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Eglise - Page 477

  • La virilité et la masculinité à l’aune d’une société marquée par un féminisme fort

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    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Tu seras un homme de Martin Steffens - Les Editions du cerf

    « Le patriarcat est une mauvaise nouvelle pour l’homme lui-même »

    Philosophe, professeur, Martin Steffens a publié en mai dernier Tu seras un homme (éd. du Cerf). Tiré d’un ouvrage initialement écrit il y a sept ans avec la philosophe Chantal Delsol, il réinterroge la virilité et la masculinité à l’aune d’une société marquée par un féminisme fort. Ses explications alors que l’Année saint Joseph convoquée par le pape se poursuit jusqu’en décembre.

    Martin Steff ens est philosophe et professeur de philosophie.

    Martin Steffens est philosophe et professeur de philosophie.

    © Philippe Courqueux

    Paris Notre-Dame – En analysant une « crise de la masculinité », vous prenez un peu le contre-pied de notre société qui, actuellement, souligne beaucoup la difficulté d’être femme. Pourquoi ?

    Martin Steffens – Cela n’empêche pas que la femme est, de nos jours, confrontée à des difficultés, à de grands défis. Elle prend aussi sa revanche contre le patriarcat. Mais l’une des façons de s’opposer au patriarcat s’est traduite en termes de rapports de force. Nous pouvons ainsi observer chez certaines féministes quelque chose qui veut vaincre l’homme. Ce rapport de force en vient à s’exprimer en termes de droits, comme la PMA pour toutes. Dans ce contexte, la grande question pour un homme, à l’heure où celui-ci « ni ne chasse ni ne fait la guerre », est « à quoi je sers ? ». Il y a une perte de l’évidence du rôle de l’homme. Comme si, d’ailleurs, le surinvestissement sur l’homme depuis toujours, cachait, en fait, sa possible inutilité. Par ailleurs, si l’homme, par nature, est un dominateur comme l’écrivent certaines féministes, il devrait toujours s’excuser d’être homme. Un collègue me confiait récemment observer, dans sa classe, de plus en plus de garçons renoncer à être des garçons, même physiquement. Ils ont envie d’être des « gens biens ». Or, si être un garçon, c’est être de facto un dominateur historique, voire biologique, ils préfèrent envoyer un signe de paix et s’annuler comme hommes.

    P. N.-D. – Il y aussi cette tentation, vous l’écrivez, de se rigidifier. Certains hommes se rassureraient ainsi en se réfugiant dans des idées, des valeurs très rigides…

    M. S. – C’est une réaction naturelle. Quand vous recevez un coup, votre muscle se raidit. Je crois que l’effet est même pire que la cause. L’homme est un être profondément non suffisant. Comme le disait Chantal Delsol, le patriarcat est une mauvaise nouvelle pour les hommes eux-mêmes. C’est trop de pression. Les milieux 100% masculins où règnent la rivalité, sont très malsains, très durs. Par ailleurs, avec l’homme, comme avec la femme, il n’y a pas de beauté intrinsèque. C’est un peu comme dans la Trinité. Pour regarder le Père, il faut regarder le Fils, avec l’Esprit Saint. Quand on regarde l’homme, on est tout de suite invité à observer, y compris dans son corps, qu’il est une adresse à l’autre.

    P. N.-D. – Vous montrez aussi que l’émancipation féminine demande à l’homme d’être vraiment homme, à l’image de saint Joseph. Vous parlez d’un moment « passionnant », d’une chance. Pourquoi ?

    M. S. – La figure de saint Joseph est très belle parce qu’elle est une figure d’une force silencieuse, loin d’une force volcanique. Il y a finalement quelque chose qu’on ignore dans la virilité. Elle n’est pas tant quelque chose qui fait que quelque chose qui rend possible. Ce n’est pas la force flamboyante d’un éclat comme on peut l’attendre de l’exploit d’un héros, mais l’action discrète de rendre possible qu’une grossesse soit menée à terme par exemple. Être à la maison, s’occuper des enfants, sont aussi des lieux où il faut prendre des décisions très fortes, où il faut rassurer. Personnellement, j’apprends beaucoup en étant ce qu’on appelle « un nouveau papa », y compris dans la capacité à prendre des décisions, à défendre avec justice tel enfant humilié par son professeur. Cette « crise de la masculinité » est une opportunité pour l’homme de choisir la vie. Pour ne pas céder à la tentation de rester au seuil de la vie, de rester, dans ce que Kierkegaard appelle le stade esthétique – en menant par exemple des expériences amoureuses brèves mais intenses – mais d’entrer dans le stade éthique – en osant des expériences concrètes et constructives.

    Propos recueillis par Isabelle Demangeat @LaZaab

  • Nouvel enlèvement de masse au Nigéria

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    De "Portes Ouvertes" :

    Nigéria: 140 élèves enlevés dans un lycée chrétien

    Des hommes armés, probablement des islamistes, ont enlevé 140 élèves d'un pensionnat chrétien baptiste dans le Nord-Ouest du Nigéria ce lundi 5 juillet.

    Des assaillants non identifiés ont ouvert le feu et maîtrisé les agents de sécurité du lycée mixte Bethel Baptist, dans l'État de Kaduna (Nigéria) tôt dans la matinée de lundi. Puis ils ont enlevé la plupart des 165 élèves qui y passaient la nuit: 140 en tout, 25 ayant réussi à s'échapper. «Nous ne savons toujours pas où les élèves ont été emmenés», précise Emmanuel Paul, un enseignant de l'école.

    Les islamistes soupçonnés

    La communauté baptiste du Nigéria est particulièrement touchée à travers cet enlèvement. Mais c'est l'ensemble des chrétiens du pays qui sont victimes des violences perpétrées par les islamistes depuis plusieurs années. En 2020, pour la 6ème année consécutive, le Nigéria est le pays où les chrétiens meurent le plus à cause de leur foi.

