Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Economie - Page 14

  • Pologne : retour sur un plébiscite en faveur de la politique sociale conservatrice d'Andrzej Duda

    IMPRIMER

    De sur Smart reading Press :

    ÉLECTION POLONAISE : UN OUI À LA POLITIQUE SOCIALE CONSERVATRICE

    Andrzej Duda a été réélu le 12 juillet, avec 51 % des voix, pour un second mandat à la tête de l’État polonais. Cette élection est à la fois une victoire personnelle et un plébiscite en faveur de la politique sociale et conservatrice conduite en Pologne depuis 2015 par le parti Droit et Justice (PiS). Pour comprendre la portée et les causes de ce succès, quelques éléments de contexte sont nécessaires.

    Lors de sa première élection en 2015, Andrzej Duda était relativement peu connu. Ce député européen de 43 ans, qui parle l’anglais, le russe et l’allemand, et qui est diplômé de l’équivalent polonais de l’ENA, n’avait été jusqu’alors que sous-secrétaire d’État du ministre de la Justice, Jaroslaw Kaczynski, puis sous-secrétaire d’État à la Chancellerie présidentielle, sous la présidence de Lech Kaczynski. Député de Cracovie en 2011, il fut nommé porte-parole du parti Droit et Justice (PiS) en novembre 2013. En 2014 et contre toute attente, il fut adoubé par Jaroslaw Kaczynski , qui renonçait à se présenter à la magistrature suprême. Jaroslaw Kaczynski était le survivant du célèbre couple de jumeaux qui a fortement marqué la vie politique polonaise à partir des années 1990. Son frère Lech est en effet décédé avec son épouse le 10 avril 2010 dans un mystérieux accident d’avion à Smolensk, en Russie1.

    En 2015, ses adversaires et même ses «amis» présentaient Duda comme la marionnette de Jaroslaw Kaczynski, l’homme fort du PiS, qui conduisit depuis son arrivée au pouvoir en 2015 une politique sociale et conservatrice. Alors que tous les sondages le donnaient distancé par le président sortant, Bronisław Komorowski, il arriva en tête du premier tour avec 34,8 % des voix, devant le chef de l’État sortant (33,8 %). Deux semaines plus tard, le 24 mai, avec 51,55 % de voix, il fut élu sur une ligne conservatrice et sociale : parmi ses promesses de campagne figurent le gel de l’adoption de l’euro ainsi que le retour à l’âge de la retraite à 65 ans, précédemment repoussé par les libéraux à 67 ans.

    Son mandat fut une réussite. Sa cote de popularité atteignit plus de 70 %. Pour autant, sa réélection ne fut pas une formalité.

    UNE ÉLECTION PLÉBISCITE

    Face à lui, le challenger principal était Rafal Trzaskowski, le maire de Varsovie. Candidat de la Plateforme Civique, (PO), le principal parti d’opposition, il est libéral, pro-européen et ancien secrétaire d’État chargé des relations avec Bruxelles. Il est lui aussi polyglotte et représente l’élite libérale polonaise, un peu à la manière d’Emmanuel Macron. Ses électeurs se concentrent dans les grandes villes, alors qu’Andrezj Duda est le candidat de la Pologne profonde.

