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Foi - Page 27

  • Sainte Scholastique, soeur de saint Benoît (10 février)

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    « Elle fut plus puissante parce qu’elle aima davantage. » Nous ne savons presque rien sur la vie de sainte Scholastique, mais là est l’essentiel. Selon la tradition, elle menait une vie toute vouée à Dieu, comme son frère saint Benoît. Une fois par an, elle avait l’habitude de venir le rencontrer avec quelques-uns de ses frères près de son monastère, et ils passaient une journée ensemble « à louer Dieu et à parler de choses saintes ».

    Et voici qu’une fois Scholastique demande à son frère de prolonger la rencontre au-delà de l’usuel, pendant la nuit – peut-être pressent-elle que ce sera la dernière fois qu’elle verra son frère avant sa mort. Mais lui, le grand législateur de la vie monastique, de répondre : « Que dis-tu là, ma sœur ! Rester hors du monastère, je ne le peux absolument pas. »

    Scholastique se met à prier – et d’un ciel auparavant parfaitement serein - « ce fut un éclat violent d’éclairs, tonnerre, pluie diluvienne, tant et si bien que ni le vénérable Benoît ni les frères qui l’accompagnaient ne pouvaient franchir le seuil du lieu où ils se trouvaient. » Alors Benoît « commença à se plaindre, tout triste : ‘Que Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur ! Qu’est-ce que tu as fait là ?’ Elle répondit : ‘Voilà ! Je t’ai prié, et tu n’as pas voulu m’écouter. J’ai prié mon Seigneur, et il m’a écoutée. Maintenant donc, si tu peux, sors ! Laisse-moi, et rentre au monastère.’ Mais lui ne pouvait sortir au-delà du toit. Il n’avait pas voulu rester de bon gré, il resta de force. »

    Et Grégoire le Grand termine le récit de cet épisode de la vie de saint Benoît et de sainte Scholastique en disant : « Ce n’est pas étonnant qu’une femme en cette occasion ait été plus forte que lui, l’homme de Dieu : elle voulait voir plus longtemps son frère. Selon la parole de Jean, ‘Dieu est amour’, et par un jugement tout à fait juste, elle fut plus puissante parce qu’elle aima davantage. »

  • Selon le cardinal Sarah, le souci de la beauté dans la liturgie est une préoccupation pastorale

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    Du cardinal Robert Sarah sur le Tagespost :

    L'art de célébrer

    Le souci de la beauté dans la liturgie est une préoccupation pastorale, affirme le cardinal Robert Sarah.

    9 février 2025

    Je voudrais faire référence à l’herméneutique de la réforme dans la continuité dont parle le pape Benoît XVI. a pris la parole (discours du 22 décembre 2005). C'est une opinion personnelle, mais il me semble que les livres liturgiques réformés ont désespérément besoin de cette continuité avec la tradition liturgique que les Pères du Concile Vatican II ont cherché à réformer s'ils veulent être vrais, beaux et bons, et ainsi contribuer au mieux à la sanctification et à l'édification du peuple saint de Dieu. D’autres pourraient ne pas être d’accord avec moi ici. Mais selon mon interprétation du Concile, c’est bien ce qu’il signifiait : une réforme dans la continuité et non une rupture avec le passé.

    Cela soulève deux questions pertinentes : (...) Premièrement, la question apparemment dépassée de la « réforme de la réforme liturgique postconciliaire », par laquelle les livres liturgiques d’aujourd’hui sont révisés en vue de les enrichir d’éléments perdus dans la réforme elle-même. Cela est assez démodé parmi ceux qui sont actuellement au pouvoir, mais la motivation et les raisons de telles mesures n’ont rien perdu de leur validité. Je ne peux pas dire quand le Seigneur, dans sa providence, permettra que cette question soit à nouveau sérieusement considérée, mais peut-être que certains de nos jeunes frères dans le sacerdoce qui sont ici aujourd'hui vivront assez longtemps pour voir les livres liturgiques réformés devenir encore plus beaux. Je pense souvent au Missel des Ordinariats des anciens anglicans et aux richesses qu’il contenait comme exemple de ce qui pourrait être possible.

    Cette liturgie a un avenir

    La deuxième question concerne la célébration du rite liturgique préconciliaire, l’usus antiquior du rite romain. Comme je l’ai déjà dit, surtout au vu des fruits évidents que ce rite a produits au cours des dernières décennies, malgré une attitude cléricale intransigeante contre la vénérable liturgie latino-grégorienne – attitude typique du cléricalisme que le pape François a condamné à plusieurs reprises – une nouvelle génération de jeunes est apparue au cœur de l’Église. Il s’agit d’une génération de jeunes familles qui démontrent que cette liturgie a un avenir parce qu’elle a un passé, une histoire de sainteté et de beauté qui ne peut être effacée ou abolie du jour au lendemain. Je continue à maintenir cela. Et même si je comprends que de nombreux prêtres se trouvent actuellement dans une situation très difficile concernant l’usus antiquior, je vous encourage à ne jamais oublier ni nier la profonde vérité enseignée par le pape Benoît XVI : « Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste sacré et grand pour nous aussi ; cela ne peut pas devenir soudainement complètement interdit ou même nuisible. « Il est bon pour nous tous de sauvegarder les richesses qui ont grandi grâce à la foi et à la prière de l’Église et de leur donner la place qui leur revient » (Lettre aux évêques , 7 juillet 2007). (...) Rappelons-nous le principe de l’intégralité liturgique comme composante essentielle de la beauté liturgique – ainsi que de la vérité et de la bonté liturgiques – et tournons-nous maintenant vers certaines de ses applications pratiques.