    Il s'agit au moins du quatrième enlèvement de masse dans l'État de Kaduna cette année. Depuis décembre dernier, plus de 1000 élèves ont été enlevés dans le Nord du Nigeria et 9 ont été tués. Plus de 200 sont toujours portés disparus, dont certains n'avaient que 3 ans au moment des faits.

    «Jusqu'à présent, personne n'a revendiqué la responsabilité de cet enlèvement», explique Jo (pseudonyme), un partenaire de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne. Mais pour les experts, il existe au moins «une influence des militants islamiques» ou « un lien informel » avec eux, précise Jo.

    Des parents désemparés

    Dans la journée de lundi, des dizaines de parents désemparés se sont rassemblés dans l'enceinte du lycée. Certains pleuraient et criaient, dans l'attente de nouvelles de leurs enfants disparus. Des sandales abandonnées jonchaient le sol à proximité des dortoirs déserts...

    Devant les médias, des parents ont laissé s’exprimer leur désarroi. La voix brisée par le chagrin, un père a confié qu'il avait dit à sa fille que Dieu la protégerait pendant qu'elle était à l'école. Bouleversée elle aussi, une maman s’est exclamée: «Que Dieu leur ôte leurs larmes et la souffrance qu'ils vont endurer!» Des paroles déchirantes à laquelle seule la foi en Jésus peut apporter du réconfort.

    Garder espoir

    Face à ce nouveau kidnapping de jeunes chrétiens, on ne peut s’empêcher de penser à Leah Sharibu, enlevée au Nigéria en 2018. Alors qu’elle regardait partir ses amies musulmanes relâchées par leurs ravisseurs, elle a fait suivre ce message à sa mère:

    «Maman, ne sois pas inquiète. J'ai confiance qu’un jour je reverrai vos visages. Si ce n’est pas ici sur Terre, cela sera au ciel, dans les bras de notre Seigneur Jésus-Christ.»

  • Le christianisme, religion la plus persécutée du monde

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    De Laurent Ottavi sur Aleteia.org :

    Dominique Reynié : « le christianisme est la religion la plus persécutée du monde »

    7/7/21

    Dans "Le XXIe siècle du christianisme", le politologue Dominique Reynié explique pourquoi le christianisme joue une place unique dans l’équilibre du monde : en soutenant que la politique a des comptes à rendre, il demeure une force menaçante et menacée car il dérange.

    Le XXe siècle du christianisme

    Professeur des universités à Science Po, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, Dominique Reynié a dirigé l’ouvrage collectif Le XXIe siècle du christianisme paru au Cerf en mai dernier. Plusieurs auteurs, parmi lesquels le théologien Jean-François Colosimo, le juriste Thierry Rambaud ou encore le professeur de management Aurélien Acquier, y abordent un nombre impressionnant de questions sur la place et le rôle du christianisme dans le monde d’aujourd’hui.

    Pour Aleteia, Dominique Reynié explique en quoi le monothéisme chrétien est à la fois très dynamique au niveau mondial et en déclin dans une certaine partie de l’Europe ainsi qu’en Orient. Il est menacé selon lui avec la démocratie par l’islamisme, le modèle politique chinois et la numérisation du monde. 

    Aleteia : Le christianisme semble directement menacé là où il est né, en Orient, et il n’est pas des plus vaillants dans une certaine partie de l’Europe. Il est néanmoins la première religion à l’échelle du monde si l’on prend le nombre de croyants pour critère. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

    Dominique Reynié : le christianisme est en voie d’extinction là où il est né, en Orient, à cause des persécutions dont il est l’objet. Peut-être exagère-t-on, en revanche, le déclin du christianisme en Europe. La situation de la France, où il est en mauvaise posture, n’est pas celle de tout le continent. Dans l’ensemble, le christianisme conserve une vigueur importante dans les pays européens. Celle-ci peut être retrouvée là où elle a été perdue, y compris en France, à travers le protestantisme évangélique notamment. J’explique le paradoxe entre le dynamisme du christianisme à l’échelle mondiale et sa faible vitalité en Europe par le lien entre l’engagement religieux et ce que les sociologues appellent le « risque sociotropique », c’est-à-dire les dangers auxquels les individus sont exposés dans certaines société (misère, malnutrition ou faim, pandémies mortelles). Autrement dit, dans une société qui ne permet qu’une existence difficile, on observe une plus grande intensité religieuse. L’Europe est la partie du monde qui depuis maintenant soixante-dix ans a réussi à organiser des sociétés à la fois modérées, où la violence politique a largement reculé par rapport au passé récent, où la régulation des conflits est pacifique et où ont été mis en place des États-providence. Historiquement exceptionnelle, cette réussite européenne a logiquement contribué au déclin du religieux. 

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  • Des groupes catholiques critiquent le rapport sur l'avortement soutenu par le Parlement européen

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    De Catholic News Agency :

    Des groupes catholiques critiquent le rapport sur l'avortement soutenu par le Parlement européen

    6 juillet 2021

    Une alliance internationale de groupes catholiques a critiqué un rapport adopté par le Parlement européen affirmant que l'avortement est un "droit humain".

    Dans une déclaration commune publiée avant le vote du mois dernier, 14 organisations ont déclaré qu'elles étaient unies dans la défense de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

    "L'avortement élimine une vie humaine innocente et a de graves conséquences physiques et psychologiques pour les femmes qui le subissent, ainsi que des conséquences néfastes pour ceux qui se le procurent", indique la déclaration du 23 juin, publiée par les participants aux groupes d'experts thématiques sur la famille, la santé et les droits de l'homme du Forum des organisations d'inspiration catholique.

    "En outre, cette proposition porterait atteinte au droit à l'objection de conscience, qui est essentiel au véritable progrès et à l'égalité dans nos sociétés."

