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Eglise - Page 477

  • Mais d'où vient Jésus ?

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    De Benoît XVI (Audience du 2 janvier 2013) :

    Il a été conçu du Saint-Esprit

    Chers frères et sœurs,

    Le Noël du Seigneur illumine encore une fois avec sa lumière les ténèbres qui enveloppent souvent notre monde et notre cœur et il apporte l’espérance et la joie. D’où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les pasteurs trouvèrent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Face à cette Sainte Famille naît une autre question plus profonde : comment cet enfant petit et faible peut-il avoir apporté une nouveauté aussi radicale dans le monde au point de changer le cours de l’histoire ? N’y a-t-il pas quelque chose de mystérieux dans son origine qui va au-delà de cette grotte ?

    Toujours à nouveau réapparaît ainsi la question sur l’origine de Jésus, la même que lui pose le procureur Ponce Pilate au cours du procès : « D’où es-tu ? » (Jn 19, 29). Et pourtant il s’agit d’une origine bien claire. Dans l’Évangile de Jean, quand le Seigneur affirme : « Je suis le pain descendu du ciel », les juifs réagissent en murmurant : « Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : “Je suis descendu du ciel” ? » (Jn 6, 42). Et peu après, les citoyens de Jérusalem s’opposent avec force à la prétendue condition messianique de Jésus, en affirmant que l’on sait bien « d'où il est. Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est » (Jn 7, 27). Jésus lui-même fait remarquer à quel point est vaine leur prétention de connaître son origine, et avec cela il offre déjà une orientation pour savoir d’où il vient : « Je ne suis pas venu de moi-même : mais celui qui m'a envoyé dit la vérité, lui que vous ne connaissez pas » (Jn 7, 28). Certes Jésus est originaire de Nazareth, il est né à Bethléem, mais que sait-on de son origine véritable ?

    Dans les quatre Évangiles apparaît avec clarté la réponse à la question « d’où » vient Jésus : sa véritable origine est le Père, Dieu ; Il provient totalement de Lui, mais d’une manière différente de n’importe quel prophète ou envoyé de Dieu, qui l’ont précédé. Cette origine du mystère de Dieu, « que personne ne connaît », est déjà contenue dans les récits de l’enfance des Évangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons en ce temps de Noël. L’ange Gabriel annonce : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). Nous répétons ces paroles chaque fois que nous récitons le Credo, la profession de foi : « et incarnatus est de Spiritu Sancto, ex Maria Vergine », « par l’œuvre de l’Esprit Saint il s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie ». À cette phrase, nous nous agenouillons car le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable et inaccessible nous touche : Dieu devient l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Quand nous écoutons les Messes composées par les grands maîtres de la musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du Couronnement de Mozart, nous remarquons immédiatement comment elles s’arrêtent en particulier sur cette phrase, presque comme pour chercher à exprimer avec le langage universel de la musique ce que les paroles ne peuvent pas manifester : le grand mystère de Dieu qui s’incarne, qui se fait homme.

    Si nous considérons attentivement l’expression « par l’œuvre de l’Esprit Saint né dans le sein de la Vierge Marie », nous trouvons que celle-ci inclut quatre sujets qui agissent. De manière explicite sont mentionnés l’Esprit Saint et Marie, mais « Il » est sous-entendu, c’est-à-dire le Fils, qui s’est fait chair dans le sein de la Vierge. Dans la profession de foi, le Credo, Jésus est défini par diverses appellations : « Seigneur..., Jésus Christ, le Fils unique de Dieu... Il est Dieu, né de Dieu, Lumière, né de la Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu... de même nature que le Père » (Credo de Nicée-Constantinople). Nous voyons alors qu’« Il » renvoie à une autre personne, celle du Père. Le premier sujet de cette phrase est donc le Père qui, avec le Fils et l’Esprit Saint, est l’unique Dieu.

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  • Les 'Responsa ad dubia' : chaque trou de souris que "Traditionis custodes" avait laissé ouvert est obturé

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    De Christian Geyer-Hindemith sur le site du Frankfurter Allgemeine Zeitung :

    Un centralisme banal

    20.12.2021

    C'est ainsi que se lit le coup de grâce bureaucratique pour la liturgie latine héritée : la dernière lettre du Vatican "Responsa ad dubia" est de la propagande d'exclusion papale.

    Le niveau de justification est maigre, la densité réglementaire totale. Voilà ce que l'on peut dire du dernier communiqué de l'atelier d'écriture du Vatican. Il s'agit des dispositions d'exécution, publiées samedi, de la lettre papale "Traditionis custodes" (Gardiens de la tradition), qui avait certes réglementé de manière restrictive la liturgie héritée, qui faisait autorité depuis des siècles, mais qui offrait néanmoins aux évêques de l'Eglise universelle une certaine marge de manœuvre, en fonction des circonstances de lieu et de temps. C'est désormais terminé. Sous le titre "Responsa ad dubia" (Réponses aux doutes), des questions de compréhension doivent être clarifiées pour le moment. Mais en réalité, le centralisme romain s'exprime ici, la stigmatisation de l'ancienne messe latine est renforcée et chaque trou de souris que "Traditionis custodes" avait laissé ouvert est comblé.

