D'Antoine de Montalivet sur 1000 raisons de croire :
Comment la science corrobore la vision chrétienne de la création du monde
L’expression « fine tuning » (« réglage fin ») désigne l’extrême précision des constantes physiques qui rendent la vie possible dans l’Univers. Ce constat scientifique, reconnu par la communauté académique, révèle qu’une infime variation de ces constantes aurait empêché toute structure biologique complexe. Ni la nécessité physique ni le hasard ne peut expliquer ce réglage précis. La seule hypothèse raisonnable est celle d’un dessein intelligent. Cela rejoint pleinement l’enseignement chrétien selon lequel Dieu est l’origine de tout ce qui existe, le Créateur de l’Univers visible et invisible. Pour la foi chrétienne, Dieu a créé l’Univers avec amour et intention pour accueillir non seulement l’homme, mais la Vie véritable : Jésus-Christ.
Les raisons d'y croire :
- Les lois de l’Univers témoignent d’un ordre rigoureux et d’une intelligence prodigieuse. Cette précision renvoie à un Dieu qui agit avec sagesse, « avec poids, mesure et nombre » (Sg 11,20). La foi chrétienne affirme justement que la création reflète la raison divine.
- Toutes les constantes physiques semblent réglées en vue de permettre l’apparition de la vie. Cela suggère une intention derrière la création : faire exister des êtres vivants. La foi chrétienne enseigne que la vie est un don de Dieu, voulu et aimé, et que toute la création est tournée vers la vie.
- Tout semble indiquer que l’Univers a été préparé pour permettre non seulement la vie, mais l’émergence d’êtres capables de conscience, de liberté et d’amour. Cela rejoint la conviction chrétienne que l’homme est « créé à l’image de Dieu » (Gn 1,27), couronnement et finalité de toute la création.
- L’extrême soin avec lequel l’Univers a été réglé manifeste non seulement la puissance divine, mais surtout son amour. Un amour tendre, fidèle et patient, comme l’exprime si bien cette parole : « Depuis toujours je t’ai aimé » (Jr 31,3). L’Univers tout entier devient alors le berceau d’une histoire d’amour entre Dieu et l’homme. La foi chrétienne affirme même que Dieu n’aime pas l’humanité de manière générale, mais qu’il aime et connaît chaque personne individuellement. « Avant même de te façonner dans le ventre de ta mère, je te connaissais » (Jr 1,5). Le réglage fin de l’Univers devient ainsi un signe de cette attention unique de Dieu pour chacun de nous.
- Selon l’Évangile, Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). Dès lors, si l’Univers est orienté vers la vie, il est aussi, mystérieusement, orienté vers le Christ. Le réglage fin de l’Univers prend alors une dimension christocentrique : tout a été créé pour accueillir la Vie divine elle-même.
Synthèse :
Parmi les nombreuses preuves de l’existence de Dieu et de la vérité de la foi chrétienne, l’une occupe une place à part. Par sa force de persuasion auprès des scientifiques les plus éminents et les calculs stupéfiants qui la soutiennent, l’argument du « fine tuning » (réglage fin de l’Univers) unit d’une manière tout à fait singulière la lecture scientifique du monde et la foi chrétienne.
Le fine tuning n’est pas, à l’origine, un argument en faveur de l’existence de Dieu, mais un constat objectif, reconnu par l’ensemble de la communauté scientifique : certaines constantes fondamentales de l’Univers doivent posséder une valeur d’une précisionextrême, et être réglées avec une finesse inouïe, pour que l’Univers soit en mesure d’accueillir la vie.
Parmi ces constantes fondamentales, on retrouve par exemple la constante gravitationnelle, la constante cosmologique, la constante de Planck, la vitesse de la lumière, la charge de l’électron, la densité initiale de la matière, le taux d’expansion de l’Univers, etc.
Chacune de ces constantes possède une valeur si précise que, si l’une d’elles avait varié, ne serait-ce que d’une infime fraction, la vie n’aurait tout simplement pas pu exister dans l’Univers. Attention, il ne s’agit pas seulement des formes de vie que nous connaissons, mais de toute forme de vie, quelle qu’elle soit. Plus encore : non seulement la vie, mais aucune structure un tant soit peu complexe n’aurait pu voir le jour.
Prenons un exemple. Si la densité de la matière au moment du Big Bang avait varié de seulement 1 sur 10⁶⁰, c’est-à-dire 0,000000… avec soixante 0 avant le 1, alors soit l’Univers se serait effondré sur lui-même presque instantanément, soit il se serait dilaté à une telle vitesse qu’aucune structure complexe n’aurait jamais pu se former. De même, si la constante cosmologique, responsable de l’accélération de l’expansion de l’Univers, avait varié ne serait-ce que d’une valeur de 1 sur 10¹²¹, l’Univers aurait connu, là encore, un tout autre destin. Il se serait soit effondré sur lui-même en un instant, soit dilaté si rapidement que les particules auraient été séparées par des distances de plusieurs années-lumière, rendant impossible toute forme de structure complexe.
Une telle analyse peut être faite pour de nombreuses autres constantes qui régissent le cosmos – une vingtaine environ –, comme celles que nous avons citées tout à l’heure.