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Eglise - Page 184

  • Le document pour le #synode 2024 vient de sortir...

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    Du Père Yves-Marie Couët, prêtre de l'Emmanuel (diocèse de Vannes) (sur twitter) (son site web):

    Le document pour le #synode 2024 vient de sortir et il n'est pas venu à l'idée de ses rédacteurs d'inviter à se mettre à l'écoute de la Parole Dieu !

    Heureusement, nous nous préparons à Noël et nous nous avons soif de Dieu ! Il est la clé du vrai bonheur ! La seule mention dans ce document : Dieu nous enverrait en mission synodale. Comme si Dieu était utilisé pour avaliser nos propres idées.

    Reviennent en force le diaconat des femmes et "les questions controversées" (pourtant ces dernières avaient été mises un peu de côté par le rapport final du synode d'octobre 2023, une question de tactique).

    Voici le document pour l'assemblée #synodale d'octobre 2024 : synod.va/content/dam/sy

  • Quand certains politiciens se perdent dans une quête de laïcité mal comprise...

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    D'Alice Pairo-Vasseur sur le site du Point via didoc.be :

    « Certains politiciens se perdent dans une quête de laïcité mal comprise »

    L’interview, dans « Le Point » d’une journaliste musulmane convertie au catholicisme, qui témoigne de sa perplexité face à la découverte d’une société sécularisée. Une analyse qui porte sur la France mais s’applique aussi à tout l’Occident.

    Dans un essai, la journaliste Claire Koç livre un témoignage personnel sur sa conversion au catholicisme et une réflexion, documentée, sur ce qui demeure, en France, de l’héritage judéo-chrétien.

    « Sans l’âme chrétienne de la France, la République ne serait pas ce qu’elle est », insiste Claire Koç, dans Le jour où je me suis convertie, à paraître ce 9 novembre, chez Plon. Née en Turquie, il y a trente-neuf ans, la journaliste, autrice d’un premier livre, Claire, le prénom de la honte (Albin Michel, 2021), dans lequel elle racontait son désir d’assimilation et ce changement d’identité entrepris contre la volonté de sa famille, revient avec le récit de sa conversion au catholicisme.

    Un processus de trente années, dont elle raconte l’aboutissement et partage les désillusions. « Je vis dans une France où vouloir devenir catholique est regardé comme absurde », déplore-t-elle. Un livre-témoignage intime, doublé d’une réflexion, documentée, sur les racines judéo-chrétiennes de la France, à l’heure où les églises se vident et le sentiment d’appartenance s’effondre.

    Le Point : Votre livre s’ouvre sur le constat suivant : « En me convertissant au catholicisme, j’étais persuadée de m’extraire d’une certaine minorité pour entrer dans la norme. J’avais tort sur toute la ligne. » Expliquez-nous.

    Je viens d’une famille issue d’une minorité, les alévis. Une branche de l’islam originaire de Turquie et plus précisément d’Anatolie. J’ai beau avoir grandi en France, mes parents ne se définissaient pas comme français et, entourés de musulmans sunnites — dont les pratiques étaient différentes des nôtres —, ils m’ont élevée dans un carcan minoritariste. En me convertissant au catholicisme, je pensais m’en extraire et me fondre dans la masse. Mais quand j’ai annoncé ma conversion à mes amis français, ils m’ont dit que ce n’était « pas une bonne idée », quand ils n’ont pas montré un rejet complet vis-à-vis de mon choix, voire une hostilité à mon égard. J’ai compris que la religion catholique n’avait pas le vent en poupe, qu’elle ne faisait pas partie des nouvelles « normes » de croyance. Mais aussi qu’il y avait, en France, que l’on dit pourtant « fille aînée de l’Église », un rejet de la foi et de ceux qui l’épousent.

    Pour quelles raisons, selon vous ?

    Je crois que le « bashing » [dénigrement, NDLR] dont souffre la religion catholique, depuis plusieurs années, lui a été particulièrement délétère. Quasi exclusivement traitée sous l’angle de la pédophilie — ce qui est très grave, entendons-nous — ou de l’intégrisme, elle souffre d’amalgames très dépréciateurs. Quand elle n’est pas moquée, voire ridiculisée. Le cas d’Henri d’Anselme, le « héros au sac à dos » de l’attentat d’Annecy, est, à ce titre, éloquent. Très vite, il a été qualifié, sur les réseaux sociaux, d’« illuminé » et de « facho » pour avoir dit sa foi. Avec ce type de traitement, il n’est pas étonnant que l’athéisme séduise tant de fidèles. Le sentiment d’appartenance à la religion catholique est d’ailleurs passé de 89 % en 1960, à 39 % en 2023 (chiffres de la Conférence catholique des baptisés francophones). Cela interpelle dans un pays aux racines judéo-chrétiennes millénaires…

    Est-ce ce qui vous a motivée à rendre publique votre conversion ?