    La nouvelle lettre relègue les évêques au rang de demandeurs auprès des fonctionnaires pontificaux de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Dans le style d'une idée fixe, on fait tabula rasa. Et ce sur ordre d'un pape qui, sur d'autres sujets de réforme, laisse tout en suspens et flirte avec des allusions. Mais ici, le pontife va droit au but, comme si son propre salut en dépendait. L'ancienne messe latine ne doit pas, à moyen et long terme, exister en tant que forme extraordinaire à côté de la forme modernisée dans les années 70 et pouvoir ainsi revendiquer une existence sous le signe de la diversité, comme l'avait encore permis Joseph Ratzinger en tant que pape précédent.

    Non, depuis samedi, il est clair que l'ancienne liturgie doit être retirée de l'histoire courante de l'Eglise, sans pardon, et que toute transmission vivante de ses formulaires et célébrations dans le futur doit être empêchée. Et ce, indépendamment de la richesse culturelle que recèlent ces formes liturgiques, que l'on y soit personnellement attaché ou non. La communauté résiduelle de l'ancienne messe doit être ghettoïsée au vu et au su de tous, même s'il est dit avec bienveillance qu'il n'est pas question "d'exclure les fidèles qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente". Avec de telles ironies, Rome avait déjà voulu ramener les albigeois à la "ligne fixée par le Saint-Père" (Responsa ad dubia). Aujourd'hui comme hier, on en appelle à cette fidélité à la ligne pour garantir le "don de la communion ecclésiale", comme le répètent les dispositions d'exécution comme un moulin à prières. Il est curieux que l'on revendique encore "la conviction de l'intelligence et du cœur" pour une telle propagande d'exclusion.

  • Quand nous sommes tentés de voir l'Eglise comme une institution parmi d'autres

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    Du Père Jean-François Thomas s.j. sur vexilla-galliae.fr (signalé ici) :

    Le crucifiant amour de l’Église

    Tout croyant catholique sait à quel point il n’est pas aisé d’aimer l’Église qui se présente à lui visiblement non point comme le Corps mystique du Christ mais comme une structure humaine, très humaine, trop humaine. Le combat n’est pas d’aujourd’hui. Une formule, souvent reprise et usée comme tous les refrains, est de dire, de docte manière : le plus difficile n’est pas de souffrir pour l’Église, mais par l’Église. Ayant dit cela, on se retire sur la pointe des pieds, ne désirant ni l’un ni l’autre. Comment est-il donc possible d’être persécuté par l’Église, si elle est vraiment le Corps du Christ ? Trouver la solution en distinguant aussitôt entre les membres de l’Église et sa hiérarchie — soupçonnée alors du pire — n’est pas satisfaisant. Pourquoi les fidèles seraient-ils plus préservés du mal que les clercs ? Et, même si cela était le cas, comment abstraire le clergé du reste du Corps, sous peine de mutiler grandement ce dernier ? Notre Seigneur, en sa vie et sa mission terrestres, n’a jamais fait mystère de l’indignité d’une grande partie des prêtres, des pharisiens et des scribes, ceux-là qui Le livreront, mais Il n’a jamais appelé à leur désobéir, bien au contraire, à partir du moment où leurs ordres étaient conformes à la Loi reçue par Dieu :

    « Alors Jésus parla au peuple et à ses disciples, disant : C’est sur la chaire de Moïse que sont assis les scribes et les pharisiens. Ainsi, tout ce qu’ils vous disent, observez-le et faites-le, mais n’agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Ils attachent des fardeaux pesants et qu’on ne peut porter, et ils les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas même les remuer du doigt. » (Évangile selon saint Matthieu, XXIII. 1-4)

    Parlerait-Il de façon identique des prêtres de son Église ? Sans doute étaient-ils déjà intégrés dans cette sévère déclaration, mais, cependant, ils sont plus que ceux de l’Ancienne Alliance puisqu’ils agissent, dans les sacrements, non seulement en son Nom mais comme sa Personne même. Le lien qui unit tous les membres de la Nouvelle Alliance est plus fort que celui qui existait entre les diverses catégories du peuple élu.

