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Ethique - Page 180

  • « La crise est un chemin de Damas qui nous ramène au réel »

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    JEAN-MARIE LE MÉNÉ : « LA CRISE EST UN CHEMIN DE DAMAS QUI NOUS RAMÈNE AU RÉEL »

    07 mai 2020

    « La crise est un chemin de Damas qui nous ramène au réel ». Dans une société à l’ « eugénisme désinhibé » où « l’homme ordinaire est menacé d’obsolescence et la défense des plus démunis est mission impossible », Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, explique que la pandémie est l’occasion de se redécouvrir fragile. « Alors qu’hier il fallait à tout prix que meure une personne handicapée qui n’était ni sous respirateur, ni dans le coma, ni en fin de vie, aujourd’hui tout le monde doit être sauvé, même ceux qui sont dans une situation moins favorable que celle de Vincent Lambert il y a un an ». Même les débats « byzantins » autour de la confusion des sexes semblent écartés.

    Pour autant, Jean-Marie Le Méné s’insurge contre l’extension du délai accordé pour l’IVG médicamenteuse, l’avortement étant, face à tant d’autres urgences médicales et sanitaires, « le seul geste sanctuarisé » qui n’est « ni un droit, ni un soin, ni un acte médical ».

    Qu’en sera-t-il de demain ? Pour le Président de la Fondation Lejeune, il est à craindre que rien ne change : « Quand le droit l’emporte sur la vie, il permet de tricher sur tout ». Pour lui, quand les lois entérinent la transgression dans un monde où « l’embryon humain vaut moins cher qu’une souris », l’« épine idéologique fichée dans le réel compromet l’avenir ».

    Pourtant, « une société ne peut survivre aux mensonges qui la détruisent » et plus que de chercher désormais à « réinventer la France », il invite à l’aimer comme « une réalité de chair et de sang ».

    Sources: Valeurs actuelles (07/05/2020)

  • Frères de la charité : un (étrange) communiqué des évêques belges

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    Un curieux communiqué qui évite soigneusement d'aborder la question de fond qui n'est autre que celle de la pratique de l'euthanasie au sein des établissements et qui en appelle au dialogue alors que celui-ci dure déjà depuis trois ans...

    Communiqué de presse concernant les Frères de la Charité

    Le Nonce Apostolique a remis au Président de la Conférence épiscopale de Belgique une copie de la lettre écrite le 30 mars 2020 par le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi au Supérieur général des Frères de la Charité.  Le Préfet conclut que les discussions au sujet de l’euthanasie avec les institutions de soins des Frères de la Charité en Belgique, n’ont pas pu aboutir à un accord.

    Les Évêques ressentent la situation actuelle de la Congrégation des Frères de la Charité, dans laquelle interviennent différentes sortes d’arguments et où diverses lignes de responsabilité se rencontrent, comme douloureuse et extrêmement complexe. Ils appellent à la poursuite d’un dialogue soutenu entre tous les acteurs concernés. Sur base de leur responsabilité pastorale, les Évêques continueront à s’investir en faveur de l’unité et de la communion au sein de la communauté ecclésiale. Ils gardent leur confiance et continueront à collaborer avec toutes les institutions de soins du milieu chrétien.

    Les Évêques expriment leur très profonde estime aux Frères de la Charité en Belgique et à tous leurs collaborateurs, pour leur engagement en faveur des personnes handicapées mentales, malades ou blessées. En ces temps difficiles de coronavirus, ils apprécient particulièrement leur engagement sans faille dans l’aide et la proximité à ces personnes.

    La Conférence des Évêques de Belgique

    SIPI – Bruxelles, jeudi 7 mai 2020

    Rappel des faits par Nicolas Senèze, sur le site du journal la Croix :

    En Belgique, les œuvres des Frères de la Charité ne seront plus « catholiques »

    Les faits 

    L’organisation qui gère les œuvres des Frères de la Charité ayant réitéré son refus de revenir sur son acceptation de l’euthanasie, le Vatican lui a retiré son qualificatif de « catholique ».

