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Economie - Page 10

  • Le cardinal Pell a une question pour le cardinal Becciu : "Peut-il nous dire à quoi a servi l'argent envoyé en Australie ?"

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    De Joan Frawley Desmond  sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Pell a une question pour le cardinal Becciu : "Peut-il nous dire à quoi a servi l'argent envoyé ?"

    16 décembre 2021

    Lorsque le cardinal George Pell a pris un congé en 2018 de son poste de préfet inaugural du Secrétariat à l'économie et est retourné en Australie pour être jugé pour son affaire d'"abus sexuels historiques", il était le plus haut responsable de l'Église à être emporté dans un scandale mondial de plusieurs décennies qui a brisé les victimes et fait des ravages sur la crédibilité morale de l'Église.

    Reconnu coupable en 2018, il passera 402 jours en prison, la plupart du temps à l'isolement, avant que son verdict de culpabilité ne soit annulé par la plus haute juridiction australienne en 2020. 

    Pendant son incarcération, l'ancien archevêque de Melbourne de 1996 à 2001 et de Sydney de 2001 à 2014 s'est vu interdire de célébrer la messe, ce qui l'a obligé à creuser profondément dans sa foi et sa vie de prière. Il a toutefois été encouragé par le flux constant de lettres d'amis et de sympathisants qui lui ont offert des prières, des conseils spirituels et des lectures.

    Tout en travaillant avec ses avocats pour faire appel de sa condamnation, le cardinal a commencé à tenir un journal, dans lequel il a consigné les contraintes soudaines imposées à sa routine quotidienne, ses réflexions sur les Écritures saintes et ses réactions aux événements qui se déroulaient à Rome, notamment les preuves des investissements immobiliers problématiques du Saint-Siège à Londres. 

    Les révélations ultérieures de corruption financière à haut niveau, qui ont conduit à un procès en cours au Vatican, ont également soulevé des questions quant à savoir si les responsables de la curie, qui s'étaient opposés à l'insistance du cardinal sur la nécessité d'un audit externe de toutes les finances du Vatican, avaient contribué à porter son affaire devant les tribunaux. En cause : 2,3 millions de dollars australiens (1,65 million de dollars) de fonds du Vatican envoyés en Australie et qui n'ont toujours pas été comptabilisés.

    Depuis son acquittement et sa libération de prison, le cardinal, désormais à la retraite, partage son temps entre Rome et Sydney. En décembre, il s'est rendu à San Francisco, la ville d'origine de son éditeur américain, Ignatius Press, qui a publié trois parties de son Prison Journal. 

    A Menlo Park, en Californie, le cardinal Pell s'est entretenu avec Joan Frawley Desmond, rédactrice en chef du Register, de l'impact spirituel de l'incarcération, de sa décision de pardonner à son accusateur et du procès pour corruption financière du Vatican qui pourrait être lié à son propre cas.

    "J'ai une question pour le cardinal Becciu", a déclaré le cardinal Pell au Register, en faisant référence à l'ancien chef de cabinet de la Secrétairerie d'État du Vatican, actuellement accusé de détournement de fonds et d'abus de pouvoir. "Va-t-il simplement nous dire à quoi servait l'argent envoyé ?"

    Au début de votre journal de prison, vous observez ironiquement que vous étiez "en retard pour une retraite". On dit que la prison peut être un monastère. Pourquoi est-ce le cas ? 

    Si vous êtes à l'isolement, vous avez beaucoup de temps calme. J'avais mon bréviaire, j'avais des chapelets, j'avais quelques livres spirituels. Et j'avais un programme quotidien de prières, que je suivais simplement.

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  • L'affaire de l'asbl Rafaël : la réponse des journalistes aux critiques des milieux ecclésiastiques

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    De Thierry Denoël et David Leloup sur le site du Vif :

    Scandale Rafaël : les journalistes du Vif, de Knack et de la RTBF réagissent aux déclarations de l'Eglise

    14/12/21

    La récente enquête du Vif, de Knack et de la RTBF sur l'asbl Rafaël a suscité beaucoup de réactions et d'attaques à l'égard du travail des journalistes ayant investigué durant six mois. Voici leurs réponses détaillées en sept points.

    Notre enquête sur l'asbl Rafaël diffusée le 8 décembre a provoqué de nombreuses réactions. Parmi elles, quatre critiques de notre travail journalistique publiées sur les médias confessionnels Cathobel et Kerknet, et sur le blog personnel du Vicaire général de l'Évêché de Liège :

    Les journalistes souhaitent rétablir certains faits et répondre à ces critiques infondées par une mise au point factuelle et documentée. Car comme l'écrivait Albert Londres en 1929, "Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie en mettant dans la balance son crédit, son honneur, sa vie."

