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Débats - Page 333

  • Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

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    Lu sur le site web de bimensuel « L’Homme Nouveau » ce billet rédigé par l'abbé Claude Barthe* le 27 octobre 2019 dans Res Novae 

    diacres-permanents.png« Personne ne le conteste : le Pape François est un politique génial. Le document final de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie le montre une fois encore.

    Tout le monde attendait que le document demande simpliciter que soit désormais possible l’ordination sacerdotale d’hommes mûrs et éprouvés, des viri probati. Il n’en est rien, du moins apparemment : comme si les critiques très fortes venues de toute part avaient été entendues, l’assemblée, guidée d’une main sûre, ne s’est pas engagée en ce sens.

    Elargissement

    En revanche, elle propose, au n. 111 du document, l’ordination sacerdotale de diacres permanents, éventuellement mariés : il est demandé que l’autorité compétente établisse des critères pour ordonner prêtres des « hommes idoines et reconnus par la communauté, qui exercent un diaconat permanent fécond », lesquels pourront avoir une « famille stable légitimement établie ». Lucarne fort astucieuse par laquelle va pouvoir passer l’ordination des prêtres mariés, sans en avoir trop l’air.

    On pourra même se prévaloir du fait que l’on se calque sur la discipline des Eglises orientales, qui font du diaconat une sorte de cliquet : les candidats au sacerdoce qui entendent se marier doivent l’être avant le diaconat, sinon, ils seront tenus au célibat sacerdotal.

    Mesure « libératrice »

    Ainsi donc, on pourra désormais ordonner prêtres ces presque prêtres que sont les diacres mariés. Et pour accéder au sacerdoce, les candidats mariés pourront d’abord être ordonnés diacres « permanents ». L’étape du diaconat étant au reste une obligation disciplinaire rigoureuse.

    Du coup, la mesure « libératrice » n’aura aucun mal à devenir universelle. On devine que les évêques de nos régions, aussi pauvres en prêtres que l’Amazonie, à Langres, à Rodez, à Auch, ne vont pas tarder à demander à pouvoir ordonner prêtres leurs diacres permanents. Le célibat sacerdotal à l’imitation du Christ, gloire ascétique de l’Eglise romaine, aura vécu. »

    Ref.Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

    Génial? Il y a de bons et de mauvais génies.  Le diaconat permanent restauré à la suite du concile Vatican II peine déjà aujourd’hui à trouver sa propre voie. Une telle mesure lui porterait un coup mortel …

    JPSC

    * L'abbé Claude Barthe dirige la lettre mensuelle internationale (français, anglais et italien)d'analyse et de prospective Res Novae, proposée en version papier et en version numérique.

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    Pour s'abonner à la version numérique de Res Novae, il suffit de cliquer là.

     

  • En Amazonie, le jeu dangereux du pape

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    pape bergoglio SIPA_SIPAUSA30185924_000021_0.jpg

    Sous la signature d’Edouard Husson, sur le site de « Valeurs actuelles », ce 3 novembre 2019 :

    « À force de mépriser les plus fidèles soutiens de l'Église, François prend le risque de voir se nouer une “ convergence des luttes ” au sein de laïcs catholiques plus fidèles au catholicisme qu'au Saint-Père lui-même, analyse Edouard Husson, historien.

    Le synode pour l'Amazonie s'est terminé le 27 octobre, au terme de trois semaines de débats sur un résultat prévisible. Les “ pères du synode ” ont voté en faveur de l'ordination d'hommes mariés, demandé au pape de rouvrir le dossier de l'ordination de femmes au diaconat, réclamé la création d'une liturgie amazonienne spécifique.

    Le document de travail préparatoire au synode avait inquiété par ses références néo païennes et son enracinement dans la vieille théologie marxiste dite “ de la libération ”. Le document final est plus soigné. On y a réintroduit du langage d'Église. On a remis la communion eucharistique au centre : le document préparatoire lui substituait un peu trop visiblement une très rousseauiste communion avec la nature. Le document n'est pas moins jargonnant pour autant. Mais c'est une caractéristique des documents ecclésiastiques depuis qu'existent des conférences épiscopales bureaucratisées. Et puis, rassurez-vous, il y a bien un peu de politique encore : on propose un fonds pour l'Amazonie, on suppose une taxe pour l'alimenter. Au total, même s'il y a eu des débats, plus nourris que prévu, dans la salle du synode, les promoteurs de la réunion, qui ont grandi dans le marxisme, avaient projeté d'utiliser les bonnes vieilles méthodes : suffisamment d'opposants pour qu'il y ait débat ; mais pas assez pour empêcher les points les plus controversés de passer à la majorité des deux tiers.

