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Eglise - Page 475

  • Allemagne : en 2020, la fréquentation des églises est tombée à son plus bas niveau depuis plusieurs décennies

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    De KathNet/news :

    La fréquentation des églises tombe à son plus bas niveau depuis plusieurs décennies en 2020 en Allemagne - A peine 5,9% aujourd'hui !

    14 juillet 2021

    Statistiques ecclésiastiques 2020 : malgré les informations médiatiques faisant état de "nombreux départs d'églises" dans l'archidiocèse de Cologne, les départs d'églises sont nettement moins nombreux en 2020 qu'en 2019, avec 17.281 départs d'Eglises.

    En Allemagne, les statistiques ecclésiastiques pour 2020 ont été publiées mercredi, montrant qu'en Allemagne les catholiques sur le papier représentent 26,7 % de la population totale. Officiellement, il y a encore 22.193.347 membres d'Eglise. Environ 221.000 membres ont quitté l'Église catholique, tandis que chez les protestants, le chiffre était de 220.000. Selon une dépêche de la DBK, les statistiques pour 2020 sont fortement influencées par les effets de la pandémie de coronavirus, car celle-ci a eu de nombreuses répercussions sur la vie ecclésiale. "En raison des mesures de protection et d'hygiène nécessaires, les services religieux n'ont pas pu être célébrés et les offrandes religieuses n'ont pas pu être prises en charge comme les années précédentes. Cela a eu un effet correspondant sur les chiffres. A cela s'ajoutent les changements structurels dans les (arch)diocèses. Par exemple, le nombre de paroisses a diminué pour atteindre 9.858 (2019 : 9.936). " Selon la DBK, il y a un total de 12.565 prêtres (2019 : 12.983), dont 6.303 sont des aumôniers de paroisse (2019 : 6.460). Dans les autres ministères pastoraux, les statistiques 2020 font état de 3.245 diacres permanents (2019 : 3.335), 3.244 assistants/référents pastoraux (femmes : 1.539, hommes : 1.705) et 4.426 assistants/référents paroissiaux (femmes : 3.479, hommes : 947). Le nombre d'ordinations sacerdotales en 2020 était de 56 prêtres séculiers et onze religieux.

    Selon la DBK, la fréquentation des services religieux a fortement chuté en 2020 pour atteindre 5,9 % (2019 : 9,1 %) - notamment en raison de la corona. Les chiffres relatifs à la réception des sacrements sont également le reflet de la pandémie de Corona et de changements internes à l'église et démographiques plus longs. Par exemple, le nombre de mariages à l'église a été de 11.018 (2019 : 38.537), le nombre de baptêmes de 104.610 (2019 : 159.043) et le nombre de premières communions de 139.752 (2019 : 166.481). Les inhumations sont en légère hausse à 236.546 (2019 : 233.937). En 2020, 1.578 personnes ont rejoint l'Église catholique (2019 : 2.330), et 4.358 personnes ont été réadmises (2019 : 5.339). Le nombre de personnes quittant l'Église reste élevé en 2020, mais à 221.390, il est en baisse de 18,8 % par rapport à 2019 (2019 : 272.771).

    La situation dans l'archidiocèse de Cologne est remarquable. À la fin de l'année 2020, 1.868.567 catholiques appartenaient à l'archidiocèse de Cologne. C'est 37.335 de moins que l'année précédente. Malgré les informations médiatiques faisant état de "nombreux départs d'Eglises", il y a eu nettement moins de départs d'églises en 2020 qu'en 2019, avec 17.281. L'année précédente, il y a eu 24.298 départs. Dans d'autres diocèses allemands, le nombre de personnes quittant l'Eglise en 2020 a également diminué.

  • Inde: plus de 150 épisodes de violences anti-chrétiennes recensés depuis 6 mois

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    De Vatican News :

    15 juillet 2021

    Inde: 154 épisodes de violences anti-chrétiennes recensés depuis 6 mois

    Le Covid-19 n’a pas arrêté les violences commises à l’encontre des chrétiens dans le pays. C'est ce que confirme un rapport de l'United Christian Forum (UCF), une organisation de défense des droits des minorités chrétiennes, qui a enregistré 154 incidents dans 17 États au cours des six derniers mois.

    Le plus grand nombre d'incidents a été enregistré en janvier (34 cas), suivi de juin (28 cas) et de mars (26). Le Chhattisgarh et le Jharkhand sont les États qui ont connu le plus grand nombre d'incidents violents cette année, avec 22 cas, suivis de l'Uttar Pradesh (19) et du Karnataka (17). Mais des attaques ont également été enregistrées au Madhya Pradesh (15), dans l’Odisha (12), au Maharashtra (9), au Tamil Nadu (6), au Punjab (6), au Bihar (6), à l'Andhra Pradesh (4), à l'Uttarakhand (3), à Delhi (3), à l'Haryana (2), au Gujarat (2) et au Telangana, au Bengale occidental, à l'Assam et au Rajasthan (1 cas chacun).

