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Eglise - Page 848

  • Belgique : une "légère diminution de fidèles"

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    Lu sur la Dernière Heure (via le Service presse interdiocesain):

    12 églises ont fermé en Belgique en 2017 

    De nos jours, l’Église attire moins la population en Belgique. Le fait semble établi, même si nous ne l’avons pas spécialement observé hier en l’église Saint-Sébastien de Loyers où, durant la messe du dimanche matin, nous avons pu constater la présence d’une quarantaine de fidèles venus célébrer le troisième dimanche du Carême. Tommy Scholtès, porte-parole de l’Église catholique belge : “Certes, nous constatons une légère diminution de fidèles, mais pas plus. Seulement douze églises ont été désacralisées sur le territoire belge en 2017 pour devenir majoritairement des bibliothèques ou des extensions d’écoles.” Il affirme également que les jeunes ressentent le besoin de se rendre à l’église pour trouver leur foi. “Plusieurs rassemblements sont organisés chaque semaine. Dernièrement, des centaines de jeunes Belges francophones sont allés à l’organisation mondiale de la jeunesse. Ou alors, à l’église Sainte-Croix, se déroule la marche des rameaux, une célébration dynamique où les jeunes ont besoin de se retrouver.” / Article complet

    Pourtant, rien que dans la commune de Seraing, cinq églises sur 15 seraient menacées :

    Seraing: faire des églises "des maisons du peuple"? (du site de la RTBF)

    Faire de l'église Saint Lambert de Jemeppe, une bibliothèque... C'est le souhait du bourgmestre de Seraing. Alain Mathot négocie avec l'Evêché, la réaffectation partielle d'un tiers des 15 églises de la commune dont certaines sont souvent vides. On sait que le bourgmestre socialiste s'oppose depuis des années à l'Evêché à propos de l'entretien des établissements de culte. C'est une obligation légale mais qui, selon lui, coûte trop cher aux finances de la ville. Depuis 2013, il bloque tout financement d'entretien. Et veut négocier un accord global avec l'Evêché et les fabriques d'église. Visiblement, le dossier avance puisque le conseil communal a finalement voté une intervention de 210 000 euros pour réparer la toiture de l'église Saint Lambert. Un geste d'apaisement.  

    "Si pas désacraliser, amener au moins une autre activité"

    Le bourgmestre Alain Mathot voudrait d'abord "si pas désacraliser, au moins amener une autre activité que l"activité religieuse dans 5 églises de la commune." Par exemple, faire une bibliothèque dans l'église Saint Lambert à Jemeppe. Autre volonté du bourgmestre: "c'est d'avoir un état des lieux de l'ensemble des églises restantes, de partir sur une rénovation, une remise à niveau de l'ensemble de ces établissements et de ces églises et puis alors de négocier une somme annuelle -qui pourrait évidemment être indexée- qui serait versée aux fabriques d'église ou à l'Evêché et qui leur servirait pour entretenir leurs établissements. Nous ne serions plus responsables de l'entretien des églises."

    "Faire des églises, des maisons du peuple"  

    "On va faire des églises, des maisons du peuple" lance en boutade Eric de Beukelaer. Accueil de mouvements associatifs, cours de yoga ou réunions de pensionnés... Le vicaire épiscopal n'est pas opposé à l'idée d'étendre les activités des églises: "Elles n'appartiennent pas qu'aux gens qui vont à la messe, elles appartiennent à tous les citoyens. Le tout, c'est que les lieux soient vivants! Comment faire en sorte que dans certaines églises comme Jemeppe par exemple -mais il y en a d'autres qui sont de grandes églises qui nécessitent de grandes réfections qui coûtent quand même relativement cher- comment faire en sorte donc qu'une partie de l'église reste affectée au culte -voire toute l'église- mais qu'en même temps, d'autres utilisations soient possibles. C'est vraiment ça l'idée."

    Voici la liste 5 églises concernées par une réaffectation :

    1. Lize – Notre Dame ( située au Pairay, propriété de la Ville)
    2. Jemeppe Saint-Lambert (propriété Ville)
    3. Saint Joseph (Place Merlot, propriété Ville)
    4. Notre Dame de l’Assomption (propriété Ville)
    5. Val Saint Lambert (propriété fabrique)

    10 autres églises maintiennent le culte :

    1. Boncelles Notre Dame
    2. Saint Léonard (Chaqueue, propriété fabrique)
    3. Christ-Ouvrier (propriété fabrique)
    4. ONR Vierge des Pauvres (fabrique)
    5. Saint-Eloi (fabrique)
    6. Saint Antoine (Renory, propriété ASBL décanale)
    7. Saint-Martin (Ougrée, propriété fabrique)
    8. Sainte Thérèse (Ougrée, propriété fabrique)
    9. Notre Dame de Lourges (propriété ASBL décanale)
    10. Saint Joseph du Ruy (propriété Fabrique)
  • Amoris Laetitia : le cardinal Eijk (Utrecht) souhaite que le pape clarifie les points litigieux

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    De Sandro Magister traduit par les soins de Diakonos.be :

    Les « dubia » comptent un cardinal de plus, le hollandais Willem Jacobus Eijk 

    Il ne fait pas partie des quatre cardinaux qui avaient soumis leurs « dubia » au Pape François en 2016. 

    Pourtant, il épouse pleinement leur cause quand il dit que « la source de la confusion, c’est l’exhortation post-synodale ‘Amoris laetitia’ » et qu’il ajoute ensuite : « C’est pour cela que je serais ravi si le Pape pouvait faire la clarté sur ce point, de préférence sous la forme d’un document magistériel ». 

    A 65 ans, ce médecine et théologien hollandais expert en bioéthique est archevêque d’Utrecht depuis 2007 et a présidé jusqu’en 2016 la Conférence épiscopale des Pays-Bas. Le cardinal Willem Jacobus Eijk n’est pas du genre à garder sa langue dans sa poche. 