    Lire la suite

  • Démographie : pas de surpopulation en vue mais une redistribution des cartes

    IMPRIMER

    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Fin d’une idée martelée depuis des décennies par les malthusiens de tout poil et toujours en vogue à l’ONU : non, le monde n’est pas menacée par la surpopulation. Au contraire, « la population mondiale va bientôt commencer à décliner » affirment des chercheurs de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), de l’Université de Washington. Certes, en deux siècles, la hausse démographique a été spectaculaire : d’un peu plus d’un milliard il y a 200 ans, la population mondiale dépasse aujourd’hui 7,8 milliards et devrait poursuivre sa croissance au cours des prochaines décennies pour culminer à 9,7 milliards en 2064. Mais après cet apogée, elle devrait décliner pour tomber à 8,8 milliards en 2100 selon l’IHME, soit 2 milliards de moins que selon l’ONU qui table, elle, sur une croissance continue de la population mondiale (selon les projections de l'ONU, la population mondiale atteindrait 9,7 milliards en 2050 puis 10,9 milliards en 2100). Dans l’étude qu’ils ont publiée dans The Lancet, les chercheurs de l'IHME se basent sur des projections des taux de mortalité, de fertilité ou de migration au cours des 80 prochaines années. Ils prennent également en considération les risques de guerres ou de catastrophes naturelles liées au changement climatique. Relevons au passage que les projections démographiques de l’IHME, organisme financé par la fondation Bill et Melinda Gates, contredisent celles de l’ONU.

    La baisse de la population étant très contrastée selon les pays et les continents, les différentiels démographiques vont bouleverser l’équilibre géopolitique. Plus d’une vingtaine de pays encourent un effondrement démographique de plus de 50%, tels en Europe, l’Espagne (46 à 23 millions d’habitants), l’Italie (61 à 31), le Portugal (11 à 4,5) et, en Asie, le Japon (128 à 60 millions), la Thaïlande (71 à 35), la Corée du Sud (53 à 27) et la Chine : le pays le plus peuplé du monde, devenu le rival des Etats-Unis, devrait en effet chuter de quelque 1,4 milliard d’habitants aujourd’hui à 732 millions en 2100 (les Etats-Unis pourraient ainsi dépasser la Chine d'ici la fin du siècle). En cause, pour tous ces pays, la généralisation de la contraception et, s’agissant particulièrement de la Chine, l’effet d’inertie de la politique de l’enfant unique et des avortements massifs de fœtus féminins (comme en Inde). Inversement, les pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, devraient voir leur population tripler au cours de ce siècle, passant d’environ 1,03 milliard aujourd’hui à 3,07 milliards en 2100, ce qui en fait des bombes démographiques (le Nigeria passerait de 206 à 790 millions d'habitants, devenant en 2100 le deuxième pays le plus peuplé au monde derrière l'Inde mais devant la Chine).

    Ce n’est évidemment pas une perspective rassurante pour l’Europe déjà confrontée à une forte pression migratoire. « L’Afrique et le monde arabe façonneront notre avenir », conclut Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet, manifestement favorable à une compensation de la dénatalité européenne par l’immigration. Souhaitons que cette prédiction soit aussi peu fiable que l’étude sur l’hydroxychloroquine récemment publiée par sa « prestigieuse » revue…

    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30677-2/fulltext

  • La population mondiale devrait décliner dans la seconde moitié du siècle

    IMPRIMER

    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    À partir de 2064 la population mondiale devrait diminuer rapidement

    15 Jul 2020

    La population mondiale devrait diminuer rapidement, déclenchant un « changement radical dans l’ordre de préséance » des nations, prévoit un nouveau rapport.

    Foule à Kinshasa, la population du Congo (RDC) devrait passer de 81 millions en 2017 à 246 millions en 2100

    Alors que les prédictions d’une explosion démographique potentiellement catastrophique abondent depuis des années, de nouvelles recherches suggèrent une contraction imminente majeure d’ici 2100, moment auquel les personnes âgées seront plus nombreuses que les jeunes.

    Le Lancet vient de publier sa « Global Burden of Disease Study » qui cite une baisse accélérée des taux de fécondité dans le monde développé au cours des prochaines décennies. Le rapport prédit que la population mondiale culminera en 2064 à 9,7 milliards de personnes, avant de chuter brusquement à 8,8 milliards en 2100.

    Cette nouvelle étude contredit les prévisions de l’ONU qui évoquait près de 11 milliards d’habitants en 2100.

    C’est « une bonne nouvelle pour l’environnement (moins de pression sur les systèmes de production alimentaire et moins d’émission de CO2) », indique Christopher Murray, directeur du respecté Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) à Seattle, qui a mené cette étude.

