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Débats - Page 399

  • Le coup de gueule d'un curé français

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    Du site "Riposte catholique" :
     
    France : le cri d’un curé de campagne

    *

    Dans quelques mois, j’entrerai dans ma trentième année de sacerdoce dont vingt-cinq comme curé de paroisse. Certains de mes confères (ceux qui sont encore dans le sacerdoce !) fêtent cet anniversaire, d’autres le boudent… Mais au-delà de cette  herméneutique, il me semble que l’Église est en faillite, du moins dans nos pays de vieille chrétienté, dont la France. Lors de mon ordination dans les années quatre-vingts, les pseudo ténors des séminaires et des évêchés se voulaient rassurants en clamant haut et fort : « le creux de la vague est atteint, nous remontons… » Eh bien non !

    La population a décroché massivement de la pratique religieuse. La jeunesse lui a tourné le dos, malgré les grands rassemblements des JMJ, ou de quelques réunions diocésaines ou interdiocésaines. Les vocations sacerdotales tendent à se raréfier et même à disparaître dans de nombreux diocèses. En raison de la moyenne d’âge du clergé, la population sacerdotale, en nombre déjà insuffisant pour assurer le soutien spirituel des quelques fidèles qui n’ont pas abandonné le navire, va continuer de fondre dans les années à venir et à un rythme de plus en plus soutenu, d’autant plus que les «récents» scandales laminent le fond.

    Cet effondrement du tissu ecclésial français s’explique par une double cause :

    • d’abord, les changements sociétaux des “Trente Glorieuses” ;

    • ensuite, la pastorale des années soixante-dix menée tambour battant par l’immense majorité du clergé avec les fameux cantiques « il est formidable d’aimer » ou bien « Main ! Main! Main ! dans la Main » et j’en passe des plus croustillants tel « Jésus-Christ plus jamais ne sera mort » ; cette pastorale a encouragé et très probablement accéléré l’effondrement au lieu de tenter de le contenir.

    La situation actuelle, tout en étant complexe dans le détail, est pourtant limpide dans ses grandes lignes : toutes les institutions, paroisses, communautés qui ont adopté cette pastorale des années soixante-dix sont aujourd’hui de ce fait condamnées à disparaître à plus ou moins court terme.

    À cette règle, il n’existe quasiment pas d’exception.

    Parallèlement à cette situation, un certain nombre de faits objectifs doivent être relevés :

    • 25 % des ordinations en France s’effectuent aujourd’hui selon la “forme extraordinaire” du rite romain. Il est vrai que, paradoxalement, les évêques acceptent plus facilement cette “forme extraordinaire”, qu’ils considèrent sans avenir, que la “forme ordinaire” bien célébrée qui ferait ombrage à leur pastorale liturgique défaillante.

    • Bien que cette réalité soit difficilement quantifiable, il apparait clairement qu’une majorité des jeunes prêtres sortant actuellement des séminaires diocésains refusent de suivre leurs aînés dans la pastorale ultra progressiste qui règne encore au sein des diocèses et des paroisses. Ils demeurent cependant persécutés.

    • Le séminaire de la Communauté Saint-Martin, l’un des rares séminaires de France à ne pas connaître la crise, s’est imposé en quelques années comme la première maison de formation sacerdotale du pays ; il se trouve que ce séminaire est à peu près le seul à avoir appliqué fidèlement les directives et les intuitions du concile Vatican II, dans un esprit de continuité et non de rupture.

    • Le pèlerinage de Pentecôte de Paris à Chartres, attaché à la “forme extraordinaire” du rite romain, connaît une affluence croissante, en particulier dans la jeunesse, et s’est imposé en quelques années comme le premier pèlerinage organisé en France et même de toute l’Europe occidentale.

    • Les communautés religieuses et monastiques restées fidèles à la Tradition de l’Église (Solesmes, Kergonan, Flavigny, le Barroux, Fontgombault, les chanoines de Lagrasse, la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, etc.) sont quasiment les seules à attirer des vocations ; certaines de ces communautés connaissent même un succès tel qu’elles devront probablement essaimer dans les années à venir.

    De cet ensemble de faits indéniables, il ressort qu’aujourd’hui, en France, en 2018, il y a une Église qui vit et se développe et une Église qui meurt.

    • Ceux qui dans les années 1970 nous expliquaient que la Tradition de l’Église pouvait être abandonnée sans tort pour l’Église se sont trompés ;

    • Ceux qui nous expliquaient que l’habit distinctif du prêtre ou de la religieuse, qu’une liturgie et une spiritualité traditionnelles, que le chant grégorien, que le sens du sacré, du silence et de la contemplation n’intéressaient plus la jeunesse et devaient être remisés au grenier se sont lourdement trompés et nous ont trompés.

    • Nos évêques sont actuellement plus préoccupés par les finances de leur diocèse que de l’évangélisation ; et leurs économes diocésains gèrent l’Église particulière comme une véritable entreprise commerciale au centime près. Ces laïcs en mission (avec un bon salaire) prennent les curés pour de simples manutentionnaires de cierges ou de dispensateurs de bénédictions.