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  • La réplique du cardinal Becciu face aux estocades du cardinal Pell

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Duels au Vatican. Becciu réplique aux estocades du cardinal Pell

    (s.m.) Je reçois et je publie. La note qui suit, riche en informations inédites, conteste point par point les critiques lancées par le cardinal George Pell au cardinal Giovanni Angelo Becciu, qui avaient été relayées dans l’article de Settimo Cielo du 23 novembre dernier. Mais elle ne fait que s’ajouter à la masse gigantesque de documents et de dépositions en possession de l’accusation et de la défense, au procès de Becciu et d’autres accusés qui est en cours au Vatican, et dont la prochaine audience a été fixée au 14 décembre 2021.

    *

    BUREAU D’AVOCATS VIGLIONE
    Rome, via Fulcieri Paulucci de’ Calboli 44

    À M. Sandro Magister,
    Directeur de Settimo Cielo

    Objet : Article « Le procès sur les affaires troubles au Vatican a un convive de pierre : le cardinal Pell » du 23 novembre 2021 – Demande de rectification

    Monsieur le Directeur,

    Je vous écris au nom et pour le compte de Son Éminence Révérendissime le Cardinal Giovanni Angelo Becciu, qui me mandate expressément à cette fin, pour vous signifier ce qui suit.

    En référence à l’article en objet, en raison de la large place qui a été consacrée aux récits du Cardinal Pell concernant la personne de Son Éminence, et la diffusion relative qui s’en est suivie auprès d’un public vaste et informé, il s’avère nécessaire de signaler plusieurs points critiquables qu’ils contiennent et qui, en tant que tels, appellent des corrections.

    En effet, vos nombreux lecteurs, soigneusement informés des débats publics en matière ecclésiastique, méritent le respect de la vérité des faits, qui a jusqu’à présent été compromise par ce qui a été écrit et que ce qui va suivre pourra contribuer à rétablir.

    Les injustices bien connues dont le Cardinal Pell a été victime, et sa douleur mérite tout notre respect, ne peuvent cependant aller jusqu’à faire des procès d’intentions injustifiés dans les faits au détriment du cardinal Becciu. En ce sens, Son Éminence vous fait savoir qu’il a donné mandat à sa défense afin de défendre en justice son honneur et son innocence contre ces assertions infondées, et d’autres, si elles n’étaient pas rapidement rectifiées.

    Ainsi donc, nous souhaitons en particulier apporter un rectificatif sur les points suivants :

    1. « Le cardinal Becciu est différent de la plus grande partie des autres personnalités vaticanes impliquées dans des affaires financières, qui restent à couvert et se taisent jusqu’à ce que cessent les rafales d’artillerie, avant de reprendre leur petite vie habituelle ».

    Dans les petites et les grandes administrations financières que le Cardinal Becciu a eu l’honneur de gérer au service de l’Église et du Saint-Père, il l’a toujours fait avec le plus haut sens du devoir, dans un profond esprit de service et avec une intégrité morale absolue. En ce sens, il est profondément offensant que le Cardinal Pell établisse une comparaison avec ces soi-disant « personnages » qu’il mentionne.

    2. « les statuts de notre Secrétariat [pour l’Économie] nous conféraient explicitement l’autorité « to supervise », contrôler, tous les comptes du Vatican, y compris ceux de la Secrétairerie d’État : et notre approbation était nécessaire notamment pour toute acquisition de propriétés au-delà de 500.000 euros ».

    Les statuts du S.P.E. ont été approuvé le 22 février 2015 et il n’avait aucun pouvoir rétroactif, encore moins concernant les actes posés antérieurement par la Secrétairerie d’État qui, contrairement à ce qu’affirme le Cardinal Pell, a toujours joui, sur base de la Constitution apostolique « Pastor Bonus », d’une grande autonomie juridique et financière par rapport à tous les Dicastères de la Curie romaine.

    Et ces statuts spécifient précisément, à l’art. 3 § 1, que « le Secrétariat pour l’Économie agit en collaboration avec la Secrétairerie d’État », affirmant ainsi une parité des deux organismes et démentant toute fonction de contrôle de la première sur la seconde, qui n’a jamais existé.

    La Secrétairerie d’État gérait un Fonds Souverain autonome – qui n’a en rien été créé par le Cardinal Becciu, mais qui remonte à l’époque de Paul VI -, connu des supérieurs, et donc les substituts présentaient des comptes-rendus semestriels.

    Son Éminence entend informer qu’il n’a jamais reçu l’instruction de ses supérieurs de présenter des comptes-rendus au Cardinal Pell ; et il ressort que jamais le Cardinal Pell n’a obtenu de tels comptes-rendus de la part Cardinal Secrétaire d’État, au cours de leurs entrevues hebdomadaires. Tout simplement, la Secrétairie d’État jouissait d’une autonomie financière totale, qui n’a jamais été mise en cause.

    Au contraire, quelques mois après l’entrée en vigueur de ces statuts, en raison des nombreuses failles juridiques qu’il présentaient, une commission, nommée par le Saint-Père et présidée par le Cardinal De Paolis ont abouti à la publication, le 4 juillet 2016, du Motu Proprio « I beni temporali » qui définissait mieux le périmètre d’action de la S.P.E., et donc le contrôle des biens administrés par l’A.P.S.A., et donc – encore une fois -, à l’exclusion de la Secrétairerie d’État.

