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Doctrine - Page 63

  • A quand un catéchisme qui enseigne le contenu de la foi ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Un catéchisme qui enseigne le contenu de la foi !

    Une vraie réforme de l’Église passera nécessairement par un effort considérable pour rétablir un enseignement du catéchisme catholique, non seulement aux enfants et aux nouveaux baptisés, ou encore aux « recommençants » qui renouent avec l’Église, mais aussi à l’ensemble des fidèles, dont l’ignorance des rudiments de la doctrine chrétienne est souvent abyssale.

    Dans des pays comme la France le catéchisme a longtemps concerné la presque totalité de la population même non pratiquante, 80% des enfants suivaient les cours : la conclusion des années de catéchisme était la cérémonie de communion solennelle (profession de foi) à l’âge de 11-12 ans que pratiquement toutes les familles se faisaient un devoir de fêter, quel que soit leur degré de catholicisme. Ainsi, le catéchisme était « l’œuvre par excellence » selon Mgr Dupanloup, une œuvre missionnaire en continu. Même si les enfants de parents non pratiquants cessaient eux-mêmes de pratiquer après cette cérémonie, ils avaient tous reçu une instruction qui rendait à chacun la religion familière.

    Le trou noir de l’après-Concile

    En France, la grande rupture dans la pratique dominicale en 1965, à en croire Guillaume Cuchet dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien que nous avons plusieurs fois sollicité[1], s’est manifestée par le fait, enregistré par le chanoine Boulard, qu’une bonne partie des jeunes de 15-24 ans, enfants de catholiques pratiquants, ont quant à eux cessé de pratiquer. Mais la rupture dans le nombre des enfants catéchisés a mis un peu plus de temps à être ressentie. Elle a tenu au fait que les parents non pratiquants ont cessé d’envoyer leurs enfants au catéchisme, en partie découragés par les prêtres eux-mêmes qui dénonçaient l’« hypocrisie » des communions solennelles immédiatement suivies de l’abandon de la pratique. Ensuite, au fur et à mesure que s’est resserré le nombre des pratiquants, pour arriver aujourd’hui à moins de 2% de la population, le nombre des catéchisés s’est réduit en conséquence et même encore plus vite, dans la mesure où la majorité de ceux qui continuent à pratiquer sont désormais des grands-parents.

    En 1982, 54% des enfants de 11 à 12 ans étaient encore inscrits au catéchisme. Aujourd’hui d’ailleurs, une bonne part des parents qui demandent encore une instruction catéchétique pour leurs enfants les en retirent généralement après la première communion (8-10 ans). Si en 1982, 60% des enfants catholiques de 8 à 11 ans étaient encore inscrits au catéchisme, en 2016-17, ils n’étaient que 16%. Tous les témoignages urbains et ruraux, concordent : jamais le nombre des catéchisés n’a été aussi bas. Qui plus est, la fréquentation des cours par les enfants inscrits est épisodique et s’accompagne souvent d’une assistance à la messe dominicale plus épisodique encore. Elle ne produit qu’un bagage de connaissances si faible que, dans bien des cas, les enfants « catéchisés » ne connaissent même pas les prières élémentaires.

    Mais en outre, la grande faillite catéchétique a été celle du contenu. Elle a commencé à l’époque de l’emblématique Catéchisme hollandais de 1966. L’encadrement du « renouveau », à la fin des années 70, a aggravé la crise par la rédaction de parcours (le plus fameux d’entre eux étant Pierres vivantes de 1981[2]). Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le résultat fut analogiquement semblable à celui du nouvel enseignement de l’histoire et des matières littéraires dans les lycées et collèges : l’instillation d’idées fausses peut-être, mais surtout du néant culturel. Or, il s’agissait ici du contenu du Credo...

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  • Un message fort du Saint Père aux participants du Congrès International WOOMB sur La "révolution Billings" 70 ans après

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    Billings Life: The Billings Ovulation Method

    Message du Saint Père aux participants du Congrès International WOOMB sur La "révolution Billings" 70 ans après : de la connaissance de la fertilité à la médecine personnalisée,

    28.04.2023

    Message du Saint Père

    Nous publions ci-dessous le message que le Saint-Père François a adressé aux participants du Congrès international WOOMB sur La "révolution Billings" 70 ans après : de la connaissance de la fertilité à la médecine personnalisée, qui se tiendra à Rome, à l'Université catholique du Sacré-Cœur, du 28 au 29 avril 2023 :

    Message du Saint-Père

    Chers frères et sœurs !

    J'ai le plaisir d'adresser mes salutations aux organisateurs et à tous les participants du Congrès international WOOMB sur La "Révolution Billings" 70 ans après : de la connaissance de la fertilité à la médecine personnalisée. Je salue chaleureusement cette initiative qui attire l'attention sur la beauté et la valeur de la sexualité humaine.

    Alors que, dans la seconde moitié du siècle dernier, la recherche pharmacologique pour le contrôle de la fertilité se développait et que la culture contraceptive se répandait, John et Evelyn Billings développaient une recherche scientifique attentive et diffusaient une méthode simple, à la disposition des femmes et des couples, pour la connaissance naturelle de la fertilité elle-même, offrant un outil précieux pour la gestion responsable des choix procréatifs. À l'époque, leur proposition semblait moins moderne et moins fiable que l'immédiateté et la sécurité revendiquées des instruments pharmacologiques. En réalité, elle offrait et offre encore des provocations et des pistes de réflexion actuelles et fondamentales, à reprendre et à approfondir : par exemple, l'éducation à la valeur de la corporéité, une vision intégrée et intégrale de la sexualité humaine, le soin de la fécondité de l'amour même lorsqu'il n'est pas fécond, la culture de l'accueil de la vie et le problème de l'effondrement démographique. À cet égard, ce que l'on a appelé la "révolution Billings" n'a pas épuisé sa portée initiale, mais continue d'être une ressource pour la compréhension de la sexualité humaine et pour la pleine appréciation de la dimension relationnelle et générative du couple.

    Une éducation sérieuse dans ce sens semble nécessaire aujourd'hui, dans un monde dominé par une vision relativiste et banale de la sexualité humaine. Il s'agit plutôt d'une perspective anthropologique et éthique, dans laquelle les questions doctrinales sont explorées sans simplifications excessives ni fermetures rigides. En particulier, il faut toujours garder à l'esprit le lien inséparable entre les significations unitive et procréative de l'acte conjugal (cf. St. Paul VI, Enc. Humanae vitae, 12). Le premier exprime le désir des époux d'être un, une seule vie ; l'autre exprime la volonté commune d'engendrer la vie, qui demeure même pendant les périodes de stérilité et de vieillesse. Lorsque ces deux significations sont consciemment affirmées, la générosité de l'amour naît et se renforce dans le cœur des époux, les disposant à accueillir une nouvelle vie. En l'absence de ces deux significations, l'expérience de la sexualité s'appauvrit, se réduit à des sensations qui deviennent rapidement autoréférentielles, et perd sa dimension humaine et sa responsabilité. La tragédie de la violence entre partenaires sexuels - je pense au fléau du féminicide - trouve ici l'une de ses causes principales.

    En effet, nous perdons de vue le lien entre la sexualité et la vocation fondamentale de chaque personne au don de soi, qui trouve une réalisation particulière dans l'amour conjugal et familial. Cette vérité, bien qu'inscrite dans le cœur de l'être humain, a besoin d'un parcours éducatif pour s'exprimer pleinement. Il s'agit d'une question urgente qui interpelle l'Église et tous ceux qui ont à cœur le bien de la personne et de la société, et qui attend des réponses concrètes, créatives et courageuses, comme le souligne Amoris laetitia, à propos de l'éducation sexuelle : "Le langage du corps requiert le patient apprentissage qui permet d'interpréter et d'éduquer ses désirs pour se donner en vérité. Quand on prétend tout donner d'un coup, il est possible de ne rien donner. C'est une chose de comprendre les fragilités de l'âge ou ses confusions, c'en est une autre d'encourager les adolescents à prolonger l'immaturité de leur façon d'aimer. Mais qui en parle aujourd'hui ? Qui est capable de prendre les jeunes au sérieux ? Qui les aide à se préparer sérieusement à un amour grand et généreux ?" (n° 284). Après la soi-disant révolution sexuelle qui a fait tomber les tabous, il faut une nouvelle révolution des mentalités : découvrir la beauté de la sexualité humaine en feuilletant le grand livre de la nature ; apprendre à respecter la valeur du corps et de l'engendrement de la vie, en vue d'expériences authentiques d'amour familial.

