En Quête d'Esprit (Aymeric Pourbaix) sur CNews (28 novembre) Le sujet est abordé à partir de la 7'20s
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En Quête d'Esprit (Aymeric Pourbaix) sur CNews (28 novembre) Le sujet est abordé à partir de la 7'20s
Camps de réfugiés comparés aux camps nazis: la bourde du Pape François ?
RDC : six confessions religieuses ultra minoritaires héritent de la plate-forme pilote de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) sous la direction de l’église du Réveil du président Tshisekedi. Lu sur le site web de la Libre Afrique, sous la signature de Marie-France Cros :
« A la suite de la rupture des Eglises protestante et catholique avec les six autres dénominations membres de la Plateforme des confessions religieuses, chargée de choisir les dirigeants de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), ce sont les églises du réveil qui prennent la tête de ce qui reste de la plateforme, sous la direction d’un homme imposé par le cabinet du président Félix Tshisekedi.
Le 27 octobre dernier, l’Eglise du Christ au Congo, principale institution protestante du pays, avait, dans un communiqué, annoncé sa « rupture » avec les confessions religieuses « signataires du procès-verbal de désignation du président » de la Ceni – Denis Kadima, jugé proche du chef de l’Etat. Un président de la Ceni proche de l’ex-président Joseph Kabila avait précédemment permis d’importantes fraudes électorales dans le passé.
https://afrique.lalibre.be/13362/le-pouvoir-des-eglises-en-afrique/
Ces six confessions religieuses sont les musulmans, les kimbanguistes, les orthodoxes, les « églises indépendantes », l’Armée du Salut et « l’Eglise du réveil », qui regroupe différentes églises du réveil. Les catholiques sont majoritaires au Congo, tandis que les protestants de toute dénomination forment un peu plus d’un tiers des croyants, la majorité d’entre eux appartenant à l’ECC. Les kimbanguistes et les musulmans regroupent chacun 5% des Congolais.
Pas les mêmes valeurs
Le communiqué du 27 octobre constatait notamment que « l’Eglise du Christ au Congo ne partage pas les mêmes valeurs » que ces six membres, accusés de défendre « la thèse de la soumission totale au pouvoir » politique au lieu de soutenir « la mission prophétique de l’Eglise consistant à encourager le bien, dénoncer le mal et proposer des pistes de solution ». Le communiqué, long de cinq pages, dénonçait aussi « les menaces, les insultes et la campagne de dénigrement dont sont victimes l’Eglise du Christ au Congo et ses responsables ».
Ce 29 novembre, l’Eglise catholique a, à son tour, annoncé suspendre sa participation à la Plateforme des Confessions religieuses, pour la même raison. « Avec la désignation des animateurs de la Ceni, les évêques se sont rendus compte de la grande divergence de doctrines et des perceptions de valeurs éthiques avec certaines confessions religieuses », les même six courants minoritaires.
https://afrique.lalibre.be/13711/rdc-les-eglises-du-reveil-appelees-a-la-rescousse-par-le-pouvoir/
Eglise du Réveil et Communauté islamique
Ce 2 décembre, un communiqué de la Plateforme des Confessions religieuses, signé par les six courants minoritaires, a pris acte du retrait des deux courants religieux majoritaires et annoncé la désignation de « nouveaux animateurs ». Elle a élu à sa tête le représentant légal de l’Eglise du réveil, l’évêque général Israël Dodo Kamba Balanganay, qui remplace à ce poste Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale catholique. La vice-présidence revient au représentant des musulmans, cheikh Abdallah Mangala Luaba, en remplacement du président de l’ECC, le Dr André Bokundoa-Bo-Likabe.