    Des provocations poussées trop loin ?

    À présent, c'est au pape de dire quelles conclusions il retient. Aussi progressiste soit-il, le Saint-Père sait que son prestige ne subsiste que parce que les catholiques modérés à travers le monde continuent à respecter l'autorité pontificale. François va donc faire en sorte d'apparaître comme un modéré par rapport aux propositions les plus audacieuses du synode : attendons-nous par exemple à ce que l'ordination d'hommes mariés soit limitée strictement à l'Amazonie, à titre d'expérimentation, dans l'exhortation apostolique à venir. Cela n'empêchera pas que les évêques d'Allemagne poussent à la multiplication des expériences. Libre à François de céder, un jour, à la pression de telle ou telle conférence épiscopale…

    Le pape s'adonne donc à son sport favori : rouler sur la ligne blanche, au milieu de la route. Régulièrement il fait lancer des ballons d'essai, puis il reprend la main en modérant la proposition qui lui a été faite, tout en morigénant les catholiques des générations Jean-Paul II et Benoît XVI. En trois semaines, François aura réussi à s'en prendre à trois reprises aux plus fidèles soutiens de l'Église : les opposants résolus au synode sur l'Amazonie auront été traités de « rigides », d'« élitistes » et de « pharisiens ». C'est à se demander si le pape ne roule pas de plus en plus à gauche de la ligne blanche, au risque d'une grave collision. Lui-même a eu du mal à se dépêtrer de l'image désastreuse laissée par la procession et l'exposition de statuettes d'une idole païenne, Pachamama, à Saint-Pierre de Rome puis à Santa Maria in Traspontina. Le 23 octobre, des catholiques fidèles au premier commandement ( « Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi ») se sont emparés des Pachamama et les ont jetées dans le Tibre. Le pape s'est fendu d'un petit discours d'excuses vis-à-vis des sensibilités amazoniennes blessées, avant de se lancer dans un récit abracadabrantesque selon lequel les idoles avaient été repêchées dans le Tibre et les  carabinieri les protégeaient en attendant leur éventuelle procession lors de la messe de clôture du synode. Devant le lancement d'une pétition, sur LifeSiteNews.com, pour refuser un nouveau geste d'idolâtrie dans la basilique Saint-Pierre, le pape n'a pas insisté.

    François a-t-il poussé les provocations trop loin ? Au point de devoir se trouver pour la première fois devant une opposition laïque ? La vraie nouveauté des semaines du synode est en effet la “ convergence des luttes ”, sur les réseaux sociaux, entre des laïcs qui ont grandi dans le sillage de Jean-Paul II et Benoît XVI, et d'autres issus de la mouvance traditionaliste. Tous pensent que les évêques, même conservateurs, ne sont pas assez engagés pour admonester fraternellement le Saint-Père. Ils ont désormais un ennemi commun : le modernisme. Et un hashtag pour se retrouver : #unitetheclans. Parti d'Amérique du Nord, autour de personnalités comme John-Henry Westen, Taylor Marshall, Michael J. Matt, ce mouvement fait des émules en Amérique latine, où un certain nombre de catholiques apprécient peu un synode qui, disent-ils, va les affaiblir un peu plus face au succès des prédicateurs évangélistes, et en Europe, où la lecture des ouvrages du Canadien Michael O'Brien est en train de devenir un signe de ralliement : en particulier le roman  Père Elijah, publié en 2008, extraordinaire anticipation d'une apostasie dans l'Église. Sans mauvais jeu de mots, il se pourrait que François ait mangé son pain blanc. En effet, si son autorité sur la hiérarchie épiscopale semble inentamée, au-delà de quelques voix dissidentes, il lui sera beaucoup plus difficile de contrôler des laïcs, rebelles à son autorité au nom de la fidélité au catholicisme.

    Ref. En Amazonie, le jeu dangereux du pape

    JPSC

  • Quand Arte programme une nouvelle fois "Amen"

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    Amen, le film de Costa-Gavras qui accable le pape Pie XII pour le rôle qu'il aurait joué dans la Shoah, est au programme de la chaîne Arte ce dimanche soir. Belgicatho est revenu de nombreuses fois sur ces évènements pour rendre justice au pape Pacelli :

    Nous vous conseillons d'aller consulter ce site consacré à ce pape calomnié  : http://www.pie12.com/index.php?

    avec les rubriques suivantes :

  • Retour sur "le pacte des catacombes"

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    Sur le site "Smart Reading Press", Aline Lizotte revient sur "le pacte des catacombes" :

    LE PACTE DES CATACOMBES

    31 Oct 2019

    Le 20 octobre, dans les catacombes de Sainte-Domitille, plusieurs dizaines de participants au synode sur l’Amazonie ont renouvelé le «Pacte des Catacombes» signé en 1965 par une quarantaine de participants au concile Vatican II, qui s’engageaient à changer de style de vie et de pastorale pour mieux évangéliser les pauvres. Quel est le contenu de ce nouveau pacte ? Aline Lizotte nous le présente, en le resituant dans le contexte ecclésial latino-américain.