    Au cours de ces six mois, la ligne d'assistance téléphonique de l'organisation a reçu 1 137 demandes d'aide. L’UCF a réussi à libérer 86 chrétiens injustement arrêtés et à rouvrir au culte 29 églises qui avaient été fermées après des actes de vandalisme ou des agressions individuelles ou collectives contre les fidèles. Parmi les victimes figuraient principalement des chrétiens dalits, des membres de tribus et des femmes. Les violences ont souvent lieu avec la complicité de la police, et leurs auteurs sont rarement poursuivis.

    A ces violences s'ajoute le harcèlement des autorités, comme l'interdiction des manifestations religieuses chrétiennes sous divers prétextes et les procès intentés pour de prétendues conversions forcées au christianisme. Il convient de noter que, malgré des lois de plus en plus strictes dans ce domaine, aucun chrétien en Inde n'a jusqu'à présent été reconnu coupable par un tribunal. Selon le dernier recensement de 2020, le nombre de chrétiens dans le pays est resté stable à 2,3% de la population.

  • Inondations : le communiqué de l'évêque de Liège

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    Diocèse de Liège – Communiqué de l’évêque

     

     

    Chers Frères et Sœurs,

     

    Les inondations de plus en plus catastrophiques de ces derniers jours ont provoqué de grandes souffrances dans la population de notre province. De nombreux endroits sont inondés, comme les centres-villes d’Eupen-bas, de Verviers, de Spa, de Theux, de Chaudfontaine, de Chênée, d’Angleur. La ville de Liège est menacée aussi. Nous déplorons le décès de plusieurs personnes. Nos autorités font le maximum pour venir en aide à chacun, nous les en remercions de tout cœur. Elles sont évidemment limitées dans leurs moyens par la violence des éléments naturels. Merci aussi à tous les bénévoles qui s’emploient à secourir leurs proches.

    L’angoisse étreint beaucoup de familles au vu des dégâts dus aux eaux et sous la menace d’une crue plus forte encore. C’est pourquoi nous invitons chacun à la solidarité avec ses proches et avec les personnes dans le besoin. Les locaux paroissiaux ou les églises peuvent être mis à la disposition des personnes nécessiteuses s’ils sont protégés contre les eaux. Malheureusement de nombreuses églises sont inondées à leur tour.

    Que cela ne nous empêche pas de nous porter mutuellement dans la prière. Vous trouverez ci joint un texte de prière préparé par l’abbé Pierre Hannosset, curé de l’UP Notre-Dame des Sources – Chaudfontaine-Trooz, et disponible sur le site http://www.ndds.be/images/Annoncer/meditations/2021-07-14b.pdf. Merci à lui de nous aider à prier en ces temps pénibles, à garder espoir et confiance dans l’épreuve. Soyons confiants dans la force du Seigneur, communiquée à nous par son Esprit-Saint. Prions par l’intercession de Marie, la Vierge des Pauvres, elle qui nous a précédés dans la voie des épreuves et qui nous protège dans l’adversité.

    Courage à tous !

    Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

    Liège, jeudi 15 juillet

     

    Et aussi : Inondations en Belgique : le card. Jozef De Kesel appelle à la solidarité

  • Asia Bibi veut être une voix pour les chrétiens persécutés dans le monde entier

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    De Christine Rousselle sur le National Catholic Register :

    Asia Bibi veut être une voix pour les chrétiens persécutés dans le monde entier

    "Joignons nos mains et restons unis pour pouvoir être une voix pour nos frères et sœurs chrétiens qui souffrent, et les aider à sortir de leur situation", a déclaré Asia Bibi, ajoutant : "Comme le Seigneur l'a fait pour moi."

    Asia Bibi
    Asia Bibi (photo : Blanca Ruiz/ACI Prensa / Blanca Ruiz/ACI Prensa/EWTN)

    15 juillet 2021

    Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort pour blasphème au Pakistan mais finalement libérée, veut maintenant être la voix des chrétiens du monde entier.

    Mme Bibi, qui s'est adressée mercredi au Sommet international sur la liberté de religion par le biais d'un message vidéo depuis le Canada, a exprimé sa gratitude envers les personnes qui ont œuvré pour qu'elle soit libérée de prison, et a remercié Dieu pour sa libération. 

    "Du fond de mon cœur, je suis très reconnaissante envers le Seigneur, qui m'a sauvée de mes souffrances et de mes difficultés", a déclaré Mme Bibi dans un discours traduit en anglais. "Il m'a donné un nouveau départ et la possibilité de commencer une nouvelle vie avec ma famille". 

    Désormais en sécurité au Canada, Bibi a déclaré qu'elle "veut être une voix pour les chrétiens, les chrétiens en prison et dans les difficultés." 

    Bibi a été reconnue coupable de blasphème en 2010 et condamnée à mort, suite à un incident survenu en 2009.

    Bibi a déclaré que, alors qu'elle travaillait dans un champ, une autre personne l'a vue boire de l'eau dans une tasse utilisée auparavant par les musulmans et lui a fait savoir qu'il n'était pas correct pour un chrétien d'utiliser cette tasse. Une dispute s'en est suivie, et Bibi a été dénoncée à un religieux musulman cinq jours plus tard pour son supposé blasphème. Bibi et sa famille étaient les seuls chrétiens résidant dans la région, et avaient subi des pressions pour se convertir à l'islam.