    Une autre dimension de la sexualité, non moins riche d'enjeux pour notre temps, est précisément sa relation avec la génération de la vie. En effet, la connaissance de la fertilité, si elle a une valeur éducative générale, a encore plus d'importance lorsque le couple décide de s'ouvrir à l'accueil d'enfants. La méthode Billings, comme d'autres, représente l'une des formes les plus appropriées pour réaliser de manière responsable le désir d'être parents. Aujourd'hui, la séparation idéologique et pratique de la relation sexuelle de son potentiel génératif a conduit à la recherche de formes alternatives d'avoir un enfant, qui ne passent plus par les relations conjugales, mais utilisent des processus artificiels. Cependant, s'il est bon d'aider et de soutenir un désir légitime de procréation grâce aux connaissances scientifiques les plus avancées et aux technologies qui soignent et améliorent la fertilité, il ne l'est pas de créer des embryons en éprouvette pour ensuite les supprimer, de faire le commerce de gamètes et de recourir à la pratique de l'utérus à louer. À l'origine de la crise démographique actuelle, il y a, avec divers facteurs sociaux et culturels, un déséquilibre dans la vision de la sexualité, et ce n'est pas un hasard si la méthode Billings est aussi une ressource pour traiter naturellement les problèmes d'infertilité et aider les époux à devenir parents en identifiant les périodes les plus fertiles. Dans ce domaine, une plus grande connaissance des processus de génération de la vie, en utilisant les acquisitions scientifiques modernes, pourrait aider de nombreux couples à faire des choix plus conscients et éthiquement plus respectueux de la personne et de sa valeur.

    Il s'agit d'une tâche que les universités catholiques et, en particulier, les facultés de médecine et de chirurgie doivent assumer avec un engagement renouvelé. C'est pourquoi, de même qu'il était fondamental pour M. et Mme Billings de travailler au sein de la Faculté de Médecine de l'Université de Melbourne, il est important que le Centre d'Étude et de Recherche pour la Régulation Naturelle de la Fertilité, qui opère depuis 1976 au sein de l'Université Catholique du Sacré-Cœur, fasse partie d'un des plus prestigieux centres académiques italiens et puisse bénéficier des connaissances scientifiques les plus avancées pour mener à bien sa mission de recherche et de formation.

    En outre, la perspective scientifique de ce congrès international montre à quel point il est fondamental de prêter attention aux particularités de chaque couple et de chaque personne, en particulier en ce qui concerne les femmes. L'horizon de la médecine personnalisée nous rappelle précisément que chaque personne est unique et irremplaçable et qu'avant d'être l'objet d'un traitement pour des dysfonctionnements et des maladies, elle doit être aidée à exprimer au mieux son potentiel, en vue de ce bien-être qui est avant tout le fruit d'une harmonie de vie.

    Enfin, la promotion de la connaissance de la fertilité et des méthodes naturelles a également une grande valeur pastorale, car elle aide les couples à être plus conscients de leur vocation conjugale et à témoigner des valeurs évangéliques de la sexualité humaine. La preuve de cette pertinence est également fournie par le grand nombre de participants à ce congrès, avec des personnes de nombreux pays et de tous les continents réunies à Rome (ou connectées par vidéo). Le retour positif qui ressort de leurs expériences, parfois mûries dans des contextes sociaux et culturels très difficiles, confirme l'importance de travailler assidûment et énergiquement dans ce domaine, également pour promouvoir la dignité de la femme et une culture fondée sur l'acceptation de la vie, valeurs qui sont également partagées avec d'autres religions.

    Il s'agit donc d'un aspect non secondaire de la pastorale familiale, comme l'ont enseigné mes prédécesseurs et comme je l'ai également rappelé dans Amoris laetitia : "En ce sens, l'encyclique Humanae vitae (cf. 10-14) et l'exhortation apostolique Familiaris consortio (cf. 14 ; 28-35) doivent être redécouvertes" (n. 222). Il faut encourager le recours aux méthodes fondées sur les rythmes naturels de la fécondité, en soulignant qu'elles "respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l'éducation à une authentique liberté" (Catéchisme de l'Église catholique, n. 2370).

    Chers amis, je vous souhaite un travail fructueux et je vous remercie pour ce que vous faites. Rendez ce précieux service à la communauté ecclésiale et à tous ceux qui veulent cultiver avec passion et générosité les valeurs humaines de la sexualité. Nous devons toujours être conscients que la bénédiction originelle de Dieu se reflète avec une splendeur particulière dans ce domaine de la vie (cf. Gn 1, 26-30) et que nous sommes également appelés à l'honorer dans ce domaine, comme l'exhorte saint Paul : "Glorifiez donc Dieu dans votre corps" (1 Co 6, 20). Je vous bénis de tout cœur et vous demande de prier pour moi.

    Rome, St Jean de Latran, 24 avril 2023

    François

  • Les "amis" romains du pape sont ses ennemis

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    Du Dr Joachim Heimerl sur kath.net/news :

    Les "amis" romains du pape sont ses ennemis

    28 avril 2023

    "Au fond, l'Allemagne est perdue pour l'Eglise catholique : les décisions de la 'voie synodale' sont désormais appliquées à la lettre... les voix d'avertissement, comme celle du cardinal Arborelius (Stockholm), ne sont pas entendues". Par Joachim Heimerl

    Quiconque suit l'actualité ecclésiale de ces dernières semaines remarque que le pape François prend de plus en plus ses distances avec les exigences de réforme que la dérive synodale allemande a engendrées : Il n'y aura pas de "diacres" ou de "prêtres", les "laïcs" pourront certes faire office de lecteurs ou - dans des cas exceptionnels - donner la Sainte Communion, mais ils ne pourront pas prêcher ni même baptiser.

    Ce qui devrait être particulièrement décevant pour les "synodaux" avides de pouvoir, c'est le fait qu'ils ne soient pas associés à la nomination des évêques et qu'ils ne puissent pas s'établir comme nouveaux souverains à la place du Christ dans un système de "conseil" ecclésiastique. - L'Eglise n'est pas un concert de désirs et encore moins un concert "teutonique" ; en fait, tout le monde le sait, sauf en Allemagne où l'on ne semble pas le savoir.

    Le fait que la ligne papale ne soit pas très bien accueillie au pays de Luther ne devrait surprendre personne, et encore moins le pape, comme on peut le supposer.

    Au fond, l'Allemagne est perdue pour l'Eglise catholique : les décisions de la "voie synodale" y sont désormais appliquées à la lettre ; même le pape n'y peut rien. D'autres voix d'avertissement, comme celle du cardinal Anders Arborelius (Stockholm), ne sont pas non plus entendues en Allemagne.

    En revanche, c'est justement à Rome que l'on espère trouver de l'aide : le prochain synode des évêques doit devenir le moteur romain des souhaits de réforme allemands.

    Mais le pape signale clairement que ce ne sera pas le cas : François s'efforce manifestement de freiner les forces centrifuges dans l'Eglise avant le synode afin d'éviter un éclatement définitif.

    Ce sont sans doute les Allemands qui comptent le moins, mais plutôt le fait que l'Eglise universelle dans son ensemble n'a pas compris que la "synodalité" n'est pas une force de démolition et qu'une "Eglise synodale" n'est justement pas une Eglise "parlementaire", c'est-à-dire une Eglise "protestante".

    En d'autres termes, le problème du pape n'est pas tant les Allemands que ceux qui annoncent déjà une "nouvelle foi" au Vatican, comme les cardinaux Grech et Hollerich, qui occupent justement les postes clés du synode mondial, ou encore le préfet du dicastère de la liturgie, le cardinal Roche.

    On sait que Roche poursuit la liturgie traditionnelle avec une haine baveuse, tout comme l'idéologie oblique avec laquelle il défend cette position. Selon Roche, la foi de l'Eglise aurait en effet "considérablement changé" après le Concile Vatican II et, pour cette raison, la "vieille" messe ne lui conviendrait plus. Quiconque s'intéresse de près aux textes conciliaires sait que c'est absurde, mais que cela n'impressionne pas Roche non plus.