    Le synode sur l’Amazonie s’est terminé le dimanche 27 octobre par la messe de clôture. Nous ne savons pas grand-chose de ce synode, excepté trois paragraphes du document final : les numéros 103, 111 et 119.

    Dans le numéro 103 est exprimé le souhait que le Saint-Père se prononce sur un ministère stable accordé aux femmes «dont le rôle fondamental […] dans l’Église de l’Amazonie et ses communautés a été reconnu et souligné» et «compte tenu des multiples services qu’elles fournissent». Cette reconnaissance ministérielle pourrait être «un diaconat permanent» ou un autre ministère stable. Le vote a été de 137 placet contre 30 non placet.

    Le vote du numéro 111 – le plus mal voté –, portant sur la possibilité d’ordonner à la prêtrise des diacres permanents, fait apparaître diverses tendances. «À cet égard, certains étaient favorables à une approche plus universelle du sujet et proposaient d’ordonner à la prêtrise des hommes appropriés et estimés de la communauté (viri probati). D’autres s’en tiennent à ceux qui ont eu un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate pour le sacerdoce, ayant une famille légitimement constituée et stable pour soutenir la vie de la communauté chrétienne à travers la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les régions les plus reculées de la région amazonienne». Le vote étant de 128 placet contre 41 non placet – la majorité des 2/3 étant de 121 –, la proposition est passée sans que l’on sache si les votes négatifs sont une protestation par rapport au choix restrictif des diacres permanents ou par rapport au principe même d’ordonner des hommes mariés.

    Enfin, le numéro 119 porte sur la création et l’acception d’un rite amazonien : le nouvel organisme de l’Église en Amazonie doit constituer une commission compétente «pour étudier et dialoguer, selon les us et coutumes des peuples ancestraux, en vue de l’élaboration d’un rite amazonien, qui exprime le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel amazonien, avec une référence spéciale à ce que Lumen gentium affirme pour les Églises orientales». Le vote exprime un large consensus : 140 placet contre 19 non placet.

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  • Des prêtres mariés en continence parfaite : la leçon des premiers siècles de l'Eglise

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Des prêtres mariés ? Oui, mais en continence parfaite. La leçon des premiers siècles de l’Église

    Le frère Thomas Michelet, un dominicain, enseigne la théologie à Rome à l’Université pontificale saint Thomas d’Aquin « Angelicum ». Il n’a pas pris part au synode sur l’Amazonie mais il en a suivi les débats, en particulier en ce qui concerne l’ordination au sacerdoce d’hommes mariés.

    Il ne se déclare ni pour ni contre. Mais il a remarqué une amnésie historique monumentale chez la quasi-totalité des hommes d’Église qui se sont attelés à cette question.

    Presque tous oublient – ou n’ont jamais su – qu’au cours des nombreux siècles pendant lesquels on a ordonné prêtre et évêque des hommes mariés, la réception des Ordres sacrés a toujours été liée à l’engagement d’une continence parfaite entre époux. Et ce célibat « second ou conséquent » n’était pas considéré comme un lien purement disciplinaire que l’Église aurait la faculté de dissoudre de sa propre volonté.  Il remonte à l’époque apostolique et donc à une règle dont l’Église ne peut disposer.  Parce que si elle en disposait selon son gré, « elle ne serait plus l’Église des apôtres ».

    Le Père Michelet a donc pris une plume et du papier pour expliquer comment sont les choses dans cette brève note publiée le 29 octobre dans l’édition française du quotidien catholique en ligne « Aleteia » :

    > Ordonner des “viri probati”. Oú est la difficulté?

    *

    Pour commencer, le P. Michelet rappelle que l’Église catholique latine a continué à ordonner des hommes mariés d’âge mûr « au moins jusqu’au XIIe siècle ».  Mais à une condition: qu’au moment de l’ordination, ceux-ci s’engagent « en présence de leur épouse à vivre désormais avec elle en frère et sœur, c’est-à-dire dans la continence parfaite « .

    Cependant, tous ne respectaient pas fidèlement cette forme de vie et nous avons des témoignages d’évêques déposes de leur charge parce qu’ils étaient retournés vivre « more uxorio » avec leur épouse.  Ce fut donc pour protéger cette règle de ses violations trop fréquentes qu’au XIIe siècle, l’Église décida de ne plus ordonner que des prêtres célibataires.