    La déclaration a été signée par des organismes tels que la Fédération mondiale des associations médicales catholiques (FIAMC), MaterCare International (MCI), un groupe d'obstétriciens et de gynécologues catholiques dont le siège est au Canada, la Communauté du pape Jean XXIII (APG23), basée à Rimini, en Italie, et Femina Europa, une ONG fondée à Paris, en France.

    Les membres du Parlement européen, l'organe législatif de l'UE, ont voté le 24 juin par 378 voix pour et 255 contre, avec 42 abstentions, pour adopter le texte connu sous le nom de rapport Matić.

    En plus de décrire l'avortement comme un service de santé "essentiel" et de redéfinir l'objection de conscience comme un "refus de soins médicaux", le rapport déclare que les violations de "la santé et des droits sexuels et reproductifs" sont "une forme de violence contre les femmes et les filles."

    Un certain nombre d'évêques européens ont déploré le résultat du vote, notamment l'archevêque Stanisław Gądecki, président de la conférence épiscopale polonaise, l'archevêque Franz Lackner, président de la conférence épiscopale autrichienne, et l'évêque irlandais Kevin Doran.

    "Je suis profondément attristé par la résolution du Parlement européen qui appelle à la possibilité de tuer les enfants à naître", a écrit Gądecki sur son compte Twitter le 24 juin.

    "La culture de la vie envisagée par les pères fondateurs de l'UE se transforme en une culture de la mort et de l'exclusion, l'idéologie prenant le pas sur la raison."

    Le Forum des organisations d'inspiration catholique, basé à Rome, en Italie, a été formé en 2007 par environ 90 ONG d'inspiration catholique ayant un statut consultatif auprès des institutions intergouvernementales. Aujourd'hui, il rassemble plus de 120 groupes.

    Dans la déclaration commune, les 14 organisations ont déclaré : "Nous appelons à la défense du droit à la vie des plus vulnérables de nos sociétés, de la santé intégrale de nos femmes et de nos familles, et des droits de conscience des professionnels de santé."

  • L'homélie de l'archevêque de Reims pour la messe de clôture du pèlerinage des pères de famille

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    Homélie pour la messe de clôture du pèlerinage des pères de Famille (source)

    Homélie de Mgr Eric de Moulins-Beaufort pour la messe de clôture du pèlerinage des pères de famille, le samedi 3 juillet, en la Cathédrale Notre-Dame de Reims.

    L’évangile selon saint Matthieu s’ouvre par une généalogie qui va de père en fils, depuis Abraham et ses descendants en passant par David et la succession des siens jusqu’à Joseph, donc, où la succession s’interrompt : c’est un peu de côté en quelque sorte qu’est né Jésus : non pas Jacob engendra Joseph, Joseph engendra Jésus, mais : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus ». Devons-nous comprendre que Joseph soit un peu moins père que ses ancêtres et, disons-le, un peu moins père que vous ?

    La réponse est sans aucun doute : non. Mieux vaut comprendre que nul n’a été autant père, ne l’a été avec autant de vérité que Joseph. D’abord notons que la généalogie énonce une demi-fiction en négligeant sauf en quatre cas précis, de mentionner la mère et en un cas de mentionner les frères et en oubliant absolument les sœurs. Car aucun homme n’engendre sinon par son union avec une femme ; nul ne devient père sans permettre à une femme de devenir mère. S’il est vrai qu’être père ne se limite pas au seul fait matériel de concevoir un enfant mais décrit plutôt le long processus par lequel un homme aide son fils ou sa fille à devenir un homme ou une femme digne de sa liberté, être père ne se fait jamais sans être d’une manière ou d’une autre un époux. En tout cas, la vérité de la paternité appelle la vérité de la relation conjugale. Joseph, notre Joseph, se trouve privé de l’acte charnel de concevoir son enfant, mais plus clairement qu’aucun autre, il est père en tant qu’il est l’époux de Marie et que celle-ci lui donne accès au fils qu’elle porte et qu’elle ne veut porter pour Dieu qu’en le portant aussi pour Joseph.

    C’est pourquoi il faut bien comprendre ce que veut dire saint Matthieu lorsqu’il écrit que Joseph, parce qu’il était un homme juste, « ne voulait pas dénoncer Marie publiquement. » Ne nous limitons pas à penser que Joseph, parce qu’il serait apitoyé par Marie, manquerait à son devoir à l’égard de la loi de Dieu qui était la loi d’Israël. Comprenons plutôt ceci : Joseph est un « homme juste », un homme qui a le sens de Dieu. Il ne soupçonne pas Marie de lui avoir manqué. Il sent la présence de Dieu, il pressent qu’en elle, s’accomplit la promesse de Dieu, la venue du Messie attendu depuis des siècles. Il se retire donc du jeu. Devant le Dieu vivant, il est prêt à se retirer sur la pointe des pieds. Mais l’ange, en songe, lui ordonne « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. » Elle sera vraiment son épouse, parce que, grâce à lui, elle sera mère et que son enfant sera inséré dans la succession de ses aïeux ; lui sera vraiment père parce qu’il permet à sa femme d’être mère dans la paix, et à celui que Dieu a donné, Dieu né de Dieu, d’être vraiment enfant des humains, d’être pleinement : « Dieu-avec-nous, Emmanuel ». Nul homme mieux que saint Joseph n’a su admirer l’œuvre de la grâce de Dieu dans son épouse et dans son fils. Nul homme mieux que saint Joseph n’a su s’émerveiller et se réjouir de la beauté et de la bonté de l’œuvre de Dieu, habitant un cœur humain, y faisant sa demeure. La paternité aboutie, nous le découvrons en lui, n’est pas dans la possession, dans la domination, dans le fait que tout se plie aux désirs du père, mais dans la capacité de se mettre au service de l’œuvre du plus grand que nous tous. Mais cela suppose que les deux époux s’entraident à s’ouvrir à la grâce du Dieu vivant, à progresser dans l’attention aux autres, le renoncement à soi, la prise au sérieux des événements de la vie et la capacité à ne se laisser accabler par rien.