    L’Asie et l’Europe devraient perdre des habitants. Elles abritent une grande partie des 23 pays qui devraient voir leur population réduite au moins de moitié : le Japon (128 à 60 millions), la Thaïlande (71 à 35), l’Espagne (46 à 23), l’Italie (61 à 31), le Portugal (11 à 4,5), la Corée du Sud (53 à 27). Quelques pays y échappent, comme la France, où le maintien d’un taux de fécondité relativement élevé permettrait de limiter la perte de population à 67 millions à la fin du siècle (contre 70 millions en 2050 et 65 millions en 2017).

    Selon les chercheurs, les personnes âgées représenteront un pourcentage plus élevé de la population mondiale, les octogénaires devant être plus nombreux que les tout-petits de moins de cinq ans par deux à un au tournant du siècle prochain.

    Les populations de quelque 23 pays, dont le Japon, la Thaïlande, l’Italie et l’Espagne, pourraient se contracter d’au moins 50 %, tandis que 183 des 195 pays inclus dans la recherche auraient des taux de fécondité inférieurs au niveau de remplacement de 2,1 naissances.

    Lire la suite

  • La grande détresse du Liban et l'appel au secours du cardinal Béchara Raï

    IMPRIMER

    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    LE SOS DU LIBAN

    7 juillet 2020

    Le cardinal Béchara Raï, patriarche d’Antioche des maronites, lance un appel au secours à la communauté internationale pour son pays, le Liban. Le Pays du Cèdre plonge dans l’abîme politiquement, économiquement, socialement… Sa dette publique atteint 92 milliards de dollars, soit plus de 170% du PIB. En un an, une entreprise sur cinq a fermé et le chômage frappe 35% de la population active. À cause de la chute vertigineuse de la monnaie, de l’effondrement du pouvoir d’achat, des licenciements, la famine fait son apparition. On ne compte plus les suicides… Les manifestations, blocages de routes et affrontements avec les forces de l’ordre se multiplient.

    Pour dénoncer l’impasse politico-financière au Liban, le directeur général du ministère des finances libanais, Alain Bifani, a démissionné le 1er juillet, alors qu’il était en pleine négociation avec le FMI. Il pointe la collusion entre les milieux politiques et le secteur bancaire qui refusent de contribuer à l’assainissement des finances publiques pour reporter « tout le poids [de la dette] sur l’ensemble des Libanais dont l’appauvrissement est d’une ampleur et d’une rapidité sans précédent ». Au cours de son homélie dominicale, le 5 juillet, le cardinal Raï a lui aussi mis en cause les élites politico-financières, « ces politiciens [qui] semblent vouloir dissimuler leur part de responsabilité dans le pillage du Trésor public et se dérober à toute réforme structurelle ou sectorielle ».

    Le Liban paye aujourd’hui durement l’incurie et la corruption de ses gouvernements successifs qui se livrent à un partage clientéliste des ressources publiques. Depuis trente ans, ils ont tout misé sur les importations au lieu d’investir dans la production industrielle et agricole nationale. Pour financer des services publics défaillants, ils ont emprunté massivement aux banques libanaises, à des taux bien supérieurs à ceux des banques étrangères. Mais ces arrangements entre complices ont fini par lasser les bailleurs traditionnels dont la diaspora libanaise.

    Si la responsabilité de la classe politique libanaise est première, la guerre en Syrie a de rudes répercussions sur le voisin libanais. Parmi les clients traditionnels des banques libanaises figuraient les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Ces champions de l’islam sunnite ont repris leurs billes depuis la formation, le 21 janvier 2020, du gouvernement Hassan Diab (premier ministre libanais) avec l’appui du Hezbollah, parti chiite allié à l’Iran des mollahs et à la Syrie de Bachar el-Assad. Alors que la crise sanitaire a gelé le trafic, les sanctions internationales infligées à la Syrie ont été renforcées le mois dernier par la loi César votée à Washington, visant tous ceux qui apportent un « soutien substantiel » au gouvernement syrien – or, ils sont nombreux au sein des personnalités politiques libanaises, membres du Hezbollah ou du parti du président Michel Aoun.