    L’Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis – Sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Église – du Pape Benoît XVI, fruit des réflexions menées lors du Synode des évêques de 2005, constitue un très bon point de départ. Je voudrais souligner qu’il s’agit d’un document très important pour la formation liturgique, qui est très négligée. Si vous ne l’avez pas encore étudié, faites-le. Si cela fait un moment que vous ne l'avez pas consulté, veuillez le consulter à nouveau. Il vous guidera dans vos efforts pour garantir que vos célébrations liturgiques soient intégrales, qu’elles soient ce qu’elles devraient être et rien d’autre.

    Est-ce que tout dans la liturgie est caractérisé par la beauté ?

    Le pape Benoît XVI offre de nombreux conseils sages, qui ont émergé à la lumière des années turbulentes de la vie liturgique post-conciliaire, reflétées par les Pères synodaux. Peut-être que la meilleure de toutes est sa simple affirmation : « Il est nécessaire qu’en tout ce qui concerne l’Eucharistie il y ait un bon goût pour la beauté » (n° 41).

    Nous pourrions bien faire de cela la base d’un examen de conscience concernant notre propre pratique liturgique : tout dans la liturgie que nous célébrons avec notre peuple est-il empreint de beauté, selon les moyens dont nous disposons ? Ou bien nous contentons-nous de pratiques, d’objets, de rituels, de musiques, etc. moins beaux – voire clairement inappropriés ?

    Si l’Eucharistie est véritablement la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église, nous ne pouvons pas nous contenter d’un pis-aller ou d’un résultat moindre. Si nous faisons cela, nous bâtirons sur de mauvaises fondations. Tout ce que nous construisons sur ces fondations fragiles s’effondrera d’une manière ou d’une autre. Rappelons-nous les paroles du cardinal Ratzinger : « L’Église se tient et tombe avec la liturgie. … C’est pourquoi la célébration appropriée de la sainte liturgie est au centre de tout renouveau de l’Église.

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  • 5e dimanche du Temps Ordinaire : jeter les filets de la Parole au cœur de ce monde

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    Lc 5, 1-11

    Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule.

    Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient.

    A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » 

    Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Archive 2010)

    Les lectures de ce 5ème dimanche du Temps ordinaire, qui nous invitent à articuler un extrait du prophète Isaïe (6, 1-2), un passage de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens (15, 1-11) et le récit de la pêche miraculeuse, pourraient s’intituler : « les trois temps de la vocation ». Dans chacune de ces lectures, il est question d’un « héros » biblique : le prophète Isaïe, Paul et Pierre - trois hommes au tempérament fort, bien trempé. La mise en parallèle de leur itinéraire respectif de rencontre avec le Dieu vivant, va nous permettre de dégager quelques principes de la pédagogie divine, qui s’appliquent à chacun de nous.

    Tous les trois ont à découvrir, à l’occasion d’une initiative déconcertante de ce Dieu qu’ils croyaient connaître, qu’il est avant tout le Kadosch, le Saint, littéralement : le Tout-Autre. Aussi ce qu’il touche va nécessairement devenir à son tour « tout autre ». L’Altérité radicale, qui s’impose dans sa différence, est comme un feu dévorant, qui révèle à ceux à qui elle se manifeste, leur véritable personnalité. A leur tour ils seront envoyés proclamer qu’il faut se convertir, c'est-à-dire devenir « tout-autre ».

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  • Venez, adorons Dieu et prosternons-nous devant le Seigneur (Introit du 5e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 94, 6-7  
    VENÍTE, adorémus Deum, et procidámus ante Dóminum, plorémus ante eum, qui fecit nos: quia ipse est Dóminus Deus noster. Ps. ibid., 1 Veníte, exsultémus Dómino: iubilémus Deo, salutári nostro. ℣. Glória Patri. Venez, adorons Dieu et prosternons-nous devant le Seigneur, et pleurons devant Lui qui nous a faits : car Il est le Seigneur notre Dieu. Ps. Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur ; chantons des hymnes à Dieu notre Sauveur. ℣. Gloire au Père.
  • États-Unis : « Word on Fire », une congrégation pour l’évangélisation en ligne est née

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    D'Andrea Galli sur Avvenire :

    États-Unis. « Word on Fire », une congrégation pour l’évangélisation en ligne est née

    5 février 2025

    L'évêque Robert Barron, créateur d'un apostolat multimédia très suivi dans les pays anglophones, annonce son intention de créer une congrégation dédiée au monde numérique