    Elle a été condamnée à la mort par pendaison pour blasphème présumé. Le code pénal pakistanais criminalise les propos qui insultent ou souillent la religion d'État qu'est l'islam, mais il est souvent utilisé contre les minorités religieuses et de nombreuses accusations seraient fausses. Le Pakistan possède l'une des lois les plus strictes au monde en matière de blasphème, puisqu'il est l'un des quatre seuls pays où la peine de mort est prévue pour ce type d'infraction. 

    Bibi a immédiatement fait appel de sa condamnation à mort, mais la Haute Cour de Lahore a confirmé sa condamnation en 2014. Elle a ensuite fait appel devant la Cour suprême du pays, et a été acquittée en 2018. Elle a ensuite obtenu le statut de réfugiée au Canada et s'y est installée en mai 2019 avec sa famille. 

    "Lorsque j'étais en prison, j'étais très inquiète pour mes enfants et mon mari", a déclaré Bibi. "Je ne savais pas où ils étaient et s'ils étaient en sécurité ou non". 

    "En même temps, j'avais un espoir dans le Seigneur", a déclaré Bibi. "Merci à tous les frères et sœurs qui ont prié et jeûné. Grâce à leurs prières, je suis maintenant libre." 

    Bibi a expliqué que ses "frères et sœurs chrétiens ont travaillé très dur pour ma liberté", et a dit qu'elle est "très reconnaissante à tous du fond du cœur." 

    "Joignons nos mains et restons unis afin de pouvoir être une voix pour nos frères et sœurs chrétiens qui souffrent, et les aider à sortir de leur situation", a-t-elle déclaré. "Comme le Seigneur l'a fait pour moi."

    Au début de la vidéo, Bibi a décrit ce qu'était sa vie au Pakistan avant son arrestation et sa condamnation pour blasphème. Elle a déclaré que certains de ses souvenirs les plus heureux de son village au Pakistan étaient la célébration de Pâques et de Noël avec sa famille. 

    Le Pakistan a appliqué ses lois sur le blasphème 184 fois entre janvier 2014 et décembre 2018, soit le nombre le plus élevé de tous les pays du monde, selon la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale. En 2020, il y aurait eu 30 chrétiens emprisonnés pour blasphème au Pakistan, dont sept dans le couloir de la mort. Le pays n'a encore exécuté personne pour blasphème.

  • Summorum Pontificum : une explication possible du sens précis à donner à l’expression des « deux formes de l’unique rite romain »

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    Du site Esprit de la Liturgie :

    L’apport juridique de Summorum Pontificum

    Note du traducteur : On trouvera ci-dessous une traduction d’un article de Gregory DiPippo paru le 9 juillet sur le site du New Liturgical Movement. M. DiPippo est le directeur de la rédaction du New Liturgical Movement, et un expert des réformes du rite romain au XXè siècle. Il propose dans cet article une explication possible du sens précis à donner à l’expression des « deux formes de l’unique rite romain », que Benoît XVI a introduit dans Summorum Pontificum pour caractériser la relation entre liturgies pré- et post-concilaires dans le cadre de l’Église latine. Cette réflexion est intéressante car elle intègre les aspects juridiques du problème tout en proposant une manière de classer les différentes liturgies chrétiennes, puis situe les deux formes du rite romain dans ce double-cadre juridique et liturgique. J’y ai ajouté quelques observations.


    Ces derniers jours, avec les rumeurs d’une possible suppression ou d’un retour en arrière de Summorum Pontificum, il y a eu beaucoup de discussions sur son statut et sa signification. J’ai donc pensé qu’il serait utile de rééditer cet exposé sur la question, publié à l’origine lors du dixième anniversaire du motu proprio [NDT : En 2017]. Pour résumer : le motu proprio n’est pas un document sur l’histoire de la liturgie, mais une disposition légale, et doit être lu et compris comme tel.

    Je me suis également souvenu aujourd’hui de cette déclaration sur le sujet d’un dominicain français, le père Thierry-Dominique Humbrecht, qui vaut la peine d’être considérée : « Le pluralisme liturgique des deux états du rite romain est peut-être dommageable, mais il est la conséquence d’un éclatement liturgique sauvage, plus dommageable encore, sur lequel la lumière officielle est encore trop timidement faite. »

    Je propose ici d’examiner ce que le pape Benoît XVI a voulu dire, et ce qu’il a réalisé, en caractérisant la messe traditionnelle et sa réforme post-conciliaire comme deux formes du même rite, l’une extraordinaire et l’autre ordinaire. Avant cela, je crois qu’il est nécessaire d’établir une distinction entre les termes qui ont été historiquement utilisés pour décrire les variations au sein d’une liturgie ou d’une famille liturgique : « rite » et « usage ».

    À ma connaissance, la distinction entre un rite et un usage n’a pas été officiellement établie par l’Église dans sa loi ; il s’agit donc uniquement de mon point de vue sur la question.