Selon les informations de La Libre Afrique.be, le pasteur Dodo Kamba (photo) a été imposé en septembre 2020 à la tête de l’Eglise du Réveil du Congo par le pasteur Jacques Kangudia, membre du cabinet du président Félix Tshisekedi et « coordinateur pour le changement des mentalités ». Avant cela, Israël Dodo Kamba, faisait des prédications sur YouTube au nom de la Mission sacerdotale Royale (sic). Son accession à la tête de l’Eglise du Réveil du Congo avait nécessité la destitution – en contravention avec les statuts légaux, selon lui – de son président, le Général Sony Kafuta Rockman. Le président Tshisekedi est lui-même un adepte de l’Eglise de Réveil du Congo depuis sa conversion au pentecôtisme en 2015, sous l’influence du pasteur Jacques Kangudia. »
Ref. RDCongo: l’Eglise du Réveil du Congo préside la Plateforme des confessions religieuses
D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :
LE VERDICT EST TOMBÉ : LE PAPE ACCEPTE DE DÉMETTRE L’ARCHEVÊQUE DE PARIS DE SA CHARGE ÉPISCOPALE
Six jours seulement. François n’a pas traîné pour statuer sur le sort de l’archevêque de Paris. Sans l’avoir préalablement rencontré - mais joint par téléphone selon nos informations -, le pape a accepté jeudi 2 décembre la démission de Mgr Michel Aupetit. Le couperet est tombé sans crier gare et a surpris tout le monde, même les observateurs les plus aguerris des arcanes du monde ecclésial. Dans l’entourage de l’archevêque, c’est la sidération. « On ne s’attendait pas à ça, confie un proche. En vérité, c’est un choc cosmique ! Nous recevons des centaines de messages de consternation à l’archevêché. Ces gens ne croient pas à cette soi-disant affaire de ‘petite copine’. Ils estiment que cette histoire est une chose impossible et que Rome s’est tout simplement trompé. Certains messages sont même empreints de colère. »
Mais de rares voix osent établir un lien entre la rapidité de la décision romaine et la gravité des faits qui seraient reprochés à Mgr Aupetit. Depuis la publication par l’hebdomadaire Le Point d’un article à charge contre l’archevêque parisien, les langues se délient et les accusations mettant en cause « le comportement ambigu » de Mgr Aupetit – selon ses propres mots – avec une femme s’étayent. Selon les informations recueillies par Famille Chrétienne, les faits qui lui sont reprochés pourraient être bien plus graves qu’un simple mail adressé par erreur à sa secrétaire en 2012, et justifieraient à eux seuls la décision expéditive du Saint-Père.
Selon une source proche du dossier, la décision de Rome est en rapport direct avec la réalité des affaires de mœurs reprochées à Mgr Aupetit par Le Point. L’archevêque de Paris avait démenti avec force auprès de l’hebdomadaire toute relation sexuelle avec la destinataire de son mail, ...
La suite est en accès payant sur le site de Famille Chrétienne
Lu sur le site web « didoc » cet article de Jean de Saint-Chéron publié le 30 novembre 2021 :
« Lors de la publication du rapport Sauvé, le célibat des prêtres a parfois été présenté comme une des causes des actes pédocriminels. Jean de Saint-Chéron (*) réfute avec force cette accusation et réaffirme le sens du célibat sacerdotal.

Le christianisme est une histoire de fou. Que voulez-vous. C’est la religion de tous les excès. On le sait depuis le début. « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes », comme disait saint Paul (1 Co 1, 23). Le célibat « pour le Royaume », selon la formule consacrée, c’est-à-dire pour l’amour de Dieu et des hommes, qu’il concerne les religieux, les laïcs consacrés ou encore les prêtres, manifeste un peu de cette folie. « Mais, ajoute Paul, pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 24). Pour les chrétiens, la « folie » du christianisme est une image de la sagesse de Dieu. Or c’est toujours à cette dernière que se heurte notre bon sens bien terre à terre, quand nous essayons de comprendre la religion.
S’agissant du célibat des prêtres dans l’Église catholique latine — où l’on n’ordonne prêtres que des hommes célibataires, tandis qu’en Orient, y compris dans l’Église catholique, il est possible d’ordonner des hommes mariés —, le débat n’est pas neuf, bien sûr. Au IVe siècle, saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, rappelait à l’occasion de débats sur les mœurs sacerdotales : « Tout le monde juge le prêtre, et on le juge comme s’il n’était plus dans sa chair, comme s’il n’était pas pétri du limon commun, comme s’il était un ange affranchi de toutes les faiblesses de l’homme ». Or nous savons bien que c’est plus compliqué que ça. Mais pourquoi alors l’Église s’obstine-t-elle à prendre ses prêtres parmi des célibataires qu’elle appelle à garder cet état ?
