Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 703

  • L'inquisition : mythes et réalités

    IMPRIMER

    De KTO :

    La légende noire de l´inquisition / Au risque de l'histoire

    Dans l´histoire de l´Eglise, l´Inquisition fait figure d'épouvantail. Née au XIIIe siècle, cette juridiction d´exception avait pour objectif d´éradiquer l´hérésie de la société chrétienne. Au fil des siècles, Elle est devenue le symbole de l´obscurantisme religieux, du fanatisme et de la cruauté. Dans cette émission, les deux médiévistes André Vauchez et Laurent Albaret font la part de l´Histoire et de la légende : comment définissait-on l´hérésie et comment se déroulait une procédure inquisitoriale? Qui étaient les inquisiteurs ? Existait-il des contre-pouvoirs à ces procédures ? A-t-on aussi une idée du nombre de condamnation au bûcher et l´inquisition était-elle une fin en soi ? Autant de questions qui seront abordées à l´occasion de ce premier volet de l´émission « Au risque de l´histoire ». Premier opus de 7 rendez-vous de 52 minutes. Une émission KTO animée par Christophe Dickès, en partenariat avec StoriaVoce.

  • A qui profitent les ombres chinoises de l’accord secret entre Rome et Pékin ?

    IMPRIMER

    En Chine, l’Eglise catholique ne représente pas grand’chose (dix à quinze millions de membres sur plus d’un milliard trois cent millions de citoyens chinois) et demain sans doute moins encore si elle devait  troquer le rôle prophétique d’Antigone contre celui d’Ismène face au pouvoir du roi Créon. Sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau », l’historien Yves Chiron, interviewé par Odon de Cacqueray (23 septembre 2019), remet en perspective une situation qui n’a jamais été simple (JPSC):

     « Le 22 septembre 2018, le Saint-Siège annonçait la signature d'un accord provisoire avec le pouvoir communiste chinois. Aujourd'hui encore, nous ne connaissons pas les modalités exactes de cet accord. Nous savons qu'il contient des dispositions sur les procédures de nominations d'évêques. Pour certains cet accord signe la mort de l'Église clandestine, pour d'autres c'est un grand pas vers la réconciliation de tous les catholiques chinois. Yves Chiron, historien spécialiste de l'histoire de l'Église a signé chez Artège La longue marche des catholiques de Chine, un livre qui retrace l'histoire de l'évangélisation de la Chine et permet de comprendre la situation actuelle. Nous avons pu avoir un entretien téléphonique avec lui. 

    Comment l’évangélisation de la Chine a-t-elle débuté ? 

    Il y a une tradition solidement ancrée, qui indique que l’apôtre Saint Thomas, évangélisateur de l’Inde comme chacun sait et les historiens sont presque tous d’accord sur le sujet, serait allé jusqu’en Chine avant de repartir en Inde où il est mort. De cela on a des traces dans des textes liturgiques postérieurs, et peut-être, mais c’est un sujet controversé, des traces archéologiques avec une frise sculptée, mise à jour sur les côtes chinoises… C’est une tradition qui est solidement ancrée, défendue par certains auteurs, et qui demanderait confirmation et vérification par différentes sources, archéologiques, littéraires, etc. De façon plus établie, pour une évangélisation sur une longue durée avec des traces incontestables, il faut remonter au VIIe siècle, avec un missionnaire d’origine perse, Alopen. Il arrive dans l’ancienne capitale de la Chine, Xi’an, en 635 et il va pouvoir, avec l’accord de l’empereur de l’époque, répandre la religion chrétienne. 

    De cette première activité missionnaire, on a un témoignage archéologique solide et très important historiquement, une stèle datée du VIIIe siècle, mise à jour par les jésuites et qui a depuis été étudiée, décryptée. Elle atteste, de façon précise, d’une expansion missionnaire chrétienne dans la Chine du VIIe-VIIIe siècle. 

    Le christianisme que professe Alopen et ceux qui l’ont suivi se rattache au christianisme syriaque. C’est d’ailleurs le patriarche syriaque oriental qui va créer un archevêché dont dépendront les autres diocèses et évêchés créés à cette époque. L’archevêque et les évêques qui sont présents dans ces VIIe et VIIIe siècles sont des Syriaques, ce ne sont pas des Chinois. 

    De quand date l’apparition d’un clergé chinois ? 

    Les évènements sont difficiles à établir de façon certaine, parce qu’on a une deuxième vague missionnaire très importante au XIIIe siècle et dans la première moitié du XIVe, avec les franciscains cette fois, venus d’Italie. Eux aussi vont avoir un grand rayonnement, ils vont toucher plus largement les populations au-delà des Chinois. Il y avait là encore des évêques et des archevêques, est-ce qu’ils ont pu aller jusqu’à ordonner des prêtres chinois ? La chose n’est pas établie, sans être impossible. Ils ont rempli une action de formation, dès le plus jeune âge, à l’intention des Mongols et des Chinois, peut-être que certains des jeunes « séminaristes » sont allés jusqu’au sacerdoce… Le doute demeure.