    « Mal qui répand la terreur,

    Mal que l’épiscope en sa fureur,

    Inventa pour punir les curés de la terre,

    Le Fric (puisqu’il faut l’appeler par son nom)

    Capable d’enrichir la curie diocésaine

    Faisait aux ministres du culte la guerre » (d’après La Fontaine)

    • Les vicaires généraux, ou ces prêtres opportunistes, porte-voix de leur supérieurs sont inodores (pour la plupart) et sans saveur, heureux d’être à la droite et à la gauche de la mitre pour les honneurs (mais non pour le travail), surtout quand un beau liseré violet vient s’ajouter à leurs plus beaux habits de chœur ou leur carte de visite, « ecclésiastique quand tu nous tiens !!! »

    « Définis la cour un pas où les gens,

    Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents,

    Sont ce qu’il plaît au prince, ou, s’ils ne peuvent l’être,

    Tâchent au moins de le paraître ;

    On dirait qu’un esprit anime mille corps;

    C’est bien là que les gens sont de simples ressorts… » La Fontaine

    La simple constatation des faits et des tendances actuelles à l’œuvre au sein de l’Église de France suffit à le démontrer.

    Face à cette situation, l’attitude d’une majorité d’évêques – consistant à ne pas voir cet ensemble de faits objectifs et à continuer obstinément à pratiquer cette pastorale délétère (la théorie du comme si… et de ces généraux sans armée) qui conduit à vider les églises en tournant le dos à deux millénaires de christianisme – demeure un défi lancé à la raison et un mystère parfaitement inexplicable.

    L’Église qui est en France entre dans l’agonie du Vendredi Saint, mais pour combien de temps ? Ponce Pilate se lave les mains et combien de prêtres fidèles à la réforme de la réforme vont-ils encore vivre l’épuration du Goulag épiscopal ?

    Dans tous les cas, redisons-nous que la vérité triomphe toujours, et c’est en soi une bonne Nouvelle ! Reste à savoir quand  et à quel prix ?

    Je ne saurais trop inviter les fidèles chrétiens à prier Marie comme le préconise notre pape François.

  • Louvain-la Neuve : campagne publicitaire pour promouvoir une fin de vie choisie

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Louvain-la Neuve : campagne publicitaire pour promouvoir une fin de vie choisie

    Le Centre d’Action Laïque (CAL) du Brabant Wallon a lancé une campagne pour encourager aux déclarations anticipées sur les « souhaits de fin de vie », notamment le refus de soins et l’euthanasie. La campagne est menée en collaboration avec l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), une association qui promeut la pratique de l’euthanasie et qui est subsidiée par la Région Wallonne et le SPF Santé Publique.

    L’ADMD a d’ailleurs rédigé l’explication de la déclaration anticipée d’euthanasie, qu’elle définit explicitement comme une « bonne mort, autrement dit une mort dans de bonnes conditions ». Le CAL conseille aussi de remplir sa déclaration avec l’aide d’un délégué de l’ADMD ou d’un délégué de Laïcité Brabant Wallon et d’enregistrer sa demande d’euthanasie et de refus de soins auprès de l’ADMD, « pour plus de sécurité ».

    Une des déclarations proposées, intitulée « Refus de soin ou non acharnement thérapeutique » sème la confusion entre ces deux notions. En commençant par ces mots, « Si je ne devais plus être capable d’exprimer ma volonté, je ne souhaite plus de traitement visant à prolonger la vie, mais simplement un traitement de confort. », elle assimile le refus d’acharnement thérapeutique à l’arrêt des soins. Or, l’acharnement thérapeutique se définit comme la mise en œuvre de traitements disproportionnés, c’est-à-dire dont le bénéfice escompté est sans commune mesure avec les désagréments qu’ils entraînent. L’arrêt de soins alors que les traitements ne sont pas considérés comme disproportionnés, peut mener à une euthanasie par omission. En effet, l’omission euthanasique consiste en la privation de soins ou traitements ordinaires et proportionnés. (Voir Dossier de l’IEB : Accompagner la personne en fin de vie : repères éthiques pour la définition de ces pratiques.)

    On peut s’interroger sur l’objectif d’une telle campagne pour les déclarations anticipées d’euthanasie, alors que le champ d’application de ces déclarations est très étroit. En effet, celles-ci ne peuvent être exécutées que si, et seulement si les personnes qui les ont rédigées se trouvent dans une situation de coma irréversible (et en aucun cas de démence). Le dernier rapport de la Commission d’évaluation et de contrôle de l’euthanasie montrait que pour la période de 2016-2017, seulement 1,3% des personnes euthanasiées l’avaient été sur base d’une déclaration anticipée, un pourcentage légèrement en baisse. (Voir la Note de synthèse de l’IEB)

    Ne faudrait-il pas tout autant informer la population sur l’existence de soins palliatifs, leur capacité à soulager la douleur et à entourer le patient dans toute sa personne ? Inciter les citoyens à décider à l’avance de leur mort ne contient-il pas une sorte de « forçage psychique », comme le dit le Dr Marc-Hélie Huon, qui pourrait se retourner contre le patient une fois qu’il se trouve dans une situation telle que décrite par la déclaration ?