    La conversion est, en effet, un processus très intime. Et ce livre est avant tout un appel à la tolérance. Il y a un paradoxe à ce que notre société moderne, dans laquelle on parle tant de liberté et d’ouverture, montre une telle intolérance à la liberté de conscience. Laquelle émane d’ailleurs majoritairement de ceux qui en appellent à la tolérance et au « pas d’amalgame » avec les autres religions.

    Plus largement, cette propension à dénigrer le christianisme m’inquiète, car la France lui est intrinsèquement liée. Et s’attaquer à la culture judéo-chrétienne revient à s’attaquer à l’Histoire de notre pays. Lequel a été façonné par elle et lui doit une large part de son héritage politique, artistique, législatif et moral (valeurs, éthique sociale…) Outre qu’il déprécie les Français dont les ancêtres chrétiens ont défendu ces terres, ce rejet pour ce qu’on est relève presque de la psychanalyse ! Il témoigne, du moins, d’un grand malaise identitaire.

    Quel enjeu y a-t-il à réaffirmer cet héritage ?

    Il en va de notre identité collective. Si la culture judéo-chrétienne s’efface, alors quelles seront nos références, quel sera notre modèle ? Sans socle commun, tout pays est en partition. Par ailleurs, les progressistes y trouvent peut-être encore leur compte, mais comment peuvent-ils croire que demain, un enfant — en particulier issu de l’immigration — embrasse ce pays qu’eux-mêmes rejettent ? Les politiciens qui veulent retirer les crèches dans l’entrée des mairies, utiliser la formule « fêtes de fin d’année » au lieu de « Noël » ou déboulonner des statues de saints se perdent — sciemment ou non — dans une quête de laïcité mal comprise et les prive d’un héritage fondamental à la compréhension de notre pays et de ses racines.

    Vous consacrez, justement, une large part de votre livre à la laïcité, rappelant qu’elle est née du christianisme lui-même…

    Absolument. Car si la France est chrétienne, la République est laïque. Et c’est parce que l’histoire de notre pays est profondément ancrée dans le christianisme — qui régissait tout jusqu’à la séparation de l’Église et de l’État — qu’il a accouché de la laïcité, actrice essentielle de l’équation entre spiritualité, liberté de conscience et citoyenneté. Aussi, lorsqu’on s’attaque à la foi chrétienne, ce sont aussi ces digues que l’on risque de détruire. Lesquelles, menacées par des radicaux, sont aujourd’hui plus essentielles que jamais…

    Alice Pairo-Vasseur est journaliste au « Point ». Référence du livre : Claire Koç, Le jour où je me suis convertie, éditions Plon, 192 pages.

  • Que peut-on faire des cendres des personnes incinérées ? La réponse du Dicastère pour la Doctrine de la Foi

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    source

    DICASTERE POUR LA DOCTRINE DE LA FOI

    Feuille d'audience avec le Saint Père
    (9 décembre 2023)

    Réponse à Son Éminence, Card. Matteo Maria Zuppi, Archevêque de Bologne,
    concernant deux questions relatives à la conservation des cendres des personnes décédées
    soumis à la crémation.

    Par lettre du 30 octobre 2023 (Prot. n° 2537), le Card. Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne, a adressé au Dicastère pour la doctrine de la foi deux questions relatives à la conservation des cendres des défunts soumis à la crémation.

    Il a notamment indiqué qu'il avait mis en place une Commission dans le diocèse de Bologne afin d'apporter une réponse chrétienne aux divers problèmes découlant de la prolifération du choix d'incinérer les défunts et de disperser leurs cendres dans la nature. L'objectif est également de veiller à ce que les raisons économiques, suggérées par le coût inférieur de la dispersion, ne prévalent pas, et de fournir des conseils sur la destination des cendres une fois que le délai de conservation a expiré.

    Afin d'être certain de répondre non seulement à la demande des proches, mais surtout à l'annonce chrétienne de la résurrection des corps et du respect qui leur est dû, l'auteur s'est penché sur les questions suivantes :

    1. Compte tenu de l'interdiction canonique de disperser les cendres d'un défunt - à l'instar de ce qui se passe dans les ossuaires, où les restes minéralisés du défunt sont déposés et conservés de manière cumulative - est-il possible de créer un lieu sacré défini et permanent pour l'accumulation mixte et la conservation des cendres des défunts baptisés, en indiquant pour chacun d'eux les données personnelles afin de ne pas disperser la mémoire nominale ?