    Ce n'est pas Roche lui-même qui importe dans tout cela, mais le fait qu'il fasse partie, avec Grech et Hollerich, des représentants d'un nouveau type, impensable il y a encore quelques années, mais qui a désormais pris le contrôle de la Curie.

    Il est sans aucun doute vrai que les ennemis de l'Eglise sont assis sur les sièges épiscopaux allemands. Mais il est également vrai qu'ils planifient également le renversement à Rome et qu'ils le propagent à grand renfort médiatique : Hollerich lui-même évoque sans cesse une "révolution" ecclésiale, qui se manifeste actuellement par le fait que les laïcs ont désormais le droit de vote au synode des évêques.

    En fait, rien ne s'oppose à cette participation des laïcs, et ce d'autant moins que le synode s'occupe, à la demande du pape, de la "participation synodale". Ce qui est toutefois fatal, c'est que des subversifs comme Hollerich instrumentalisent publiquement de telles décisions afin d'attiser de manière ciblée les "attentes de réforme" et d'augmenter la pression sur le pape. Le fait que "synodal" soit désormais synonyme d'"hérétique" dans le langage ecclésiastique est surtout de son fait ; en tant que "rapporteur général" du synode, il veille en premier lieu à ce que celui-ci tourne au désastre catholique.

    Celui qui a de tels "amis" n'a certainement pas besoin d'ennemis ; le pape ne fait pas exception à la règle. Alors qu'il s'agit pour lui, en plus de la "participation", de la "mission", il s'agit pour Hollerich et ses hommes d'imposer leurs positions hérétiques et de détruire l'Eglise ; leurs véritables alliés se trouvent en Allemagne et non, comme ils aiment le suggérer, sur le siège apostolique.

    Il est certain que cela préoccupe de plus en plus le pape ; François ne veut en aucun cas entrer dans l'histoire comme le pape d'un schisme. Il est actuellement douteux qu'il y parvienne, d'autant plus que le "document de travail" du synode mondial sera publié en mai. Il est clair que ce document portera la signature hostile à l'Eglise de Hollerich. Il est également clair que la pression sur François devrait alors encore augmenter, certainement aussi au nord des Alpes. - L'Eglise est confrontée à une épreuve de vérité que seul Dieu peut encore éviter.

    Joachim Heimerl (voir lien) est prêtre et professeur d'université.

  • Si des laïcs votent aussi, ce ne sera plus le synode des évêques

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Si les laïcs votent aussi, ce n'est plus le synode des évêques

    28-04-2023

    Changement des cartes sur la table avec le processus synodal en cours : les quotas féminins (proportion en fonction du genre) et laïcs dénaturent effectivement le corps établi par saint Paul VI et régi par le droit canonique. Et si l'on voit bien où l'on veut en venir, poussons cependant un soupir de soulagement : une assemblée ainsi redéfinie ne "fait" pas de magistère.

    Dans une autre et énième interview, celle du 10 mars dernier d'Elisabetta Piqué avec François, le pape avait annoncé le " suffrage universel " dans les assemblées synodales de l'Église catholique : " tous ceux qui participent au synode ont le droit de vote. Homme ou femme. Tout le monde, tout le monde. Ce mot "tout le monde" est décisif pour moi".

    Un peu plus d'un mois plus tard, le Secrétariat du Synode, moyennant quelques modifications (le document dans les différentes langues avec les modifications peut être téléchargé ici), a annoncé la transformation de la catégorie des auditeurs en véritables membres avec droit de vote. Selon les souhaits du Pontife, "tout le monde" pourra donc voter. Mais comme, comme dans toute république bananière, le permis de "tout le monde" n'est donné que par le patron, même le Pape a jugé bon de ne pas déroger à la coutume : les 70 nouveaux membres votants non évêques sont décidés par lui. Synodalité donc, mais sans exagération. Scaraffia s'en est également rendu compte : "Je trouve de plus en plus incroyable ce fait du pape synodal centralisateur. Ce n'est pas incroyable, c'est typique d'un certain courant sud-américain.

    Toujours dans le respect scrupuleux de la bureaucratie parallèle nécessaire à tout gouvernement dictatorial, le pouce vers le bas ou vers le haut sera exercé par le pape sur une liste de 140 personnes, explique le Secrétariat, "identifiées (et non élues) par les sept Réunions internationales des Conférences épiscopales et l'Assemblée des patriarches des Églises orientales catholiques (20 pour chacune de ces réalités ecclésiales)". La moitié des élus doit nécessairement être dans le quota rose. Une folie, une dette payée au politiquement correct.

    Les 70 seront issus d'une sorte de présélection, sur la base de la "culture générale" des candidats (test avec croix ou réponse libre ?), de "leur prudence" (c'est-à-dire le degré de soumission), mais aussi de leurs "connaissances, théoriques et pratiques" (de quoi ? Sujet de choix ?), et enfin de "leur participation à divers titres au processus synodal", condition fondamentale pour comprendre si le candidat a déjà fait preuve d'une loyauté absolue envers le système. Orthodoxie, intégrité de la vie morale, mérites particuliers au service du prochain : des critères dépassés. Et, ce qui n'est pas moins important, au Synode se rendra non pas une représentation de l'Église réelle, mais l'Église "individuée", c'est-à-dire celle qui a été sélectionnée selon les critères tout à fait vagues et subjectifs mentionnés ci-dessus.

    Revenons au quota féminin : 35 choisies, auxquelles s'ajoutent, en vertu d'un autre changement voulu par le pape, 5 religieuses élues par les organisations de supérieures majeures (qui seront rejointes par autant d'homologues masculins) et l'élue par excellence, la sous-secrétaire Sœur Nathalie Becquart, première femme à avoir le droit de vote dans un synode d'évêques par la volonté du pape. À l'époque, en février 2021, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Secrétariat général du Synode, avait déclaré : "Avec la nomination de Sœur Becquart et sa possibilité de participer avec droit de vote, une porte a été ouverte, nous verrons ensuite quelles autres étapes pourront être franchies à l'avenir". Les mystérieuses mesures futures, du moins les plus proches, étaient déjà assez évidentes : si un laïc peut voter à un synode d'évêques, on ne voit pas pourquoi 70 ne pourraient pas voter, et peut-être même la moitié des membres demain. Qu'ils soient hommes ou femmes.

    Avec le vote des laïcs au sein du Synode, nous pouvons supposer sans risque qu'il ne s'agit plus du Synode des évêques, tel qu'il est défini et réglementé par les canons 342-348. Le canon 342 est presque tautologique : "Le synode des évêques est une assemblée d'évêques qui [...] se réunit à des moments déterminés pour favoriser une union étroite entre le Pontife romain et les évêques eux-mêmes". Et voilà que même la Constitution apostolique Episcopalis Communio, signée par François, enseigne que les membres du Synode des évêques sont les évêques, selon le can. 346, auxquels s'ajoutent les membres des instituts religieux cléricaux. Il y a également d'"autres participants", y compris des laïcs, qui n'ont toutefois pas le droit de vote.

    Malgré les assurances "de maintenir la spécificité épiscopale de l'Assemblée convoquée à Rome", il n'est pas au pouvoir du Pape d'ordonner qu'une réalité soit différente de ce qu'elle est ou de supprimer le principe de non-contradiction. Le Synode des évêques est tel parce qu'il compte des évêques parmi ses membres ; si un quota, qui semble être d'environ 1/4, n'est pas constitué d'évêques, ni lié à la constitution hiérarchique de l'Église par l'ordre sacré, alors il ne s'agit plus du Synode des évêques, mais de celui des chrétiens. Ce qui n'est ni mieux ni moins bien, mais simplement autre chose.

    La décision du pape François nous fait donc pousser un soupir de soulagement. La direction que prendra le Synode à partir de là, en termes de contenu et de discipline, est assez claire, et ce n'est pas une bonne perspective. Mais maintenant au moins nous savons que le document qui sortira de l'Assemblée ne sera tout simplement pas un document du Synode des évêques, et donc que toute ratification par le Souverain Pontife (cf. can. 343) sera tout simplement nulle et non avenue.