    Lire la suite

  • Les finances du Vatican sont dans le rouge

    IMPRIMER

    Déficit inquiétant dans les comptes du Saint-Siège. Information de Il Giornale (de ‘droite‘…) :

    Le Pape et le rouge de 70 millions

    Le Cardinal Marx étudie un plan « larmes et sang »

    Collègues en révolte: il y a des laïcs à 15 mille euros par mois

    Fabio Marchese Ragona, Il Giornale, 20 septembre 2019, traduction de "Benoît et moi" :

    Il faut trouver un remède pour arrêter l’hémorragie et impliquer en temps utile tous les cardinaux et évêques à la tête des dicastères vaticans.

    Une fois de plus, ce sont les finances d’Oltretevere qui troublent le calme de la résidence Sainte Marthe, le quartier général du pape François. Le Souverain Pontife, qui depuis son élection en 2013, tente de réformer l’espace économique du Vatican est maintenant confronté à un nouveau problème: l’assainissement des caisses du Saint-Siège, qui en 2018 ont enregistré un déficit d’environ 70 millions d’euros sur un budget de 300 millions.

    D’un côté, les donations, de plus en plus importantes, de l’autre, les contributions des organismes économiques internes (comme l’IOR) de moins en moins incisifs: c’est pourquoi François, qui n’a pas encore nommé de préfet du Secrétariat à l’économie (après le départ du cardinal Pell pour l’Austalie en 2017), a chargé le cardinal allemand Reinhard Marx, membre du C6 et coordinateur du Conseil économique du Saint Siège, de trouver une solution.

    Ce matin, le cardinal a convoqué une réunion d’urgence au cours de laquelle on tentera d’identifier toutes les coupes possibles à faire. D’après ce qui émerge des milieux vaticans, ce ne sera certainement pas une simple réunion: de nombreux cardinaux sont prêts à faire part à Marx de leur mécontentement face à certaines mesures qui n’ont pas contribué à équilibrer les budgets. « L’un des principaux problèmes est le salaire de quelques laïcs qui gagnent jusqu’à 15 mille euros par mois – tonne l’un des chefs de dicastère qui assistera à la réunion – Il y aurait eu beaucoup de dépenses dans lesquelles on aurait pu tailler. L’arrivée de consultants d’entreprises extérieures, qui sont entrés comme employés payés par le Saint-Siège, a compliqué les choses: ils gagnent plus que nous, les cardinaux, et souvent n’ont même pas de bonnes compétences « .

    En effet, l’une des principales dépenses du Vatican est liée aux salaires des employés, environ 5000 entre le Saint-Siège et le gouvernorat, même s’il s’agit en général de rémunératioins modeste face aux dépenses très élevées pour certains spécialistes qui travaillent avant tout dans les instances économiques du Vatican. Pour cette raison, par exemple, ces derniers mois, le gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, afin d’économiser quelques centaines d’euros par mois, a même réduit les heures supplémentaires du dimanche de deux agents de maintenance des ascenseurs dans le Palais apostolique.

    Ce n’est pas un hasard si, le 1er septembre dernier, le pape François est resté coincé 25 minutes dans l’ascenseur: les deux opérateurs n’étaient pas présents au Vatican et les pompiers ont dû appeler d’urgence un technicien rencontré ce matin-là par hasard, lui demandant de l’aide pour remettre en marche l’ascenseur et pour sortir le pape et quelques-uns de ses collaborateurs de la cabine bloquée.

    Le gouvernorat a également voulu donner un coup de ciseau dans le domaine de la santé: de nombreux employés de l’Etat du Vatican ont protesté contre la réduction, pour le Fonds de santé, des vaccins nécessaires pour les enfants, obligeant les parents à se tourner vers le Service national de santé italien. Plusieurs cardinaux ont en revanche critiqué la décision d’interdire la vente de cigarettes au Vatican: « C’est une rentrée [d’argent] sûre qui a fait défaut, dommage qu’on vende encore des cigares juste parce qu’ils intéressent quelqu’un de haut placé » maugrée un autre cardinal qui rencontrera Marx aujourd’hui.

  • Le président de la Conférence des évêques de France analyse les défis auxquels l'Eglise est confrontée

    IMPRIMER
  • La composition controversée du synode amazonien

    IMPRIMER

    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register (traduction par nos soins):

    Parmi les participants au synode panamazonien, on compte l'ancien chef des Nations Unies et des théologiens de la libération

    Les désignations semblent correspondre aux priorités attendues du synode sur les préoccupations environnementales et sur la spiritualité autochtone.

    CITÉ DU VATICAN - Le pape François a personnellement invité le cardinal Sean O'Malley de Boston et l’évêque Robert McElroy de San Diego, ainsi que l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, à participer au Synode Amazonien le mois prochain, selon la liste complète des participants publiée le 21 septembre par le Vatican. Les deux prélats américains font partie des 185 membres à être invités à l’événement du 6 au 27 octobre. Les autres participants incluent tous les évêques de la région, les supérieurs religieux, les experts, les délégués fraternels et les chefs des départements du Vatican. Le cardinal O'Malley, membre de confiance du Conseil des cardinaux du pape et président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, s'intéresse de près à l'Amérique latine et parle couramment l'espagnol. Mgr McElroy a été un partisan convaincu de la lutte contre le changement climatique, affirmant que cela devrait être une «priorité centrale» pour l’Église américaine en juillet de cette année. Le synode, dont le thème est «Nouvelles voies pour l’Église et pour une écologie intégrale», devrait se concentrer sur les préoccupations environnementales.