    C’est ainsi qu’il y eut deux types de célibats.  Avec le premier, le célibat « conséquent » des époux, qui a finit par être supplanté et masqué par le second, le célibat « antécédent » des non-mariés.

    Et étant donné que ce second régime était une institution tardive de l’Église, on a fini par réduire le célibat du clergé à « une simple question de discipline », que l’Église pouvait changer quand et comme elle le souhaitait.

    Mais de cette manière, « ce qui a été décidé au XIIe siècle, pour protéger le célibat en le renforçant, a plutôt fini par le fragiliser par une sorte de perte de mémoire ».

    Si donc aujourd’hui nombreux sont ceux qui veulent revenir au régime de l’ordination des « viri probati », conclut Michelet, il faudrait également qu’ils reviennent à la continence parfaite qui était associée à une telle ordination depuis les origines de l’Église.

    Et de citer en guise de conclusion quelques lignes du discours mémorable que Benoît XVI avait justement dédié au célibat lors de la présentation des vœux de Noël à la Curie romaine le 22 décembre 2006.

    ————

    Pour situer la citation de Benoît XVI du 22 décembre 2006 avec laquelle le P. Michelet conclut sa note:

    > Eunuques pour le Royaume des Cieux. Le débat sur le célibat (28.5.2010)

    > Le pape « repense » le célibat du clergé. Pour le renforcer (15.6.2010)

    *

    Le jésuite français Christian Cochini (1929-2017), grand spécialiste de la langue chinoise et de l’histoire de la Chine et qui a été missionnaire pendant des dizaines d’années à Taiwan, en Chine continentale et chez les chinois émigrés au Japon, est l’auteur de la reconstruction historique la plus complète de la norme du célibat dans l’Église catholique.

    On trouvera sur cette autre page de Settimo Cielo un guide de lecture détaillé de son livre, rédigé par Agostino Marchetto ;

    > Le origini del celibato sacerdotale

    *

    Cet autre article en revanche contient le texte intégral, traduit en italien, de l’exposé sur le sens théologique du célibat sacerdotal présenté par la théologienne allemande Marianne Schlosser au symposium sur les « Défis actuels pour l’Ordre sacré » organisé à Rome par la « Ratzinger Schülerkreise » le 28 septembre 2019.

    > “Trópoi kyríou”, il modo di vivere del Signore

    Le 21 septembre dernier, dans un geste de protestation, Marianne Schlosser a démissionné du synode prévu en Allemagne où elle avait été invitée en tant qu’experte au forum sur le rôle de la femme dans l’Église, un forum ostensiblement biaisé dans le but de conférer les ordres sacrés également aux femmes.

    *

    Sur deux livres publiés récemment par un cardinal, le canadien Marc Ouellet et par un évêque, le missionnaire italien Cesare Bonivento, qui prennent la défense du célibat sacerdotal, le premier adoptant une approche plus théologie et le second une approche plus historique :

    > Même un cardinal proche du pape Bergoglio dénonce les dangers des synodes d’Amazonie et d’Allemagne

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Pourquoi l’avortement n’est pas un acte médical

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Pourquoi l’avortement n’est pas un acte médical

    31/10/2019

    C. du Bus

    L'actualité exige d'être clair sur les enjeux en matière d'avortement. C'est pourquoi, ce Flash Expert  peut contribuer à enrichir la réflexion.L'avortement est parfois présenté comme un « acte médical » au motif que sa pratique est confiée par la loi à un médecin. Or, il faut examiner la nature d'un acte, déterminée entre autres par sa finalité, et non pas uniquement la qualité de celui qui le pose, pour conclure qu'il constitue ou non un acte médical. Deux pages pour comprendre et argumenter.

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  • Une vie après la vie ?

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    De Louis Daufresne sur la Sélection du Jour :

    Y a-t-il une vie après la vie ?