En 1967, en ce temps où la continence sexuelle n’était pas franchement dans l’air du temps, le pape Paul VI s’était fendu d’une encyclique sobrement intitulée Sacerdotalis caelibatus. Il y présentait en détail la triple signification du célibat sacerdotal : correspondance au Christ célibataire ; don radical de soi-même au peuple de Dieu ; témoignage de la vie éternelle. Loin de tout angélisme, le texte était non seulement bien incarné — et n’éludait pas l’épreuve que constitue le célibat, même choisi librement et par amour, dans la vie d’un homme — mais faisait droit aux grandes objections du monde et du « pragmatisme ». La lettre ouvrait en effet sur un exposé de ces objections (complexité historique de la question du célibat ; pénurie de prêtres ; « violence faite à la nature » ; risque d’infidélité au célibat et donc de défroquage, etc.). Cette liste demeure tout à fait actuelle en 2021, et les détracteurs du célibat sacerdotal en manque d’idées seraient bien inspirés d’aller y puiser de nouveaux arguments pour leurs dîners en ville.
Avant d’essayer d’éclairer, par un très parcellaire rappel de ce qu’est au fond le christianisme, le sens du célibat sacerdotal, il est une objection contemporaine que l’on entend, que l’on lit, et qui se fraie aujourd’hui un chemin dans les méandres de certaines consciences visiblement très éclairées : il y aurait une causalité entre le célibat sacerdotal et les crimes abominables révélés par le rapport Sauvé. Il m’est extrêmement pénible d’avoir à rappeler ici que l’immense majorité des crimes pédophiles sont commis par des hommes qui n’ont pas voué le célibat, et qui ont d’ores et déjà une, un, ou plusieurs partenaires sexuels appartenant à la catégorie des adultes consentants. Il est pénible de le rappeler, mais sans doute faut-il que quelqu’un s’en charge. Qu’on établisse un lien entre la discipline du célibat et les prêtres qui partent avec une paroissienne ou, plus tragique, qui mènent une double vie dans l’ombre, soit. Mais avec la pédocriminalité !... Une telle suspicion de causalité repose d’ailleurs sur une étrange conception des penchants naturels de l’homme. Et ce serait une bien piètre vision du mariage que d’y voir un remède aux pires turpitudes sexuelles.
Passée la mention de cette absurdité, il faut rappeler que le sens du célibat ne saurait en aucun cas se limiter à une discipline ecclésiastique, comme un « fardeau obligé » imposé à tous ceux qui auraient le désir de devenir prêtres. Au contraire, il faut comprendre que l’Église catholique latine n’appelle ses prêtres que parmi ceux qui choisissent d’être célibataires. Et si l’on est un catholique romain de rite latin, le fait de ne pas se sentir « appelé » au célibat est un excellent indice que l’on n’est tout simplement pas appelé à être prêtre. (Encore une folie que seule la foi permet de reconnaître comme une sagesse).
Une fois que l’on a dit cela, n’esquivons pas la question du combat qui reste à vivre pour ceux qui sont appelés au célibat. Il ne s’agit pas de faire l’innocent, le désincarné ou le naïf, comme si de rien n’était. Mais de reconnaître l’épreuve pour en découvrir le sens profond, la grandeur, la joie mystérieuse d’une vie donnée et prophétique, selon le témoignage de tant de prêtres à la vie belle et féconde, aujourd’hui et au cours de l’histoire. Cette joie échappe à qui refuse d’entendre que dans le christianisme, « ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1 Co 1, 25). Mais comprenons au moins que la « folie de Dieu » est toujours ordonnée à l’amour, et nulle radicalité chrétienne ne saurait aboutir à un fanatisme violent — qui est bien plutôt la marque d’une absence de dieu.
