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Ethique - Page 206

  • "Je te prends par la main" : déclaration des évêques belges sur l'accompagnement pastoral de fin de vie

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    Du site du diocèse de Liège :

    NOUVELLE DÉCLARATION DES ÉVÊQUES DE BELGIQUE SUR L’ACCOMPAGNEMENT PASTORAL DE FIN DE VIE : ‘JE TE PRENDS PAR LA MAIN’

    S’il est une certitude dans la vie de tout être humain, c’est la fin irrévocable de notre existence terrestre. Dans leur nouvelle déclaration ‘Je te prends par la main. Accompagnement pastoral de fin de vie.’ qui parait aujourd’hui, les évêques de Belgique veulent offrir des orientations évangéliques à tous ceux qui vont à la rencontre de personnes âgées et malades, en particulier aux agents pastoraux. Dans la ligne de la tradition biblique, la conviction fondamentale des évêques est que personne ne doit être abandonné.

    L’adieu à la vie comporte de nombreuses facettes : pouvoir lâcher prise, faire le point sur sa vie, avoir besoin de réconciliation et de réconfort. Une pastorale d’inspiration chrétienne peut être un soutien car elle permet de rencontrer les grandes questions existentielles, comme l’écrivent les évêques dans leur brochure d’une vingtaine de pages. Par-dessus tout, l’aumônier s’efforcera de susciter des liens avec d’autres et quand le mourant y est ouvert, aussi avec Dieu ‘qui est un allié dans notre fragilité, même s’Il est aussi un mystère insondable’. 

    Rites et sacrements

    Les rites gardent ici toute leur importance. Ils aident à exprimer l’inexprimable. Les évêques demandent que l’aumônier essaie de respecter cette demande, sans perdre la spécificité propre des sacrements et rites chrétiens. En ce qui concerne spécifiquement le sacrement des malades, les évêques demandent qu’il soit administré au début du processus de la maladie ou à un moment important de celui-ci, et non aux moments ultimes qui précèdent la mort. Le sacrement des malades est le sacrement pour les personnes gravement malades ou fortement affaiblies par l’âge et non le sacrement des mourants.

    Aspirer à la mort

    La base de l’accompagnement pastoral est l’écoute et la présence empathique de l’aumônier. Ceci n’est pas évident, surtout dans les situations d’impuissance, quand les gens disent aspirer à la mort. ‘Dans ce cas également, nous devons rester présents lors de conversations avec les personnes qui envisagent l’euthanasie ‘, écrivent les évêques. Mais, ils ajoutent immédiatement ‘cela n’implique en aucun cas une approbation de l’euthanasie. Pour l’aumônier, cela peut engendrer une tension qui n’est pas facile à vivre.’ Néanmoins, il est toujours possible de prier pour – et, si possible, aussi avec – cette personne. Car ‘si grande que soit notre impuissance humaine, nous confions toujours notre prochain à Celui qui est source de toute vie et dont la miséricorde ne connaît pas de limites’.

    Selon nos évêques, le terme de ‘souffrances insupportables’ qu’on entend de plus en plus souvent, doit conduire à s’interroger de manière critique sur le fait de savoir si nous consacrons une attention suffisante aux personnes vulnérables. Cela signifie, selon les évêques, un appel à la vigilance et à la recherche de moyens nouveaux et créatifs pour aider les plus vulnérables, lancé aux communautés de foi locales, aux prêtres, aux diacres, aux agents pastoraux et aux bénévoles.

    La dernière partie de Je te prends par la main traite de la foi en la résurrection qui, souligne-t-on, n’est jamais une évidence et ne nie en rien la gravité de la mort. Elle aborde la contribution que le ministre des funérailles peut apporter dans les jours qui suivent immédiatement la mort, en particulier lors de la préparation des obsèques religieuses.

    Je te prends par la main – Accompagnement pastoral de fin de vie peut être commandé sous forme de brochure chez Licap, E-mail : commandes@halex.be. Coût : 3,75 euros. Egalement disponible en néérlandais et allemand!