    L'évêque de Winona-Rochester, Robert Barron

    L'évêque Robert Barron de Winona-Rochester - site Web

    Tout a commencé à la fin des années 1990 avec une série d’homélies évangéliques du dimanche diffusées sur WGN, alors la principale station de radio de Chicago. Le prédicateur était un prêtre d'une quarantaine d'années, Robert Barron, ordonné en 1986 dans l'archidiocèse de l'Illinois par le cardinal Joseph Bernardin. Fort d'un important cursus d'études entre les États-Unis et la France, professeur de théologie systématique, Barron était déjà un orateur assez recherché pour l'efficacité de son éloquence et la clarté de ses idées. C'est un ami qui lui a fait remarquer que ses interventions à la radio le dimanche matin à 5h15 n'étaient pas le meilleur moyen d'atteindre un large public et que télécharger ses homélies sur un site Web dédié permettrait de les diffuser plus largement. Une idée banale, mais qui marqua le début d’une activité axée sur Internet qui s’est développée comme une graine de moutarde évangélique. « Word on Fire » , le nom que cet apostolat a pris, a connu une telle croissance qu’il est aujourd’hui considéré comme l’un des projets multimédias les plus réussis au service de la nouvelle évangélisation aux États-Unis et au-delà. Le saut de niveau a eu lieu en 2011 avec « Catholicisme », un documentaire en 10 parties dans lequel Barron, tel un Alberto Angela en ecclésiastique – pardonnez la comparaison – voyageant dans différents pays présente la beauté de la foi catholique et la civilisation qu’elle a générée au fil des siècles. Une production de haut niveau technique, comme l'est le style que Barron a toujours poursuivi, dans la conviction que l'attention à la forme est une condition nécessaire à la diffusion du message surtout parmi ceux qui sont éloignés, qui a gagné un consensus bien au-delà des frontières ecclésiastiques.

    Les vidéos « Word on Fire », également créées par un réseau de collaborateurs et mises en ligne sur YouTube, qui reste la plateforme de référence, ont dépassé les 200 millions de vues. Barron compte désormais 3 millions d’abonnés sur Facebook et près de 2 millions sur YouTube, ce qui fait de lui le prélat catholique le plus « suivi » en ligne dans le monde anglophone après le pape. Sa présence sur le web est allée de pair avec son engagement pastoral dans la vie hors ligne : en 2015, Barron a été nommé évêque auxiliaire de Los Angeles et en 2015, il s'est vu confier le diocèse de Winona-Rochester, une communauté de 136 000 baptisés dans le Minnesota. Il abrite également l'Institut Word on Fire, qui produit des livres, des podcasts, des catéchèses innovantes et des vidéos de débats entre Barron et diverses personnalités du monde de la culture.

    Vidéo
    Il y a quelques jours, le 15 janvier, un communiqué de presse a été publié sur le portail « Word on Fire » qui a suscité un intérêt considérable. « Nous sommes ravis d'annoncer que l'évêque Barron a l'intention de créer une congrégation de prêtres », peut-on lire dans le communiqué, « pour poursuivre son travail à l'avenir et assurer l'efficacité et l'expansion continue des efforts d'évangélisation de Word on Fire. L'objectif est de recruter initialement trois à cinq prêtres et trois à cinq novices pour l'ordre, en respectant une règle que l'évêque Barron a déjà élaborée. L’idée est en effet de créer une véritable congrégation qui aurait pour charisme l’annonce dans le monde numérique. Quelque chose qui rappelle le feu sacré qui animait le bienheureux Giacomo Alberione, son appel à évangéliser à travers les moyens de communication modernes, mais évidemment placé dans le panorama actuel : pour certains ce serait donc la première congrégation à avoir Internet dans son ADN apostolique. « Grâce à un généreux donateur », poursuit l’annonce, « Word on Fire » a obtenu un foyer à Rochester, dans le Minnesota, où les prêtres peuvent commencer à vivre en communauté selon la règle et recevoir une formation avancée pour apprendre à évangéliser selon l’éthique de « Word on Fire ». Le recrutement des prêtres va bientôt commencer, mais votre générosité est nécessaire pour financer les frais liés aux frais de subsistance, à la formation et à l'éducation, et finalement pour envoyer ces prêtres en mission d'évangélisation. L'objectif de la campagne de collecte de fonds est ambitieux, mais la réponse jusqu'à présent n'a pas déçu les attentes : en quelques jours, plus de 300 000 dollars ont été récoltés pour le projet. « Nous prions pour que cet ordre existe à perpétuité, ouvrant la voie à l’évangélisation et conduisant les gens vers une relation plus profonde avec Jésus-Christ. » C'est le dernier espoir du communiqué de presse. Le temps et le jugement de l’Église, avec les démarches canoniques nécessaires, diront si l’œuvre répond vraiment aux desseins de la Providence.
  • Tenneville, 12 février : le Collège Notre-Dame au Coeur d'Or ouvre ses portes

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    Nous sommes heureux de vous accueillir le mercredi 12 février de 14h à 19h pour notre journée Portes Ouvertes. Venez découvrir le collège ! Prévoyez une à deux heures de visite.

    Au programme :
    •⁠ ⁠Rencontre avec la direction, les professeurs, les élèves qui se feront un plaisir de répondre à toutes vos questions.
    •⁠ ⁠Visite guidée des locaux : salles de classe, internat, lieux de vie.
    •⁠ ⁠Présentation de nos enseignements et des piliers éducatifs du collège.
    •⁠ ⁠Animations assurées par les élèves et leurs professeurs.