    Un troisième prélat américain, le cardinal Kevin Farrell, préfet du dicastère des laïcs, de la famille et de la vie, y participera également, ainsi que tous les chefs des départements du Vatican, y compris le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin.

    Ban Ki-moon est un ajout controversé à la liste des participants. Le diplomate sud-coréen a noué des liens avec le Vatican en 2015 en tant que Secrétaire général des Nations Unies, il a participé à une conférence sur le changement climatique et l'humanité durable à l'Académie pontificale des sciences. En dépit de son programme laïciste souvent radical et de son engagement en faveur de l’avortement aux Nations Unies, sa nomination en tant qu’invité spécial met en lumière la forte orientation du Saint-Siège en faveur de l’ONU et de ses objectifs, en particulier pour l’environnement, qui se sont développés sous ce pontificat. René Castro Salazar, citoyen américain qui occupe actuellement les fonctions de directeur général adjoint du Département du climat et de la biodiversité de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, sera également de la partie.

    Plus tôt dans le courant de ce mois-ci, le pape François a déclaré, dans le cadre d'une résolution non contraignante de l'ONU relative à un différend territorial mauricien, que les fidèles devraient obéir aux institutions internationales telles que l'ONU: "Si nous sommes une humanité, nous devons obéir", a-t-il déclaré. Et les organisateurs du synode ont déclaré que l'Eglise avait pour objectif "d'accompagner" les peuples amazoniens "dans diverses sphères internationales et régionales du système des Nations Unies, afin qu'ils puissent faire part de leurs préoccupations concernant des situations particulières".

    Autre participant annoncé à ces assises : Jeffrey Sachs, économiste américain non catholique. Bien que Sachs prétende «aimer l’enseignement social de l’Église», c'est un ardent défenseur du contrôle de la population et du recours à l’avortement. Participant aux conférences du Vatican depuis 1999, Sachs aurait contribué à l'encyclique Laudato Si sur l'environnement de 2015 du pape François, document qui constitue la toile de fond de ce synode. Le climatologue allemand, le professeur Hans Schellnhuber, était également un athée impliqué dans Laudato Si.

    Lire la suite

  • Amazonie : et si l'on s'inspirait de la Chine où l'Eglise était florissante avec très peu de missionnaires (célibataires)

    IMPRIMER

    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Que l’Amazonie apprenne de la Chine, où l’Église était florissante avec très peu de missionnaires. Célibataires

    Les partisans des prêtres mariés justifient leur demande avec ce même refrain du manque incontestable de prêtres dans des régions dotées de petites communautés dispersées dans des lieux éloignés, comme l’Amazonie ou les îles du Pacifique. Il faut pouvoir assurer – disent-ils – d’offrir à tous la célébration de la messe à intervalle région et pas seulement quelques rares fois par an.

    Curieusement, ces mêmes personnes qui font preuve de tant de générosité dans leur volonté d’élargir l’Eucharistie sont également celles qui se montrent les plus avares quand il s’agit de convertir et de baptiser, car cela évoque pour eux ce « prosélytisme » tant abhorré par le pape François. « Je n’ai jamais baptisé un seul indien, et je ne le ferai pas à l’avenir », déclarait Mgr Erwin Kraütler, l’homme-clé du synode sur l’Amazonie qui est sur le point de s’ouvrir.

    Pourtant, la plus grande contradiction réside dans les deux millénaires d’histoire de l’Église qui ont vu passer d’innombrables cas de manques de prêtres célibataires pour des communautés dispersées, sans pour autant que personne n’en conclue – par un raisonnement purement fonctionnel et organisationnel – l’obligation de recruter comme célébrants des hommes mariés, ces soi-disant « viri probati ».

    Bien au contraire. L’histoire nous enseigne que le manque de prêtres célibataires n’est pas toujours un mal pour le « soin des âmes ». Il se trouve que dans plusieurs cas, ce manque coïncide avec une renaissance de la vie chrétienne.

    Cela a été le cas, par exemple, dans la Chine du XVIIe siècle. C’est une source au-delà de tout soupçon qui l’a rappelé, « La Civilità Cattolica », la revue des jésuites de Rome sous la direction d’Antonio Spadaro, le confident numéro un de Jorge Mario Bergoglio, il y a trois ans dans un article savant du sinologue Nicolas Standaert, professeur à l’Université catholique de Louvain.

    Au XVIIe siècle, en Chine, les chrétiens étaient très peu nombreux et dispersés. Standaert écrit :

    « Lorsque Matteo Ricci est mort à Pékin en 1610, après trente années de mission, il y avait environ 2 500 chrétiens chinois. En 1665, le nombre de chrétiens chinois était probablement passé à quelque 80  000 et, vers 1700, ils étaient environ 200 000, ce qui était encore peu de chose par rapport à la population totale du pays, qui était de 150 à 200 millions d’habitants ».

    Et les prêtres étaient également très peu nombreux :

    « À la mort de Matteo Ricci, il y avait seulement 16 jésuites dans toute la Chine : huit frères chinois et huit pères européens. Avec l’arrivée des franciscains et des dominicains, vers 1630, et en raison d’une légère augmentation du nombre de jésuites pendant la même période, le nombre de missionnaires étrangers s’éleva à plus de 30 et il se maintint constamment entre 30 et 40 au cours des trente ans qui suivirent. Par la suite, il y eut une progression qui permit d’atteindre un pic de quelque 140 missionnaires entre 1701 et 1705. Mais par la suite, à cause de la Querelle des Rites, le nombre de missionnaires diminua d’à peu près la moitié ».

