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Europe - Page 101
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L’Eglise de Pologne résistera-t-elle aux sirènes de la post-modernité ?
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Il n'y a pas d'Islam de France...
De Ghislain de Violet sur parismatch.com :
"Le problème est qu'il n'y a pas d'Islam de France"
Vice-président de la Conférence des imams de France et imam à Nîmes, Hocine Drouiche, dénonce la timidité des institutions représentatives de l’islam hexagonal après les derniers attentats.
Paris Match. A-t-on franchi une nouvelle étape après le meurtre du père Jacques Hamel?
Hocine Drouiche. Tout à fait. C’est un nouvelle escalade dans l’industrie de la peur. L’objectif est clair : séparer la communauté musulmane du reste de la société et faire en sorte que tout le monde vive dans la crainte.
Vous évoquez une « guerre idéologique ». Qui en sont les acteurs?
C’est à la fois une guerre mondiale au sein du monde musulman et une guerre au sein de l’islam de France, entre ses imams, ses savants. Une partie d’entre eux soutiennent l’idée d’un conflit direct avec l’Occident. Une autre partie cultive l’ambiguïté. Et une dernière partie condamne clairement cette approche belliqueuse. Les deux premiers camps sont ligués contre le troisième, dont les soutiens sont traités de tous les noms : collaborateurs, traîtres, nouveaux harkis… Ces attaques visent à décrédibiliser les tenants d’un islam des Lumières, pour se construire une popularité à bon compte au sein de la communauté des croyants. Cette haine contre les imams qui croient en la réconciliation nationale et l’humanisme, je la vis chaque jour.
Vous reprochez aux représentants de l’islam de France leur « réserve » après les attentats…
Je ne suis pas le seul à le faire. Je reflète les sentiments de nombreux musulmans français sur le terrain. Le CFCM (Conseil français du culte musulman, NDLR) était une belle idée au départ, mais cette instance est devenue un handicap pour l’émergence d’un islam ouvert et républicain. Après Nice, aucun membre du CFCM n’est venu sur place. C’est pourtant leur rôle. Quand il y a des victimes innocentes, on ne peut pas se contenter d’un communiqué de trois lignes. On ne peut pas se satisfaire de dire aux fidèles ce qu’ils ont envie d’entendre, à savoir que l’islam n’est pour rien dans tout ça, que ce n’est pas notre faute.
Dire que ce qui arrive est la faute de l’islam de France, ce n’est pas un peu abusif ?
Pour l’instant, l’islam de France n’existe pas et c’est bien le problème. N’importe qui peut se proclamer imam. N’importe qui peut interpréter les textes n’importe comment. C’est l’anarchie. Reste que les auteurs des attentats ont agi au nom de leur compréhension de la religion. L’islam est impliqué, qu’il le veuille ou non. Ceux qui représentent les musulmans français ont donc une responsabilité non pas juridique, mais morale d’imposer un contre-discours, en portant un message fort de paix et d’amour.
Tout de même, le CFCM a appelé les musulmans à se rendre dans les églises après Saint-Etienne-du-Rouvray…
C’était un premier pas. Mais si ce qu’on a pas fait pendant des années, on ne pourra pas le rattraper en une semaine.
Quelles solutions préconisez-vous?
Il faut commencer par reconnaître que les graines de l’extrémisme font partie intégrante de certains discours de prédicateurs. Même si la majorité des imams sont tolérants. Il faut une formation pour tous les responsables religieux, adaptée aux spécificités de la société française, la laïcité notamment. En fait, ma conviction profonde est que ce sont les principes républicains qui nous aident à comprendre les vraies valeurs de l’islam. On ne peut pas non plus continuer d’importer des imams des pays arabes, où l’image d’une France comme premier ennemi du monde musulman est très ancrée. Il faut aussi faire cesser les financements des pays étrangers. La solution doit venir de la communauté musulmane française elle-même.
Quel est le rôle du salafisme dans la montée de l’intégrisme ? Faut-il l’interdire, comme certains politiques le proposent?
Le salafisme est une compréhension superficielle, littéraliste et intolérante du Coran. C’est vrai que sa promotion sur les réseaux sociaux encourage le fanatisme et la radicalisation, la haine des juifs, des homosexuels, de tout ce qui est différent. Mais ce combat est aussi du ressort de l’Etat. Chacun doit jouer son rôle. Je ne pense pas pour autant qu’il faille l’interdire, c’est sur le terrain des idées qu’il faut engager la lutte.
Le chômage et l’exclusion ne jouent-ils pas aussi un rôle dans le processus de radicalisation?
Ils y ont une part, bien sûr. Mais la vraie question est l’interprétation négative des textes religieux. On ne peut nier que la civilisation musulmane est malade depuis dix siècles à cause de ça. La religion peut être un médicament comme elle peut être un poison.