    06/05/2020

    Dans un courrier daté du 30 mars, le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a informé l’organisation des Frères de la Charité, qui gère notamment les 15 hôpitaux psychiatriques fondés par la congrégation religieuse du même nom, qu’elle ne peut plus se prévaloir du qualificatif de « catholique ».

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  • Les Foyers de Charité dans la tourmente

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    La série continue : après le Père Marie-Dominique Philippe et Jean Vanier, c'est à présent le tour du Père Finet...

    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Les Foyers de Charité révèlent les agissements du Père Georges Finet

    A ces femmes, le Conseil permanent adresse avant tout ses pensées : il les remercie d’avoir trouvé en elles la liberté intérieure nécessaire pour parler ; il leur exprime sa grande tristesse qu’une fois de plus un prêtre estimé de beaucoup ait pu abuser de la confiance placée en lui ; il veut leur dire, à elles et à celles qui n’auraient pas pu parler encore – en pensant à celles qui sont décédées – , sa détermination à agir pour éradiquer dans l’Église ce qui a rendu possible que de tels actes soient perpétrés et ne puissent être dénoncés.

    Le Conseil permanent pense ensuite aux membres des Foyers de Charité et aux amis des Foyers : il est douloureux de découvrir que l’œuvre dans laquelle on s’est engagé ou à laquelle on a donné sa confiance a été portée par un homme qui ne méritait pas l’estime dans laquelle on le tenait

    Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France veut saluer le courage du Père Modérateur et du Conseil international des Foyers de Charité qui, outre ce travail de vérité sur ces agissements du Père Georges Finet, ont voulu que ce même rapport « évalue les mesures prises par les Foyers de Charité contre les abus sexuels et de conscience et apporte toutes préconisations utiles ». Il est essentiel, en effet, que le travail de vérité et de mémoire s’accompagne d’un examen des fonctionnements et des outils de vigilance mis en place afin qu’ils soient améliorés, si c’est nécessaire.

    Le cœur des Foyers de Charité est la vie fraternelle de tous leurs membres, dans la diversité des états de vie. Cet aspect décisif doit pouvoir être mis en lumière davantage dans l’avenir. C’est pourquoi toute forme d’abus doit être tirée dans la lumière et analysée. Les évêques du Conseil permanent encouragent les membres des Foyers et les amis des Foyers à mener à bien ce travail de révision et de renouveau, en s’appuyant sur l’exemple et l’intercession de Marthe Robin.

    Aujourd’hui même, les Foyers de Charité communiquent sur cette enquête et poursuivent le douloureux travail de révélation et de renouvellement. Le Conseil permanent leur apporte son entier soutien et les remercie de participer à l’œuvre purificatrice engagée par toute l’Eglise.

    Le Conseil permanent de la CEF

  • Pandémie au Pakistan : devenir musulman pour avoir de quoi manger

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    PAKISTAN - Aides alimentaires en échange de la conversion à l'islam, une violence à l'encontre des pauvres en ce temps de pandémie

    5 mai 2020 
     

    Lahore (Agence Fides) - « Il s'agit d'une pratique scandaleuse et alarmante, qui doit être bloquée dès son apparition... Certaines personnes exploitent en effet le verrouillage causé par le Covid-19 et le désespoir venu à se créer chez de nombreux indigents pour induire une conversion à l'islam, en se livrant à un chantage : devenir musulman pour avoir de quoi manger. C'est ce que dénonce dans le cadre d'un entretien avec l'Agence Fides le Pr. Anjum James Paul, catholique pakistanais, Président de la Pakistan Minorities Teachers’ Association. « Nous demandons à tous les religieux musulmans – poursuit le Pr. Paul, qui enseigne dans un établissement d'enseignement secondaire public de Lahore – d'éviter cette forme honteuse de violence et de prosélytisme demandant la conversion religieuse en échange de nourriture, laquelle peut fonctionner avec les marginalisés et les plus pauvres des pauvres. Nous apprécions tous ceux qui servent l'humanité sans fins secondes de ce genre. En ce moment de souffrance commune, il est du devoir de tous d'aimer, de respecter et de servir l'humanité sans discrimination ou autres motifs. Nous rappelons qu'à ce jour, de nombreux pays non islamiques aident le Pakistan ».