    2. Peut-on permettre à une famille de conserver une partie des cendres d'un membre de la famille dans un lieu significatif de l'histoire du défunt ?

    Après un examen approfondi du contenu de ces questions, il a été décidé d'y répondre comme suit :

    1) Le n° 5 de l'Instruction Ad resurgendum cum Christo sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas de crémation, publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi le 15 août 2016, en ce qui concerne la conservation des cendres dans des urnes spéciales précise que les cendres doivent être conservées dans un lieu sacré (cimetière), ainsi que dans un espace spécifiquement dédié à cet effet, à condition qu'il ait été désigné à cet effet par l'autorité ecclésiastique.

    Les raisons pastorales de cette réglementation sont également données : "Garder les cendres dans un lieu sacré peut aider à réduire le risque de soustraire le défunt à la prière et au souvenir des proches et de la communauté chrétienne. Cela évite également le risque d'oubli et de manque de respect, qui peut se produire surtout lorsque la première génération est passée, ainsi que des pratiques inconvenantes ou superstitieuses" (n. 5). Cette disposition de l'Instruction précitée conserve toute sa validité.

    2) Notre foi nous dit que nous ressusciterons avec la même identité corporelle matérielle, comme toute créature sur cette terre, mais que cette matière sera transfigurée, libérée des limitations de ce monde. En ce sens, la résurrection se fera "dans cette chair dans laquelle nous vivons maintenant" (Formula Fides Damasi nuncupata). On évite ainsi un dualisme néfaste entre le matériel et l'immatériel.

    Mais cette transformation n'implique pas la récupération des mêmes particules de matière qui formaient le corps de l'être humain. Le corps ressuscité ne sera donc pas nécessairement constitué des mêmes éléments qu'avant sa mort. N'étant pas une simple reviviscence du cadavre, la résurrection peut se produire même si le corps a été totalement détruit ou dispersé. Cela permet de comprendre pourquoi, dans de nombreux cinéraires, les cendres des défunts sont conservées ensemble, sans être séparées.

    3) Les cendres du défunt, en outre, proviennent de restes matériels qui ont fait partie du parcours historique vécu par la personne, au point que l'Église a une attention et une dévotion particulières pour les reliques des saints. Ce soin et ce souvenir nous conduisent également à une attitude de respect sacré envers les cendres des défunts, que nous conservons dans un lieu sacré propice à la prière et parfois à proximité des églises où se rendent leurs familles et leurs voisins.

    4) Par conséquent :

    A) Pour les raisons susmentionnées, il est possible de créer un lieu sacré défini et permanent pour l'accumulation et la conservation communautaires des cendres des défunts baptisés, en indiquant pour chacun d'eux les données personnelles afin de ne pas disperser la mémoire nominale.

    B) En outre, à condition d'exclure tout type de malentendu panthéiste, naturaliste ou nihiliste et de conserver les cendres du défunt dans un lieu sacré, l'autorité ecclésiastique, dans le respect des normes civiles en vigueur, peut examiner et évaluer la demande d'une famille de conserver dûment une partie minimale des cendres de leur parent dans un lieu significatif de l'histoire du défunt.

    Víctor Manuel Card. Fernández
    Préfet

    Ex Audientia Die 9.12.2023

    Franciscus

  • Prêtres : pourquoi des éléments de visibilité extérieurs sont-ils nécessaires ? 

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    D'Yves Thibaut de Maisières sur RCF :

    LISONS, MÉDITONS ET ACCUEILLONS CE QUE L'EGLISE NOUS ENSEIGNE !

    5 décembre 2023

    Prêtre dans le diocèse de Namur, formateur au séminaire francophone et théologien, l’abbé Ionel Ababi nous propose une réflexion et un témoignage sur la mission du prêtre et de l’Eglise aujourd’hui. 

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    Lisons, relisons, méditons et accueillons surtout ce que l'Église nous dit, parce qu'on peut lire ici ou là - y compris sous la plume d'experts ou de personnes qui s'affichent "docteurs en théologie" ou ayant certaines responsabilités - des affirmations fausses et des erreurs qui ne font pas grandir l'Église et qui ne rendent pas compte de son trésor, de son enseignement, de sa doctrine, nous exhorte le père Ionel. 

