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Débats - Page 397

  • Un tiers des médecins irlandais disposé à pratiquer l'avortement

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    25% DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES IRLANDAIS REFUSERONT DE PRATIQUER LES AVORTEMENTS

     de genethique.org

    Une consultation en ligne menée par le Collège irlandais général des praticiens[1] révèle qu’un quart des médecins irlandais ne veulent pas assurer les services liés à l’avortement et sont réticents à envoyer les femmes enceintes à un collègue.

    Seuls 32% des 3500 médecins généralistes interrogés sont actuellement disposés et en mesure de fournir ces services. Les 43% restants ont déclaré ne pas pouvoir offrir de tels services pour des raisons de compétences, de ressources ou d’objection de conscience, mais acceptent d’adresser les femmes à un autre praticien.

  • L'euthanasie n'est pas une solution aux souffrances

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    Au moment où la question de l'euthanasie est débattue dans l'Hexagone, cette tribune collective paraît sur le site du Figaro Vox :

    « L'euthanasie n'est pas une solution aux souffrances »

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Vingt-trois médecins, membres du groupe Grain de Sel, alertent sur les dangers que représenterait une légalisation de l'euthanasie en France, entre déshumanisation du patient et appauvrissement des relations inter-personnelles. 


    Cett tribune est proposée par le groupe Grain de Sel du collège des médecins de la SFAP, Sociéte française d'accompagnement et de soins palliatifs. Les signataires sont tous médecins.


    Devant la perspective de la maladie grave, nous sommes tous habités par des peurs -chacun avec notre histoire- de la souffrance et de la mort. Ces craintes suscitent un débat récurrent au sein de notre société centrée sur l'individu. Nous, médecins, proposons ici questions et réflexions.

    Les revendications d'euthanasie proviennent pour l'essentiel de personnes en bonne santé ou de certains patients en période d'annonce ou d'aggravation d'une maladie. Ils réagissent ainsi aux craintes suscitées par les représentations de la maladie. Les patients qui formulent une demande de mort ne la souhaitent généralement plus quand ils sont correctement soulagés et accompagnés. Ceux qui persistent dans leur demande sont le plus souvent habité́s par le désir ambivalent de «vivre encore un peu», mais autrement (avec moins d'obstination médicale parfois...). Les demandes peuvent aussi émerger des familles, signes de leur propre désarroi et vécu d'impuissance.

    Nous, professionnels, sommes témoins des belles choses qui peuvent se vivre dans les derniers moments, même s'ils sont difficiles.

    Pourtant nous, professionnels, sommes témoins des belles choses qui peuvent se vivre dans les derniers moments, meme s'ils sont difficiles, tant à domicile qu'à l'hôpital: pacification de liens familiaux, partage de souvenirs, désir de transmission, mots d'amour, restauration de liens sociaux perdus. Ils favorisent la continuité de la mémoire de la personne décédée et contribuent à la prévention de deuils pathologiques Supprimer ces moments serait prendre un risque sociétal, vers un appauvrissement des relations et une plus grande solitude.

    Devant la crainte de souffrir avant de mourir, beaucoup demandent un «droit à la mort» au nom du respect de l'autodétermination. Mais nos décisions n'engagent-elles vraiment que nous? Quelles questions posent ce type de demandes? La réalité n'est-elle pas plus complexe et nuancée? La psychologie et notre expérience de médecins en soins palliatifs nous enseignent que des choix affirmés avec certitude cachent souvent de l'ambivalence, de l'inquiétude, du doute. Ces sentiments sont difficiles à dévoiler, surtout en situation de vulnérabilité liée àla maladie, et nécessitent d'autant plus d'efforts de compréhension de la part de l'entourage et des soignants.

    Une loi qui ne protège pas le plus faible peut-elle être juste ?

    D'ailleurs, une demande qui convoquerait l'action d'un tiers pour mourir ne traduit-elle pas plutôt symboliquement un ultime appel envers la solidarité humaine plutôt qu'un souhait de voir provoquer la mort, c'est-à-dire rompre ce lien?

    Le temps éprouvant de l'agonie, qui suscite des craintes et ne fait plus sens est heureusement accompagné médicalement aujourd'hui. Il n'est pourtant pas dénué́ de significations, ou d'opportunitéś de temps d'échanges essentiels.