    Il a toujours combattu au grand jour les thèses favorables à la communion aux divorcés remariés, avant, pendant et après les deux synodes sur la famille. 

    Il a fait partie des onze cardinaux qui, pendant l’été 2015, s’étaient publiquement prononcés dans un livre en faveur de la doctrine de toujours. 

    C’est également l’un des treize cardinaux qui avaient écrit au pape, au début de la seconde session du synode, cette lettre qui l’avait mis en colère, pour défendre la liberté et la justesse des débats synodaux. 

    Il est aujourd’hui l’un des plus ardents critiques de la confusion provoquée par « Amoris laetitia », comme on peut le voir dans l’interview que nous reproduisons ci-dessous et qui constitue la partie finale d’un entretien avec Lorenzo Bertocchi parue dans le numéro de mars du mensuel italien « Il Timone ». 

    Dans un autre passage de cette interview, le cardinal Eijk décrit et dénonce la pente glissante, « the slippery slope », qui dans plusieurs pays, à commencer par la Hollande, mène à une légalisation et à une acceptation de plus en plus généralisée et à des niveaux de plus en plus extrêmes, de l’euthanasie, des mariages homosexuels, de l’idéologie du « gender », avec une Eglise catholique à son tour traversée par une crise de foi qui la rend aveugle face au danger. 

    Mais voici comment il considère précisément la crise générée par « Amoris laetitia », une crise qui « est en train de briser l’Eglise » sans que jamais une parole clarificatrice ne parvienne de la chaire de Pierre. 

    – Eminence, que pensez-vous de la question controversée de l’accès aux sacrements pour les couples de divorcés remariés ? 

    – La question de savoir si l’on peut autoriser les soi-disant divorcés-remariés civilement à recevoir l’absolution sacramentelle et donc l’Eucharistie est en train de briser l’Eglise.  On assiste à un débat, parfois assez virulent, à tous les niveaux, entre cardinaux, évêques, prêtres et laïcs.  La source de cette confusion, c’est l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia », rédigée par le Pape François en conclusion du synode sur la famille de 2014 et de 2015. 

    Cette confusion concerne surtout le numéro 305 de l’exhortation.  On observe que certaines conférences épiscopales ont introduit des règles pastorales qui impliquent que les divorcés-remariés puissent être admis à la communion sous une série de conditions et au terme d’un parcours de discernement pastoral de la part du prêtre qui les accompagne.  En revanche, d’autres conférences épiscopales l’excluent.  Or, ce qui est vrai à un endroit A ne peut pas être faux à un endroit B.  Ces interprétations différentes de l’exhortation, qui portent sur des questions doctrinales, causent la confusion chez les fidèles.  Je serais donc ravi si le Pape pouvait faire la clarté sur ce point, de préférence sous la forme d’un document magistériel. 

    Ayant moi-même participé aux deux synodes sur la famille, j’ai défendu le fait que l’on ne pouvait pas permettre aux divorcés civilement remariés de recevoir la communion.  Je l’ai également écrit dans un article publié dans l’intervalle entre les deux synodes dans un livre contenant les interventions de onze cardinaux. 

    – Pourriez-vous brièvement expliquer votre position ? 

    – Jésus lui-même nous dit que le mariage est indissoluble.  Dans l’Evangile selon Matthieu (19, 9, cf. 5, 32), il semble admettre une exception, c’est-à-dire que l’on pourrait répudier sa propre femme « en cas d’union illégitime ».  Cependant, le sens du mot grec « porneia » que l’on traduit ici par « union illégitime », est incertain : il signifie très probablement une union incestueuse à cause d’un mariage entre niveaux de parentés interdits (cfr. Lv 18, 6-18, Ac 15, 18-28). 

    L’argument fondamental, c’est que l’on ne peut pas autoriser aux divorcés-remariés de recevoir la communion sur base de l’analogie entre le rapport entre mari et femme et celui entre le Christ et l’Eglise (Ep. 5, 23-32).  Le rapport entre le Christ et l’Eglise est un don mutuel total.  Le don total de Christ à l’Eglise se réalise dans le don de sa vie sur le croix.  Ce don total est rendu présent dans le sacrement de l’Eucharistie. 

    Donc, celui qui participe à l’Eucharistie doit être prêt à un don total de lui-même qui s’inscrit dans le don total de l’Eglise au Christ.  Celui qui divorce et se remarie civilement, alors que le premier mariage n’a pas été déclaré nul, viole le don mutuel total que ce premier mariage implique.  Le second mariage civil n’est donc pas un véritable mariage.  Le fait de violer le don total du premier mariage qu’il faut encore considérer comme valide et l’absence de la volonté de s’en tenir à ce don total rend la personne en question indigne de participer à l’eucharistie qui rend présent le don total de Christ à l’Eglise.  Ceci n’empêche cependant en rien les divorcés-remariés de participer aux autres célébrations liturgiques, y compris à l’Eucharistie, sans recevoir la communion, ni que les prêtres les accompagnent pastoralement. 

    Dans le cas où les divorcés civilement remariés ne peuvent pas se séparer, par exemple à cause de leurs obligations envers leur enfants, ils ne peuvent être admis à la communion et au sacrement de la réconciliation que s’ils répondent aux conditions mentionnées au numéro 84 de « Familiaris consortio » et au numéro 29 de « Sacramentum caritatis ».  L’une de ces conditions, c’est qu’ils doivent s’engager à vivre comme frère et sœur, c’est-à-dire s’abstenir d’avoir des rapports sexuels. 

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Au Congo, l'engagement des catholiques contre la dictature

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    En éditorial, sur le site d'Ouest-France :

    En République Démocratique du Congo, l'Église contre la dictature

    En République Démocratique du Congo, des manifestations pacifiques sont réprimées par le régime, les forces de l'ordre tirant à balles réelles sur des manifestants désarmés. Plus de quinze personnes ont ainsi été tuées depuis décembre. L'Église catholique du pays s'engage auprès du peuple, « pour mettre fin à la dictature ».