    N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez prendre rendez-vous à une autre date.

    Explorer le site du Collège : https://www.collegecoeurdor.be/

  • Une sainte soudanaise : sainte Josephine Bakhita (8 février)

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    Archive (9 mai 2011)

    Sœur Severina Motta est une religieuse canossienne qui a passé plus de 40 ans en Afrique. Elle a vécu une douzaine de ces années au Soudan, où elle en est venue à connaître « sa sainte », sainte Bakhita. Bakhita est la première sainte du Soudan, et elle a acquis une renommée internationale, surtout depuis que Benoît XVI l'a évoquée dans son encyclique « Spe Salvi ».

    Elle est également à l'origine de la conversion d'un condamné à mort, dans l'Etat d'Oregon, qui a lancé un projet d'aide aux religieuses canossiennes.

    Dans cette interview accordée à l'émission de télévision « Là où Dieu pleure », Sœur Severina évoque sa propre vocation missionnaire et la sainte qui a enseigné aux Soudanais comment triompher des ennemis.

    Q : Avez-vous toujours eu le désir d'être une religieuse missionnaire ?

    Sœur Severina : J'ai toujours voulu être religieuse, mais pas du tout missionnaire.

    Vous vouliez être religieuse ici ?

    Je voulais être religieuse en Italie. Au terme d'un très grand combat intérieur, j'ai fini par me rendre, quand j'ai réalisé que c'était vraiment Jésus qui me demandait d'aller parmi les jeunes qui n'ont personne pour prendre soin d'eux.

    A quel moment avez-vous dit « Oui, Seigneur, j'irai » ?

    A un moment très particulier de la prière dans le noviciat. Dans la chapelle, il y avait un grand crucifix tourné vers des brebis et, sous le tableau, étaient inscrits ces mots : Euntes in Universum Mundum - Allez dans le monde entier. Le doigt semblait pointé sur moi, comme pour me dire que c'était à mon tour d'aller rejoindre les missionnaires. Alors j'ai cessé de résister. Cela a été une expérience très dure mais, je dois dire, très gratifiante.

    Et avec du recul, auriez-vous changé quelque chose de votre vie ?

    Non, je referais la même chose.

    Pourquoi avez-vous choisi l'Afrique ?

    En fait, je n'ai pas choisi l'Afrique. Nous allons là où nous sommes envoyées ; mais après avoir dit oui au Seigneur, mon plus grand souhait a été d'être parmi les plus pauvres, de partager leur travail et leur vie pour trouver les moyens de l'améliorer. Je dois dire que j'ai été vraiment exaucée, car dans tous les endroits où je suis allée, il manquait tous les éléments essentiels de la vie. Pas de moyens de communication, pas de routes convenables, pas d'eau potable, pas d'électricité, seulement la richesse des personnes.

    J'aimerais parler un peu de Sœur Bakhita, sainte Bakhita maintenant, la "Petite Mère noire" (Madre Moretta), comme on l'appelait dans la communauté.

    Bakhita était une fille du Soudan qui a été enlevée toute jeune, à l'âge de 7 ans, et vendue comme esclave. Mais elle ne se résignait pas à sa situation. Avec une autre fillette, elle s'est échappée, mais a été reprise et revendue, et cette situation s'est répétée cinq fois. Elle passait d'un mauvais maître à un pire encore, avant de tomber entre les mains d'un officier turc d'une grande cruauté. Cet homme lui a fait subir 114 scarifications dans son corps, frotté ensuite avec du sel, qui la laissèrent agonisante pendant des semaines. Après quoi elle a été acquise par le consul d'Italie à Khartoum, qui l'a emmenée avec lui dans son pays. Il l'a donnée à la femme d'un ami, qui lui a confié la garde de sa petite fille.

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  • Vandalisme à Saint-Pierre : il saute sur l'autel majeur et endommage les candélabres

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    Du Nuovo Sismografo :

    Choc au Vatican. Actes de vandalisme dans la basilique : embarras pour la sécurité

    Un scandale mondial. L'homme, qui était entré dans la basilique avec un sac à dos, est monté sur l'autel sans être dérangé et a endommagé quelques candélabres. La question est la suivante : est-il possible de monter sur le maître-autel de la basilique Saint-Pierre, construit sur le tombeau de l'apôtre et premier pontife, en échappant à la sécurité et sans être arrêté avant de poser le pied sur le lieu sacré ? 

    La réponse est : oui, c'est possible. 

    En plein Jubilé, la Basilique Saint-Pierre montre toute sa vulnérabilité face au flux ininterrompu de pèlerins parmi lesquels ne manquent pas de personnes mal intentionnées. Après le spectacle d'une artiste féministe sur la crèche pendant Noël, c'est désormais l'acte de vandalisme au Vatican qui montre la fragilité de la sécurité du Vatican. Le risque est que, au lieu des candélabres, ce soient des œuvres plus précieuses qui soient endommagées ou que des accidents beaucoup plus graves se produisent... 

    Ps. Le protagoniste de l’incident a été immédiatement libéré. Il sera donc possible de le revoir bientôt fouler quelque autel, au Vatican ou à Rome . 