Certains vous reprochent de parler au nom des musulmans alors que vous ne représenteriez que vous-même…
Je suis docteur en droit musulman, j’ai vécu en Algérie au moment de la guerre civile, en Syrie pendant la répression de 1982, je crois avoir une certaine expérience du sujet même si je n’ai jamais prétendu parler au nom des musulmans. La vérité, c’est que de nombreux imams partagent mes vues mais ils ont peur d’être mal perçus par leur communauté. Beaucoup sont payés par l’association qui gère leur lieu de culte, ils peuvent être déchus s’ils disent des choses qui ne plaisent pas. Et puis vous savez, les réformistes sont toujours critiqués au début…
Craignez-vous un risque de guerre civile?
J’en ai peur, si on ne réagit pas. D’un côté, je ressens une colère grandissante des Français contre les représentants de l’islam, accusés de ne pas en faire assez contre l’extrémisme. De l’autre, les forces qui se nourrissent de la haine sont à l’offensive.
La situation se présente-t-elle différemment dans notre pays ?
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Gestation pour autrui : un arrêt consternant de la Cour européenne des droits de l'homme
GPA : la CEDH valide l’achat d’enfants pour tous (via le Salon Beige)
De Gregor Puppinck :
"Le 21 juillet 2016, la Cour européenne des droits de l’homme a rendu public un arrêt consternant dans les affaires Foulon et Bouvet contre France (nos 9063/14 et 10410/14) mettant en cause le refus par les autorités françaises de transcrire la filiation établie en Inde d’enfants nés de GPA commerciale. Appliquant sa jurisprudence établie dans les affaires Mennesson et Labassée de 2014, la Cour a conclu à la violation par la France du droit au respect de la vie privée des enfants, tout en rejetant l’allégation d’une violation de la vie familiale des adultes commanditaires.
Dans l’affaire Foulon, une fille est née le 31 juillet 2009 à la clinique Hiranandani spécialisée en GPA, à Mumbaï, en Inde. Son acte de naissance indique qu’elle a pour mère Minakshi Shirodkar, une indienne sans profession née en 1980, et pour père Didier Foulon, un architecte français né en 1971, vivant aux Etats-Unis. Le certificat médical de la clinique précise que cette fille est née par césarienne, ce qui est fréquent s’agissant d’enfants nés par GPA. En effet, les cliniques indiennes imposent souvent une césarienne sans raison médicale trois semaines avant terme, afin que le bébé ne soit pas marqué par la naissance, qu’il ait une tête bien ronde. Cela réduit aussi les frais d’entretien de la mère et permet à l’acquéreur de prendre à l’avance son billet d’avion à date fixe. Les mères ne reçoivent pas les soins adéquats après la naissance, entrainant un taux élevé de mortalité maternelle.
Un mois après la naissance, par un document écrit, Didier Foulon a déclaré « sur l’honneur prendre en charge les coûts financiers de la grossesse, des frais d’hôpitaux, du logement… De plus, avoir remis la somme de 100.000 roupies pour le meilleur confort de la mère et d’une bonne alimentation et qu’elle puisse engager des frais durant[son] absence ». 100.000 roupies (environ 1.300 €) correspondent à trois ans de salaire d’une ouvrière. De même, quelques jours après la naissance, il a versé 60.000 roupies à la clinique.
Par un acte notarié, Mme Shirodkar, la mère, a ensuite renoncé à sa fille en autorisant M. Foulon à « emmener ma fille en France ». Interrogée par les services consulaires français, Minakshi Shirodkar a indiqué qu’elle ne savait ni l’âge, ni l’adresse de M. Foulon, ni même s’il était marié ou célibataire, et qu’elle n’avait pas le projet de garder des contacts avec lui. L’adresse des parents indiquée sur l’acte de naissance était celle de la clinique.
Dans l’affaire Bouvet, deux enfants sont nés le 26 avril 2010 dans la même clinique que la fille Foulon, à Mumbaï. Leurs actes de naissance indiquent qu’ils ont pour mère Pushpa Kharat, une indienne sans profession née en 1982, et pour père Philippe Bouvet, un Français, âgé alors de 45 ans. Les faits sont ainsi identiques à l’affaire Foulon, à la différence que M. Bouvet vivait en couple avec un autre homme ayant déjà employé la filière indienne pour obtenir des jumeaux.
MM. Foulon et Bouvet sont probablement les pères des enfants, et tout indique que Minakshi Shirodkar et Pushpa Kharat en sont aussi les mères génétiques, et pas seulement les mères porteuses. La clinique Hiranandani précise sur son site internet qu’elle pratique la GPA par insémination artificielle de sperme dans la mère porteuse et par implantation d’embryon après fécondation in vitro. Dans le premier cas, beaucoup moins onéreux, la mère « porteuse » est la véritable mère génétique de l’enfant : c’est vraiment son propre enfant qu’elle vend pour vivre. Les termes des renonciations des mères indiquent d’ailleurs qu’elles considèrent les enfants comme les leurs. Dans l’affaire Foulon, la Cour d’appel a d’ailleurs noté que « il ne s'agit pas seulement en l'espèce d'un contrat de mère porteuse prohibé par la loi française, mais encore d'un achat d'enfant, évidemment contraire à l'ordre public ».