    Une rencontre avec ce prêtre qui fait écho à l'opinion du théologien Stijn Van den Bossche intitulée "La soutane, Satan du Synode" publiée dans le journal Dimanche et sur le site de Cathobel en date du 7 novembre 2023 : https://www.cathobel.be/2023/11/la-soutane-satan-du-synode/

    Le prêtre et l'expression "in personna christi"

    C'est-à-dire que là où le prêtre exerce, agit au nom du Christ-Tête, c'est principalement à travers son ministère, et en particulier à travers les célébrations, les sacrements, et éminemment à travers le sacrifice eucharistique.

    A partir du moment où le prêtre incarne le "Christ Tête de l'Eglise", des éléments de visibilité extérieurs sont-ils nécessaires ? 

    En dehors du cadre strictement ministériel ou sacramentel, où il agit in persona Christi capitis, il est témoin d'une vie totalement donnée, totalement consacrée à Dieu, comme le signifie donc son ordination, et comme il peut l'exprimer notamment par l'habit ecclésiastique, par un signe extérieur. Il en va de la logique au fond de l'incarnation, qui prend toutes les dimensions.

    Malaise sur la visibilité des ministres du culte

    Il faut savoir que le concile de Trente en 1542 avait réaffirmé l'obligation pour les prêtres de porter un habit digne et distinct des laïcs. Habit qui s'est concrétiser par la soutane, notamment. "Lorsque cette dernière a été supprimée par Vatican II, le col est resté comme une relique.", peut-on lire dans la tribune du théologien Stijn Van den Bossche. Il n'en est rien puisque la conférence épiscopale de Belgique, dans une décision du mois d'octobre 1986, avaient stipulé : « la soutane ou le costume foncé muni d'un col romain ou d'une croix demeure obligatoire pour les prêtres et les diacres par application du canon 284 du Code de droit canonique ».

    Alors, d'où vient ce conflit d'opinion sur l'habit des hommes d'Eglise ?

    Ne donnons pas plus d'importance qu'il ne faut, ici, à l'habit ecclésiastique, qui reste un signe ou un témoignage. Mais le témoignage par excellence est celui évidemment de la vie, d'un style de vie, d'une conduite de vie, rappelle Ionel Ababi. 

    La disposition intérieure est fondamentale. Dans quel esprit le faisons-nous? De quelle manière ? Qu'est-ce qui nous habite ? Le fait que j'affiche une croix, que je porte une croix, le fait que je porte un habit ecclésiastique, qu'est-ce qui me pousse à cela ? Qu'est-ce qui m'anime ? Quelle est la disposition intérieure ?

    Et vous savez, la disposition intérieure, elle peut être bonne ou mauvaise. Elle peut être tournée vers la sainteté ou tout à fait le contraire. L'épitre aux Philippiens, au chapitre 2 nous donne une illustration de cette disposition : « Ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments. Recherchez l'unité. »

    Dénoncer et fuir le cléricalisme 

    Cette problématique est précisément une perversion de cette disposition intérieure qui devait être toute tournée vers le Seigneur. Le cléricalisme guette aussi bien les clercs que les laïcs, qui tous deux ont reçu une vocation qui est celle d'être des saints et des témoins de la sainteté de Dieu dans le monde. Mais on peut pervertir cette mission ou cette vocation.

    Je remarque que lorsque Jésus envoie les disciples en mission, les apôtres en particulier, il leur donne pouvoir. Voilà pourquoi le Concile, le Vatican II et la doctrine de l'Église parlent d'un pouvoir sacré, ou d'une charge sacrée. Ce pouvoir peut être perverti, peut être complètement désorienté. Le cléricalisme peut trouver mille et une manière de s'exprimer, mais quelle que soit la manière dont s'exprime le cléricalisme, c'est toujours un abus

    Y a-t-il un malaise dans l'identité des vocations aujourd'hui ? 

    Ce malaise est lié notamment à l'identité du prêtre, de l'Église, des baptisés. Je crois qu' il est fondamentalement lié à une problématique spirituelle. Ce qui est le moteur d'une vie de foi c'est la relation avec le Seigneur. Et donc, si nous ne sommes pas ancrés, enracinés, comment cette relation fondamentale avec le Seigneur peut se déployer dans quelque ministère, service, que ce soit dans l'Église ou dans le monde ? Dans la logique de l'incarnation, il faudra trouver les moyens les plus adéquats pour pouvoir incarner sa vocation et y rester fidèle.

    Et j'ajouterai alors aussi la question de la formation. Qu' est-ce que nous enseigne l'Église à travers sa doctrine, en particulier sur sa nature et sur la place de chacun en son sein. Lisons, relisons, méditons et accueillons surtout ce qu'elle nous dit ! 