    Par conséquent le chrétien ordinaire ne rencontrait pas le prêtre plus d’ »une ou deux fois par an ». Et, pendant le petit nombre de jours que durait sa visite, le prêtre « conversait avec les dirigeants et avec les fidèles, il recevait de la communauté des informations, il s’intéressait aux personnes malades et aux catéchumènes. Il confessait, célébrait l’eucharistie, prêchait, baptisait ».

    Ensuite le prêtre disparaissait pendant plusieurs mois. Et malgré cela, les communautés tenaient le coup. Ou plutôt, conclut Standaert : « elles se transformèrent en centres, petits mais solides, de transmission de la foi et de pratique chrétienne ».

    On peut lire ci-dessous les détails de cette fascinante aventure de l’Église, tels qu’ils sont rapportés par « La Civiltà Cattolica ».

    Sans élucubrations à propos de la nécessité d’ordonner des hommes mariés.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Lire la suite

  • On sait qui participera au synode pour l'Amazonie

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    La liste des participants au Synode pour l’Amazonie dévoilée

    Ce 21 septembre, la liste des participants à l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour l’Amazonie a été rendue publique. Tous sont attendus au Vatican du 6 au 27 octobre prochain pour se pencher sur le thème: “Amazonie: nouveaux parcours pour l’Église et pour une écologie intégrale”.

    Depuis le 7 septembre, on connaissait déjà les présidents délégués du futur synode, nommés par le Pape François: le cardinal Baltazar Enrique Porras Cardozo, administrateur apostolique “sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis” de Caracas, et archevêque de Mérida (Venezuela), le cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno, archevêque de Huancayo (Pérou) et vice-président du REPAM (le Réseau ecclésial pan-amazonien), ainsi que le cardinal brésilien João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

    Le rapporteur général est le cardinal Cláudio Hummes, archevêque émérite de São Paulo (Brésil), président de la Commission épiscopale pour l’Amazonie de la Conférence nationale des évêques du Brésil et président du REPAM.

    Les deux secrétaires généraux sont le père Michael Czerny, jésuite, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, et Mgr David Martinez de Aguirre Guinea, dominicain, évêque titulaire de Izirzada, vicaire apostolique de Puerto Maldonado (Pérou).

    Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication du Saint-Siège, est, comme lors du Synode sur les jeunes, président de la Commission pour l’information du Synode, et le père jésuite Giacomo Costa, directeur de la revue Aggiornamenti Sociali, secrétaire. Les membres de droit de cette Commission pour l'information sont les suivants: Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Matteo Bruni, directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège, Mauricio Lopez Oropeza, secrétaire exécutif du REPAM, sœur Maria Irene Lopes Dos Santos, de la congrégation des Carmélites missionnaires de l'Enfant-Jésus, assesseur de la Commission épiscopale pour l’Amazonie de la Conférence nationale des évêques du Brésil. 

    Les 13 chefs des dicastères de la Curie romaine seront présents dans cette assemblée présidée par le Saint-Père.

    Un évêque français, Mgr Lafont

    Puis 114 évêques viendront des circonscriptions ecclésiastiques de la région Panamazonique, qui recouvre les Antilles et six pays: Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela. Parmi les prélats figure Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne (Guyane Française), seul évêque français participant à ce Synode.

    Un peu plus d’une trentaine de membres nommés par le Pape siègeront aussi dans l'assemblée. Leurs origines géographiques et missions sont diverses: archevêques et évêques, membres de la Curie romaine, curés de paroisse, directeurs de revues, et autres apostolats. Parmi eux plusieurs francophones: le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa (RDCongo), le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg (Luxembourg) et président de la COMECE, Mgr Marcel Madila Basanguka, archevêque de Kananga (RDCongo) et président de l’Association des Conférences Episcopales d’Afrique Centrale (ACEAC), Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil (Canada).

    Au total, l’assemblée synodale comptera 185 membres. 

    Les peuples indigènes représentés

    Comme le veut la règle, des experts et de nombreux auditeurs et auditrices ont également été nommés pour participer aux travaux du Synode. Les experts viennent en grande partie d’Amérique Latine, et leurs compétences recouvrent des domaines variés et liées aux enjeux de ce Synode, par exemple la spiritualité indigène et la pastorale inculturée, l’Histoire de l’Église en Amazonie, l’anthropologie sociale et l’ethnobiologie. Un prêtre indigène appartenant au peuple zapotèque fait partie de ce groupe de participants. Le groupe des 55 auditeurs et auditrices présente les mêmes caractéristiques, avec plusieurs membres originaires de tribus et ethnies indigènes locales (comme Tapi Yawalapiti, chef des 16 tribus de Alto-Xingu, dans l’État brésilien de Mato Grosso). Le Français d’origine indienne Aloysius Rajkumar John, secrétaire général de Caritas Internationalis, figure également parmi les auditeurs.