    S.I.P.I. – Bruxelles, mercredi 12 juin 2019.

  • Quand deux cardinaux et trois évêques rappellent le magistère à la place du Pape

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    De l'abbé Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Deux cardinaux et trois évêques rappellent le magistère… à la place du Pape ?

    Le cardinal Burke, patron de l'Ordre souverain militaire de Malte, le cardinal Janis Pujats, archevêque émérite de Riga (Lettonie), et trois évêques, Mgr Tomash Peta, archevêque de Sainte Marie à Astana, Mgr Jan Pawel Lenga, archevêque émérite de Karaganda et Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Sainte-Marie d'Astana (Kazakhstan) viennent ce matin du lundi de Pentecôte de rendre publique une Declaration of Truths, « Déclaration des vérités » (traduite ICI), réaffirmant les enseignements de l'Église concernant les points aujourd’hui les plus mis à mal, jusqu’au plus haut niveau, dans une époque qu'ils qualifient de « confusion et désorientation doctrinales quasi universelle ». L’information et le texte de huit pages sont donnés par le vaticaniste Edward Pentin, dans le National Catholic Register. (Une note explicative accompagne le document et se trouve en traduction française ICI)

    Les rappels moraux concernent la procréation, le mariage et visent spécialement la doctrine d’Amoris lætitia qui fait difficulté :

    « Quiconque, époux ou épouse, qui a obtenu un divorce civil du conjoint avec lequel il est validement marié et qui a contracté un mariage civil avec une autre personne du vivant de son conjoint légitime, et qui vit maritalement avec le partenaire civil, choisissant de rester dans cet état en pleine connaissance de la nature de l'acte posé et avec plein consentement à cet acte, est dans un état de péché mortel et ne peut donc recevoir la grâce sanctifiante, ni croître en charité. »

    En prévision de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie, dont tout porte à croire qu’il remettra en question la discipline du célibat sacerdotal, les déclarants affirment :

    « La loi par laquelle les prêtres sont tenus d'observer la continence parfaite dans le célibat découle de l'exemple de Jésus-Christ et appartient à la tradition immémoriale et apostolique selon le témoignage constant des Pères de l'Église et des Pontifes Romains. Pour cette raison, cette loi ne doit pas être abolie dans l'Église romaine par la nouveauté d'un célibat sacerdotal facultatif, que ce soit au niveau local ou universel ».

    Sur l’œcuménisme, ils ont ces paroles définitives :

    « Le véritable œcuménisme veut que les non-catholiques entrent dans l'unité que l'Église catholique possède déjà indestructiblement en vertu de la prière du Christ, toujours entendue par son Père, "afin qu'ils soient un" (Jean 17,11) »,

    Mais l’article de la Déclaration le plus fort est l’article 9, qui vise directement et terme à terme la phrase du document d’Abu Dhabi, signé conjointement par le pape François et l’imam d’Al Azhar, du 4 février 2019, portant sur le fait que Dieu voudrait la diversité des religions :

    « La religion née de la foi en Jésus-Christ, le Fils incarné de Dieu et le seul Sauveur de l'humanité, est la seule religion voulue positivement par Dieu. Erronée donc l'opinion qui dit que de même que Dieu veut positivement la diversité des sexes masculin et féminin et la diversité des nations, de même il veut aussi la diversité des religions ».

    Pour finir, le document en appelle au témoignage de foi des pasteurs et des fidèles, manifestant l’infaillibilité in credendo de l’Église :

    « Une voix commune des Bergers et des fidèles par une déclaration précise des vérités sera sans aucun doute un moyen efficace d'aide fraternelle et filiale pour le Souverain Pontife dans la situation extraordinaire actuelle de confusion et de désorientation doctrinale générale dans la vie de l'Église ».