    Il faut se résoudre au fait que le Corps mystique est vraiment abîmé et incomplet à cause des péchés multiples de ses membres, et tout particulièrement de ses prêtres et de ses évêques. Saint Augustin, dans sa lutte contre l’hérésie donatiste, s’est beaucoup penché sur ce problème et il affirme que les pécheurs, dans l’Église, sont encore des membres, mais desséchés car leur foi est morte. Ils sont encore de la communio sacramentorum, mais plus de la communio sanctorum, la seule qui appartienne à l’eschatologie et à la promesse de l’éternité. L’évêque d’Hippone précise, dans le De Baptismo, que l’Église « porte encore ici-bas le poids de la mortalité de la chair. » (IV. IX, 13) La sainteté de l’Église est mise à mal par les chrétiens qui lui appartiennent plus ou moins saintement. Mis en présence d’injustices, de scandales, le cœur se révolte. Les catholiques de feu expriment leur attachement à cette Église bancale de façon aussi brûlante que Notre Seigneur avec le sacerdoce d’Israël. Georges Bernanos a souvent répété que « Notre Église est l’Église des Saints » (précisant qu’une telle formule ennuyait — il employait un autre mot… — considérablement les chanoines). Il dépose cette formule comme une gemme à propos de Jeanne la Pucelle, elle qui souffrit pour et par l’Église :

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  • Il n'y a pas qu'Israël; le Saint-Siège a aussi ses "accords abrahamiques"

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Il n'y a pas qu'Israël; le Saint-Siège a aussi ses "accords abrahamiques".

    Avec les "accords d'Abraham", qui débuteront en 2020, l'État d'Israël a noué des relations fructueuses avec des États arabes qui, hier encore, étaient ses ennemis jurés, Émirats arabes unis et Bahreïn en tête. Mais quelque chose de similaire se produit également pour le Saint-Siège, avec ces mêmes monarchies islamiques qui ont historiquement été parmi les plus fermées à la présence chrétienne.

    En ce qui concerne Israël, "malgré l'évidente référence biblique, ces accords ont peu de contenu religieux", a écrit "La Civiltà Cattolica", la revue jésuite de Rome si amie du pape François. Entre-temps, toutefois, ils ont marqué un tournant par rapport à des décennies d'hostilité apparemment invincible. La transition obligatoire du pétrole vers des sources d'énergie écologiquement propres conduit les États pétroliers du Golfe à acquérir massivement des technologies "vertes", dont Israël est l'un des principaux producteurs et exportateurs.

    En conséquence, le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis longtemps, a été relégué au second plan par les pays arabes - qui, comme Israël, sont bien plus préoccupés par la menace que représente l'Iran - tandis que d'autres États adhèrent progressivement aux "accords abrahamiques", que le Maroc et le Soudan ont également signés cette année et qui ont déjà été appliqués en partie par le biais d'accords informels à Oman et en Arabie saoudite.

    Avec des effets bénéfiques également dans le domaine religieux. La seule petite communauté juive du Golfe qui subsiste, dans l'État de Bahreïn, avec sa propre synagogue, a vu son droit à la liberté religieuse reconnu pour la première fois dans le texte des accords. "C'est un moment historique auquel nous ne nous attendions pas à assister de notre vivant", a déclaré le chef de la communauté, Ebrahim Dahood Nonoo, dont un parent, Huda Al-Nonoo, a été ambassadeur de Bahreïn aux États-Unis de 2008 à 2013.

    L'ancien grand rabbin de Jérusalem, Shlomo Amar, s'est également rendu à Bahreïn, invité par l'émir Hamad bin Isa Al-Khalifa. Alors qu'aux Émirats arabes unis, à Abu Dhabi, on a annoncé "la création d'une maison familiale abrahamique qui contiendra dans son complexe une mosquée, une église et une synagogue", et qu'à l'Expo de Dubaï, le pavillon israélien a trouvé sa place pour la première fois, avec la visite de personnalités juives de premier plan venues du monde entier, y compris de Rome.

    *

    Et le Saint-Siège ? Il y a également un pavillon du Vatican à l'Expo de Dubaï. Mais des nouvelles bien plus importantes ont accompagné et suivi l'événement générateur de ce tournant : le document " sur la fraternité humaine " signé conjointement à Abu Dhabi le 4 février 2019 par le pape François et le grand imam d'Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb.

    La consécration à Bahreïn, le 10 décembre, de la cathédrale Notre-Dame d'Arabie, la plus grande église catholique de la péninsule arabique, a été particulièrement spectaculaire.

    Cette imposante église, pouvant accueillir 2 300 fidèles, à laquelle sont rattachés une curie épiscopale, une maison d'hôtes et un centre de formation, était le rêve de Mgr Camillo Ballin, vicaire épiscopal pour l'Arabie du Nord, décédé en 2020 des suites du Covid.

