 12 semaines ou à 18. Et c’est un drame parce qu’il est question de notre corps et de ce qui s’y joue, de la fécondité qu’il abrite, de la vie qu’il porte et à laquelle l’avortement mettra toujours un terme.

    Que l’être humain soit capable de surmonter les drames, c’est une évidence. Mais il portera en lui, pour le restant de ses jours, chaque drame qu’il a vécu, chaque tragédie qu’il a traversée, comme une cicatrice que les lois et les beaux discours sur la liberté des femmes n’effaceront jamais. Ces blessures dans notre être intime peuvent être prévenues et, quand elles sont là, soignées ; cela demande d’abord et avant tout un regard vrai posé sur elles, et une aide à la reconstruction de soi. Considérer l’avortement comme un "acte de santé publiquecomme le fait Sylvie Lausberg, c’est nier la blessure qu’il représente, nier la souffrance des femmes qui le vivent, nier la vulnérabilité de la personne humaine.

    Où est-elle, la liberté ?

    En tant que femmes, nous hébergeons la vie en nous et nous la donnons au monde, et c’est une des choses les plus belles qu’il peut nous être donné de vivre. C’est précisément la raison pour laquelle nous ne pouvons tolérer que la question de l’avortement soit réduite à une revendication de nouveaux "droits". Il ne suffit pas de marteler le mot "liberté" pour le rendre réel. La liberté ne se réduit pas à un choix, elle est toujours plus qu’un consentement : devoir choisir entre Charybde et Scylla n’est jamais un choix libre, mais bien plutôt la fin de toute liberté.

    Où est-elle, la liberté, lorsque nous ressentons en notre sein la douleur insoutenable, physique et morale, d’avoir perdu la vie qui en nous naissait ? De quel droit parlons-nous lorsqu’une femme avorte parce qu’elle n’a plus d’autre choix, parce qu’elle n’a plus les moyens ni la force d’élever seule un enfant dont le père, l’entourage ou la société ne veulent pas ? Une femme à bout de force qui ne se sent pas le courage d’assumer l’éducation d’un enfant n’est pas libre. Elle ne dispose pas d’un droit d’avorter, quoi qu’on en dise : elle n’a que sa détresse, et la vie qu’elle abrite en elle qui ne verra jamais le jour parce que ce monde n’est pas celui dont elle rêvait pour son enfant.

    Que l’on travaille sur des alternatives

    On ne peut légiférer sur un tel sujet qu’avec la plus extrême prudence.

    Que nos représentants s’interrogent d’abord sur la situation de ces femmes en détresse - car oui, elles sont en détresse même si l’on cherche à bannir ce mot du langage. Que nos politiques s’interrogent sur les raisons pour lesquelles elles ne peuvent garder cet enfant, sur la misère qui est la leur : misère sociale, misère économique, misère morale. Nous attendons de nos représentants qu’ils se préoccupent de cette misère avant toute chose, qu’ils prennent en compte la vulnérabilité des femmes et des hommes de ce pays. Quand nos politiques examineront-ils de véritables aides et alternatives pour les femmes qui ne souhaitent pas avorter mais qui y sont contraintes pour des raisons économiques, sociales ou culturelles ? Qu’ils s’interrogent, enfin, quant à leurs renoncements vis-à-vis des fragilisés de notre société.

    Proposer d’élargir le délai d’avortement de 12 à 18 semaines, c’est ouvrir un faux débat. Nous souhaitons plutôt des partis qu’ils mènent en leur sein une vraie réflexion, et qu’ils cherchent à éviter d’autres drames aux femmes qui les vivent. Les moyens de contraception n’ont jamais été aussi nombreux et accessibles : alors pourquoi le nombre d’avortements n’a-t-il jamais baissé ? Voilà une vraie question.

    On ne parle pas ici de quelques euros de plus ou de moins dans le portefeuille de la ménagère : on parle du corps humain et de la fécondité qu’il abrite. On parle d’une vie qui s’interrompt dans le sein des femmes : cela ne pourra jamais être simplement assimilé à "un acte de santé publique".

    En tant que personnes humaines, enracinées dans un vécu fait de don et de fécondité, nous considérons que notre vraie liberté, la seule, c’est de pouvoir vivre dans cette condition charnelle notre intime et irréductible dignité d’êtres humains. Notre conviction intime, c’est qu’augmenter le délai légal d’avortement ne fera en rien grandir cette liberté.