    On naît pour mourir mais est-ce qu’on meurt pour naître ? En ce jour de la Toussaint, on pourrait croire que la question ne concerne que le christianisme, Saint-Paul invitant comme on le sait à se dépouiller du « vieil homme » pour revêtir le « nouveau ». L’apôtre recommande d’imiter Jésus-Christ et, à ce titre, se situe dans l’ordre de la foi et de l’esprit. Mais la question peut se lire autrement, dans le registre du corps et de la conscience. C’est ce que montre le film Thanatos, l’ultime passage, sorti en salle cette semaine« Il n’y a pas plus universel que la mort. C’est l’égalité parfaite entre tous les hommes », constate son réalisateur Pierre Barnerias. Mais qui nous parle de ce qui se passe à ce moment-là ? À la vérité, les religions ne communiquent guère sur le sujet, se bornant à la loi des deux f : fidélité et finalité : plus on est fidèle, plus on se rapproche du salut. D’où le rôle-clé joué ici-bas par la persévérance dont tous les rituels servent à entretenir la flamme. Les religions sautent l’obstacle de la mort en canalisant le fleuve de nos angoisses vers l’immense réceptacle capable de les vidanger. Ce fleuve s’appelle l’espérance. Celle-ci est un discours que l’on se raconte. Sauf que la mort n’est pas un discours : ce que l’on en sait découle de l’expérience et non de la croyance. Les religions n’ont pas de prises sur ce phénomène palpable. Car évidemment, pour en parler, il faut l’avoir vécu.

    Victimes d’accidents, des personnes déclarées mortes par la médecine sont revenues à la vie terrestre. Cela s’appelle une expérience de mort imminente (EMI), plus connue son le nom anglais de NDE (near death experience). En passant de l’autre côté, ces anonymes ont fait l’expérience d’une nouvelle naissance, relativisant ainsi la frontière de la mort. Cette expérience n’a rien à voir avec une hallucination. Il s’agit d’une décorporation qui, au lieu d’abolir la conscience du sujet, la déplace dans une autre dimension. De Sydney à Long Island, de Londres à Toulouse, tous les témoignages réunis par Pierre Barnerias concordent : le plus souvent, il y a ce fameux tunnel, cette lumière irradiante, et surtout cet Amour impossible à retranscrire en langage humain. L’enquête confronte des médecins de renom à ce qui contredit toute la doxa matérialiste. « Pourquoi s'obstiner à croire qu'il n'y a rien après la mort ? » interroge Pierre Barnerias. Chez nos ancêtres, aux yeux desquels l’être subsistait dans l’âme, l’ultime passage était vécu comme une migration, pas comme une rupture. Notre société soi-disant évoluée définit la mort en creux : c’est la fin de la vie. Point barre. Cette vision très minimaliste, bas de plafond, sous-tend qu’il n’y a rien à comprendre. Mais (ce qui est le cas dans le film) quand une mère perd brutalement son fils dans un accident de la route, elle va chercher des réponses, exiger une sorte de droit de suite. L’environnement déchristianisé, très peu résilient, n’a rien à lui offrir. Bien au contraire, il augmente la détresse. Puisque la mort est incompréhensible, rien ne peut être dit à son sujet. Et c’est logique, si on considère qu’elle n’est que la porte sur le néant, l’aube du sommeil éternel. C’est pour cela que les « expérienceurs » (comme on les appelle) mettent souvent des décennies à raconter leur voyage dans l’au-delà. De peur d’être pris pour fous. Dans un univers médical ultra technicisé, tout est fait pour maintenir le patient ici-bas, comme si passer de l’autre côté n’était pas concevable. Ceux qui ont vécu des EMI prouvent le contraire. Notre conscience perdure au-delà de nos sens et si invraisemblable que cela puisse paraître, on peut voir les yeux fermés et marcher tout en se voyant allongé dans son lit.

    Qui peut douter que de tels récits révolutionnent notre manière d’envisager la vie ? Les témoignages recueillis par Pierre Barnerias reflètent cette transformation : d’abord, tous ont désiré rester « là-haut », ne pas redescendre, tellement ils s’y sentaient bien. Simplement, « on » leur a dit que leur temps sur Terre n’était pas fini. La seule expérience négative met en scène un tunnel sombre où des êtres méchants maltraitent « l’âme » en l’entraînant vers un monde terrifiant. Et encore, ce cas inouï s’achève sur une rencontre avec… Jésus ! Ensuite, une fois revenus, les expérienceurs ont changé de vie. Ils n’étaient plus animés que par la volonté de répandre l’Amour autour d’eux. On voit ainsi un patron de boîte de nuit new-yorkais rompre avec la seule trinité qui guidait ses pas, sexe - argent - pouvoir. C’est grâce à leur « voyage » que certains ont pu surmonter la mort de leur proche dans l’accident qui les avait plongés dans le coma. Thanatos se feuillette en images comme le Guide du routard de l’au-delà. Très habilement, Pierre Barnerias ne fait de la retape pour aucun clergé. Son précédent opus, (pour Marie) et le 3° secret était plus clivant. Ici, l’Amour transcende toutes les croyances et il est dommage qu’il ait renoncé à inclure la séquence avec l'expérienceur musulman. Quoi qu’il en soit, le documentaire devrait continuer à libérer la parole sur un sujet trop ignoré du grand public et du corps médical. Les EMI changent notre regard sur le vieillissement et sur le soin que peuvent attendre les personnes abusivement dites « en fin de vie ». Car comme nous tous, elles n’en sont pas encore au début.