    Mieux comprendre : Fiche Didactique : Déclaration anticipée en fin de vie

    Obtenir la Carte de Fin de vie de l'IEB

    Lire également : Des médecins canadiens mettent en garde par rapport à l'euthanasie

  • D'après le cardinal Zen, le pape ne comprend pas la Chine

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    Du New York Times (en opinion) traduit sur le site "Forum Catholique" :

    Le pape ne comprend pas la Chine

    Par le Cardinal Joseph Zen Ze-Kiun

    Le cardinal Zen est évêque émérite de Hong Kong.

    Opinion publiée par le New York Times, le 24 octobre 2018

    ''HONG KONG - Le mois dernier, le Vatican a annoncé la conclusion d’un accord provisoire avec le gouvernement chinois sur la nomination d’évêques catholiques. Les partisans de cet accord disent qu'il apporte enfin l'unité après une longue division - entre une Église clandestine fidèle au pape et une Église officielle approuvée par les autorités chinoises - et que, avec cela, le gouvernement chinois a reconnu pour la première fois le pape. En réalité, cet accord constitue une étape majeure dans la destruction de la véritable Église en Chine.

    Je connais l'Église en Chine, je connais les communistes et le Saint-Siège. Je suis un Chinois de Shanghai. J'ai vécu de nombreuses années sur le continent et de nombreuses années à Hong Kong. J'ai enseigné dans des séminaires à travers la Chine - à Shanghai, Xian, Pékin, Wuhan, Shenyang - entre 1989 et 1996.

    Le pape François, un argentin, ne semble pas comprendre les communistes. Très pastoral, il vient d’Amérique du Sud, où des gouvernements historiquement militaires et des riches se sont rassemblés pour opprimer les pauvres. Et qui était là pour défendre les pauvres? Les communistes. Peut-être même quelques jésuites, et le gouvernement appelait ces jésuites des communistes.

    Francis peut avoir une sympathie naturelle pour les communistes parce que pour lui, ce sont les persécutés. Il ne les connaît pas comme les persécuteurs qu’ils deviennent une fois au pouvoir, comme les communistes en Chine.

    Le Saint-Siège et Beijing ont rompu leurs relations dans les années 1950. Des catholiques et d'autres croyants ont été arrêtés et envoyés dans des camps de travail. Je suis retourné en Chine en 1974 pendant la révolution culturelle; la situation était terrible, au-delà de l'imagination. Toute une nation en esclavage. Nous oublions ces choses trop facilement. Nous oublions également que vous ne pouvez jamais avoir un accord vraiment bon avec un régime totalitaire.

    La Chine s’est ouverte, certes, depuis les années 1980, mais même aujourd’hui, tout est encore sous le contrôle du Parti communiste chinois. L’Église officielle en Chine est contrôlée par la soi-disant association patriotique et la conférence des évêques, toutes deux dirigées par le parti.

    De 1985 à 2002, le cardinal Jozef Tomko a été préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, qui supervise le travail missionnaire de l’Église. C'était un Slovaque qui comprenait le communisme et il était sage.

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  • Pourquoi l'Eglise préfère l'inhumation à l'incinération

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    De l'abbé Dominique Blot sur le site aleteia.org :

    Enterrement ou incinération ? Ce que dit l’Église

    Au cimetière, le respect des morts : sans condamner la crémation, l’Église recommande l’inhumation des corps. "Pour les chrétiens, les morts sont avec les vivants, car tous vivent dans le Seigneur."

    En préparant les funérailles de leurs proches, beaucoup de Français choisissent l’incinération au lieu de l’enterrement. Les motivations de cette décision ne sont pas d’abord financières. Beaucoup plus complexes, elles s’expliquent par un affaiblissement de la foi en la résurrection des corps et la communion des saints.

    Valoriser le corps

    La résurrection des corps est une conviction de la foi chrétienne. La conséquence en est le grand respect pour le corps terrestre que l’on ne peut pas faire disparaître instantanément au risque de le dévaloriser. Le corps de cette personne humaine dans lequel a été semée la grâce du baptême, représente toute une histoire familiale, sociale, religieuse. Ce corps a été un lieu de bonheur mais aussi d’épreuves, de péché et de miséricorde — « temple de l’Esprit-Saint », dit saint Paul. C’est le corps de ma mère, de mon grand-père, de mon ami.