    Une telle paternité passe par un retrait et par un engagement. Joseph est prêt à se retirer, il demeure à jamais continent, et pourtant, il agit : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. » Dieu ne s’adresse pas à Joseph par des ordres mais par un songe. Il appartient à Joseph de l’interpréter, d’en comprendre ce qui lui revient à faire, et ce qu’il comprend il le fait. Il en sera de même au moment de la fuite en Égypte. Saint Paul a su comprendre comment cette attitude vraiment paternelle, vraiment porteuse de vie, était préparée par Dieu déjà en Abraham. La promesse reçue était : « Vous recevez le monde en héritage ». Mais il ne s’agissait pas de posséder le monde comme on possède sa maison ou son jardin. Il s’agissait d’être « le père d’un grand nombre de peuples », et même, potentiellement, de tous les humains, tous engendrés par l’acte de foi d’Abraham : un jour, celui-là, face à son fils Isaac que Dieu lui demandait de lui offrir, a cru « que Dieu donne la vie aux morts et appelle à l’existence ce qui n’existait pas » et il a « espéré contre toute espérance ». L’héritage qu’Abraham a laissé à son fils, au fils de la promesse, a consisté sans doute en troupeaux de moutons ou de chèvres ; en terme de propriété sur cette terre il ne lui a laissé que la grotte de Macpéla à Hébron où il avait enseveli sa femme Sara et où lui-même allait reposer. Mais il lui a accepté que son fils, plus que d’être son fils, le prolongement de son père, porte au milieu des nations la bénédiction de Dieu : « En toi se béniront toutes les nations. » Être père, dans la lumière d’Abraham et de Joseph, consiste à aider ses enfants à être bénédiction pour ceux et celles qui les rencontrent. Être juste aux yeux de Dieu, ce n’est pas faire seulement, ce n’est pas être parfait en tout non plus, c’est avoir confiance que l’œuvre de vie de Dieu ne s’interrompt jamais et que les autres en sont partie prenante, plus parfois que nous ne savons le voir, toujours différemment en tout cas, et c’est se réjouir qu’elle puisse passer un peu par nous, même si elle nous décape au passage.

    Cette année, votre pèlerinage prend une portée spéciale puisque l’Église entière vit une année Saint-Joseph. Le Saint-Père a senti que l’exemple et la protection de saint Joseph pouvaient être particulièrement bénéfiques pour les temps où nous sommes. Pour les familles où l’on découvre que la violence est toujours possible dans les relations conjugales et familiales, que les désirs ont toujours à être purifiés et transfigurés. Pour l’Église aussi qui découvre en son sein des violences insoupçonnées mais parfois dissimulées. J’ai écrit, dans le mot que je vous ai adressé et qui ouvre votre livret de pèlerins, que « la maturité des pères de famille devait nous inspirer, nous autres, évêques et prêtres » qui usons ou avons usé facilement de la métaphore familiale, sans toujours dépasser le stade de la métaphore ». Nous risquons toujours, nous autres, de nous payer de mots, alors que vous avez, frères, à vous laisser façonner par la réalité quotidienne de votre épouse et de vos enfants et de vos parents parfois encore, qui vous gardent tous de vous rêver vous-mêmes. Oui, nous, évêques et prêtres, avons besoin de vous regarder, vous, pères de famille, pour mieux remplir notre mission, et nous avons à le faire dans l’émerveillement et la confiance, en reconnaissant en vous ce que nous admirons en saint Joseph,

                                                                                               Amen.

  • Le Saint-Siège prend la défense du rôle des parents dans l’éducation des enfants

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Le Saint-Siège défend le rôle des parents dans l’éducation des enfants 

    Ne pas opposer les «droits des parents» aux «droits des enfants»

    La délégation de la Mission permanente du Saint-Siège a participé à la 47e session du Conseil des droits de l’homme, le 2 juillet 2021, à Genève et s’est prononcée sur le rapport qui « aborde deux défis distincts, à savoir l’intelligence artificielle et la vie privée et, également, la vie privée des enfants ».

    Le Saint-Siège souligne qu’« une approche qui embrasse et soutient le rôle constructif … des parents dans la protection et l’éducation de leurs enfants » est nécessaire.

    La délégation exprime « sa profonde préoccupation face à l’approche négative adoptée par le Rapporteur spécial dans laquelle les droits de l’enfant s’opposent aux droits et responsabilités légitimes des parents ».

    Un système « qui traiterait les droits de manière abstraite, séparé des valeurs préexistantes et universelles, risque de saper leur raison d’être », souligne la délégation du Saint-Siège. « En d’autres termes, les enfants ont besoin de leurs parents. Les parents sont essentiels à leur développement humain intégral, les guidant à mesure qu’ils grandissent tant dans leur autonomie personnelle que dans leur responsabilité au sein de la famille. »

    Le Saint-Siège affirme que « la valeur fondamentale qui sous-tend les droits de l’enfant est le développement sain, holistique et intégral de l’enfant ». Le développement authentique « doit prendre en compte toutes les dimensions de la personne humaine, y compris les niveaux intellectuel, émotionnel, spirituel et moral ». C’est pourquoi la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), « reconnaît que les parents ont des responsabilités particulières, des droits et des devoirs, d’une manière compatible avec l’évolution des capacités de l’enfant, de fournir une orientation et des conseils appropriés dans l’exercice des droits reconnus dans la CDE, y compris le droit à la vie privée ».