Ce nouvel arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme marque une étape supplémentaire de la libéralisation de la GPA et de « l’achat d'enfant ». Alors que par les affaires Mennesson et Labassée, la Cour avait donné droit à des couples hétérosexuels mariés ayant obtenu des enfants aux Etats-Unis, par l’arrêt Foulon et Bouvet elle donne à présent raison à des hommes célibataires ou homosexuels, ayant « loué une femme » pour obtenir des enfants en Inde.
Certes, il est de l’intérêt de ces enfants de voir établie leur filiation avec leurs parents biologiques, et donc a fortiori avec leur père, mais à aucun moment la Cour ne met en cause la moralité de la pratique de la GPA qui est pourtant contraire aux droits fondamentaux des enfants et des femmes. La Cour ne daigne pas davantage accorder la moindre attention aux circonstances de la naissance des enfants, à la honteuse et inhumaine exploitation de leurs mères.
Ce faisant, la Cour européenne, avec toute son autorité, entérine la « GPA low-cost » et la « GPA GAY » ; elle encourage de fait le recours aux mères porteuses pour toutes les personnes en mal d’enfant, et ouvre, qu’elle le veuille ou non, un « droit à l’enfant pour tous ».
Le plus triste est qu’à aucun moment la Cour ne s’interroge sur les faits en cause, sur la situation des mères porteuses, sur leur exploitation, et ce qu’il faut bien appeler le commerce des enfants. Elle ne s’interroge pas davantage sur les conséquences pour ces enfants d’avoir été commandés, payés, abandonnés par leurs mères, élevés par un homme seul ou en couple avec un autre homme. A moitié indiens, ils ne pourront pas oublier leur origine. Un jour, ces enfants se révolteront, et ils auront raison.
L’aveuglement moral de la Cour, prisonnière de son idéologie libertaire, est pathétique.
La France est condamnée à payer 45.000 euros de dommages, frais et dépens."
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Retour sur l’attentat de Nice : l’opinion de Rémi Brague, Prix 2012 de la Fondation Joseph Ratzinger
Revendiqué par l’État islamique, l’attentat de Nice nous oblige à désigner notre ennemi pour mieux le combattre. Sans haine. Le point de Samuel Pruvot avec le philosophe Rémi Brague, sur le site « Famille chrétienne » :
« L’attentat de Nice nous rappelle que la France est en guerre. Pourquoi est-ce si difficile à admettre ?
Depuis l’issue de la guerre dans laquelle Churchill faisait ainsi entrer son pays, l’Europe a connu soixante-dix ans de paix intérieure et de prospérité. Nous en avons pris l’habitude, nous considérons cela comme une chose qui nous est due, comme une évidence qui va de soi. La guerre, la famine, etc. : tout cela, c’est bon pour les autres. « Les gens heureux n’ont pas d’histoire », dit le proverbe. Mais ce n’est pas en s’imaginant sortis de l’Histoire qu’on va se rendre heureux.
On nous a dit que nous étions en guerre. Mais personne n’a eu le courage de faire comme Churchill et de nous annoncer qu’il n’avait rien d’autre à nous offrir que du sang, de la sueur et des larmes.
D’où vient cet effet de sidération qui s’est emparé des Français ?
La sidération est justement ce que cherchent à produire les attentats, et les médias qui les passent en boucle les y aident, bien malgré eux. N’oublions pas que la violence est avant tout un moyen, et il faut se demander quelle fin elle poursuit. Cette fin est la mise en place, dans le monde entier, d’une législation qui serait une forme ou une autre de la charia et qui régirait la morale individuelle, les comportements dans la famille et l’économie, éventuellement le système politique.
Nous sommes fascinés par les aspects spectaculaires des attentats, des décapitations que l’État islamique met en scène avec beaucoup de soin et de savoir-faire. Mais tout ceci nous détourne de la vraie question, qui est celle du but recherché. Ce but peut être atteint par d’autres moyens, plus discrets, mais au moins tout aussi efficaces, comme la culpabilisation de l’adversaire, la pression sociale, la propagande par répétition inlassable, toutes les formes de ruse.
Que vous inspire le fait que nos dirigeants politiques peinent à désigner notre ennemi ?
La peur de nommer l’ennemi est ancienne. Qui, avant la chute du mur, osait nommer le marxisme-léninisme, l’Union soviétique ? On préférait dire de façon vague « les idéologies ». Et les hommes d’Église n’étaient pas en reste dans cette stratégie d’évitement.
Ce pluriel est un fumigène commode. Il sert encore aujourd’hui, quand on dit : « les religions ». De même, on préfère utiliser l’acronyme Daech, que ne comprennent que les arabisants, plutôt que « l’État islamique », pour éviter de nommer l’islam.
Est-il vrai qu’il ne faut pas faire d’« amalgame » entre islam et islamisme ?
La vraie ligne de séparation ne passe pas entre islam et islamisme. Il n’y a entre les deux qu’une différence de degré, non de nature. Ce qu’il faut vraiment et fermement distinguer, c’est d’une part l’islam, avec toutes ses nuances et ses intensités, et d’autre part les musulmans de chair et d’os. Le sens légitime du refus du fameux « amalgame », c’est de ne pas réduire ces personnes concrètes au système religieux qui domine leurs pays d’origine.