    Le « lieu de l’attente »

    À la résurrection, les corps rendus incorruptibles seront les corps de ces mêmes personnes que nous avons aimées. Leurs corps sont enterrés au « cimetière », vieux terme du haut Moyen-Âge, signifiant le « lieu de l’attente » : la résurrection des morts est intimement liée au retour définitif du Christ. Le monde chrétien se démarque du monde païen qui privilégiait la nécropole, la ville des morts, séparée de la ville des vivants, la Cité. Pour les chrétiens, les morts sont avec les vivants, car tous vivent dans le Seigneur. Les cimetières étaient souvent dans nos villages. Avec le Christ, la vie est partout, surtout chez « nos morts », beaucoup plus que nous le pensons malheureusement car notre foi en la promesse de Jésus de notre propre résurrection est bien trop faible.

    Lire aussi : Comment imaginer le paradis, la résurrection de la chair et la vie éternelle ?

    Pensons aux jeunes qui assistent à ces crémations. Quels sentiments peuvent agiter leur esprit ? Il est permis de douter que la crémation soit la meilleure manière de leur transmettre notre foi en la Résurrection des corps et l’espérance chrétienne qui devrait nous habiter.

    La communion des saints

    La communion des saints affirme que les liens spirituels vont bien au-delà des apparences. Elle est une communion entre le monde invisible et visible. Cependant, nos relations humaines passent par le corps. Jusque dans la mort, les femmes ne se détachent pas de Jésus et vont au tombeau pour embaumer son corps. Elles pensent que c’est le dernier hommage qu’elles pourront lui donner. Elles se trompent. Elles verront encore pendant quarante jours le Ressuscité ! Le chrétien est dans l’espérance que l’hommage qu’il rend au corps de celui ou celle qu’il a aimé(e) ne sera pas le dernier mais qu’il pourra continuer dans la Vie Éternelle à l’aimer corps et âme. Au contraire, la violence de la crémation est le symbole que « tout serait fini » avec la mort.

    Dans un acte de foi dans le Christ et sa Résurrection, l’Église invite à laisser de côté des raisons humaines plus ou moins légitimes en faveur de la crémation et à choisir l’enterrement du corps pour croire en la promesse que Jésus nous fait : il redonnera vie à notre corps et à celui de nos proches.

  • Des clés pour réinvestir les débats "sociétaux"

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    THIBAUD COLLIN PROPOSE DES CLÉS POUR RÉINVESTIR LES DÉBATS "SOCIÉTAUX"

     de genethique.org

    Alors que l’autorisation de la « PMA pour toutes » semble inexorable, Thibaud Collin analyse les inaptitudes à gagner « les combats sociétaux ». Il considère que « les conditions de possibilité de ces débats en détermine nécessairement l’issue », aussi est-il important de s’interroger sur « le fondement et la nature des normes permettant de répondre aux revendications de droits de tel ou tel groupe ».

    Pour le philosophe, « toutes ces lois ‘sociétales’ sont portées par deux principes immanents à la démocratie libérale contemporaine, l’un concernant le contenu – la libre disposition de l’individu par lui-même –, l’autre concernant la forme – la neutralité éthique de l’État dans un contexte de polythéisme des valeurs. L’articulation de ces deux principes donne une très grande puissance rhétorique à toute revendication sachant s’y greffer ». Et la « logique permissive » de ces lois « est un élément essentiel de leur force ». Aussi « ceux qui s’y opposent apparaissent ainsi comme des gens intolérants voulant imposer à tous leur propre conception du bien humain ».

    Quant à l’Etat, il « se déclare incompétent quant à la bonne manière de vivre sa vie humaine. Il ne se préoccupe que de l’ordre public, garanti par les lois votées selon le critère quantitatif de la majorité et le critère qualitatif des ‘droits de l’homme’. Mais comme les contenus de ces droits sont relatifs à la manière dont on conçoit l’être humain, ceux-ci sont extensibles au gré des revendications et de la nécessaire prise en compte de la diversité des croyances et des systèmes de valeurs ». Aussi, « tout opposant à cette logique permissive apparaît comme remettant en cause les valeurs formelles d’égalité des droits et de liberté individuelle, autrement dit un « fondamentaliste », un « intégriste » (ou un « fasciste »). Sa position est identifiée à une positon éthique particulière voulant indûment s’universaliser et en général inspirée de la civilisation judéo-chrétienne. Cette confessionnalisation de la critique permet de neutraliser les arguments avancés ».  

    Pour sortir de ce cercle enfermant, Thibaud Collin engage à « reprendre l’initiative pour poser le débat sur de nouvelles bases, anthropologiques et civilisationnelles » à la suite de Rémi Brague, Pierre Manent et Olivier Rey.

    Sources: Valeurs actuelles (23/10/2018) : Pourquoi la droite conservatrice a-t-elle perdu tous les combats “sociétaux” ?