    3. « Mais en plus de réfuter ces affirmations, le cardinal Pell accuse Becciu d’être le plus irréductible opposant à toute forme de supervision de la part du Secrétariat pour l’Économie – institué en 2014 par le Pape François et présidé par Pell lui-même – sur les comptes de la Secrétairerie d’État. L’acquisition de l’immeuble de Londres n’aura été que l’une des causes de conflit, mais elle n’était pas la seule ».

    Il convient avant tout de préciser que ce n’est pas sous gestion du Cardinal Becciu, que l’acquisition de l’Immeuble de Londres a été réalisée mais que des placements ont été réalisés sur ce dernier et pour autant, Son Éminence affirme ne pas se rappeler de conflits à ce sujet. Il se rappelle toutefois que le Cardinal Pell avait été informé de ces opérations à travers une inspection effectuée par le Réviseur Général, sans que par la suite aucun document critiquant cette opération ne parvienne à la Secrétairie d’État de la part des services concernés.

    Le Cardinal regrette la description selon laquelle la Secrétairie d’État se serait farouchement opposée à la supervision du Secrétariat pour l’Économie ou, plus généralement, aux réformes mises en œuvre par ce dernier. Du fait des incertitudes juridiques concernant les pouvoir du nouvel organisme de contrôle, les compétences de ce Dicastère n’ont jamais été claires. Le rôle du Substitut était celui d’appliquer les règles en vigueur et non d’exécuter des ordres du Préfet du S.P.E. qui n’étaient pas prévus par la réglementation.

    Concernant la bonne volonté de collaboration avec le Cardinal Pell et ses services, Son Éminence rappelle que le Cardinal Secrétaire d’État, au début de l’année 2014, lui avait demandé de charger l’Assesseur de la Secrétairerie d’État, Mgr Peter Wells, de préparer un document demandé par le Cardinal Pell. Son Éminence a exécuté cet ordre avec diligence, tout comme il n’a pas manqué de répondre à d’autres demandes écrites.

    4. « Le Substitut de la Secrétairie d’État a annulé la révision comptable externe et a contraint l’auditeur à démissionner ».

    Le Cardinal Becciu, en rappelant les précédents démentis publiés à ce sujet, réaffirme la fausseté de telles reconstructions, et affirme qu’elle a été annulée par le Secrétaire d’État et non par le Substitut.

    Quant à l’accusation d’avoir contraint le Réviseur à démissionner, Son Éminence informe qu’il sera dans l’obligation d’intenter une action en justice, étant donné le caractère tout bonnement mensonger d’une telle reconstruction, affirmée à plusieurs reprises par le Cardinal Pell. À ce sujet, il rappelle que dans toute cette affaire, son rôle s’est limité, sur base des ordres reçus, à demander au Réviseur de démissionner. Face à son refus, il l’a invité, toujours conformément aux instructions qui lui avaient été données, à se présenter au commandant de la Gendarmerie.

    On se référera, pour remettre cette affaire dans son contexte, au Communiqué de la Salle de presse du 24 septembre 2017 (1) où, en termes univoques et officiels, l’on affirme la raison d’une telle interruption de collaboration, en espérant que ce qui a été affirmé par la voix institutionnelle du Saint-Siège pourra définitivement restituer aux lecteurs la vérité historique sur ce point, en empêchant toute autre reconstruction, démentie par le compte-rendu officiel.

    5. « Le tout a été rapporté en détails par Settimo Cielo dans l’article suivant, y compris le soutien que le Pape François a apporté à Becciu pour chasser Milone et pour faire bloc contre le cardinal Pell, qui avait déjà été, dans les faits, privé de ses pouvoirs avant encore de devoir rentrer en Australie pour comparaître au procès où il était mis en cause ».

    Son Éminence précise qu’il ne s’agissait pas de « soutien que le pape François a apporté à Becciu » mais, comme on l’a rappelé, d’une mission spécifique qui lui a été confiée et qu’il a exécutée fidèlement.

    6. «Et il commente : “L’histoire deviendra encore plus intéressante si Mgr Perlasca se décidait à parler”».

    Son Éminence rappelle, avec fermeté et le plus grand respect pour le tribunal, qu’il n’a pas l’intention de remettre en cause la reconstruction des faits et des circonstances qui concernent le procès en cours par des anticipations à d’autres instances ; il fera appel aux instances institutionnelles au moment opportun.

    Il tient cependant à préciser que les attentes du Cardinal Pell seront démenties, en rappelant encore une fois son innocence absolue par rapport à toute prévention.

    7. « C’est le refus de l’IOR de collaborer à fournir 150 millions d’euros supplémentaires [à la Secrétairerie d’État] pour l’achat désastreux de l’immeuble dans le quartier chic de Chelsea à Londres qui a récemment fait éclater l’affaire. Cela m’a fait plaisir d’apprendre que c’est le Saint-Père en personne qui a non seulement autorisé les « irruptions » à la Secrétairerie d’État et dans les bureaux de l’AIF ».