    (1) Discours de Simone Veil à l’Assemblée nationale, 26 novembre 1974.

  • Regards croisés sur le transhumanisme

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    TRANSHUMANISME : REGARDS CROISÉS

    24 octobre 2019

    Le magazine Valeurs Actuelles consacrait fin septembre un dossier spécial sur les dangers du transhumanisme. Dans l’idée du transhumanisme est contenu celle de l’amélioration, de l’augmentation et du dépassement de l’homme par la technique qui comporte une maîtrise de la vie et de la mort. Mais dans ces conditions, que devient alors l’homme ?

    Transhumanisme et dictature

    Pour Michel Onfray, philosophe, avec le transhumanisme, « nous sommes bien dans un nouveau totalitarisme ». Le transhumanisme a longtemps été de la science-fiction, mais c’est aujourd’hui une réalité qui se manifeste dans le désir de produire un homme nouveau qui nie sa nature. Comme on le voit avec la PMA pour toutes, le privé devient une affaire de société et de politique. C’est en ce sens que Michel Onfray parle de dictature. A la différence de ce que l’Histoire a déjà connu, celle-ci est invisible. « Les totalitarismes d’hier et d’aujourd’hui diffèrent sur la forme, bien sûr, mais ils veulent la même chose : l’asservissement d’une masse abrutie et soumise à leurs dogmes », explique le philosophe.

    Ce n’est pas tant les corps qui sont atteints que la conscience, ce qui rend ce totalitarisme difficilement détectable. Par les outils connectés, le téléphone portable, tout le monde est touché. Cette idéologie est transmise dès les bancs de l’école qui est lieu de « propagande » par excellence. Autre canal de diffusion : le langage ou plutôt, la novlangue qui consiste à employer de nouvelles expressions ambivalentes (« infertilité sociale », « filiation d’intention ») qui peuvent être interprétées différemment et dont le sens est réduit, mais qui contribue à détruire un peu plus la nature.

    Transhumanisme et consensus

    La transformation s’opère de l’intérieur dans le but d’arriver à un consensus, une façon de faire accepter plus facilement la nouvelle vision. Thibaud Collin, philosophe, revient sur le rôle du CCNE qui prépare la mise en place de ce consensus. Ce n’est plus une solution concrète, objective et universelle qu’il propose puisqu’il ne se base plus sur des critères rationnels. Certes, on parle encore de dignité, d’égalité, de solidarité, mais on donne aux mots la signification qu’on veut. Aussi, « un débat sociétal, c’est un débat qui pour des raisons structurelles va inéluctablement aboutir à une loi permissive ». Il est conduit en plusieurs étapes, et il constate qu’il suffit d’ouvrir une brèche dans la conscience collective pour prétendre plus tard à la mise en cohérence des pratiques et du droit.

    Thibaud Collin met en garde : « Il s’agit d’émanciper les hommes de leur humanité et pour cela de subvertir leur conscience morale. Il faut donc l’assouplir et la disposer à considérer que tout dans le monde humain change et que les critères moraux ne sont en fait que des valeurs relatives à ceux qui les utilisent ».

    Transhumanisme et eugénisme

    Ces deux notions sont inséparables explique Dominique Folscheid, philosophe : « Il y a eugénisme sitôt qu’un tiers intervient dans le choix de l’origine d’un autre, en vue de sélection négative ou positive ». L’exemple de la « PMA pour toutes » le montre. L’objectif n’est pas de soigner une infertilité, mais de donner une capacité d’engendrer alors que la nature ne le permet pas. La technique prend le dessus sur l’homme avec le désir de changer la condition humaine pour produire un homme nouveau, soigneusement sélectionné. Le transhumanisme conduit à l’eugénisme. Et le débat sociétal vient masquer les sujets importants de cette loi de bioéthique tels que « la sélection, le tri et la fabrication d’embryons humains », déplore Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Lejeune. On supprime les handicapés par un eugénisme négatif. Au lieu d’engendrer, on crée tout en détruisant l’homme.