    Il s’agit aussi de la sécurité numérique des enfants : « Il est de la plus haute importance d’aborder plus efficacement la protection de la dignité des enfants dans le monde numérique, lit-on, un effort qui appelle une véritable coopération et un engagement ferme de la part de chaque membre de notre société, des entrepreneurs aux éducateurs et surtout aux parents. »

    La capacité des parents « à surveiller et contrôler l’utilisation des appareils électroniques par les enfants – loin d’être une violation du droit à la vie privée des enfants – est un moyen essentiel de promouvoir et de protéger leur dignité et leurs droits », souligne le texte.

    Le Saint-Siège conclut « que le droit international ne reconnaît pas un soi-disant droit à ‘l’information et aux services sexuels en matière de reproduction’, ce qui implique l’accès aux services d’avortement et de planification familiale ».

    En outre, la « notification et/ou consentement parental obligatoire pour les contraceptifs prescrits et l’avortement ne constitue pas une atteinte au droit à la vie privée, mais plutôt le droit et le devoir du parent dans son évaluation du meilleur intérêt de leurs enfants ».

  • "Il existe une véritable entité spirituelle maléfique qui, de toutes les manières imaginables, attise le feu et s'empare de notre culture de façon magistrale"

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    De Paul Senz sur The Catholic World Report :

    Combattre Satan et échapper aux ténèbres du mal : Un entretien avec le père Robert Spitzer

    "Dieu nous a donné, dit l'auteur d'une trilogie de livres sur la réalité du mal et le défi du combat spirituel, à travers notre liberté, la capacité de participer à cette énorme lutte, où c'est le corps mystique du Christ contre le royaume de Satan, et nous sommes impliqués."

    5 juillet 2021  Livres, Dossiers, Interview 6Print

    Le père Robert Spitzer, S.J., est l'auteur de plusieurs livres, dont le plus récent est une trilogie sur le combat spirituel et la spiritualité catholique. (Images : Ignatius Press)

    Le père Robert Spitzer, SJ, président du Magis Center of Reason and Faith et du Spitzer Center, est connu pour ses livres et ses conférences sur la science et la spiritualité. Il a écrit une trilogie de livres - dont deux sont maintenant publiés par Ignatius Press - qui explorent les sujets redoutables du péché, du mal, de Satan et du combat spirituel. La lutte entre le bien et le mal, comme le souligne le père Spitzer, est une lutte à laquelle personne ne peut échapper, même si nous n'en sommes pas conscients. Le père Spitzer veut donc montrer comment l'Église nous aide à comprendre ce grand défi et nous montre comment nous battre dans cette bataille.

    La trilogie s'intitule Called Out of Darkness : Contending with Evil through the Church, Virtue, and Prayer (Appelé hors des ténèbres : Combattre le mal par l'Église, la vertu et la prière). Les deux premiers volumes, Christ Versus Satan in Our Daily Lives : The Cosmic Struggle Between Good and Evil (Christ contre Satan dans notre vie quotidienne : la lutte cosmique entre le bien et le diable) (Ignatius Press, 2020) et Escape from Evil's Darkness : The Light of Christ in the Church, Spiritual Conversion, and Moral Conversion (Échapper aux ténèbres du mal : La lumière du Christ dans l'Église, la conversion spirituelle et la conversion morale)  (Ignatius Press, 2021) sont maintenant disponibles.

    Le troisième volume de la trilogie actuelle, intitulé The Moral Wisdom of the Catholic Church : Principles of Personal and Social Ethics (La sagesse morale de l'Église catholique : Principes d'éthique personnelle et sociale), sera publié par Ignatius Press au début de l'année prochaine.

    Cette série fait suite à un quatuor populaire de livres publiés entre 2015 et 2017. Le quatuor était intitulé Happiness, Suffering, and Transcendence (Bonheur, souffrance et transcendance), et les volumes sont Finding True Happiness (Trouver le vrai bonheur) : Satisfaire nos cœurs agités (2015), The Soul's Upward Yearning : Clues to Our Transcendent Nature from Experience and Reason (Le désir d'ascension de l'âme : les indices de notre nature transcendante tirés de l'expérience et de la raison) (2015), God So Loved the World : Clues to Our Transcendent Destiny from the Revelation of Jesus (Dieu a tant aimé le monde : les clés de notre destinée transcendante à partir de la révélation de Jésus.) (2016), et The Light Shines on in the Darkness (La lumière brille dans l'obscurité;  Transformer la souffrance par la foi) (2017).

    Le père Spitzer s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de ses derniers livres, et de la manière dont nous pouvons nous préparer à combattre dans cette lutte cosmique.

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  • Le cardinal secrétaire d'État du Vatican a exhorté le Vieux Continent à redécouvrir ses racines chrétiennes

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    De Catholic News Agency :

    Cardinal Parolin : l'Europe a besoin de la foi en Dieu alors qu'elle lutte contre "l'hiver démographique".

    5 juil. 2021

    Le cardinal Pietro Parolin a déclaré dimanche que l'Europe a besoin de la foi en Dieu alors qu'elle est aux prises avec un "hiver démographique".

    Prêchant lors de la messe dans la cathédrale de Strasbourg en France le 4 juillet, le secrétaire d'État du Vatican a exhorté le continent à redécouvrir ses racines chrétiennes. "L'Europe a besoin d'espoir si elle veut mettre fin à l'hiver démographique, qui n'est pas d'abord le résultat d'une crise économique ou sociale, mais de l'affaiblissement de l'espérance et du sens authentique de la vie et de l'existence", a-t-il déclaré. Il a poursuivi : "L'Europe a besoin de la foi en Dieu, qui est Père ; elle a besoin de la confiance dans ses potentialités, notamment spirituelles."

    Ses commentaires font suite à un discours du pape François en mai soulignant le faible taux de natalité de nombreux pays européens. Mgr Parolin célébrait une messe marquant les 1 300 ans de la mort de sainte Odile, patronne de l'Alsace, une région du nord-est de la France bordant l'Allemagne et la Suisse.