Le Père Albert Chapelle, grand théologien jésuite, écrivait en 1977 dans Sexualité et sainteté que « qui n’accepte pas de ressentir le célibat de manière douloureuse ne sait pas ce qu’est le célibat. Le célibat appauvrit au niveau pulsionnel ; le célibat est renoncement au complément d’humanité qu’un partenaire de vie peut apporter ». Or seul le mystère de l’Évangile, ainsi que le mystère d’une vocation propre, peuvent faire entrer dans l’intelligence d’un acte aussi élevé que celui du renoncement volontaire à la vocation naturelle de l’homme (le mariage), qui est chose bonne et archi-bonne. Écartons tout de suite que dans la spiritualité chrétienne le mariage ne serait pas vu comme un choix radical, un don de sa vie par amour. Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr ! Mais le Christ lui-même proclame au sujet de ceux qui renoncent à se marier « à cause du royaume des cieux », que peut seul le comprendre « celui qui peut le comprendre » (Mt 19, 12). Or ceux qui à la fois « peuvent comprendre » et sont appelés à embrasser cette vie ne forment qu’une infime partie de la population (sinon le taux de natalité en prendrait un coup).
Nous autres laïcs, croyants ou non, que pouvons-nous comprendre ? Certains prêtres eux-mêmes confient n’avoir compris que bien tard le sens du célibat auquel ils s’étaient sentis appelés des années plus tôt, en discernant sans doute la grandeur amoureuse radicale, sans bien la saisir. Tel est le cas de Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, qui évoque la « croix » du célibat et la « souffrance » du renoncement à être père selon la chair, tout en disant la joie très haute de ce sacrifice : « Je me souviens très bien du jour où j’ai à la fois compris et accepté mon célibat, écrit-il. J’étais déjà prêtre. C’était à l’hôpital Spallanzani, hôpital de phase terminale des maladies infectieuses où j’étais aumônier. Mario, auprès de qui je me trouvais, était en train de mourir du S.I.D.A. Un jour, me regardant bien dans les yeux, il m’a dit : “Je crois avoir compris le célibat des prêtres !” Du tac au tac, je lui ai répondu : “Eh bien explique-moi parce que moi, je n’ai pas tout compris !” Il a réfléchi et paisiblement il m’a dit : “Quand tu es là, je me repose dans ton cœur ! […] Il n’y a personne dans ton cœur que tu dois aimer plus que moi lorsque tu es à côté de moi. Ton cœur est libre d’être pour moi tout seul, et c’est cela qui me repose. […] Si tu étais marié, alors je saurais qu’il y a dans ton cœur quelqu’un de plus important que moi et ce serait normal. Pareil si tu avais des enfants. […]” Il avait raison, le célibat que vit le prêtre diocésain, c’est le célibat même du Christ. Tout cela nous dépasse et, bien sûr nous ne sommes jamais à la hauteur de l’exigence que ce célibat implique ». C’est en découvrant qu’il avait choisi d’être un pauvre parmi les pauvres que celui qui était alors un prêtre mûr a compris le sens de ce qu’il vivait depuis quinze ans.
La question surnaturelle, quand il s’agit de christianisme, ne peut être éludée. C’est toujours à ça qu’il faut revenir. Car rien n’est plus concret que le célibat d’un prêtre, ni plus mystérieux. C’est une réalité physique, visible, difficile, dont le sens redit par le pape Paul VI il y a plus de cinquante ans révèle la haute dignité de l’homme, capable d’aimer au-delà de ses forces, et ainsi de parler de l’invisible. Si la sagesse de ce monde est folie devant Dieu, le christianisme a l’audace d’enseigner que c’est parce que la sagesse du monde ne regarde pas assez loin. « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celle des hommes » (Mt 16, 23), dira le Christ à Pierre effrayé à l’idée de la croix.
Le célibat consacré ne rabaisse ni la dignité de l’acte sexuel ni la splendeur du mariage. Il dit autrement, de façon plus surnaturelle, de façon incompréhensible peut-être à nos esprits trop inquiets de ne plus jouir, que l’amour est un don total de soi, et que les chrétiens vivent déjà d’une autre vie, éternellement joyeuse. Les prêtres qui vouent le célibat sont des témoins de l’invisible, comme des sentinelles de l’espérance. Ils témoignent que, selon le mot de Thérèse d’Avila, Dieu seul suffit à remplir une vie humaine. Ils nous disent que nous sommes faits pour nous donner entièrement et pour vivre éternellement.