    Transhumanisme et Intelligence Artificielle

    L’Intelligence Artificielle, Laurent Alexandre, chirurgien, la définit comme l’ensemble des techniques qui imitent le fonctionnement humain : « Aujourd’hui, l’IA est dite faible, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de conscience ni d’âme ». Et le plus grand risque serait, selon Jean-Marie Le Méné, que l’homme décide de « s’abandonner à la technique ». Dans le contexte de fort enjeu économique installé par le business procréatif : « le mariage contre nature entre la biologie et le marché », l’homme doit choisir quelle limite il veut mettre à la technique et se poser les bonnes questions. En effet, l’Intelligence Artificielle peut, par exemple, permettre de mieux « choisir un embryon ». Intelligence Artificielle, transhumanisme et eugénisme sont des notions qui se rejoignent et ont en commun de nier la nature humaine.

    Laurent Alexandre évoque une complémentarité de l’homme et la technique, mais pour  Jean-Marie Le Méné, l’homme doit rester au centre : « On ne peut comprendre l’être humain qu’en étudiant la finalité de l’organisme qui se construit dans toute sa complexité ». Contrairement à ce qu’on peut penser : augmenté par la technique, les capacités propres de l’homme sont diminuées : « L’homme de Neandertal, lui, savait pêcher, chasser, réparer ses chaussures lui-même… bref, autant de choses que nous perdons à mesure que nous nous améliorons », explique Jean-Marie Le Méné.

    La sécularisation de la société s’accompagne aujourd’hui d’une espérance d’éternité biologique. Pour Dominique Folscheid, « le transhumanisme est l’arnaque du siècle », car la « mort de la mort » n’est qu’une illusion. Les croyants, le rappelle Jean-Marie Le Méné, promettent « la mort de la mort », mais ils parlent ici de l’immortalité de l’âme contrairement au dépassement de la mort biologique recherchée dans le transhumanisme.

    De la vie à la mort, le transhumanisme ne cesse de fragiliser l’homme, c’est le premier danger de cette idéologie. Cependant, pour Jean-Marie Le Méné, « l’archaïsme qu’est la nature humaine demeure, et nous resterons des hommes. »

    Sources: Valeurs actuelles, dossier spécial : Les dangers du transhumanisme, Charlotte D'Ornellas (26/09/2019)

  • Synode amazonien : le synode de Kraütler

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Il y a cinq ans, le Pape avait déjà en tête les conclusions du Synode sur l’Amazonie

    À la veille du vote du document final du synode sur l’Amazonie, la question de savoir quelles seront les principales innovations soumises à l’approbation du Pape a déjà une réponse prévisible.

    En effet, aussi bien la conception de ce synode que son objectif – l’ordination de prêtres mariés et nouveaux ministères pour les femmes – étaient déjà en gestation à l’audience du 4 avril 2014 entre le Pape François et l’évêque autrichien émigré au Brésil Erwin Kraütler.

    Nous connaissons à présent le détail du déroulement de cette audience et de ses développements ultérieures grâce à un livre que Mgr Kraütler lui-même a publié à l’occasion de ce synode.

    Pour comprendre comment l’histoire et l’issue du synode sur l’Amazonie étaient déjà écrites à l’époque, il suffit de parcourir les pages de ce livre, comme l’a fait Maike Hickson dans « LifeSite News » le 22 octobre, dans la critique que nous reproduisons ci-dessous :

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    L’architecte du Synode révèle comment le Pape François pourrait « ouvrir une porte » à l’ordination des femmes

    de Maike Hickson

    Erwin Kraütler, l’évêque émérite du diocèse de Xingu au Brésil, vient de publier un nouveau livre consacré au Synode sur l’Amazonie et sur à ses résultats.  Son livre s’intitule « Le renouveau c’est maintenant.  Les impulsions du synode sur l’Amazonie pour la Réforme de l’Église ».

    Dans sa nouvelle publication, Mgr Kraütler répète son appel pour des prêtres mariés, des femmes diacres ainsi que des femmes prêtres.  C’est dans ce contexte qu’il évoque le rôle important que les femmes jouent déjà dans l’Église de sa propre région, le Brésil.  Voici ce qu’il écrit pour dénoncer le fait que les femmes aient trop peu droit à la parole dans l’Église catholique :

    « Souvent, je fais référence au fait que chez nous, dans notre diocèse de Xingu, les choses se passent très différemment.  Là-bas, les femmes président les Liturgies de la Parole et que, ce faisant, elles prononcent aussi l’homélie.  Mais cette expérience au Brésil et peut-être également ailleurs n’est tout au plus qu’un rayon de lumière ténu et est encore très loin d’être le signe ce cette nouvelle aube que nous attendons depuis si longtemps. »

    Il se dit « convaincu qu’une égale dignité de la femme en ce qui concerne les ministères ordonnés viendra ».