    Enfin, des enjeux sociaux et financiers ne risquent-ils pas de venir parasiter des choix dits «libres et éclairés»? Le souci de libérer l'entourage d'un fardeau trop lourd est une parole de patients régulierement entendue comme motivation de demande de mort.

    Or une loi qui ne protège pas le plus faible ou le plus vulnérable peut-elle être juste?

    Il est nécessaire de se donner le temps d'évaluer une loi récente: la loi Leonetti-Claeys du 2 février 2016. Avec des moyens adaptés, les lois et dispositifs actuels apportent un cadre permettant d'améliorer considérablement la qualité de fin de vie des patients.

    La précipitation actuelle à vouloir de nouveau légiférer (3 propositions de loi depuis 2017) nous semble être le signe d'un emballement passionnel et idéologique qui relève d'une vision de l'homme isolé dans le monde.

    Les débats semblent incapables de reconnaître une quelconque valeur aux personnes vulnérables.

    Les débats ne prennent pas suffisamment en compte la complexité des situations et des relations et semblent incapables de reconnaître une quelconque valeur aux personnes faibles et vulnérables.

    En outre, introduire dans notre législation un droit-créance à choisir le moment de sa mort est la porte ouverte à de multiples dérives. Nous le constatons dans les rares pays ayant dépénalisé l'euthanasie ou le suicide assisté (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Canada): euthanasie de mineurs, de personnes déprimées, de personnes schizophrènes, de personnes démentes sans leur accord, de personnes âgées «lasses de vivre» ... [*] Demander aujourd'hui la légalisation d'une mort choisie, c'est prendre le risque qu'il ne soit plus possible demain d'exprimer le souhait de vivre encore malgré la maladie et le handicap.

    Les difficultés réelles de l'accès à des soins d'accompagnement de fin de vie sont génératrices elles-mêmes de souffrances. La société peut-elle autoriser le recours à l'euthanasie dépénalisée comme palliatif des carences du systeme de santé, au risque qu'elle devienne la solution la plus simple et la moins coûteuse à la complexité des situations à traiter?

    Travaillons plutot à recréer du lien et du sens, améliorons la qualité des soins, donnons-nous les moyens collectifs d'accompagner les plus vulnérables (personnes handicapées, personnes agées, personnes malades.). C'est le signe d'une société humaine.

    * Avis n° 73 du 11 septembre 2017 concernant l'euthanasie dans les cas de patients hors phase terminale, de souffrance psychique et d'affections psychiatriques. Comité consultatif de bioéthique de Belgique. Consulté sur Internet le 4 juillet 2018. https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/avis_73_euthanasie_0.pdf


    Suit la liste des médecins signataires: Benjamin Autric, Alix de Bonnières, Jean-Jacques Chever, Béatrice Cholin, Malika Daoud, Catherine d'Aranda, Esther Decazes, Elisabeth Dell'Accio, Delphine Dupety, Jean-Marc Hoang, Alain Hirschauer, Clémence Joly, Kirsten Keesmann, Sophie Lacondamine, Myriam Legenne, Christine Léveque, Caroline Mars, Alexis Petit, Colette Peyrard, Elisabeth Quignard, Bruno Rochas, Michel Sans Jofre, Sylvie Schoonberg.

  • La matrice du transhumanisme est cette reconstruction de l'humain que la fécondation in vitro nous impose depuis quarante ans

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    De Jean-Marie Le Méné dans Valeurs Actuelles repris dans "Le coin des experts" de genethique.org :

    "LA MATRICE DU TRANSHUMANISME EST CETTE RECONSTRUCTION DE L’HUMAIN QUE LA FÉCONDATION IN VITRO NOUS IMPOSE"

    Derrière toute PMA, quelle qu'en soit sa finalité, se découvre la conception d'un humain manipulable, dissécable, congelable, triable et destiné à répondre à la solvabilité du marché, dénonce le magistrat et président de la Fondation Jérôme-Lejeune.

    La couverture récente d’un magazine représentant un journaliste, son compagnon et leurs filles, issues d’une gestation pour autrui (GPA), illustre une double déconnexion. Entre la loi et les mœurs d’abord : quand une chose est faisable, éthique ou pas, avec ou sans loi, elle se fait. Les mœurs précèdent la loi. Déconnexion aussi entre les mœurs et la technique. Avant que l’opinion publique n’en prenne conscience, des découvertes scientifiques entrainent des applications technologiques susceptibles de modifier les mœurs. Ainsi, l’actualité sociétale dont témoigne cette couverture – la GPA – est-elle déjà dépassée par l’actualité scientifique.