Devant une signification si haute, on perçoit mieux la blessure que fait à toute l’Église l’infidélité à ce célibat. On perçoit aussi combien — par-delà tous les arguments fallacieux calqués sur l’esprit du monde — l’Église catholique de rite latin perdrait de son prophétisme, même incompris ou mal compris, en revenant sur cette discipline qui veut qu’elle n’ordonne prêtres que des célibataires. Jamais on ne pourra comprendre le christianisme et son ahurissante folie si l’on cesse de considérer qu’un chrétien est quelqu’un qui croit vraiment à la résurrection du Christ, dans sa chair. Et qui affirme que la vie est éternelle.
Ref. Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr !
(*) Jean de Saint-Chéron est essayiste et a publié « Les bons chrétiens » en 2021 (Salvator), un essai sur le sens du christianisme dans le monde contemporain. Source : https://www.lefigaro.fr/vox/religion/les-pretres-qui-vouent-le-celibat-sont-des-temoins-de-l-invisible-des-sentinelles-de-l-esperance-20211124.
Du site de l'Eglise catholique à Paris :
Déclaration de Mgr Michel Aupetit
2 décembre 2021
« Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris.
Que le Nom du Seigneur soit béni ! »
Cette phrase de Job m’habite, au moment où je reçois cette acceptation de la remise de ma charge de la part du Saint Père. Les événements douloureux de la semaine passée, sur lesquels je me suis déjà exprimé, m’avaient amené à remettre ma mission dans les mains du Pape François pour préserver le diocèse de la division que provoquent toujours la suspicion et la perte de confiance.
J’ai reçu cette lourde charge du diocèse de Paris en essayant de m’en acquitter avec ferveur et dévouement. Je rends grâce à Dieu, qui m’a fait depuis toujours le don d’un regard bienveillant sur mes semblables et d’amour des personnes, qui m’avait conduit dans un premier temps à l’exercice de la médecine. Prendre soin est quelque chose de profondément ancré en moi et les difficultés relationnelles entre les hommes ne l’entament pas.
Je suis heureux d’avoir servi ce diocèse avec des équipes magnifiques, clercs, laïcs, consacrés, totalement dévoués au service du Christ, de l’Église et de leurs frères. Il y a trop de personnes à remercier pour que j’en fasse une liste exhaustive.
Le jour de mon entrée au séminaire, j’ignorais totalement où cela allait m’entraîner, mais la confiance en Jésus-Christ qui m’habitait alors, continue de me rendre totalement disponible, pour le suivre où il voudra.
J’ai, bien sûr, été fortement troublé par les attaques dont j’ai été l’objet. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu d’avoir le cœur profondément en paix. Je remercie les très nombreuses personnes qui m’ont manifesté leur confiance et leur affection depuis ces huit jours. Je prie pour ceux qui, peut-être, m’ont souhaité du mal comme le Christ nous a appris à le faire, lui qui nous aide bien au-delà de nos pauvres forces. Je demande pardon à ceux que j’aurais pu blesser et vous assure tous de mon amitié profonde et de ma prière, qui vous seront toujours acquises.
Le diocèse de Paris est habité d’un profond dynamisme. Il est en route pour une nouvelle façon de vivre la fraternité à partir de notre baptême commun, dans une synodalité sans posture entre les différents états de vie. J’ai une totale confiance dans ce qui a été initié avec les vicaires généraux et les différents conseils qui m’entourent. Cet élan ne retombera pas et je demande à tous d’œuvrer pour que s’accomplisse, dans le souffle du Saint Esprit, ce qui a été commencé.
Je vous reste totalement uni et marche avec vous vers l’accomplissement du Salut.
Je ne peux que redire le message de ma toute première homélie : « Ne regardez pas l’archevêque, regardez le Christ ! ».
Michel Aupetit

Le vendredi 10 décembre, la Fête de Notre Dame de Lorette, la Paroisse des Saints Jean et Étienne « aux Minimes » organise et vous invite au Concert Marial de Noël : orgue et cantiques, par MM. Berger et Ockerman, organistes liturgiques de la Paroisse (Église des Saints Jean et Etienne « aux Minimes », rue des Minimes 62, 1000 Bruxelles.
Le concert commencera après la Messe de 18h30 (entrée gratuite, participation volontaire pour les œuvres paroissiales).
De Ralph SCHMEDER, responsable du Service de presse du diocèse de Liège :
La menace d’une nouvelle guerre scolaire ?