    Deuxième considération : le sacerdoce féminin est plus proche qu'on ne le pense. Et la position négative exprimée par François n'est pas du tout rassurante. D'abord parce que le pape a montré qu'il pouvait tranquillement dire et écrire une chose et faire (ou laisser faire) exactement le contraire. La question de la bénédiction des couples de même sexe est assez évidente. Tout comme la Constitution apostolique mentionnée plus haut. Par ailleurs, il est un fait que plus d'une prémisse a été posée dans le sens de conférer les ordres sacrés aux femmes : la réouverture de la question du diaconat féminin, avec la mise en place, en avril 2020, d'une nouvelle commission d'étude sur le sujet ; puis le Motu Proprio Spiritus Domini (2021), qui a admis les femmes aux ministères de lecteur et d'acolyte (voir ici et ici) ; puis la nomination de trois femmes au Dicastère des évêques (voir ici). Et maintenant, les femmes (et les laïcs en général) sont mises sur un pied d'égalité avec les évêques, en tant que membres d'un Synode des évêques. Beaucoup, beaucoup trop de fenêtres Overton ont été ouvertes.

    Enfin, comme l'a écrit le frère Gerard Murray, la possibilité pour les laïcs de voter pendant l'Assemblée du Synode des évêques a radicalement déformé sa nature, puisque le Synode n'est plus la communion des pasteurs de l'Église avec le pape pour discuter et trouver des solutions aux besoins de l'Église universelle, dans le cadre de leur mission divine de "sanctifier, enseigner et gouverner le troupeau du Christ". Ce qui doit être constitué est tout à fait différent : "des personnes qui ne sont pas sacramentellement conformées par l'Ordre Saint au Christ, le Grand Prêtre", mais qui seront "traitées juridiquement comme des égaux des évêques". Le rapporteur général du synode, le cardinal Jean-Claude Hollerich, s'est empressé de mettre les mains dans le cambouis, déclarant qu'il s'agirait d'un "changement important, mais pas d'une révolution". Ce qui, en mode communicationnel orwellien, signifie : c'est une révolution, mais vous ne devez pas le penser.

    Au contraire, la vérité est clairement exprimée par Frère Murray : "Cette innovation doit être rejetée par les évêques de l'Église. Elle est en conflit avec l'enseignement dogmatique de l'Église sur la nature du sacrement de l'ordre, en particulier sur la nature de l'épiscopat".

  • Paglia donne la priorité au pragmatisme politique plutôt qu'au témoignage prophétique

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Paglia donne la priorité au pragmatisme politique plutôt qu'au témoignage prophétique

    COMMENTAIRE : Comme cela a été le cas auparavant, le président de l'Académie pontificale pour la vie commence souvent par la situation politique et voit ensuite où l'Évangile et la Tradition catholique peuvent s'intégrer.

    26 avril 2023

    La déclaration de l'Académie pontificale pour la vie (APV) aurait dû être une histoire comme celle d'un chien qui mord un homme qui ne valait guère la peine d'être publiée. Pourtant, elle était là, affirmant que son président, Mgr Vincenzo Paglia, "réitère son "non" à l'euthanasie et au suicide assisté, en pleine adhésion au magistère".

    Ces dernières années, le fait que le président de l'APV adhère pleinement au magistère est devenu, de manière surprenante, une sorte d'histoire d'homme qui mord le chien. Les raisons de cette situation méritent d'être notées et sont révélatrices de l'environnement général à Rome.

    L'APV a été fondée par le pape Jean-Paul II pour faire progresser l'enseignement et le témoignage de l'Église sur le caractère sacré de la vie humaine en s'appuyant sur les meilleurs travaux d'érudition dans diverses disciplines. Ainsi, lorsque Mgr Paglia a déclaré la semaine dernière qu'une éventuelle loi italienne supprimant les sanctions pénales pour l'euthanasie et le suicide assisté serait "faisable" et que "la médiation juridique pourrait être le plus grand bien commun concrètement possible dans les conditions dans lesquelles nous nous trouvons", il a frappé beaucoup de monde comme étant contraire non seulement à l'enseignement catholique, mais aussi à l'objectif de l'APV. 

    De nombreux cercles catholiques et pro-vie ont réagi violemment, notamment en raison de l'histoire de l'archevêque. Il s'agit de l'un des curieux personnages qui ont pris de l'importance au cours du pontificat du pape François.

    Les détails du discours original de l'archevêque Paglia et la clarification ultérieure de l'APV sont maintenant bien connus. Cette controverse fait écho à une précédente, lorsqu'il avait qualifié la loi italienne sur l'avortement de "pilier" de la société. Dans ce cas également, l'APV a apporté une clarification, expliquant que l'archevêque Paglia ne faisait que constater un fait sociopolitique et n'approuvait pas l'autorisation d'avortement en tant que telle. Son penchant pour de telles déclarations a incité un site d'information catholique à titrer son article sur la dernière en date : "Qu'a dit l'archevêque Paglia cette fois-ci ?"

    Pourquoi l'archevêque Paglia parle-t-il d'une manière qui semble être en désaccord avec le magistère sur les questions de vie, d'autant plus que saint Jean-Paul II a été exceptionnellement clair sur l'avortement et l'euthanasie dans son encyclique Evangelium Vitae de 1995 ?

    La réponse se trouve dans son point de départ. Mgr Paglia part de la situation politique et voit ensuite où l'Évangile et la tradition catholique peuvent s'intégrer. Cette approche n'est pas sans valeur, car les évêques confrontés à un environnement politique hostile doivent souvent faire de tels calculs. Mais Mgr Paglia n'est pas un évêque diocésain devant naviguer dans une situation pratique délicate ; il est à la tête d'une académie chargée d'apporter clarté et lumière à l'enseignement de l'Église. 

    Dans la dernière querelle sur l'euthanasie comme dans la précédente sur l'avortement, l'archevêque a pris comme point de départ le pragmatisme exigé par la politique, plutôt qu'un témoignage prophétique. Les dirigeants politiques se trouvent parfois dans des situations complexes, voire confuses, mais l'archevêque Paglia n'est pas un politicien. Pourtant, en s'inspirant de calculs politiques, il est parvenu à s'embrouiller terriblement.

    Dans ses récents commentaires sur l'euthanasie, Mgr Paglia a parlé de l'évolution de l'enseignement de l'Église sur la peine de mort. Le pape François a modifié le Catéchisme de l'Église catholique pour la déclarer "inadmissible". Le Saint-Père - comme Jean-Paul avant lui - aurait considéré l'enseignement sur la peine de mort et sur l'euthanasie comme faisant partie du même principe concernant le caractère sacré de la vie. 

    Cependant, Mgr Paglia a adopté une approche différente, suggérant que si l'enseignement sur la peine de mort pouvait évoluer vers son "inadmissibilité", alors peut-être que l'enseignement sur l'euthanasie pourrait évoluer vers sa "faisabilité". 

    Du point de vue de l'enseignement moral catholique, il s'agit là d'une comparaison étrange et incorrecte. 

    D'un point de vue politique, en revanche, elle a du sens : Le consensus politique est contre la peine de mort en Italie, et l'enseignement catholique l'affirme ; donc si le consensus politique en Italie autorise l'avortement et peut favoriser l'euthanasie, alors il pourrait être possible pour l'enseignement catholique de s'adapter à cette situation.

    C'est la priorité du pragmatisme sur l'enseignement prophétique. 

    La dernière bévue de l'archevêque Paglia, corrigée une fois de plus a posteriori par une déclaration de l'APV, reflète un phénomène plus large à Rome qui mérite d'être souligné. Par exemple, au moment où le discours de l'archevêque a été rapporté, une autre interview papale a été publiée, dans laquelle le Pape François a parlé de son intention de visiter l'Argentine l'année prochaine dans le contexte de la politique.

    La décision de ne pas se rendre en Argentine est un mystère depuis le début du pontificat, il y a dix ans. Jean-Paul et Benoît ont tous deux visité leur pays d'origine dans l'année qui a suivi leur élection, et tous deux ont effectué trois voyages en l'espace de dix ans. Étant donné que le pape François a visité de nombreux autres pays d'Amérique du Sud, la décision de ne pas se rendre en Argentine a suscité des réactions négatives dans son pays d'origine. Dans son entretien avec La Nacion, le pape François a expliqué que c'était la situation politique qui l'avait empêché de se rendre dans ce pays. 