Pour les chrétiens, le pardon des ennemis n’est-il pas devenu impossible ?
Beaucoup de gens s’imaginent que le pardon des offenses, et même cette demande fantastiquement paradoxale du Christ qu’est l’amour des ennemis, signifierait le refus de voir que nous avons des ennemis.
Hors de cette perspective chrétienne du pardon et de l’amour de l’ennemi, l’adversaire peut vite devenir l’équivalent du mal absolu : ce sont successivement les aristocrates (Robespierre), une classe qui s’oppose au progrès (Marx), des « insectes » (Lénine), une « race inférieure » (Hitler), ou, face au « parti de Dieu » (Coran V, 56), « les pires des animaux » (Coran VIII, 22).
Un proverbe allemand dit : « L’homme le plus pieux ne peut pas vivre en paix si cela ne plaît pas à son méchant voisin. » Le pardon des ennemis n’est jamais contre-productif. Ce qu’il produit à coup sûr, c’est la conversion de notre propre cœur, le refus de se laisser entraîner dans la spirale de la vengeance, dans la montée aux extrêmes de la violence. Celui qui est prêt à pardonner se demandera d’abord si celui qui se dit et se veut son ennemi n’a pas, aussi, quelque raison de l’être. Il s’efforcera de se corriger, sans culpabilité. Et il combattra, car il faut combattre, et il le fera avec courage. Mais sans haine.
Le pardon des ennemis n’est jamais contre-productif. Ce qu’il produit à coup sûr, c’est la conversion de notre propre cœur, le refus de se laisser entraîner dans la spirale de la vengeance, dans la montée aux extrêmes de la violence.
La violence extrême des terroristes n’est-elle pas de nature à provoquer chez nous un sursaut citoyen ?
La violence est pour eux un moyen. Les terroristes ne passent pas nécessairement à l’acte. Dans leur optique, il suffit d’une menace qui fera que l’adversaire se couchera sans combattre.
Toutefois, utiliser la violence physique est peut-être une maladresse contre-productive, dans la mesure où elle peut en effet provoquer le sursaut de l’adversaire. Il serait plus habile de l’endormir par de belles paroles, ou de montrer sa force sans avoir à l’utiliser.
Dans votre essai « L’Europe, la voie romaine », vous montrez que notre continent a des racines grecques et juives…
J’ai essayé de montrer, plus exactement, que l’Europe avait suivi l’exemple des Romains, qui avaient eu le courage de se reconnaître, en matière de civilisation, inférieurs aux Grecs qu’ils venaient pourtant de battre et d’envahir, et de se mettre à leur école. D’où cette « voie romaine », au sens de « méthode », qu’évoque mon titre.
L’Europe est secondaire par rapport aux deux sources de sa culture, la source grecque avec la philosophie (et la science qu’elle rend possible) et la source israélite, l’Ancien Testament avec ses commandements, et avec cette liaison entre le bien moral et Dieu.
Les chrétiens sont secondaires par rapport aux juifs, un peu comme les Romains sont secondaires par rapport aux Grecs. Ce rapport à l’autre a permis à l’Europe de ne pas hésiter à aller chercher son bien en dehors d’elle-même : chez les Arabes, chez les Byzantins, chez les Chinois, etc.
Chaque fois, on ne se demandait pas d’où venaient les inventions, mais si elles étaient utiles ; d’où venaient les idées, mais si elles étaient vraies ; d’où venaient les œuvres, mais si elles étaient belles.
En quoi est-il nécessaire pour l’Europe de réactiver aujourd’hui son patrimoine génétique intellectuel pour résister durablement à la menace islamiste ?
On peut effectivement souhaiter que l’Europe, comme vous le dites joliment, « réactive son patrimoine génétique », et travailler à cet effet. J’essaie de le faire dans la mesure de mes capacités.
Et, de toute façon, il vaut mieux penser en termes de réactivation que de réaction.
Samuel Pruvot »
Ref. Attentat de Nice – Rémi Brague : « Il faut combattre, sans haine »
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A Lire également : brague-l-erreur-de-l-europe-est-de-penser-l-islam-sur-le-modele-du-christianisme
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La Turquie a-t-elle sa place en Europe ?
Le contre-coup d’Etat en cours dans ce pays ramène la question sur le devant de la scène. Retour corrélatif sur le point de vue de Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, exprimé en 2004, quelques mois avant son accession à la papauté :
“L'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. [...] Dans ce sens, la Turquie a toujours représenté un autre continent au cours de l'histoire, en contraste permanent avec l'Europe. Il y a eu les guerres avec l'Empire byzantin, pensez aussi à la chute de Constantinople, aux guerres balkaniques et à la menace pour Vienne et l'Autriche... Je pense donc ceci: identifier les deux continents serait une erreur. Il s'agirait d'une perte de richesse, de la disparition du culturel au profit de l'économie. La Turquie, qui se considère comme un État laïc, mais sur le fondement de l'islam, pourrait tenter de mettre en place un continent culturel avec des pays arabes voisins et devenir ainsi le protagoniste d'une culture possédant sa propre identité, mais en communion avec les grandes valeurs humanistes que nous tous devrions reconnaître. Cette idée ne s'oppose pas à des formes d'associations et de collaboration étroite et amicale avec l'Europe et permettrait l'émergence d'une force unie s'opposant à toute forme de fondamentalisme". (interviewé par Sophie de Ravinel pour le Figaro Magazine, 13 août 2004).