    Au Pakistan, une vidéo montrant un religieux islamique exprimant sa joie suite à la conversion à l'islam d'un certain nombre de non musulmans qui avaient demandé des aides alimentaires à cause de l'impact économique de l'urgence liée au corona virus est devenue virale. Le religieux exhorte ouvertement tous les musulmans engagés dans la distribution d'aides alimentaires à demander aux bénéficiaires d'embrasser l'islam, ajoutant que « nous ne devions pas aider les non musulmans ». L'appel a suscité le mépris et la colère au sein des communautés des minorités religieuses, en particulier parmi les chrétiens et les hindous.

    En outre, Maître Sulema Jahangir, avocat pakistanais, dans un récent article publié dans les colonnes du quotidien Dawn, évoque la pratique bien connue des « conversions forcées » de jeunes hindoues et chrétiennes à l'islam au travers de mariages forcés avec des musulmans, affirmant : « La vulnérabilité des jeunes femmes appartenant aux minorités religieuses est encore renforcée par l'explosion de la pandémie de Covid-19. Il existe des cas récents de refus d'accès à la nourriture et aux aides d'urgence perpétrés au détriment de personnes des communautés hindoue et chrétienne. Le Covid-19 pourrait fournir un prétexte pour recourir à la conversion religieuse de jeunes femmes en tant que moyen de sauver leurs vies ou leurs familles en temps de crise. Une fois convertie, une femme ne peut revenir sur ses pas, dans la mesure où l'apostasie implique la condamnation à mort ».

    La Commission pour les droits des minorités et l'ONG Centre de Justice sociale ont recueilli les données relatives à 156 cas avérés de conversions forcées intervenues entre 2013 et 2019 concernant en grande partie des jeunes filles de moins de 12 ans. C'est pourquoi l'avocat précitée exhorte le Pakistan à « protéger les femmes et les jeunes non musulmanes de l'exploitation de la part de groupes puissants et d'éléments criminels ». « Lorsque les fondamentalistes musulmans célèbrent la conversion et le mariage comme une victoire de la foi musulmane sur les autres communautés, est promue une culture de l'intolérance et du fanatisme et le Pakistan devient alors un enfer brûlant » conclut-elle. (PA) (Agence Fides 05/05/2020)

  • Le Congo de Léopold II : des dérapages incontestables

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    De Paul Vaute sur le blog "Le passé belge" :

    Civilisation, exploitation, exactions…: le Congo léopoldien (1)

    Pour le Roi comme pour ses contemporains, il n’y avait pas de contradiction entre l’élévation des peuples coloniaux et l’enrichissement de la métropole. Mais sur le terrain, on ne peut nier que l’entreprise a dérapé, même si les accusations récurrentes furent au départ étroitement liées aux ambitions britanniques en Afrique centrale (1885-1908)

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    Cette superposition de la carte du Congo (frontières en pointillé) sur celle de l’Europe donne une idée de l’immensité du territoire. (Source: n. 2, p. 69)

    L’abondante bibliographie de notre histoire coloniale s’est enrichie de trois ouvrages centrés sur la période léopoldienne – la plus controversée, comme on le sait. Signe des temps: deux sont dus à des chercheurs natifs du Congo, dont un y vit. Leurs regards n’en divergent pas moins, exactement comme l’ont fait ou le font toujours ceux des acteurs, des témoins et des experts belges. Le livre de Mathieu Zana Etambala, docteur en histoire (Katholieke Universiteit Leuven), a été entrepris dans le prolongement d’un projet de recherches du Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren [1]. On y trouve brassées amplement les sources relatives aux débuts de la colonisation dans quatre régions tenues pour avoir été durement éprouvées: le royaume Kuba (qui résista longtemps à toute pénétration étrangère blanche ou noire), le Domaine de la  couronne au lac Léopold-II (aujourd’hui Maï Ndombé), la province de l’Equateur et l’Ituri (ou Aruwimi). D’une tout autre tonalité, l’essai de Jean-Pierre Nzeza Kabu Zex-Kongo, chercheur et enseignant, docteur en géographie et pratique du développement, est un véritable plaidoyer pour l’œuvre africaine de notre deuxième souverain, sans pour autant faire l’impasse sur les zones d’ombres [2]. Venu un peu avant les deux précédents, Pierre-Luc Plasman a adapté sa thèse de doctorat, défendue à l’Université catholique de Louvain, en une étude où prévaut la volonté d’équilibrer les points de vue [3].