    Le Cardinal entend souligner que dans ce passage, l’auteur omet de rappeler au lecteur qu’à cette époque, il n’était déjà plus Substitut aux Affaires Générales et que cette demande financière à l’Institut des Œuvres de Religion a été faite par d’autres.

    8. « Il est un fait que le coup de grâce pour la Secrétairerie d’État est ensuite tombé le 28 décembre 2020 sur ordre du Pape François, avec le transfert forcé à l’APSA de tout son pactole, c’est-à-dire d’une bonne partie de ces 1,4 milliards d’euros que le cardinal Pell – pendant les quelques mois où, au début du pontificat, il avait pu agir pleinement sur mandat du Pape pour faire le ménage – avait découvert hors des bilans officiels du Vatican ».

    Son Éminence entend préciser à ce propos que les sommes gérées par la Secrétairerie d’État se trouvaient bien « hors des bilans du Vatican », mais que cela n’était pas synonyme de gestion illicite, comme s’il s’agissait d’une « caisse noire », étant donné qu’elles étaient connues par les Supérieurs hiérarchiques qui étaient périodiquement informés par des comptes-rendus de la part du Substitut.

    Avec la ferme conviction que vous accorderez le même espace à ces rectifications qui s’imposent, étant donné votre réputation de professionnalisme et votre attention, je vous prier d’accepter mes salutations distinguées.

    Me Fabio Viglione

    Rome, le 23 novembre 2021

    *

    (1) https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2017/09/24/0630/01385.html

  • L'Eglise catholique dans le collimateur des journalistes

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    Cette fois, c'est la gestion d'ASBL liées à l'Eglise qui est ciblée par divers journalistes et qui sera l'objet de l'émission Investigation diffusée ce 8 décembre sur La Une; présentation sur le site de la RTBF  :

    DONS AUX PAUVRES, L’ETRANGE DISPARITION

    Poverello est un ASBL qui lutte contre la pauvreté. Cette ASBL nage dans l’argent puisqu’elle génère à elle seule 870.000€ de bénéfices par an. C’est donc l’une des plus riche de Belgique dans ce secteur.

    Pourtant, on constate que ces millions d’euros accumulés par les dons ne sont que très rarement utilisés dans le but d’aider réellement les pauvres.

    Comment une ASBL dont l’objectif premier est d’aider les personnes en difficultés dépense-t-elle alors cet argent ? Où va-t-il ? On peut se demander également comment Poverello peut-elle générer autant de bénéfices ?

    5 journalistes d’investigation (Knack, Le Vif et RTBF) ont uni leurs forces pour obtenir les réponses à ces questions.

    Cette enquête collaborative va les mener jusqu’à l’Église catholique belge et ses plus hautes sphères. Au bout d’un travail acharné d’une durée de 6 mois, ils vont mettre en lumière des réalités cachées : conflits d’intérêts, exploitation économique et abus de biens sociaux.

    Cette enquête sur le business de la charité sera diffusée ce mercredi 8 décembre à 20h20 sur La Une.

  • Des monastères à vendre au plus offrant

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    Dénonçant des pratiques choquantes dans l'Hexagone mais qui pourraient être présentes chez nous, un article intéressant et pertinent de François Lagrasse (même s'il est publié) sur le site de Golias :

    Au plus offrant Monastères à vendre

    Les 16 et 17 décembre 2021, un colloque sur le devenir des biens immobiliers des communautés religieuses doit se tenir au collège des Bernardins à Paris. L’intervention de José Rodriguez Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, et de l’abbé émérite d’En Calcat, Dom David d’Hamonville, était annoncée par un courrier en date du 22 juillet. Il était signé par les deux organisateurs : la Conférence des religieux et religieuses de France et la Fondation des monastères, respectivement présidées par Sœur Véronique Margron et Dom Guillaume Jedrezejckac. Dès lors, des questions se posent sur la personnalité sulfureuse du « monseigneur romain » chargé des transactions immobilières et sur le drame humain lié à un détournement de patrimoine.

    A la suite de plusieurs tentatives de spoliation de monastères, ce colloque du collège des Bernardins, qui touche aux biens immobiliers des couvents, nous interpelle. Quel est son but ? Déjà, en 2016, sans avoir été ni consultées ni informées, les sœurs dominicaines contemplatives de Lourdes apprenaient, par un article de La Croix, que leur couvent allait être fermé. Décision prise à la demande de l’évêque de Tarbes et Lourdes en sa responsabilité de vigilance auprès des communautés religieuses de son diocèse. Nicolas Brouwet avait annoncé que « la Congrégation romaine pour les instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique avait nommé, à sa demande, un commissaire apostolique » chargé d’organiser ce départ. Le décret de nomination de ce commissaire était signé par José Rodriguez Carballo. Connues et appréciées dans la cité mariale, les moniales dominicaines recevaient l’appui d’un comité de soutien pour « s’opposer à la dilapidation des biens immobiliers » qui, selon le droit de notre pays, est propriété desdites religieuses.