    C'est une explication quelque peu invraisemblable. Cela aurait-il pu être le cas pendant toute une décennie ? Si le Saint-Père avait été aussi désireux de visiter sa patrie qu'il l'a été, par exemple, de visiter la République centrafricaine ou l'Irak, cela n'aurait-il pas déjà eu lieu ? 

    La réponse est néanmoins instructive. Tout d'abord, la dynamique politique est prise en compte, avec une évaluation de ceux qui pourraient chercher à tirer profit de la visite papale. Ce n'est qu'ensuite que les priorités pastorales sont prises en compte. 

    La visite de 2014 à Strasbourg, qui ne comprenait qu'un discours au Parlement européen, et non des visites pastorales, est un autre exemple de la priorité accordée à la politique. 

    Un pasteur doit tenir compte du politique lorsqu'il exerce son rôle prophétique. Les événements récents à Rome suggèrent que la priorité a été donnée au pragmatisme. 

    Le père Raymond J. de Souza est le rédacteur en chef fondateur du magazine Convivium.

  • La troisième grande crise de l'histoire bimillénaire de l'Eglise porte sur le "nous"

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    De George Weigel sur First Things :

    LA CRISE CATHOLIQUE SUR LE "NOUS"

    26 avril 2023

    L'historien de Cambridge Richard Rex a proposé de manière provocante que le catholicisme soit aujourd'hui plongé dans la troisième grande crise de son histoire bimillénaire.

    La première crise a été le débat acharné qui a divisé l'Église sur la question "Qu'est-ce que Dieu ?". Cette question a reçu une réponse définitive lors du premier concile de Nicée (325) et du concile de Chalcédoine (451). Nicée I a affirmé que Jésus est vraiment Dieu, la deuxième personne de la Trinité ; Chalcédoine a affirmé que, par l'incarnation de la deuxième personne de la Trinité, la divinité et l'humanité sont unies dans l'unique personne de Jésus-Christ. C'est ainsi que Nicée I et Chalcédoine ont établi les fondements trinitaires et incarnés de l'orthodoxie chrétienne pour l'éternité.

    La seconde crise, qui a conduit à la fracture de la chrétienté occidentale lors des différentes réformes protestantes du XVIe siècle, tournait autour de la question : "Qu'est-ce que l'Église ?" Le Concile de Trente a donné la réponse orthodoxe à cette question, dans des réponses affinées au fil du temps par l'enseignement du Pape Pie XII sur l'Église en tant que "Corps mystique du Christ", par la Constitution dogmatique sur l'Église du Concile Vatican II et par le Synode extraordinaire des évêques de 1985, qui a synthétisé l'enseignement de Vatican II en décrivant l'Église comme une communion de disciples en mission.

    Et la troisième crise, celle que nous vivons actuellement ? Selon le professeur Rex, elle implique une question qui aurait été exprimée autrefois comme "Qu'est-ce que l'homme ?" Le fait que cette formulation soit aujourd'hui considérée comme problématique est un symptôme de la condition même qu'elle cherche à diagnostiquer. En d'autres termes, qu'est-ce que c'est que d'être humain ? C'est, selon Rex, ce qui est en cause dans "tout un alphabet de croyances et de pratiques : avortement, bisexualité, contraception, divorce, euthanasie, famille, genre, homosexualité, traitement de la stérilité...". Et ainsi de suite, à travers les champs de bataille déchiquetés d'une guerre culturelle qui, commencée à l'extérieur de l'Église, se déroule maintenant à l'intérieur de la maison de la foi.

    Tout d'abord, une crise "théologique", au sens littéral de la théologie : "parler de Dieu". Puis une crise ecclésiologique. Et maintenant une crise anthropologique. Les deux crises précédentes ont divisé l'Église. La troisième pourrait bien le faire également, comme le montrent l'apostasie allemande qui menace de fracturer l'unité de l'Église catholique et l'abandon par d'éminents évêques, théologiens et activistes de la conception de la personne humaine fondée sur la Bible.

    La question "Qui sommes-nous en tant qu'êtres humains ?" est posée de la manière la plus aiguë par l'idéologie du genre et l'insurrection transgenre. Cela a atteint le point d'absurdité où "une drag queen de l'île de Man" (comme l'a rapporté Mary Wakefield le mois dernier dans le Spectator) "a informé les élèves de 7e année qu'il y avait exactement 73 genres. Lorsqu'un enfant courageux a insisté pour dire qu'il n'y en avait que deux, la drag queen aurait répondu "Vous m'avez contrarié" et aurait renvoyé l'enfant".

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  • Le Dicastère du Vatican pour les laïcs, la famille et la vie prépare un document qui traitera des couples divorcés-remariés

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    De Jonah McKeown sur CNA :

    Le Vatican prépare un texte pour les couples divorcés et remariés, selon le cardinal Farrell

    Le cardinal Kevin Farrell a mentionné le document en cours d'élaboration dans un discours prononcé en italien le 22 avril.

    25 avril 2023

    Le Dicastère du Vatican pour les laïcs, la famille et la vie prépare un document qui traitera des couples divorcés-remariés, à la demande du pape François, selon le préfet du dicastère, le cardinal Kevin Farrell.

    Le cardinal Farrell a mentionné le document en cours d'élaboration dans un discours prononcé en italien le 22 avril, en ouverture d'une réunion du dicastère, qui promeut la pastorale familiale et la mission des fidèles laïcs. Le cardinal Farrell a souligné l'importance d'aider et de guider "ceux qui traversent des crises conjugales de toutes sortes".

    "À cet égard, le dicastère travaille également à la préparation d'un texte qui concernera spécifiquement - comme vous l'avez souhaité, Votre Sainteté - les hommes et les femmes qui, après l'échec de leur mariage, vivent de nouvelles unions", a déclaré le cardinal Farrell dans son discours d'ouverture.

    Le cardinal Farrell n'a pas précisé quand le document serait publié.

    L'Église enseigne que les catholiques divorcés et remariés sans annulation ne doivent pas communier, un enseignement réaffirmé par saint Jean-Paul II dans l'exhortation apostolique Familiaris Consortio de 2005. Le pape François a déclaré au cours de son pontificat qu'il pourrait y avoir des situations au cas par cas où les catholiques divorcés et remariés pourraient accéder à l'Eucharistie, notamment lorsque les époux pratiquent la continence au sein de leur mariage.

    Lors d'une récente interview, le pape François a répondu à une question sur la possibilité pour les catholiques divorcés-remariés de recevoir l'Eucharistie en disant : "Nous ne pouvons pas réduire une situation humaine à une simple question d'ordre moral : "Nous ne pouvons pas réduire une situation humaine à une situation normative". Dans l'interview, le pape François a conseillé de se référer à ce que son prédécesseur Benoît XVI a dit sur le sujet des annulations, affirmant qu'"une grande partie des mariages de l'Église sont invalides par manque de foi".

    "Et pensez-y : Parfois, on assiste à un mariage et on a l'impression qu'il s'agit d'une réception sociale et non d'un sacrement", a déclaré le pape François. Quand les jeunes disent "pour toujours", qui sait ce qu'ils entendent par "pour toujours" ?

  • L'Académie pontificale pour la vie réagit au tollé provoqué par les propos de Mgr Paglia sur le suicide assisté

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    D'Hannah Brockhaus sur CNA :

    L'Académie pontificale pour la vie réagit au tollé provoqué par les propos de Mgr Paglia sur le suicide assisté
     
    24 avril 2023

    L'Académie pontificale pour la vie a déclaré lundi que son président (Mgr Paglia) est contre le suicide assisté mais pense qu'il est possible d'avoir une "initiative légale" qui permettrait de le dépénaliser en Italie dans des "conditions spécifiques et particulières".

    La déclaration du 24 avril a été publiée à la suite du tollé provoqué par un discours dans lequel l'archevêque Vincenzo Paglia a défendu la légalisation du suicide médicalement assisté en Italie. L'archevêque a déclaré qu'il s'agissait d'une approche "réalisable" de la question dans la société italienne, malgré les enseignements clairs de l'Église catholique qui s'y opposent.