    L’ampleur de ces travaux et du sujet lui-même justifie qu’exceptionnellement, deux articles consécutifs leur seront consacrés. Les trois approches, avec leurs spécificités, sont de celles qui redonnent la priorité à la quête du vrai, trop souvent altéré dans l’opinion commune par la masse des écrits passionnels.

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  • Sexe, femmes et pouvoir : les trois défis que l’Eglise d'Allemagne lance à l’Église universelle

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    De Sandro Magister en traduction française sur Diakonos.be :

    Sexe, femmes et pouvoir.  Les trois défis que l’Allemagne lance à l’Église

    La pandémie du coronavirus a éclipsé dans les médias le « chemin synodal » de l’Église d’Allemagne.  Mais il se poursuit bel et bien.  Et ce n’est pas seulement l’avenir de l’Église allemande qui est en jeu mais bien celui de l’Église catholique universelle.

    > François et le schisme d’Allemagne. Chronique d’un cauchemar

    La première session de ce synode s’est déroulée à Francfort, du 30 janvier au 1er février.  Et la messe d’ouverture, présidée par le cardinal de Munich, Reinhard Marx, en a dressé le portrait, avec des évêques, des prêtres et des laïcs, des hommes et des femmes mélangés dans la nef, disposés par ordre alphabétique, exactement à l’instar de l’assemblée synodale où chacun des 230 délégués dispose de la même voix et où les évêques sont minoritaires.

    La session d’ouverture a confirmé ce que l’on savait déjà.  Même dans les rangs des évêques, les opposants se comptent sur les doigts d’une main.  Les seuls à s’opposer au glissement redouté vers un modèle d’Église protestante sont le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne et les évêques Rudolf Voderholzer de Ratisbonne, Stefan Oster de Passau, Gregor Maria Hank d’Eichstätt et Wolfgang Ipolt de Görlitz.

    Tous les autres, autrement dit l’écrasante majorité de l’assemblée synodale sont en revanche enclins à des changements substantiels de la doctrine et de la pratique catholique dans les quatre domaines qui feront l’objet des débats : le pouvoir dans l’Église, le sacerdoce, les femmes et la morale sexuelle.

    Il est vrai que les résolutions adoptées seront traitées différemment : application immédiate si elles ont une incidence locale ; soumises à l’approbation du Pape si elles relèvent d’un intérêt plus général ; renvoyées à un concile œcuménique si elles sont applicables à toute l’Église et qu’elles portent sur des questions d’intérêt général.

    Mais dans tous les cas, si par exemple le synode allemand approuvait le fait de conférer les ordres sacrés aux femmes, cette revendication ainsi que d’autres resteront vives même sans l’accord du Pape, telles un défi permanent lancé à l’Église universelle par une portion influente de celle-ci.

    Le synode se réunira à nouveau en septembre, quand les quatre forums de 35 membres chargés des quatre thèmes de l’ordre du jour remettront leurs recommandations à l’assemblée.

    Entretemps, nous avons déjà les documents préparatoires, rédigés pendant l’automne et l’hiver dernier dans quatre pré-forums.  Les textes complets – 90 pages en tout – sont disponibles en allemand sur le site officiel synodalerweg.de et en italien dans la revue « Il Regno » du 1er mars 2020.

    Nous vous proposons une anthologie de trois de ces quatre documents, sur les principaux points de rupture.

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  • Covid-19 : Recourir au suivi numérique des personnes ?