    Les moniales, éternelles mineures

    Récemment, le vicaire du diocèse de Carcassonne-Narbonne annonçait, à la fin de la messe dominicale à Castelnaudary, que le monastère chaurien des Clarisses allait fermer. C’était aussitôt une levée de boucliers de la population mettant dans l’embarras l’évêque diocésain dans l’embarras qui en était à l’origine. Le nom de Carballo apparaît là aussidans la tentative de spoliation de ce couvent dont les sœurs sont propriétaires. Malheureusement, bien d’autres convents de sœurs dociles, abandonnant leurs biens « par obéissance », ont fermé. Après des années de fidélité à leur vocation, de vie fraternelle et de prière, elles sont douloureusement dispersées dans d’autres couvents, certaines en Ehpad.

    Ces tentatives de spoliation s’appuient sur un document romain publié le 15 mai 2018 : « Cor Orans », instruction d’application de la constitution apostolique « Vultum Dei quaerere » sur la vie contemplative féminine. Dès octobre 2019, Golias Hebdo, dans son numéro 594, avait tiré la sonnette d’alarme en dénonçant cette publication Le texte pontifical est analysé dans ses moindres détails et apporte un éclairage précis sur le but recherché par la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. « Seules les moniales reçoivent des directives du Saint-Siège sur la façon de gérer leur vie en matière de gouvernement, de formation, de recrutement, d’autonomie, etc. Les moines s’autogèrent et définissent leurs propres lois. C’est un reflet du statut de mineure qui, jusqu’à un passé récent, était celui de la femme. Force est de constater que l’Eglise na pas suivi l’évolution de la société en ce domaine. »

    « Le troupeau du Christ »

    Les moniales ont toujours eu droit, dans l’Eglise, à un traitement de faveur. Aujourd’hui, cette « part choisie du troupeau du Christ » fait l’objet d’attentions particulières et ciblées de la Congrégation pour la Vie Consacrée, et cette chasse à l’immobilier dure depuis des dizaines d’années. Périodiquement, un document est écrit pour ces femmes, par des ecclésiastiques (bien sûr tous des hommes) confortablement assis dans un bureau du Vatican. Ils n’ont aucune expérience de leur vie, et pour tout dire ce ne sont que des femmes… Il faut leur dire ce qu’elles doivent faire, sans se soucier de savoir si cela correspond à leur vocation profonde. Nous pouvons constater que les moines n’ont jamais de document romain qui leur tombe dessus : étant des hommes, ils savent comment se gérer et comment administrer leurs biens. Personne ne parle d’éradiquer de la carte de la vie religieuse les monastères masculins : ils possèdent pourtant des abbayes encore plus somptueuses que les monastères de moniales. Leur cession ne renflouerait-elle pas les caisses de l’Eglise ? Pourquoi s’acharner sur les moniales, alors qu’il fut un temps où une moniale âgée était considérée comme ayant acquis de l’expérience spirituelle. Actuellement, le profit piétine tout cela. Il est urgent de parquer ces femmes en Ehpad et de s’approprier leurs biens indûment, du moins en Frances. Peu importe la dimension spirituelle. Et la parité chère au droit français, que devient-elle dans cette affaire ?

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  • Bruxelles : les fabriques d'église devront vendre leur patrimoine si le déficit s’installe

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    Lu sur le Soir (26 novembre, p. 12) :

    Bruxelles révolutionne le financement des cultes

    La Région bruxelloise devient la seule autorité compétente pour intervenir financièrement dans les déficits des fabriques d’églises sur son territoire. Les cultes sont invités à mieux gérer leur patrimoine, quitte à fusionner les fabriques ou devoir vendre. … Incitées à « surveiller elles-mêmes l’état de leurs dépenses », les fabriques devront vendre leur patrimoine si le déficit s’installe, une révolution par rapport au décret napoléonien. Le projet d’ordonnance prévoit la vente ou location de biens mobiliers et immobiliers, mais aussi les donations, legs, fondations et dons manuels. « On est prêt à travailler loyalement et l’Eglise fera tout pour se conformer à la réforme », assure Thierry Claessens qui explique que les revenus sont variés, entraînant de grandes disparités entre les fabriques : dons des fidèles, collectes, revenus immobiliers suite à des legs. Plus insolite, les antennes GSM rapportent aux églises qui louent leur clocher aux opérateurs. … L’ordonnance impose des obligations aux cultes qui souhaitent être financés : chaque communauté s’enregistre, démontre son « existence stable » dans les trois ans, et prouve qu’elle est composée de 200 membres.

  • Le procès pour malversation au Vatican a un invité de marque : le cardinal Pell

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    Le procès pour malversation au Vatican a un invité de marque : le cardinal Pell
    Journal de prison

    *

    Alors qu'au Vatican, le procès du cardinal Giovanni Angelo Becciu et d'autres accusés approche de sa cinquième audience sans jamais vraiment commencer, aux États-Unis, le troisième et dernier volume du "Journal de prison", le journal intime du cardinal George Pell, a été publié.