    « Et j’espère », poursuit l’évêque, « que le Synode sur l’Amazonie ouvrira de nouveaux chemins pour cela, ou au moins qu’il fera quelques pas dans la bonne direction ».

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    Mgr Kraütler se rappelle sa rencontre avec le pape François le 4 avril 2014, une rencontre qui allait être un moment crucial dans l’histoire de l’actuel Synode pan-amazonien, et il montre comment tous les sujets qu’il avait porté à l’attention du Pape François ont été aujourd’hui inclus dans le Synode sur l’Amazonie.

    En racontant son audience privée avec le Pape François, l’évêque autrichien rappelle tout d’abord que c’était en fait son propre conseiller théologique, le P. Paulo Suess, qui peu avant l’audience, avait parlé à François du manque de prêtres en Amazonie.  C’est alors que le Pape a dit « qu’il attendait des évêques qu’ils lui fassent des propositions concrètes et courageuses. »  Et, en riant, le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler s’il se souvenait que lui aussi avait utilisé le même mot – « Corajudos » [que Mgr Kraütler traduit par les mots « courageux, audacieux »] – dans son discours aux JMJ de Rio de Janeiro le 27 juillet 2013.

    L’évêque autrichien raconte également avoir présenté trois points au Pape : « la situation [et les droits] des peuples indigènes d’Amazonie » ; « l’Amazonie et l’écologie » et « les paroisses sans Eucharistie », c’est-à-dire le manque de prêtres.  C’est à ce moment, à propos du troisième point, que le Pape a demandé à Mgr Kraütler s’il avait une proposition spécifique à faire.  Après que Mgr Kraütler ait simplement répondu qu’il fallait trouver une manière pour faire en sorte que ces paroisses ne soient pas exclues de l’Eucharistie, le Pape a fait référence à « un évêque à Mexico ; Mgr Samuel Ruiz de San Cristóbal de las Casas, aujourd’hui décédé », et que Mgr Kraütler connaissait.  Mgr Ruiz avait ordonné diacres permanents des centaines d’indigènes mariés et qui ne faisaient que diriger leurs propres paroisses.  Cette pratique avait été interrompue par le Vatican en 2001.

    Le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler pourquoi ces diacres ne pouvaient pas également célébrer la Sainte Messe, ce à quoi l’évêque a répondu : « parce qu’ils sont mariés ».  C’est alors que le Pape François lui-même a ressorti les idées d’un autre évêque, Mgr Fritz Lobinger qui avait imaginé une « Equipe d’Anciens » à la tête d’une paroisse, ordonnés [prêtres] et qui pourraient donc célébrer la messe.  Ces « Anciens », selon les idées de Lobinger, pourraient être mariés – et être aussi bien des hommes que des femmes.

    Il est significatif que le Pape François ait mis sur la table les idées d’un homme qui appelait explicitement à l’ordination de femmes à la prêtrise.  Mais il est aussi significatif qu’il discutait déjà des idées de Lobinger en 2014, alors qu’en 2019, il déclarera dans une conférence de presse dans l’avion : « je ne dis pas que ça devrait être fait, parce que je n’y ai pas réfléchi, je n’ai pas prié suffisamment sur le sujet ».

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    On pourrait peut-être affirmer qu’il s’agit du Synode de Kräutler.

    Mgr Kraütler affirme : « Pour nos indigènes du Brésil, il est absolument merveilleux que le Pape François ait suivi toutes les demandes que j’ai pu lui présenter [en 2014] pendant mon audience privée à Rome. »

    Mais Mgr Kraütler a également des mots dénigrants pour les « Romains » dans le conseil pré-synodal chargé de préparer le Synode sur l’Amazonie et qui comptait dix-huit membres, nombre d’entre eux issus d’Amérique latine et certains de la Curie romaine.  Il s’agissait d’un groupe d’experts latino-américains qui avait préparé une première version des « Lineamenta » (document préparatoire) pour le Synode sur l’Amazonie mais leurs idées avaient rencontré une certaine résistance.  En décrivant la façon dont l’équipe pré-synodale a travaillé sur ce document préparatoire en avril 2018, Mgr Kraütler a déclaré : « Parfois, il y avait des divergences d’opinion, surtout avec les ‘Romains’ ».