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  • La démission du cardinal Turkson n'est pas un fait insignifiant

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    "Le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a annoncé dans un message publié sur Twitter le 19 décembre 2021 avoir remis sa démission au pape François en raison de la fin de son mandat de préfet. Des sources consultées par I.MEDIA font pour leur part état de fortes tensions et problèmes de gouvernance à l’intérieur de son dicastère. « Au Vatican, les mandats des chefs de bureau expirent au décès ou à la démission du pape ou à l’expiration d’un mandat de 5 ans », explique le haut prélat sur le réseau social..." (i.media)

    Lu sur le site de la Repubblica.it :

    Turkson doit démissionner : il est l'homme au cœur de la réforme voulue par François

    Le choix après des inspections sur l'activité de l'organe de la Curie dirigé par Blaise Cupich

    18 DÉCEMBRE 2021

    Le cardinal Peter Turkson, chef du département du développement humain intégral du Vatican, se préparerait à quitter son poste. La rumeur, qui circulait depuis plusieurs jours dans les Palais Sacrés et qui laissait entendre qu'un nouveau et énième tournant dans le pontificat de François se profilait à l'horizon, a été reprise et confirmée par la Catholic News Agency et définie comme "crédible" sur la base de certaines confirmations recueillies ces dernières heures. M. Turkson occupe ce poste depuis le 31 août 2016. Il ne s'agit pas d'un poste secondaire : le Dicastère pour le développement humain intégral est considéré comme le pivot de la réorganisation de la Curie telle que Bergoglio l'a imaginée depuis longtemps, et Turkson a toujours été associé à Bergoglio en tant que promoteur des réformes du pontificat actuel.

    Le mandat de cinq ans au Dicastère avait expiré en septembre dernier, mais la circonstance qu'aucun remplacement n'avait été effectué à l'échéance naturelle avait conduit à l'idée d'une reconfirmation tacite. Le cardinal de 73 ans avait déjà été indiqué comme candidat à la papauté lors du conclave qui a marqué l'élection de Benoît XVI et reste le plus influent des cardinaux africains. Il a eu une longue carrière à la Curie : Ghanéen, créé cardinal en 2003 par Jean-Paul II, il a été nommé en 2009 par le pape Benoît XVI président du Conseil pontifical Justice et Paix.

    Selon les rumeurs, sa démission a été présentée personnellement ces derniers jours. Le fait que les choses n'allaient pas bien est apparu clairement en juin dernier, lorsqu'il a été révélé que le cardinal Blaise Cupich, archevêque de Chicago, avait été désigné pour diriger une équipe de trois "inspecteurs" chargés d'évaluer les activités du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Il s'agissait de la troisième inspection en quelques mois demandée par le pape François qui, en vue de la réforme de la Curie, avait décidé d'examiner en profondeur les compétences et le travail de chaque département. Un dicastère dont la taille est devenue pachydermique s'est retrouvé sous la lentille des inspecteurs.

    Il semble également que ces derniers temps, le cardinal ait manifesté à plusieurs reprises sa totale lassitude pour les disputes et les rumeurs qui circulent dans le milieu, tandis qu'il n'est pas clair si Bergoglio lui-même doit encore décider s'il accepte ou non ce recul, qui - en l'état actuel des choses - pourrait conduire à l'éviction de Turkson du poste prestigieux dès le 31 décembre.

    Le 12 décembre, M. Turkson aurait, selon certaines sources, parlé ouvertement de l'existence de rumeurs de démission lors d'une réunion de Noël avec le personnel de son département, sans toutefois vouloir les commenter dans l'attente de décisions formelles.

    Ce qui est certain, c'est que deux des principaux collaborateurs du cardinal sont partis depuis le début de l'inspection. Fin août, c'est le père Augusto Zampini qui a quitté son poste de secrétaire adjoint du Dicastère pour le développement humain intégral. Aucune explication n'a été donnée à l'époque pour cette démarche inattendue, qui concernait un prêtre argentin décrit comme porteur de grands espoirs et manipulant le délicat dossier de la pandémie de covidés. Après sa démission, M. Zampini a repris son rôle de prêtre diocésain.

    L'autre démission concerne le père Bruno Maria Duffè, qui était arrivé au terme de son mandat à l'âge de 70 ans. En attendant, les rumeurs commencent à circuler quant à la personne qui remplacera désormais Turkson. Le nom le plus populaire est celui d'un autre cardinal, Francesco Montenegro, ancien archevêque d'Agrigente.

  • À Liège, en l’église du Saint-Sacrement le samedi 25 décembre 2021 à 10h00 : messe du jour de Noël célébrée avec le concours de l’Ensemble polyphonique « Gaudete »

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    Eglise du Saint-Sacrement à Liège

    Boulevard d’Avroy, 132

    SAMEDI 25 DÉCEMBRE 2021 À 10 HEURES

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    MESSE DU JOUR DE LA FÊTE DE NOËL

    célébrée selon le missel de saint Jean XXIII

    avec le concours de l’Ensemble polyphonique liégeois « Gaudete »

    qui interprétera :

    Le Kyriale de la Messe de Baldassare Galuppi (Venise, 1706-1785)

    Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus Dei

    et

    Trois motets traditionnels du temps de Noël

    O come Emmanuel (mélodie anonyme, XIIIe siècle)

    If Ye Love Me (Thomas Tallis, 1505-1585)

    Gaudete (extrait des Piae cantiones, 1582) 

    Le propre grégorien de la messe sera assuré par la Schola du Saint-Sacrement

    À l’orgue : Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers

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    Plus d’informations : email sursumcorda@skynet.be

  • Liturgie : la congrégation romaine du culte divin ouvre les hostilités pratiques contre les « tradis » récalcitrants

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    Sur le site web du « salon beige », on peut découvrir le plus récent épisode de la guerre des deux messes déclarée par le pape François aux catholiques traditionalistes :

    « Ce matin, la Congrégation pour le culte divin a publié des réponses sur certaines dispositions de la Lettre Apostolique en forme de « Motu Proprio » Traditionis Custodes. Nous avons interrogé l’abbé Claude Barthe.

    M l’Abbé, l’offensive contre la liturgie traditionnelle semble s’intensifier considérablement à en juger par la publication, ce 18 décembre, de responsa, réponses à des questions posées ou censées avoir été posées à la Congrégation pour le Culte divin.

    En effet, les jusqu’au-boutistes romains sont extrêmement déterminés, comme le montre le déroulement programmé de leur action : disparition de la Commission ED ; enquête auprès des évêques ; motu proprio ; lettre du cardinal-vicaire de Rome ; réponses d’aujourd’hui qui explicitent Traditionis custodes. Ils veulent clairement créer l’irréversible. Ces réponses étaient connues pour l’essentiel par la lettre du Cardinal De Donatis du 7 octobre dernier pour le diocèse de Rome.

    Est-il possible que de simples réponses de Congrégation amplifient un motu proprio du pape ?

    Du point de vue technico-juridico, oui : l’Eglise est une monarchie absolue et les ministres du pape peuvent en son nom et sur son mandat dire la loi. En l’espèce, ils précisent l’intention du législateur. À peine pourra-t-on discuter parce que le pape a approuvé ces réponses en forme générique (une approbation faible) et non en forme spécifique (l’approbation maximale). Mais du point de vue juridico-théologique, non : si Summorum Pontificum avait constaté que la messe ancienne n’était pas abrogée et était une des expressions de la lex orandi, étendant ce constat par ses dispositions aux autres livres (bréviaire, pontifical, etc.), cela reposait sur un jugement doctrinal de fond. Toute « loi » contraire est sans force.

    Un constat de Summorum Pontificum qu’infirme pourtant Traditionis custodes.

    Et les responsa explicitent et soulignent : Traditionis custodes a posé que les livres liturgiques nouveaux sont la seule expression de la lex orandi ; était cependant toléré, provisoirement, pour « faciliter la communion ecclésiale », un usage plus restreint du missel ancien ; mais les autres livres liturgiques traditionnels (rituel, pontifical) n’entrent pas dans cette tolérance provisoire et sont donc interdits (sauf le rituel dans les paroisses personnelles et si l’évêque le permet).

    Tout le dispositif est donc fondé sur le constat de Traditionis custodes qui prétend invalider celui de Summorum Pontificum, mais qui, par le fait se relativise lui-même, très exactement comme la liberté religieuse qui prétendait invalider le magistère antérieur jusqu’à Pie XII.

    Concrètement qu’est-ce qui sera interdit ? 

    Les conséquences les plus sensibles de ces mesures, si elles étaient acceptées par les intéressés, seraient : l’interdiction, sauf dans les paroisses personnelles, des mariages traditionnels (mais en fait, un certain nombre de curés, auxquels on demandera leur église pour les célébrer, fermeront les yeux) ; l’interdiction des confirmations traditionnelles (mais on peut penser que bien des parents d’enfants à confirmer vont s’adresser aux évêques de la FSSPX) ; et surtout l’interdiction des ordinations traditionnelles. C’est de loin le plus grave, car la spécificité même des séminaires traditionnels est ainsi visée. Les instituts Ecclesia Dei n’accepteront pas, pas plus qu’ils n’accepteront l’introduction de la messe nouvelle au côté de la messe traditionnelle dans leur séminaire, que les visites canoniques organisées par la Congrégation des Religieux voudront leur imposer. Ce serait un suicide : les candidats se retireraient et les vocations cesseraient d’affluer.

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  • La basilique Saint-Pierre accomodée à la sauce "Fratelli Tutti"

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Saint-Pierre de Rome comme Notre-Dame de Paris ? François lance la Fondation Fratelli Tutti pour en faire un centre de promotion de ses idées globalistes

    Le pape François a lancé mercredi la Fondation Fratelli Tutti, rattachée à la basilique Saint-Pierre de Rome, en signant un chirographe – un décret papal limité à la Curie romaine – qui établit officiellement cette nouvelle entité visant à encourager « la fraternité et le dialogue » parmi les pèlerins et les touristes visitant le Vatican.
     