    Ban Ki-Moon parmi les envoyés spéciaux  

    Enfin, six délégués fraternels seront présents (représentants d’Églises presbytérienne, évangéliques et anglicanes d’Amérique du Sud), ainsi qu’une douzaine d’envoyés spéciaux. Parmi ces derniers figurent le Coréen Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général des Nations-Unies, le Belge Jean-Pierre Dutilleux, co-fondateur et président honoraire de l’association Forêt Vierge, la Canadienne Josianne Gauthier, secrétaire générale de la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE), Carlos Alfonso Nobre, récipiendaire du Prix Nobel de la Paix 2007 au titre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ou encore Jeffrey D. Sachs, professeur de développement durable à l’université de Columbia (États-Unis).

    La liste complète des participants est consultable ICI; on y retrouve toutes les figures marquantes de l'establishment bergoglien dont l'incontournable cardinal Marx. Mais on pourra se consoler en constatant que le cardinal Robert Sarah fait partie des invités.

  • Raout mondialiste à Assise

    IMPRIMER

    D'Ermes Dovico sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana - traduction de "BenoÎt et moi" :

    Le rassemblement mondialiste qui profane la Basilique d’Assise

    21 septembre 201

    Dans la Cité Séraphique a lieu la manifestation « In_Contro » [sans doute jeu de mots, ou astuce de communicant…. incontro – sans le tiret – signifie ‘rencontre’], avec l’immigrationisme et l’écologisme comme idéologies dominantes. Promue par le Cardinal Ravasi, son premier orateur était Jeffrey Sachs, connu pour être pro-contraception et pro-avortement. La lectio de Sachs a eu lieu dans la Basilique, qui sera demain le théâtre de la projection de photos sur l’Amazonie. Encore un autre outrage à Dieu.

    Le titre choisi pour cette année est déjà indicatif: « In_Contro« . Avec le sous-titre: « Communautés, peuples, nations ». En se limitant à la lecture du programme et des orateurs (plus de 70), l’impression qui se dégage est celle d’une grande conférence de l’ONU, avec juste une ou deux voix en dehors du chœur politiquement correct et un ou deux prêtres – compte tenu du lieu – comme invité obligatoire, dans l’espoir laïc qu’ils ne parlent pas trop de Celui qu’ils représentent. Mais non: l’organisation de l’événement de cinq jours à d’Assise, est de la responsabilité directe des hommes d’Eglise.

    Il s’agit en fait de la cinquième édition du Cortile di Francesco/La Cour de François (18-22 septembre), organisée par le Couvent Sacré d’Assise, le Conseil Pontifical pour la Culture (CPC) et l’association Oicos Riflessioni, avec la collaboration de la Conférence épiscopale de l’Ombrie. Le grand animateur de l’initiative est le Cardinal Gianfranco Ravasi, président du CPC, qui, dans une interview publiée le 18 septembre par Vatican News, avait fourni un résumé efficace du programme, dont le fil conducteur, hélas, est tout sauf Jésus Christ comme notre unique Sauveur. Trop passé de mode.

    Le point de départ du thème du Cortile de cette année, on l’aura compris, est la diffusion des populismes et des « fermetures nationalistes de plus en plus accentuées », comme on peut le lire sur le portail du Vatican en introduction à l’interview . D’où le titre « In_Contro », avec le discours linguistique subtil de Monseigneur Ravasi, le mantra du dialogue et l’antienne sociopolitique qui peut être compris par quiconque a vécu sur la planète Terre ces derniers temps. Mais si le sous-entendu n’était pas encore clair, il suffit de regarder le titre d’une des rencontres prévues (« Les organisations humanitaires entre la Méditerranée et l’Europe ») et de voir qui sont les invités: Médecins sans frontières, Mediterranea, Open Arms, SOS Méditerranée, Sea Watch, avec une rencontre conduite hier soir par le journaliste Corrado Formigli [bio « édifiante » ici – en italien]. Une espèce d’internationale des ONG de la mer, où les points de vue de ceux qui soulignent que peut-être la logique de l’immigration est contraire au bien commun (comme l’ont expliqué entre autres ces dernières années plusieurs évêques africains) devraient finir « étouffés » et c’est peut-être la raison pour laquelle les voix isolées opposées, connaissant le reste du panel, ont fini par refuser l’invitation à intervenir.

    Un autre grand thème des cinq jours est l’écologie, elle aussi traitée non pas selon une juste perspective chrétienne qui reconnaît l’ordre de la création comme le veut la Sagesse divine, mais à travers les lentilles partiales de l’écologisme. Idéologie doublement liée aux groupes favorables au contrôle des naissances, dont l’un des principaux représentants est l’économiste Jeffrey Sachs, conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU en matière de développement durable, grand partisan de l’encyclique « verte » du pape François (Laudato Si’) et invité principal du premier jour du Cortile de cette année. Un choix scandaleux, étant donné que Sachs contredit gravement de nombreux enseignements de l’Église, en promouvant la contraception et l’avortement. Dans un livre de 2008, Common Wealth, il décrivait l’avortement comme « une option à bas risque et à faible coût » et demandait sa légalisation pour faire face aux « enfants non désirés » lorsque les contraceptifs ne produisent pas leurs effets.

    Lire la suite sur le site "Benoît et moi" (que nous remercions pour leur considérable travail de traduction)

  • A qui profitent les rumeurs de schisme ?

    IMPRIMER

    Du site "Benoît et moi" :

    Rumeurs de schisme: cui prodest?

    Phil Lawler, Catholic Culture, 17 septembre 2019, traduction de "Benoît et moi" :

    Pourquoi parlons-nous même de schisme? Qui a entamé cette conversation extraordinaire et quels sont les intérêts qu’elle sert ?