    L’évêque autrichien a ensuite enfoncé le clou en décrivant la réunion du conseil pré-synodal de mai 2019 qui avait pour but de discuter des versions préparatoires de l’« Instrumentum laboris », le document de base pour les travaux du synode.

    « Les discussions n’ont pas été toujours faciles », écrit le prélat autrichien.  « Parfois, nous avons senti un vent contraire glacial ».  Et de poursuivre pour expliquer ses déclarations : « Le problème est toujours le même : des opinions basées sur une pastorale de plusieurs années au contact direct du Peuple de Dieu qui vient se heurter aux normes froides, aux canons, aux paragraphes brandis par des membres de la Curie romaine qui ne connaissent l’Amérique latine que du point de vue touristique et qui n’ont probablement jamais travaillé directement sur le terrain en pastorale dans un paroisse. »

    Mgr Kraütler insiste sur le fait que son propre groupe « a combattu bravement » et a finalement pu boucler le document de travail du synode.  Mais il a été encore plus satisfait quand, les 14-15 novembre 2018, s’est déroulé à Manaus une réunion du conseil pré-synodal rassemblant les présidents de toutes les conférences régionales de l’Amazonie brésilienne.  Le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des Évêques, avait fait le déplacement depuis de Rome.  « Cette réunion », explique Kraütler, « m’a donné davantage d’espoir qu’on puisse, malgré tout, avancer sur le problème des paroisses sans Eucharistie et sur les conditions pour l’admission aux ministères ordonnés ».

    « Parce que soudainement », poursuit-il, « les évêques qui n’avaient pas encore dit grand-chose sur ce sujet ont soudain fait entendre leur voix.  Comme on s’y attendait, le cardinal Baldisseri a soulevé plusieurs objections et a fait référence aux déclarations de plusieurs papes.  Mais à ce moment, deux évêques – dom Edson de São Gabriel da Cachoeira (Amazonie) dt Dom Filipe de Miracema do Norte (Tocantins) – ont répondu et ont résisté, tout comme Pierre l’a fait avec Paul à Antioche, ‘s’opposant ouvertement’ (Gal 2:11) à Son Éminence. »

    Selon l’évêque autrichien, le P. Filipe s’était préparé en mettant par écrit un texte et « a déclaré tout de go : ‘les conditions actuelles pour l’admission aux ministères ordonnés doivent être revues !’ ».

    Pour ce prélat, « la tradition » a un mauvais goût.  Il propose de se débarrasser du « lest accumulé au cours des siècles, que nous avec notre Église supportons à grand-peine et que certains dans les milieux de droite défendent au nom de la ‘tradition’ ».

    Il propose à présent avec assurance que le Synode sur Amazonie se débarrasse de tout ce qui est « superflu ».

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    En ce sens, Mgr Kraütler révèle dans son nouveau livre que, pendant les réunion du conseil pré-synodal, « en présence du pape, j’ai insisté pour inclure l’ordination de femmes diacres dans le document final [du Synode Amazonien]. »  Cependant, le cardinal Baldisseri a insisté sur le fait qu’il serait « préférable de laisser d’abord les ‘gens’ d’Amazonie répondre d’abord aux questions que nous leur posons plutôt que d’anticiper leurs réponses ».

    Pour Kraütler, le diaconat féminin est un objectif incontournable du Synode sur l’Amazonie puisque « réalistiquement, nous ne ferons pas d’avancées substantielles concernant la prêtrise des femmes.  J’ai de la peine pour le Pape François, parce que le Pape Jean-Paul II a affirmé sans équivoque que l’Église n’avait pas l’autorité pour ordonner des femmes à la prêtrise. »  Maintenant, le Pape François, « est lié par cette décision », a ajouté le prélat, « en ce qui concerne l’accès des femmes à la prêtrise ».  Mais, en ce qui le concerne, il pense toujours que cette affirmation « n’est pas un dogme ».