Chère lectrice, cher lecteur,
D’habitude, le mois de décembre est un mois paisible. Le temps de l’Avent, dont les lumières éclairent l’obscurité de l’hiver naissant, conduit vers la fête de la Nativité, fête de la paix. Qu’en sera-t-il cette année puisque le cours de religion dans nos écoles est une fois de plus en danger ?
Le 22 novembre laissera des traces d’une autre époque, avec un triste air déjà vu de guerre scolaire. Lors d’une déclaration conjointe, des parlementaires issus du Parti Socialiste, d’Ecolo et du Mouvement Réformateur, trois partis de la majorité de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont présenté les conclusions du groupe de travail en charge d’un examen du cours d’Education à la Philosophie et à la Citoyenneté (EPC). Sans avoir consulté les représentants des cultes, ils recommandent l’augmentation de ce cours à deux heures par semaine dans l’officiel et la suppression de l’obligation du cours de religion. L’enseignement libre serait alors le seul réseau où le cours de religion serait encore clairement inscrit dans le programme.
Dès l’annonce de ce projet, le porte-parole francophone de la conférence des évêques, Tommy Scholtes, a immédiatement réagi : « Cela me paraît une grave erreur de sortir les cours de religion ou de morale de la grille scolaire habituelle des élèves. Si la constitution en son article 24 demande qu’on organise un cours, ce n’est pas pour le sortir de la grille. C’est oublier que la religion et la morale font partie de manière constitutive de la vie sociale et culturelle des jeunes citoyens que sont les élèves. Transférer de manière facultative le cours en le rendant à option, c’est laisser place à toutes sortes d’initiatives qui seront organisées en dehors des écoles et donc du contrôle d’une inspection scolaire. »
A l’heure où j’écris ces lignes, la première vague d’indignation dans le monde catholique est déjà passée, et on peut espérer que l’Eglise (comme d’ailleurs les autres religions) puisse encore faire entendre sa voix pour répondre à cette nouvelle attaque. Même si ce projet ne concerne que les écoles officielles, on peut penser qu’il ne s’arrêtera pas là. Tôt ou tard, on remettra aussi en question le cours de religion dans le réseau des écoles catholiques. Le mardi 23 novembre, j’ai assisté à une réunion « en distanciel » du conseil presbytéral, où l’assemblée (y compris notre évêque et son vicaire général) s’est prononcée à l’unanimité pour la nécessité de se défendre par rapport à ces tentatives de plus en plus ouvertes de faire disparaître l’enseignement de la religion chrétienne dans nos écoles.
Un confrère curé témoignait : « Dans les écoles communales de mon Unité pastorale, déjà à l’heure actuelle, il n’y a plus eu de cours de religion depuis deux ans, et à la catéchèse de profession de foi, on sent déjà clairement la différence de niveau de culture religieuse entre les enfants qui fréquentent l’officiel et ceux qui sont dans une école catholique ».
Comment réagir ? Les représentants des cultes n’ont plus les mêmes appuis politiques que par le passé. Faut-il lancer des pétitions, écrire des cartes blanches dans la presse ? La mobilisation des parents, qui devraient réclamer le droit à une formation aux valeurs chrétiennes, est une autre possibilité qui pourrait avoir un certain poids.
Toute cette discussion est un bon exemple de cette « guerre froide » malheureuse qui divise notre société, entre ceux qui veulent réduire la pratique d’une religion à une affaire strictement privée et ceux, dont je suis, qui restent persuadés que les valeurs (morales et spirituelles) véhiculées par les religions sont des biens publics constitutives de notre société. Une « société laïque », est-ce une société dirigée par une certaine laïcité dont l’idéologie est le combat contre les religions établies, notamment le catholicisme et l’islam ? Est-il encore permis de rêver d’une société où il y a de la place pour toutes les convictions, où on peut s’enrichir mutuellement, dans le respect de ceux qui se réclament du Dieu de Jésus-Christ, d’Allah ou de Bouddha ?
Mais que ces rumeurs de guerre idéologique ne nous empêchent pas de nous préparer intérieurement à la fête de l’Incarnation de Dieu dans notre monde. Déjà il y a 2000 ans, un petit nouveau-né, venu au monde dans une étable à Bethléem, a fait frémir les puissants de son temps. Et pourtant, il est venu pour annoncer la paix de Dieu et pour inaugurer ce qu’il appellera lui-même le « Royaume des cieux ».