    En effet, le 11 octobre dernier, des scientifiques chinois ont publié, dans Cell Press, un article démontrant qu’ils avaient réussi à fabriquer des souriceaux à partir de deux parents de même sexe. Les souriceaux issus de deux mères ont survécu et donné une descendance. Les souriceaux issus de deux pères n’ont pas survécu au-delà de 48 heures. Les auteurs de cette publication auraient réussi à neutraliser les régions du génome « à empreinte » paternelle ou maternelle qui rendent nécessaire la fécondation hétérosexuelle. Mais l’expérimentation comporte des zones d’ombre et elle est loin de pouvoir s’appliquer à d’autres espèces, notamment à l’espèce humaine. Il est évident que la piste de recherche visant à fabriquer des embryons humains issus de parents de même sexes sera poursuivie et que les pratiques de PMA/GPA en seront impactées. L’utérus artificiel fera le reste et la GPA ne sera plus nécessaire.

    Celi devrait nous conduire à mettre l’accent sur un aspect indigent de la réflexion bioéthique : la déréglementation de la recherche sur l’embryon qui alimente les transgressions que nous critiquons. Le seul sujet de bioéthique capable de susciter de l’intérêt est le bloc PMA pour toutes/GPA. Subtilement, le politique acceptera la PMA pour toutes et refusera la GPA. Et le débat prendra fin. Mais on n’évoque là que la partie émergée de l’iceberg. Or, ce que l’on oublie de commenter et qui figure dorénavant dans toutes les lois de bioéthique est plus grave. C’est la libéralisation progressive des diverses modalités de la reproduction pour répondre, non aux besoins des parents ou de la médecine, mais aux aspirations d’un marché qui crée à la fois l’offre et la demande. D’ores et déjà se profile la création d’embryons à trois parents, d’embryons chimériques homme/animal, d’embryons transgéniques modifiant la descendance, en attendant la création d’embryons par reproduction non sexuée qui fera partie des possibilités offertes dès que la technique sera au point. L’efficacité conduit à adosser ces évolutions à la mise en banque des gamètes, à l’extension du contrôle génétique avant la procréation, au cours de la fécondation in vitro et jusqu’au terme de la grossesse.

    Il est temps de réaliser que la matrice du transhumanisme est cette reconstruction de l’humain que la fécondation in vitro nous impose depuis quarante ans. Dans ce bric à brac transhumaniste, la PMA pour toutes et la GPA sont des déclinaisons, des variantes, des options au gré des modes. Refuser l’une ou l’autre de ces transgressions est modérément utile si l’on n’interroge pas la source qui leur permet de se développer, à savoir le principe même de la PMA. Comment critiquer efficacement des pratiques en restant à l’intérieur même du cadre qui les perfectionne ? Cela signifie que se contenter de disqualifier la PMA destinée aux couples homosexuels, tenue pour non médicale, au profit de la PMA réservée aux couples hétérosexuels, tenue pour médicale, revient à nourrir le système qui continuera à imposer ses produits dérivés au fur et à mesure des avancées technologiques. La PMA qui est historiquement une transposition dans l’espèce humaine des techniques d’élevage et d’amélioration des races animales est de nature antispéciste. Réduite à un appariement de cellules, rien ne distingue la conception d’un enfant de celle d’un animal. La PMA n’est donc jamais médicale tant que l’embryon humain peut être fait, défait, refait, parfait pour répondre à la solvabilité du marché. La véritable disruption transhumaniste n’est ni la PMA pour toutes ni la GPA, qui sont des bricolages surannés, mais l’hubris consistant à assembler l’humain sur une chaîne de montage, le trier, le congeler, le décongeler, l’augmenter, le transférer, le céder à des tiers, le livrer à la recherche, le disséquer sur des paillasses et le détruire à péremption. La détermination à voir un « progrès » dans la PMA est la première marche du transhumanisme.

    Article publié initialement dans le magasine Valeurs actuelles du 1er novembre 2018 sous le titre : PMA : la partie émergée d’un redoutable iceberg, p. 83-84.