    Pour des raisons de clarté, les variantes d’un même rite devraient, à proprement parler, être appelées des usages, comme l’usage de Sarum [NDT : la liturgie de l’Église de Salisbury, qui était la plus répandue en Angleterre avant la Réforme protestante] ou l’usage carmélitain ; c’est ainsi qu’elles étaient le plus souvent appelées avant la réforme tridentine. Par exemple, on lit sur la page de garde du Missel de Sarum : « Missale ad usum insignis ecclesiae Sarisburiensis – le Missel selon l’usage de la célèbre église de Salisbury ».

    Le frontispice d’un missel de Sarum imprimé à Paris en 1555.

    Il est vrai que même avant le concile de Trente, il y avait une certaine confusion entre ces termes, et que « rite » était parfois employé au lieu de « usage » ; après Trente, le terme « usage » est devenu rare. La terminologie n’a certainement jamais été uniforme, et de nombreux livres liturgiques n’utilisent aucun des deux termes, et n’ont qu’un adjectif modifiant les mots « Missel », « Bréviaire », etc. Les Dominicains disaient soit « selon l’Ordre Sacré des Prêcheurs », soit « selon le Rite de l’Ordre Sacré des Prêcheurs ».

    A gauche, le début du Missel pré-tridentin « selon l’usage de la célèbre église de Liège ». À droite, le frontispice d’une édition post-tridentine du « Breviarium Leodiense – Bréviaire de Liège » ; « Leodiensis » est la forme adjectivale du nom de la ville en latin, Leodium. En français, on pourrait le traduire plus littéralement par « Bréviaire Liégeois ».

    Toutefois, si l’on souhaite établir une distinction entre les différentes liturgies d’une part, et les variantes au sein d’une même liturgie d’autre part, tout en conservant une certaine terminologie historique, il semble évident que « rite » est le plus approprié pour les premières, et « usage » pour les secondes. Il serait absurde de décrire les liturgies des églises orientales comme « l’usage byzantin, l’usage copte, etc. » en les comparant à « l’usage romain » ; il s’agit clairement de rites entièrement différents. « Usage », d’autre part, était le terme prédominant pour les variantes du rite romain alors qu’il y avait de nombreuses variantes de ce type célébrées dans toute l’Europe occidentale.

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  • Une méthode pour gouverner l'Eglise qui déroute de plus en plus

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    De ProLiturgia.org :

    14 juillet 2021

    Selon Jean-Marie Guénois (Le Figaro), la méthode qu’emploie le pape François pour gouverner l’Église déroute de plus en plus : « Le pape souffle le chaud et le froid et laisse apparaître une contradiction entre le discours et la pratique. » Les exemples ne manquent pas et François, qui se présentait comme un ardent défenseur de la synodalité, gouverne seul, souvent par décrets et par les motu proprios. « Il y en a eu 46 depuis l’élection de François : du jamais vu », note encore Jean-Marie Guénois. Et ce dernier d’ajouter : « Le Vatican, et donc l’Église, même s’il ne faut pas réduire l’une à l’autre, traversent une crise profonde qui ne dit pas son nom parce qu’elle n’en a pas mais qui est pourtant bien réelle. C’est une sorte de marasme général, fluide, difficile à saisir, parfois glaçant. (...) On pouvait aimer ou rejeter Jean-Paul II. Apprécier ou douter de Benoît XVI. Les camps, pour ou contre, existaient et étaient très actifs. (...) Sous ces deux papes, il y avait une direction claire qui variait peu et surtout une méthode connue parce que le charisme du pape était soutenu par la constance d’une administration vaticane qui l’assistait. (...) Ces pontificats, chacun dans leur genre, n’en étaient pas moins prophétiques. (...) Ce qui trouble les troupes chez [le pape François], ce n'est pas tant ses options très claires mais sa méthode de gouvernement, très personnelle, autoritaire et variable. Comme une météo instable avec ses orages, ses froideurs, ses canicules et... jamais d'accalmies. (...) Comme observateur (...) je n’ai jamais constaté dans les rangs du Vatican un tel épuisement, de tels clivages, une telle peur surtout. (...) »

  • Benedetta : un film raté, un pschitt de pet de nonne

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    D'Arthur de Watrigant sur l'Incorrect via artofuss.blog :

    BENEDETTA : LA TRANSGRESSION DU BOOMER

    On le présentait comme le scandale du festival de Cannes 2021 : le sulfureux Paul Verhoeven revenait sur la croisette avec Benedetta, l’histoire d’une religieuse au 17ème siècle à Pescia en Toscane, « entre sainte et lesbienne ». Le film est raté, un pschitt de pet de nonne.

    10 juillet 2021

    Benedetta est une enfant promise au couvent par son père. Dès l’ouverture, Verhoeven le surligne : la petite brune est différente, quasi mystique. Les rossignols sur son ordre chantent et chient sur l’œil des brigands, surtout s’ils sont borgnes, et lorsqu’elle demande de l’aide « à sa mère » au pied d’une statue de Marie, la sainte vierge lui tombe dessus pour lui donner le sein. On connaît le goût du Hollandais pour le symbolisme, faut avouer qu’il démarre fort le bougre.