    Corriere della Sera - Les images des candélabres de la basilique Saint-Pierre jetés à terre par un homme qui était monté sur l'autel de la confession sont devenues instantanément virales sur le web. Sur X, un internaute français a posté deux vidéos filmées à quelques pas de l'endroit où, hier matin, à 10h30, cinq officiers de la gendarmerie du Vatican vêtus de noir ont immobilisé un Roumain de 40 ans, le cachant ensuite aux yeux - et aux smartphones - des nombreux fidèles présents, avec une cloison en amarante, avant de l'emmener au bureau.

    Finalement, l'homme - qui portait une veste bleu clair, une casquette et un sac à dos sur les épaules - a été remis à une patrouille de l'Inspection du Vatican, qui dépend du ministère de l'Intérieur et du Département de la sécurité publique, qui est intervenue sur la place Pie XII. 

    Emmené au bureau pour des contrôles 

    Dans l'après-midi, après l'identification de l'intéressé, une plainte a été déposée contre lui pour dommages divers. Il a ensuite été libéré et il n'est pas exclu qu'une interdiction de séjour dans la municipalité de Rome soit prononcée. Les raisons de son geste ne sont pas claires, s'agissait-il d'un acte démonstratif dicté par une raison ou d'un moment de folie. L'alarme dans la basilique, qui est plus que jamais surveillée, et plus encore en cette année jubilaire - pas la première à Saint-Pierre ces derniers temps - a été donnée lorsque le quadragénaire est monté sur l'autel et a commencé à jeter les six candélabres de bronze posés sur la nappe de lin, qui ont subi le même sort. Les objets, réalisés en 1865, chacun d'environ un mètre de haut, avec une bougie y insérée, et d'une valeur de 5 000 euros, ont été récupérés par les ouvriers de la basilique et remis à leur place après avoir été vérifiés.

  • Rendre au christianisme son "étrangeté"

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    De Tracey Rowland sur le CWR :

    Rendre le christianisme à nouveau étrange

    La pénétration du naturel par le surnaturel n’est pas banale, n’est pas ennuyeuse, n’est pas une question de conformisme bourgeois.

    (Photo : Eric Mok)
    Il est rare que j'occupe un poste à la mode, mais je suis ravi d'être en compagnie de personnes de premier plan, de l'historien Tom Holland à l'évêque Robert Barron et aux auteurs Michael Frost et Nijay Gupta, qui recommandent tous de rendre le christianisme à nouveau « étrange ».

    Pour les catholiques, cela signifie mettre en marche arrière notre voiture ecclésiale et sortir du fossé corrélationniste dans lequel les théologiens – notamment ceux portant des patronymes flamands – nous ont plongés dans les années 1970.

    Le « corrélationnisme » était une stratégie pastorale visant à associer la foi à la culture de la modernité. Dans les années 1970, cette stratégie prenait des formes banales, comme celle de décorer les salles de classe catholiques d’affiches représentant des animaux mignons déclarant « Jésus est cool ».

    Plus récemment, j'ai lu un compte rendu de l'homélie donnée à l'église paroissiale où se trouvait la famille royale britannique ce Noël. Le vicaire aurait brandi un chocolat Terry's Orange. Il s'agit d'un chocolat très populaire au Royaume-Uni qui a la forme d'une orange et dont les éclats de chocolat se désagrègent comme les quartiers d'une vraie orange. Selon le rapport, le vicaire aurait ensuite expliqué à la congrégation que le christianisme est comme un chocolat Terry's. La forme sphérique du chocolat nous rappelle que le message chrétien était destiné au monde entier, et les éclats de chocolat individuels sont comme la bonne nouvelle de l'Évangile à partager comme les quartiers d'une orange. La révélation chrétienne a donc été corrélée à un chocolat Terry's.

    L’argument intellectuel qui sous-tend ces stratégies de commercialisation de la foi en la corrélant à quelque chose de populaire et de banal était que la culture du catholicisme paraissait étrange au laïcisme sophistiqué moderne. Les robes blanches de première communion, les confréries des Saints Anges, les chapelets, les jours de jeûne et de fête, les saints patrons, les noms de confirmation, la consommation de poisson le vendredi, les heures saintes d’adoration, les neuvaines, sans parler de concepts comme la chasteté et la naissance virginale, semblaient et semblent certainement étranges au rationaliste moderne.

    Ainsi, l’idée est née que la façon de ramener le rationaliste moderne au christianisme était de trouver quelque chose dans la culture sécularisée qui lui plaisait et d’y lier la foi. Jésus est ainsi devenu un activiste politique « cool », intéressé par la justice sociale. Sa divinité a été occultée, sa relation avec les deux autres personnes de la Trinité rarement reconnue, et ceux qui voulaient faire référence à sa mère, et surtout aux circonstances de sa naissance, ont été ridiculisés.

    En outre, des départements universitaires entiers se sont engagés dans des projets visant à traduire les enseignements catholiques dans les idiomes de la culture moderne. Même l’opposition catholique à l’avortement a été défendue sur le terrain laïc selon lequel l’enfant en développement avait droit à la vie – et non sur le terrain théologique selon lequel toute vie humaine est sacrée. Le domaine du sacré a dû être mis de côté, car aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé dans ce domaine. La tradition du droit naturel s’est trouvée transposée dans le langage des « droits » politiques.