  • Les vérités cachées de la guerre d'Algérie

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    De Michel De Jaeghere sur le site du Figaro (Histoire) :

    Jean Sévillia : l'imposture et la tragédie de la guerre d'Algérie

    LE FIGARO HISTOIRE - Dans une puissante synthèse de cent cinquante ans d'histoire, Jean Sévillia, interrogé par Le Figaro Histoire, lève le voile sur Les Vérités cachées de la guerre d'Algérie et reprend à frais nouveaux l'ensemble du dossier depuis la conquête.

    «Historiquement correct» ou «incorrect»: Jean Sévillia s'est imposé en marge de son œuvre d'historien de l'Autriche comme l'inlassable pourfendeur des préjugés idéologiques qui pèsent sur la vision de l'histoire que diffuse, trop souvent, notre société médiatique. Il fait le point dans son dernier livre sur les légendes qui ont fait de la guerre d'Algérie le théâtre d'une instrumentalisation peu soucieuse de la vérité des faits. (Les vérités cachées de la guerre d'AlgérieJean Sévillia, Fayard, 300 pages, 20,90 €, à paraître le 24 octobre).

    Le Figaro Histoire: Peut-on nier, à l'école de Ferhat Abbas, que l'Algérie ait existé avant la France?

    Jean Sévillia: Le terme d'Algérie est lui-même une création française. Il apparaît pour la première fois en 1838, sous le règne de Louis-Philippe, dans une instruction du ministère de la Guerre. Le territoire actuel de l'Algérie n'avait, de fait, jamais connu d'unité politique avant la conquête française. Alger était la capitale d'un royaume corsaire représentant une étroite bande côtière autour de la ville, assujetti par des liens assez lâches depuis le XVIe siècle à l'Empire ottoman ; l'arrière-pays était dominé par des tribus adverses, dont la «régence d'Alger», tournée vers la mer, la guerre de course, le trafic des esclaves, ne s'occupait nullement. Quant au Sahara, il était parcouru par des tribus touareg nomadisant entre le Niger, le Mali, le Sahara espagnol et l'actuelle Algérie, et vivant dans une parfaite ignorance de ce qui se passait au nord de leur désert. L'unité de l'Algérie a procédé, d'abord, de l'intervention française. Elle s'est affirmée ensuite autour de la révolte d'Abd el-Kader, qui est parvenu à fédérer derrière lui, sous le signe du djihad, les tribus qui étaient hostiles à la conquête, arabes comme kabyles ou chaouies. Cette guerre serait, ensuite, en dépit de son échec, l'un des ciments mémoriels du pays. Le paradoxe est qu'Abd el-Kader est devenu quant à lui, après sa reddition, francophile. Bien traité par les autorités françaises, qui le considéraient comme un valeureux combattant, hébergé comme un prince à Amboise, où il fut longtemps assigné à résidence avec ses femmes, ses serviteurs et ses enfants, il finit sa vie en philosophe et en vieux sage à Damas, où il intervint en 1860 pour s'opposer au massacre des chrétiens de Syrie.

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  • Credo : “De même nature” : c’est fini !

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    Lu sur le site web « riposte catholique » :

    concile de nicée Nicaea_icon.jpgA l’occasion de l’Assemblée plénière des évêques de France, à lourdes, une nouvelle traduction du Missel romain va être publiée. Après la révision du Pater voici celle du Credo. Mais cette-fois, c’est un retour à l’ancienne traduction et non un nouveau bricolage. Mgr Guy de Kerimel, évêque du diocèse de Grenoble et président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, déclare :

    “C’est un processus assez long. Nous avions fait en mars 2017 le dernier vote après les allers-retours entre les évêques et la commission de traduction, entre les évêques et Rome. Et puis le Motu Proprio du pape sur la liturgie est arrivé. Nous nous sommes dits qu’il fallait faire une relecture à partir des critères que donne le Motu Proprio : fidélité au texte latin, à la langue vernaculaire, à la compréhension des fidèles”.

    “Il y a eu quatre sessions de relecture avec une équipe d’évêques francophones puisque cela relève de la commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques. Fin juillet, ils ont travaillé et ils nous ont donné ce texte que j’ai diffusé aux évêques français à la fin du mois de septembre, avant l’Assemblée, pour qu’ils aient le temps de le lire, pour que nous puissions faire un vote supplémentaire sur cet ultime texte. Nous sommes les derniers à voter”.