    En plus d'être le légat du pape à la célébration de cet anniversaire, le cardinal italien a ordonné Mgr Gilles Reithinger, ancien supérieur général de la Société des Missions étrangères de Paris, comme évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Strasbourg.

    Dans son homélie, M. Parolin a souligné l'importance de la charité dans le renouvellement de l'Europe. "L'Europe a besoin de charité, pour mettre au centre de ses préoccupations ceux qui survivent en marge, dans la pauvreté ou dans l'exclusion, et pour gérer le phénomène migratoire avec sagesse et clairvoyance, afin de rendre possible une véritable intégration, qui devienne une source d'opportunités et de fraternité, et écarte le risque de séparations et de douloureux malentendus, spectres d'une culture qui nie que tous les êtres humains sont frères et sœurs, fratelli tutti", a-t-il déclaré, citant le titre de l'encyclique du pape François pour 2020.

    Le cardinal de 66 ans avait initialement prévu de se rendre à Strasbourg l'année dernière, mais il a été contraint d'annuler des voyages en juin et en novembre en raison de la pandémie de coronavirus. Il avait l'intention de visiter la ville située à la frontière franco-allemande pour marquer le 50e anniversaire de la présence du Saint-Siège en tant qu'observateur permanent au Conseil de l'Europe, une organisation de défense des droits de l'homme basée à Strasbourg.

    Il a commencé sa visite de deux jours par une réunion sur le thème de l'Europe. Dans une allocution, il a déclaré que le Saint-Siège avait manifesté "un intérêt fort et vif pour les travaux des institutions européennes" depuis leur création. Il a rappelé la visite de François à Strasbourg en 2014, au cours de laquelle le pape s'était adressé à la fois au Conseil de l'Europe et au Parlement européen, qui siège également dans la ville. "L'Europe est particulièrement chère au pape François, non seulement en raison de ses origines familiales, mais aussi en raison de son rôle central dans l'histoire de l'humanité", a déclaré Mgr Parolin, faisant référence à l'ascendance italienne du pape argentin. "Il souhaite que l'Europe puisse redécouvrir ses racines chrétiennes, en partant de ce chemin de fraternité, qui a sans aucun doute inspiré et animé les Pères fondateurs de l'Europe moderne, en commençant précisément par Robert Schuman", a déclaré le cardinal, mettant en avant l'homme d'État français déclaré "vénérable" par le pape le mois dernier.

    Parolin a déclaré que dans une Europe pluraliste, la tâche de l'Église était d'"élever l'homme" non seulement dans son corps, "mais aussi dans son âme et son esprit." "Sans le respect de l'homme dans sa dignité naturelle et surnaturelle d'être à l'image et à la ressemblance de Dieu, son Seigneur et Créateur, la société ne sera jamais meilleure", a-t-il dit.

  • Témoignage : du goulag à la liberté

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    Du goulag à la liberté

    Vient de paraître : « Des miradors à la liberté. Un Français-Russe toujours  en résistance » de Nikita Krivochéine (Life éditions) - Orthodoxie.com

    Né à Paris en 1934 dans une famille de la noblesse ayant fui le communisme, Nikita Krivochéine, en 1948, rejoint l’URSS avec ses parents qui pensent retrouver une Russie apaisée, ce qui lui vaudra de connaître le goulag avant de pouvoir revenir en France en 1971. Il raconte cela dans un livre poignant (1).

    La Nef – Vous avez eu un parcours inimaginable, naissance en France, puis départ pour l’URSS où vous connaîtrez le goulag et retour en France : pourriez-vous nous le résumer ?

    Nikita Krivochéine – Le Ciel a été clément, généreux : j’ai pu rentrer en France, m’y bien réintégrer, y faire revenir mes parents, fonder un foyer. Parmi les jeunes émigrés emmenés en URSS après la guerre, ceux qui ont eu cette chance se comptent sur les doigts d’une main. Il m’a été donné de voir de Paris l’effondrement du régime communiste, et cela sans que le sang soit versé ! Une grande vague de règlements de comptes meurtriers était plus que probable. Nous avons survécu en URSS corporellement ainsi que dans notre foi, notre vision. Mais combien de « rapatriés » ont préféré se faire « couleur muraille », se dépersonnaliser pour survivre. Mon retour en France a été et reste un très grand bonheur !

    Pourquoi vos parents sont-ils retournés avec vous en URSS en 1948, alors que le totalitarisme du communisme soviétique était manifeste ?

    Il avait, dans l’après-guerre immédiat, cessé d’être claironné et manifeste. À partir de 1943 Staline constatant que les Russes ne sont pas très chauds pour se faire tuer par la Wehrmacht au « nom du communisme, avenir radieux de toute l’humanité », change de disque et se met à invoquer « la grande Russie », ses militaires, sa culture, rouvre les églises. Il change d’hymne national et renonce à la devise « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », fait renaître le corps des officiers. Pour, dès 1946, revenir à la répression de l’Église. Il lance en 1949 une très importante vague d’arrestations (dont celle de mon père). Mais pendant la guerre l’illusion d’un renoncement au communisme a fonctionné.

    Lire la suite sur le site de La Nef

    (1) Nikita Krivochéine, Des miradors à la liberté. Un Français-Russe toujours en résistance, Life Éditions, 2021, 192 pages, 22 €.

  • Contre-ordre, il n’y a pas de guerre pour ou contre la communion à Biden. Ce sont les évêques qui le disent

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Contrordre, il n’y a pas de guerre pour ou contre la communion à Biden. Ce sont les évêques qui le disent

    Il aura suffi que le Pape François rencontre au Vatican le 28 juin le secrétaire d’État américain Antony J. Blinken pour raviver une fois encore – et ce ne sera pas la dernière – la virulente polémique sur le refus ou non de la communion eucharistique au président Joe Biden et à d’autres politiciens qui, comme lui, sont à la fois catholiques et « pro choice ».