    Cependant, entre la fin des années 1960 et la fin des années 1980, la modernité elle-même a cessé d’être à la mode. Certains sociologues situent le moment du changement dans le séisme culturel de 1968, qui a marqué la fin de l’enthousiasme des élites occidentales pour des concepts tels que la « raison pure » ou la « nature pure ». La lecture de Nietzsche a convaincu la génération de 1968 que des « mythes » (des présupposés théologiques) se cachaient derrière tout appel à la raison, et l’idée est née que la nature était également relative puisqu’elle pouvait être modifiée par les progrès scientifiques. Avec le temps, la nature pourrait être ce que nous désirions qu’elle soit. Il nous suffisait de développer la technologie pour manipuler l’ADN.

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  • Le Sommet international sur la liberté religieuse se penche sur la persécution religieuse en Occident

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Le Sommet international sur la liberté religieuse examine la persécution religieuse en Occidentbouton de partage sharethis

    Sommet international sur la liberté religieuse 2025Les intervenants discutent de la persécution religieuse en Occident lors du Sommet international sur la liberté religieuse (IRF) à Washington, DC, le 4 février 2025. De gauche à droite : le rabbin Emile Ackermann, cofondateur d'Ayeka ; Janet Buckingham, directrice du plaidoyer mondial à l'Alliance évangélique mondiale ; Todd Huizinga, chercheur principal au Religious Freedom Institute ; Sean Nelson, conseiller juridique d'Alliance Defending Freedom International. | Crédit : Tyler Arnold/CNA

    Plusieurs défenseurs de la liberté religieuse ont signalé de nouveaux indicateurs de persécution contre les chrétiens qui vivent leur foi dans les démocraties libérales occidentales lors d'une session en petits groupes du Sommet international sur la liberté religieuse (IRF) 2025 à Washington, DC, cette semaine.

    « Le fait que des personnes soient arrêtées en raison de leur foi et de la manière dont elles vivent leur foi est en contradiction avec une société de plus en plus laïque et progressiste », a déclaré Sean Nelson, conseiller juridique d’Alliance Defending Freedom International, qui a modéré le panel du 4 février.

    Nelson a été rejoint sur scène par Todd Huizinga, chercheur principal au Religious Freedom Institute, spécialisé en Europe ; Janet Buckingham, directrice du plaidoyer mondial à l'Alliance évangélique mondiale ; et le rabbin Emile Ackermann, cofondateur d'Ayeka, la première communauté juive orthodoxe moderne en France.

    Nelson a montré un bref clip de cinq minutes détaillant les histoires de chrétiens confrontés à la persécution pour avoir parlé ou pratiqué leur foi religieuse en Finlande, au Royaume-Uni et à Malte – mais les panélistes ont noté que la tendance est répandue dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord.

    La vidéo faisait référence aux accusations de discours de haine portées contre l'ancien député finlandais Päivi Räsänen pour avoir défendu les enseignements chrétiens sur l'homosexualité, qui sont maintenant devant la Cour suprême du pays . Elle évoquait également Isabel Vaughan-Spruce, qui a été arrêtée deux fois pour avoir prié en silence devant une clinique d'avortement en Angleterre, et Matthew Grech, qui fait face à des accusations à Malte pour avoir partagé son témoignage sur la façon dont il a surmonté les tentations et les actes homosexuels.

    Huizinga a déclaré lors de la table ronde que les chrétiens des pays occidentaux « sont confrontés à des désaccords diamétralement opposés… sur de nombreuses questions fondamentales auxquelles les sociétés doivent faire face » concernant les opinions sociales dans les cultures hautement sécularisées qui étaient autrefois à prédominance chrétienne.

    L’une des questions qui a souvent provoqué des tensions entre les chrétiens et ces gouvernements, a-t-il noté, est la sexualité humaine, car la croyance selon laquelle une famille est fondée sur « l’union exclusive d’un homme et d’une femme » entre en conflit avec les concepts selon lesquels « le genre est fluide » et « la sexualité est un choix humain ».

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  • Il y a 80 ans : le martyre des franciscains d'Herzégovine

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    80e anniversaire

    Široki Brijeg, le martyre des franciscains qui ont façonné l'Herzégovine

    Le 7 février 1945, onze franciscains du monastère de Široki Brijeg furent assassinés par les partisans de Tito. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la seule province d’Herzégovine, 66 franciscains ont été tués. En les éliminant, les communistes voulaient également détruire la culture du peuple qui s’était formée à Široki Brijeg.

    07_02_2025

    L'église de Široki Brijeg immédiatement après la guerre

    Široki Brijeg, Mostar-Čekrk, Mostarski Gradac, Ljubuški, Zagvozd, Kočerin, Izbično, Čitluk, Čapljina, Macelj. Ce ne sont là que quelques-unes des stations du très douloureux Chemin de Croix parcouru par les Franciscains de la Province d'Herzégovine il y a exactement quatre-vingts ans, à partir de février 1945.