Et encore :
“Historiquement et culturellement, la Turquie partage très peu avec l’Europe et l’englober dans l'Union européenne serait donc une grande erreur. Il vaudrait mieux que la Turquie serve de pont entre l’Europe et le monde arabe ou forme avec ce dernier son propre continent culturel. L'Europe n’est pas un concept géographique mais culturel, qui s’est formé au cours de l’histoire, parfois conflictuelle, fondé sur la foi chrétienne. C’est un fait que l’Empire ottoman a toujours été en opposition à l’Europe. Bien que Kemal Atatürk ait bâti une Turquie laïque dans les années 20, elle reste le noyau de l’ancien Empire ottoman. Elle est donc très différente de l’Europe, qui est aussi un ensemble d’États laïcs, mais avec des bases chrétiennes, même si l’on tente injustement de le nier. Par conséquent, l’entrée de la Turquie dans l’UE serait antihistorique”. (Joseph Ratzinger dans un discours prononcé le 18 septembre 2004 devant les opérateurs pastoraux du diocèse de Velletri (près de Rome, en Italie), repris par le quotidien suisse catholique de Lugano “Il Giornale del Popolo”).
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La protection des familles doit devenir l’une des priorités majeures de l’Union européenne
Communiqué de presse de la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté européenne)
Rencontre de la COMECE et de la CEC avec la Présidence Slovaque de l’UE
Une délégation menée par le Secrétaire d'Etat slovaque aux affaires européennes, Ivan Korčok, a reçu ce mardi à Bratislava des représentants de la Conférence des Eglises européennes (KEK) et de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE).
La rencontre entre la Présidence slovaque du Conseil de l'Union européenne et des représentants des Eglises s’est concentrée sur la situation actuelle de l'Union européenne suite au référendum sur le « Brexit » ainsi que sur la crise des réfugiés et de la migration, y compris la réforme du règlement de Dublin. Il a également été question des politiques en matière d’aide au développement et de paix, mais également du soutien aux familles dans le cadre des compétences de l'Union européenne.
Le Secrétaire d'Etat Korčok a salué le travail accompli par les Eglises dans la sphère publique ainsi que leur recherche de solutions pour l'ensemble de la société européenne. Il a également demandé un soutien dans la communication avec les citoyens européens, en particulier sur les questions directement liées à l'existence de l'Union européenne. Ivan Korčok a souligné que la Slovaquie souhaitait faire avancer l’intégration européenne et qu’une large part des difficultés auxquelles l’Europe est actuellement confrontée ne résultait pas d’un échec du projet européen.
Les représentants de la CEC et de la COMECE ont souligné l'importance du rôle des Eglises dans le dialogue sur l'avenir de l'Europe. Michael Kuhn a annoncé que la COMECE allait initier un processus de réflexion dont le point d’orgue sera un congrès en 2017 sur l'intégration européenne, le développement de la démocratie et les nouveaux défis pour l'UE. La CEC a présenté sa récente lettre ouverte « Quel avenir pour l'Europe ? », qui invite ses membres et partenaires à débattre de l'avenir du continent et à façonner l'Europe comme notre maison commune. Abordant la question du flux constant de réfugiés et de migrants vers l'Europe, les représentants des Eglises ont souligné que ces personnes vulnérables devaient bénéficier d’un traitement humain. La solidarité entre les États membres de l'UE est sur ce point essentielle. Une révision en temps voulu du règlement de Dublin, le traitement des causes profondes de cette crise, ainsi qu’une réponse coordonnée de l'UE sont nécessaires pour éviter une nouvelle tragédie humaine.
« Lors de cet échange, j’ai eu l’opportunité d’exprimer notre conviction commune que la protection des familles devait devenir l’une des priorités majeures de l’Union européenne » a déclaré au terme de la rencontre Mgr Jozef Hal’ko, évêque auxiliaire de Bratislava.
« Le message résolument pro-européen de la présidence slovaque nous encourage. Il existe des divergences d’opinion entre les gouvernements de l’UE dont il faut discuter. Cependant, il ne faut ni leur donner trop d’importance ni les dramatiser » a souligné le Père Heikki Huttunen, Secrétaire Général de la CEC. « Les Eglises bénéficient d’un réseau particulier qui leur permet de connaître les expériences des différentes parties de l’Europe. Ce réseau doit nous servir à renforcer notre sentiment de communion et l’envie de continuer le chemin ensemble. »
La rencontre de la CEC et de la COMECE avec la présidence slovaque du Conseil de l'Union européenne a eu lieu en vertu de l'article 17 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Celui-ci consiste en un engagement de l'UE à un dialogue ouvert, transparent, et régulier avec les Eglises et les communautés religieuses.