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    « L'UTILISATION DES OUTILS NUMÉRIQUES NE PEUT PAS SE SUBSTITUER À UNE POLITIQUE DE SANTÉ PUBLIQUE AMBITIEUSE »

    05 mai 2020

    Dans un avis, publié au Journal officiel du 3 mai dernier, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) recommande au gouvernement « de ne pas recourir aux mesures de suivi numérique des personnes ». En effet, elle estime que « l'intérêt et l'efficacité d'un tel suivi pour endiguer la propagation du virus sont trop incertains en comparaison de la menace disproportionnée qu'ils font peser sur les droits et libertés fondamentaux ». Pour la commission, « l'opportunité et la légitimité de l'utilisation de l'intelligence artificielle et des données personnelles à des fins plus larges de surveillance de la population et des contenus » interroge et comporte « un risque d'atteinte transversale aux droits et libertés fondamentaux ».

    Les modalités de fonctionnement de l’application inquiètent. Si le règlement européen de protection des données impose non seulement le consentement des personnes mais qu’il se fasse de « manière libre et éclairé », la CNCDH émet des doutes quant à la capacité pour les citoyens « de saisir parfaitement tant les ressorts technologiques que les implications d'une telle application », craignant aussi des « pressions sociales à titre individuel, familial et professionnel » liées au contexte de pandémie.

    Elle évoque le relatif anonymat, avec les risques de ré-identification et de détournements des données, allant jusqu’à considérer que « les personnes destinataires d'une notification ‘puissent dans certains cas, par un jeu de déduction, deviner l'identité de la personne contaminée à l'origine de la notification’ ». Par ailleurs, compte tenu de la durée de circulation du virus, il regrette que l’application puisse durablement être maintenue « bien au-delà de la fin de l'état d'urgence sanitaire ou réactivée lors d’autres crises », étant susceptible, entre autres, donner prises au « piratage ». La souveraineté numérique est aussi interrogée.

    Enfin, la Commission rappelle que « l'utilisation des outils numériques ne peut pas se substituer à une politique de santé publique ambitieuse ».

    De son côté, le Conseil de l’ordre des médecins demande « des garanties sur le ‘rôle premier’ des praticiens dans ce dispositif, afin d’assurer le respect du secret médical ». Il souhaite que « le texte explicite (…) la nature des données que les médecins seront amenés à transmettre sera strictement limitée aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, durant la période limitée que prévoit la loi ».

    Le Conseil de l’Europe, quant à lui, rappelle notamment que les applications devront « uniquement » être utilisées sur la base du volontariat et que « là où ces solutions sont choisies, des garanties juridiques et techniques rigoureuses devront être prévues pour atténuer les risques d'atteintes aux données à caractère personnel et à la vie privée ».

    L’application StopCovid ne sera pas prête le 11 mai, date du déconfinement. Son lancement a été reporté lors du conseil des ministres du samedi 2 mai.

    Pour aller plus loin :

  • Confinée, la "Marche pour la Vie" ne reste pas inactive

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    Pour le respect de la Vie aussi, j'applaudis !

    Même confinés à cause du COVID-19, nous nous mobilisons pour défendre la Vie des plus fragiles. Cette année nous n'avons pas pu participer à notre Marche pour la Vie annuelle, mais nous nous montrons "pour la vie" depuis chez nous !

    Vous étiez nombreux à nous envoyer une vidéo pour montrer votre mobilisation pour la Vie. En voici une grande partie!

    Le comité d'organisation de la Marche pour la Vie à Bruxelles

    COVID-19 Confinement Challenge: Même confiné, je défends la Vie

    Visiter notre site-web

  • Covid-19 : un rééquilibrage entre bien-être personnel et bien-être général ?

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    Du Frère René Stockman sur kerknet.be (un tout grand merci à MPM pour sa traduction) :

    sur le bien-être personnel et général

    5 MAI 2020

    La pandémie du coronavirus va-t-elle bientôt créer un nouvel équilibre entre le bien-être personnel et le bien-être général, s’interroge le frère René Stockman.

    Chaque crise apporte toujours des avantages mais aussi des fardeaux. Qu’est-ce que ce sera avec cette crise du corona ? Nous ne le voyons pas encore, nous pouvons essayer de deviner l’avenir et y réfléchir. Il est certainement arrivé quelque chose à l’homme qui pourrait être irréversible. S’agit-il d’un revirement pour le meilleur ou pour le pire?