    « Nous marchons pour mettre fin à la dictature, » expliquait à La Croix Léonnie Kandolo du Collectif catholique congolais à la veille de la 3e marche pacifique de dimanche dernier, en République Démocratique du CongoÀ la sortie des églises du pays, munis de leurs bibles, de leurs chants et de leur courage, les manifestants ont une troisième fois bravé la répression sanglante du régime.

    Deux personnes ont été tuées, une cinquantaine blessées, plus d'une centaine arrêtées. «Que le gouvernement continue de réprimer des manifestations pacifiques qui ne font qu'exercer un droit constitutionnel, c'est incompréhensible et révoltant ! » dénonçait Mgr Fridolin Ambongo, l'archevêque coadjuteur de Kinshasa, la capitale. Tirant à balles réelles sur les manifestants désarmés, au moins quinze personnes avaient été tuées lors des deux premières marches, fin décembre et fin janvier. L'indignation est immense. Des enquêtes sont demandées.

    Pourquoi l'Église catholique de ce pays est-elle engagée au côté du peuple ? Des prêtres, interviewés par Radio France International, répondent qu'ils ne supportent plus de voir « le peuple courbé sous la misère. Nous nous sommes levés non avec les armes mais avec l'amour du pays, de la population, avec nos bibles, nos chapelets, nos prières [...] Soit on est complice de l'injustice, soit on décide de ne plus se taire. [...] On ne peut se laisser dominer par la peur. C'est pour la vérité que les gens décident de marcher. »

    Pays oublié

    La République Démocratique du Congo, si riche en minerais et si vaste, est en proie depuis plusieurs années aux troubles et à la misère. Cette semaine encore, 49 personnes sont décédées en Ituri, lors d'affrontements communautaires. C'est « une prison à ciel ouvert »,déclarait récemment le cardinal Monsengwo. Le pays s'enfonce dans la violence. Dans son rapport, Amnesty International dénonce des milliers de morts et le déplacement d'un million de personnes. L'Unicef déplore le sort de 90 000 enfants déplacés ou réfugiés. La souffrance du peuple est immense. La liberté d'expression se réduit.

    La protestation de l'Église a des conséquences politiques. Médiatrice des accords de la Saint-Sylvestre, elle proteste car ils n'ont pas été respectés. Ils prévoyaient des élections en décembre 2017, le mandat du Président Kabila étant arrivé à son terme en 2016. La constitution lui interdit de se représenter. L'Église veut que le Droit soit respecté et que prennent fin le mensonge et la corruption. Une large coalition de différents mouvements l'a rejoint.

    Ce pays est oublié. Et pourtant, il faut être attentif à ce mouvement populaire qui, courageusement, dépasse ses peurs pour refuser l'arbitraire, la misère et la corruption. Il porte l'espoir de faire entrer la République Démocratique du Congo dans une nouvelle étape de son développement. La Belgique, l'a bien compris, qui a déjà arrêté de verser l'aide au développement au pouvoir en place, pour la diriger vers la société civile, choisissant ainsi le parti du peuple et de la liberté contre l'oppression. Alors, ne détournons pas le regard.

  • L'engagement des chrétiens dans la Cité

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    De Christophe Geffroy sur le site de la revue "La Nef" :

    Les chrétiens et la Cité

    Plusieurs livres récents évoquent l’engagement des chrétiens dans la cité avec pour toile de fond un monde occidental qui n’est plus chrétien, preuve qu’il s’agit là d’une question majeure. Petit tour d’horizon de ces différents ouvrages.

    J’ai, sur mon bureau, une dizaine de livres récemment reçus qui s’interrogent, d’une façon ou d’une autre, sur ce qu’est être chrétien aujourd’hui dans un monde qui ne l’est plus, et comment, en conséquence, aborder le fait indubitable que les chrétiens sont devenus une minorité dans nos pays qui formaient jadis la chrétienté. Rod Dreher, qui a publié son essai stimulant, Le pari bénédictin (1), en septembre dernier, semble avoir fait rapidement des émules ! Une telle foison d’ouvrages montre en tout cas assurément que la question se pose et interpelle, comme on dit, les catholiques français.

    À vrai dire, avant Dreher, Jean-Luc Marion avait publié en mai un essai original au titre provocateur, Brève apologie pour un moment catholique (2), et au ton résolument optimiste. Le propos de Marion est d’expliquer qu’il n’existe pas de « période bénie de référence » où il aurait été facile d’être chrétien et, afin de relativiser notre situation, qu’« il y a eu bien pire dans le passé, quand tout clergé digne de ce nom avait disparu de régions entières » (p. 17). Il se demande si notre pessimisme ne s’enracine pas dans une nostalgie d’un passé quelque peu idéalisé, avec l’idée, derrière la tête, de la nécessité « pour l’Église, de redevenir en France majoritaire, sinon hégémonique » – et pour y parvenir, certains, avant guerre, estimaient que « la rechristianisation de la France devait passer par une alliance avec les forces politiques dominantes » (p. 22 et 23), ce qui fut un échec complet.

    Aujourd’hui, selon Marion, il faut sortir du dilemme : « soit les catholiques s’adaptent pour survivre, et ils disparaîtront, dilués dans le modèle commun et unique ; soit ils persistent dans leur marginalité, et ils disparaîtront aussi, minoritaires et insignifiants » (p. 24). Il ne reste pour notre auteur qu’une possibilité qu’il exprime de façon bien abstraite, « celle que seuls les catholiques puissent occuper, comme une responsabilité particulière et inaliénable, l’universalité » (p. 25). C’est ce qu’il nomme le « moment catholique » qui n’est pas celui de la conversion d’une majorité, le Christ n’ayant jamais assuré l’Église « de devenir majoritaire ou dominante dans le monde : il lui a seulement demandé de passer par la même croix, où il a conquis la Résurrection » (p. 27). Ce « moment catholique » est, pour Marion, d’autant plus d’actualité que les chrétiens sont « les seuls alliés fiables » de la République pour défendre la laïcité en tant que séparation des pouvoirs (la laïcité ne s’est imposée que dans les pays christianisés), entre une vision laïciste et l’irruption de l’islam. C’est surtout ce dernier qui pose problème reconnaît Marion, et la réponse qu’il suggère est vraiment très courte : appliquer la loi de 1905 à l’islam et demander aux chrétiens de « monter en première ligne de la prise de parole » (p. 46) dans la nécessaire disputatio avec les musulmans pour leur faire admettre la séparation, l’État ne pouvant qu’aider à rendre cette disputatiopossible, mais sans y intervenir.