    Quant à la question de rester loyal à la Révélation, Mgr Kraütler a sa petite idée.  Cette question « ne signifie pas réellement que tous les rites et les normes de l’Églises primitive sont encore contraignants pour nous au sens où elles l’étaient à l’époque ».  Il rejette ici explicitement l’admonition de Saint-Paul selon laquelle « les femmes devraient garder le silence dans les assemblées » (1 Cor 14 :33-34).  « Si cette règle était encore en vigueur », argumente-t-il, « qu’est-ce qui se passerait dans les paroisses d’Amazonie et d’ailleurs qui sont dirigées par des femmes dans deux tiers des cas ? ».  Cet évêque affirme même que ce passage de Saint Paul n’aurait été ajouté que tardivement, mettant ainsi en doute son authenticité.

    Le prélat autrichien suggère en outre que l’église du XXe siècle a abandonné de nombreux enseignement de l’Église du XIXe, notamment en ce qui concerne la position de l’Église par rapport à la démocratie (Pape Saint Pie X), ou encore en matière de liberté religieuse (« Dignitatis Humanae »), ainsi que d’autres nouveautés introduites par le Concile Vatican II qui auraient été jugées hérétiques à l’époque du Premier Concile. »

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    Dans son audace, Mgr Kraütler donne en fait raison aux « peurs des cercles conservateurs » au sein de l’Église catholique – citant explicitement certains écrits de Sandro Magister et de Giuseppe Nardi (Katholisches.info) – et en particulier concernant leurs craintes que le « laboratoire sur l’Amazonie » ait pour but d’attenter au sacrement de l’Ordre.  « Ce qui est ici présenté comme une grande crainte », écrit Kraütler, « je le regarde dans une attitude d’espérance.  Le Synode sur l’Amazonie pourrait bien provoquer une avancée historique dans l’Église universelle. »

    Il conclut alors avec ce qu’il espère que le Pape François fera probablement.  En première lieu, il espère que le Pape écoutera les participants au synode.  « Si nous présentons nos demandes avec insistance, le Pape pourrait, comme il l’a fait au synode sur la famille, ouvrir une porte en disant : ‘Maintenant, vous les évêques, vous avez la possibilité de faire ce que vous estimez nécessaire’ ».  Il reviendrait donc aux conférences épiscopales régionales de dire : Oui, la situation chez nous est telle qu’il est bon que nous recourions à la possibilité que le Pape nous a donné d’’ordonner des ‘viri probati’ et des femmes diacres ».

    Ici, Mgr Kraütler fait un lien avec l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » du Pape François dans laquelle il a permis que les conférences épiscopales régionales – comme la Conférence épiscopale allemande – autorisent certains couples divorcés et remariés à recevoir la Sainte Communion, malgré le fait qu’ils vivent dans objectivement en état d’adultère.

    Vu comment Mgr Kraütler a pu si facilement obtenir du Pape François qu’il organise un synode sur base des trois points tels qu’il les a présentés au Pape en 2014, on peut fort bien s’attendre à lire une conclusion et une proposition semblable à celle qu’il décrit aussi bien dans le rapport final du Synode que dans l’exhortation post-synodale du Pape François qui ne tardera certainement longtemps pas à arriver.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Espagne : des croyants tentent de réparer la profanation de l'Eucharistie

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Des croyants espagnols tentent de réparer la profanation à Jésus-Hostie

    Rédigé par Nicolas Bauer, EJLC le  dans Tribune libre

    Des croyants espagnols tentent de réparer <br>la profanation à Jésus-Hostie

    L’avocate chrétienne espagnole Polonia Castellanos a annoncé e 8 ocotbre dernier que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait enfin accepté de juger l’« affaire des hosties ». L’État espagnol est donc attaqué, devant les juges de Strasbourg, pour ne pas avoir sanctionné une profanation massive d’hosties par un « artiste » athée. Au-delà de cette demande de réparation devant les tribunaux, des croyants espagnols ont voulu réparer l’offense faite au Corps du Christ, en témoignant de leur foi dans le sacrement de l’Eucharistie. 

    En 2015, un « artiste » espagnol Abel A. a profané 242 hosties consacrées, subtilisées au cours de plusieurs messes. Il les a arrangées sur le sol pour former le mot « pederastia », puis a posé nu avec son « œuvre », dont les photos ont été exposées dans des locaux prêtés par la ville de Pampelune. L’« artiste » a assumé le fait que sa démarche visait à blesser les catholiques et s’est réjoui d’y être parvenu. À l’issue de l’exposition intitulée « Amen », il a vendu sa création pour près de 300 000 euros.