    “Il y a eu une nouvelle édition typique en 2002. Nous ne sommes pas en avance. Elle a été revue en 2008. Rome nous demande de réadapter nos missels à cette nouvelle édition typique qui est la norme. Il y a un travail à faire de traduction. Il faut reprendre les choses. Un document du pape Jean-Paul II invitait à une traduction fidèle, quasi-littérale. Et le Motu Proprio du pape François a redonné un peu de souplesse. C’est un texte très riche théologiquement qui doit nous aider à entrer dans le mystère de l’Eucharistie”.

    “La liturgie doit être un lieu d’évangélisation. Une liturgie bien vécue, bien préparée, intériorisée, joyeuse mais de manière intérieure doit être une vraie rencontre du Christ dans son Eglise. On le perçoit à certaines messes où nous sentons que nous nous recevons de plus haut que nous, que celui qui nous a convoqué est là. C’est cela la liturgie”.

    “Il n’y a pas de choses d’ampleur. Dans le Credo par exemple, nous ne dirons plus “de même nature que le Père”, mais “consubstantiel au Père”. Une formule plus affinée sur le plan théologique. Il y a une pédagogie à déployer, une introduction à ces mots. Chaque mot est soupesé. Ce qui est nouveau, c’est sans cesse de faire une catéchèse sur la liturgie. Il y a toute une démarche spirituelle”.

    “Pour le Missel, il y a des petites choses dans les réponses qui vont changer. Cela nous oblige au fond à ne pas célébrer par habitude, cela va nous obliger à revenir au sens profond. Et ça c’est bon. Quand on change de tradition, cela nous bouscule. Il faudra bien une bonne année pour se réhabituer”. “Ce texte va partir à Rome. Nous allons demander la confirmation à Rome. Et si Rome répond rapidement, cela pourrait être pour le temps de l’Avent 2019”.

    La traduction du Fils “de même nature” que le Père avait provoqué une controverse dans les années 1960, avec notamment Etienne Gilson, Jacques Maritain, avec la mise au ban du premier, désormais considéré comme un intégriste…

    « Je suis maintenant considéré comme rétrograde, écrivait Gilson, parce que “nature” est de gauche tandis que “substance” est de droite » . « Après avoir pu écrire dans Sept, résumait pour sa part un de ses amis dominicains, vous n’avez plus que la France catholique –j’imagine mal la Croix acceptant vos papiers sur les traductions. Autant vous dire que cela vous a fait classer parmi les “intégristes”. Cela vous permettra de rêver, car peu de mots évoluent avec une telle rapidité » .

    Ce que pointait Jacques Maritain (et, avec lui, beaucoup d’autres catholiques), ce n’est pas que la traduction « de même nature » est fausse; c’est qu’elle est incomplète. En latin, comme en grec, la profession de foi du concile de Nicée affirme que le Fils est « consubstantiel » au Père. Or, cela désigne une unité beaucoup plus forte que le « de même nature ». Un père et un fils humains sont « de même nature »: ils partagent la même nature humaine, mais ils sont évidemment deux hommes bien distincts. Le Père et le Fils (et, d’ailleurs, le Saint-Esprit aussi), quant à eux, non seulement partagent la même nature divine, mais sont un seul Dieu. Si le Père et le Fils étaient de même nature, mais non consubstantiels, les musulmans auraient raison de croire que les chrétiens sont polythéistes. Mais, c’est faux: nous croyons en un seul Dieu (c’est même comme cela que commence notre profession de foi).

    Saint Athanase et saint Hilaire, déjà !, se sont battus contre une traduction assez proche, sur le fond, de ce « de même nature ». C’était une traduction « de compromis », qui cherchait à mettre d’accord ceux qui pensaient que le Fils était co-éternel au Père, tout-puissant comme le Père, etc. (c’est-à-dire les défenseurs de la foi chrétienne) et ceux qui pensaient qu’Il était inférieur au Père: on disait alors que le Fils était homoiousios (de substance semblable) au Père. Alors que la fois chrétienne affirme qu’Il est de même substance (homousios, sans iota). Comme le « de même nature » n’est pas faux, mais gravement incomplet, ce « de substance semblable » n’était pas faux, mais gravement incomplet.”

    Aux Etats-Unis, ce retour au consubstantiel s’est fait en 2009… Mgr de Kerimel a raison de souligner que nous ne sommes pas en avance… Notons que les pratiquants de la forme extraordinaire du rite romain en sont toujours resté au consubstantialem… Les traditionalistes en avance sur la CEF?…

    Ref. “De même nature” : c’est fini ! 