  • Présentation de la première version du document final du Synode sur les jeunes

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    Le texte, divisé en 173 paragraphes, - a noté le cardinal Da Rocha - est «le fruit d'un travail d'équipe ; les pères synodaux, les participants au Synode et en particulier les jeunes en sont les auteurs. Le projet, toujours confidentiel, a été confié aux pères synodaux qui ont maintenant le temps de le lire et peuvent soumettre des propositions d’ajouts et de modifications. Le premier et principal destinataire du Document final - a rappelé le rapporteur général - est le Pape. Avec l'approbation du Pape, il sera mis à la disposition de toute l'Église, de certaines Églises, de jeunes et de tous ceux qui, impliqués dans la pastorale jeunesse et vocationnelle, le souhaitent.» (source)

    "Eclairage" de Gauthier Vaillant sur le site du journal La Croix :

    Dernière ligne droite pour le Synode sur les jeunes

    Les pères synodaux ont accueilli, mardi 23 octobre, la première version du document final du Synode sur les jeunes par « une longue salve d’applaudissements ». C’est ce qu’a assuré à la presse Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la communication. Le texte a été présenté dans l’hémicycle par le cardinal brésilien Sergio Da Rocha, rapporteur général du Synode, et les deux rapporteurs spéciaux. Près de trois semaines après son ouverture, le Synode est ainsi entré dans sa phase finale. L’après-midi suivant la présentation, les participants au Synode avaient quartier libre. Leur emploi du temps a été libéré pour permettre à chacun de prendre connaissance du document, qui s’annonce substantiel. Mercredi 24 octobre, la matinée sera consacrée à une « discussion libre » en assemblée plénière, lors de laquelle chacun pourra faire part de ses commentaires sur le texte, avant l’étape du dépôt des amendements. La plus grande partie du travail incombera ensuite à l’équipe de rédacteurs, qui devra achever la version finale du document qui sera présentée dans l’aula synodale samedi 27 octobre matin, puis à la presse le soir même.

    Mardi 23 octobre, en début d’après-midi, les journalistes présents au point presse quotidien ont bien sûr cherché à savoir les grands thèmes abordés dans le texte. Les membres du Synode présents, sans entrer dans les détails, ont toutefois donné quelques indices.

    Place des femmes, migrations… quelques indices sur les thèmes du document final

    Interrogé sur la place des femmes dans le Synode, par exemple, le cardinal philippin Luis Antonio Tagle a assuré que « le synode a été particulièrement attentif à écouter les voix féminines ». Et a même relaté une proposition concrète faite lors des débats : « que les femmes présentes dans les Écritures soient davantage présentées comme des figures interprétatives »« De mon point de vue, a poursuivi le cardinal Tagle, le témoignage des femmes, qu’il s’agisse de laïques ou de religieuses, de jeunes ou d’expertes, a apporté un élargissement d’horizon qui était nécessaire. »

    La question des jeunes chrétiens persécutés devrait également figurer dans le document final. « Nous avons entendu le cri de certains patriarches orientaux », a assuré Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, évêque de Dolisie au Congo-Brazzaville, citant l’exemple du cardinal irakien Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens. « Le Synode a porté un regard de solidarité, et pourrait initier une sorte de plaidoyer pour l’attention et pour prêter main-forte à ceux qui sont persécutés et qui sont membres de l’Église », a-t-il estimé.

    L’homosexualité et la place des enseignements moraux de l’Église

    L’évêque africain s’est par ailleurs félicité que la question des migrations ait été une préoccupation partagée par l’ensemble des participants au Synode. À ce sujet, il a d’ailleurs indiqué avoir insisté dans l’hémicycle sur les causes environnementales des migrations, notamment dans son pays, au sujet duquel il a souligné le problème de la déforestation, et mis en cause, « l’industrie extractive » et la responsabilité de « certaines multinationales » dont l’activité détruit les terres cultivables et poussent les jeunes paysans à quitter leurs terres.

    Enfin, les participants du jour ont dû faire face à des questions pressantes sur l’homosexualité et la place des enseignements moraux de l’Église dans le document final. « Le sujet a été abordé plusieurs fois », a répondu le cardinal Tagle, assurant que « la posture d’une Église accueillante, qui regarde avant tout l’humanité de chacun, a été toujours présente, et pas seulement comme un thème de discussion, mais comme une atmosphère »« J’ai le pressentiment que le sujet sera présent dans le document, mais je ne sais pas précisément en quels termes », a ajouté l’archevêque de Manille, qui a confié n’avoir pas encore eu le temps de lire tout le document.

    Plus généralement, le cardinal Tagle, qui participe à son septième synode, a d’ores et déjà renvoyé à la suite : « C’est ce qui se passera après la clôture du Synode, dans les Églises locales, dans les paroisses, les écoles, les familles, qui sera le ’vrai’ Synode. »

  • Les diocèses de Grenade et de Valladolid appellent à faire avancer la cause de béatification d’Isabelle la Catholique

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    De Jeanne Smits sur le site Réinformation TV

    Deux diocèses espagnols se font les avocats de la cause de la béatification d’Isabelle la Catholique

    béatification Isabelle Catholique

    Loin des jérémiades sur la colonisation et de la culpabilisation de l’homme blanc, deux diocèses espagnols ont appelé à faire avancer la cause de béatification d’Isabelle la Catholique, reine de Castille. L’archevêque de Grenade, Mgr Javier Martinez, a lancé cet appel lors d’une messe qu’il a célébrée en la basilique de la Grande Promesse de Valladolid le 19 octobre pour clore un symposium international auquel participait notamment le postulateur de la cause, le P. Javier Carnerero. Ainsi, les diocèses de Grenade et de Valladolid ont ensemble célébré l’histoire de la plus grande des reines d’Espagne, qui a joué un rôle si important pour la chrétienté à la fin du XVe siècle.