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Il y a 70 ans, quand le général Mihaïlovic était assassiné par les communistes yougoslaves
De Miloslav Samardjic* sur le site de France Catholique :
70e anniversaire de l’assassinat du Général Mihaïlovic par les communistes yougoslaves
Par Miloslav SAMARDJIC *
Beaucoup a été écrit sur le général Draja Mihaïlovic, mais ce n’est que maintenant que des documents, disponibles depuis une dizaine d’années, sont enfin analysés et lui rendent vraiment justice sur son rôle dans la 2de Guerre mondiale. Quant à son procès, à l’issue duquel il fut assassiné, il y a 70 ans, le 17 juillet 1946, la plaidoirie complète n’en a été publiée qu’en 2015.
L’avocat de la Défense, le Dr Dragic Joksimovic savait que son client était déjà condamné à mort. Il savait aussi que le même sort lui serait réservé s’il décidait de remplir sa mission, mais cela ne l’a pas découragé. Le 8 juillet 1946, dans la grande salle de l’immeuble qui était, avant guerre, celui de la Garde royale, le président du Tribunal militaire de la Yougoslavie socialiste, fondée moins de neuf mois plus tôt, le colonel Mihailo Djordjevic, a appelé, à 19 h 15 précises, le Dr Joksimovic, à faire sa plaidoirie pour ce procès qui durait depuis presque un mois.
Le général Draja Mihaïlovic, 53 ans, était le commandant de l’Armée Royale yougoslave, plus connue dans la population comme les « Tchetniks », pendant la Seconde Guerre mondiale. C’était un officier spécialisé dans la guérilla et dans le renseignement, qu’il avait étudiés en France avant la guerre. Il avait multiplié les actes de résistance contre l’occupation allemande et ses alliés. Le général de Gaulle l’avait décoré de la Croix de Guerre en 1943, mais c’est au milieu de cette année-là que les Alliés occidentaux, et notamment Churchill, l’avaient trahi au profit des communistes yougoslaves, par un réalisme politique qui se révélera une faiblesse inutile. Mihaïlovic, privé de tout secours, malade, incroyablement calomnié, poursuivit la lutte pour la liberté jusqu’en mars 1946 où il fut capturé par ruse, emprisonné puis horriblement torturé durant deux mois.
Le Dr Joksimovic, 53 ans lui aussi, visiblement exténué et de santé fragile, s’est levé et a demandé à la cour que lui soient accordées deux faveurs. La première était de laisser la parole à un confrère défendant un autre accusé parce que, debout depuis quatre heures du matin et habitant loin, il tenait maintenant à peine sur ses jambes. Le juge Djordjevic lui a répondu : « C’est maintenant votre tour, voulez vous parler oui ou non ? ».
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Après le "brexit", quid ?
A lire et à écouter (site de l'Institut Thomas More) :
- Une Union européenne est-elle encore possible après le Brexit ?
Interview de Jean-Thomas LESUEUR, délégué général de l’Institut Thomas More | RFI, dimanche 10 juillet 2016 Ecouter le Podcast
- Après le Brexit | Quelle architecture géopolitique européenne ?
Analyse | Quoiqu’on pense du Brexit, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette, il aura lieu. Si, pour Londres comme pour Bruxelles, son calendrier et, plus encore, ses modalités sont de première im...
- Une Union européenne est-elle encore possible après le Brexit ?
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Brexit aussi à la COMECE ?
Lu sur le site « Riposte catholique » :
« Le Brexit pourrait poser une question en interne à la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) puisqu’elle est composée d’évêques délégués des 28 Etats membres de l’Union européenne. Pour le Royaume Uni, elle compte un évêque délégué de la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles, et un évêque délégué de la Conférence épiscopale écossaise. Cette question devrait être à l’ordre du jour de de la prochaine assemblée plénière de la COMECE au mois d’octobre 2016 à Bruxelles.
Le débat sur l’avenir de l’Europe se poursuivra lors d’un congrès européen organisé par la COMECE, en octobre 2017, à l’occasion du 60e anniversaire des Traités de Rome.
Le cardinal Reinhard Marx, président de la COMECE a déclaré regretter le vote britannique, tout en appelant l’Europe à aller de l’avant (on ne sait pas trop où). Ce regard vers l’avenir, c’est la vocation de la COMECE, pusqu’elle a été crée il y a plus de trente ans pour penser et accompagner le projet européen. C’est ce qu’explique Johanna Touzel porte-parole de la COMECE.
Voici la déclaration du cardinal :
« Jeudi dernier, une majorité d’électeurs britanniques a voté par référendum pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Il convient naturellement de respecter cette décision des électeurs britanniques, même si nous la regrettons profondément en tant que COMECE. En effet, l’Union européenne est le projet d’une Communauté solidaire. C’est pourquoi le retrait volontaire d’un de ses membres est douloureux et a des conséquences pour tous les autres. Il faudra maintenir, utiliser et développer à l’avenir les multiples liens culturels et spirituels qui existent entre nous. Nous le savons : l’Europe est plus que l’Union européenne. Les étapes à venir des négociations concrètes sur le retrait et ses modalités vont exiger de toutes les parties concernées qu’elles fassent preuve de sens de la responsabilité et de mesure. En particulier, les plus faibles et les plus vulnérables, ni au Royaume-Uni, ni dans l’Union européenne, ne doivent être victimes de ce processus.