    La chronologie de cette interminable polémique – qui remonte en fait à 2004 – a été résumée et détaillée sur Settimo Cielo fin mai, peu avant que l’assemblée plénière des évêques des États-Unis ne se réunisse pour délibérer afin de décider s’il fallait ou non procéder à la rédaction d’un document collectif sur le sacrement de l’Eucharistie.

    Le camp du oui en faveur de la rédaction d’un tel document a récolté 168 voix, bien plus que les 55 voix contre. Et ce vote a été compris presque universellement comme la victoire de ces évêques qui, dans le futur document, prévu pour novembre, pourraient faire éclater en forme explicite et officielle le refus de la communion à Biden et à d’autres politiciens catholiques pro-avortement.

    En réalité, ce n’est pas comme cela que les choses se présentent. Le 21 juin, une semaine avant que Blinken ne rencontre le Pape, le site officiel de la conférence des évêques catholiques des États-Unis a déclaré noir sur blanc que le futur document ne contiendra en rien cette sanction disciplinaire que tous semblent vouloir ou craindre. Mais en vain, puisque la polémique s’est poursuivie dans les médias du monde entier – sauf rares exceptions – comme si rien n’avait été éclairci.

    On trouvera ci-dessous dans son intégralité la note de la conférence épiscopale, sous forme de questions-réponses.

    Mais il est tout d’abord utile de préciser certains éléments-clés mis en lumière dans cette même note.

    Le premier, c’est que la motivation première du futur document sur l’Eucharistie n’est pas la sanction à appliquer ou pas aux politiciens tels que Biden mais bien l’exigence bien plus fondamentale de « raviver la foi eucharistique dans notre pays ».

    Ce n’est en effet un mystère pour personne que la foi dans ce sacrement, défini par Vatican II comme étant « le sommet et la source » de la vie chrétienne, est aujourd’hui en danger, et pas seulement aux États-Unis. La fréquentation des fidèles à la messe dominicale chute et la foi en la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés se fragilise.

    D’où la volonté de la conférence épiscopale de lancer un « projet de renaissance eucharistique s’étalant sur plusieurs années », dont le prochain document devrait fournir la trame.

    Deuxièmement, s’il est vrai que ce document comprendra une section sur la « responsabilité de chaque catholique » d’être cohérent « avec la vérité, la bonté et la beauté de l’Eucharistie », cette section – assure la note – ne sera pas « de nature disciplinaire » et « ni visera aucun individu ou classe de personne ».

    Troisièmement, aucune « ligne directrice commune nationale pour refuser la communion à certains politiciens » ne sera donnée, et cette option ne sera jamais mise au vote.

    Quatrièmement, en décidant de rédiger ce document sur l’Eucharistie, la conférence épiscopale américaine n’a désobéi à aucun véto du Saint-Siège.

    Il s’agit d’une allusion à la lettre que le cardinal Luis F. Ladaria, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a envoyée le 7 mai dernier au président de la Conférence épiscopale américaine José H. Gómez, l’archevêque de Los Angeles.

    Et en effet, cette lettre – reproduite intégralement sur Settimo Cielo tout comme la précédente et similaire note du cardinal Joseph Ratzinger de 2004 – mettait en garde les évêques des États-Unis contre la tentative de décider collectivement d’un éventuel refus de la communion eucharistique aux politiciens catholiques « pro choice ». Tout en n’excluant pas que chaque évêque puisse poser un « jugement prudentiel » en la matière, avec ses propres fidèles.

    Cela pourrait par exemple être le cas de l’intransigeant archevêque de San Francisco, Salvatore Cordileone, dont le diocèse abrite la présidente du Congrès Nancy Pelosi, catholique et « pro choice ».

    Mais c’est déjà comme cela que la controverse s’était conclue en 2004 : la conférence épiscopale s’était à l’époque bornée à appeler les catholiques à la cohérence entre vie et foi tout en laissant à chaque évêque la responsabilité du jugement pratique sur les personnes. Depuis Rome, Ratzinger avait totalement approuvé ce choix.

    Et aujourd’hui encore, tout laisse à penser que cette controverse s’achèvera de la même manière. Comme demandé par Rome et comme la conférence épiscopale des États-Unis l’a déjà assuré par écrit dans la note qui suit.

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  • Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

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    De Monika Jablonska sur le National Catholic Register :

    Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

    "Il ne peut y avoir d'État de droit (...) que si les citoyens et surtout les dirigeants sont convaincus qu'il n'y a pas de liberté sans vérité." Le pape Jean-Paul II

    4 juillet 2021

    L'homme est appelé à la liberté et à la vérité. La vérité est donnée à l'homme comme un fondement inébranlable. "Alors seulement, il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser." Il n'y a pas de liberté sans vérité. Les deux sont des phénomènes intégrés, fondus en un seul.

    La splendeur de la vérité resplendit dans toutes les œuvres du Créateur et, de façon particulière, dans l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26). Selon Karol Wojtyła, "la vérité éclaire l'intelligence de l'homme et façonne sa liberté, en le conduisant à connaître et à aimer le Seigneur." 

    Seule la liberté issue de la vérité engendre le bien. Sinon, la liberté peut être une force du mal car elle dégénère en licence. Telles sont mes réponses à deux questions fondamentales : Qu'est-ce que la liberté ? La liberté peut-elle exister sans la vérité ?