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  • Le père Jérémie, un prêtre pas comme les autres sur le ‘Vismet’

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    Du Bruxelles.Bondy.blog :

    Du haut de sa moto ou depuis son autel, le père Jeremie Schaub renouvelle l'image de l'église Sainte-Catherine. Portrait. 

    Un prêtre pas comme les autres sur le ‘Vismet’

    Il y a quelques années le Père Jérémie Schaub et sa fraternité ont repris l’église du quartier Sainte-Catherine. Depuis, il n’a cessé de renouveler l’image d’une profession vieille de milliers d’années, sans pour autant déroger à sa mission première. Il appartenait à la Fraternité des Saints Apôtres, dont l’objectif était “de sensibiliser des jeunes gens à la beauté de la vocation et du ministère de prêtre diocésain“. Cette Fraternité est aujourd’hui dissoute, mais les prêtres de Sainte-Catherine ne semble pas avoir renoncé à leur ambition. En témoignent les nombreuses conférences qu’ils organisent ou encore les homélies à télécharger sur leur site web.

    Jeune, ouvert, disponible, le Père Jérémie a insufflé une bouffée d’air frais dans le quartier avec, notamment un projet très singulier : la fabrication d’une bière locale, en partenariat avec le Brussels Beer Project. La Sainte Kat’ était née. Et avec elle une image jeune et dynamique autour de la paroisse du ‘Vismet’.

  • "Et le Verbe s’est fait charpentier, ou la Bonne Nouvelle de nos mains", 3ème conférence de carême à Notre-Dame de Paris par Fabrice Hadjadj

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    Conférence de carême à Notre-Dame de Paris du 4 mars 2018

    Fabrice Hadjadj : Et le Verbe s’est fait charpentier, ou la Bonne Nouvelle de nos mains.

  • France : les écoles des Dominicaines du Saint-Esprit

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    Lu dans le n° 300 mars 2018 du mensuel « La Nef » :

    Pontcalec-Communauté-Nantes-620x330.jpg« Les Dominicaines du Saint-Esprit ont cinq établissements scolaires en France. Elles ont un ambitieux projet à Nantes qui nous a fourni l’occasion de les rencontrer. La Prieure générale, Mère Marie Pia, nous en parle et évoque sa Congrégation ainsi que sa vision de l’enseignement aujourd’hui.

    La Nef – Commençons par un petit retour en arrière : pourriez-vous nous dire ce que sont les Dominicaines du Saint-Esprit ?

    Mère Marie Pia – Dominicaines du Saint-Esprit, nous avons une histoire récente et originale, puisque nées au sein du Tiers-Ordre de saint Dominique, nous sommes actuellement Société de vie apostolique tout en reprenant le mode antique de vie dominicaine de sainte Catherine de Sienne. Notre Institut vit le jour grâce à l’abbé V.A. Berto (+ 17 décembre 1968), prêtre du diocèse de Vannes, lui-même tertiaire dominicain, zélé serviteur de l’Église (1).

    Le vocable du Saint-Esprit a été choisi pour honorer la Troisième Personne divine que Jésus appelle l’Esprit de Vérité. Toute l’œuvre des Dominicaines du Saint-Esprit est confiée à la protection de Notre-Dame de Joie.

    L’Institut vit ses débuts en 1936, à La Bousselaie, dans le Morbihan, où quelques jeunes filles s’occupaient d’un groupe d’enfants orphelins confiés à l’abbé Berto. En 1939, à Fescal, elles se regroupèrent autour d’une petite règle de vie dans le projet d’une consécration virginale. Elles furent reconnues en 1943 par Mgr Tréhiou, évêque de Vannes, et érigées en Fraternité séculière du Tiers-Ordre de saint Dominique par le R.P. provincial de Lyon. Puis un décret du 19 novembre 1964 érigeait celle-ci en « Sodalité propre à l’Ordre de Saint-Dominique ». Enfin, le 22 février 1990, le Saint-Siège conférait à l’Institut sa forme canonique actuelle de Société de vie apostolique de droit pontifical et, le 24 mai suivant, le Père Maître Général confirmait son agrégation à l’Ordre. Aujourd’hui, l’Institut compte une centaine de sœurs réparties entre la Maison-mère, à Pontcalec, et cinq écoles en France.

    Comment caractériseriez-vous le charisme spécifique de votre Congrégation ?

    Dans la grande famille dominicaine, le charisme propre de notre Institut, sa « raison d’être intime, est d’honorer le mystère de l’Église en tant qu’elle est l’Épouse du Christ » (Constitutions de l’Institut). Les sœurs mènent la vie commune selon les conseils évangéliques, professés sous la forme du vœu unique de virginité et des promesses d’obéissance et de pauvreté.

    Notre vie est celle de vierges consacrées apostoliques. Dans nos maisons comme dans nos écoles, la vie commune, la vie liturgique et l’étude assidue de la vérité, composantes essentielles de la vie dominicaine, sont la source et le moyen de notre sanctification et de notre apostolat : une vie contemplative à titre principal et active à titre secondaire. La docile fidélité à l’Église romaine appartient à la substance même de notre Institut, de cette romanité que l’abbé Berto a puisée dans la Ville éternelle dès l’époque de son séminaire, à l’humble imitation de ce que fut notre sœur, sainte Catherine de Sienne. La vie commune dominicaine est bâtie sur deux éléments : habiter sous un même toit et viser à l’unanimité, selon l’idéal de la première communauté chrétienne, qui ne faisait « qu’un seul cœur et qu’une seule âme ».