  • Aupetit, Woelki, Becciu... : les déficiences de la justice dans le pontificat du pape François

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Le pape François, un processus à décrypter

    11 décembre 2023

    A la veille de la semaine où devrait s'achever ce que l'on appelle le " procès du siècle " au Vatican, le pape François reçoit Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris, contraint à la démission il y a deux ans. Le pape François avait accepté sa démission "sur l'autel de l'hypocrisie", a-t-il expliqué aux journalistes dans le vol papal quelque temps plus tard.

    Bien que les deux affaires n'aient pas grand-chose à voir l'une avec l'autre, la coïncidence de ces deux faits a le pouvoir de donner une image générale de la situation de la justice dans le pontificat du pape François.

    Voici les faits.

    L'archevêque de Paris a été cloué au pilori dans la presse pour une relation inappropriée qu'il aurait eue avec l'une de ses secrétaires il y a plusieurs années. L'archevêque avait décidé de présenter sa démission, que le pape avait acceptée "sur l'autel de l'hypocrisie", sans même attendre le jugement final. Le résultat de l'enquête de la police française est arrivé il y a quelque temps, et il s'agit d'un non-lieu pour manque de preuves.

    Plus techniquement, les enquêteurs ont déterminé que "le fait n'existe pas" - un constat continental qui signifie que les enquêteurs n'ont pas découvert de preuves suffisantes pour suggérer qu'un crime a même été commis.

    Mgr Aupetit avait admis avoir commis des "erreurs" dans une relation avec une secrétaire quelques années avant de devenir évêque, mais il a toujours nié qu'il s'agissait d'une relation romantique et a toujours insisté sur le fait qu'il n'y avait jamais eu de relations sexuelles. La femme impliquée a elle-même déclaré à la police que les actes d'Aupetit ne constituaient pas un délit. La femme n'a jamais porté plainte.

    Ces derniers mois, cependant, l'archevêque émérite de Paris a vu sa réputation ruinée. Il était l'une des personnalités les plus influentes de l'Église de France, l'une des rares à avoir exprimé des critiques à l'égard du rapport du CIASE sur les abus - un rapport au sujet duquel des chercheurs et des experts indépendants ont émis de sérieux doutes méthodologiques. Sans Aupetit, une forme d'opposition à la pensée laïque et séculière qui avait un impact particulier a été perdue en France. Non pas que les évêques soient silencieux - les déclarations contre l'inclusion de l'avortement dans la Constitution le démontrent - mais leur force de perturbation a été réduite de moitié avec l'absence de l'archevêque.

    On peut se demander pourquoi le pape a accepté si rapidement la démission d'Aupetit.

    Dans d'autres cas, le pape n'a pas agi. C'est le cas du cardinal Woelki, archevêque de Cologne, qui a été suspendu pendant six mois pour mauvaise communication. Il avait lui aussi critiqué un rapport sur les abus dans son diocèse. Le pape n'a cependant pas voulu accepter sa démission après les six mois de suspension. Mais avec quelle autorité le cardinal Woelki peut-il continuer à administrer l'archidiocèse après la suspension qui a suivi les attaques médiatiques ?

    Qu'est-ce que tout cela a à voir avec le processus du Vatican ? Même dans cette affaire, le pape François a rendu des jugements sommaires, prenant des décisions qui semblaient répondre davantage à "l'autel de l'hypocrisie" qu'il avait évoqué dans l'affaire Aupetit.

    Il a d'abord été demandé au cardinal Angelo Becciu de démissionner et de renoncer à toutes ses prérogatives cardinalices, puis il s'est retrouvé dans un procès après que le pape a modifié la règle selon laquelle un cardinal ne peut être jugé que par un tribunal de cardinaux. Becciu n'avait aucune possibilité d'appel ; l'enquête à son sujet n'était même pas terminée, pas plus que le procès. Le pape a pris une décision claire, sans même donner d'échappatoire pour sauver la face. Le pape ne fait plus confiance à un collaborateur. Le pape a moins de raisons de jeter son collaborateur en pâture aux médias.

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  • La mauvaise gouvernance du Pape François sous la loupe d'un historien et d'une canoniste

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Pire qu’un pape-roi. Un historien et une canoniste analysent la mauvaise gouvernance du Pape François

    Dans quelques jours, le tribunal de l’État de la Cité du Vatican prononcera la sentence finale dans ce qu’on a surnommé le « procès du siècle » qui compte au rang de ses accusés notamment un cardinal, Giovanni Angelo Becciu, qui figurait jusqu’en 2018 parmi les plus proches collaborateurs du Pape François au poste-clé de substitut du Secrétaire d’État, avant de tomber en disgrâce.