    En substance, Pell désigne celui qui fut secrétaire d'État adjoint de 2011 à 2018 comme l'opposant le plus tenace à l'action de nettoyage et de mise en ordre des comptes du Vatican confiée en 2014 par le pape François à Pell lui-même, en tant que préfet du tout nouveau secrétariat à l'économie.

    On trouvera plus loin les pages du journal dans lesquelles Pell fait référence à cette résistance, qui avait son bastion dans la Secrétairerie d'Etat.

    Mgr Pell ne s'étend pas sur le fond du procès en cours au Vatican, qui concerne principalement l'achat malencontreux d'un palais à Londres par la Secrétairerie d'État. Il note simplement qu'il a senti dès le départ que l'opération était mauvaise et ne devait pas être faite, et qu'il l'a dit, malheureusement sans être écouté, et en étant lui-même rapidement déchu de ses pouvoirs.

    Il est donc compréhensible que, dans son journal, Pell se réjouisse du fait que cette malfaisance ait fini par être jugée, grâce aussi à l'"insistance" personnelle du pape François.

    Mais lorsque Pell écrivait son journal en prison, il ne pouvait certainement pas connaître ce procès, (qui en est à sa quatrième audience le 17 novembre), ni la structure décousue du système judiciaire, ni la violation flagrante des droits de la défense, ni les développements possibles, qui risquent d'impliquer et d'accabler la personne même du pape François.

    Car c'est précisément ce que l'audition du 17 novembre a fait ressortir.

    Lorsque le président du tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, a commencé l'audience, les inconnues étaient déjà très nombreuses, comme le reconstitue point par point ce billet de la Catholic News Agency publié le matin même :

    > Procès des finances du Vatican : Que s'est-il passé jusqu'à présent et où va-t-il ?

    Mais voilà que Luigi Panella, avocat de la défense d'un des accusés, a extrait du témoignage rageur du principal accusateur du cardinal Becciu et des autres accusés, le prélat Alberto Perlasca, la phrase suivante du promoteur de justice Alessandro Diddi qui l'interrogeait : " Monseigneur, ce que vous dites n'a rien à voir. Nous sommes allés voir le Saint-Père et lui avons demandé ce qui s'était passé, et je peux douter de tout le monde sauf du Saint-Père". L'avocat Panella a toutefois objecté que "nous n'avons aucune trace de cet appel à témoin par le pape François", ce qui empêcherait la poursuite du procès.

    Après une suspension d'audience, Diddi a nié que le pape ait été "entendu sur procès-verbal" par les promoteurs de la justice, car ce qu'il avait dit lors de la conférence de presse dans l'avion le 26 novembre 2019 "sur le vol de la Thaïlande au Japon" (en réalité de Tokyo à Rome) leur suffisait déjà.

    Mais il est bien connu que François avait non seulement été tenu au courant de chaque étape de l'opération de Londres, l'approuvant même, mais qu'il était intervenu en personne au moins dans l'un des centres névralgiques de l'affaire, celui des négociations de la Secrétairerie d'État pour reprendre les parts du palace londonien encore en possession du courtier Gianluigi Torzi, finalement payé 15 millions d'euros. Et c'est précisément de cette négociation que parlait Perlasca, interrogé par Diddi, au moment de sa déposition rappelé par l'avocat Panella.

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  • Liège : ouverture d’un cycle de cours libres pour la formation religieuse des jeunes adultes en l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy.

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    eglise_du_Saint-Sacrement_de_Liege-681x1024.jpgLes cours sont gratuits. Ils se déroulent dans les locaux de l’église (Bd d’Avroy, 132), au rythme de l’année académique, un jeudi par mois, de 19h00 à 21h00, sous la forme d’une leçon suivie d’un lunch-débat convivial.

    Le premier cycle (année académique 2021-2022) est dédié à la doctrine sociale de l’Eglise. L’enseignement sur ce thème est assuré par Mme Anne-Marie Libert, licenciée en philosophie et en sciences religieuses, chargée de cours au Séminaire de Namur (SND) et professeur à l’Institut Diocésain de Formation (IDF-Namur).

    Le cycle s’est ouvert le jeudi 21 octobre dernier par un exposé introductif de Mme Libert sur la vision anthropologique qui fonde l’enseignement social de l’Eglise. On trouvera ci-après une synthèse paraphrasant l’exposé littéral.

    La prochaine rencontre aura lieu le jeudi 11 novembre 2021 de 19h00 à 21h00. Elle sera dédiée à la notion de Bien Commun.

    Renseignements et inscriptions : sursumcorda@skynet.be

    Première leçon du jeudi 21 octobre à 19h00

    FONDEMENTS ANTHROPOLOGIQUES

    Synthèse de l’exposé

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  • Gestation pour autrui (GPA) : le salon de "vente d'enfants" de retour à Bruxelles ce week-end

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    GPA : le salon de "vente d'enfants" de retour à Bruxelles ce week-end

    4/11/2021

    Du 5 au 7 novembre, le salon Men Having Babies se tiendra à Bruxelles, afin de promouvoir la gestation pour autrui (GPA) commerciale et de proposer des contrats de mère porteuse.