    Onze frères du monastère franciscain de Široki Brijeg ont été assassinés par des soldats appartenant à la tristement célèbre onzième brigade dalmate de l'armée de Tito le 7 février 1945 ; Le lendemain, neuf autres frères furent capturés, qui, avec une centaine de civils, s'étaient réfugiés à la centrale hydroélectrique franciscaine sur la rivière Lištica, située non loin du monastère. Ces frères n'eurent pas un meilleur sort que leurs frères : ils furent transférés vers la Dalmatie et massacrés dans des lieux inconnus.

    Déjà dans la nuit du 6 au 7 février , à Mostarski Gradac, cinq autres frères, professeurs et étudiants du séminaire franciscain, avaient été exécutés sans raison apparente. Ils s'étaient réfugiés dans cette paroisse de montagne pour continuer tant bien que mal leurs études de théologie loin des bombardements et des combats qui se déroulaient dans la plaine.

    Une semaine plus tard, le 14 février 1945, ce fut le tour de sept autres frères – dont le provincial, frère Leo Petrović – qui se trouvaient au couvent de Mostar. Une fois cette ville conquise, les partisans les enlevèrent du couvent, les enchaînèrent et les emmenèrent au lieu-dit Čekrk, où ils les tuèrent après les avoir dépouillés de leur habit franciscain, puis jetèrent leurs corps sans vie dans la Narenta (Neretva, en bosniaque).

    Dans les mêmes jours, d'autres massacres de frères eurent lieu à Ljubuški, Izbično, Čitluk, Čapljina, Zagvozd et Vrgorac. En mai, deux frères furent tués dans la maison paroissiale de Kočerin, tandis que trois autres perdirent la vie dans la lointaine Macelj, non loin de la Slovénie et de l'Autriche, en revenant de Bleiburg par la soi-disant Via Crucis du peuple croate . À la fin de la guerre, les frères de la Province franciscaine pleurent 66 de leurs frères tués.

    La Via Crucis continua pour les frères restants . Dans l'après-guerre, le régime communiste organisa des procès-spectacles et, en l'absence totale de preuves sérieuses de culpabilité, 91 frères furent condamnés à des peines de prison , souvent aux travaux forcés, pour un total de 348 ans, dont 225 purgés. Dans les années 1950, la maison d'arrêt de Zenica fut à un moment donné la plus grande communauté franciscaine d'Herzégovine, puisqu'une trentaine de frères y étaient détenus en même temps . Une véritable persécution collective.

    De tels événements ne se sont pas seulement produits en Herzégovine ou contre les franciscains , mais partout dans la Yougoslavie communiste, surtout entre 1945 et 1955. Selon les données du père Anto Baković, il y a eu au final 663 victimes : quatre évêques, 523 prêtres (dont 17 sont morts du typhus suite aux conséquences de leur captivité), 50 grands séminaristes, 38 petits séminaristes, 17 laïcs, 31 religieuses.

    Le plan visant à éliminer l'Église catholique de la Yougoslavie de Tito en persécutant les pasteurs était particulièrement virulent en Herzégovine, lieu de naissance de Poglavnik (Duce) Ante Pavelić et de trois ministres du gouvernement de l'État indépendant de Croatie ; une région que les communistes considéraient donc comme le noyau originel du « nationalisme » et du « chauvinisme » croates qui donneraient naissance au mouvement oustachi, et dont les franciscains étaient considérés comme les principaux responsables, puisqu'ils détenaient l'hégémonie religieuse et culturelle dans cette région.

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  • Le Pape comme souverain absolu ? Les délires d'un canoniste

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    Du cardinal Zen sur la NBQ :

    Le Pape comme souverain absolu ? Les délires d'un canoniste

    Le monde n’est pas un seul diocèse dirigé par le pape et la subsidiarité est un principe de droit naturel. Et il n’existe pas de solution « presque infaillible ». Le cardinal Zen répond aux concepts erronés qui gagnent du terrain dans l'Église

    07_02_2025

    Cardinal Zen

    Nous rééditons un article du cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, tiré de son blog, car il réfute les thèses d'un canoniste qui sont révélatrices d'une tendance de certains théologiens progressistes : ils pensent pouvoir soutenir le pontificat actuel en théorisant les pouvoirs absolus du pape.

    Alors que je rangeais les piles d’articles que j’avais lus sur mon bureau, j’ai trouvé un article sur l’autorité du pape écrit par un soi-disant « novice en droit canon » en novembre de l’année dernière, et je voulais depuis longtemps avoir un mot avec ce « novice en droit canon ». Aujourd’hui, au début de cette année jubilaire, je voudrais écrire quelques mots, sans craindre d’être inclus dans le groupe des imbéciles qui « ne connaissent pas grand-chose au droit canonique ».

    Il a déclaré : « L’Église entière est comme un diocèse du pape. Le principe de subsidiarité n’est pas en vigueur dans ce domaine. » Il a également déclaré : « Cela est clairement expliqué par Lumen Gentium (la Constitution Vatican II sur l’Église, ci-après dénommée LG). »
    Je crains que même le cardinal Ghirlanda, SJ, n’ose pas reconnaître ce jeune canoniste comme son élève.