    Jusqu’à un passé encore récent, un cardinal ne pouvait être jugé que par le pape. François a supprimé ce droit et ce devoir, mais à sa manière il a également soumis le cardinal Becciu à subir son propre jugement personnel et sa propre condamnation : le tout en une seule audience de vingt minutes à tu et à toi à huis clos, l’après-midi du 24 septembre 2020, audience au terme de laquelle le présumé coupable, tout en conservant la pourpre, s’est vu dépouillé de toutes ses fonctions et privé de « tous les droits liés au cardinalat », y compris celui de participer à un conclave.

    Jusqu’à aujourd’hui, François n’a jamais fourni les raisons de cette condamnation, qu’il a infligée sans autre forme de procès, et surtout sans la moindre possibilité pour l’accusé de se défendre. Et ce n’est pas tout. Il a fait ouvrir par des voies détournées un procès judiciaire en bonne et due forme par le tribunal de l’État de la Cité du Vatican, toujours avec Becciu dans le box des accusés. C’est ce procès qui s’est ouvert le 27 juillet 2021 et qui est sur le point de s’achever, non sans que François ne se soit privé d’interférer à plusieurs reprises, en changeant arbitrairement les règles en cours de procédure avec, dans le rôle du promoteur de justice, le fidèle Alessandro Didi, tout dévoué à son service.

    Il n’est pas donc surprenant que ces violations continues des règles élémentaires d’un État de droit de la part de François aient finir par faire ressembler sa forme de gouvernement à celle d’une monarchie absolue poussée à l’extrême, sans compter tous les autres actes d’autorité « extra legem » posés pendant son pontificat, avec tout dernièrement la privation rageuse de salaire et de logement infligée à un autre cardinal, l’américain Raymond L. Burke.

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  • 2ème dimanche de l'Avent : pas de souci, vraiment ?

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    Du site du Carmel en France, cette homélie du Frère Dehorter (archive 2014) :

    Frères et sœurs,

    « Pas de souci ! » On connaît l’expression qui s’est imposée dans le langage courant depuis une quinzaine d’années. Dans les relations entre amis, dans les relations professionnelles, l’expression retentit comme une antienne : « pas de souci ! » Certes, c’est une des vertus du langage que de rendre, dans nos relations, toute chose agréable. Mais l’expression, bien de notre époque qui se veut toujours positive et politiquement correcte, est très illusoire. Des soucis, nous en avons tous. Dame liturgie le sait bien, qui nous fait demander en ce jour : « Seigneur, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ». Elle attire notre attention sur ce que nous en faisons et la place qu’ils occupent dans notre vie, notre vie de foi en particulier.

    C’est dans ce contexte, qu’en ce deuxième dimanche de l’Avent, retentit une autre expression : « convertissez-vous ! » Le violet, couleur liturgique de la conversion et de la pénitence, ne se porte jamais aussi bien qu’en ce jour, alors que l’Avent se parerait également des autres couleurs liturgiques : le vert, couleur de l’espérance à laquelle invite tout particulièrement, dans son appel à la vigilance, le premier dimanche de l’Avent ; le blanc, couleur de la joie qui sera la marque de dimanche prochain ; et le rouge, couleur de l’Esprit-Saint, qui recouvrira la Vierge Marie, dans cette imminence de la Nativité qui caractérise le quatrième dimanche de l’Avent.

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  • Ce temps qui nous est donné pour que nous puissions nous donner à Dieu (2e dimanche de l'Avent)

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    De Mgr Le Gall sur le site de la Communauté Saint-Martin (archive 2017) :

    SE METTRE DANS LA LUMIERE POUR ACCUEILLIR LA LUMIERE

    Le deuxième dimanche de l’Avent précise en soulignant ce que nous avons contemplé la semaine dernière. Il accentue notre joie et notre espérance dans la venue du Seigneur. Il accentue aussi notre prise de conscience du péché qui encombre notre âme et qui la rongeIl nous fait comprendre enfin que « c’est par la Lumière que nous verrons la Lumière » comme dit la Parole (Ps 35, 10).