    Arrivée au couvent, la mère abbesse à qui Charlotte Rampling prête son regard d’acier négocie avec le papa. « Vous amenez à Jésus une nouvelle épouse » demande-t-elle ? Qui dit épouse dit dot : et oui en Toscane, les vocations naissent à coup de biftons, et la petite Benedetta monnayée tel un chameau aura droit à son voile contre plus de cent écus. Pour l’habit, il faut attendre. L’argent ouvre les portes mais n’accélère pas les délais, et en guise de vêtement, on lui refourgue des haillons qui grattent. « Ton corps est ton pire ennemi » lui répond une sœur. La voilà bien punie. Malin, le Hollandais prépare le terrain.

    Dix-huit ans plus tard, Benedetta la petite brune est devenue une grande blonde. Premier miracle. Elle joue un spectacle devant ses parents revenus pour l’occasion, et fait la morte. Jésus apparaît la barbe brushinguée et la chevelure au vent, il gambade avec les brebis dans un pré aussi crédible qu’Anne Hidalgo en couverture de Paris Match à la campagne. « Tu es mon épouse » lui dit-il. On aura compris, Benedetta a chaud à la truffe. Manque de pot, c’est là qu’apparaît Bartolomea. Elle fuit son affreux papa qui la cogne et se jette aux pieds de la jeune nonne en la suppliant de la garder au couvent. Mais elle n’a pas un radis et la mère abbesse tient toujours une calculette. « Ça sera mon cadeau » dit le père de Benedetta en payant la caution. On a bien envie de lui souffler que son cadeau ressemble furieusement à une pomme perdue dans le Jardin d’Éden, mais non. On ne peut pas. Paul Verhoeven verrouille tout, son script est rectiligne comme une ligne de métro, il n’y a pas de bifurcation possible.

    Lui le cinéaste du trouble, l’athée obsédé par le péché originel qui fait danser le grotesque avec le tragique, le vice avec la vertu, se révèle soudainement aussi didactique et prévisible qu’un vieux boomer. « J’ai besoin de chier » dit Bartolomea à sa nouvelle copine. Et les voici toutes les deux sur des chaises percées. Un pet de nonne plus tard, c’est le premier bisou. On ne va pas tortiller de la caméra, surtout qu’à plus de quatre-vingt ans, Paul Verhoeven n’a plus beaucoup de temps, et son esprit divague. Alors il saute les obstacles tel un chamois en rut et, par le truchement des visions de la pauvre Benedetta qui à force de câliner Jésus sur la croix chope des stigmates et donc nécessite d’être soignée et surveillée, réunit les deux bonnes sœurs dans la même cellule. La finesse d’un bulldozer conjuguée au regard libidineux d’un vieillard à l’Ehpad. Il est loin le temps du sublime Black Book et de son écriture magistrale.

    Verhoeven a la bave aux lèvres et la couche qui fuite. Pépé a trouvé un bon prétexte pour se rincer l’œil gratos

    Formellement, le cinéaste hollandais ne fait même plus d’effort. Les raccords sont grossiers et la caméra semble peser une tonne. Pourtant, on devine une idée derrière cet artifice. La mise en scène de la croyance – est-ce le diable, Dieu ou une manigance de Benedetta elle-même ? – combinée au jeu de pouvoir. Ce n’était qu’une illusion. Paul Verhoeven ne questionne plus, il veut choquer. Il déserte le hors-champ, confond l’audace avec l’esbroufe, et son théâtre devient du grand guignol. C’était brillant et furieusement drôle dans Starship Troopers, ici rien de subversif, rien de radical, juste une provoc de papy ringard.

    La nonne prend du galon et remplace la mère abbesse. Sa nouvelle chambre offre une belle vue, une porte qui ferme et un lit double. Verhoeven a la bave aux lèvres et la couche qui fuite. Pépé a trouvé un bon prétexte pour se rincer l’œil gratos. Il nous rejoue La Vie d’Adèle version Le Nom de la rose mais les « doigts sont trop petits ». Qu’à cela ne tienne, Bartolomea transforme une statuette de la Vierge Marie en godemichet, « c’est un peu rugueux » répond l’autre en l’effleurant du doigt. Un polissage plus tard, elle jouit et une comète débarque au-dessus du couvent. Le lecteur de Libération n’en peut plus, il n’a jamais rien vu d’aussi transgressif. Évidemment, les deux lesbiennes vont se faire gauler, l’Église va débarquer avec un nonce qui ressemble au répurgateur joué par Elie Semoun dans la série Kaamelot. On vous épargne la suite : la transgression du boomer n’offre pas de surprise, seulement de la peine.https://www.youtube.com/embed/WG-hIVwk16w?feature=oembed

  • Prochain conclave en vue : tout le monde prend ses distances avec le Pape François

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Conclave en vue, tout le monde prend ses distances avec le Pape François

    On n’y trouvera pas une seule ligne sur le futur conclave. Et pourtant, les deux livres jumeaux qui viennent de sortir en Italie vont résolument dans ce sens.