    Lire la suite

  • Quatorze siècles d'Esclavage et de Traite Négrière Arabo-Musulmane

    IMPRIMER

    De Terre des Hommes :

    14 Siècles d'Esclavage et de Traite Négrière Arabo-Musulmane - HD

    25 mai 2015
     
    1400 ANS d'histoire de l'esclavage en terre d'Islam. Documentaire historique présentant des témoignages de chercheurs Africains spécialistes du monde arabo-musulman et de l'Afrique subsaharienne. Où est aujourd'hui la descendance des millions d'esclaves capturés et déportés en Orient? La castration de l'homme noir était largement mise en oeuvre pour éviter le métissage dans le monde arabo-musulman.
  • L’éthique économique en temps de crise

    IMPRIMER

    De Sergio Sahli sur didoc.be :

    L’éthique économique en temps de crise

    .

    A la lumière de quelques principes de la doctrine sociale de l’Eglise, l’auteur nous livre une feuille de route pour adapter notre comportement à la nouvelle crise économique que nous vivons.

    L’actuelle crise sanitaire due au Covid-19 a engendré une crise économique, dont nul ne peut prétendre aujourd’hui connaître l’ampleur ni la durée.

    Le 6 janvier 2018, pratiquement dix ans après la crise financière et économique dite des subprimes, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et le Dicastère pour le Service du Développement Intégral ont publié un document, approuvé par le Pape, intitulé « Oeconomicae et pecuniariae quaestiones - Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel ». Ce document est le fruit d’une longue et profonde réflexion sur cette crise. Comme son sous-titre l’indique, il évoque des considérations pour un agir éthique dans le domaine des finances et de l’économie, à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise et de l’anthropologie chrétienne.

    Nous ne pouvons que vous inviter à le (re)lire, surtout à celles et ceux qui se trouvent plus directement impliqués dans l’élaboration du tissu économique et social.

    Au seuil de cette nouvelle crise économique mondiale qui démarre, bien que les causes soient très différentes par rapport à celle de 2008, il peut être utile de tirer profit des principes énoncés dans le document précité, afin de réfléchir aux comportements que nous pouvons adopter dans ce contexte.

    Le premier principe, qui se trouve au centre de la doctrine sociale de l’Eglise, est celui de la promotion intégrale de chaque personne et de toutes les personnes. A première vue, c’est un principe pour l’agir des gouvernants, mais il s’applique également à la conduite personnelle de chaque chrétien, qui, loin de se désintéresser des vicissitudes du monde, doit vivre la charité en aimant la société dont il fait partie et en s’y engageant pour le bien commun. Certes, les manières d’arriver à un ordre objectif qui respecte et promeut la dignité humaine, aussi dans le domaine économique, sont variées. Il ne s’agit donc pas de dicter des solutions, mais bien de prendre conscience qu’il faut faire quelque chose, selon les possibilités et les capacités de chacun.

    Lire la suite

  • Congo : regrettables... les regrets du roi Philippe ?

    IMPRIMER

    De l'historien spécialisé en histoire de l'Afrique Bernard Lugan, sur son blog :

    2 juillet 2020

    Congo : les regrettables « regrets » du roi des Belges

    Le mardi 30 juin 2020, pliant à son tour sous l’air du temps, le roi des Belges a présenté « ses plus profonds regrets pour les blessures infligées lors de la période coloniale belge au Congo ». Des « regrets » qui n’avaient pas lieu d’être. Pour au moins quatre  raisons principales : 

    1) En 1885 quand fut internationalement reconnu l’État indépendant du Congo (EIC), les esclavagistes zanzibarites dépeuplaient tout l’est du pays. Ayant largement franchi le fleuve Congo, ils étaient présents le long de la Lualaba, de l’Uélé, dans le bassin de la Lomami, un des affluents majeurs du Congo, et ils avaient quasiment atteint la rivière Mongala.