    1. « Lumen Gentium » complète la tâche interrompue par Vatican I. Après que Vatican I ait approuvé le dogme de l’infaillibilité papale, Vatican II a complété en détail les enseignements sur le Collegium Apostolorum et le Collegium Episcoporum.
    À la fin de  LG 20,  nous lisons clairement : « De même que la charge accordée individuellement à Pierre, le premier parmi les apôtres, est permanente et doit être transmise à ses successeurs, de même la charge des apôtres de guider l’Église est permanente et doit être exercée sans interruption par le sacré « Collège » des évêques. « C'est pourquoi le Concile sacré enseigne que les évêques, par institution divine, ont succédé aux apôtres, comme pasteurs de l'Église, et quiconque les écoute, écoute le Christ, et quiconque les rejette, rejette le Christ et Celui qui a envoyé le Christ » (l'Église utilise les termes « Concile » et « Synode » de manière interchangeable, le Concile Vatican II a été appelé « Haec Sacrosancta Synodus »).

    LG dit plus clairement dans la section 27 :  « Les évêques, en tant que vicaires et ambassadeurs du Christ, gouvernent les Églises particulières qui leur sont confiées par le conseil, l'exhortation, l'exemple et aussi par leur autorité et leur pouvoir sacré, dont ils n'utilisent que pour l'édification de leur troupeau dans la vérité et la sainteté, se rappelant que celui qui est plus grand doit devenir comme le petit, et celui qui est le chef comme le serviteur. Ce pouvoir, qu'ils exercent personnellement au nom du Christ, est propre, ordinaire et immédiat, même si son exercice est réglé en dernière instance par l'autorité suprême de l'Église et peut être circonscrit par certaines limites, au profit de l'Église ou des fidèles.

    La charge pastorale ou le soin habituel et quotidien de leurs brebis leur est entièrement confié ; ils ne doivent pas non plus être considérés comme des vicaires des Pontifes romains, car ils exercent une autorité qui leur est propre, et sont appelés à juste titre « prélats », chefs du peuple qu’ils gouvernent. (Les évêques sont nommés par le pape, mais leur autorité divine vient de Dieu, tout comme le pape est élu par les cardinaux, mais son autorité divine vient de Dieu.)

    2. Quant au principe de subsidiarité, il s’agit fondamentalement d’un principe de droit naturel, qu’il est d’autant plus nécessaire de respecter dans une grande organisation comme l’Église. Si l’évêque d’un diocèse le gère « avec compétence », le pape et les « responsables » centraux de l’Église ne devraient pas trop interférer. Si un évêque se révèle incompétent, le pape et les autorités centrales doivent le traiter strictement selon le processus disciplinaire.
    D’autre part, il convient que le Pape, même dans l’exercice de son autorité « infaillible », consulte ses frères évêques, qui sont les héritiers du Collège des Apôtres. À deux reprises dans l’histoire, le pape a utilisé son autorité « Ex Cathedra » (la Proclamation de l’Immaculée Conception et l’Assomption au Ciel du Corps et de l’Âme de la Vierge Marie), après avoir largement consulté les évêques du monde entier et les théologiens des universités catholiques. C'est un bon exemple.

    3. Et ce canoniste « novice » continue : « en ce qui concerne le Synode et qui peut y participer, nous nous référons à l’article 460 du Code de droit canonique ».
    Bien sûr, puisqu'il considère le Pape comme « évêque du seul diocèse au monde » et que le Synode qui se déroule dans le diocèse est le « Synode diocésain », dont il est question dans Pars II, sectio II, titulus III, cap. I du Droit canonique (460-468).

    Mais le Pape n’est pas l’évêque du seul diocèse au monde ! Et le dernier Synode n’est pas du tout un Synode diocésain ! Le Synode des Évêques est mentionné dans le Code de droit canonique Pars II, section I, chap. II (342-348)!
    Code de droit canonique 346 §1 : « Le synode des évêques réunis en assemblée générale ordinaire est composé de membres dont la majorité sont des évêques élus par les conférences des évêques selon la méthode déterminée par le droit du synode ; d’autres évêques sont désignés par la même loi ; d’autres encore sont nommés directement par le Pontife romain ; à ceux-ci s'ajoutent quelques membres (Supérieurs généraux) des instituts religieux cléricaux, élus conformément à la même loi". (Ces derniers membres non épiscopaux, sont comme les abbés des monastères de l'Église primitive, qui avaient de nombreux clercs sous leur juridiction, sont semblables aux évêques, portent la mitre et tiennent le bâton pastoral dans la liturgie.)
    Il est « créatif » de permettre aux non-évêques (laïcs, hommes et femmes) de participer au Synode des évêques avec droit de vote. Mais le droit canon n’encourage jamais la « créativité », il exige une stricte observance !

    4. Dans la conclusion de ce « chef-d’œuvre », notre « juriste » va jusqu’à dire que « tout ce qu’il (le Pape) dit sur la foi et la morale devient immédiatement « presque infaillible » ».
    Le Code de droit canonique n’utilise jamais le mot « quasi » ; « presque » et « infaillibilité » ne vont pas ensemble ; « presque infaillible » est toujours faillible !