    Le premier s’intitule « La Chiesa brucia » [l’Église brûle] et le second « Il gregge smarrito » [Le troupeau égaré]. Tous deux dressent un diagnostic pessimiste de l’état de santé de l’Église, avec une nette détérioration sous le pontificat actuel.

    Mais leurs auteurs ne sont nullement des opposants au Pape François. Le premier livre est signé Andrea Riccardi, historien de l’Église et fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, très écouté du Pape qui le reçoit souvent en audience privée et lui a confié – entre autres – la régie du scénographique sommet interreligieux présidé par François en personne le 20 octobre dernier Piazza del Campidoglio à Rome. Tandis que le second livre est signé par une toute nouvelle association qui s’appelle « Essere qui » dont le numéro un est Giuseppe De Rita, 89 ans, fondateur du CENSIS et doyen des sociologues italiens, ainsi que protagoniste d’une saison du catholicisme postconciliaire qui a connu son événement-clé en 1976 dans une grande assemblée d’Église sur « Évangélisation et promotion humaine ».

    Dans son livre, c’est précisément aux lignes où il évoque ce lointain rassemblement que De Rita voudrait ramener aujourd’hui l’Église, à l’opposé – selon lui – de ce qu’ont fait Jean-Paul II et Benoît XVI, qui auraient insisté de manière stérile sur l’évangélisation seule au détriment de la promotion humaine et du réseau de relations sociales.

    Mais entretemps, la sécularisation a asséché une grande partie du catholicisme, surtout en Occident tandis que se répandait une révolution anthropologique qui allait radicalement changer l’idée de la naissance, de la procréation, de la mort, du libre arbitre, en un mot l’idée même de l’homme, très éloignée de celle de la Bible, qu’à magistralement mise en lumière ce qui est sans doute le plus beau document produit par le Saint-Siège ces dernières années, signé par la Commission biblique pontificale et intitulé « Qu’est-ce que l’homme ? ».

    On ne trouvera pas grand-chose, voire rien, sur le défi posé par cette révolution anthropologique ni sur la réponse de l’Église dans ces deux livres. Leur horizon analytique est étroit, alors que l’enjeu est considérable pour notre temps, à l’instar de celui du christianisme des premiers siècles, qui sans s’assimiler ni se séparer du monde environnant, dans une large mesure étranger et hostile, a su exercer dans le même temps une influence culturelle extraordinaire sur la société, dans un sens chrétien.

    Il faut souligner que Riccardi, l’auteur du premier livre, est également un membre éminent de l’association « Essere qui » qui signe le second livre, tout comme d’autres personnalités telles que Romano Prodi, ex-président du la Commission européenne et ex-chef du gouvernement italien, Gennaro Acquaviva, artisan pour le parti socialiste du concordat de 1984 entre le Saint-Siège et l’Italie, ou encore Ferruccio De Bortoli, l’ex-directeur du plus grand quotidien italien, le « Corriere della Sera ».

    Tous se présentent comme un « think tank » offert à l’Église pour son chemin. Sans faire la moindre critique sur le pontificat actuel, mais sans en faire l’éloge pour autant. Ils en parlent peu et de manière vague, comme pour se tenir à l’écart d’une parabole désormais sur le déclin. Et c’est justement là leur point de départ de leur réflexion sur le prochain pape.

    *

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  • Summorum Pontificum : et si on laissait l’œuvre liturgique de Benoît XVI poursuivre son chemin sans tracasseries cléricales ?

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    Un appel sans ambigüité du Cardinal Sarah sur sa page facebook :

    Sarah images (6).jpg« Dans l'histoire, on se souviendra de Benoît XVI, non seulement comme d’un grand théologien mais aussi comme du Pape de Summorum Pontificum, le Pape de la paix liturgique, celui qui aura construit un pont œcuménique avec l'Orient chrétien à travers la liturgie latino-grégorienne.

    Il restera comme le Pape qui aura eu à cœur la volonté de retrouver les racines chrétiennes et l'unité de l'Europe et se sera opposé au laïcisme vide de sens et à la déstructuration de la culture européenne.

    À partir du Motu Proprio Summorum Pontificum, malgré les difficultés et les résistances, l'Église a entamé un chemin de réforme liturgique et spirituelle qui, bien que lente, est irréversible.

    En dépit des attitudes cléricales intransigeantes d’opposition à la vénérable liturgie latino-grégorienne, attitudes typiques de ce cléricalisme que le Pape François a dénoncé à plusieurs reprises, une nouvelle génération de jeunes a émergé au coeur de l'Église.

    Cette génération est celle des jeunes familles, qui montrent que cette liturgie a un avenir parce qu’ elle a un passé, une histoire de sainteté et de beauté qui ne peut être effacée ou abolie du jour au lendemain.

    L'Église n'est pas un champ de bataille où l'on joue pour gagner en essayant de nuire aux autres et à la sensibilité spirituelle de ses frères et sœurs dans la foi.