    Ross Douthat, dans le New York Times, admet avoir utilisé le terme « schisme » il y a longtemps, comme une possibilité théorique – qu’il considère aujourd’hui (à juste titre) comme lointaine. Mais à présent, le pape François parle calmement de la perspective d’un schisme, et dit même que cela ne l’effraie pas [cf. Chronique d’un schisme annoncé] – ce qui, comme je l’ai souligné, est effrayant en soi.

    Comment en sommes-nous arrivés là, si vite? Comment en sommes-nous arrivés à un point où le journal laïc le plus prestigieux du pays soulève l’idée que les catholiques américains pourraient se séparer de l’Église universelle, et où le Pontife considère cette perspective comme une possibilité sérieuse ?

    Les critiques américains du Pape ont-ils menacé de rompre avec Rome? Jamais! Bien au contraire, les critiques les plus importants de ce pontificat insistent qu’ils font (nous faisons) tout ce qui est possible pour préserver l’unité de l’Église universelle, pour maintenir nos liens forts avec « tous ceux qui détiennent et enseignent la foi catholique qui nous vient des apôtres ». Le cardinal Raymond Burke, souvent cité comme le chef d’une faction rebelle, a en réalité affirmé à maintes reprises et catégoriquement sa loyauté envers le Souverain Pontife romain. On ne peut pas causer un schisme en défendant la doctrine établie de l’Église.

    (D’un autre côté, on peut causer un schisme en organisant une réunion des évêques d’une nation, cherchant à changer les enseignements de l’Église universelle, et ignorant les admonestations du Saint-Siège d’abandonner ce plan qui divise, comme le font actuellement les dirigeants de la conférence des évêques allemands [cf. Le schisme passera-t-il par l’Allemagne?]. Pourtant, quand le New York Times parle de schisme, il est dit que la menace vient de « quelques conservateurs – surtout aux Etats-Unis », plutôt que des remuants « progressistes » allemands).

    Je pose donc à nouveau la question: Comment cette conversation a-t-elle surgi, au sujet de la menace présumée d’un schisme américain? Et si vous suivez les discussions catholiques sur Internet, vous connaissez la réponse. Le sujet a été soulevé – et promu, et répété, et présenté comme une menace imminente – par les défenseurs les plus actifs et les plus agressifs du Pape sur Internet.

    Ce qui soulève une autre question: Pourquoi ces gens – qui ont défendu avec tant d’enthousiasme les démarches du Pape pour modifier les enseignements de l’Église sur des questions comme le mariage et l’Eucharistie – sont-ils si désireux de parler de rupture avec le Pape ? Et encore une fois, je crois que je connais la réponse.

    Pourquoi le président Lincoln a-t-il manœuvré la Confédération dans le bombardement de Fort Sumter? Parce qu’il voyait que la guerre était imminente et qu’il voulait que le Sud tire les premiers coups de feu. De même, les catholiques les plus « progressistes » reconnaissent qu’ils ne peuvent concevoir les changements radicaux qu’ils veulent sans précipiter une scission dans l’Église. Ils veulent donc que les catholiques orthodoxes se séparent en premier, les laissant libres de mettre en œuvre leur propre programme révolutionnaire.

    Permettez-moi donc de conclure par un vibrant appel à mes compagnons catholiques, et en particulier à mes amis les plus excités sur Internet. Ne mordez pas à l’hameçon. Nous ne pensons pas au schisme. Nous pensons – et nous travaillons et prions pour cela – à préserver l’unité catholique, une unité qui nous maintient en pleine communion non seulement avec l’évêque de Rome et avec nos frères catholiques du monde entier, mais aussi avec tous les fidèles catholiques des générations précédentes. C’est notre Église: l’Église des apôtres, des saints, des martyrs et de nous, pauvres pécheurs.
    Nous ne partons pas. Sûrement pas: nous ne partirons pas.

  • Synode allemand : à quel jeu joue-t-on ?

    IMPRIMER

    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Derrière le synode sur l’Amazonie, l’ombre d’un synode allemand ?

    Alors que le synode sur l’Amazonie se tiendra au Vatican du 6 au 27 octobre, les évêques allemands tentent-ils de l’utiliser pour provoquer une réforme sur l’ordination d’hommes mariés ? En coulisses, la question provoque des tensions à Rome.

    Dans les prochaines semaines vont s’ouvrir deux synodes charnières dans l’histoire de l’Église catholique. Le premier aura lieu au Vatican, tout au long du mois d’octobre. On y parlera d’Amazonie, et les évêques de la région y discuteront sous la guidance du pape François des défis écologiques, économiques et spirituels du « poumon » de la terre, aussi convoité que menacé. Le deuxième devrait commencer en Allemagne un peu avant Noël, et a pour but de trouver des pistes en réponse à la crise des abus dans l’Église. 

    Aucun lien entre les deux, en apparence du moins. Car dans ces deux synodes, les questions clivantes de l’ordination d’hommes mariés et des ministères féminins seront mises sur la table. Dans le premier cas, il s’agit de répondre au fait que des populations entières ne voient quasiment jamais de prêtre, sur des territoires vastes et difficiles d’accès comme les territoires amazoniens ; dans le second, il s’agit davantage d’interroger le choix des futurs prêtres et la manière de vivre le célibat à la lumière de la crise actuelle, ainsi que l’a déclaré le cardinal Reinhard Marx, président de la conférences épiscopale d’Allemagne (DbK), dans une récente interview au Frankfurter Allgemeine.