    Il est déjà clair que la tension entre le bien-être personnel et le bien-être général n’a jamais été ressentie comme auparavant. Nous avons été et sommes confrontés à notre vrai visage, sur lequel la peur, l’auto-préservation, voire l’égoïsme sont clairement apparus, mais en même temps nous découvrons dans notre propre comportement un désir de faire le bien, d’aider les autres.  Il y a comme un élan vers plus d’humanité. En temps de crise, de nombreux masques tombent, même lorsque nous devons mettre des masques pour nous protéger et protéger les autres. Il s’agit , en effet, toujours de nous-mêmes et des autres. Qu’est-ce qui pèse le plus avec le port de ces masques : notre désir d’auto-préservation ou notre souci de ne pas mettre en danger les autres ?

    L’Individualisme contre le personnalisme

    Nous ne pouvons nier qu’au cours des dernières décennies, l’équilibre s’est de plus en plus déplacé vers le bien-être individuel - ou formulé avec plus de précision - avec une diminution de la préoccupation pour les autres êtres humains. L’individualisme , dans le sillage  de la liberté individuelle,  exigeait toujours davantage d’attention et d’espace et la société semblait s’y conformer. C’était un  processus lent  , à partir de  John Locke qui a promu cette liberté individuelle à la fin du 17esiècle. Cet individualisme s’est également vu attribuer une place pertinente dans la constitution américaine. La société doit tout faire pour protéger, promouvoir et, le cas échéant, restaurer ce droit à la liberté de l’individu. Dans la doctrine sociale de l’Église, c’est légèrement différent , partant du principe du bien commun, il faut toujours s’efforcer de promouvoir la dignité humaine. Les deux partent du général, mais le particulier ,dans le monde sécularisé,  se réduit fortement à la liberté individuelle. Bien sûr, la dignité humaine est souvent atteinte par l’imposition de restrictions à cette liberté individuelle. Nous en faisons l’expérience dans les pays aux régimes totalitaires. Mais dans la dignité de l’homme, il y a plus que sa liberté individuelle.

    En outre, si l’on veut se concentrer trop exclusivement sur la liberté individuelle, on risque de perdre l’attention et la préoccupation des autres êtres humains.

    Tout étant  axé sur son propre bien-être, on risque d’oublier l’autre . L’autre est peut-être encore là pour contribuer à notre bien-être, mais cela s’arrête là. S’ll ne peut pas y contribuer , on le repoussera très vite. On sera orienté vers son propre bien-être et  l’autre comptant encore dans la mesure où il peut apporter une contribution positive pour accroître ce propre bien-être. Ce que je peux faire pour le bien de l’autre est secondaire et après un certain temps puis complètement ignoré. Cela deviendra une mentalité chacun pour soi. Dans l’individualisme, il n’y a plus de place pour l’autre, et nous remarquons aussi une différence entre le concept de liberté personnelle et de liberté individuelle. Parce que dans le personnalisme, l’autre est une réalité pour laquelle je me sens responsable. En tant qu’individu, je m’ouvre à l’autre et à l’ensemble de la communauté. C’est ce qui résonne dans la doctrine sociale de l’Église comme essentielle et  deux autres principes sont établis comme préalable : la solidarité et la subsidiarité.

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  • Les douze centres psychiatriques des Frères de la Charité en Belgique ne sont plus considérés comme «catholiques»

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    Lu sur De Morgen de ce 5 mai, p. 11:

    Les Frères de la Charité exclus

    Le cardinal Luis F. Ladaria a signé une lettre le 30 mars 2020 dans laquelle il décide que les douze centres psychiatriques des Frères de la Charité en Belgique ne sont plus considérés comme «catholiques». La raison en est les nombreuses années de querelles entre les la branche belge de l'organisation et les échelons supérieurs de Rome, qui trouvent inacceptable que les Frères aient décidé en 2017 que l'euthanasie dans les centres psychiatriques devrait être possible dans certaines circonstances. "Le Vatican et le conseil général des Frères de la Charité ne se sont jamais mis d'accord avec cette ouverture vers l'euthanasie, car elle est contraire à la doctrine de l'Eglise", explique Emmanuel Van Lierde, rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opinion chrétien Tertio, qui a rendu compte de l'affaire mercredi." L'organisation belge a été invitée à plusieurs reprises à ajuster sa vision, mais ni les uns ni les autres n'ont voulu plier. » A présent, la congrégation veut rompre les liens. Il est difficile de mesurer l'ampleur de l'impact. L'instance dirigeante de la congrégation déclare que les bâtiments des centres psychiatriques sont sa propriété. Les Frères devront-ils payer un loyer? Et les Frères de la Charité? Les Frères de la Charité emploient des milliers de personnes dans notre pays. Non seulement dans les centres psychiatriques, mais aussi dans l'éducation. "Nous regrettons et contestons cette décision", a déclaré le président Raf De Rycke. "Il est regrettable qu'un sujet sensible et complexe tel que l'euthanasie soit exploité dans un conflit plus large et plus ancien entre le gouvernement général (de la congrégation) et notre région."

  • RDC : dans la mare aux crocodiles

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    Omasombo-690x450.jpg

    La multiplication des poursuites, en RDCongo, contre de hauts personnages accusés de détournements de fonds, sème la confusion sur la scène politique. Pour tenter d’y voir plus clair, La Libre Afrique.be a interrogé le politologue Jean Omasombo, professeur à l’Université de Kinshasa et chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren (Bruxelles). Entretien avec Marie-France Cros :

    "De toutes les inculpations signifiées ces dernières semaines à des figures politiques de la RDCongo, laquelle vous paraît-elle la plus significative?

    « Celle de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Tshisekedi. Bien que Joseph Kabila ne l’aime pas depuis leur rupture de 2009, Vital Kamerhe avait, en 2013, offert ses services à celui qui était encore le chef de l’Etat à l’époque, dans le cadre des « Concertations nationales », espérant être nommé Premier ministre. Mais Kabila n’en avait pas voulu et avait reconduit Augustin Matata. En 2015, Kamerhe s’était alors rapproché de Moïse Katumbi, qui venait de prendre ses distances avec Kabila. Mais en juin 2016, lors de la réunion de Genval (Belgique) pour unifier l’opposition, Katumbi avait dribblé Kamerhe en gagnant le soutien de Etienne Tshisekedi, alors que l’élection présidentielle était en vue, soutien que Kamerhe n’était jamais parvenu à obtenir, en particulier en 2011. Mais le Vieux décède en février 2017. Pendant la campagne électorale du dernier trimestre 2018, Kamerhe – que Bemba et Katumbi ne supportent pas – rallie Félix Tshisekedi, plus par faiblesse et opportunisme que par conviction. Avec ce dernier, il va signer, à Nairobi, un accord qui éloignait le duo du reste de l’opposition et prévoyait qu’à la prochaine campagne pour une présidentielle Tshisekedi soutiendrait Kamerhe pour la magistrature suprême. Kamerhe a donc fait élire Joseph Kabila en 2006 et permis de nouer le deal Kabila-Tshisekedi de 2018, hissant ce dernier à la Présidence. C’est un faiseur de roi. Mais je doute qu’il soit jamais roi lui-même. C’est un architecte politique bon joueur, intelligent et opportuniste certes, mais il a peu de chance d’atteindre le sommet du pouvoir (Premier ministre ou chef de l’Etat) parce qu’il est défavorisé par son manque de base politique conséquente. »

    Si les poursuites judiciaires à son encontre devaient aboutir à une condamnation, quelles en seraient les conséquences politiques?