    Le document a été signé le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, et communiqué une semaine plus tard à la Salle de presse du Vatican, en même temps que la nouvelle de la nomination de son président, le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique, vicaire général pour l’État du Vatican et président de la Fabrique de Saint-Pierre. C’est en cette dernière qualité, à la tête de l’institution chargée de la conservation et de l’entretien de la basilique, qu’il a désormais les coudées franches pour l’animation culturelle et spirituelle de la basilique elle-même et de la place Saint-Pierre, dans l’« étreinte » de la colonnade du Bernin, selon l’expression reprise par le chirographe.
     
    Il faut préciser que le cardinal Gambetti est l’initiateur de la nouvelle Fondation ; il a présenté son projet au monde en octobre dernier (voir la photo ci-dessus) le décrivant comme un « rêve » né à Assise avant même que Fratelli Tutti ne fût écrit, mais ajoutant que l’encyclique est « la vision à laquelle nous devons aspirer au niveau global ».
     
  • Liège : les chanoines prémontrés de Leffe s'installent au coeur de la Cité ardente

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    Peut être une image de 1 personne, plein air et monument
     
    A partir de janvier 2022, les pères Hugues Bada et Tanguy Rivière s’installeront au coeur de Liège pour y animer la vie pastorale de la collégiale Saint-Jacques ; et ce, en lien avec l’Unité pastorale Saint-Lambert, dont le curé est le doyen de Liège. Saint-Jacques ayant longtemps accueilli des bénédictins et puis des chanoines réguliers, fait de la sorte renaître une partie de son histoire.

    Historiquement, les prémontrés étaient fort présents à Liège: ils résidaient au couvent de Cornillon et puis à l’abbaye des Prémontrés, devenue après la Révolution siège de l’évêché et séminaire épiscopal. En accueillant deux prémontrés, la ville de Liège renoue donc avec ses racines.

    Par accord entre l’évêque de Liège et le père Abbé de Leffe, les pères Hugues et Tanguy sont accueillis en Cité ardente pour une période d’essai d’une année. Si l’expérience s’avère concluante, leur présence sera prolongée par mandat de trois années.

    L’évêque de Liège se réjouit de cette opportunité qui est offerte au diocèse, de goûter à nouveau au charisme prémontré. Il remercie l’abbaye de Leffe d’avoir ainsi envoyé deux fils de saint Norbert en mission au pays de saint Lambert.

    On se souvient que, de 2013 à 2020, les pères Hugues Bada et Tanguy Rivière avaient profondément dynamisé la paroisse de la Cambre à Bruxelles jusqu'à ce que, pour des raisons propres à la pastorale de l'archidiocèse, ils aient été déchargés de leur mission.

  • Quand François dialogue avec ses confrères jésuites d'Athènes

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    De Vatican News (Salvatore Cernuzio) :

    Le Pape aux jésuites : nous diminuons en nombre mais restons créatifs en Dieu

    La Civiltà Cattolica rapporte le dialogue qui s’est tenu entre le Pape François et les jésuites d’Athènes, lors de son récent voyage apostolique en Grèce. Compte-rendu.

    Les jésuites doivent être des «pères», et non des «maîtres», qui font bien les choses et se retirent ensuite «sans être possessifs». Mais ils doivent surtout être humbles, notamment face à la baisse des effectifs provoquée par la crise des vocations, à ne pas interpréter «au niveau de l'explication sociologique». Comme toujours, le Pape François a eu un dialogue libre et franc avec un groupe de sept jésuites de la communauté d'Athènes, qu'il a rencontré à la nonciature le samedi 4 décembre, au terme de sa première journée en Grèce. Comme de coutume, la conversation est rapportée en intégralité dans La Civiltà Cattolica par le père Antonio Spadaro.

    Réduction des effectifs

    François a salué ses confrères et a écouté leurs histoires : certains ont expliqué leur apostolat ou leur parcours académique, d'autres ont raconté qu'ils avaient été arrêtés parce qu'ils avaient été pris pour des trafiquants d'êtres humains. Coréens, polonais et belges, assis en cercle, ils ont posé des questions précises au Souverain Pontife. Comme le père Sébastien Freris, 84 ans, qui a accompli diverses tâches pastorales dans la paroisse et avec les jeunes, qui a dénoncé une «situation faible» de la communauté jésuite en Grèce, alors qu'auparavant ils étaient nombreux, actifs et offraient une grande contribution au pays sur le plan culturel et intellectuel, d'ouverture au dialogue. «Une chose qui attire l'attention est l'affaiblissement de la Compagnie» au niveau mondial, a commencé François, rappelant qu'à l'époque de son noviciat, il y avait 33 000 jésuites, aujourd'hui alors qu'il y en a «plus ou moins la moitié». «Et nous allons continuer à diminuer en nombre», a-t-il poursuivi.