    Dans cette immense région, de 1890 à 1896, au péril de leur vie, de courageux belges menèrent la « campagne antiesclavagiste ». Au lieu de lassantes et injustifiables excuses, c’est tout au contraire la mémoire de ces hommes que le roi des Belges devrait célébrer. Parmi eux, les capitaines Francis Dhanis, Oscar Michaux, van Kerckhoven, Pierre Ponthier, Alphonse Jacques, Cyriaque Gillain, Louis Napoléon Chaltin, Nicolas Tobback et bien d’autres. Pour avoir voulu arracher les malheureux noirs aux esclavagistes musulmans venus de Zanzibar et de la péninsule arabe, Arthur Hodister et ses compagnons ainsi que le lieutenant Joseph Lippens et le sergent Henri De Bruyne furent massacrés. Les deux derniers eurent auparavant  les mains et les pieds coupés par les esclavagistes. Leurs statues vont-elles être déboulonnées ? Probablement, tant l’ethno-masochisme des Européens semble être sans limites.

    2) Dans le Congo belge les services publics fonctionnaient et des voies de communication avaient été créées à partir du néant, tant pour ce qui était de la navigation fluviale, que des voies ferrées, des aérodromes ou des ports. Quant au réseau routier, il était exceptionnellement dense, des pistes parfaitement entretenues permettant de traverser le pays d’ouest en est et du nord au sud en toutes saisons. Après l’indépendance, ces voies de communication disparurent, littéralement « mangées » par la brousse ou la forêt.

    3) La Belgique n’a pas pillé le Congo. Et pourtant, cette colonie fut une de celles dans lesquelles  les profits  furent les plus importants. Mais, à partir de 1908, les impôts payés par les consortiums et les privés furent en totalité investis sur place.  Le Congo belge pouvait donc subvenir à ses besoins, le plan de développement décennal ainsi que les investissements étant financés par les recettes locales tirées de l’impôt des grandes sociétés.

    Lire la suite

  • Colonialisme : le Congo a-t-il enrichi la Belgique ?

    IMPRIMER

    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Repentance — Le Congo a-t-il enrichi la Belgique ?

    On dispose de chiffres relativement précis qui permettent de répondre à cette question : 

    En 1908 [...] au moment de la reprise du Congo par la Belgique, le Congo avait rapporté à l’État belge 26 millions francs-or. De 1908 à 1950, Les dépenses coloniales engagées par la Belgique […] atteignirent un total de 259 millions de francs-or. Durant la même période, les avantages recueillis par la Belgique grâce au Congo furent au total de 24 millions.Les dépenses nettes de la Belgique, de 1908 à 1950, s’élevèrent donc à 235 millions. Le Congo avait rapporté 26 millions au moment de la reprise. Il a coûté 235 millions depuis. Dans l’ensemble, il a donc coûté à la Belgique, jusqu’en 1950, 209 millions de francs-or. 

    Jean Stengers, « Combien le Congo a-t-il coûté à la Belgique ? », Académie royale des sciences coloniales, Tome XI, fascicule I., 1957, p. 350.

    Ces 209 millions de francs-or qui, en 1950, avaient la contre-valeur de 7 milliards de francs belges représentaient alors moins d’un dixième des dépenses annuelles de l’État belge.

    De même les 26 millions de bénéfices pour la période de l’État indépendant du Congo (1885-1908) doivent-ils être relativisés par rapport au budget de l’État belge puisque la seule construction du palais royal de Laeken entre 1902 et 1908 coûta 12 millions et celle du palais de Justice de Bruxelles 43 millions. Le Congo ne comptait donc pas pour grand-chose dans l’économie belge.

    Billet de loterie coloniale belge fondée le 29 mai 1934 pour aider la colonie en pleine crise économique et alimenter sa colonie en capitaux frais venus de la métropole

    À titre de comparaison, la même année, c’est-à-dire en 1950, le simple budget belge des pensions était de 12 milliards et demi ce qui signifie qu’à lui seul ce poste constituait une dépense deux fois plus importante que le coût de 70 ans de présence au Congo (Stengers, 1957, pp 350-351). Le Congo ne comptait donc pas plus dans l’économie belge même s’il avait une importance économique considérable pour certains Belges.