    Nous attachons une grande importance à la dignité, la piété et la beauté de l’office liturgique au chœur, célébré en latin selon le rite romain, dans sa forme extraordinaire.
    L’étude, recherche joyeuse de la vérité, participe de la vie contemplative. Elle est pour nous un devoir d’état quotidien et la source de notre apostolat. Elle porte sur l’Écriture Sainte, le Magistère de l’Église, l’œuvre de saint Thomas d’Aquin, les écrits des Pères de l’Église, l’histoire de l’Église et celle de l’Ordre, et le chant grégorien.

    Cet aspect contemplatif est inséparablement lié à l’apostolat qui en découle. Formées à la vie apostolique, nous exerçons notre activité au service de la transmission de la vérité, à travers les œuvres de miséricorde spirituelle : éducation et enseignement, développement de la piété liturgique, conférences, etc. La finalité de l’éducation que nous dispensons est de transmettre la foi, de structurer les intelligences et d’épanouir les personnalités en les éduquant à l’exercice de la liberté et de la responsabilité. C’est pourquoi notre apostolat s’est développé principalement à travers nos écoles (cf. la liste ci-dessous).

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  • Novitiate, film

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    Lu sur le site web du P. Simon Noël, osb (Chevetogne)

    novitiate-movie-poster-1509405063.jpg« Un film américain récent, Novitiate, de Margaret Betts, vaut la peine de quelques commentaires. On est embarrassé quand on désire comprendre les intentions profondes des réalisateurs. S'agit-il d'un film de plus pour salir le catholicisme ? Certains le comprendront ainsi. Cependant les quelques textes qui terminent le film, juste avant le générique, sur l'hémorragie dans les communautés religieuses féminines des années Soixante (des dizaines de milliers de religieuses ont quitté leur communauté aux États-Unis après le concile) permettent une interprétation différente.

    L'argument du film est le suivant : Une jeune fille de 17 ans, Cathleen (Margaret Qualley), fille d'une mère agnostique, ressent depuis son adolescence le désir très fort de ne vivre que pour l'amour de Dieu. Elle entre dans une communauté contemplative très stricte où l'on vit cet idéal de la religieuse comme épouse de Jésus-Christ.

     Nous sommes en 1964 et le concile bat son plein. Malgré les pressions de l'archevêque du lieu, la mère supérieure n'entend nullement renoncer à l'idéal traditionnel de la vie religieuse contemplative féminine. Cela semble bien être le cas aussi de l'ensemble de la communauté. Elle doit un jour lire la décision de l'archevêque à la communauté : accepter la messe en anglais et face au peuple, port facultatif de l'habit religieux, et last but not least, renoncer à voir une quelconque différence entre une religieuse consacrée à Dieu et éprise de perfection, avec n'importe quelle autre femme du peuple de Dieu. Dans la chapelle ensuite la mère s'effondre de douleur mais réaffirme qu'elle ne cessera jamais de vouloir être uniquement épouse de Jésus-Christ.

    Ce qui frappe chez les sœurs, c'est que tout est centré sur Dieu et sur la recherche d'une perfection par amour pour Lui seul. On voit là l'idéal de la parfaite et véritable épouse de Jésus-Christ, qui a façonné des générations de moniales. C'est cet idéal que les novateurs veulent détruire. Tel est le fond du débat. Quoi qu'on pense de Vatican II, il faut constater que la crise qui a suivi ces assises fut terrible pour la vie religieuse. Il y a eu plein de changements, la plupart du temps dans le sens du naturalisme et non d'un véritable esprit surnaturel. Mais y a-t-il eu un renouveau ? Dans l'ensemble, malgré des exceptions, non. On juge l'arbre à ses fruits : noviciats vides, provinces fusionnées, sécularisation à outrance, disparition de l'habit, du silence, de la prière. Si l'application du concile a donné de bons fruits, il y en a eu aussi de mauvais. Bref la fin du film peut se comprendre comme une dénonciation des ravages commis par les novateurs.

    Quelles furent les erreurs commises ? La réforme liturgique ? Un œcuménisme mal compris ? Une ouverture au monde se transformant en un culte de l'homme ? Tout cela plus ou moins. Selon moi, la crise survenue est d'abord et avant tout une crise de l'oraison. Je suis persuadé que si à l'époque, l'ensemble du clergé avait eu une vie d'oraison suffisante et authentique, il n'y aurait pas eu tous ces ravages. Une âme d'oraison en effet vit dans le calme, dans une ambiance surnaturelle et reste pondérée dans ses décisions. Après le concile, l'une des initiatives les plus heureuses pour répondre à la crise fut la fondation du centre international d'oraison à Troussure par le Père Caffarel. La scène où sœur Cathleen prononce ses vœux, à la fin,semble indiquer que la seule chose qu'elle recherche n'est rien d'autre que l'union d'amour avec le Christ.  

    On peut aussi évoquer ici le film Le visiteur (Catholics), de Jack Gold (1973) qui met en scène la question de l'eucharistie : un visiteur de Rome envoyé dans une communauté monastique irlandaise revenue à la messe traditionnelle en latin. Dans ce film, les questions liturgiques cachent derrière elles un débat plus fondamental sur la nature de la messe. Ce film finit sur une scène dans laquelle la communauté prie le Notre Père. Cela confirme que c'est dans la prière que tout se joue.