    "Personnellement, je ne pratiquerais pas l'assistance au suicide, mais je comprends que la médiation légale peut être le plus grand bien commun concrètement possible dans les conditions dans lesquelles nous nous trouvons", a déclaré Mgr Paglia lors d'un discours prononcé le 19 avril à l'occasion du Festival international du journalisme à Pérouse, en Italie.

    Le journal italien Il Riformista a publié le texte du discours de Mgr Paglia le 22 avril.

    L'académie du Vatican a déclaré lundi que Mgr Paglia "réitère son "non" à l'euthanasie et au suicide assisté, en pleine adhésion au magistère".

    L'académie a ajouté que les commentaires du président concernaient une décision de la Cour constitutionnelle italienne et "la situation spécifique de l'Italie".

    L'archevêque a donné son avis, selon le communiqué, qu'une "médiation juridique" mais "certainement pas morale" est possible afin de maintenir le suicide assisté comme un crime dans certains cas, tout en le décriminalisant sous certaines conditions.

    Le suicide assisté et l'euthanasie sont actuellement illégaux en Italie, où le droit pénal stipule que "quiconque provoque la mort d'un homme, avec son consentement, est puni d'une peine d'emprisonnement de six à quinze ans". L'assistance au suicide consiste à fournir des médicaments létaux aux patients pour qu'ils puissent mettre fin à leurs jours, tandis que l'euthanasie consiste en la mise à mort directe des patients par les médecins.

    Un projet de loi visant à décriminaliser le suicide assisté, connu dans la législation italienne sous le nom d'"homicide volontaire", a été adopté l'année dernière par la Chambre des députés, la chambre basse du Parlement italien. Elle n'a pas encore été adoptée par le Sénat italien.

    La proposition de loi, qui fait suite à un arrêt rendu en 2019 par la Cour constitutionnelle italienne, stipule que le suicide médicalement assisté ne sera dépénalisé que dans les cas qui remplissent les conditions suivantes : "la personne doit être "maintenue en vie" : "la personne doit être "maintenue en vie par un traitement de survie et atteinte d'une pathologie irréversible, source de souffrances physiques ou psychologiques qu'elle juge intolérables, mais pleinement capable de prendre des décisions libres et conscientes"".

    Selon la déclaration de l'Académie pontificale pour la vie, "pour l'archevêque Paglia, il est important que la décision [du tribunal] précise que le crime [de suicide assisté] reste en tant que tel et n'est pas aboli. Toute autre considération est trompeuse".

    "Au niveau scientifique et culturel, Mgr Paglia a toujours défendu la nécessité d'un accompagnement des malades dans la phase terminale de la vie, basé sur les soins palliatifs et la proximité, afin que personne ne soit laissé seul face à la maladie et à la souffrance, dans les décisions difficiles qu'elles impliquent", précise le communiqué.

    L'année dernière, la Cour constitutionnelle italienne a bloqué un référendum visant à dépénaliser le suicide médicalement assisté dans le pays, déclarant qu'une abrogation de la loi pénale existante laisserait le pays sans "la protection minimale constitutionnellement nécessaire de la vie humaine, en général, et avec une référence particulière aux personnes faibles et vulnérables".

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est titulaire d'un diplôme d'anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • Rod Dreher, l'Américain qui veut soulever l'Europe conservatrice depuis la Hongrie

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    rod_dreher.jpg"L'écrivain à l'origine du concept de «pari bénédictin» s'est établi à Budapest à l'automne 2022, séduit par le pays de Viktor Orbán. Avec son «pari bénédictin», Rod Dreher apporte une stratégie à une partie des chrétiens déroutés par les mutations sociétales en Occident. | Elekes Andor via Wikimedia Commons :

    En Europe ou aux États-Unis, le terreau est fertile pour une mobilisation des conservateurs, mais dans ce monde vibrionnant, il manque souvent des pensées et des stratégies de référence. D'un côté comme de l'autre de l'Atlantique, l'écrivain américain Rod Dreher parvient à aimanter lecteurs et adeptes de sa pensée stratégique.

    On croit trop souvent que la pensée conservatrice américaine est à l'image des punchlines des conventions de l'association de défense du port d'armes, la National Rifle Association of America (la NRA), ou de la réunion annuelle organisée par les conservateurs, la Conservative Political Action Conference (la CPAC). En vérité, il existe nombre de penseurs conservateurs américains à l'œuvre substantielle et structurée. C'est le cas de Rod Dreher, qui s'est fait connaître voici quelques années en France avec la parution de son ouvrage Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus – Le pari bénédictin, édité dans l'Hexagone en 2017.

    Communautés pour chrétiens déboussolés par la modernité

    Initialement protestant, puis catholique, et enfin orthodoxe de confession, Rod Dreher postulait dans cet ouvrage très original que, face à la déchristianisation du monde, les chrétiens devaient se regrouper en communautés à l'écart du monde, enlever leurs enfants du système éducatif et faire vivre ces phares spirituels dans un monde à la dérive. Ce «pari bénédictin», comme il le nomme, avait vocation à répondre au légitime questionnement des chrétiens, parfois déboussolés par l'évolution du monde et la modernité, et soumis à des attaques nourries de la part des progressistes ou des woke.

    La pensée de Rod Dreher est, de par sa sophistication, aux antipodes des meetings de l'ex-président Donald Trump, lequel doit être déjà bien en peine d'expliquer succinctement qui est saint Benoît. Son livre a été accueilli avec intérêt en France et son sujet débattu aussi librement qu'honnêtement. Il a participé de la réflexion du monde catholique français post-Manif pour tous. Accords ou désaccords, parfois profonds, avec ce «pari bénédictin» ont permis de discerner quels possibles s'offraient aux chrétiens d'Europe et, d'abord, de France.

    Il existe un large éventail de conservatismes aux États-Unis et tous ne se ressemblent pas, loin s'en faut:

    Des paléoconservateurs aux néoconservateurs, des plus pratiquants à ceux qui sont relativement distants par rapport à la religion, les courants sont nombreux dans le pays.

    Agir face au «totalitarisme mou»

    Avec son «pari bénédictin», Rod Dreher apporte une stratégie à une partie des chrétiens déroutés par les mutations sociétales en Occident. Il pointe d'abord le déclin des valeurs traditionnelles et chrétiennes dans nos sociétés et les menaces qui planent, selon lui, sur la famille ou l'éducation.

    D'après le conservateur, les valeurs adverses sont une attaque massive sur celles portées par les croyants. Il conviendrait donc d'entrer en résistance face à une forme de «totalitarisme mou» qui s'en prendrait aux chrétiens, aux hétérosexuels et, s'il reconnaît qu'il ne s'agit pas d'un totalitarisme comme celui de l'URSS des grandes persécutions, il note que la parole évangélique se confrontait alors directement au KGB tandis que désormais, elle se perd dans le brouillard. D'où l'idée de créer des communautés solidaires chrétiennes à l'écart du monde moderne pour résister. Il cite volontiers Hannah ArendtRené GirardLéon Bloy et sait séduire, au-delà des États-Unis, jusqu'à nombre de catholiques français et ailleurs.

    Face à ce «totalitarisme mou», Rod Dreher encourage en somme à devenir chrétien dissident. C'est l'objet de son second ouvrage, paru en 2021: Résister au mensonge – Vivre en chrétiens dissidents. La réécriture de romans après la mort de leurs auteurs, la chasse sourcilleuse à l'emploi de certains mots, la mise à l'index d'autres, la dénonciation d'enseignants nourrissent considérablement les rangs de ses lecteurs.

    Coup de foudre à Budapest

    Le fait marquant dans l'évolution de Rod Dreher est que ce conservateur américain, qui devrait être comblé par la flambée conservatrice dans son pays, est séduit par la Hongrie de Viktor Orbán et son illibéralisme. Force est de constater que le voyage à Budapest est au conservateur des années 2020 ce que l'excursion à Caracas était au progressiste des années 2000, avec sans doute l'inévitable part d'illusions, la volonté d'ignorer certaines données géographiques et historiques. Toujours est-il que la Hongrie attire différentes familles de la pensée conservatrice, y compris dans sa variante identitaire.