    « Le « lynchage » public de Kamerhe me semble être décidé à la fois par Kabila et Tshisekedi. On irait vers sa mort politique. Car, même si tous puisent impunément dans les caisses de l’Etat, avec une telle condamnation Kamerhe deviendrait un voleur attitré. Son effacement libère deux espaces : a) il consacre la mort de CASH (NDLR: alliance UDPS et UNC, le parti de Kamerhe) et l’UDPS, que l’omniprésence de Kamerhe indispose, va occuper seule l’étroit couloir de pouvoir jusque-là laissé par le camp Kabila ; b) Félix Tshisekedi, qui passe aux yeux de tous pour l’élève de Kamerhe, ne disposerait désormais plus que de sa « ceinture ethnique » (dont sa troupe de militants de rue) comme bouclier; il se fragilise puisqu’il est désormais placé directement face à Joseph Kabila. Sans capacité de déséquilibrer l’armature du camp kabiliste, qui l’étouffe, Tshisekedi fait figure de prochaine proie d’un Joseph Kabila impatient de regagner au plus vite son poste. » 

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  • Dieu et la question du mal

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    Covid-19©Pixabay-620x330.jpgLa pandémie de Covid-19 (coronavirus) pousse à s’interroger : comment Dieu peut-il permettre de telles calamités ? La présence du mal, en effet, est l’un des arguments le plus souvent avancés pour refuser l’existence de Dieu. Aucune réponse n’est totalement satisfaisante si l’on n’admet pas une part de mystère. De Paul Clavier sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « L’animal humain, courageux et loyal entre tous, éprouve quelquefois des difficultés à assumer ses responsabilités. Aussi n’a-t-il pas craint d’attribuer le mal au Destin ou à quelque autre puissance surnaturelle. Jupiter lançait la foudre, Poséidon faisait trembler la Terre, Mars déclenchait les conflits armés, Apollon envoyait la peste, l’Éternel endurcissait le cœur de Pharaon, ou frappait à mort les nouveau-nés… En vain Platon proclamait-il dans sa République que « Dieu n’est pas en cause, n’est pas responsable », il fallait une explication, et le Ciel – coupable idéal – était forcément derrière ces événements fâcheux. Ce réflexe n’est d’ailleurs pas totalement infondé : quand on médite sur les déchaînements de la nature ou de la folie, on peut se dire que tant de haine ou de destruction font entrer en jeu des forces plus qu’humaines.

    Avec le temps, les hommes ont voulu exonérer Dieu de toute cruauté. Peut-être ont-ils réalisé qu’ils avaient jusque-là projeté sur Dieu leur propre désir de vengeance ou d’éradication de l’ennemi. Dieu a fini par devenir « le bon Dieu », dernier refuge de toute bonté. Mais alors si Dieu est bon, d’où vient le mal ? Ce qui est sûr, c’est qu’il paraît choquant de dire : Dieu pourrait intervenir, mais il ne le fait pas. Il semble plus approprié de plaider l’impuissance de Dieu. C’est une réponse qu’on entend souvent : Dieu ne peut rien face au mal. C’est une réponse humaine, dotée d’une forte valeur compassionnelle. Mais justement : n’est-elle pas trop humaine ?

    LE SCÉNARIO DE L’IMPUISSANCE DIVINE

    Dieu fragile, impuissant, désormais incapable d’assurer l’entretien et la réparation de sa création ? L’idée a pu séduire. Après avoir rendu Dieu responsable des pires maux, on a entrepris de l’exonérer de toute responsabilité en la matière. Dieu aurait pris sa retraite : voilà qui pourrait expliquer bien des choses. Par exemple, que la création soit abandonnée à elle-même, que les catastrophes ravagent la planète, que les méchants ne soient plus comme jadis frappés par le châtiment divin, et que des millions d’innocents subissent un sort épouvantable sans que le Ciel intervienne. Dans Le Concept de Dieu après Auschwitz (1984), Hans Jonas affirmait que « Dieu n’est pas intervenu, non pas parce qu’il ne voulait pas, mais parce qu’il ne pouvait pas ». Il ne s’agit pas d’un renoncement temporaire à exercer sa toute-puissance, mais d’un abandon irréversible de prérogative. Cette renonciation est, selon Jonas, le prix à payer pour octroyer la liberté à l’homme : « Dans le simple fait de permettre à la liberté humaine d’exister, il y a un renoncement à la puissance divine. » Bref, il s’agirait d’un départ en retraite inéluctable, rationnellement nécessaire : « Pour que le monde soit, Dieu a dû renoncer à son propre être ; il s’est dévêtu de sa divinité. »

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