    Ainsi donc, Jésus n’est pas seulement le fils de Dieu mais Dieu le Fils et les Personnes de la Sainte Trinité sont bien un seul et même Dieu : nous pouvons réapprendre à proclamer clairement dans la traduction française du Credo de Nicée-Constantinople ce que celui-ci professe (en grec et en latin) depuis le IVe siècle. Question : dans combien de paroisses la récitation de ce Credo est-elle encore en usage à la messe ?

    JPSC

  • Gomorrhe au XXIème siècle; l’appel d’un cardinal et historien de l’Église

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    De Sandro Magister en traduction sur Diakonos.be :

    Gomorrhe au XXIe siècle. L’appel d’un cardinal et historien de l’Église

    « La situation est comparable à celle de l’Église du XIe et du XIIe siècle ».  Historien de l’Église réputé et président du comité des sciences historiques de 1998 à 2009, à 89 ans, le cardinal Walter Brandmüller n’a aucun doute quand il voit l’Église d’aujourd’hui « ébranlée jusque dans ses fondations » par la propagation des cas d’abus sexuels et d’homosexualité « de façon presque épidémique au sein du clergé et jusque dans la hiérarchie ».

    « Comment avons-nous pu en arriver là ? », se demande le cardinal. Et sa réponse a pris la forme d’un large argumentaire publié dernièrement par le mensuel allemand « Vatican Magazin » dirigé par Guido Horst :

    > Homosexualität und Missbrauch – Der Krise begegnen: Lehren aus der Geschichte

    Dans la version italienne intégrale :

    > Omosessualità e abusi – Affrontare la crisi : le lezioni della storia

    Le cardinal Brandmüller renvoie aux siècles au cours desquels la papauté elle-même était devenue une telle source de richesse que « l’on combattait et l’on marchandait pour se l’approprier », et que les dirigeants temporels prétendaient attribuer eux-mêmes les charges au sein de l’Église.

    Ce qui a eu pour conséquence que des personnes moralement dissolues, davantage attachées au patrimoine qu’au soin des âmes et fort peu enclines à mener une vie vertueuse et chaste ont pris la place des pasteurs.

    Le concubinage ainsi que l’homosexualité se répandirent de plus en plus largement au sein du clergé, à un point tel qu’en 1049, saint Pierre Damien remit au pape à peine élu Léon IX, connu pour être un réformateur zélé, ce « Liber Antigomorrhianus » rédigé sous forme épistolaire, qui était en substance un appel à sauver l’Église de la « souillure sodomite qui s’infiltre comme un cancer dans l’ordre ecclésiastique, voire comme une bête assoiffée de sang qui se déchaîne dans la bergerie du Christ ». Dans le livre de la Genèse, Sodome et Gomorrhe sont les deux villes que Dieu a détruites par le feu à cause de leur péchés.

    Mais ce qui est encore plus intéressant, écrit Brandmüller, c’était que « presque en même temps, un mouvement laïc se dressa non seulement contre l’immoralité du clergé mais également contre la mainmise des autorités laïques sur les charges ecclésiastiques. »

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  • Mon corps, mon choix ?

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    D'Iris Bridier sur aleteia.org :

    Mon corps, mon choix ?

    Aujourd’hui l’avortement passe pour un droit acquis aux yeux de la société. Dans son premier roman, Clotilde Merza, assistante sociale, soulève la question de la liberté du choix face à une grossesse non prévue.

    Entre l’image du « tueur à gages » employée par le Pape François rappelant qu’on ne règle pas un problème en supprimant une vie humaine, le débat télévisé récent sur l’avortement et la réaction immédiate de Marlène Schiappa « J’ai rappelé à Cyril Hanouna que l’entrave à l’IVG est un délit », ou le Planning familial militant pour le rallongement à 20 semaines du délai légal de l’avortement pour s’aligner sur nos voisins européens, la défense de la vie reste un sujet brûlant d’actualité.