    Ecouter aussi sur RCF : https://rcf.fr/spiritualite/temoins-de-la-foi/vincent-lafargue-devenir-pretre-apres-une-experience-de-mort-imminent

  • François : un pape contesté

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    De "Chrétiens dans la Cité" (blog de la lettre d'information de Denis Sureau) :

    Un pape contesté

    Jamais un pape contemporain n'aura été autant critiqué à un si haut niveau que le pape François.

    Tous les papes ont été critiqués à un moment ou à un autre par une partie des fidèles ou des théologiens (comme Paul VI après la condamnation de la contraception), plus rarement par des évêques (on pense à Mgr Marcel Lefebvre). Or sous le pontificat présent, même des cardinaux dénoncent publiquement des déclarations ou décisions du pape François – et tous ne sont pas aussi conservateurs que le cardinal Raymond Burke ; le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et spécialiste de la théologie de la libération, est peu suspect d'intégrisme. Les contentieux sont nombreux et variés.

    Le trouble provoqué par Amoris laetitia sur l'accès des divorcés-remariés à l'eucharistie a suscité les dubia (doutes sous forme de questions) de quatre cardinaux. Doutes restés sans réponses.

    Il y a eu aussi l'affaire Viganò, cet ancien nonce aux États-Unis qui a accusé le pape François d’avoir couvert le cardinal américain pédophile Theodore McCarrick. 

    L'été dernier, l'épuration de l'Institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille, purgé brutalement de la théologie morale du saint pape polonais et des professeurs qui l'enseignaient, a provoqué de violents remous en Italie, et une lettre ouverte a été signée par 200 théologiens (comme Dom Jean-Charles Nault, le père abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, ou l'Australienne Tracy Rowland, membre de la Commission théologique internationale)... et le soutien discret de Benoît XVI.

    Dans un autre domaine, le cardinal Zen, archevêque émérite de Hong Kong, a protesté contre les Orientations pastorales pour le clergé de Chine publiées le 28 juin dernier par le Saint-Siège, qu'il juge grosses de dangers pour les fidèles de l'Eglise clandestine.

    Et le déroulement du récent synode sur l'Amazonie a suscité aussi des réactions de trois cardinaux et trois évêques, qui ont exprimé séparément leur opposition au paganisme lors de cérémonies religieuses au Vatican autour des statuettes indiennes Pachamama – « qui étaient là sans intentions idolâtriques », a riposté la pape François.

    A ces contentieux s'ajoute la gestion calamiteuse des finances vaticanes, dont le déficit passerait de 32 millions d'euros en 2017 à 95,3 millions en 2019.

    Contrastant à l'image bonhomme transmise par les grands médias, le pape François a la réputation d'être « très autoritaire », comme le rapporte le vaticaniste Jean-Marie Guénois (Le Figaro, 20/9). A Rome, même certains de ses partisans commencent à douter. 

    A titre d'exemple de cette contestation, on pourra lire ceci : https://www.diakonos.be/synode-sur-lamazonie-le-pape-du-coup-de-bonneteau/

  • Obtenir l'euthanasie lorsqu'on considère sa vie "accomplie" ?

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    Lu sur De Standaard, le 30 octobre, p. 9: 

    L’euthanasie si on juge que sa vie est “accomplie” ? 

    La présidente de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten, estime que les temps sont mûrs pour ouvrir un débat sur le droit à l’euthanasie des personnes qui jugent que leur vie est “accomplie”. … “On doit pouvoir mettre un point final pas seulement lorsque l’on souffre de manière insupportable, mais aussi lorsque notre vie est accomplie et qu’on le réclame de manière explicite, librement, indépendamment et durablement.” L’appel demeure jusqu’à présent isolé dans le monde politique. Le SP.A se dit étonné : il essaie depuis un certain temps d’ouvrir le débat sur l’extension de l’euthanasie aux cas de démence mais son initiative n’a pas été suivie jusqu’ici. La N-VA et le CD&V ne veulent pas entendre parler d’une extension de la loi tant que cette dernière n’a pas fait l’objet d’une évaluation approfondie. Quant au PS et au MR, ils estiment qu’un tel débat n’est pas à l’ordre du jour. Dans son rapport relatif aux années 2014-2015, la Commission de contrôle et d’évaluation de la loi euthanasie avait été claire sur cette question. Dans l’état actuel de la loi, le grand âge et la fatigue de vivre qui s’ensuit, sans cause de maladie, ne sont pas des motifs valables pour justifier une euthanasie.