    Comme Benoît XVI l'a dit aux évêques français : « Dans l'Église il y a de la place pour tout le monde », parce que nous savons nous traiter avec respect et vivre ensemble en louant le Seigneur dans son Église et en restant dans l'unique vraie foi.

    La crise liturgique a conduit à la crise de la foi. De la même manière, le respect des deux formes ordinaire et extraordinaire de la liturgie latine, nous conduira à un élan missionnaire d'évangélisation, et nous pourrons enfin sortir du tunnel de la crise. »

    https://twitter.com/Card_R_Sarah/status/1413090720097910784?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet

    JPSC

  • RDC : Décès de Mgr Monsengwo, la disparition d’un pilier du Congo

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    Mgr-Monsengwo.jpgLu ce jour sur le site web de la Libre Afrique, cet éloge funèbre très mérité du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa, un Congolais de premier plan dont la mémoire honore son cher Pays et la Belgique à laquelle l’unissaient aussi tant de liens :

    "Une des plus grandes figures du Congo indépendant s’est éteinte ce dimanche 11 juillet à Paris. Mgr Laurent Monsengwo, 81 ans, avait été évacué de Kinshasa vers l’Europe le 5 juillet pour des soins. Si des difficultés de santé l’avaient éloigné, ces dernières années, des prises de position publiques, il reste, pour de nombreux Congolais, une référence morale primordiale.

    Ce brillant intellectuel fut le premier Africain docteur en exégèse (1971). Le premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques (2008). En 2012, il copréside avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation. Membre de diverses sociétés savantes, il parlait sa langue maternelle, le kisakata, ainsi que le lingala (lingua franca de l’ouest du Congo), le swahili (idem pour l’est), le français, l’italien, l’allemand, l’anglais, le néerlandais, l’hébreu moderne, l’espagnol et le portugais ; il avait aussi “appris l’hébreu ancien, le grec, l’araméen, le syriaque et le latin” (1). Il a composé une dizaine de pièces pour orgue mais se défendait d’être, pour les jouer, autre chose qu’“un dilettante quelque peu formé” ; ce goût pour la musique classique européenne ne l’empêchait pas d’apprécier les grandes vedettes de la musique populaire congolaise – Rochereau, Franco, Kabasele ou Simaro.

    Mgr Monsengwo : « Félix Tshisekedi aurait dû reconnaître sa claire et nette défaite »

    Ses capacités intellectuelles et sa rigueur morale lui donnaient une sûreté de soi qui faisait défaut à nombre de ses interlocuteurs, hommes de pouvoir dont la plupart n’étaient, à ses yeux, que “des invertébrés”, girouettes reniant leur signature avant que l’encre ait séché sur le document. Elles ont contribué à donner à ce prélat à la voix douce, démentie par un visage sévère, un rôle politique essentiel pour le pays.

    Une famille de chefs du Maï Ndombe

    Laurent Monsengwo est né le 7 octobre 1939 près d’Inongo (Maï Ndombe, ex-Bandundu, ouest du pays), dans une famille de chefs des Basakatas “connus pour leur endurance et leur obstination” (1). Son père était charpentier et menuisier à la Forescom, une entreprise belge, et accroissait ses revenus en construisant des meubles après le travail. De quoi subvenir aux besoins de la famille, très chrétienne, qui comptera huit enfants, dont six garçons ; “nous étions une famille heureuse”, dira le prélat.

    Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Bokoro et trois années de philosophie au grand séminaire de Kabwe, après lesquelles ce brillant élève est envoyé à Rome étudier la théologie ; il y est ordonné prêtre en 1963. Il deviendra le fils adoptif de Gaston Leysen et son épouse, des Anversois chez qui le jeune Congolais logera pendant ses études, dans les années 60.

    En 1980, Jean-Paul II le fait évêque et, huit ans plus tard, Mgr Laurent Monsengwo est archevêque de Kisangani ; il deviendra celui de Kinshasa en 2007, charge qu’il laissera à Mgr Fridolin Ambongo en 2018. En 2010, Benoît XVI le fait cardinal.

    Laurent Monsengwo a aussi été secrétaire général puis, par deux fois, président de la Conférence épiscopale du Zaïre ; président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar ; président de Pax Christi International. Il représentait l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler à la réforme de la Curie.

    Hors du Zaïre, toutefois, c’est son irruption sur la scène politique qui le fera connaître du grand public.

    À partir des communautés ecclésiales de base

    En 1990, l’archevêque de Kisangani est la cheville ouvrière du mémorandum de l’Église adressé au président Mobutu et demandant, en définitive, un changement de régime. Les prélats jugent en effet de leur devoir de prendre position “lorsqu’un système de gouvernement est entaché dans ses principes ou traduit, dans ses structures et moyens d’action, des normes contraires au bien commun et aux droits de l’Homme”. L’Église en est venue à ces positions en développant, depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Laurent Monsengwo, les communautés ecclésiales de base – confiées à des laïcs locaux – pour approfondir la foi des chrétiens et organiser la solidarité dans les villages.