    Loin de tout discours idéologique, une assistante sociale s’est inspirée directement de son expérience professionnelle  pour soulever la question de la liberté intérieure. Dans son premier roman, Un pas en avant deux pas en arrière, Clotilde Merza montre « ce qui se passe sur le terrain » et explique « que l’on nous endort gentiment en n’osant plus s’interroger sur les raisons qui conduisent à l’avortement. La femme s’imagine qu’un de ses droits durement acquis est en danger, sans même se demander ce qu’il représente ou engendre pour elle dans sa vie. »

    Un roman novateur

    Alors elle met en scène deux femmes, l’une adolescente et l’autre se croyant ménopausée, toutes deux confrontées à une grossesse imprévue. Le ton, rappelant à certains égards celui de Bridget Jones, est volontairement léger pour rendre plus accessible un sujet grave, sans pour autant nier la réalité de l’acte.

    Clotilde Merza souhaite sensibiliser l’opinion aux pressions matérielles et normes sociales qui pèsent sur les épaules de celle qui n’a pas désiré être enceinte. « Comment faire un choix à quinze ans lorsque tout le monde nous dit qu’on est trop jeune et qu’on n’y arrivera pas ? Et pourtant on ne cessait de me répéter que j’étais libre de choisir, que c’était mon corps et que je faisais ce que je voulais. Mais étais-je libre de penser autrement, différemment d’eux ? » s’interroge Claire, la jeune protagoniste.

    Outil pédagogique

    N’en déplaise aux féministes, l’homme, trop souvent déresponsabilisé dans la prise de décision, retrouve sa juste place sous la plume de Clotilde Merza. Invité à se désengager par le slogan « Mon corps, mon choix, mon droit », le futur papa peut aussi parfois, se sentir concerné et soutenir la maman. Véritable outil de réflexion pour des solutions alternatives, ce roman plein d’espérance et de surprises nous interroge sur la place de l’imprévu dans une société de la parfaite maîtrise. Une ode à l’amour de la vie et à la vérité qui rend libre…

    Un pas en avant deux pas en arrière, par Clotilde Merza, éditions des Béatitudes, 137 pages, 12 euros.

  • Le Synode des Jeunes : un synode manipulé d'après l'archevêque de Sydney

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    De Jeanne Smits, sur le site "Réinformation TV" :

    Nouvelle manipulation d’un synode : l’archevêque de Sydney, Mgr Anthony Fisher, a apprécié l’enthousiasme des jeunes mais soulève des objections de fond

    manipulation synode archeveque Sydney Fisher jeunes objections

    Souriant, tout en rondeur, l’archevêque de Sydney a commenté avec finesse le récent synode sur les jeunes au micro d’Edward Pentin du New Catholic Register, ne cachant pas son appréciation de l’enthousiasme des jeunes présents et de l’esprit des pères synodaux, mais se montrant tout aussi franc dans sa dénonciation de ce qu’il appelle lui-même une « manipulation ». Nouveau synode, nouvelles objections de fond : il y a de nouveau, comme après des synodes sur la famille, beaucoup à craindre du document final. Il a notamment dénoncé la manière dont la question de la synodalité a fait son entrée dans le texte. La critique à l’égard du pape François, pour être voilée, n’en est pas moins réelle dans la bouche de ce Dominicain archevêque, Mgr Anthony Fisher.

    La manipulation du synode des jeunes

    D’ailleurs, il a répondu à la première question d’Edward Pentin avec une boutade que tout Anglais un tant soit peu cultivé aura comprise dans toute sa portée. « Etes-vous heureux de ce qui est sorti du synode ? », demandait Pentin. « Comme l’œuf du vicaire, il a été bon pour partie. » Voilà qui fait référence à un dessin de George du Maurier dans le journal humoristique Punch le 9 novembre 1895 : sous le titre La vraie humilité on y voit un jeune vicaire à la table de son évêque (anglican), aux prises avec un œuf pourri.

    L’évêque : « Je crains que votre œuf ne soit mauvais, M. Jones. »

    Le vicaire : « Pas du tout, my Lord, je vous assure que certaines parties sont excellentes ! »

    Le synode, un œuf pourri ? On peut raisonnablement penser que cela reflète le jugement d’ensemble de Mgr Fisher, même s’il a tenu à mettre en évidence le temps et les ressources mises en œuvre par les pasteurs de l’Eglise pour parler des jeunes et de leur vocation, signe du sérieux avec lesquels ils ont abordé cette question, de leur affection pour les jeunes et de leur passion en vue de les amener plus près du Christ et de son Eglise, comme l’a dit le prélat. « Il y eut des moments précieux de prière, de contemplation, de conversation. »

    Mais cela ne l’empêche pas de dénoncer le caractère ambigu de certaines parties du document final, illisible selon lui pour les jeunes : « Ils sont peu nombreux, ceux qui s’aventureront à lire quelque chose d’aussi long et d’aussi alambiqué. Le texte comporte certaines parties très belles, souvent suivies de fatigantes analyses secularo-sociologiques », a-t-il souligné. Il aurait fallu « couper »…

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  • Asia Bibi : quand Joëlle Milquet ferait mieux de s'abstenir...