  • Halloween est la fête du démon

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    Du blog "Catéchisme et spiritualité" :

    HALLOWEEN VU PAR UN PRÊTRE EXORCISTE : "HALLOWEEN EST LA FÊTE DU DÉMON".

    archive du 31 OCTOBRE 2016

    L’exorciste contre Halloween: “Protégez vos enfants et habillez-les en saints”

    Don Ermes Macchioni, de la paroisse de Sassuolo, nous met en garde et organise une contre-fête pour faire face à la célébration du mal : « amenez vos enfants à l’oratoire vêtus de blanc et protégez-les de ces histoires spirituelles qui ne sont jamais inoffensives »

    Source de l'article. Traduit par Stephix.

    Halloween est la fête du démon. Il se cache derrière des vêtements noirs, des chapeaux à pointe, des citrouilles sculptées et des rites au sens douteux qui commencent tous par « farces ou friandises ». Don Ermes Macchioni, prêtre et exorciste de la paroisse de Sassuolo, nous met en garde et organise pour le 31 octobre prochain une contre-fête pour faire face à la célébration du mal : 

    « Venez à l’oratoire e amenez vos enfants habillés de blanc – a dit le prêtre à ses paroissiens – ou mieux encore, déguisés en saints. Protégez vos enfants cette nuit-là, parce que, même sans le vouloir et à leur insu, ils se réjouiraient et danseraient pour celui qu’on appelle « le grand cornu » et qui ne peut pas les sauver. Amenez-les à la messe le lendemain, le jour des Saints, et protégez-les de ces histoires spirituelles à la mode qui ne sont malheureusement jamais inoffensives ».
    On dirait qu’on parle de croisades du mal contre le bien, où les hordes d’esprits doivent être combattues avec des vêtements blancs et des témoignages chrétiens, et elles arrivent de la province de Modène.
    « À la fin du XIXème siècle – continue Don Ermes – les esprits l’ont avoué. Même si les rites sont devenus superficiels, chaque fois que nous les évoquons, eux se sentent appelés pour la cause et autorisés à revenir. C’est pour cela que je dis, chacun peut faire ce qu’il veut, mais le soir du 31 octobre, si les baptisés ne veulent pas jouer les hypocrites, qu’ils viennent fêter la fête de la lumière habillés de blanc. Là aussi on peut danser, mais en rappelant la lumière et non les ténèbres ».

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  • Exhortation post-synodale : 6 points écrits d'avance

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Des paroles aux faits.  Les six points sur lesquels l’exhortation post-synodale est déjà écrite

    Le synode sur l’Amazonie étant à présent derrière nous, il ne reste qu’à attendre ce que le Pape François va décider, sur base des votes qui lui ont été remis dans le document final.

    À en juger par le discours improvisé que Jorge Mario Bergoglio a prononcé en espagnol dans la salle du synode au terme des travaux l’après-midi du samedi 26 octobre, ses décisions ne tarderont pas.  Et elles sont déjà écrites en bonne partie.

    Pour les trouver, il suffit d’analyser morceau par morceau le discours du Pape, dans sa transcription littérale.

    *

    Avant tout, le Pape François a fait comprendre que pour le prochain synode, son thème de prédilection sera la synodalité :

    « L’un des thèmes qui a été voté, qui a eu la majorité – trois thèmes on eut la majorité pour le prochain synode -, c’est celui de la synodalité.  Je ne sais pas encore si c’est ce thème qui sera retenu ou pas, je n’ai pas encore décidé, j’y réfléchis et j’y pense mais je peux déjà vous dire que nous avons fait beaucoup de chemin et que nous devrons cheminer encore davantage sur ce chemin de la synodalité. »

    *

    Deuxièmement, le Pape a dit que le document dans lequel il établira comment mettre en pratique les votes du synode sur l’Amazonie ne tardera pas à arriver, probablement déjà en décembre :

    « L’exhortation post-synodale qui – ce n’est pas obligatoire que le Pape la fasse – la chose la plus probable, non excusez-moi, la chose la plus simple serait : ‘Bien, voici le document, débrouillez-vous’, quoi qu’il en soit, un mot du Pape sur ce que le synode a vécu pourrait être le bienvenu.  Je voudrais la rédiger avant la fin de l’année, de sorte à ne pas laisser passer trop de temps, tout dépend du temps que j’aurai pour penser. »

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  • Et si Ecolo se montrait cohérent ?