    Comme beaucoup de conservateurs américains (hors néoconservateurs), Rod Dreher est en phase avec le pouvoir hongrois à la fois sur le plan sociétal et sur le plan géopolitique. Dans le magazine d'opinion The American Conservative, il dénonçait ainsi, le 8 mars, les «mensonges» des « liberals » américains à propos de la Hongrie, mais aussi de la guerre en Ukraine. Rod Dreher reproche à ses compatriotes de vouloir ignorer la société hongroise comme ils ont ignoré les Afghans –bien que lui-même tende à projeter sur Charles Maurras, par exemple, sa propre vision des choses, qui en est relativement éloignée.

    S'il a une vision radicale, au sens étymologique du terme, de la mutation que doivent accomplir chrétiens et conservateurs –qu'il tend à confondre, selon une logique propre à ce camp aux États-Unis–, Rod Dreher réussit parfaitement à stimuler le débat dans son pays et en Europe. Incitant à la création de communautés en quasi autarcie pour faire vivre le christianisme à l'abri des excès de la modernité, il a invité à la «dissidence» notamment en matière éducative, puis s'est installé en Hongrie en 2022.

    Puisque l'écrivain n'est pas adepte d'un conservatisme dans un seul pays, on peut comparer sa théorie comme sa pratique à une sorte de foquisme conservateur. Mois après mois, il a, sur les jeunes générations, une influence que certains intellectuels trotskistes (entre autres) eurent sur la jeunesse de leur époque. En matière idéologique, les réflexions stratégiques se comportent parfois comme un balancier."

    En savoir plus: 

    Monde Hongrie Etats-Unis conservatisme chrétiens religion

    Ref. Rod Dreher, l'Américain qui veut soulever l'Europe conservatrice depuis la Hongrie

  • Le président de l'Académie pontificale pour la vie se prononce en faveur de la légalisation du suicide médicalement assisté

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    Du National Catholic Register (Shannon Mullen/Hannah Brockhaus) :

    Le président de l'Académie pontificale de la vie estime que le suicide médicalement assisté est "faisable".

    Dans son allocution du 19 avril, Mgr Paglia a souligné que l'Église n'est pas un "distributeur de pilules de vérité" lorsqu'il s'agit de s'engager avec une société pluraliste sur les questions morales les plus difficiles du moment.

    23 avril 2023

    L'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, s'est prononcé en faveur de la légalisation du suicide médicalement assisté, le qualifiant de " faisable " malgré les enseignements clairs de l'Église catholique qui s'y opposent.

    "Personnellement, je ne pratiquerais pas l'assistance au suicide, mais je comprends que la médiation légale peut être le plus grand bien commun concrètement possible dans les conditions où nous nous trouvons", a déclaré Mgr Paglia dans un discours prononcé le 19 avril lors du Festival international du journalisme à Pérouse, en Italie.

    Les remarques de l'archevêque italien faisaient partie d'une présentation qui incluait un documentaire sur un Italien qui s'est rendu en Suisse pour mourir par suicide assisté. 

    Le journal italien Il Riformista a publié le texte du discours de Mgr Paglia samedi. 

    Selon le Catéchisme de l'Église catholique, "l'euthanasie intentionnelle, quels qu'en soient les formes et les motifs, est un meurtre" et "gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect dû au Dieu vivant, son Créateur" (CEC 2324).

    Plus récemment, en 2020, la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican a affirmé cet enseignement dans sa lettre Samaritanus bonus, "sur le soin des personnes dans les phases critiques et terminales de la vie", qui a été approuvée par le pape François.

    "La valeur infrangible de la vie est un principe fondamental de la loi morale naturelle et un fondement essentiel de l'ordre juridique", affirme la lettre. "Nous ne pouvons pas choisir directement de prendre la vie d'autrui, même s'il le demande".

    Plus tôt cette année, lors de l'audience générale du 9 février, le pape François a déclaré que les mourants avaient besoin de soins palliatifs, et non d'euthanasie ou de suicide assisté, affirmant : "Nous devons accompagner les personnes vers la mort, mais pas provoquer la mort ou faciliter le suicide assisté."

    Dans son intervention du 19 avril, Mgr Paglia a souligné que l'Église n'est pas un "distributeur de pilules de vérité" lorsqu'il s'agit de s'engager avec une société pluraliste sur les questions morales les plus difficiles du moment.

    "La pensée théologique évolue dans l'histoire, en dialogue avec le Magistère et l'expérience du peuple de Dieu (sensus fidei fidelium), dans une dynamique d'enrichissement mutuel", a déclaré Mgr Paglia.

     Mgr Paglia a rappelé la décision du pape François, en 2018, de réviser le Catéchisme de l'Église catholique pour affirmer que la peine de mort est "inadmissible".

    "La contribution des chrétiens se fait au sein des différentes cultures, ni en haut - comme s'ils possédaient une vérité donnée a priori - ni en bas - comme si les croyants étaient porteurs d'une opinion respectable, mais désengagée de l'histoire", a poursuivi Mgr Paglia.

    "Entre les croyants et les non-croyants, il existe une relation d'apprentissage mutuel", a déclaré Mgr Paglia.

     "En tant que croyants, nous posons donc les mêmes questions qui concernent tout le monde, sachant que nous sommes dans une société démocratique pluraliste. Dans ce cas, à propos de la fin de la vie (terrestre), nous nous trouvons tous confrontés à une question commune : Comment pouvons-nous parvenir (ensemble) à la meilleure façon d'articuler le bien (plan éthique) et le juste (plan juridique), pour chaque personne et pour la société ?

    Mgr Paglia a critiqué l'expansion des lois dans certains pays pour permettre l'euthanasie involontaire. Dans le même temps, il a déclaré qu'il n'était "pas exclu" que la légalisation du suicide assisté "soit possible dans notre société", à condition que certaines conditions énoncées dans un arrêt de la Cour constitutionnelle italienne de 2019 soient remplies.

    Plus précisément, il a déclaré, en citant les directives de la Cour, que la personne doit être "maintenue en vie par un traitement de survie et souffrir d'une pathologie irréversible, source de souffrances physiques ou psychologiques qu'elle considère comme intolérables, mais pleinement capable de prendre des décisions libres et conscientes". La Chambre des représentants italienne a déjà approuvé une telle législation, mais pas le Sénat, a-t-il noté.

    Ce n'est pas la première fois que les remarques de Mgr Paglia sur le suicide assisté suscitent la controverse. En 2019, répondant à une question sur le suicide assisté et sur la possibilité pour un catholique ou un prêtre catholique d'assister à la mort d'une personne par suicide assisté, Mgr Paglia a déclaré à un petit groupe de journalistes qu'il serait prêt à le faire, car "le Seigneur n'abandonne jamais personne".

    "En ce sens, accompagner, tenir la main de quelqu'un qui est en train de mourir, est, je pense, un grand devoir que chaque croyant devrait promouvoir", avait-il déclaré à l'époque, ajoutant que les croyants devraient également offrir un contraste avec la culture du suicide assisté.

    Plus récemment, en août 2022, Mgr Paglia a été vivement critiqué par les opposants à l'avortement pour avoir qualifié, lors d'une interview à la télévision italienne, la loi 194 - la loi de 1978 légalisant l'avortement en Italie - de "pilier de la société". Dans une déclaration ultérieure, l'Académie pontificale de la vie a affirmé que ce commentaire avait été pris hors contexte.

  • Eglise d'Allemagne : et maintenant ? Le modèle du "petit troupeau" de demain...