    Cette fin de XVe siècle aura été pour l’Espagne une double charnière. En 1492, Christophe Colomb, qui avait obtenu de la reine Isabelle d’être commandité pour aller vers les Indes par l’Ouest, découvrait l’Amérique. En cette même année s’achevait la Reconquista, puisque les souverains de Castille et d’Aragon avaient décidé de lancer le dernier assaut contre le dernier bastion musulman à Grenade : après huit siècles d’occupation mauresque, Boabdil se rendait et l’Espagne retrouvait son statut de royaume chrétien. Un haut fait qui valut à Isabelle de Castille et son époux Ferdinand d’Aragon d’être gratifiés par le pape du titre de « rois catholiques ».

    La béatification d’Isabelle la Catholique, un objectif à contre-courant

    Femme de pouvoir, la servante de Dieu Isabelle de Castille avait une foi profonde et passionnée qui s’est exprimée à travers des décisions politiques et militaires aux conséquences alors incalculables, et qui ne cadrent pas avec les rengaines contemporaines sur l’accueil et le respect de toutes les religions.

    Ces idées modernes n’ont pas empêché Mgr Javier Martinez de souligner, dans l’homélie qu’il prononça lors de la messe marquant la fin d’une semaine de conférences et de présentations, qu’il faut rendre grâce à Dieu pour la reine Isabelle et » pour ce qu’elle a signifié pour la foi ». Cette foi, a déclaré l’archevêque, était « le bien auquel elle était le plus attaché, qu’elle aimait le plus », rappelant qu’elle l’a fait porter au Nouveau Monde en même temps qu’elle la défendait en Espagne. « Recherchons ce bien qu’est d’être des chrétiens dont ce monde a besoin, et le reste, sa canonisation, nous sera donné », a proclamé le prélat.

    Isabelle la Catholique, celle qui a fait évangéliser les Amériques et capituler l’islam en Espagne

    Egalement présent au symposium, le chapelain majeur de la chapelle royale de Grenade où repose Isabelle la Catholique, D. Manuel Reyes, le vice-président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, Guzman Carriquiry, et l’archevêque primat de Tolède, Mgr Braulio Rodriguez, ont évoqué tour à tour le souvenir de la Reine, les saints de la première évangélisation du Nouveau Monde et le rôle qu’y ont joué les ordres religieux réformés.

    Au fond, ce fut une réfutation de la légende noire qui entoure les Rois catholiques, cette dénonciation injuste de l’évangélisation dont les bienfaits peuvent continuer d’être vus, cinq cents ans plus tard.

     
  • Norvège : une victoire en faveur de l'objection de conscience

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    EN NORVÈGE, UNE VICTOIRE EN FAVEUR DE L'OBJECTION DE CONSCIENCE

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

  • GPA : comment l'opinion française a basculé

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    D'Isabelle de Gaulmyn sur son blog (La Croix) :

    GPA, quand l’opinion française bascule

    Dans quelques années, on retiendra que c’est en octobre 2018 que l’opinion française a basculé en faveur de la GPA, la Gestation pour autrui. Et peut-être se trouvera-t-il un sociologue pour s’interroger sur la rapidité et la radicalité de ce mouvement… En trois semaines, il est sidérant – au sens propre – de voir comment l’idée de la GPA s’est installée, justifiée, imposée dans le paysage médiatique.

    À l’origine, le livre de Marc Olivier Fogiel, « Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? », et la manière, émouvante, dont il raconte l’histoire de ces deux petites filles, Mila, 7 ans, et Lily, 5 ans, qu’il a eu par une GPA, avec une mère porteuse aux États-Unis, et son mari François. Ces dernières années, la GPA s’était déjà invitée dans le débat français à travers le cas des époux Mennesson, qui se battent depuis 18 ans pour faire reconnaître le lien de filiation avec leurs jumelles, nées en 2000. Mais sans doute parce qu’on ne commentait alors que l’aspect juridique, qu’on se perdait un peu dans les comparaisons entre les normes de droit français et de droit international, peut-être aussi parce qu’ils n’étaient pas  célèbres, leur combat semblait excessif, voire même soulevait une certaine gêne devant une telle obstination.

    Les larmes de Marc Olivier Fogiel

    Le témoignage de « MOF », comprendre Marc Olivier Fogiel, sa capacité à faire du « story telling », racontant comment les larmes lui sont venues le jour où il reçoit ce SMS de la mère porteuse américaine « We are pregnant », – on est enceinte… Son émotion, semblable à celle de n’importe quel père, ses joies, auxquelles tout téléspectateur peut aisément s’identifier. D’autant plus que l’animateur vedette bénéficie de la sympathie de tout le petit monde médiatique, avec, dans le rôle des bonnes fées qui se sont penchées sur les berceaux, Murielle Robin et Claire Chazal..