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    Une carte blanche publiée sur le site du Vif (opinion) :

    Lettre ouverte au parti Ecolo : pour une écologie cohérente

    30/10/19

    Chers députés, chers mandataires, chère présidente et cher président de parti, dans tous les combats que vous menez, ou peu s'en faut, vous visez juste, nous vous le concédons. Vous parlez avec le coeur, mais aussi avec la voix de la raison.

    Vous cherchez à préserver le monde au sein duquel nous vivons, la vie qui nous entoure, la beauté de notre planète. En toutes choses, vous cherchez à concilier l'écologie avec une nécessaire exigence sociale, en vous préoccupant du sort des plus vulnérables.

    Nous sommes jeunes, nous croyons dans votre combat. Comme vous, nous avons marché pour le climat. De la sphère privée à l'action collective, l'écologie politique est pour nous une lutte quotidienne. Nous adhérons à vos valeurs et nous vous avons soutenu jusqu'ici.

    Mais vous vous engagez aujourd'hui sur une voie où nous ne pouvons vous suivre. Dans le contexte actuel des affaires courantes, loin des médias, en l'absence de tout débat public, vous cherchez en effet à faire passer en grande hâte un projet de loi visant à élargir le délai d'avortement à 18 semaines en vous appuyant sur une majorité de circonstance.

    Outre le fait que le contexte mentionné n'est guère propice à la transparence et au débat démocratique que nous chérissons tant, et dont Ecolo s'est toujours targué d'être l'un des plus fervents défenseurs, nous avons l'intime conviction que ce projet de loi va dans une direction qui ne devrait pas être la vôtre. A l'heure où nous devons rebâtir notre lien avec la communauté, vous participez à la fuite en avant vers une glorification de la liberté individuelle aux dépens des vies vulnérables. Vies vulnérables qui ne sont pas uniquement celles des foetus, mais aussi celles des femmes qui les portent. Cette vulnérabilité ne devrait ni être niée ni être perçue comme une honte et encore moins comme un obstacle à la vie décente. Nous n'avons pas besoin qu'on fasse encore une fois retomber notre échec commun sur les épaules de quelques-unes. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un monde auquel les femmes n'ont pas peur d'exposer leurs enfants. C'est d'une société où nous disons à ces femmes pour qui une grossesse apparaît comme impossible à assumer : "Tu vas pouvoir continuer tes études, tu vas pouvoir travailler dans des conditions humaines, car nous sommes là." Ce dont nous avons besoin, c'est de réenchanter la solidarité, et non de se déresponsabiliser du sort d'autrui.

    C'est en tant que jeunes écologistes que nous nous adressons à vous, car nous sommes persuadés de lutter pour la même cause. Nous nous disons écologistes parce que nous luttons contre le mépris dont la nature fait l'objet. Aujourd'hui, l'être humain ne peut plus espérer nier son insertion dans une réalité plus fragile et mystérieuse que la masse de ressources qu'il a espéré avoir à sa disposition. Il nous semble y avoir une grave contradiction entre d'une part militer pour préserver le climat, les écosystèmes et la biodiversité, et d'autre part faire comme si le corps humain et sa propre fécondité pouvaient constituer un monde à part, un empire dans un empire, pour paraphraser Spinoza. Comment peut-on militer pour le respect de la vie, la protection et le bien-être des animaux, en ce compris leurs petits, et dans le même temps permettre d'avorter jusqu'à 18 semaines de grossesse ? Sauf à considérer que la vie d'un foetus de 18 semaines vaut moins qu'une vie animale, n'y a-t-il pas là une incohérence à dénoncer ? La révolution écologique que nous voulons suppose d'accepter que tout est lié, et que le mépris de l'enfant à naître, la violence à l'égard de la femme qui le porte et la destruction de notre maison commune sont les avatars d'un même égoïsme.

    Chaque femme qui fait le choix de l'avortement doit être traitée avec le plus grand respect ; chaque situation est toujours particulière et comporte son lot de difficultés et de peines. Mais nous devons impérativement garder à l'esprit qu'une personne qui avorte est le plus souvent une personne seule face à l'immensité de la tâche qu'est celle d'accueillir un enfant dans ce monde en ébullition. L'extension du délai d'avortement à 18 semaines, c'est par bien des aspects le choix de l'indifférence.

    Nous brisons tous les jours un peu plus la vie qui nous nourrit. N'allons pas jusqu'à nous dissocier de celle que nous engendrons.

    Jean-Baptiste Ghins

    Marie Hargot

    Grégoire Cuchet

    Alix Le Jemtelle

    Fiona Degrave

    Margaux Villebrun

    Marie-Sophie van Kerckhoven

    Priscilla de Hemptinne