Dans la capitale chypriote, les mots de Jean-Paul II appelant à « construire des ponts, et non des murs » n’ont rien perdu de leur force. Et pour cause : la maison qui abrite le représentant du Saint-Siège est située près de la « ligne verte », cette frontière de barbelés et de murs qui coupe Chypre en deux. Plus précisément dans la « zone tampon », qui s’étend tout au long de la double frontière, turque et grecque. C’est ici, à Nicosie, que le pape François atterrira jeudi 2 décembre pour inaugurer un voyage de quatre jours, au cours duquel il se rendra également en Grèce.
→ LES FAITS. Le programme du pape à Chypre et en Grèce
À Chypre, où Benoît XVI s’était rendu en 2010, François sait qu’il s’engagera sur un terrain diplomatique et politique extrêmement sensible. « On a tous l’espoir que la réunification puisse avancer, mais il semble que le pape ne s’y aventurera pas », relève une source diplomatique. « Nous soutenons la réunification de l’île, mais elle semble plus loin que jamais », renchérit, lucide, une source vaticane. En cause : les durcissements des relations entre les deux parties, encore renforcées par la pandémie, expliquent plusieurs observateurs locaux.
Durcissement des relations
Le pape interpellera-t-il directement la Turquie ? En Grèce comme à Chypre, ceux que les autorités locales désignent parfois comme « le voisin oriental » – sans même prononcer son nom – fait figure d’adversaire. Si le Saint-Siège entretient avec Ankara des relations délicates, elles sont réelles et Rome n’entend pas les mettre à mal. La question de la réconciliation a d’ailleurs à peine été abordée lors de la présentation du voyage, mardi 30 novembre. Sauf coup d’éclat inattendu, le pape ne se rendra donc vraisemblablement pas au nord, dans la zone turque.
Même s’il n’est pas exclu que François encourage les responsables de l’île à bâtir des ponts plutôt que des murs, c’est bien la crise des migrants qui sera au centre de ce déplacement. Certes, le gouvernement chypriote a tout fait pour rester en dehors de la carte de la crise migratoire. « Chypre a été complètement oubliée des passeurs pendant toute la phase chaude du conflit syrien », confirme une source sur place. Mais les flux de réfugiés ont grossi depuis 2019. Les migrants constituent aujourd’hui 4 % de la population chypriote.
Dans le cadre d’un accord négocié entre le Vatican, Chypre et l’Italie, une cinquantaine d’entre eux devraient gagner Rome à partir de mi-décembre, via le mouvement Sant’Egidio. La proposition du pape est vue d’un bon œil par les autorités chypriotes, qui y voit une manière de manifester sa solidarité aux pays en première ligne dans la crise migratoire. « C’est une manière de dire à toute l’Europe qu’elle doit être solidaire, et de ne pas laisser les petits pays faire tout le travail », résume un diplomate. Un geste qui rappelle celui du pape qui avait décidé en 2016, à la surprise générale, de ramener en Italie trois familles de réfugiés syriens musulmans dans son avion, juste après sa visite à Lesbos.
« J’ai promis aux réfugiés de retourner à Lesbos »
Dimanche 5 décembre, sur l’île grecque, le pape retrouvera des campements qui n’ont plus rien à voir avec ceux qu’il a connus. En septembre 2020, celui qui abritait près de 12 000 personnes a été incendié. Désormais, 4 000 demandeurs d’asile vivent dans le nouveau camp de Mavrovouni. Pourquoi François y retourne-t-il ? « J’ai promis aux réfugiés de retourner à Lesbos », a-t-il affirmé en privé à plusieurs reprises.
Lu sur le site web du mensuel « La Nef », cet entretien de Christophe Geffroy avec le Cardinal Robert Sarah :
Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements de 2014 à février 2021, le cardinal Robert Sarah nous offre de magnifiques « méditations sur la figure du prêtre » dans un nouvel ouvrage intitulé Pour l’éternité (1). Entretien autour de ce livre et sur les affaires d’abus sexuels sur mineurs qui secouent l’Église de France.