    Un « agenda progressiste » ?

    Là où les choses se compliquent, c’est que le cardinal Marx sera également présent au synode sur l’Amazonie, en sa qualité de membre du C9 (le conseil des cardinaux chargé d’assister le pape dans sa réforme de l’Église). Dans la salle se trouvera également Mgr Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen, en Allemagne, président de la commission des évêques allemands pour l’Amérique latine qui, par le biais de son organisation humanitaire Adveniat, apporte un soutien financier et pastoral important en Amérique latine. Or, ce dernier a récemment déclaré devant des journalistes allemands que le synode sur l’Amazonie marquerait une « césure » dans l’Église, que « rien ne serait plus comme avant », car la « structure eurocentrique de l’Église » allait changer, les prêtres européens étant de moins en moins disponibles pour aller en Amérique latine. « Le visage de l’Église locale est un visage de femme », a-t-il en outre ajouté, reconnaissant le rôle des religieuses dans l’animation des communautés locales, ainsi que le rapporte un article publié sur le site internet de la DbK.

    Lire la suite

  • Quand "le printemps de l'Eglise" s'est mué en hiver glacial

    IMPRIMER

    Du site ProLiturgia.org :

    Certains évêques commencent (enfin) à comprendre que la pastorale initiée par leurs prédécesseurs pendant et juste après le Concile n’a strictement rien produit : le « printemps de l’Eglise » qu’on annonçait tambour battant aux fidèles à coups de « messes des jeunes », de « Pierres vivantes », puis de la « messe qui prend son temps » et du « dimanche autrement » s’est transformé en un long hiver glacial. Aujourd’hui, donc, les évêques qui se soucient des vocations sacerdotales mettent en place, dans les séminaires encore ouverts, des prêtres formateurs bien plus « orthodoxes » que les précédents.

    Mais un grand problème demeure. Les vocations, on le sait, naissent principalement au contact des liturgies paroissiales. Or, les paroisses sont en voie de disparition et la liturgie est catastrophique dans 95% des églises encore ouvertes. Par conséquent, on aura beau nommer qui ont veut dans les séminaires pour former les futurs prêtres, ça ne pourra rien produire tant que la liturgie ne sera pas la priorité pour nos évêques. Et elle ne semble toujours pas l’être puisqu’eux-mêmes sont les « enfants » des années de plomb durant lesquelles, dans les paroisses et les séminaires qu’ils fréquentaient étant adolescents, il était obligatoire de « déconstruire » la liturgie de l’Eglise pour, disait-on, la rendre plus attrayante.

    Un autre problème mérite d’être évoqué : les vocations sacerdotales et religieuses ont besoin d’un cadre familial propice pour éclore. Or, de telles familles n’existent plus guère en dehors de quelques « micro-milieux » qui fournissent des candidats au sacerdoce s’orientant davantage vers des lieux de formation tels qu’Evron ou Wigratzbad.

    On oublie trop souvent que les vocations ne tombent pas directement du ciel et qu’il ne peut pas y avoir de vocations s’il n’y a déjà plus de fidèles. Bref, nous sommes dans un cercle infernal dont on n’arrive pas à sortir.

    Quand on sait que le taux de pratique religieuse, en France, touche moins de 3% des fidèles (les églises assez bien fréquentées de certaines grandes villes ne devant pas faire illusion) on peut déjà légitimement considérer le catholicisme comme quasiment éteint. Surtout si l’on considère la part de jeunes dans ces 3%...

    Il y a quelques temps, un sociologue disait au cours d’une émission radiodiffusée d’ici vingt ans, le clergé diocésain aura quasiment disparu. Cette affirmation avait de quoi étonner au premier abord car on pouvait se dire que dans vingt ans, les jeunes prêtres ordonnés ses dernières années ne seront pas tous morts... Mais en fait, c’est bien une disparition du clergé diocésain qui nous attend quand on sait que si l’on fait le ratio ordinations/décès de diocésains, l’Eglise de France perd entre 400 et 500 prêtres chaque année. Les ordinations diocésaines sont donc largement insuffisantes, ne serait-ce que pour faire « survivre » les diocèses. En outre, on sait que relativement nombreux sont les jeunes prêtres qui « craquent » et sont obligés d’être mis au repos par leur évêque parce qu’ils n’arrivent pas à supporter la charge épuisante d’avoir à desservir parfois trente ou quarante clochers. Enfin, autre chose aggrave encore cette situation : c’est le nombre relativement important de nouveaux prêtres qui quittent le sacerdoce au cours des années qui suivent leur ordination.

    Dans ces conditions, on ne voit pas très bien comment l’Eglise catholique pourra survivre en France, même en imaginant que les évêques se réveillent demain matin et fassent un virage à 180° par rapport à la pastorale en cours. Ce qu’ils ne feront pas, naturellement.