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    Des propos du cardinal Walter Brandmüller relayés par Armin Schwibach sur kath.net/news (traduction automatique) :

    "Francfort" - et maintenant ? Une perspective ecclésiale. Le modèle du "petit troupeau" de demain

    20 avril 2023

    En cas de défaillance persistante des institutions face à la mission réelle de l'Église, il appartient aux fidèles de mettre fin à la hantise sans faire de bruit. Par le cardinal Walter Brandmüller

    Rome (kath.net/wb/as) "Un regard sur la situation de l'Eglise en Allemagne montre une perte d'intérêt sans précédent de l'opinion publique, des médias pour l'Eglise". Le regard romain est acéré, aiguisé par l'expérience et une phénoménologie des événements parfois absurdes qui se sont produits dans l'Eglise en Allemagne (et pas seulement), en particulier au cours des cinq dernières années. Des événements qui ont mis en jeu le mot "schisme", blessant et exprimant un "crimen", le tout avant et avec un terme non défini : "synodal". Cela vaut d'autant plus la peine d'écouter attentivement et de tirer ses conclusions. Ce qui est apparu clairement au cours de ces années, c'est que la "discussion synodale" ne concerne pas "l'Église", "Ecclesia Una Sancta et Apostolica, "Mater Sancta" et" "Mysticum Corpus Christi". Il s'agit de "l'Église", d'une manifestation sociale quelconque, c'est-à-dire précisément de ce contre quoi le pape Benoît XVI avait toujours mis en garde dans son magistère universel. Par Armin Schwibach

    ***

    I

    Un coup d'œil sur la situation de l'Eglise en Allemagne révèle une diminution sans précédent de l'intérêt du public, des médias pour l'Eglise. Seuls les scandales qui éclatent en ses murs attirent une attention hagarde. Cela vaut même pour les "synodaux de Francfort" et leur parcours. Ce sont les symptômes d'une perte croissante d'importance que l'Eglise subit de plus en plus ces dernières années.

    Qui s'intéresse encore à ce qu'une "élite" de fonctionnaires laïcs, détachée de tout et surtout intéressée par elle-même et ses salaires financés par l'impôt ecclésiastique, s'imagine être "l'Église" ?

    Leur prétention à disposer de l'Eglise, à parler au nom de l'Eglise, est d'autant plus absurde. Ne sont-ils pas conscients de la distance qui les sépare des 5 à 10 % de catholiques fidèles pour qui la messe dominicale est encore une évidence ? On entend dire dans tout le pays que l'entreprise de Francfort des fonctionnaires, loin de la population catholique, se perd dans un no man's land.

    La prétention de la majorité de "Francfort" à représenter les catholiques allemands, à s'emparer des institutions ecclésiastiques, voire à se présenter comme "l'Eglise allemande", contraste fortement avec cette situation.

    Il est évident que l'on veut enfin prendre les rênes de l'Eglise et donner la marche à suivre aux évêques. Comment en est-on arrivé là ?

    L'impulsion antiautoritaire et émancipatrice, qui a agi dans la société depuis les années 1968, a gagné du terrain, surtout depuis le congrès des catholiques d'Essen de cette année, parmi les catholiques qui, en tant que laïcs au service de l'Église, supportaient difficilement la soumission aux prêtres. En particulier, un nombre croissant de laïcs nommés à des chaires de théologie ont ressenti le lien avec le magistère de l'Église comme une restriction de leur liberté académique. Il n'est pas étonnant que les théologiens aient cru pouvoir prouver leur indépendance et leur originalité de pensée par des spéculations audacieuses et, bien sûr, faire sensation. Les conséquences sont évidentes.

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  • "Pacem in terris" 60 ans après : une vision noble et inspirante, une analyse inadéquate des obstacles à la réalisation de cette vision

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    De George Weigel sur First Things :

    PACEM IN TERRIS APRÈS 60 ANS

    19 avril 2023

    Le 11 avril 1963, Jean XXIII publiait l'encyclique Pacem in Terris, un puissant appel à un monde où il n'y aurait ni victimes ni bourreaux, qui a cimenté la réputation du pontife en tant que "bon pape Jean". Alors que le monde avait frôlé la guerre nucléaire lors de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962, l'appel du pape à la "paix sur terre" a été bien accueilli partout, y compris en Union soviétique - même si l'idée selon laquelle les maîtres du Kremlin ont pris le message de l'encyclique à cœur était plutôt naïve dans certains milieux du Vatican.

    Qu'enseignait donc Pacem in Terris ? Et comment se présente son analyse des affaires mondiales, six décennies plus tard ?

    Jean XXIII enseignait que le monde était entré dans un nouveau moment historique, caractérisé par la conviction généralisée que "tous les hommes sont égaux en raison de leur dignité naturelle". Cette conviction impliquait que le principe classique de la doctrine sociale catholique du bien commun avait une dimension mondiale, et pas seulement nationale, ce qui signifiait que la "paix sur terre" devait être recherchée par l'établissement d'une "autorité publique mondiale". Cette autorité mondiale devrait faire de la protection et de la promotion des droits de l'homme - que le pape Jean a définis de manière très large - son objectif fondamental.

    Quant aux États communistes, ils devraient eux aussi être intégrés à la communauté politique mondiale, car les mouvements communistes, quels que soient leurs "faux enseignements philosophiques", pourraient néanmoins "contenir des éléments positifs et dignes d'approbation". Enfin, Pacem in Terris enseigne que la course aux armements est un piège et une illusion ; le désarmement universel est un impératif moral exigé par la droite raison, car "à une époque comme la nôtre, qui s'enorgueillit de son énergie atomique, il est contraire à la raison de penser que la guerre est désormais un moyen approprié pour rétablir les droits qui ont été violés".

    Bien que la vision grandiose de Jean XXIII ait inspiré l'espoir que le monde puisse trouver sa voie au-delà de l'impasse de la guerre froide, les lacunes de l'encyclique que des critiques amicaux ont signalées après sa publication - son manque d'attention aux réalités du pouvoir dans la politique mondiale, sa lecture erronée du lien intrinsèque entre les idées marxistes et les politiques totalitaires, son apparente indifférence aux effets durables du péché originel dans la sphère politique - étaient, avec le recul de soixante ans, de véritables déficiences.

    La guerre froide a pris fin, non pas parce que la "confiance" (autre thème clé de l'encyclique) avait été établie entre des démocraties imparfaites et des tyrannies parfaites ; elle a pris fin grâce à ce que William Inboden (dans The Peacemaker : Ronald Reagan, The Cold War, and the World on the Brink) décrit comme la stratégie de "reddition négociée" conçue par les États-Unis et soutenue par ses alliés occidentaux. Et si la course aux armements a, dans les années 1980, intensifié les dangers de guerre nucléaire à plusieurs moments, elle a également brisé la capacité (et la volonté) de l'Union soviétique de poursuivre la compétition.

    En ce qui concerne la proposition de l'encyclique pour le développement d'une "autorité publique universelle" capable de traiter les questions d'importance mondiale, les incapacités et les corruptions dont les Nations Unies ont fait preuve depuis la publication de Pacem in Terris, notamment dans la défense des droits de l'homme fondamentaux, ont soulevé de sérieuses questions quant à la faisabilité (et même à l'opportunité) d'une telle entreprise.

    L'importance accordée par Jean XXIII aux droits de l'homme dans la vie publique internationale a été validée par la révolution des consciences - la révolution des droits de l'homme - que son troisième successeur, Jean-Paul II, a déclenchée en Europe centrale et orientale en 1979 : une révolution qui a été un autre facteur clé dans l'effondrement non violent du communisme européen. Mais ni l'Église ni la politique mondiale n'ont été bien servies par la tendance de Pacem in Terris à qualifier de "droit de l'homme" pratiquement tous les souhaits politiques, sociaux et économiques : une tendance qui est devenue par la suite une tentation irrésistible pour le Saint-Siège dans son discours sur la politique mondiale.

    Dans son commentaire de l'encyclique, le grand théologien jésuite John Courtney Murray a affirmé que la notion de communauté politique idéale de Jean XXIII - que Murray a décrite comme "l'homme libre sous un gouvernement limité" - était tirée de Thomas d'Aquin. Pourtant, si Pacem in Terris tire une partie de son inspiration du Docteur Angélique, où trouve-t-on dans l'encyclique des échos d'Augustin, cet autre grand maître de la théorie politique catholique classique ? Certains ont demandé si le pape était suffisamment conscient de l'étendue de la folie politique humaine et des dangers de tyrannie inhérents aux visions utopiques de la perfectibilité humaine, comme l'était certainement Augustin.

    Une vision noble et inspirante, une analyse inadéquate des obstacles à la réalisation de cette vision : tel semble être le jugement raisonnable porté sur Pacem in Terris à l'occasion de son soixantième anniversaire.

    La chronique de George Weigel intitulée "La différence catholique" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.