    Les reprises de ces thèmes dans le cinéma doivent être perçues par nous comme une invitation à revenir à la foi et à une perception surnaturelle de ce que nous vivons dans les crises actuelles. »

    Ref. Novitiate, film

    On est en effet embarrassé quand on désire comprendre les intentions profondes des réalisateurs, tout comme on pouvait l’être aussi en regardant le film de Jack Gold  jouant sur l’ambiguïté  planant sur la foi du père abbé de cette abbaye traditionaliste arc-boutée sur son rocher: face à la mer d’Irlande et au « Visiteur » dépêché par Rome pour la mettre au pas du Concile…   

    JPSC

  • Rome : pas question de recevoir des militants LGBT au Vatican. La conférence prévue aura lieu…chez les Jésuites

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    Lu sur le blog « salon beige » :

    Farrell.jpgLe cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie est revenu le 1er mars sur la polémique autour de l′organisation d’une conférence au Vatican intégrant des militants LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Le 8 mars, l′association Voices of Faith (Voix de la Foi) organisera à Rome une conférence autour de la place de la femme dans l′Eglise. L’objectif de cette manifestation est de “donner aux femmes catholiques les moyens de prendre part” aux décisions dans l’Eglise. La date de la conférence est choisie en fonction de la célébration de la Journée internationale des femmes, le 8 mars.

    Originellement, la conférence aurait dû se tenir à la Casina Pio  IV, au Vatican. Le 2 février, deux participantes et militantes LGBT avaient été refusées par le cardinal Farrell en raison de leur position “contraire à l’enseignement de l’Eglise” :

    • l’ancienne présidente d’Irlande Mary McAleese, une catholique qui a étudié le droit canon à Rome,
    • l’avocate ougandaise Ssenfuka Juanita Warry, fondatrice d’une association de défense des personnes LGBT en Ouganda.

    Toutes deux ont été barrées de la liste des noms par le cardinal Farrell.

    Le fils de Mary McAleese, Justin, est un homosexuel connu, catholique et militant de premier plan lors du référendum sur le mariage homosexuel de mai 2015 en République d’Irlande.

    “Ce n′est pas que nous ne voulons pas écouter” ni dialoguer, a assuré le cardinal américain. Mais il faut savoir distinguer “ce qui est à l′intérieur et hors du Vatican”. C′est un point “très important” qui “semble avoir été oublié”. 

    En réaction à cette décision du cardinal Farrell, l’association a déplacé sa conférence au siège des Jésuites, à Rome : à 500 m du Vatican.

    Ref. Pas question de recevoir des militants LGBT au Vatican.

    JPSC

  • Un pape noir...

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    De Dominique Decherf sur le site « France Catholique :

    monsengwo3.jpgUn pape africain noir ne ferait pas mieux que le pape François dont la popularité est au plus haut sur le continent. Le prestige que lui a conféré son voyage en Centrafrique est-il applicable au pays voisin, la République démocratique du Congo ? L’Église catholique y a été amenée à combler le vide politique. Elle a patronné les accords de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 2016, pour tenter de ménager une transition du fait de l’impossibilité d’organiser les élections prévues à l’issue du mandat du président Kabila arrivé à son terme le 19 décembre précédent. Un an s’est passé sans que rien ne change. Un collectif de laïcs du diocèse de Kinshasa a lancé un mouvement de marches pacifiques violemment réprimées (31 décembre, 21 janvier, 25 février) avec mort d’hommes. De jeunes miliciens partisans du président ont commencé une chasse aux catholiques. Bientôt on transposera le conflit sur des bases religieuses, le président étant protestant, appuyé par les nombreuses églises «  néo-pentecôtistes  » dites du Réveil. Celles-ci pourraient même être aujourd’hui majoritaires dans la capitale. Au total à travers le pays, des statistiques (pas vraiment précises) évaluent le nombre des catholiques et celui des protestants (y compris les Églises africaines comme le kimbanguisme) à un niveau à peu près égal autour de 45-47 % chacun (les musulmans ne sont que 2 à 3 %).

    En réalité, l’Église catholique se retrouve dans cette situation parce que c’est aujourd’hui la seule institution nationale organisée. L’État a perdu le contrôle d’une dizaine de provinces sur 26. Des guerres localisées y sévissent. L’armée congolaise joue plus les semeurs d’instabilité qu’elle n’assure le maintien de l’ordre. Celui-ci est abandonné à la force des Nations unies (Monuc devenue Minusco)  : 18 000 hommes en place sans discontinuer depuis 1999. Son mandat a été renouvelé le 1er mars par le Conseil de sécurité.

    L’opposition démocratique est divisée et affaiblie. Ses chefs sont au Benelux mais leur état n’est pas brillant : le dirigeant historique Étienne Tshisekedi, 83 ans, décédé en février 2017 (son corps est resté en attente à ce jour à la morgue de Bruxelles), Moïse Katumbi, l’ex-populaire gouverneur du Katanga (2007-2015), sous le coup d‘une peine d’inéligibilité, Jean-Pierre Bemba, ex-vice président de la transition, incarcéré à La Haye par la Cour pénale internationale depuis 2008, condamné à 18 ans, en attente du résultat de son appel le 8 mars pour une libération anticipée (il a déjà fait dix ans de prison). Candidat des « mobutistes  », il avait obtenu 42 % des voix aux élections de 2006 contre Joseph Kabila.

    Ce dernier, qui sait qu’il risque à tout moment de ne pas mourir dans son lit (à l’instar de son père assassiné en 2001), a annoncé son intention de ne pas se représenter aux élections théoriquement prévues le 23 décembre 2018, mais de désigner un dauphin, un Medvedev congolais. Avec les présidents sud-africain, angolais et zimbabwéen, il a perdu ses trois principaux soutiens extérieurs. Ne lui reste que le président du Congo-Brazzaville. Européens et Américains font pression. Le secrétaire général des Nations unies et le président de la commission de l’Union africaine ont annoncé une mission conjointe. Une nouvelle représentante spéciale onusienne a pris ses fonctions le 1er février : une dynamique diplomate algérienne, Leila Zerrougni, avec pour mission de sortir la Minusco de son effacement. Le 7 décembre, une de ses bases au Nord-Kivu a été directement attaquée : 14 casques bleus tanzaniens ont été tués.