  • Un an après sa conclusion : évaluer l'accord Vatican-Chine

    IMPRIMER

    De Massimo Introvigne sur le site Bitter Winter :

    Le 22 septembre : premier anniversaire de l’accord Vatican-Chine

    Il est temps d’évaluer cet accord de manière posée. Même s’il serait excessif d’affirmer que tous les catholiques de Chine s’y opposent, son application est problématique, les prêtres dissidents sont persécutés et des questions théologiques sous-jacentes relatives aux libertés religieuses demeurent sans réponse.

    par Massimo Introvigne
    Une église catholique sur la route côtière près de la péninsule de Damen Shan (大门山), dans la ville de Chixi, située dans le comté de Cangnan au Zhejiang.
    Une église catholique sur la route côtière près de la péninsule de Damen Shan (大门山), dans la ville de Chixi, située dans le comté de Cangnan au Zhejiang. (Vmenkov – CC BY-SA 3.0)

    Du texte secret aux recommandations

    L’accord Vatican-Chine de 2018 a été signé il y a un an, le 22 septembre 2018. Son texte demeure secret à ce jour. Nous avons parfois fait l’objet de critiques pour les réserves que nous avions émises à l’égard de cet accord. Bitter Winter n’a pas partagé l’enthousiasme de certains médias du Vatican, mais il ne s’est pas non plus joint aux critiques acerbes de ceux qui pensaient que le pape François avait « vendu » les catholiques chinois au PCC.Je reconnais que c’est lié à mon expérience personnelle. En 2011, j’occupais la fonction de représentant de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) en charge de la lutte contre le racisme, la xénophobie, l’intolérance et la discrimination à l’encontre des chrétiens et des adeptes d’autres religions. Parmi les leçons que j’ai apprises, il y a le fait qu’il ne faut jamais sous-estimer la diplomatie séculaire du Vatican et que c’est une diplomatie particulière qui ne se projette pas sur quelques années ou quelques décennies, mais sur des siècles. Même si j’ai bien conscience que l’accord Vatican-Chine a été en partie négocié via des canaux indépendants de la diplomatie du Vatican, je crois que les diplomates peuvent jouer un rôle positif dans l’interprétation qu’ils en font. Par ailleurs, Bitter Winter a continué de publier des articles circonstanciés sur la persécution en Chine de prêtres et d’évêques qui, après l’accord, ont refusé d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC), autrefois connue sous le nom d’Église patriotique. Les formulaires qu’il faut soumettre pour s’enregistrer auprès du gouvernement et ainsi rallier l’APCC sont, à tout le moins, ambigus théologiquement, et nombreux sont ceux qui, en conscience, refusent de le signer.Ensuite, le 28 juin 2019, ont été publiées les recommandations du Vatican pour 2019. Celles-ci confirmaient en grande partie la situation que Bitter Winter décrivait au quotidien et les deux points principaux de notre analyse du « problème » catholique en Chine. D’abord, contrairement à ce que certains opposants à l’accord continuent de défendre, le Vatican ne maintient plus qu’il est défendu d’adhérer à l’APCC. Il affirme que c’est en effet permis et que les évêques et les prêtres sont même autorisés à signer des formulaires théologiquement ambigus, avec une réserve écrite (si possible) ou au moins orale indiquant que, quoi qu’ils signent, ils n’ont pas l’intention d’adhérer à des positions non-orthodoxes. Bien sûr, le fait qu’une réserve orale suffise revient à dire que n’importe qui peut signer n’importe quel formulaire n’importe quand. Si on lit entre les lignes, on peut même comprendre que l’adhésion à l’APCC est considérée par le Vatican comme l’option normale à prendre pour les prêtres et les évêques catholiques de Chine. Le Vatican ne croit plus en l’existence d’une église clandestine en Chine et, si tel était le cas, celle-ci n’aurait aucun statut théologique ni canonique aux yeux de Rome.

    Il existe toutefois des individus qui sont objecteurs de conscience, c’est-à-dire des prêtres et des évêques qui, pour des motifs de conscience, refusent de s’enregistrer et de rallier l’APCC. À Rome comme en Chine, des commentaires se sont fait entendre sur le peu de sympathie que le Vatican avait pour ces objecteurs de conscience. Nombreux sont ceux qui, au Vatican, considèrent leur position comme résiduelle et pensent qu’elle va progressivement disparaître. Mais en même temps, qu’il ait de la sympathie ou pas, le Vatican, dans ses recommandations, a demandé au PCC de « respecter » les objecteurs de conscience. Leur choix n’est pas celui recommandé par Rome, mais il n’est pas interdit non plus, ce qui signifie qu’il n’est pas obligatoire de rejoindre l’APCC.Ce n’est pas l’interprétation qu’en fait le PCC qui continue à intimider, harceler, menacer et emprisonner ces objecteurs de conscience. Pour le PCC, l’accord de 2018 implique que tous les catholiques de Chine doivent adhérer à l’APCC. C’est le cœur du problème, plus encore que la nomination des évêques pour laquelle un modus vivendi semble avoir été trouvé, même si c’est peut-être l’avis du PCC qui pèse plus lourd que celui du Vatican pour déterminer qui doit être choisi et, au bout du compte, nommé par le pape. Dans le but de préserver de bonnes relations avec Pékin, Rome pourrait s’abstenir de promouvoir ou de soutenir ouvertement les objecteurs de conscience. Mais le Vatican demande qu’ils soient « respectés » et non emprisonnés, et insiste sur le fait que c’est une interprétation erronée de l’accord que d’affirmer que tous doivent adhérer à l’APCC.

    Lire la suite