  • Sur l’importance des thèmes écologistes dans le débat politique actuel

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    J-P. Le Goff : « L’écologie participe des nouvelles formes de spiritualités diffuses »

    le Figaro a interrogé, le philosophe et sociologue français Jean-Pierre Le Goff sur l'écologie politique. Il reprend dans de large mesure le constat fait ici sur la dimension religieuse de l'écologisme (voir, notamment, notre billet de 2008 Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne ou la recension en 2011 de Critique de la secte écocondriaque : le fanatisme de l'Apocalypse).

    LE FIGARO. – En dehors des aspects politiques, quels sont, selon vous, les éléments marquants des dernières élections européennes ?

    Jean-Pierre LE GOFF. – Sans prétendre à l’exhaustivité, l’importance prise par l’écologie et les différences culturelles entre les générations sont importantes à prendre en considération. Ces deux phénomènes ne renvoient pas seulement à des fractures sociales et territoriales, mais ils me paraissent symptomatiques d’un glissement de terrain civilisationnel en lien avec un bouleversement du tissu éducatif qui ne date pas d’aujourd’hui.

    L’importance des thèmes écologistes dans le débat politique ne manifeste-t-elle pas une prise de conscience salutaire ? 

    Jean-Pierre LE GOFF. – L’écologie comme telle n’appartient pas à un camp et cette prise de conscience ne concerne pas seulement les politiques mais l’ensemble des citoyens. Elle se rapporte à un ensemble de problèmes qu’on ne peut ignorer : réchauffement climatique, biodiversité, énergies, gestion des déchets, production agricole… Toute la question est de savoir comment on analyse ces questions et les réponses qu’on entend leur donner. Mais la référence globale à l’écologie donne lieu à des discours démagogiques et idéologiques qui s’intègrent à un nouvel « air du temps » problématique.

    Comment le discours écologiste s’inscrit-il dans les différences entre les générations et ce nouvel « air du temps » ? 

    Jean-Pierre LE GOFF. – La conjugaison du jeunisme et du discours écologiste est manifeste à travers la figure emblématique de Greta Thunberg qui donne des leçons au monde entier et appelle les lycéens à faire grève pour le climat chaque vendredi. Sentimentalisme et victimisation sont poussés au plus haut point quand cette jeune fille fond en larmes au Parlement européen de Strasbourg. Face à cette « image poignante », comment les adultes et les politiques n’auraient-ils pas eu envie de la consoler ? Cette jeune « messagère » porte un regard sombre sur le monde qui fait froid dans le dos. Son texte « Rejoignez-nous » est typique d’une vision du monde binaire en « noir ou blanc » où la peur et les bons sentiments délimitent d’emblée le bon camp. Le manichéisme règne en maître au sein de la culture adolescente et plus largement. Le plus étonnant est la façon dont nombre d’adultes, de journalistes et de politiques ont salué cet apolitisme moralisant comme un modèle de citoyenneté ou une nouvelle avant-garde destinée à « changer le monde » et « à prendre notre destin en main ». À l’heure du jeunisme triomphant, la peur d’apparaître comme un « réac » ou un vieux « c… » a sans doute joué un rôle dans ces prises de position. Mais, plus fondamentalement, on assiste à un brouillage des classes d’âge et des rôles quand les jeunes donnent des leçons aux adultes en matière de bons comportements. Par un jeu de miroirs infantilisant, les adultes et les militants écologistes applaudissent en fait un modèle d’écocitoyenneté qu’ils ont eux-mêmes inculqué aux nouvelles générations. Ces dernières le renvoient comme un boomerang en accusant les adultes de ne jamais en faire assez et d’être les victimes de leur inaction. Les responsables politiques imbus d’écologie ont beau leur répéter qu’ils sont de leur côté, ils récoltent les fruits du jeunisme, d’une vision éco-idéologique du monde et d’un type de comportement qu’ils ont semés et encouragés depuis des années.