    Il est difficile d’imaginer un cas de profanation plus extrême que celui-ci : profaner le Corps du Christ est, d’après le Catéchisme de l’Église catholique, le pire sacrilège qui soit1. En effet, une hostie consacrée n’est pas seulement « sacrée » ou une image de Dieu, c’est Dieu Lui-même. L’absence de condamnation d’Abel A. pour de tels actes laissent donc croire que tout est permis contre les chrétiens en Espagne. Depuis cette exposition, l’« artiste »affirme d’ailleurs fièrement que des admirateurs lui ont rapporté d’autres hosties consacrées.

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  • Irlande du Nord : les évêques s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Les évêques d’Irlande du Nord s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

    La loi qui décriminalise l’avortement et légalise le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord a pris effet ce mardi 22 octobre. L’épiscopat régional évoque «un jour tragique» pour les enfants à naître, et s’inquiète aussi de la situation politique de l’Irlande du Nord, qui a conduit à ce changement législatif.

    C’est à minuit, ce mardi, que ces changements sont entrés en vigueur en Irlande du Nord. L'avortement a été libéralisé et le mariage homosexuel légalisé sur décision du Parlement de Westminster à Londres, où sont gérées les affaires courantes de la province britannique en raison de la paralysie de l'exécutif local. En juillet dernier, les députés britanniques avaient voté des amendements pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici le 21 octobre. Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, les institutions politiques de la province britannique d'Irlande du Nord sont toujours actuellement à l'arrêt.

    Une région jusque-là «à part»

    Des députés nord-irlandais étaient revenus siéger lundi en début d’après-midi afin de débattre de la loi et de tenter de s’y opposer. Une action surtout symbolique, car sans le soutien de plusieurs partis, un premier ministre et un vice-premier ministre ne peuvent pas être élus, et la loi adoptée à Londres n’a donc pu être bloquée.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement était jusqu'ici illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menaçait la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y restait également interdit.

    Respecter le don de la vie

    Dans une déclaration datée publiée ce 22 octobre, les évêques catholiques nord-irlandais estiment qu’il s’agit d’un «jour tragique pour les enfants à naître qui ne béniront jamais le monde par leurs vies uniques et précieuses». «C’est aussi un triste jour pour notre démocratie locale», ajoutent-ils. 

    L’épiscopat d’Irlande du Nord souligne que l’avortement «est une violation brutale du don précieux de la vie», et que ce droit à la vie «ne nous est donné par aucune loi ou gouvernement». Il évoque aussi «la liberté de conscience des professionnels de la santé», qui doit «être respectée». Ceux-ci ne devraient pas être contraints  de «soutenir une action qui entre en conflit avec leur engagement à défendre la vie». Les évêques se disent par ailleurs «inquiets» de la redéfinition du mariage avec son ouverture aux personnes de même sexe.

    La responsabilité des élus

    Le message des prélats nord-irlandais revient en des termes vigoureux sur la situation politique, d’où découle la mise en application de cette nouvelle loi. «L’inévitable vérité, peut-on lire, est que nos élus locaux avaient le temps et le pouvoir d’éviter que cette draconienne législation sur l’avortement de Westminster ne soit introduite au-dessus de la tête des citoyens locaux, mais ils ont choisi de ne pas le faire. C’est le devoir des citoyens de tenir leurs représentants élus pour responsable de ces décisions qu’ils ont prises», estiment les évêques.

    «Toute loi humaine qui ôte le droit à la vie est une loi injuste, et chaque personne, chaque votant, chaque représentant politique doit y résister», écrivent-ils plus loin, d’autant plus lorsque ces élus sont catholiques puisque le sujet interpelle alors leur «foi».

    Agir politiquement et prier

    Les évêques appellent les partis politiques d’Irlande du Nord à «redoubler leurs efforts pour restaurer l’Assemblée et un pouvoir exécutif partagé», afin de «faire face au besoin urgent de construire une société fondée sur le respect du droit à la vie» et attentive aux plus nécessiteux. Ils demandent aux votants de participer aux prochaines consultations sur la législation introduite ce 22 octobre, et de «ne laisser aucun doute à leurs représentants quant à leurs sentiments sur le sujet». Et c’est un appel à la prière que l’épiscopat nord-irlandais lance en conclusion de son communiqué. Prier «pour une société qui respecte l’égal droit à la vie et au soin d’une mère et de son enfant à naître, avec une compassion qui accueille chaque enfant comme un cadeau unique et merveilleux».