    De 1918 à 1939, en moyenne, le budget des Colonies fut annuellement de 1 300 000 francs or et de 1 500 000 de 1945 à la fin (A.J. van Bielsen, Pour une politique congolaise nouvelle, Revue générale belge, 15 avril 1956, p. 811) 1956 : 911). Le budget du ministère des Colonies représentait :

    — en 1910 : 0,15 % du budget national belge

    — en 1920 : 0,17 %

    — en 1930 : 0,13 %

    — en 1950 : 0,10 %

    — en 1956 : 0,08 %

    Rapporté au budget du Congo, le budget du ministère des Colonies représentait pour sa part :

    — en 1911 : 3 % du budget du Congo

    — en 1930 : 1,8 %

    — en 1950 : 1,6 %

    — en 1956 : 0,6 %

    La Belgique ne pilla donc pas le Congo et pourtant, cette colonie fut une de ces dans lesquelles les profits privés et ceux des consortiums furent les plus importants.

    Lire la suite

  • Colbert et le "code noir"; qu'en est-il historiquement ?

    IMPRIMER

    Qu’était réellement Le Code noir ?

    Deux publications à consulter :

    Colbert et le Code noir, la vérité historique par Jean-Christian Petitfils

    Qu'était réellement le Code noir ? par Philippe Pichot-Bravard

  • Défis démographiques et développement durable. Un nouveau chapitre pour les politiques familiales en Europe ?

    IMPRIMER

    Communiqué de presse



    Défis démographiques et développement durable. Un nouveau chapitre pour les politiques familiales en Europe ?

    Bruxelles, le 26 juin 2020
     
    "Les associations familiales ne sont pas un groupe de pression, elles ne sont pas un syndicat, et elles ne sont pas seulement une association de consommateurs ; elles sont avant tout la voix de la famille, la première communauté de base, au service de la société dans son ensemble". Ce furent les mots du Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, lors de l'ouverture du Webinaire sur "Les défis démographiques et le développement durable. Un nouveau chapitre pour les politiques familiales en Europe ?Il a poursuivit en expliquant les raisons de ce Webinaire, qui "intervient à un moment historique, qui nous montre à tous que nous ne pouvons pas négliger les défis démographiques si nous voulons construire un avenir durable".

    Au début de ce mois, la FAFCE avait souligné le fait que "la pandémie actuelle rappelle à tous que le roc de la vie des personnes est au sein de la famille". De même, la Vice-Présidente de la Commission européenne en charge de la démographie, Dubravka Šuica, a déclaré que "cette crise a mis en évidence de nombreuses vulnérabilités, dont certaines liées au profond changement démographique qui affecte déjà nos sociétés et nos communautés à travers l'Europe".

    C'est sur cette base que s'est déroulé le Webinaire de la FAFCE, animé par son Secrétaire Général, Nicola Speranza, à la fin du semestre de la Présidence croate du Conseil de l'UE, qui a placé les défis démographiques parmi ses priorités. Marko Vidakušić, coordinateur de l'équipe "Emploi et Politique Sociale" de la Représentation permanente de la Croatie auprès de l'Union européenne, a donné un aperçu des actions entreprises par le Conseil de l'UE au cours du dernier semestre, en particulier les conclusions du Conseil sur "les défis démographiques - la voie à suivre", invitant les États membres à "promouvoir et mettre l'accent sur des politiques adéquates et coordonnées qui apportent différents types de soutien financier et autre aux familles, en particulier à celles qui élèvent des enfants...".

    Ce Webinaire a également eu lieu une semaine après la publication du rapport très attendu de la Commission européenne sur l'Impact du Changement Démographique. Deša Srsen, membre du cabinet de la Vice-Présidente chargée de la démographie et de la démocratie, a présenté le rapport et a souligné que "ce rapport n'est qu'un point de départ, visant à nous équiper pour faire face au changement démographique".