    Selon Aristote, "la liberté est une propriété de la volonté qui se réalise par la vérité. La liberté est donnée à l'homme comme une tâche à accomplir". L'auto-réalisation de la liberté humaine dans la vérité commence dans "l'expérience du sujet moral." Saint Thomas d'Aquin fait sien le système aristotélicien des vertus : prudence, justice, force d'âme et tempérance. "Le bien qui doit être accompli par la liberté humaine est précisément le bien des vertus". Mais saint Thomas fait un pas de plus et ajoute à la morale d'Aristote " la lumière qu'offre l'Écriture Sainte ". La plus grande lumière vient du commandement d'aimer Dieu et le prochain. Dans ce commandement, la liberté humaine trouve sa pleine réalisation."

    L'enracinement de la liberté dans la vérité a également été un thème central dans les écrits du pape saint Jean-Paul II. Le thème de la liberté humaine est au cœur de ses documents magistériels. Le pape l'a défini ainsi :

    "La liberté ne consiste pas à faire ce qui nous plaît, mais à avoir le droit de faire ce que nous devons". 

    " L'homme est appelé à la liberté ", a-t-il dit. Il entendait par là une liberté fondée sur des valeurs et des attitudes éthiques. La liberté repose également sur quatre fondements principaux : la vérité, la solidarité, le sacrifice et l'amour.

    La vérité : "Les libres forces créatrices de l'homme ne pourront se développer pleinement que si elles se fondent sur la vérité, qui est donnée à tout homme comme un fondement inébranlable. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser. Il n'y a pas de liberté sans vérité."

    Solidaire : "La liberté vécue dans la solidarité s'exprime dans l'action pour la justice dans les domaines politique et social, et oriente le regard vers la liberté des autres. Il n'y a pas de liberté sans solidarité."

    Sacrifice : "La liberté est une valeur extrêmement précieuse, pour laquelle il faut payer un prix élevé. Elle exige de la générosité et une disposition au sacrifice ; elle exige de la vigilance et du courage face aux forces internes et externes qui la menacent. ... Il n'y a pas de liberté sans sacrifice."

    L'amour. "Laissez la porte ouverte en ouvrant vos cœurs ! Il n'y a pas de liberté sans amour".

    Karol Wojtyla connaissait le véritable prix de la liberté. Il a vécu sous la menace de mort des nazis, et a vu sa chère Pologne lutter sous les communistes. Il était donc l'un des plus puissants ambassadeurs de la liberté et de la vérité dans son propre pays et dans le monde entier. En 1996, le pape polonais a lancé un appel aux "nations qui se voient encore refuser le droit à l'autodétermination, ces nombreuses nations, et elles sont effectivement nombreuses, dans lesquelles les libertés fondamentales de l'individu, de la foi et de la conscience ainsi que la liberté politique ne sont pas garanties". Ainsi, le manque de vérité se traduit par un manque de liberté. 

    Dans sa première encyclique Redemptor Hominis, Jean-Paul II a cité les paroles du Christ sur la force libératrice de la vérité. Puis il a ajouté :

    "Ces paroles contiennent à la fois une exigence fondamentale et un avertissement : l'exigence d'un rapport honnête à la vérité comme condition d'une liberté authentique, et l'avertissement d'éviter toute liberté illusoire, toute liberté unilatérale superficielle, toute liberté qui n'entre pas dans la vérité entière sur l'homme et sur le monde." 

    En effet, étant donné le pluralisme, l'agnosticisme et le relativisme sceptique contemporains, l'avertissement de Jean-Paul II concernant la "crise de la liberté et de la vérité" sonne comme une prophétie. Il nous a mis en garde contre le fait que tout écart par rapport à la vérité entraîne une perte d'ancrage de la liberté et expose l'homme à la violence des passions et à la manipulation. 

    La crise contemporaine de la liberté est à la base une crise de la vérité. Dans Veritatis Splendor, Evangelium Vitae et ailleurs dans ses enseignements officiels, Jean-Paul II a affirmé que nier le lien entre liberté et vérité pouvait conduire au totalitarisme. Et dans Mémoire et identité, il a expliqué :

    "L'abus de la liberté provoque une réaction qui prend la forme d'un système totalitaire ou d'un autre. C'est la corruption de la liberté que nous avons connue au 20e siècle et dont nous connaissons un peu la forme aujourd'hui."

    À la suite d'Aristote, de saint Thomas d'Aquin et de Jean-Paul II, nous répétons qu'"il n'y a pas de liberté sans vérité". Il est clair que le lien entre la liberté humaine et la vérité est d'une importance capitale. Par conséquent, la compréhension de la pensée de nos philosophes et de la théologie de la vérité et de la liberté de Jean-Paul II dans le contexte individuel, social et politique nous aide à répondre correctement aux défis de l'époque actuelle. 

    C'est l'occasion de vous rappeler la parution de l'incontournable "Plaidoyer pour le Vrai" de Paul Vaute : voir Paul Vaute présente son livre "Plaidoyer pour le Vrai"

  • Une brève histoire des catholiques traditionnalistes...

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    ... est retracée par Yves Chiron sur le site de la Nef :

    Brève histoire des traditionalistes

    L’histoire du traditionalisme ne commence pas avec le concile Vatican II. On pourrait remonter à la célèbre exhortation du pape saint Pie X dans la Lettre apostolique condamnant le Sillon, en 1910 : « Les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs mais traditionalistes. » Mais depuis le concile Vatican II, le traditionalisme a pris des visages nouveaux et très diversifiés.

    Le terme lui-même est contestable. La dénomination « catholique traditionaliste » est presque un pléonasme, tant il est vrai que tout catholique cohérent doit se reconnaître héritier de la Tradition. Le concile Vatican II (1962-1965), dans la constitution Dei Verbum, a rappelé que par la Tradition reçue des Apôtres « l’Église perpétue dans sa doctrine, sa vie et son culte et elle transmet à chaque génération, tout ce qu’elle est elle-même, tout ce qu’elle croit ».

    Lire la suite sur le site de La Nef