    150.000 euros par bébé

    Il n’est pas ici question de mettre en doute la sincérité de Marc Olivier Fogiel, de son désir d’être père. Ni non plus de douter de sa capacité à l’être, père. On souhaite évidemment tout le bonheur possible aux deux petites princesses, si mignonnes sur les épaules de leurs parents, si gracieuses, sur les images savamment distillées par les réseaux sociaux. On veut bien croire, ici, qu’il ne s’agit pas d’une simple campagne de communication, bien montée, mais d’une vraie conviction…. Simplement, on ne peut que constater la force de cette vague d’émotions et de sentiments, qui emporte tout sur son passage… À tel point que la loi permettant la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes n’est même pas votée que la GPA déjà est présentée sur tous nos écrans comme une chose après tout plutôt positive…

    Même le prix à payer ne semble pas poser de problème : 150.000 euros par bébé, selon l’heureux papa. On frémit en pensant à l’épaisseur du contrat soigneusement bordé par des avocats qui a du accompagner la transaction. Quid des enfants si elles étaient nées mal formées ? Mais oublions. Après tout, l’argent n’empêche pas l’amour. Dans notre monde capitaliste, il est permis, même recommandé, d’aimer ce que l’on achète, surtout ce que l’on achète très cher. Quant à la « mère », qu’on nous certifie heureuse, celles qui ont eu l’extraordinaire joie de l’avoir été restent songeuses. Elles savent bien, évidemment, qu’on ne peut sacraliser les neufs mois de gestation. Que cela ne suffit pas à faire une mère. Qu’il y a « l’après », et que cet après est toujours à construire. Mais justement, quel est le prix pour qu’une mère renonce à « l’après » ? À combien évaluer la location temporaire d’un ventre ?

    Mais peu importe. La GPA désormais, c’est la belle histoire de deux petites princesses qui ont trouvé leurs rois de pères, et vivent dans un royaume où la douleur et la souffrance n’ont pas droit de cité. Une histoire sur papier glacé. Et on sait que, sur papier glacé, les questions glissent, et ne restent pas…

  • Qui sont les antispécistes ?

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    De Pauline Quillon sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Qui sont vraiment les antispécistes ?

    MAGAZINE – Pétris de bons sentiments, ces activistes, paradoxalement, laissent présager un monde terrifiant. Analyse de ces groupuscules contestataires.

    C’est une révolution qui a l’allure d’une blague potache : « Notre 16e action a permis d’exfiltrer 213 opprimés qui vivent aujourd’hui dans des sanctuaires », tweetait l’association 269 Libération Animale, le 14 septembre, sous une photo de braves poules. Mais depuis peu, ce type de propos ne suscite aucune hilarité. Au contraire. Les caillassages de boucheries, de fromageries et les intrusions dans les abattoirs se multiplient (voir encadré ci-dessous) et reçoivent un soutien grandissant de militants de la cause animale, recrutés le plus souvent dans une population jeune, diplômée voire très diplômée, de classe aisée et plutôt à gauche. Au point que cette mode semble en passe de devenir l’idéologie du XXIe siècle. Certes, les végans ne représenteraient que 1 % de la population française. Si le marché mondial est estimé à 7 milliards d’euros, il connaît en France une belle progression. En 2016, la vente des produits véganes a augmenté de 82%.

    Des actions en pagaille

    Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2018, un abattoir a été incendié dans l’Ain. C’est le point d’orgue de diverses actions de militants de la cause animale qui défraient la chronique depuis trois ans. La CFBCT (Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs) a recensé cette année dix-neuf attaques majeures de boucheries ou de fromageries. Le mode opératoire est systématiquement le même : des individus viennent cagoulés la nuit, caillassent la vitrine et la taguent d’un slogan antispéciste. Une dizaine d’actes de vandalisme mineur (déversement de faux sang, autocollants...) a également été rapportée. Le syndicat insiste sur le caractère nouveau du phénomène : « Ce ne sont plus quelques incidents isolés. » Il précise qu’il faut une « prise de conscience d’un phénomène de radicalisation globale ».

    Ce phénomène vise également les fromageries, et surtout les élevages. En un an et demi, le groupe 269 Libération Animale a pénétré dans quinze élevages et libéré des « individus », poulets, cochons, veaux. En septembre, un tout jeune groupe, Earth Resistance, a perturbé la tenue du dernier Sommet de l’élevage, à Clermont-Ferrand. À ces actions s’ajoutent des « Nuits debout devant les abattoirs », des manifestations devant les zoos, les cirques ou les aquariums.

    Dernier cheval de bataille : le rat... qu’une campagne publicitaire dans le métro parisien lancée par Paris Animaux Zoopolis entend défendre contre ce qui serait un génocide organisé par la Ville.