Après le référendum, le temps est venu pour l’Union européenne de regarder de l’avant. La décision des électeurs britanniques confronte l’Union et ses États membres à la question de leurs objectifs et de leurs devoirs. L’Union européenne a besoin d’un nouveau départ. Nous avons besoin en quelque sorte de « repenser » l’Europe. Les réflexions sur le développement futur de l’Union européenne doivent donc s’appuyer sur une participation élargie de la société. L’Europe et l’UE sont la responsabilité de tous, parce que c’est uniquement ensemble que les peuples de l’Europe seront en mesure de trouver un avenir meilleur. Il s’agit notamment de retrouver le chemin vers un «véritable humanisme européen», celui que le Pape François a encouragé les Européens à prendre dans son discours de réception du Prix Charlemagne. L’Eglise compte bien contribuer à ce débat nécessaire sur l’avenir de l’Europe. C’est pourquoi la COMECE organisera en octobre 2017, à l’occasion du 60e anniversaire des traités de Rome, un congrès afin d’insuffler les réflexions de l’Eglise dans le débat sur l’avenir de l’Union européenne.
Dans le même temps, l’Union européenne ne doit pas se figer dans l’autoréflexion. Que ce soit ensemble ou côte-à-côte, les peuples et les nations européennes ont une responsabilité morale envers le monde, les pays les plus pauvres, la sauvegarde de la création et la limitation du changement climatique. Grâce à l’Etat de droit et à la perspective d’une vie en paix et d’un niveau de vie élevé, l’Europe représente un pôle d’attraction pour de nombreuses personnes. Même sous des conditions politiques modifiées, l’UE devra continuer à être à la hauteur de sa responsabilité dans le monde.
Le nationalisme qui se renforce dans certains pays ne doit pas devenir à nouveau le levier de l’exclusion, de l’hostilité et de la discorde. Nous nous y opposerons en tant qu’Eglise de toutes nos forces. »
Ref. Brexit aussi à la COMECE ?
A noter : sous la direction de Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège mais aussi ancien professeur d’histoire à l’Université catholique de Louvain (UCL), Gérard-François Dumont (géo-démographe, professeur à l’Université de Paris IV), Vincent Dujardin (président de l’Institut d’études européennes de l’UCL) et Jan De Volder (professeur à la Katholieke Universiteit Leuven et rédacteur politique de Tertio, revue d’opinion catholique flamande) publient aux éditions « Lumen Vitae » un essai intitulé « Quelle âme pour l’Europe? ». Ce livre sera présenté à la presse lundi prochain 4 juillet, au siège de la COMECE à Bruxelles, en présence notamment de Mgr Alain Lebeaupin, nonce apostolique auprès de l'Union européenne.
JPSC
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"Pourquoi je suis pro-européen"
Sur le blog "Des hauts et débats", Vianney, professeur de sciences économiques et sociales dans un lycée français, nous explique pourquoi il est pro-européen :
- https://deshautsetdebats.wordpress.com/2016/06/29/pourquoi-je-suis-pro-europen/
- https://deshautsetdebats.wordpress.com/2016/06/29/pourquoi-je-suis-pro-europen-22/
Voici sa conclusion :
Malgré tous les défauts, malgré les défaillances de l’euro, malgré les difficultés de gouvernance, malgré les problèmes économiques et culturels, je reste pro-européen. D’abord parce que je crois dans le projet axiologique européen, ce qui se passe de justifications. Ensuite parce que je pense que la gouvernance supranationale est nécessaire et très utile, qu’elle peut être démocratique si on améliore les institutions, et qu’elle est et restera circonscrite à certains domaines. L’Union Européenne ne signifiera jamais la fin des Nations, car l’UE ne sera jamais un seul Etat, une seule Nation. Au mieux (au pire, diront les eurosceptiques), elle deviendra une sorte de fédération d’Etats moins intégrés que les Etats-Unis (leur intégration dure depuis deux siècles !). Tant qu’existeront en Europe des peuples, des langues et des cultures différentes, les Etats-nations ne disparaîtront pas, quelle que soit l’intensité de la mondialisation et les pouvoirs de la Commission européenne.
Bien sûr que la nation est une forme passagère condamnée à disparaître… Le Mont-Blanc aussi ! Max Gallo
L’UE ne nous enlèvera ni notre vin ni notre fromage, ni notre drapeau, notre hymne, notre langue, notre culture, nos choix en matière d’Education, de santé ou de politique de la jeunesse, ni même la plus grande partie de nos décisions économiques. L’UE n’a jamais cessé de promouvoir les cultures et les langues locales et la plupart des mouvements indépendantistes (comme les Catalans) sont très favorables à l’UE. Comment peut-on sérieusement penser que la finalité de la construction européenne est de détruire les Etats-nations ? Elle n’en a ni la volonté, ni (surtout) les moyens.