    Le député européen Marco Zullo, Co-Président de l'Intergroupe sur les Défis démographiques, équilibre famille-travail et transitions des jeunes, a salué l'intérêt porté par les institutions européennes aux questions démographiques et à la famille. "Nous espérons à présent - il a poursuivi - que cet intérêt se traduira par des actions concrètes, par l'attribution de mesures spécifiques allant directement aux familles européennes. Avec l'Intergroupe "Démographie", nous sommes prêts à faire notre part au Parlement européen".

    Le député européen Karlo Ressler, Vice-Président de l'Intergroupe sur les Défis démographiques, équilibre famille-travail et transitions des jeunes, a souligné comment "la pandémie COVID-19 a aggravé les effets démographiques et a fait peser un fardeau supplémentaire sur tous les groupes de la société, y compris les familles, qui se sont à nouveau révélées être un abri fondamental contre la pauvreté et l'exclusion sociale". Il a également proposé des orientations concrètes pour faire face au changement démographique, sur la base de la politique de cohésion, tout en respectant les compétences des États membres.

    Après le Webinaire, Vincenzo Bassi a déclaré que "nous ne devons jamais oublier que l'UE a été construite par des communautés et, en fin de compte, par les familles. Nous avons pu constater aujourd'hui que nous avons des interlocuteurs très positifs au sein des institutions européennes, la Commission européenne travaillant pour la première fois clairement sur les défis démographiques à ses plus hauts niveaux. Nous sommes heureux d'apporter notre contribution avec sérénité et franchise, dans un esprit de service pour le bien commun. Nous suivons avec intérêt la préparation de la Conférence sur l'avenir de l'Europe : il n'y a pas d'avenir sans enfants et il n'y a pas d'enfants sans familles. Il est urgent de rétablir l'équilibre intergénérationnel en Europe. Pour ce faire, nous devons construire un nouveau paradigme pour placer la famille au centre des politiques publiques de long terme en Europe".
     
    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) représente 26 associations locales et nationales: nous sommes la voix des familles d'une perspective catholique au niveau européen. La FAFCE détient un statut participatif auprès du Conseil de l'Europe et fait partie de la plateforme des droits fondamentaux de l'Union européenne.
  • Le gouvernement chinois confronté au vieillissement accéléré de sa population

    IMPRIMER

    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Crise démographique : le gouvernement chinois confronté au vieillissement accéléré de la population

    25/06/2020

    En 2016, après 36 années de politique de l’enfant unique, le gouvernement assouplissait sa politique familiale en autorisant deux enfants par famille, afin d’éviter la crise démographique. Mais selon un nouveau rapport de la Fondation chinoise pour la recherche et le développement, publié le 11 juin, cette décision n’a pas produit les effets espérés. La Fondation suggère d’assouplir les limites encore imposées aux familles, de réformer le système national de pensions et de revoir l’âge de départ à la retraite. Selon le rapport, d’ici 2035, le pays devrait compter 314 millions de personnes âgées de 65 ans et plus (contre 181,6 millions en 2020), soit 22,3 % de la population.

    Après 36 années de politique de l’enfant unique (assouplie en 2016 afin d’éviter une crise démographique), la Chine doit renoncer aux limites encore imposées aux familles, réformer son système de pensions et retarder l’âge du départ à la retraite afin de faire face au vieillissement de la population et à la baisse de la main-d’œuvre. Ce sont les conclusions de la Fondation chinoise pour la recherche et le développement, soulignées dans un nouveau rapport publié le 11 juin, qui a été présenté par l’hebdomadaire Caixin. La Fondation chinoise est affiliée au Centre pour la recherche et le développement du Conseil d’État. Son rapport indique que d’ici 2035, le pays comptera près de 314 millions de personnes âgées de 65 ans et plus (contre 181,6 millions en 2020), soit 22,3 % de la population en 2035, et 27,5 % en 2050 (contre seulement 12,6 % en 2019). Ce vieillissement rapide de la population chinoise entraînera une diminution de la main-d’œuvre disponible dans le pays, qui devrait passer de 980 millions de personnes en 2019 à 900 millions en 2035. Ainsi, en Chine en 2035, dix personnes actives devront supporter au moins trois personnes inactives ou retraitées (cette proportion était de seulement 10 pour 1,16 en 2019). Les démographes et économistes ont longtemps appelé le gouvernement chinois à renoncer à la politique de l’enfant unique. Avant sa suppression en 2016, celle-ci était en vigueur depuis les années 1980, et souvent appliquée de façon radicale et violente. En 2016, le gouvernement a assoupli la limite à deux enfants par famille.