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  • Dans le coma, Suzanne se réveille juste avant d'être débranchée

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    DANS LE COMA, ELLE SE RÉVEILLE JUSTE AVANT D'ÊTRE DÉBRANCHÉE

    07 juin 2019  Fin de vie

    Les médecins considéraient qu’il n’y avait pas d’améliorations possible et ses deux enfants, 22 et 23 ans, ont été confronté à la douloureuse nécessité de devoir choisir entre « maintenir en vie leur mère en souffrance » ou de la laisser mourir. « Ça a été déchirant, t’as même pas idée », explique son fils de 23 ans.

    Au Canada, Suzanne Desjardins, presque 54 ans, qui souffre d’emphysème pulmonaire. Elle est à l’hôpital pour une grippe. A cause de la maladie dégénérative qui l’affecte depuis de nombreuses années, sa situation se complique. Le 23 mai, les médecins pensent qu’elle ne passera pas la nuit. Ses enfants, en accord avec la famille, prennent la décision d’arrêter les traitements.

    Une demi-heure avant qu’elle ne soit débranchée, son frère qui est auprès d’elle la voit ouvrir un œil. Il bondit et la secoue : « C’était vraiment le désespoir. Je ne voulais pas la perdre. Au bout d’une dizaine de secondes, elle s’est comme réveillée », raconte-t-il. Confuse encore quelque jours, la patiente revient totalement à elle : « Je veux vivre ! J’ai encore plein de choses à faire, j’ai juste la moitié de ma vie de faite ». Elle attend encore les résultats d’un examen avant de quitter l’hôpital.

    Pour aller plus loin :

    Dans le coma pendant 27 ans, une femme se réveille miraculeusement

    « J'étais au-dessus de mon corps », le témoignage de Krystel Cahanin-Caillaud après 5 semaines de coma

    Un anglais sort de son coma juste avant d'être "débranché"

    Sources: Journal de Montréal, Antoine Lacroix (07/06/2019) - À 30 minutes d'être débranchée

  • Le nouveau site de l'Institut Européen de Bioéthique

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  • Nouvelles du front de l'avortement...

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    USA: pas d'eucharistie pour deux élus catholiques soutenant l'avortement
    Deux parlementaires ayant soutenu une loi facilitant l'avortement dans l'Illinois sont privés d'eucharistie jusqu'à ce qu'ils «se soient véritablement ...
     
    Deux élus catholiques pro-avortement privés... d'eucharistie
    Deux élus catholiques pro-avortement privés... d'eucharistie ... en votant pour toute législation qui promeut l'avortement, ne doivent pas se présenter ...

    États-Unis – Avortement : quand Netflix s'en mêle...
    Le combat qu'elle vient d'engager contre cet État qui a récemment adopté une loi interdisant les avortements dès que les battements du cœur du ...
     

  • Le gouvernement de Donald Trump met fin à toute recherche médicale sur les tissus foetaux issus d'avortements

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    Du site du Vif :

    Les Etats-Unis coupent les fonds publics pour la recherche sur les tissus foetaux

    Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi qu'il mettait fin à toute recherche médicale dans les centres fédéraux sur les tissus foetaux issus d'avortements, accédant à une revendication majeure des militants anti-IVG aux Etats-Unis.

    Le département de la Santé a annoncé dans un communiqué que plus aucun chercheur des Instituts nationaux de santé (NIH) ne pourrait travailler sur ce type de tissus. "Promouvoir la dignité de la vie humaine de la conception jusqu'à la mort naturelle est l'une des premières priorités de l'administration du président Trump", a indiqué le ministère.En outre, l'administration a indiqué qu'elle ne renouvellerait pas le contrat de financement public, d'un montant de deux millions de dollars par an, passé en 2013 avec l'université de Californie à San Francisco (UCSF) pour des travaux de recherche sur les tissus foetaux. Ceux-ci sont utilisés pour développer de nouveaux traitements contre le VIH, le virus qui cause le sida.L'UCSF utilise notamment des souris dans lesquelles les chercheurs implantent du tissu foetal pour créer un système immunitaire proche de celui de l'homme et tester des anticorps potentiels contre le virus.