    Le salon vise à proposer à des adultes (en particulier des couples d'hommes, mais également des célibataires) de conclure un contrat avec une mère porteuse, dont le choix se fait sur catalogue, afin d'obtenir la livraison d'un enfant. Le prix d'une telle transaction varie entre 90.000 et 160.000 euros, tenant compte des nombreux intermédiaires commerciaux impliqués (agences, cliniques, avocats, etc.). Plusieurs agences de GPA prévoient par ailleurs la possibilité de choisir le sexe du bébé faisant l'objet du contrat commercial.

    Comme en témoigne une vidéo publiée cette semaine par l'Initiative citoyenne pour l'abolition de la GPA, contenant des extraits du salon ayant eu lieu en ligne en 2020, les juristes et avocats présents proposent des outils permettant de contourner la loi du pays du couple ou de la personne commanditaire, lorsque ce pays interdit (comme en France) ou ne reconnait pas (comme en Belgique) les contrats de GPA.

    Un autre extrait vidéo démontre l'insistance avec laquelle l'enfant est présenté comme l'objet d'une transaction, à travers des formules telles que « Soit vous recevez le bébé, soit vous êtes remboursés », ou « nous vous fournissons des embryons de haute qualité ».

    L'organisation d'un tel salon de GPA au coeur de la capitale européenne omet ainsi complètement les implications délétères d'une telle pratique sur le plan du respect de l'intégrité et de la dignité de la femme, en tant que mère porteuse dont est loué le corps, et de l'enfant, dont la personne même est l'objet d'une transaction.

    Dans une résolution votée le 21 janvier 2021, le Parlement européen rappelait ainsi que « l'exploitation sexuelle à des fins de gestation pour autrui et de reproduction (…) est inacceptable et constitue une violation de la dignité humaine et des droits de l'homme ».

    Dans ce contexte, la Coalition internationale pour l'abolition de la maternité de substitution (CIAMS) annonce la tenue d'un rassemblement le 6 novembre devant The Hotel à Bruxelles, afin de protester contre l'organisation d'un tel salon, indiquant que « le désir d'enfant ne justifie ni l'instrumentation des femmes, ni la vente et l'achat d'enfant », ajoutant que « quelle qu'en soit la forme, […] la GPA est une pratique indigne de sociétés qui prônent les droits humains » et qu'il « n'existe pas de GPA dite ‘éthique' ».

  • Les six cultes reconnus seront bientôt soumis à de nouvelles modalités de financement de leurs activités cultuelles dans la capitale

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    D' sur cathobel.be :

    Financement des cultes: l’Eglise de Bruxelles va devoir « dépasser l’esprit de clocher »

    Les six cultes reconnus seront bientôt soumis à de nouvelles modalités de financement de leurs activités cultuelles dans la capitale. La Région bruxelloise deviendra leur interlocuteur principal pour combler, en partie, les déficits. Un article à découvrir cette semaine dans le journal Dimanche.

    Les fabriques d’église de la capitale, accompagnées par le service temporel de l’Eglise de Bruxelles, pourraient s’attendre à une année 2022 chargée en changements. La Région de Bruxelles-Capitale a entamé ces dernières semaines les discussions autour du projet de réforme du . Déjà passé en deuxième lecture en commission parlementaire, le texte est en bonne voie d’être adopté pour une entrée en vigueur en 2023.

    Par ces nouvelles dispositions, l’autorité régionale remettra en cause l’équilibre financier entre les cultes et leurs interlocuteurs locaux tel qu’il existe depuis le code Napoléon. Dès la mise en œuvre de cette réforme, la Région deviendra l’autorité compétente pour intervenir financièrement dans les déficits des églises, mosquées, synagogues et temples, à la place des communes. Signalons surtout que le comblement des déficits ne sera pas automatique, ni dans les mêmes proportions que l’intervention actuelle. « Pour un déficit ordinaire -ce qui concerne une petite moitié des fabriques d’églises actuelles-, explique Thierry Claessens, il sera couvert à 30% par la Région. Pour l’extraordinaire, ça se discutera dossier par dossier. » Les organes chargés des finances pour chaque lieu de culte seront donc amenés à rechercher près de 70% des financements. Avec une petite subtilité que nous détaille l’adjoint de Mgr Kockerols chargé du temporel: « si deux établissements s’associent et mettent leurs efforts en commun, sans fusionner, cela représentera moins de travail pour la Région. Son intervention financière pourra couvrir 40% du déficit, dans ce cas ». Rappelons que les déficits des fabriques d’église, tels qu’on les dénomme dans l’Eglise catholique, ne sont pas nécessairement liés à une bonne ou mauvaise gestion financière du moment, mais aux choix antérieurs qui ont pu être menés: restauration de l’église avant de trop gros dégâts, revenus liés au foncier ou à l’installation d’antenne GSM…

    Lorsque les lieux de culte seront confrontés à une baisse du financement public, il pourrait être judicieux de « dépasser l’esprit de clocher ». « Ça m’embêterait de fermer une église parce que sa voisine n’a pas voulu s’associer sur les questions financières », confie Thierry Claessens.