    Théo Debavelaere

    Les militants de la cause animale se déchirent en plusieurs chapelles, notamment sur la légitimité du recours à la violence. Première distinction : les végans et les antispécistes (voir encadré ci-dessous). Les deux ont des ancêtres outre-Atlantique. Tous les deux sont arrivés en France il y a dix ans environ. Mais la Société végane récuse l’amalgame avec l’antispécisme et condamne son recours possible à la violence. Pour elle, le véganisme est une « consomm’action qui vise à vivre sans exploiter les animaux », il est une « technique d’expression de la compassion humaine ». Mais sous cette forme, il reste peu influent en France (13 000 « like » sur Facebook).

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  • Synode « des jeunes » : un entretien avec Mgr Fridolin Ambongo, archevêque coadjuteur de Kinshasa

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    Une interview réalisée pour KTO par Philippine de Saint-Pierre. Une occasion de découvrir la personnalité du prélat appelé à être un jour le successeur du Cardinal Laurent Monsengwo, primat de l’Eglise catholique au Congo. Avant sa nomination à Kinshasa, Mgr Ambongo fut archevêque de Mbandaka (Coquilhatville) dans l’ancienne province de l’Equateur.

    JPSC

  • Décléricaliser toute l’Église ?

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    David Macaire : “Il faut décléricaliser toute l’Église“

    Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique, David Macaire est, à 49 ans, le plus jeune évêque de France. Au synode des jeunes, il interroge la manière de retrouver des communautés chrétiennes rayonnantes et dynamiques.

    Il sort de la salle du synode en habit de dominicain, sacoche noire, après une longue journée de travail en petits groupes, les « cercles mineurs ». C’est lui qui coordonne le sien, composé d’évêques africains, de canadiens, de patriarches orientaux et de deux jeunes femmes. Un moment qu’il vit comme une sorte de « retraite spirituelle ». Nous lui proposons de nous installer quelque part, il choisit les marches de la colonnade de la place Saint-Pierre. Rencontre à bâtons rompus.

    Il reste une semaine avant la fin du synode, qu’est-ce qui émerge dans votre groupe comme point fort ?

    L’importance de la communauté. Le désir d’une Église plus familiale et de familles plus ecclésiales. La nécessité de faire confiance aux jeunes, mais pas de façon démagogique. Certaines interventions comportaient des éléments un peu démagogiques, comme si écouter les jeunes voulait dire qu’ils avaient la science infuse sur tout ! Il est aussi beaucoup question de comment faire vivre l’échange entre générations pour permettre la transmission d’un héritage, la tradition de l’Église, qui est tout sauf figée. La tradition est quelque chose de vivant. Il s’agit donc de transmettre un héritage en le faisant évoluer pour qu’il en reste toujours la substantifique moelle. L’image de la pirogue a été évoquée : les jeunes rament, donne la vigueur, et l’ancien donne l’orientation ! Et puis émerge aussi l’exigence de qualité des jeunes. S’ils aiment autant les stars de foot c’est qu’ils recherchent l’excellence… Cette excellence, nous pouvons la proposer à travers des figures de saints ! La figure des prêtres est également importante pour eux. Ils réclament des prêtres disponibles, pas des managers qui administrent. Et aussi des prêtres exemplaires.

    C’est toute l’Église qui est cléricalisée dans le mauvais sens du terme… On a fait reposer sur le prêtre tous les ministères.

    Vous évoquez l’importance de la communauté et des paroisses… Mais la réalité dans bon nombre de paroisses en France, ce sont des assemblées dominicales vieillissantes et des prêtres fatigués !

    L’Église a le savoir faire. Elle sait créer du dynamisme aux JMJ, dans les petits groupes, dans les aumôneries, les patronages, dans les écoles chrétiennes, elle sait être dans des endroits où on a besoin d’elle. Pourquoi la paroisse ne sait-elle pas le faire ? Je pense que ça part du fameux cléricalisme dont parle le pape, et qui ne concerne pas que le prêtre. C’est toute l’Église qui est cléricalisée dans le mauvais sens du terme… On a fait reposer sur le prêtre tous les ministères. Aujourd’hui on lui demande d’être à la fois d’être le chef d’établissement, le gestionnaire, le professeur, l’accompagnateur. D’où le burn out, la vie impossible et l’isolement. Cela ne va pas. Il est temps de revenir à une Église où les prêtres sont des curés d’Ars ou des « Benjamin Bucquoy », comme le héros de Monsieur le curé fait sa crise de Jean Mercier. Qu’ils retrouvent l’essentiel de leur sacerdoce, ce pour quoi ils ont donné leur vie : accompagner des gens – en plus, c’est ce que les jeunes demandent ! –, visiter les pauvres, les familles, célébrer, prier, prêcher, enseigner, partir en pèlerinage avec les fidèles ! Et non pas s’épuiser en réunions. C’est pour cela que les prêtres donnent leur vie. Et ce n’est pas parce qu’on s’habille en civil qu’on sort du cléricalisme, mais quand on est au milieu d’une « communauté de disciples missionnaires », comme dit le pape François.

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