    Les projets de recherche financés par des fonds publics dans d'autres universités ou centres de recherche ne seront pas exclus systématiquement, mais seront désormais soumis à un nouvelle procédure impliquant un comité d'éthique consultatif.
     
    La décision a été saluée par les opposants au droit à l'avortement, qui assurent que ce type de recherche est immoral et pourrait encourager les femmes à avorter. La décision du gouvernement intervient après le vote dans plusieurs Etats conservateurs de lois très restrictives sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG). L'objectif est de ramener cette question sensible devant la Cour suprême, qui avait légalisé l'avortement en 1973, en espérant un revirement des juges de la Cour où les conservateurs ont désormais la majorité.Donald Trump, un opposant déclaré à l'avortement, veut également mobiliser sa base électorale fortement opposée à l'IVG alors qu'il briguera un second mandat en 2020. 
  • Des précisions sur la triste mort de Noa Pothoven

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    Jeanne Smits a consacré un long examen à ce pénible évènement; c'est à lire ici : Noa Pothoven, la jeune Néerlandaise violée qui s’est laissée mourir de soif (avec l’aide des médecins).

  • Catherine Dopchie (oncologue) : "L’ambiance euthanasique nous pousse à céder à la peur et « l’à quoi bon »"

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    Du site "Le quotidien du médecin.fr" :

    Le point de vue du Dr Catherine Dopchie L’ambiance euthanasique nous pousse à céder à la peur et « l’à quoi bon »

    03.06.2019

    Cette oncologue, responsable d'une unité de soins palliatifs à Tournai refuse de pratiquer des euthanasies comme la loi de son pays le lui permet. Elle explique pourquoi et estime que la nouvelle législation a modifié la perception de la fin de vie en Belgique.

    Cathy Dopchie

    L’ambiance euthanasique nous pousse à céder à la peur et « l’à quoi bon »

    « Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours ». Le médecin œuvre pour le bien-être physique, psychologique, social et spirituel du malade avec détermination, persévérance, humilité et patience. Il est bien placé pour être acteur et témoin de l’évolution d’une société. C’est pourquoi je dis, avec d’autres soignants (1), que le modèle belge n’est pas la solution pour la fin de vie.

    L’impasse thérapeutique est un moteur pour la recherche, pour le don de soi. Or, un collègue, pour échapper à sa peur anticipatoire de ne pas pouvoir soulager une souffrance qui pourrait être vécue par sa patiente, s’apprêtait à aller à l’encontre de sa conscience en prescrivant des morphiniques à visée létale. L’ambiance euthanasique, modifiant l’échelle des valeurs, nous pousse à céder à la peur et « l’à quoi bon » qui coupe les ailes. Beaucoup de soignants n’ont pas acquis ou perdent leur expertise auprès des grands souffrants au lieu de l’améliorer et leur seuil de tolérance, tout comme celui des citoyens, ne fait que chuter. L’euthanasie tue l’imagination thérapeutique.

    Être médecin, c’est s’adresser avec ses compétences spécifiques à la personne malade dans la globalité de sa souffrance. C’est œuvrer pour que la vie qui nous habite puisse circuler en nous et entre nous, tissant ce lien d’humanité qui nous relie. Ainsi, ensemble, nous pouvons remobiliser, faire évoluer, guérir ce qui peut l’être dans le corps et la psyché, dépasser les pertes et réorienter les attentes. Madame F. souffre de relire sa vie comme celle d’une femme enfermée dans une cage dorée de pouvoir et d’argent. Entourée de soignants attentifs et de proches qui l’aiment, elle choisit la mort plutôt que de s’investir dans un autre vécu auquel son cœur profond aspire tant. L’euthanasie avorte l’accomplissement humain.

    Que reste-t-il de la relation thérapeutique ?