  • Les dangers d'une mondialisation à outrance

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    De TVLIBERTES :

    Le monde est entré dans une ère d’incertitudes. La mondialisation à outrance a engendré un bouleversement des équilibres géopolitiques. L’effacement des frontières au nom de la multiplication des flux a donné naissance à des sociétés ouvertes, liquides. Les Etats-Unis, promoteurs de cette mondialisation forcenée, ont largement participé à l’acculturation des peuples du Vieux Continent, laissant la place à une forme de nihilisme, terreau favorable aux réactions identitaires dont l’islamisme est un des pendants. Les délocalisations et la désindustrialisation ont offert des marchés entiers à la Chine de plus en plus prédatrice, face à un Occident toujours plus dépendant. Face à cela, la Russie résiste sans parvenir à un rapprochement avec l’Europe, tant redouté par des Etats-Unis, et Vladimir Poutine se tourne de plus en plus vers Pékin, dans une forme de partenariat de circonstances. Dans "La mondialisation dangereuse" publié chez L’Artilleur (disponible ici), Jacques Soppelsa, agrégé d’histoire et président de l’Académie internationale de géopolitique, et Alexandre del Valle, géopolitologue et docteur en histoire, reviennent sur les revers de la mondialisation sous toutes ses formes. Des échanges numériques laissés entre les mains d’entreprises supranationales prédatrices aux délitement civilisationnel de l’Europe qui inquiète jusqu’à ses ennemis.

  • La Chine communiste entend bien s'en tenir à l'orthodoxie marxiste

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    La Chine "prouve que le marxisme fonctionne" : Le document du 100ème anniversaire

    3 septembre 2021

    Un document "historique" montre que le PCC est perturbé à la fois par les opinions occidentales selon lesquelles il n'est plus marxiste et par les sentiments en Chine selon lesquels il devient trop marxiste.

    Présenté en grande pompe comme le principal document du 100e anniversaire du PCC, un long texte intitulé "Le PCC : sa mission et ses contributions" a été publié le 26 août par le département de la propagande (rebaptisé en anglais "Publicity Department") du Comité central du Parti. Le fait qu'il ait été publié à la fois en chinois et en anglais, ce qui n'est pas souvent le cas récemment pour les documents du PCC, est en soi important.

    Le document, outre qu'il célèbre les réalisations et les victoires du PCC en 100 ans, semble avoir été conçu pour contrer deux allégations, qui dérangent fortement le président Xi Jinping. La première, qui émane des médias et de certains universitaires occidentaux, est que le PCC n'est plus marxiste. La seconde, qui est plus présente en Chine mais qui effraie également certains investisseurs étrangers, est que le PCC sous Xi Jinping redevient trop marxiste, ce qui pourrait à terme nuire à l'économie chinoise et à la valeur des investissements étrangers.

    Les parties les plus intéressantes du document sont celles qui répondent à ces deux allégations. Le texte réitère ce que Xi Jinping souligne chaque semaine : que le PCC est marxiste, communiste et léniniste, et que ceux qui en doutent mentent.

    "Le marxisme, dit le document, est l'unique idéologie directrice, l'âme même du PCC et la bannière sous laquelle il se bat. Fondamentalement, la force du Parti et la force du socialisme aux caractéristiques chinoises sont attribuables au fait que le marxisme fonctionne."

    Selon le PCC, le marxisme fonctionne parce que c'est la seule idéologie qui a été capable d'identifier scientifiquement le fonctionnement du monde, de la société et des humains. "Le marxisme révèle les lois universelles du monde naturel, de la société humaine et de l'esprit humain." De plus, "une caractéristique clé du marxisme est qu'il ne définit pas seulement les idéaux du communisme, mais spécifie également les moyens par lesquels ils peuvent être atteints." Le PCC est fidèle à Marx non seulement (comme certains le prétendent) lorsqu'il s'agit des idéaux, mais aussi lorsqu'il choisit les moyens de réaliser ces idéaux. Les dirigeants du PCC, de Mao à Xi, ont été littéralement fidèles aux préceptes de Marx, proclame le document. "Jamais ils n'ont vacillé dans leur engagement, dévié de ses objectifs ou l'ont abandonné en faveur d'autres options." Ils ont constamment "utilisé le marxisme comme une arme idéologique puissante pour rechercher la vérité, comprendre le monde et ses lois, et le transformer", tout comme Marx l'a mandaté.

    "Au niveau fondamental, les succès du PCC peuvent être attribués à sa maîtrise d'armes théoriques puissantes pour comprendre correctement, analyser scientifiquement et résoudre efficacement les problèmes en appliquant la position, le point de vue et la méthodologie marxistes. L'expérience a prouvé que le choix du marxisme par le PCC est correct." Et les recettes de Marx sont toujours correctes et, si elles sont correctement appliquées, infaillibles "au 21e siècle".

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