Je suis pro-européen, enfin, parce que je pense que ce serait pire sans l’UE. L’euro n’est pas idéal, mais il apporte toujours d’importants bénéfices (fin des coûts de change, des attaques spéculatives, des crises de change, augmentation des échanges, concurrence du dollar) et sortir de l’euro serait probablement pire, désastreux à court-terme, avec des bénéfices incertains à long terme. Les commissaires européens sont technocratiques et incompétents ? Peut être, mais les dirigeant des Nations européennes sont souvent pires. Qui peut franchement se plaindre que la Commission exige que la France améliore le traitement des eaux usées (lien) ? Critique les millions dépensés à perte pour une entreprise aussi inefficace que la SNCM (lien) ? Rappel un premier ministre à l’ordre qui traite des citoyens européens comme des indésirables (lien) ? Sanctionne les prélèvements excessifs de la France sur les ressources marines (lien) ? Parfois, l’intervention d’une autorité supranationale est bienvenue, précisément au nom de l’intérêt général. L’UE ne protège pas toujours efficacement ses citoyens des conséquences négatives de la mondialisation ? mais elles seraient probablement plus violentes si la France faisaient cavalier seul en jouant protectionnisme des uns contre protectionnisme des autres. Si c’est pour perdre en Cognac ce qu’on gagne en tee-shirt…
L’Union Européenne est divisée ? Français, sommes-nous bien placés pour lui faire la leçon ? Sans même parler de notre atavisme bagarreur, la République une et indivisible a elle-même du plomb dans l’aile. Nous nous divisons nous aussi, par communautés et identités qui se veulent, se croient, irréductibles. Nous nous divisons au souvenir d’une ancienne unité, incapables de communier à une unité – même nationale – plus haute. (…) Ne mettons pas abusivement sur le dos de l’Europe, de l’Union Européenne, ce que portent les vents mauvais de l’époque. L’angoisse devant les menaces actuelles – économiques, sécuritaires, migratoires – laissent certains imaginer que les structures d’hier répondraient mieux aux défis d’aujourd’hui. Les meilleurs veulent retrouver le cadre connu, comme si l’époque glorieuse devait nécessairement revenir avec lui. D’autres cultivent les réflexes ancestraux, et le nationalisme réflexe. Ils vous disent que ce n’est pas l’Europe qui a fait la paix ? Soit. Eh bien essayez les nationalistes, pour voir. Si vous n’aimez pas l’Union, essayez la désunion.
Koz
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A l’abbaye des Bénédictines de Liège (Bd d’Avroy, 54), le dimanche 3 juillet à 16 h00 : un concert à ne pas manquer !
Les moines de l’abbaye Sainte Anne de Kergonan, et les moniales bénédictines de l’abbaye la Paix Notre-Dame à Liège vous convient à un concert qui sera donné au profit de la construction de l'orgue de Kergonan.
Dimanche 3 juillet à 16h00
Florence Rousseau
À l’orgue historique de
l’Abbaye de La Paix Notre-Dame à Liège (Belgique)
Bd d’Avroy, 54
« Londres Paris Hambourg »
Oeuvres des XVIIème et XVIIIème siècles
L’organiste Florence Rousseau, jouera le très bel orgue historique de Jean-Baptiste le Picard (1737) dont s’honore l’église abbatiale du monastère des Bénédictines de Liège.
Le programme de ce concert, spécialement conçu pour mettre en valeur cet élément intéressant du patrimoine liégeois, sera consacré à la musique ancienne dont Florence Rousseau est une éminente spécialiste. Il prend place dans une grande tournée de concerts dans les abbayes de plusieurs pays européens qui a débuté en juillet 2015.
Entrée : 10 €
A l’issue du concert, à 17h45, il sera possible d’assister à l’office des Vêpres chanté par les Sœurs.
Soyez les bienvenus !
Pour en savoir plus sur la construction des grandes orgues de l’abbaye Ste Anne des Kergonan (Bretagne, France) par Jean-François Dupont, bientôt inaugurées : www.orguedekergonan.com
Le site des Sœurs bénédictines de Liège : http://www.benedictinesliege.com/novo/
Bien fraternellement,
Frère François d’Assise Chereau,
Organiste de l’abbaye de Kergonan
JPSC
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Brexit : l'archevêque de Strasbourg réagit avec modération et pose de bonnes questions
Quel regard porter sur le "brexit" ? La question est complexe et les passions se déchaînent. On peut craindre que le délabrement de l'Europe conduise à une résurgence de réflexes nationalistes et au retour à des antagonismes incontrôlables. De ce point de vue, les prises de position rapides d'un certain nombre de sites et blogs catholiques français se félicitant de la décision des Britanniques ne nous paraissent pas très bien inspirées. L'archevêque de Strasbourg qui est aussi le représentant français à la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté Européenne) a réagi à cet évènement et posé des questions empreintes de sagesse et de modération. A écouter ICI