    Le seul recours face au chaos est l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, qui aura 79 ans en octobre. Il fut président de la convention nationale de transition de 1992 à 1996 qui aboutit au départ de Mobutu. Le Pape l’a maintenu précisément au vu des circonstances. Il l’avait même choisi seul Africain parmi les huit prélats membres de son conseil pour la réforme de la Curie. Il vient de le conforter en lui donnant un coadjuteur le 6 février, un franciscain, Mgr Fridolin Ambongo, jusque-là évêque de Mbandaka (province de l’Équateur), président de la commission justice et paix puis vice-président de la conférence épiscopale, 58 ans.

    Quatre chrétiens sur dix en 2060 seraient en Afrique subsaharienne au lieu d’un sur quatre aujourd’hui (Stephen Smith, La ruée sur l’Europe, Grasset, 2018). Ces projections ne valent que toutes choses égales par ailleurs. On ignore comment les Africains vont évoluer, comment les chrétiens vont grandir ailleurs, par exemple en Chine. Le nombre ne vaut que par la qualité de l’organisation. La majorité de ces chrétiens ne seront pas membres de l’Église catholique. Ils appartiendront à des groupes épars et lui feront peut-être la guerre. L’Église romaine en Afrique ne vaut que par la valeur de sa hiérarchie, la force de son enseignement, son universalité. L’exemple congolais nous invite à regarder chez nous avant d’aller voir ailleurs. Les enjeux en Afrique ne sont pas tant ceux d’une ligne de front entre christianisme et islam que de la responsabilité des chrétiens dans la vie civile, sociale et ecclésiale sur leur lieu de résidence. C’est là qu’un pape issu de l’épiscopat subsaharien aura demain valeur prophétique.

    Ref. Un pape noir...

    Le cardinal Monsengwo est une figure unanimement respectée par la population du Congo (RDC) où l’Eglise est le seul  pilier cohérent face au désordre et à l’anarchie qui prévalent dans ce pays livré aux pillards économiques et financiers par des politiciens corrompus. Il est douteux que Kabila, pas plus que Mobutu en son temps, réussisse à la faire plier. A cet égard, il convient de noter que l’aire d’influence  du mouvement citoyen "Comité de Coordination des laïcs catholiques" (CLC) n’est pas limitée à l’archevêché de Kinshasa, comme semble le suggérer l’article ci-dessus.

    En matière de croyances, les équilibres de la société congolaise n’ont pas beaucoup varié depuis l’indépendance: en 1960, le Congo comptait 16 millions d’habitants contre 80 millions (chiffre aléatoire) aujourd’hui mais, en termes de sociologie religieuse, la répartition reste en gros ce qu’elle était alors : la moitié de la population se compose de catholiques organisés au sein d’une communauté vivante, et plus consciente d’elle-même qu'en 1960, dotée de structures efficaces héritées de l’organisation missionnaire belge.  L’autre moitié est diluée dans une nébuleuse de communautés protestantes, kibanguistes ou pentecôtistes, sans compter le fond tribal animiste. L’islam est très marginal et l’athéisme inexistant.  

    En termes d’avenir, le catholicisme apparaît comme une force incontestable d’ordre et de progrès sans commune mesure avec les sectes, éphémères ou non, qui font aussi partie du paysage religieux congolais, aujourd’hui comme hier (le kibanguisme a été fondé en 1921).

    JPSC

  • Synode des jeunes : quand l’idéologie remplace la foi

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    Un « Synode des jeunes » a été souhaité par le pape François. A quoi servira-t-il ? interroge le site « Pro Liturgia » qui répond : à publier des tas de documents qui finiront, comme tant d’autres, dans l’oubli. La désignation d’un membre du MRJC pour faire partie de la délégation française participant à la fabrication de cette usine à gaz réveille les querelles intestines. Lu dans le mensuel « La Nef » relayé par « Riposte catholique » :

    « Dans le mensuel La Nef, du mois de mars, Jacques de Guillebon revient sur le scandale du MRJC :

    La petite polémique intra-catholique née au mois de janvier autour du MRJC (Mouvement rural des jeunesses chrétiennes) dans le sillage de la Marche pour la vie n’est pas inintéressante pour ce qu’elle révèle d’incompréhensions et d’idéologisation parmi les fidèles de France. Pour qui n’aurait pas suivi l’histoire, le mouvement héritier de la JOC avait publié le 20 janvier un communiqué dénonçant le message « de haine et d’intolérance » véhiculé selon lui par la Marche pour la vie, et affirmant par ailleurs qu’il défendait « le droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG ». Une position évidemment en flagrante contradiction avec l’enseignement universel et constant de l’Église catholique à qui le MRJC doit pourtant sa reconnaissance canonique en France.

    Nous n’avons pas l’intention ici de nous attaquer aux adhérents de base du mouvement rural, qui accomplissent généralement un travail de terrain, dans ces lieux ô combien désertés que sont les campagnes françaises et plus généralement la France périphérique que peu d’autres réalisent. Mais il est évident, et ce n’est pas neuf, cela date même des années 60, qu’il y a parmi l’encadrement du MRJC une tendance au compagnonnage avec des groupuscules d’extrême gauche qui le poussent à oublier, voire à renier ses origines. On notera en passant que l’ancien premier ministre de sinistre mémoire, ou de bienheureux oubli, Jean-Marc Ayrault, est sorti de ses rangs.