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    En fait on ne sait pas ce qui est le pire : le smiley ridicule, l’absence cynique d’empathie, ou l’incapacité de Milquet à considérer le christianisme d’Asia Bibi comme la cause de son enfermement, tout en jugeant inadmissible qu’il puisse être celle de l’offre d’asile… Pathétique.

  • Le Synode des Jeunes : un synode manipulé ?

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    Lu ICI (Pro Liturgia) :

    L’Abbé Javier Olivera Ravasi, professeur d’université, rapporte le récit d’un jeune qui, ayant participé au récent synode, a constaté comment certains ont pu orienter les débats dans un sens incontestablement progressiste.

    Voici un bref résumé du témoignage de ce jeune :

    Certains « auditeurs » qui avaient participé aux sessions et au « pré-synode » n’étaient pas jeunes du tout : il s’agissait de professionnels de l’éducation et de responsables de congrégations religieuses invités pour proposer et promouvoir des modifications progressistes. Tout au long du synode il y avait des « supporters » qui applaudissaient et criaient dans l’aula chaque fois qu’un évêque parlait d’ « ouverture », de la présence des jeunes et des femmes dans « tous » les espaces de décision de l’Eglise, de l’accueil et de l’intégration des homosexuels. D’aucuns ont interprété ces manifestations de joie juvénile comme des « signes de l’Esprit ». Au contraire, on constatait de l’indifférence dès qu’on parlait de Saint Jean-Paul II et de la clarté de la doctrine. 

    Une majorité des évêques officiellement délégués par leurs conférences épiscopales respectives n’étaient pas favorables à ces changements souhaités et les ont beaucoup critiqués. Mais le « staff » du synode ainsi que ces jeunes auditeurs enthousiastes qui constituaient la minorité voulait donner l’impression qu’ils étaient la voix de la majorité et insistaient pour qu’on « approfondisse » les thèmes au goût du jour : l’homosexualité au sein de l’Eglise, le célibat sacerdotal, la communion pour les divorcés remariés, la participation de la femme, etc. Toujours avec les mêmes slogans : « empathie », « ne pas exclure », « valoriser la diversité », « ne pas stigmatiser », etc.

    Les apports au document final ont consisté en des corrections allant dans le bon sens qui n’ont pas empêché de nombreux évêques de faire part en privé de leur propre inquiétude.

    Les jeunes « mandatés » pour assister au pré-synode et au synode avaient été triés sur le volet afin que soient écartés d’autres jeunes à l’esprit plus « traditionnel ».

  • 12 raisons de dire non à l'euthanasie et oui aux soins palliatifs

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    3. L’interdit de tuer structure notre civilisation

    Légaliser l’euthanasie, c’est inscrire au cœur même de nos sociétés, la transgression de l’interdit de tuer. Un principe élémentaire de précaution devrait nous dissuader de suspendre désormais nos valeurs collectives à un « Tu tueras de temps en temps » ou « sous certaines conditions ». Notre civilisation a progressé en faisant reculer les exceptions à l’interdit de tuer (vengeance, duels, peine de mort…). Légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté serait une régression.

    4. Demander la mort n’est pas toujours vouloir mourir

    Très peu de patients nous disent vouloir mourir et bien moins encore le redisent quand ils sont correctement soulagés et accompagnés. Beaucoup, en outre, veulent signifier bien autre chose que la volonté de mourir lorsqu’ils demandent la mort. Vouloir mourir signifie presque toujours ne pas vouloir vivre dans des conditions aussi difficiles. Et demander la mort parce qu’on souffre, est-ce vraiment un choix libre ? Les soins palliatifs permettent de restaurer la liberté du patient en fin de vie en prenant en charge sa douleur comme sa souffrance psychique. De façon ultime, la loi française permet au patient de demander l’arrêt des traitements de maintien en vie et que soit mise en place une sédation dite profonde et continue jusqu’au décès quand il est en fin de vie et qu’il juge ses souffrances insupportables.

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