    Le bon pasteur

    La miséricorde, c’est le Cœur de Dieu qui se penche sur ma misère

    La première lecture est l’hymne du Livre de la Consolation dans lequel Yahvé demande à Son prophète de consoler Son peuple, dans le but de développer notre espérance et notre joie. Non seulement Dieu va venir, comme nous l’avions déjà remarqué dans les lectures de dimanche passé, mais Il va venir avec délicatesse : Il va venir en tant que pasteur. Dieu va se faire le berger de l’homme et Lui-même chercher Sa brebis : « J’irai chercher ma brebis, je la porterai sur mes épaules, je vais conduire mon troupeau. » Cette petite phrase exprime, non seulement le pardon de notre crime – « Dis à Jérusalem que son crime est pardonné, que son service est accompli » – mais quelque chose de plus subtil, une réalité proprement divine : la miséricorde, qui dépasse le pardon parce que la miséricorde est cette vertu de Dieu qui fait que Dieu est attiré par notre misère ; le cœur de Dieu est aimanté par les blessures de la brebis. Voilà le double motif qui accroît notre joie et notre espérance dans la venue de Jésus : non seulement Dieu vient, mais Il vient comme bon pasteur ; Il vient avec Sa miséricorde, Il vient me chercher et me prendre sur Ses épaules.

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  • Les pièces grégoriennes du deuxième dimanche de l'Avent

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    Du site d'Una Voce (France) :

    Deuxième dimanche de l’Avent (Triors et Ligugé)

    « Intr. Pópulus Síon »Deuxième dimanche de l'Avent (Triors et Ligugé)

    Les moines de l’abbaye Notre-Dame de Triors chantent les cinq pièces de cette messe, isolées pour les choristes. L’émission complète avec ses commentaires vous fera remonter dans le temps.

    Découvrir la suite sur le site d'Una Voce

  • L’accueil du Messie hier et aujourd’hui (2ème dimanche de l'Avent)

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le deuxième dimanche de l'Avent :

    Giovanni Battista | Cercare la fede

    L’accueil du Messie hier et aujourd’hui

    Une petite vingtaine d’années avant que Jean n’offre le baptême de conversion au désert, un garçon de 12 ans avait impressionné les docteurs de la Loi par sa sagesse vive et perçante. Certains ont dû se demander si le Messie n’était pas venu dans le monde. Et puis, plus rien. Silence du côté de Dieu… Les années passent… Que fait le Seigneur ? Ne nous a-t-il pas abandonnés ? Paraîtra-t-il bientôt ? Il devait y avoir une réelle attente du Messie pour que les gens se ruent ainsi au baptême de Jean, « toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem ».

    Quand Celui qui est plus grand que Jean s’est mis à parler et à agir, un certain nombre de Juifs n’ont pas trouvé qu’il répondait à leurs attentes, tandis que d’autres lui on ouvert leur cœur et sont devenus disciples, de près ou de loin. Quand les apôtres et leurs successeurs ont annoncé Jésus dans tout le monde de leur époque, certains ont voulu les faire taire à tout prix car ils dérangeaient l’ordre de la société qui leur convenait ou qu’ils aimaient. Mais d’autres ont accueilli leur parole et se sont mis à en vivre. Ils l’ont fait d’autant plus ardemment que l’Évangile leur venait comme une libération par rapport à la violence ou au mépris dont ils souffraient, par rapport aux ténèbres contres lesquelles ils étaient fatigués de lutter. Et c’est ainsi que l’Évangile a gagné de plus en plus de cœurs, tandis que d’autres lui restaient fermés — bien qu’à une époque ces gens fermés au Christ étaient quand même répertoriés parmi les « chrétiens ».

    Aujourd’hui, les cœurs sont-ils disponibles pour le Messie comme ils l’étaient alors ? Sans doute que oui, comme à toute époque : ni moins, ni plus. Il y a ceux qui sont satisfaits et n’ont pas besoin que Dieu s’approche d’eux, car il serait plutôt une menace pour leur style de vie. Mais il y a aussi ceux qui n’en peuvent plus et qui cherchent une vraie consolation. Souvent, ils l’ont d’abord cherchée dans toutes les propositions ésotériques qui sont sur le marché. Ils ne pensaient pas la trouver dans le christianisme, mais s’ils ont rencontré un témoin authentique du Christ cela a pu toucher leur cœur. Ces jours-ci, les frères et sœurs de Tibériade sont allés donner un coup de main à l’aumônerie de Jolimont, et j’entends dire que bien des cœurs ont été touchés et ont envie de se remettre à chercher le Christ.

    Ceux qui viennent ou reviennent à Jésus, ceux qui lui font une place en eux, et nous qui voulons revenir à lui en cet Avent, tous nous recevons une lumière d’amour et nous sommes consolés. Les textes de la liturgie de tous ces jours sont une telle consolation, une telle espérance ! Mais ensuite, nous avons tous besoin de deux choses que les textes nous rappellent aujourd’hui.