    RÉACTIONS DE L’ÉPISCOPAT

    Sans remonter aux années 80, il n’est que de voir les récents colloques organisés par le MRJC où se côtoient des Rockhaya Diallo et des militantes d’Osez le féminisme pour prendre le pouls de la superstructure du mouvement. Il n’était donc pas étonnant qu’il finisse par exprimer frontalement des positions opposées à celles de l’Église en matière d’éthique. Les réactions des évêques ont, une fois n’est pas coutume, été vives en la matière : on a entendu la déclaration de Mgr Ginoux, évêque de Montauban, menaçant de couper les vivres à une association qui doit quelques fonds à l’Église de France. Il semble qu’il ait été soutenu par le reste de l’épiscopat, la CEF produisant finalement un communiqué commun avec le MRJC où celui-ci battait sa coulpe et reconnaissait qu’il fallait aider les femmes à ne pas recourir à l’avortement, en ces termes : « en tant que mouvement d’Église il reconnaît que tout doit être mis en œuvre pour éduquer et prévenir les situations d’avortement. »

    À l’inverse, on a entendu quelques voix discordantes, comme celle de Mgr Wintzer, plaidant pour une certaine liberté de ton. Liberté de ton des fidèles, on veut bien, et on s’en prive assez peu en général. Mais il nous semblait qu’il existait quelques matières fondamentales en lesquelles la conscience devait plier devant la parole de l’Église. Tout ce qui touche aux mœurs, et particulièrement à la vie, n’est jamais négociable.

    ÉCOLOGIE HUMAINE

    Encore une fois, nous n’avons pas l’intention de dénoncer qui que ce soit ni d’ajouter de la division à un catholicisme français particulièrement englué dans ses querelles gauloises de chapelle. Et nous ne doutons pas de la bonne foi de ces militants confrontés, comme tout un chacun aujourd’hui, à des situations de détresse de futures mères. Seulement la bonne foi ne suffit pas toujours. Et si la théologie chrétienne reconnaît une place éminente à la voix de la conscience, elle insiste aussi particulièrement sur la nécessité de former celle-ci et de l’éclairer. L’éclairer ne veut pas dire la reformater. Mais, au-delà de la difficulté d’accueillir un enfant, il est pour le moins évident que des fidèles de celui qui est le maître de la vie, et qui a donné sa propre vie pour cela, ne peuvent en aucun cas envisager d’en supprimer une, surtout quand il s’agit du plus faible.

    L’idée d’écologie intégrale s’est répandue, à juste titre, parmi les catholiques ces dernières années. Au-delà de l’attention à la nature comme création divine qu’elle réclame, il ne faudrait pas oublier l’éminente dignité de l’être humain, formé à la ressemblance et à l’image de Dieu, contre qui nul ne peut lever la main. Et si nos frères « de gauche » ont raison de nous appeler à ne pas nous caricaturer, qui dans sa bourgeoisie libérale, qui dans sa méfiance vis-à-vis des « migrants », nous avons aussi le devoir de leur rappeler que la volonté émancipatrice de l’époque tourne parfois, et souvent, à une folie anti-humaine qui soumet l’existence de l’autre à son propre désir, tout à l’opposé du message sacrificiel du Christ.

    Ref. L’affaire du MRJC révèle l’idéologisation des fidèles de France

    JPSC

  • Le pape encourage le développement des soins palliatifs

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    De Vatican News :

    Le Pape encourage le développement des soins palliatifs

    Dans une lettre signée par le cardinal Parolin et adressé à Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, le Pape François encourage l’utilisation des soins palliatifs, à l’occasion d’une convention sur ce sujet qui se tient à Rome jusqu’au 1er mars.

    Cyprien Viet – Cité du Vatican

    La vocation la plus profonde de la médecine consiste dans le fait de «toujours soigner»,même s’il n’est pas toujours possible de guérir. Le Pape le rappelle dans une lettre signée par le cardinal Pietro Parolin et adressée aux participants à la convention sur les soins palliatifs, organisé par l’Académie pontificale pour la Vie.

    La limite : un lieu de rencontre et non de solitude

    Ce message évoque le sens de la «limite» qui s’expérimente dans les moments de fin de vie. Ces moments suscitent parfois de la rébellion et de l’angoisse, et la société d’aujourd’hui évite donc souvent de s’y confronter. Les soins palliatifs, au contraire, montrent que la limite, si elle est acceptée, peut devenir «non plus un lieu de séparation et de solitude», mais une occasion de rencontre. La mort elle-même est introduite dans un horizon symbolique, dans lequel elle peut ressortir non pas tant comme le terme contre lequel la vie succombe, mais comme l’accomplissement d’une existence «gratuitement reçue et partagée avec amour».

    LIRE AUSSI : Les soins palliatifs, un défi de civilisation

    La thérapie de la douleur

    Parmi les thèmes centraux de la lettre revient la question de la «thérapie de la douleur». Il est rappelé que Pie XII avait déjà clairement légitimé «l’administration d’analgésiques pour alléger des douleurs insupportables qu’il ne serait pas possible de traiter autrement, même si, dans la phase de mort imminente, ils seraient la cause d’un raccourcissement de la vie». Même si aujourd’hui le raccourcissement de la vie n’est plus un effet collatéral fréquent, il souligne que «la même interrogation se repose avec des médicaments nouveaux, qui agissent sur l’état de conscience et rendent possibles diverses formes de sédation». La lettre explique que «le critère éthique ne change pas, mais l’emploi de ces procédures requiert toujours un discernement attentif et beaucoup de prudence». Avec la sédation, «surtout quand elle est prolongée et profonde», on annule en effet la dimension relationnelle et la communication, «cruciale dans l’accompagnement des soins palliatifs». La sédation profonde «demeure toujours au moins en partie insatisfaisante, et doit donc être considérée comme un remède extrême».

    Diffuser l’accès aux soins palliatifs

    La lettre exhorte donc à continuer la réflexion sur les soins palliatifs et à en diffuser la pratique pour faciliter l’accès. Un objectif dans lequel les croyants peuvent trouver des compagnons de route parmi les nombreuses personnes de bonne volonté. Dans cette perspective, la présence à la convention de représentants de différentes religions et de différentes cultures est importante. Il faut jeter un pont entre le soin reçu depuis le début de la vie, qui lui permet de se déployer, et le soin à prêter aux autres d’une façon responsable, dans la succession des générations. Les soins palliatifs montrent donc leur valeur pour l’entière coexistence humaine.