    Que veut dire aujourd’hui la promesse hippocratique d’être là jusqu’au bout ? Face à l’incontournable finitude, le malade peut accéder à une vie transformée et la faire sienne, pour retrouver son unité qui l’ouvre à une guérison intérieure. Avec nous Madame S. a appris à recevoir en plus de donner, à accueillir ce qui advient et non le dénier, cela a été vivifiant et salutaire pour elle, pour les siens, pour les soignants. Comme un roseau qui plie mais ne rompt point, elle a déployé sa personnalité et fait un pied de nez à la mort qui voulait l’écraser. On veut nous faire croire que c’est de promettre l’euthanasie qui donne le courage de lutter. Pourtant, la société humaine ne peut s’appuyer et rester solide qu’au travers du paradigme médical humaniste qui respecte l’être humain simplement parce qu’il est tel, indépendamment de tout. L’euthanasie n’est pas fruit d’une autonomie responsable et libre mais acte désespéré de deux personnes piégées par l’impuissance.

    Que reste-t-il de la relation thérapeutique ? Madame S., dont nous prenons soin avec bienveillance et respect, s’assure, à notre insu, que l’oncologue vienne l’euthanasier. Monsieur V. débarque avec ses valises pour organiser son euthanasie et se met en colère quand son fils et moi objectons à son projet. La loi n’exige pas que le médecin connaisse la personne qu’il va euthanasier, mais qu’il vérifie si elle fait partie du groupe « euthanasiable sans poursuite ». Le médecin n’est plus que l’instrument d’une volonté désincarnée. L’euthanasie transforme alliance en contrat de droits respectifs.

    L'euthanasie réduit la médecine

    Madame V. est effondrée. En lui annonçant son cancer ORL, on lui a proposé radiothérapie-chimiothérapie ou euthanasie. L’éthique actuelle voudrait imposer l’euthanasie comme une simple option dans la planification anticipée des soins, non plus comme une transgression. En situation de fragilisation extrême certains malades sont objectivés par une idéologie macabre. On les présente comme des spectres à éliminer car ils remettent en cause l’utopie de la vie idéale sans souffrance, contredite par notre vécu dans la chair.

    Mais le médecin peut-il se retirer pour ne plus laisser que son agir quand il n’a plus que son humanité à mettre au service de celui qui souffre ? Pris au piège d’une idolâtrie qui le veut sauveur tout-puissant, peut-il se faire instrument d’une volonté et abandonner la finalité thérapeutique du prendre soin de l’Homme tel qu’il est pour tendre vers une promesse d’amélioration de la condition humaine, conçue comme un idéal subjectif, détaché du réel, libéré de toute dépendance, de toute référence commune ? Cette recherche de maîtrise absolue nie la finitude inscrite dans l’homme et nie l’homme en tant qu’être relié, et ne peut que sacrifier l’homme fragilisé en faveur d’une image idéalisée et abstraite.

    L’euthanasie réduit la médecine à résoudre des problèmes, au lieu de s’intéresser à la personne qui souffre. L’euthanasie reste une tentation à laquelle il est juste et bon de résister.

    [1] «Euthanasie : l'envers du décor. Témoignages de soignants», Parution 30/05/2019, Editions MOLS Collection(s) : Autres regards

    Dr Catherine Dopchie, 
    Oncologue, 
    Tournai

    Source : Le Quotidien du médecin n°9754

  • Rétrograde !

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    Du site de la Libre (dépêche d'agence) :

    Les déclarations d'une élue du Vlaams Belang gênent la N-VA, l'Open VLD réagit fermement

    La présidente de l'Open VLD Gwendolyn Rutten a laissé entendre une nouvelle fois mardi, à l'entame d'un second tour de consultations politiques que la N-VA a ouvert avec le Vlaams Belang, qu'elle refusait de collaborer avec le parti d'extrême-droite, en prenant la défense du mariage homosexuel et de l'adoption homoparentale remis en cause dernièrement par une nouvelle élue du VB.