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  • La meilleure bière du monde est fabriquée par des trappistes belges

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    De Michel Janva sur le Salon Beige :

    Les mythiques bières de l’abbaye de Westvleteren

    • être brassée au sein d’une abbaye de l’ordre cistercien de la stricte observance,
    • par les moines ou au moins sous leur supervision,
    • et enfin, les bénéfices doivent être utilisés pour le monastère et le surplus donné à des œuvres caritatives ou sociales

    Tout est en ordre à Westvleteren !

    Les moines de Westvleteren, dans la brasserie de leur monastère – ©Abbaye de Westvleteren

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  • Il y a 80 ans : les trois sermons courageux de Mgr von Galen, le cardinal antinazi

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    D'Elisabeth Caillemer sur le site de Famille Chrétienne :

    Les trois sermons courageux de Mgr von Galen, l'évêque antinazi

    Les trois sermons courageux de Mgr von Galen, l'évêque antinazi
    U.BILD-AKG IMAGES

    C’est une idée tenace, propagée par une pièce de théâtre, Le Vicaire, sortie en 1963, puis adaptée quarante ans plus tard au cinéma par Costa Gavras (1). L’Église catholique aurait dit « amen » au régime nazi. Parmi d’autres, le parcours du cardinal allemand Clemens August von Galen témoigne pourtant du contraire. Le New York Times ne lui décernait-il pas d’ailleurs, en 1942, le titre d’« opposant le plus obstiné au programme national-socialiste antichrétien » ? Et c’est pour cette même raison que celui qu’on surnommait le « Lion de Münster » fut mis au rang des bienheureux le 9 octobre 2005 par le pape Benoît XVI saluant un défenseur « des droits de Dieu, de l’Église et de l’homme, que le régime nazi violait de façon grave et systématique, au nom d’une aberrante idéologie néopaïenne ». Une vie édifiante qui, si elle contribue quand même à rétablir l’honneur de l’Allemagne et de l’Église catholique, nous offre également un « modèle de foi profonde et intrépide », pour reprendre les termes de Benoît XVI. Un exemple rattaché aux trois sermons mémorables prononcés par le prélat à l'été 1941.

    Premiers écrits contre le néopaganisme

    Clemens August von Galen naît en 1878 au sein d’une famille aristocrate westphalienne catholique pour qui « la noblesse n’a d’existence et de justification que par sa vocation au service du Bien Public, comme clef de voûte d’une société cohérente et tournée vers Dieu ». Il est le onzième de treize enfants. Son père est député du Zentrum (le parti catholique) au Parlement impérial allemand, et son arbre généalogique est parsemé d’hommes d’Église. La foi catholique constitue l’ADN des von Galen. « Les premières années de Clemens August furent le moment de sa vie où se fixa la vision de son existence, avec un point de fuite unique, irremplaçable, évident : le Ciel et son Christ », écrit Jérôme Fehrenbach. Entouré de parents très pieux, pensionnaire chez les Jésuites, il décide de consacrer sa vie à Dieu et est ordonné prêtre en 1904.

    Après avoir exercé son ministère à Berlin il est nommé à Münster en 1929. « Il sait que dans cette Allemagne secouée par la Grande Guerre, l’identité chrétienne est en jeu », écrit Fehrenbach. Dans un opuscule paru en 1932, Le Fléau du laïcisme, le curé de Münster dénonce la déchristianisation de la société, terreau d’un néopaganisme qu’il voit poindre. Il est l’un des premiers à dénoncer la politique du parti nazi qui commence à séduire l’Allemagne, catholiques compris, attirés par l’anticommunisme d’Hitler« Je crains, écrit-il, que des catholiques égarés par l’apparence du bien et du bon, contaminés par une opinion publique fondamentalement antichrétienne, et plus encore non-catholique, ne soient victimes d’erreurs fatales. »

    Il s’oppose à l’extermination des personnes handicapées

    En 1933, Clemens August est sacré évêque. Sa devise, « Nec laudibus, nic timore » (« Ne se laisser influencer ni par la peur, ni par la flatterie ») sera sa ligne de conduite. Sa voix contestataire s’élève à proportion de la progression de l’idéologie nazie. En 1934, il signe courageusement la préface d’un livre attaquant Le mythe du XXIe siècled’Alfred Rosenberg, un des théoriciens du IIIe Reich. Un condensé de cette préface est lu dans toutes les églises du diocèse. Von Galen se pose publiquement en combattant du nazisme. Face à sa détermination, le ministre des Cultes renoncera même à supprimer les croix dans les établissements scolaires. Convoqué à Rome par le pape Pie XI, il participe à la rédaction de l’encyclique Mit Brennender Sorge destinée à « éveiller les réflexions de ceux qui ont déjà commencé à se laisser prendre aux appâts et aux menaces des adversaires du Christ et de son Évangile ». À son retour, il reprend son apostolat devant une foule de plus en plus nombreuse à venir l’écouter prêcher et parmi laquelle, il le sait pertinemment, se mêlent des membres de la Gestapo qu’il n’hésite pas qualifier d’« ennemis du peuple ».

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