    S'habituer à l'humiliation

    «Ce chiffre est commun à de nombreux ordres religieux et congrégations. Il a une signification, et nous devons nous demander quelle est cette signification. En définitive, cette diminution ne dépend pas de nous», a précisé le Pape. «Le Seigneur envoie la vocation. Si cela ne vient pas, cela ne dépend pas de nous». Le déclin général est donc «un enseignement pour la vie religieuse». Pour les jésuites, il a «une signification dans le sens de l'humiliation». «Sur la crise des vocations, le jésuite ne peut pas rester au niveau de l'explication sociologique. C'est, à la limite, la moitié de la vérité. La vérité plus profonde est que le Seigneur nous conduit à cette humiliation des nombres afin d'ouvrir à chacun la voie du 'troisième degré d'humilité', qui est la seule fécondité jésuite qui compte», a souligné François, en se référant aux Exercices spirituels de saint Ignace. «Nous devons nous habituer à l'humiliation», a-t-il remarqué.

    Non à la fatigue névrotique

    Et à côté de l'humiliation, il y a la «lassitude», la «bonne lassitude» de ceux qui ont donné leur vie. Comme dans le cas du père Tonny Cornoedus, un jésuite flamand, ancien missionnaire au Maroc puis curé en Belgique, qui travaille aujourd'hui avec des réfugiés à Athènes. Il s'est retrouvé une fois en prison parce qu'on l'avait pris pour un trafiquant. «Quand vous parliez, je pensais à la fin d'un jésuite : c'est d'arriver à la vieillesse plein de travail, peut-être fatigué, plein de contradictions, mais avec le sourire, avec la joie d'avoir fait son travail», a commenté François à la fin de son récit. «Il y a une fatigue laide, névrotique, qui n'aide pas. Mais il y a une bonne fatigue. Quand vous voyez cette vieillesse souriante, fatiguée, mais pas amère, alors vous êtes un chant d'espoir. Un jésuite qui atteint notre âge et continue à travailler, à souffrir des contradictions et à ne pas perdre son sourire, alors il devient un chant d'espoir». «Comme dans la vie, ainsi dans la mort, a poursuivi François, le jésuite doit témoigner de la suite de Jésus-Christ. Ce semis de joie, d'intelligence, de sourires est la grâce d'une vie pleine et entière. Une vie avec des péchés, certes, mais pleine de la joie de servir Dieu».

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  • Le cardinal Pell a une question pour le cardinal Becciu : "Peut-il nous dire à quoi a servi l'argent envoyé en Australie ?"

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    De Joan Frawley Desmond  sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Pell a une question pour le cardinal Becciu : "Peut-il nous dire à quoi a servi l'argent envoyé ?"

    16 décembre 2021

    Lorsque le cardinal George Pell a pris un congé en 2018 de son poste de préfet inaugural du Secrétariat à l'économie et est retourné en Australie pour être jugé pour son affaire d'"abus sexuels historiques", il était le plus haut responsable de l'Église à être emporté dans un scandale mondial de plusieurs décennies qui a brisé les victimes et fait des ravages sur la crédibilité morale de l'Église.

    Reconnu coupable en 2018, il passera 402 jours en prison, la plupart du temps à l'isolement, avant que son verdict de culpabilité ne soit annulé par la plus haute juridiction australienne en 2020. 

    Pendant son incarcération, l'ancien archevêque de Melbourne de 1996 à 2001 et de Sydney de 2001 à 2014 s'est vu interdire de célébrer la messe, ce qui l'a obligé à creuser profondément dans sa foi et sa vie de prière. Il a toutefois été encouragé par le flux constant de lettres d'amis et de sympathisants qui lui ont offert des prières, des conseils spirituels et des lectures.

    Tout en travaillant avec ses avocats pour faire appel de sa condamnation, le cardinal a commencé à tenir un journal, dans lequel il a consigné les contraintes soudaines imposées à sa routine quotidienne, ses réflexions sur les Écritures saintes et ses réactions aux événements qui se déroulaient à Rome, notamment les preuves des investissements immobiliers problématiques du Saint-Siège à Londres. 

    Les révélations ultérieures de corruption financière à haut niveau, qui ont conduit à un procès en cours au Vatican, ont également soulevé des questions quant à savoir si les responsables de la curie, qui s'étaient opposés à l'insistance du cardinal sur la nécessité d'un audit externe de toutes les finances du Vatican, avaient contribué à porter son affaire devant les tribunaux. En cause : 2,3 millions de dollars australiens (1,65 million de dollars) de fonds du Vatican envoyés en Australie et qui n'ont toujours pas été comptabilisés.

    Depuis son acquittement et sa libération de prison, le cardinal, désormais à la retraite, partage son temps entre Rome et Sydney. En décembre, il s'est rendu à San Francisco, la ville d'origine de son éditeur américain, Ignatius Press, qui a publié trois parties de son Prison Journal. 