    Nous avons besoin de conversion, de préparer dans notre vie les chemins par où le Seigneur pourra continuer à venir nous rejoindre. Sans un cœur qui cherche à retrouver sa pureté, comment continuer d’avoir du goût pour le Seigneur ? Sans chasser l’inquiétude par la confiance, comment redevenir enfant de Dieu ? Sans grandir dans l’humilité, comment aimer notre prochain comme nous-même ? Oui, les chemins du Seigneur se préparent, afin qu’il ait un plein accès à notre intériorité. Si nous ne les préparons pas, nous serons comme ces routes encombrées où les secours ne savent pas circuler pour sauver ceux qui sont en danger. Il ne faut pas que le Seigneur soit pris dans nos embouteillages intérieurs.

    Enfin, la lumière et la consolation de Dieu se fixent en nous par la persévérance, comme nous y exhortait saint Pierre. Bien des fois nous serons tentés par le découragement. Nous dirons que le Seigneur tarde, encore plus que le déconfinement. Mais si pour le premier ministre une semaine est comme un jour, pour le Seigneur c’est mille ans qui sont comme un seul jour. Ne restons pas fixés sur ce qui ne va pas. Même si nous nous sommes lamentés, ne nous lamentons plus sur notre vie. Veillons à creuser notre désir plutôt qu’à réduire nos attentes. Ainsi notre cœur restera brûlant même quand il ne se passe rien en apparence. Car le Seigneur vient !

  • De Flavius Josèphe à Michel Onfray: la réalité du Christianisme.

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    Sur Storiavoce :Professeur à la Sorbonne, Jean-Marie Salamito évoque le Christianisme primitif et répond au livre de Michel Onfray, Décadence.

    Christophe Dickès

    De Flavius Josèphe à Michel Onfray: réalité du Christianisme.

     06/09/2017

    Nous sommes dans les premiers siècles de notre ère, au tout début du troisième siècle très exactement, dans une prison romaine, une femme chrétienne est sur le point d’accoucher. Image paradoxale puisque, alors que cette femme est sur le point de donner la vie, elle sait qu’elle va la perdre en martyr, dévorée par des bêtes. Son nom est Félicité. Alors que pendant l’accouchement, elle se met à crier et à exprimer toute la douleur qui est en elle, un geôlier s’approche et la raille : « Toi qui souffres ainsi maintenant, que feras tu quand tu seras exposée aux bêtes ! » Félicité lui répond : « Maintenant, c’est moi qui souffre ce que je souffre ; mais là bas, il y aura quelqu’un d’autre en moi qui souffrira pour moi, parce que moi aussi je vais souffrir pour Lui. » Cet autre, ce Lui est bien évidemment le Christ lui-même. Félicité savait qu’elle allait en quelque sorte communier en donnant sa vie pour lui, pour sa foi…

    Storiavoce vous propose aujourd’hui de partir à la découverte des premiers chrétiens : qui étaient-ils, comment vivaient-ils ? Quels sont les éléments qui favorisent leur essor et leur développement ? Comment, au fond, l’Eglise s’est-elle construite dans les premiers temps ? Pour répondre à ces questions, Christophe Dickès interroge Jean-Marie Salamito, professeur à la Sorbonne. Co-directeur de l’édition de textes « Premiers écrits chrétiens » paru dans la Pléiade, Jean-Marie Salamito est aussi l’auteur d’un essai qui est une réponse au livre de Michel Onfray, DécadenceMichel Onfray au pays des mythes (Salvator). Il évoque ce dernier travail dans la troisième partie de cette émission. Enfin il rend hommage au livre de Enrico Cattaneo, Les Ministères dans l’Eglise ancienne paru aux Editions du Cerf.

    L’invité du jour: Jean-Marie Salamito est professeur d’Histoire antique à Paris IV-Sorbonne et co-directeur adjoint de l’Ecole doctorale « Mondes anciens et médiévaux ». Ancien école de l’Ecole normale, ancien membre de l’Ecole française de Rome, il est aussi  co-directeur des collections « Bibliothèque augustinienne » et « Nouvelle bibliothèque augustinienne ». Il a codirigé avec Bernard Pouderon et Vincent Zarini l’édition de textes des Premiers chrétiens dans la prestigieuse collection La Pléiade (Gallimard). Il vient aussi de publier Michel Onfray au pays des mythes (Salvator)

    Voir aussi : https://www.youtube.com/watch?v=18-QAYSEAgs

  • Le cardinal Müller : tout le contraire d'un chien muet

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    Deux entretiens récents du cardinal Müller qui dit clairement les choses tant en ce qui concerne le Synode que le mondialisme :