La Nef – Votre livre est un magnifique plaidoyer pour le prêtre et sa vocation : pourquoi un tel livre aujourd’hui ? Et est-ce une coïncidence qu’il sorte au moment où l’Église de France est ébranlée par le scandale des abus sexuels et le rapport de la CIASE demandé par la Conférence épiscopale ?
Cardinal Robert Sarah – J’ai voulu ce livre pour que tous, laïcs et prêtres, puissent redécouvrir l’essence du sacerdoce. Depuis des années, je reçois beaucoup de prêtres ébranlés, découragés et isolés. Je voulais les conforter dans leur vocation. J’ai aussi remarqué que les fidèles ne savent plus ce qu’est un prêtre. Soit on le méprise ou on le soupçonne de monopoliser un prétendu pouvoir, soit on en fait une star en raison de son activisme. Mais on ne regarde plus le prêtre pour ce qu’il est, un être configuré au Christ, époux de l’Église. Apprécions les prêtres pour ce qu’ils sont avant de regarder ce qu’ils font ! Je n’avais pas prévu que la sortie de ce livre coïncide avec le rapport de la CIASE. Mais cela s’est révélé providentiel.
À l’heure où certains sont tentés d’inventer un nouveau sacerdoce, j’ai voulu laisser la parole aux saints car ils nous transmettent l’Évangile vécu. Ils dessinent dans ce livre la figure du prêtre tel que Jésus lui-même nous l’a laissée pour l’éternité. N’ayons pas peur de la recevoir et de l’aimer sans vouloir la retoucher pour la rendre conforme aux goûts du monde contemporain qui seront très vite démodés.
On peut dire que votre livre va fondamentalement à l’opposé du mouvement actuel – et notamment du rapport de la CIASE qui va jusqu’à fustiger le « système patriarcal » de l’Église – qui tend à « désacraliser » la figure du prêtre, pour en faire un homme ordinaire exactement comme les autres, et qui devrait donc pouvoir être marié : quelles sont l’origine et les causes de cet abaissement de la vision du prêtre et que pensez-vous de ce rapport de la CIASE et de ses préconisations ?
Il était nécessaire de faire la lumière sur les crimes commis par des prêtres. Il était juste de mesurer l’ampleur du péché et l’indifférence à ce péché qui avait fini par s’infiltrer dans les mentalités des évêques. La perte du sens du péché est une marque de la barbarie de notre époque. La manière dont les crimes pédophiles ont été traités en est une illustration tragique. Le système qui a entraîné le silence devant ces crimes est avant tout une forme de relativisme moral pratique. On a renoncé à désigner le mal, à dénoncer le bourreau, à punir le criminel sous prétexte d’une miséricorde mal entendue qui n’était que la couverture d’une culture de l’excuse, de la complaisance subjective et de l’oubli de la gravité objective du péché.
Mais certains voudraient instrumentaliser ces péchés d’une minorité de prêtres (3 %) pour rendre responsable l’Église en elle-même et le sacerdoce lui-même. Pourtant l’immense majorité des prêtres (96 %) s’est montrée fidèle. Parce que certains prêtres ont succombé à une pratique pathologique et perverse de la paternité, de la sacralité et de l’autorité, on voudrait faire du prêtre un homme comme les autres, lui dénier son être de père, son caractère sacré ? Il y a là une erreur de raisonnement. L’immense majorité des crimes sexuels est commise par des hommes mariés et pères de famille. Est-ce la faute du mariage et de la paternité ? Faudrait-il supprimer la famille ?
Derrière ce sophisme, il y a une erreur que le Catéchisme de l’Église catholique dénonce clairement : le péché n’est pas que le fruit d’une structure sociale. Nos comportements demeurent libres. Nous en sommes responsables. Si donc des prêtres se sont montrés pécheurs, c’est qu’ils ont oublié qui ils sont. Ils sont, par le sacrement de l’Ordre, configurés au Christ, époux et serviteur de l’Église pour l’éternité. Leur âme est marquée pour toujours par ce sceau que l’on appelle le caractère sacramentel qui les consacre à jamais. Cette consécration n’est pas un isolement hors de la réalité qui ouvrirait la porte à une forme de toute-puissance psychologique, elle est une mise à part pour Dieu qui engage à suivre le Christ comme serviteur jusqu’en son sacrifice, jusqu’à la Croix.