    "L'amour est l'amour. Etre qui l'on veut être soi-même. Aimer qui l'on veut. Toutes les familles comptent. C'est notre valeur libérale. Nous en sommes fiers. C'est éloigné, d'une façon infranchissable, de ces idées conservatrices et extrémistes", a tweeté Mme Rutten.

    Elle évoquait ainsi l'interview récente d'une nouvelle élue du Vlaams Belang à la Chambre, Dominiek Sneppe. Cette dernière avait affirmé dans le quotidien "Krant van West-Vlaanderen" que le mariage homosexuel et l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, légaux en Belgique, allaient "un pont trop loin".

    Cet interview gêne la N-VA aux entournures. Sur la VRT, son vice-président Lorin Parys a qualifié les propos de problématiques et relevant d'une opinion "rétrograde", tout en insistant sur la liberté d'expression.

  • Vous avez dit "ultracatholique" ?

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    De Gabrielle Cluzel sur le site de Famille Chrétienne :

    Ultra-catholique

    CHRONIQUE | Sur le vif | 04/06/2019 | Numéro 2159 | Par Gabrielle Cluzel

    À l’occasion de l’affaire Vincent Lambert, prélude annoncé à « l’amélioration » de la loi Leonetti, entendez son élargissement, est réapparu dans les médias le mot composé « ultra-catholique », au prétexte que les parents de Vincent Lambert sont réputés proches des sphères dites « tradis ». Sans doute parce que le terme « intégriste » ne faisait pas complètement l’affaire... Un préfixe dont le dictionnaire nous dit qu’il est synonyme de super, hyper, extra : ceux qui soutiendraient les parents seraient donc des supercatholiques, des hypercatholiques, des extracatholiques. Comme s’il fallait rentrer dans la surenchère de préfixes. Comme s’il ne suffisait pas d’être « seulement » catholique pour s’y opposer, et même un tout petit peu catholique (minicatholique, hypocatholique, subcatholique ?), voire pas du tout catholique (acatholique, décatholique ?).

    Demander que quiconque ayant faim soit alimenté, et ayant soif soit désaltéré serait donc un pré carré, un dada, une lubie, une idée fixe, un truc en plumes, une marotte bigote ?

    Une affaire de sacristie

    Cet « ultra » péjoratif – parce que doté du sens « excessif » – peut paraître insultant pour les catholiques. Il l’est paradoxalement surtout pour ceux qui ne le sont pas, à qui l’on dénie, en creux, le bon sens et l’humanité de pouvoir s’opposer à l’euthanasie. Ou, a minima, de se poser des questions. Car, sans avoir de conviction ou de religion sur le sujet, tout un chacun peut s’interroger, réfléchir, se demander s’il ne faudrait pas, comme en tout, et notamment en justice, respecter le principe de précaution, au bénéfice du doute et de la vie.

    Mais non, la petite musique pro euthanasie l’interdit : ce « combat pour la vie », on vous le dit et vous le répète, est affaire de sacristie. Une bonne façon de mettre un cordon sanitaire autour du sujet pour dissuader quiconque d’être tenté de s’en approcher. Les Français devront être ultra-libres et ultra-courageux pour résister.

    Gabrielle Cluzel

  • Noa Pothoven euthanasiée à 17 ans; la réaction du Président de l'Académie pontificale pour la Vie

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    De Vatican News :

    Affaire Noa Pothoven: Mgr Paglia défend la protection de la vie des plus fragiles

    Le suicide de la jeune Néerlandaise Noa Pothoven a suscité une vive émotion. Le Saint-Siège rappelle l’importance de défendre la vie des plus fragiles.

    L’affaire Noa Pothoven a suscité ces dernières heures de nombreuses réactions. Le suicide aux Pays-Bas de cette jeune fille de 17 ans, atteinte d'une grave dépression après avoir subi des agressions sexuelles, met en lumière une nouvelle fois la grande vulnérabilité de nombreux jeunes en Europe et la nécessité de proposer le meilleur accompagnement thérapeutique possible pour éviter que la mort n’apparaisse comme la seule issue.