    Mais cette décision n’a pas produit les effets espérés, alors que beaucoup de couples chinois ne veulent qu’un enfant ou aucun, au moins pour des raisons financières. Selon certains membres de l’Académie chinoise des sciences sociales, afin de faciliter de nouvelles naissances, l’État doit sensibiliser la population et soutenir les aides parentales, particulièrement dans les régions les plus vieillissantes. La Fondation chinoise pour la recherche et le développement évoque aussi l’âge du départ à la retraite, à considérer afin de mieux faire face à la crise démographique. Aujourd’hui en Chine, cet âge est fixé à 60 ans pour les hommes et 55 pour les femmes. De plus, selon la Fondation, le système de pensions de retraite doit être repensé. En effet, aucun système nationalisé n’est en place, et tous les emplois ne sont pas couverts. Par exemple, plus de 300 millions de migrants en Chine n’ont droit à aucune pension. Concernant les habitants des villes et les industries d’État, chaque province gère son propre système de pensions ainsi que les allocations de santé, de chômage et de logement. Les contributions proviennent des contribuables, des entreprises et des subventions du gouvernement. Le problème étant que toutes ces caisses de pensions sont aujourd’hui en déficit. Afin de soutenir les commerces et industries affectées par la crise sanitaire et économique, le gouvernement a dû réduire certaines de ses contributions, d’où les suggestions d’élever l’âge de départ à la retraite de 60 ans à 65 ou 66 ans.

    (Avec Asianews, Pékin)

  • Chine : un trafic d'organes "halal" ?

    IMPRIMER

    CHINE : TRAFIC D'ORGANES "HALAL"

    23 juin 2020

    « Le commerce des organes des prisonniers ouïghours » enfermés dans des camps en Chine fait régulièrement l’objet d’annonces. Cette minorité ethnique, de confession musulmane, est victime de nombreuses discriminations. Les hôpitaux chinois vendraient à de riches patients du Golfe en attente de greffe, les organes prélevés de force sur ces prisonniers. Présentés comme « hallal », puisque les Ouïghours ne consomment ni porc ni alcool, ils seraient vendus à un prix pouvant monter jusqu’à un demi-million de dollars.

    Des rescapés de ces camps de détention témoignent avoir été régulièrement soumis à examens médicaux dont des prélèvements sanguins et des échographies d’organes. Selon le reporter « quelque 25 000 Ouïghours de 25 à 35 ans seraient tués chaque année pour leurs organes ». Pour éviter que les preuves de ce trafic subsistent, les autorités feraient disparaître les cadavres en les brûlant dans des crematoriums sous haute surveillance.

    Plusieurs arguments semblent accréditer ces affirmations. A commencer par les délais d’attente en Chine pour obtenir un greffe qui sont en moyenne de 12 jours, contre 3,6 ans aux États-Unis alors que « le fichier chinois des donneurs d’organes ne compte qu’environ 373 000 personnes, contre 145 millions aux États-Unis ». Par ailleurs, en Chine « certains patients greffés peuvent même connaître la date exacte de la transplantation, comme si la date de décès du donneur était connue à l’avance… »

    Pour aller plus loin :

    Sources: Vice, Justine Reix (19/06/2020) - Valeurs Actuelles (20/06/2020)