    A Menlo Park, en Californie, le cardinal Pell s'est entretenu avec Joan Frawley Desmond, rédactrice en chef du Register, de l'impact spirituel de l'incarcération, de sa décision de pardonner à son accusateur et du procès pour corruption financière du Vatican qui pourrait être lié à son propre cas.

    "J'ai une question pour le cardinal Becciu", a déclaré le cardinal Pell au Register, en faisant référence à l'ancien chef de cabinet de la Secrétairerie d'État du Vatican, actuellement accusé de détournement de fonds et d'abus de pouvoir. "Va-t-il simplement nous dire à quoi servait l'argent envoyé ?"

    Au début de votre journal de prison, vous observez ironiquement que vous étiez "en retard pour une retraite". On dit que la prison peut être un monastère. Pourquoi est-ce le cas ? 

    Si vous êtes à l'isolement, vous avez beaucoup de temps calme. J'avais mon bréviaire, j'avais des chapelets, j'avais quelques livres spirituels. Et j'avais un programme quotidien de prières, que je suivais simplement.

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  • Le cardinal Müller se défend d'accusations d'antisémitisme

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    De Lothar C. Rilinger sur le site de la CNA Deutsch :

    16 December, 2021

    Après une interview controversée : Müller se défend contre les critiques

    Selon le cardinal Müller, il n'y a pas de "codes antisémites" dans l'interview récemment publiée sur la politique liée au Corona. Il défend la thèse du "Big Reset" du monde global.

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller s'est exprimé dans un bref entretien avec l'institut catholique autrichien "St. Bonifatius" sur la relation entre l'eucharistie et les règles d'hygiène médicale et donc sur la relation entre la théologie et la médecine dans le contexte de la peste Covid-19.
     
    A cette occasion, le cardinal a estimé que les milieux intéressés utilisaient la pandémie pour "mettre maintenant les gens au pas, les soumettre à un contrôle total, établir un Etat de surveillance". Il a en outre expliqué que certains "philanthropes" utiliseraient l'épidémie "pour imposer leur agenda", le nouvel ordre mondial qu'ils souhaitent. Le cardinal Müller a désigné le fondateur de Microsoft Bill Gates ainsi que George Soros et Klaus Schwab, qui veulent certes faire le bien avec leurs fondations, mais qui tentent d'imposer au monde leur vision du monde, qui n'est plus chrétienne. Cette interview - en partie reproduite de manière totalement abrégée - a suscité de vives critiques, (l'accusant même d'antisémitisme) sur lesquelles le cardinal s'est exprimé auprès de CNA Deutsch.
      
    Lothar C. Rilinger : Eminence, dans l'interview que vous avez accordée à l'Institut Saint-Boniface, vous mettez en garde contre le fait de refuser les sacrements aux personnes qui ne sont pas vaccinées. Comment évaluez-vous les prescriptions de l'État et de l'Église concernant la fréquentation des messes en Allemagne, qui ne serait autorisée qu'après avoir respecté les règles des 2 G (complètement vacciné ou guéri) ?
     
    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Ici, le thème théologique de l'accès aux sacrements est confondu et mélangé avec le thème pratique et médical de la prévention sanitaire.  Aucun homme ne peut refuser l'accès aux sacrements à un autre, car ce sont des dons de Dieu. Les évêques et, concrètement, les aumôniers sur place, en tant que serviteurs responsables du Christ, doivent seulement veiller aux conditions spirituelles, c'est-à-dire à la disposition spirituelle, du côté du bénéficiaire. Pour l'illustrer par l'exemple du baptême : Seuls ceux qui croient au Dieu trinitaire et qui le professent publiquement peuvent être valablement baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Celui qui pense que le baptême n'est qu'un rite social d'admission doit être informé avec bonté et patience de son erreur par son pasteur et conduit à une compréhension plus profonde, mais il ne doit en aucun cas être rejeté brutalement.
     
    Il en va tout autrement de l'observation et de la mise en pratique des mesures d'hygiène nécessaires (vaccination, port du masque, etc.) afin de réduire ou d'exclure autant que possible tout risque de contagion. Personnellement, je me suis déjà fait vacciner trois fois et je respecte bien sûr les règles de sécurité. Ceci pour ce qui concerne "les opposants à la vaccination et les négationnistes de la corona".
     
    Le citoyen est en droit d'attendre des autorités publiques compétentes que les différentes mesures ne se contredisent pas logiquement. La rigueur n'est souvent pas perceptible. Personne ne sait en effet pourquoi, par exemple, il faut maintenir une "distance sociale" - une association de mots d'ailleurs difficile à comprendre - dans un aéroport, alors que dans un avion, les passagers sont entassés dans un espace très restreint.

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