    Le service italien de Vatican News a recueilli la réaction de Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie.

    Mgr Paglia, l’affaire dramatique de cette jeune fille montre beaucoup de désespoir mais aussi beaucoup d’abandon…

    Je voudrais avant tout confier dans les mains de Dieu, qui n’abandonne personne, cette jeune fille, mais aussi tous ses proches. Nous sommes arrivés à la conclusion dramatique d’une vie tout aussi dramatique: les abus, ensuite l’anorexie et enfin la dépression… tout ceci pose une grande question: il n’est pas possible qu’une société ne sache pas répondre à ces successives demandes d’amour qui sont exprimées aussi à l’intérieur des différentes situations si difficiles qu’elle a vécues.

    C’est une grande défaite pour notre société, et pour la société européenne en particulier, en pensant que surtout les pays du Nord représentent aussi une société développée, bien-portante, riche, mais, comme souvent malheureusement cela arrive aujourd’hui, caractérisée par une solitude omniprésente. Nous sommes peut-être plus riches, mais certainement tous plus seuls et tous plus fragiles. La génération adulte de l’Europe n’est pas en train de donner une espérance forte aux plus jeunes. Le Pape François, avec le Synode sur les jeunes, a voulu susciter en tous un sursaut de responsabilité envers eux, dans la conscience qu’ils ont besoin d’un feu intérieur que nous, plus adultes, devons avoir la responsabilité de transmettre, sans l’éteindre. Je souhaite que cela ne reste pas un cri sans écoute.

    Comment est-il possible que personne n’ait réussi à aider cette jeune fille ? Noa l’avait dénoncé, elle avait dit qu’aux Pays-Bas il n’existe pas de structures spécialisées pour soutenir les adolescents qui souffrent comme elle.

    Je ne connais pas bien la situation hollandaise mais, bien sûr, le thème de l’augmentation des suicides parmi les jeunes et les adolescents doit beaucoup nous alarmer. Le suicide est la deuxième cause de mortalité parmi les jeunes en Europe: ceci devrait nous faire réfléchir. L’Europe est déjà vieille, elle a peu d’enfants et elle ne réussit même pas à maintenir ce peu qu’elle a. En lien avec la stérilité, il y a une absence de futur qui doit être remise en cause: il y a un besoin d’une révolution de fraternité, d’amour, de futur, de changement de perspective en vue d’un bien commun pour tous; autrement, les jeunes, les adolescents les plus fragiles, comme c’est arrivé à cette jeune fille, seront les premières victimes. Nous devons tous faire un sérieux examen de conscience face à ce qui est arrivé.

    C’est une affaire qui nous interroge tous: comment est-il possible de tolérer que l’on laisse mourir une jeune fille ? Toujours plus, aujourd’hui, dans notre société, on voit le manque du sens de la vie qui est aussi une incapacité à trouver un sens à sa propre souffrance, un signe de profonde solitude et de manque d’amour…

    Ceci est la photographie de la grande pauvreté spirituelle, outre que culturelle et humaine, de la société que nous sommes en train de construire. Le fait de se retirer en soi-même mène à cette solitude radicale, qui trouve ensuite dans la dépression une forme clinique qui demande certainement, en plus de tous les aspects du soin médical, des législations et des choix économiques adéquats, un regain d’humanité  qui est indispensable dans un monde où, malheureusement, les idéaux matérialistes et du bien-être empêchent cette conscience de la limite qui fait partie de notre vie.

    La vie doit être accueillie, défendue, soignée et accompagnée. Il ne nous est jamais demandé de faire le travail sale de la mort: celui qui aime aide à vivre. Et si cet amour est fort, il n’aide jamais à raccourcir la vie, mais au contraire, à l’accompagner pour qu’elle soit un passage le plus humain possible. Mais l’amour est plus fort que la souffrance et que la mort.